Les interventions sur l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris de 1830 à 1857 : une restauration ou une « capitulation impérieuse » ?
Interventions on the Church Saint-Germain l’Auxerrois from 1830 until 1857: Restoration or ‘Imperative Surrender’?
p. 355-371
Résumés
Les événements de 1830 font basculer Saint-Germain l’Auxerrois dans le temps des réactions et contre-réactions à la nouvelle révolution. Saccagée lors des journées du 14 et 15 février 1831, l’église est fermée en 1834 puis réouverte en 1837. L’administration parisienne parvient à faire démolir le tissu urbain environnant l’église, en l’englobant dans une stratégie de « restauration » du monument où la décoration intérieure prend l’ascendant sur la salubrité du bâti.
After the political events of 1830, the destiny of Saint-Germain l’Auxerrois got intertwined with the flow of reactions and counter-reactions due to the new revolution. The church was severely damaged during the 14th and 15th of February 1831. It was closed in 1834 and reopened in 1837. The Paris administration implemented its strategy consisting in demolishing the urban neighbourhood of the church. It was actually part of the ‘restoration’ of the monument itself, which received a new decoration while the sanitary issues of the building were under-evaluated.
Entrées d’index
Mots-clés : église Saint-Germain l’Auxerrois, Révolution de 1830, XIXe siècle, restauration, Cadet de Gassicourt (Félix), de Quélen (Hyacinthe), Lassus (Jean-Baptiste), de Rambuteau (Claude-Philibert Barthelot), Gaucherel (Léon), Hausmann (Georges-Eugène)
Keywords : Church Saint-Germain l’Auxerrois, Revolution of 1830, 19th century, restoration, Cadet de Gassicourt (Félix), de Quélen (Hyacinthe), Lassus (Jean-Baptiste), de Rambuteau (Claude-Philibert Barthelot), Gaucherel (Léon), Hausmann (Georges-Eugène)
Texte intégral
1À Saint-Germain l’Auxerrois, l’année 1830 commence avec des travaux de réparation faits dans l’esprit de la période précédente1. Au mois d’avril 1830, un entrepreneur répare les serrures qui ont besoin de l’être, les révise toutes, et répare les deux portes de l’avant-grille du chœur. Il répare l’horloge, et fait des travaux de réaménagement dans la sacristie rachetée par la ville de Paris en 18252. Les paroissiens et le clergé ne vont pas profiter longtemps de ces remises en état, car l’église est entraînée dans les événements de la Révolution de Juillet. Le temps politique des réactions et contre-réactions à une nouvelle Révolution aura une influence directe sur les interventions dans et autour de l’église, et sur les contours précis de ce qui sera appelé à partir de 1837 sa « restauration ». Pour le comprendre, il faut revenir sur le rôle de l’église, théâtre d’actions pendant la révolution de 1830 et les journées du 14 et 15 février 1831.
L’église entre 1830 et 1837 : entre la désignation du peuple comme bouc émissaire et les tentatives d’apaisement
Saint-Germain l’Auxerrois dans la nouvelle révolution : un lieu d’engagement et de confrontation
2D’après un article sur le cachet personnel de Félix Cadet de Gassicourt (1789-1861), un pharmacien installé non loin de l’église (108 rue de Richelieu), proche des milieux républicains et ayant pris une part active à l’appel à l’insurrection contre le régime de Charles X, ce pharmacien installa chez lui et à ses frais, pendant les Trois Glorieuses, une ambulance où furent soignés sans distinction les blessés des deux partis en présence3. Une ambulance a-t-elle été aussi créée dans l’église elle-même ? Une lithographie de Victor Adam montre des victimes amenées dans l’église et reposant à terre sur des matelas de fortune, le 29 juillet 18304 [Fig. 1]. Il est peu probable que cette scène ait été inventée. Cadet de Gassicourt, très actif dans l’arrondissement, a-t-il contribué à cette mise en place ? Les archives de la fabrique ne disent rien de cette ambulance, ni des réactions des fabriciens et du clergé aux événements. D’après Auguste Vallet de Viriville, le clergé aurait refusé de bénir les sépultures des morts après les combats qui eurent lieu au Louvre, à l’exception d’un prêtre, l’abbé de Paravey5. Toujours d’après Vallet, l’abbé vint seul veiller et prier les victimes, et reçut le surnom de « prêtre des victimes du Louvre ».
Fig. 1 : Victor Adam, Ambulance formée à Saint-Germain l’Auxerrois le 29 juillet 1830.

© BnF
3L’église est ensuite le foyer d’incidents survenus les 14 et 15 février 1831, bien connus6. La tenue d’un service funèbre anniversaire de la mort du duc de Berry, fils de Charles X, le 14 février, refusée à l’église Saint-Roch, est acceptée par le curé Magnien sans précaution. Certains des carlistes présents, qui soutiennent la duchesse de Berry, veulent en faire une manifestation politique : la nouvelle se répand très vite, provoque l’indignation des journaux et la venue d’orateurs républicains. Une foule hostile saccage le presbytère. D’après Vallet, l’attitude sectaire du clergé pendant les Trois Glorieuses est toujours dans les esprits : elle sous-tend la fureur montrée dans le saccage des chambres, celle de l’abbé de Paravey étant seule épargnée. Le lendemain à 8 h, l’église est envahie et saccagée. Un meneur entraîne la foule vers l’archevêché, où ont lieu des événements très violents7. Les émeutiers en veulent tout particulièrement à l’archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen qui, alerté, réussit à se mettre à l’abri. Les événements contribuent à l’élimination de Jacques Laffitte, libéral, chargé du deuxième ministère de Louis-Philippe, considéré comme trop laxiste8.
Les coulisses du sauvetage de l’église. Le peuple comme bouc émissaire et les tentatives d’apaisement
4L’église est un syndrome des contradictions qui tiraillent le régime entre une aile gauche – les républicains qui ont contribué à son accession au pouvoir – et les carlistes qui veulent le rétablissement sur le trône de la branche aînée des Bourbons. L’idée de détruire l’église, pour réaliser la percée urbaine rêvée depuis le dégagement de la colonnade du Louvre, et peut-être aussi pour épurer les mémoires d’insurrection, refait surface. De Genève, Chateaubriand, proche de la duchesse de Berry, signe et envoie à la Revue de Paris une Lettre sur la démolition de Saint-Germain l’Auxerrois9, où il dénonce le projet de cette destruction. Le ton de l’écrivain est émotionnel et politique : par le détour du sort de l’église, la Lettre jette l’opprobre contre le nouveau régime accusé de perpétuer la barbarie des révolutionnaires vandales. Le projet de percée est abandonné.
5L’église est très dégradée. Tous les témoignages insistent sur la gravité des saccages tant à l’intérieur – ornements brisés et dispersés, vitraux cassés, chapelles saccagées, grille de chœur martelée – qu’à l’extérieur – croix du portail occidental abattue, ornements sculptés et statuaire (ce qu’il en restait) arrachés. L’église est aussi un lieu propice à de nouvelles insurrections. Elle est fermée en 1834, à l’initiative du pouvoir politique. La « cabane » qui surmonte le porche apparaît alors sur certaines illustrations, habillée d’un placard où est écrit « Mairie du IVe arrondissement10 ». Le bâtiment de cette mairie se trouve alors dans l’hôtel du Chevalier du Guet, dans la rue homonyme. L’existence de cet écriteau est rapportée par les commentateurs de l’époque, sans qu’ils en donnent une explication. L’article précité sur Cadet de Gassicourt en fournit une11 : Louis-Philippe qui, au début du régime, récompensait des libéraux qui avaient contribué à son accession au pouvoir, l’avait nommé adjoint au maire, puis maire du IVe arrondissement12. Cadet de Gassicourt serait directement intervenu lors des journées des 14 et 15 février ; c’est lui qui aurait fait abattre la croix du portail occidental, pour donner satisfaction aux émeutiers irrités par la provocation carliste et empêcher qu’ils s’attaquent à des emblèmes royalistes. Pour protéger l’église contre une surenchère de colère, il aurait fait inscrire sur son fronton « Propriété nationale. Monument placé sous la sauvegarde du Peuple », inscription remplacée deux jours après par celle apposée sur la cabane, « Mairie du IVe arrondissement ». Cadet de Gassicourt, qui comprenait les fureurs du peuple, a-t-il fait usage d’un stratagème en affichant un placard sur l’église ? Les faits sont plausibles. S’ils sont vrais, le pharmacien et maire acquis aux idées libérales fut le premier sauveteur de l’église.
6En 1832, Cadet de Gassicourt se dépense pour les victimes de l’épidémie de choléra et dément des rumeurs d’empoisonnement, à son avis, véhiculées par les carlistes13 ; l’église Saint-Eustache, où les paroissiens de Saint-Germain l’Auxerrois fermée vont assister aux services religieux, devient un lieu de secours. La fabrique et le clergé de Saint-Germain l’Auxerrois, demandent à l’archevêque de Paris d’utiliser la chapelle de la Vierge pour des services de funérailles14.
7L’église est réouverte en 1837 par ordonnance du gouvernement. Comment cette décision a-t-elle été obtenue ? Le roi a été saisi d’une pétition, en 1833, signée par 200 personnes, pour demander la réouverture15. Auguste Viguier, ancien adjoint au maire du IVe arrondissement (donc de Cadet de Gassicourt), en est l’instigateur. Il rend compte de ses démarches par une lettre aux paroissiens de l’église. Dans le sillage de Chateaubriand, il alimente un dire de karma révolutionnaire, en dénonçant la « barbarie » qui a atteint ce monument religieux. Il s’épanche contre les violences populaires à l’origine de la fermeture, considérées comme un « odieux simulacre des journées de 1793 ». Si l’on en croit la Biographie des hommes du jour de Germain Sarrut et B. Saint-Edme, Cadet de Gassicourt n’aurait pas apprécié la démarche de son ancien adjoint, faite dans la dissimulation16. La discorde a été loin, car la biographie de Viguier fait état d’un duel entre les deux hommes au bois de Vincennes, en juillet 183317. D’après Sarrut, elle a provoqué la démission de Cadet de Gassicourt, en 1833, après quoi il s’est retiré de la vie politique. Il n’est pas interdit de penser que le pharmacien avait prévu de gérer le dossier au niveau de sa mairie, en restant dans la tempérance, et se serait interdit de désigner le peuple comme bouc émissaire.
Une réouverture dans l’émotion
8D’après Henry de Riancey, Monseigneur de Quélen vient faire une « cérémonie de la réconciliation » dans l’église le jour de l’ordonnance royale (le 13 mai 1837), à 8 heures du soir18. Il n’indique pas la présence de la famille royale. La cérémonie se fait aux flambeaux. Toujours selon la même source, une messe basse se tient le lendemain, jour de la Pentecôte, en relevant l’autel à la hâte, en présence d’une « foule immense ». Riancey décrit avec émotion l’état de dévastation de l’église (vitraux brisés, autels dépouillés, pavés, tombes entrouvertes). Monseigneur de Quélen a-t-il su éviter, dans cette cérémonie, de désigner le peuple comme bouc émissaire ? La question reste ouverte, et va au-delà de cette étude. En tout cas, de Quélen n’a certainement pas fait un hymne au régime, car depuis les événements des 14 et 15 février, il a des relations tendues avec celui-ci. Elles vont encore se tendre davantage, comme le montre la suite des événements.
Les interventions sur l’église pendant la monarchie de Juillet : une pression ouverte sur les démolitions en échange d’une remise en état intérieure et d’un nouveau décor
L’entrée en scène de Jean-Baptiste Lassus et le lancement du chantier
9En 1837, c’est toujours Hippolyte Godde qui, à la préfecture de la Seine, est l’architecte inspecteur de l’église. C’est alors que Jean-Baptiste Lassus, qui s’est fait connaître déjà en 1835 par son étude sur la Sainte-Chapelle et qui intervient sur son chantier de restauration aux côtés de Félix Duban, écrit à la fabrique pour lui demander d’être son architecte19. Lassus fait entrer en ligne de compte qu’il a consacré sa vie à « l’art chrétien », et qu’il est un paroissien de Saint-Germain l’Auxerrois. Cette demande est acceptée, et Lassus intervient auprès de Godde, sur un chantier rapidement lancé, en été 1837. Le comité des arts et monuments, et tout particulièrement Victor Hugo qui en est membre, suit très attentivement les travaux faits à Saint-Germain l’Auxerrois20. Or, lors d’une séance tenue le 27 mars 1839, Hugo critique avec force certains aspects des restaurations, attribués à Godde tandis que Lassus en serait « innocent ». Parmi les critiques de l’écrivain, qui se révèle là comme pionnier d’une théorie et d’une pratique de la restauration fidèle à l’authenticité du bâti dans toutes ses strates historiques, ce qui est très moderne pour l’époque, figurent la destruction des deux chapelles latérales, celle des charniers qui se trouvaient dans les combles de la chapelle latérale sud (en fait, ils longeaient le mur de l’église sur tout le bas-côté sud), le comblement des baies de plusieurs chapelles, l’arrachage des grilles des fenêtres des chambres logées dans le porche, et le grattage des murs à l’intérieur de l’église. Les travaux du comité indiquent qu’à cette date, Lassus a concentré sa contribution sur la restauration du porche qui est exemplaire « douce, savante ». Un pan essentiel des intentions et des agissements de la préfecture de la Seine est pourtant resté tu, et peut-être ignoré, dans les débats du comité.
Le chantage exercé par le préfet Rambuteau vis-à-vis de la fabrique et la voix de Monseigneur de Quélen
10En effet, l’emprise politique de la ville de Paris sur la destinée de l’église a été rapide après l’ordonnance royale du 13 mai 1837. Dès le 18 août 1837, le conseil municipal ouvre un crédit pour les travaux intérieurs, et fait en même temps connaître son vœu que préalablement à toute exécution, la fabrique donne son assentiment à des démolitions de constructions qui l’entourent, qui pourront être réunies à la voie publique21. Par une lettre du 21 septembre, le préfet Rambuteau précise que le crédit ouvert par le conseil municipal concerne 1°) les chapelles du côté de la rue des Prêtres 2°) la chaire 3°) le banc d’œuvre 4°) la grille de chœur. L’effort consenti, dans une continuité certaine avec la Restauration, a trait surtout aux éléments de décor à restaurer, et aux chapelles, mais l’assainissement des murs n’est pas pris en compte22. Le préfet confirme la condition préalable posée au crédit : la fabrique doit consentir à la démolition d’édicules adossés à l’église, et à la réunion des emplacements à la voie publique : 1°) les charniers adossés à l’église le long de la rue des Prêtres 2°) un pavillon occupé par un chaudronnier, faisant suite aux charniers 3°) un pavillon en pierre situé au bas-côté nord (rue Chilpéric) 4°) un pavillon adossé à l’angle de la rue Chilpéric et de la rue de l’Arbre Sec. Le préfet presse la fabrique de délibérer rapidement. Le 13 octobre, le préfet n’a pas reçu de réponse, il presse la fabrique de lui répondre23. Les échanges postérieurs à cette date montrent que la fabrique, acculée, accepte les conditions de la préfecture dans sa délibération du 8 novembre 183724. Le préfet répond dix jours après et exige que la fabrique donne congé aux occupants avant le 1er janvier, pour que « l’administration soit mise en possession immédiatement des bâtiments à démolir25 ».
11Or, Monseigneur de Quélen, dont le préfet prétend avoir obtenu l’accord, adresse à ce dernier le 28 novembre une lettre où il lui expose que la pression à laquelle a été soumise la fabrique lui a été « une véritable douleur26 ». Il n’admet pas le chantage employé par le préfet, et il l’écrit : il aurait été plus « honorable pour tous d’engager votre reconnaissance en votant d’abord les réparations, et ensuite d’en appeler à notre goût, à notre amour de la conciliation qui ne le cèdent à ceux de personne, pour obtenir par pur abandon et par cession libre et volontaire ce qui est maintenant exigé comme une sorte de capitulation impérieuse ».
12Lassus a-t-il pu ignorer ces pressions ? C’est peu probable. Les procès-verbaux des délibérations de la fabrique ne mentionnent pas sa voix ou même sa présence. Lassus s’est-il tenu en retrait, pour éviter d’avoir à exprimer des opinions qui, rapportées à l’administration, nuiraient forcément à sa carrière en plein essor ? Reste qu’il n’y a pas trace des conseils qu’il aurait dû donner, en tant qu’architecte de la fabrique. Cette pression de l’administration éclaire aussi certains actes de Godde. La destruction des charniers, qui lui est imputée, est une demande du préfet ; la disparition des chapelles latérales ne figure pas dans la lettre du préfet, mais celles-ci sont certainement mal perçues par l’administration puisqu’elles sont utilisées par des boutiques. De plus, le comble de celle du bas-côté sud contient des charniers.
Les travaux votés par la fabrique en juin 1839 pour consolider et reprendre en sous-œuvre
13Comme on l’a fait observer dans l’article précédent, l’église avait des problèmes de salubrité en raison de réseaux d’assainissement chaotiques, de fosses d’aisance, et aussi de descentes d’eau mal entretenues. D’autres causes contribuent à la fragilité et à l’insalubrité de l’édifice. Le compte rendu d’une séance du 21 juin 1839 montre l’ampleur des problèmes27. La fabrique examine et approuve cinq devis, tous présentés par Godde. Lassus n’est pas mentionné. Il s’agit de travaux de maçonnerie, de consolidation et de reprise en sous-œuvre très lourds. Les murs de l’église doivent être repris en sous-œuvre du côté de la rue de l’Arbre Sec et de la rue des Prêtres. Les points d’appui du mur du côté de la rue de l’Arbre Sec n’ayant pas été fondés convenablement, « il est en ce moment gravement compromis, et [qu’]il est indispensable, pour en éviter la chute, de le consolider ». Le mur latéral sur la rue des Prêtres jusqu’au portail doit être intégralement repris en sous-œuvre, et il est même indispensable de le reconstruire à partir du sol jusqu’à la naissance des ogives des croisées. En effet, la destruction des charniers de ce côté de l’église a montré que le mur avait été amoindri d’épaisseur, pour obtenir plus de largeur dans les charniers, si bien que le mur (réduit dans certaines parties à 0,16 cm) est très fragile. À l’intérieur de l’église, il faut reprendre dans les bas-côtés les maçonneries du soubassement des croisées d’ogives, dont le mauvais état était dissimulé par des boiseries. Certains murs ont été amoindris d’épaisseur pour placer des boiseries. Il faut renforcer les voûtes, où des nervures sont prêtes à tomber. Dans les croisées des chapelles, il faut établir des meneaux en pierre qui les consolideront.
14Un des devis concerne le porche. La reconstruction des ogives des trois arcades du milieu a été indispensable, « pour remplacer la pierre tendre qui s’est trouvée entièrement décomposée par les infiltrations des eaux ; […] cette réparation a exigé en outre la reconstruction en pierre de l’archivolte de la grande rose ; à l’effet d’obtenir la saillie nécessaire pour ménager un passage de service derrière le buffet de l’orgue, afin de faire disparaître l’ignoble appentis en charpente qui masquait la partie supérieure de la façade ».
15Des explications sont données à toutes ces dépenses (82 791 francs) qui seront à régler par la préfecture de la Seine. Les travaux sont presque tous indispensables puisque ce sont des consolidations ; or, ces travaux n’avaient pas pu être prévus jusqu’à présent par la fabrique, parce que de nombreux murs étaient recouverts de boiseries, ou bien parce que la cause précise de fragilité de la maçonnerie n’était pas encore comprise. La fabrique conclut en considérant que la « restauration » de l’église serait complètement manquée si ces travaux de reprise des murs et des voûtes n’étaient pas prévus : il faudra bien s’y résigner, « pour les empêcher de s’écrouler par partie et d’entraîner à des dépenses incessantes d’entretien dans le cas de simples replâtrages, ravalements, et rejointements ».
Décoration intérieure, statuaire ornementale et restitution de la rose : l’œuvre de Lassus
16Les archives sont muettes sur l’investissement de Lassus dans la consolidation de la maçonnerie, l’assainissement et les reprises en sous-œuvre. Mais c’est lui qui fait les interventions sur le porche. D’après la séance du 27 mars 1839 du comité des arts et monuments, les travaux du porche sont déjà engagés à cette date, mais l’existence du devis voté le 21 juin 1839 montre que ce n’est pas terminé. Avant cette date, Lassus avait sans doute réalisé déjà une partie de la restauration des voûtes du porche. D’après Hugo, Lassus aurait procédé à la « restitution de tous les ornements ». Mais à partir de quels décors sculptés cette « restitution » a-t-elle été faite ? L’œuvre de Lassus s’inspire de la décoration végétale du gothique du xve siècle. D’après un témoin, un bas-relief dont le sujet est la Cène, sur une des clés d’ogive du porche, est un vestige de l’ancien clocher médiéval retrouvé par Lassus28 [Fig. 2]. Les archives de la fabrique ne disent pas comment Lassus a travaillé avec le sculpteur Louis Desprez. À partir de 1841, celui-ci a réalisé des statues pour la face extérieure du porche, qui ne sont pas des restitutions, mais des créations29.
Fig. 2 : Porche de Saint-Germain l’Auxerrois. Clé de voûte de la Cène. État actuel.

© Cliché Fabienne Chevallier
17Lassus se mobilise ensuite à l’intérieur de l’église. Toute une veine de recréation néo-gothique est installée, en s’ajustant souvent aux attentes de la préfecture. C’est le préfet Rambuteau lui-même qui propose la construction d’une tribune de la reine, en 1840, ainsi que la restauration du petit portail de l’église et la mise en état de la chambre du prédicateur (on y accède par un escalier dans le déambulatoire), pour amplifier le statut de paroisse royale de Saint-Germain l’Auxerrois30. La reine Marie-Amélie a-t-elle été consultée sur la création de la tribune ? En tout cas, elle n’en dit mot dans ses notes prises entre 1830 et 1852, pourtant pétries de thèmes de dévotion, et n’y mentionne pas Saint-Germain l’Auxerrois31. Lassus fait restaurer la grille de chœur de Dumiez. Il crée des pièces de mobilier gothique en bois, par exemple le confessionnal. Il crée dans un style gothique flamboyant de la fin du xve siècle, avec les gâbles et l’ornementation végétale de cette époque, la porte menant du déambulatoire à la sacristie et celle de la chambre du prêcheur, très proche d’une porte donnant sur le déambulatoire de Saint-Maclou de Pontoise.
18L’exécution de la restitution de la rose du portail occidental est confiée à l’entrepreneur Frémy. C’est un très gros ouvrage de maçonnerie, de taille de pierre et de sculpture ornementale, documenté par un mémoire du 22 octobre 1845, d’un coût total de 12 240 francs, comportant 224 pages, qui donne dans le détail les indications pour exécuter les évidements et les refouillements sur la pierre, qui précise les outils à utiliser et les gestes de l’ouvrier (« refouillement fait au ciseau et à très petits coups »), les formes (ogives, trèfles, nervures32) : on est ici dans un savoir-faire artisanal. L’entreprise insère dans certaines parties de la pierre de Conflans. Le « refouillement d’incrustement » est fait à la masse et au poinçon. Dans les archives consultées, et dans ce mémoire, il n’est pas fait mention de vestiges archéologiques sur lesquels s’appuieraient les découpes à faire dans la pierre. Une comparaison avec les représentations figurées dont nous disposons appelle de premières réflexions. L’estampe du xviie siècle est intéressante, car elle a été faite d’après Jean Marot, architecte et graveur prolifique, attentif aux détails d’architecture. Elle est détenue par un proche de Lassus, Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, un sculpteur qui fait partie du système naissant des monuments historiques. Ce dernier, s’il la possédait déjà en 1840, a pu la montrer à son ami (si Lassus ne la connaissait pas), sachant qu’il travaillait à la restauration de l’église. Par rapport au détail de l’estampe [Fig. 3], l’échelle de la rose restituée, l’insertion de son plan rond dans un cintre, au sommet, correspondent [Fig. 4]. Mais les formes, avec leurs arrondis et leurs trèfles, s’en éloignent pour donner aux ogives une allure flamboyante ; les ornementations végétales dans les moulures n’existent pas sur le détail de l’estampe. Très intéressante aussi est une estampe de Léon Gaucherel, un illustrateur associé aux recherches archéologiques et aux restaurations de Lassus, retrouvée aux archives de l’église à l’archevêché, non datée, mais réalisée sans doute vers 1840 [Fig. 5]. Elle montre une version très retenue du porche occidental. La rose est proche de l’état représenté sur l’estampe de Marot. Lassus a-t-il envisagé une telle version, plus conforme à l’état d’origine, demandé à Gaucherel de la représenter, puis l’a-t-il abandonnée au profit de la narration gothique flamboyante qui convenait mieux aux sensibilités catholiques, à l’époque ? Cette estampe donne aussi une version sobre du porche, qui contraste avec celle réalisée à partir de 1841, en l’habillant de personnages de reines et de saints sculptés par Desprez, une commande de la préfecture. Tout comme il l’a fait en imposant une tribune de la Reine, pour surjouer la qualité de paroisse royale « retrouvée » de Saint-Germain l’Auxerrois, le préfet Rambuteau a peut-être eu un rôle dans la définition du programme iconographique de cette nouvelle statuaire. L’implication du préfet est en tout cas prouvée, lorsque les statues du portail occidental sont restaurées et recrées. Une lettre du sous-inspecteur des travaux de la ville de Paris à Geoffroy-Dechaume, en 1846, demande à celui-ci de faire porter une épreuve du moulage de la statue de la Vierge qu’il vient de réaliser pour le portail septentrional de Notre-Dame de Paris – à l’atelier de Louis Desprez33. Il s’agit de la Vierge à l’Enfant du trumeau du portail du Cloître de Notre-Dame, une statue gothique qui avait échappé aux destructions révolutionnaires, mais dont l’Enfant avait disparu en 182034. Desprez est « chargé, par M. le préfet de la Seine, d’en exécuter une reproduction en pierre, pour le portail de l’Église Saint-Germain l’Auxerrois ». Sans être totalement fidèle dans ses traits, la Vierge à l’Enfant de Desprez qui, elle, porte un Enfant, est très proche de celle du trumeau du portail du Cloître [Fig. 6].
Fig. 3 : La rose de Saint-Germain l’Auxerrois. Détail de l’estampe d’après Jean Marot.

© Fonds Geoffroy-Dechaume, Musée des monuments français. FRAPN02_GD_EST80683
Fig. 4 : La rose Saint-Germain l’Auxerrois. État en octobre 2019.

© Cliché Fabienne Chevallier
Fig. 5 : Léon Gaucherel, vue du porche de Saint-Germain l’Auxerrois, vers 1837 ?

© A.H.A.P., cliché Fabienne Chevallier
19Les travaux réalisés dans les chapelles vont dans le sens néogothique. Vers 1845, le cahier des charges des travaux pour la chapelle du Sacré-Cœur indique : « le plafond sera peint en bleu à l’huile », « sur les nervures du plafond il sera fait un filet à l’or fin sur affretis35 ». La dévotion mariale renouvelée à l’époque, tout particulièrement dans cette paroisse, explique la recréation artistique de la chapelle de la Vierge, sur le bas-côté sud. Les travaux sont postérieurs à la chute de la monarchie de Juillet. Un mémoire des travaux de dorure et de peinture signé par Lassus, en 1851, détaille les travaux faits dans cet espace36. Des refouillements sont mentionnés. Les stalles en bois, la clôture de l’espace par les portes en bois, œuvre de Lassus, et la peinture décorative d’Amaury-Duval, le Couronnement de la Vierge, inspirée par Fra Angelico, icône de l’art chrétien pour Alexis-François Rio, Charles de Montalembert et Lassus, réalisée en 1846, finissent de donner une individuation à la chapelle dans l’église, nommée « chapelle paroissiale », dans une continuité renouée et idéalisée avec la période médiévale.
Fig. 6 : La Vierge à l’enfant du trumeau du portail occidental après restauration. État en octobre 2019.

© Cliché Fabienne Chevallier
Épilogue : l’église Saint-Germain l’Auxerrois symboliquement trahie dans la nouvelle ville du Second Empire
20À la fin du régime de la monarchie de Juillet, la « restauration » de Saint-Germain l’Auxerrois est considérée comme un succès. Le lancement d’un programme de vitraux, de peintures décoratives et l’acquisition d’œuvres d’art y jouent un rôle déterminant, s’insérant dans un courant qui souhaite donner un renouveau à l’art chrétien par la décoration, notamment murale37. Ces travaux ne sont pas achevés au début du Second Empire. Le nouveau régime fait de l’église une paroisse impériale. De nouvelles commandes décoratives sont faites en 1856-1857 pour l’éclairage de l’église et des objets liturgiques, auprès de l’entreprise Picard ; un devis non daté de Picard mentionne un modèle de lustre fourni par Lassus.
21Pourtant, en 1855, le conseil de fabrique et le curé envoient plusieurs appels au secours à la préfecture38 : malgré la « restauration » de Lassus, malgré tous les soins apportés à la décoration de l’église, elle offre « un aspect vraiment digne de pitié ». La destruction des maisons accolées au bas-côté nord rend visibles « les dégradations que présente toute la partie nord située sur la rue Chilpéric, les greniers couverts en tuiles et les vieilles lucarnes qui s’y trouvent et l’état déplorable des couvrements en tuiles ». L’entretien et les réparations des toitures n’ont donc pas été prises en main sérieusement par les adjudicataires choisis par la préfecture. Sur le bas-côté sud de l’église, des maisons accolées qui subsistent encore vont disparaître, ainsi que le presbytère, une décision prise par la préfecture sans concertation, ce qui va « laisser à nu toute la partie latérale du chœur où des réparations importantes devront être faites sans le moindre retard ». Or, la paroisse est pauvre, car la disparition de nombreuses maisons a entraîné le départ de leurs habitants. La fabrique s’inquiète, d’autant plus justement qu’elle va maintenant subir de plein fouet les projets urbains du préfet Haussmann39 : la création de la place du Louvre est déjà déclarée d’utilité publique40 ; les maisons à reconstruire devant le Louvre devront reproduire l’architecture de celles de la rue de Rivoli, ce qui mettra en valeur la Colonnade. Enfin, pour compléter cet ensemble conçu par Haussmann, la construction d’une nouvelle mairie vient d’être confiée à Jacques-Ignace Hittorff, ce qui provoquera la disparition de la rue Chilpéric sur le bas-côté nord de l’église.
22En 1857, l’église Saint-Germain est totalement isolée dans l’espace urbain. Les archives font état d’une démarche entreprise auprès de la Grande Aumônerie de l’Empereur41 : même s’ils l’expriment poliment, le statut de paroisse impériale de l’église, censé réactiver une mémoire historique prestigieuse, apparaît aux fabriciens et au curé comme un leurre.
Notes de bas de page
1Pour les sources à l’archevêché de Paris, voir la note 2 de la première partie de l’étude consacrée à Saint-Germain l’Auxerrois dans le présent volume, à quoi on ajoute la boîte Z (Orgues).
2Mémoire de serrureries pour la fabrique de la paroisse royale Saint-Germain l’Auxerrois, faites par Monteix, maître serrurier, no 42 rue Saint-Germain l’Auxerrois, sous la conduite de M. Danjeau, architecte, le 22 avril 1830. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
3Félix Cadet De Gassicourt, « Le cachet personnel de Félix Cadet de Gassicourt », Revue d’histoire de la pharmacie, no 116, 1946, p. 99. Sur les ambulances crées pendant la Révolution de 1830 et l’engagement de membres du corps médical, de pharmaciens et d’artisans et boutiquiers, Fabienne Chevallier, La naissance du Paris moderne : l’essor des politiques d’hygiène (1788-1855), en ligne dans la collection Asclépiades sur : http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/asclepiades/chevallier.php, p. 193-194.
4Ambulance à Saint-Germain l’Auxerrois le 29 juillet 1830. Estampe par Victor Adam. De Vinck, 11284, Bibliothèque Nationale de France.
5Auguste Vallet De Viriville, Saint-Germain l’Auxerrois, Paris, Madame Lamotte, 1837, p. 37.
6Guillaume Bertier De Sauvigny, « Mgr de Quélen et les incidents de Saint-Germain l’Auxerrois en février 1831 », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 32, no 120, 1946, p. 110-120.
7Voir Roger Limouzin Lamothe, « La dévastation de Notre-Dame et de l’archevêché de Paris en février 1831 », Revue d’histoire de l’Église de France, no 147, 1964, p. 125-134.
8Le 13 mars 1831, Jacques Laffitte démissionne et cède la place à Casimir Perier, principale figure avec François Guizot du parti de la Résistance, épris d’ordre et hostile aux réformes sociales.
9Le 11 juillet 1831.
10Voir Hoffbauer, Vue de Saint-Germain l’Auxerrois (1834).
11Félix Cadet De Gassicourt, « Le cachet personnel de Félix C. de Gassicourt », art. cit., p. 99.
12Louis-Philippe décerna aussi à Cadet de Gassicourt la Croix de Juillet.
13Fabienne Chevallier, « Le choléra de 1832 à Paris. Une bataille souterraine entre les Anciens et les Modernes », Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France (140e année, 2013), 2015, p. 166.
14Lettre du 10 avril 1832 de la fabrique et du curé de S.G. l’A. à l’archevêque de Paris. A.H.A.P., S.-G. l’A., Z.
15Lettre adressée par M. Auguste Viguier, ex-adjoint à la mairie du IVe arrondissement, conseiller référendaire à la Cour des Comptes aux paroissiens de Saint-Germain l’Auxerrois, le 24 août 1833. A.H.A.P., S.-G. l’A., Z.
16Germain Sarrut et B. Saint-Edme, Biographie des hommes du jour, tome IV, Ire partie, Paris, Plout, 1838, p. 382-383.
17Dictionnaire historique, généalogique et biographique des magistrats de la Cour des Comptes (1807-1847), entrée « Viguier ». En ligne sur le site internet de la Cour des Comptes.
18Henry de Riancey, Notice sur l’église royale et paroissiale Saint-Germain l’Auxerrois, Paris, Imp. Bailly, Divry et Cie, 1852, p. 9-10.
19Lettre de J.-B. Lassus au curé, président et membres du conseil de fabrique de l’église paroissiale et royale de Saint-Germain l’Auxerrois du 20 mai 1837. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3 D.
20Jean Mallion, Victor Hugo et l’art architectural, Grenoble, Imp. Allier, 1962, p. 460-463.
21Lettre du Conseil municipal à la fabrique, 18 août 1837. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
22Lettre du préfet de la Seine Rambuteau aux MM. président et membres du conseil de fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois en date du 21 septembre 1837. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
23Lettre du 13 octobre 1837 du préfet Rambuteau. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
24Délibération du conseil de fabrique du 8 novembre 1837. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
25Lettre du préfet Rambuteau au président et aux membres du conseil de fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois du 18 novembre 1837. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
26Lettre de Hyacinthe de Quélen, archevêque de Paris, au préfet Rambuteau, copie au conseil de fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois, du 28 novembre 1837. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
27Compte rendu de la séance du 21 juin 1839 du conseil de fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
28Nicolas-Michel Troche, Mémoire historique et critique sur le portail, le porche et les peintures du porche de l’église royale, 1846, p. 12. Direction des Aff. Cult.de la ville de Paris – Archives de la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (DACVP-COARC).
29On ne traitera pas dans cet article de l’iconographie de ces statues, sauf à dire qu’il s’agit d’un nouveau programme décoratif intégrant plusieurs reines de France.
30Compte rendu de la séance du 28 février 1840 du conseil de fabrique, A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
31Marie-Amélie, reine de France. Notes et souvenirs 1830-1852. Archives Nationales, AP/300 (IV)/114.
32Mémoire des ouvrages de maçonnerie faits pour le compte de la fabrique de l’église de Saint-Germain l’Auxerrois. De Frémy, entrepreneur, au 22 rue du Gros Caillou, à Lassus. 22 octobre 1845. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
33Lettre de C. Vila, sous-inspecteur des travaux de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, à A.-V. Geoffroy-Dechaume, du 18 août 1846. Fonds Geoffroy-Dechaume, Musée des Monuments français, Boîte 4 (cliché 94). Une lettre de Héricart de Thury en date du 10 mars 1847, conservée dans les archives de Notre-Dame (boîte 2D/3D) aux archives de l’archevêché, mentionne, elle aussi, l’estampage de la Vierge du portail septentrional de Notre-Dame pour qu’elle soit reproduite à Saint-Germain l’Auxerrois.
34Odile pinard, « Le portail du Cloître », in Notre-Dame de Paris, Cardinal André vingt-trois (dir.), Strasbourg, La Nuée bleue, coll. « La Grâce d’une cathédrale », 2012, p. 211.
35Devis de travaux de peinture, dorure et décoration à exécuter pour le compte de l’Église Saint-Germain l’Auxerrois par Foirrier, entrepreneur, 6 rue Baillet, s.d. (vers 1845). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
36Mémoire des travaux de dorure et de peinture exécutés à l’église Saint-Germain l’Auxerrois dans la nouvelle chapelle de la Vierge par Guynard, entrepreneur de peinture et dorure (1851). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
37L’iconographie de ce programme décoratif n’entre pas dans le cadre de cet article.
38Copie d’une lettre du conseil de fabrique au préfet (s.d., vers 1855) ; voir aussi Lettre du curé et des membres de la fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois au préfet de la Seine (s.d., vers 1855). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
39Mark K. Deming, « La mairie du IVe arrondissement », in Hittorff, un architecte du xixe siècle (cat. d’exp., musée Carnavalet), 1986, p. 233-234.
40Décrets impériaux du 15 novembre 1853, relatif à la place du Louvre, et du 3 mai 1854, relatif aux alignements des abords du Louvre.
41Lettre faisant état d’une rencontre entre le curé et la fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois et la Grande Aumônerie (vers 1857). Note sur la situation de Saint-Germain l’Auxerrois (vers 1857). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
Auteur
Fabienne Chevallier est administratrice civile et historienne de l’architecture (HDR), chargée de la mission Inventaires et de l’histoire institutionnelle des collections au musée d’Orsay. Elle est membre associée du CHEC (EA 1001 – USR 3550), Université Clermont Auvergne. Ses recherches et ses publications ont trait aux identités nationales dans l’architecture et la ville européenne depuis la fin du xviiie siècle, à l’histoire de Paris, à la modernité urbaine et au patrimoine monumental. Son dernier ouvrage publié est Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe– début xxe siècle), PUBP, 2021, codirigé avec Bruno Phalip.
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