Les interventions sur l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris du Moyen Âge à 1830
Interventions on the Church Saint-Germain l’Auxerrois in Paris from the Middle Ages until 1830
p. 339-353
Résumés
Après la fondation d’une première église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris au viie siècle, deux édifices se succèdent au Moyen Âge. L’église est mise au goût gothique aux xve et xvie siècles. Des transformations radicales sont apportées au xviiie siècle. Après la Révolution, l’administration impériale, puis celle de la Restauration imposent leur vision des interventions à réaliser sur le monument, en relation avec son voisinage social et urbain.
After the foundation of the first church Saint-Germain l’Auxerrois during the 7th century in Paris, two churches were erected during the Middle Ages. The building was transformed during the 15th and the 16th centuries in order to comply with the gothic style. It was deeply transformed again during the 18th century. After the French Revolution, the administration of the Empire, then of the Restoration, impose their own vision of both the monument and its social and urban neighbourhood.
Entrées d’index
Mots-clés : église Saint-Germain l’Auxerrois, Moyen Âge, époque moderne, Empire, restauration, Baccarit (Claude), Dumiez (Pierre), Molinos (Jacques), Godde (Hippolyte), Chabrol de Volvic (Gilbert Joseph Gaspard)
Keywords : Church Saint-Germain l’Auxerrois, Middle Ages, Modern Period, Empire, restoration, Baccarit (Claude), Dumiez (Pierre), Molinos (Jacques), Godde (Hippolyte), Chabrol de Volvic (Gilbert Joseph Gaspard)
Texte intégral
1L’historiographie consacrée à la restauration de l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris met en exergue le rôle joué par Jean-Baptiste Lassus sur ce chantier. Dans la monographie qu’il a consacrée à Lassus, Jean-Michel Leniaud attribue à Saint-Germain l’Auxerrois « une place importante dans l’histoire des restaurations car ce fut non seulement le premier édifice médiéval restauré à Paris, mais encore le point de départ de toute une série de travaux1 ». Les recherches menées dans les archives de la fabrique2 amènent à proposer une autre chronologie, et à discuter la nature de cette intervention. Pour la replacer dans le temps long, il est important de retracer l’histoire des différentes constructions et des chantiers les plus importants menés jusqu’à la Révolution, qui ont intégré de nombreuses transformations. À partir de la fin du régime de la Convention, les archives montrent que des projets de rétablissement de détails canoniques – la flèche et la rosace de l’église – voient le jour, dans la lignée de pratiques nées au xviiie siècle dans un milieu d’architectes sensibles à l’esthétique de la Renaissance : « restaurer » Saint-Germain l’Auxerrois, dans ce sens, n’est donc pas une idée née pendant la monarchie de Juillet. Le Premier Empire est très interventionniste. Dès l’époque de la Restauration, une intention de modernisation inexorable se dessine dans le champ politique, pour nettoyer le tissu urbain autour de Saint-Germain l’Auxerrois. Le mot de « restauration » dissimule une gamme foisonnante d’interventions, incluant un pan qui n’est pas respectueux de l’archéologie du bâti et de l’espace urbain, et qui est directement inspiré par des considérations de police.
Du Moyen Âge à la Révolution : le temps long des réparations et des transformations
Les églises successives et les transformations du Moyen Âge au xvie siècle
2Avant de présenter cette étude, un rappel de l’histoire de Saint-Germain l’Auxerrois doit être fait3. Le choix du site est dû au passage de saint Germain d’Auxerre4, qui aurait accompli un miracle à l’emplacement de la future église. Pourtant, si la dédicace de l’église à saint Germain d’Auxerre est attestée par un document de 690, on ne peut pas affirmer avec certitude, d’après Anne Massoni, que c’est bien à lui que l’église a été dédicacée lors de sa fondation. Une première église, ronde, sur le modèle du Saint-Sépulcre, a été fondée au milieu du viie siècle par saint Landry, évêque de Paris. L’origine très ancienne de l’église est attestée par la présence d’un cimetière mérovingien mis au jour en 1746-1747 lors du creusement de caveaux dans la nef. Des travaux de nivellement menés en 1841 sur la place qui faisait face au portail ont permis d’exhumer une immense quantité d’ossements humains, confirmant l’existence d’une vaste nécropole à l’emplacement de l’église. Une deuxième église fut édifiée au xie siècle, pendant le règne de Robert le Pieux. Il n’en subsiste rien, puisque la partie la plus ancienne de l’église actuelle, la base du clocher, située dans le chœur, date de la première moitié du xiie siècle. L’église construite pendant le règne de Robert le Pieux étant devenue trop petite, des travaux considérables furent entrepris au xiiie siècle pour entreprendre une troisième construction, mise au goût du jour. L’église n’était pas immense au regard de la taille de la paroisse à l’époque, même si elle faisait partie des églises parisiennes les plus vastes de sa génération. L’église actuelle date pour l’essentiel de cette époque, mais des transformations importantes furent menées à bien par la suite. Le chœur a été voûté entre 1340 et 1345, puis les transformations dans le sens du gothique flamboyant datent du xve siècle : un nouveau porche est construit vers 1431-1439 par le maître maçon Jean Gaussel. Il accueille et abrite les fidèles pour certaines cérémonies. Celle de la Fête-Dieu donne lieu à une procession dans la ville. Deux petites pièces, éclairées par des fenêtres en ogives et auxquelles on accède par des escaliers à vis qui encadrent le portail, sont aménagées à l’étage du porche. Ces pièces servaient probablement de lieux de réunion pour les marguilliers qui y rangeaient leurs archives. La nef est reconstruite de 1476 à 1486 avec des fenêtres hautes en ogives, ainsi que les chapelles des bas-côtés, mais la chapelle paroissiale du xiiie siècle, sur le bas-côté sud, est conservée (actuelle chapelle de la Vierge). Au début du xvie siècle, certaines chapelles autour du chœur et dans les bas-côtés de la nef sont reconstruites, et le déambulatoire est agrandi. En 1570, un portail est construit sur la façade nord de l’édifice, permettant aux moines de rejoindre le cloître canonial.
Les transformations apportées au xviie et au xviiie siècle à une église enserrée dans son tissu urbain
3Depuis le Moyen Âge, l’église était enserrée dans le tissu urbain. Sur le plan de censive de Pierre Quesnel [1569, Fig. 1], elle est entourée d’un quartier, avec des maisons accolées et un cloître.
Fig. 1 : Détail du plan de censive peint par Pierre Quesnel, 1569.

© Archives Nationales, NIII/Seine 63/12
4Les souverains participent à l’embellissement des lieux par des dons de mobilier, d’objets liturgiques ou d’œuvres d’art. En 1613-1614, Marie de Médicis fait même peindre les voûtes et les piliers du chœur, du transept et de la nef en bleu azur semé de fleurs de lys d’or5. Au xviie siècle ont été construites, de part et d’autre du porche de Jean Gaussel, deux chapelles, l’une pour les baptêmes, l’autre pour les communions. Une estampe d’après Jean Marot permet de se rendre compte de l’état de l’église au milieu du xviie siècle [Fig. 2] : on y voit ces chapelles latérales, et la flèche qui surmonte la tour-clocher médiévale, détails que l’on distingue aussi sur une eau-forte d’Israël Silvestre6. L’illustration de Marot permet d’observer la grande rose médiévale du portail occidental (on la distingue moins bien sur l’eau-forte de Silvestre), détruite pour faire passer la soufflerie de l’orgue de la Sainte-Chapelle, transporté à Saint-Germain l’Auxerrois en 17927. L’ornementation luxuriante du porche gothique flamboyant est affaiblie par des grilles, qui ont été fixées entre les cinq arcs d’ogive dès le xvie siècle. On voit aussi sur cette illustration les maisons accolées au bas-côté sud. Après les travaux de dégagement face à la colonnade du Louvre, des voix s’élèvent pour faire détruire Saint-Germain l’Auxerrois et dégager la vue, souhait qui sera repris pendant le Premier Empire, mais auquel l’église échappe. Elle reste enserrée dans un tissu urbain comme on le voit sur une illustration de la fin du xviie siècle, postérieure aux travaux de dégagement [Fig. 3]. Une transformation importante est néanmoins apportée au tissu urbain par un arrêt royal du 13 novembre 1784 : les maisons directement face à l’église, y compris l’hôtel du doyen, sont démolies, libérant devant l’église une place carrée appelée place Saint-Germain l’Auxerrois.
Fig. 2 : Estampe représentant Saint-Germain l’Auxerrois, d’après Jean Marot, 1645-1661.

© Fonds Geoffroy-Dechaume, Musée des monuments français. FRAPN02_GD_EST80683
Fig. 3 : Le Louvre et les Tuileries en 1689 d’après Manesson Mallet.

© A.H.A.P., cliché Fabienne Chevallier
5Les transformations apportées à l’église ont été radicales au xviiie siècle, pour des raisons attribuées à l’évolution de la liturgie et au goût pour le classicisme8. Mais les véritables raisons des interventions de l’architecte Claude Baccarit tiennent à la prise en main de l’église par le clergé paroissial, en conflit avec le chapitre qui va perdre sa position à partir de 1741.
6Les premières transformations sont faites avant la suppression du chapitre. En 1710, le pilier central et le tympan du portail occidental (qui représentait le Jugement denier) sont déposés pour faciliter le passage des processions. En 1728, une grande partie des vitraux de la nef sont remplacés par du verre blanc (sauf dans le transept) pour apporter plus de lumière. Les interventions les plus radicales sont postérieures au changement du statut de l’église Saint-Germain l’Auxerrois : en 1744, l’archevêque de Paris, sensible aux arguments du chapitre de Notre-Dame de Paris qui a besoin de renflouer ses finances pour faire face aux travaux de réparation de la cathédrale, rattache le chapitre de Saint-Germain l’Auxerrois, très prospère, à celui de Notre-Dame9. Le clergé paroissial peut donc exercer pleinement son office dans l’église. Jusqu’alors, l’espace du chœur était investi uniquement par le chapitre, et le clergé paroissial peut maintenant y célébrer les messes, en modifiant l’espace. Les attentes du clergé paroissial rejoignent pour partie celles des marguilliers et celles des fidèles. À partir de 1745, Claude Baccarit, architecte de la fabrique, réalise plusieurs interventions fondamentales avec le sculpteur Louis-Claude Vassé pour y répondre. Dans l’église, il transforme le chœur en retaillant les colonnes pour les canneler, et en ajoutant des chapiteaux entourés de guirlandes. Enfin, en 1745, Baccarit fait disparaître le jubé dû à Pierre Lescot, qui avait la forme d’un arc de triomphe à l’antique à trois arcades10. La destruction de ce chef-d’œuvre, orné de bas-reliefs de Jean Goujon, loin d’être un caprice d’architecte, était demandée par le clergé paroissial, parce que le jubé, de par sa fonction, masquait aux fidèles le chœur où il allait maintenant pouvoir prononcer les messes11. En 1767, le chœur est fermé par une grille en fer forgé réalisée par Pierre Dumiez, serrurier du roi. À l’extérieur, la flèche de la tour-clocher est démontée et remplacée par une terrasse.
Le temps de la Révolution et l’état de l’église au début du xixe siècle
7Que sait-on de l’histoire de l’église à partir de la Révolution ? Les écrits du xixe siècle font état de saccages pendant la Terreur. Ils ont concerné le portail et son ornementation, la décoration intérieure, notamment la grille de chœur de Dumiez très abîmée, et le pillage d’œuvres d’art. L’église a été transformée en fabrique de salpêtre en 1793, et en 1795 en lieu de culte pour les théophilanthropes12. Elle a été atteinte en 1794 par l’explosion de la poudrière de Grenelle. Elle est rendue au culte catholique en 1802. À cette date, l’église n’est pas en bon état. Pourtant, cet état n’est pas dû seulement aux déprédations de la Révolution. L’utilisation de l’église comme fabrique de salpêtre a nécessairement endommagé les murs. Mais dès l’Ancien Régime, l’entretien de l’église laissait à désirer. Par ailleurs, le portail occidental était défiguré depuis que la rose du portail avait été détruite pour faire passer la soufflerie de l’orgue de la Sainte-Chapelle, et cet état était aggravé par la construction d’une « cabane » au-dessus du porche. L’explosion de la poudrière de Grenelle a entraîné des dégâts sur la verrière qui remplaçait la grande rose, depuis 1792, et sur la vitrerie. L’église est très dégradée, du côté de son portail occidental [Fig. 4].
Fig. 4 : Saint-Germain l’Auxerrois (circa 1830 ?), estampe.

© A.H.A.P., cliché Fabienne Chevallier
1794-1834 : des interventions tiraillées entre les talents archéologiques hérités du xviiie siècle, l’univers social et professionnel des fabriciens et une nouvelle alchimie politique
8L’église Saint-Germain l’Auxerrois est l’un de ces lieux où le pouvoir politique, après la Révolution, imprime sa marque et veut affirmer un lien sacral avec l’autorité officielle, en forçant la continuité avec l’Ancien Régime. Les archives montrent que le Premier Empire a choyé l’église. Le régime de la première Restauration lui redonne le titre de paroisse royale. Cette attitude associe l’église à une anthropologie de réaction à la période de la Révolution, alors même qu’elle est insérée dans un tissu urbain populaire. Une fabrique s’est reconstituée après le rétablissement du culte catholique dans l’église. Elle est proche d’un tissu social artisanal, très présent dans le pourtour de l’église. À côté d’un attachement à des détails d’architecture et de décoration canoniques, ses pratiques s’inscrivent dans une tradition héritée de l’Ancien Régime où domine la notion de « réparation ». Les chantiers sont émiettés, suivis par des fabriciens, au gré de leurs compétences professionnelles. Ils ont trait à des éléments de décor et de mobilier, aux vitraux, aux réparations très nombreuses, consécutives à des vols et à des déprédations, tous éléments qui apparaissent aussi importants que les réparations du bâti proprement dites. Par ailleurs, la fabrique et le clergé sont exposés à un défi de taille, dû à de nombreuses nuisances et conflits d’usage attisés par la perte de l’ancienne sacristie et favorisés par l’intrication du bâti de l’église avec les constructions qui lui sont accolées. À partir du Premier Empire, le rôle de l’administration étatique s’impose déjà dès qu’il s’agit de travaux importants et des tâches d’entretien régulier sur les toitures, et amène d’autres logiques de choix des entreprises.
Entre réparations et préoccupations restauratrices naissantes pendant le Consulat et l’Empire
9L’une des premières pièces d’archives postérieures à la Révolution est le devis du charpentier Boucault, à l’époque de la Convention. Il consiste à enlever et replacer la flèche de l’édifice, d’en resserrer toutes les ferrures et de la remettre en place13. Les archives sont muettes sur les considérations qui ont amené les fabriciens à souhaiter cette remise en place de la flèche déposée au xviiie siècle. La manière dont est formulé le devis suppose que l’artisan a vu la flèche. Elle n’aurait donc pas été détruite, au xviiie siècle, mais plutôt déposée dans un espace attenant à l’église. Là encore, les archives ne donnent pas de précision. L’existence de ce devis montre en tout cas que l’on souhaite, à cette époque, restituer à l’église l’allure extérieure qu’elle a dans l’illustration d’après Jean Marot. Cela montre aussi que la fabrique connaît bien les artisans des métiers parisiens de la charpenterie.
10Dès le Consulat, les fabriciens font appel au pouvoir central pour financer les réparations les plus urgentes à leurs yeux. Leur rôle s’interpénètre alors avec les interventions du préfet de la Seine, Nicolas Frochot. Nouvelle institution de l’Empire, l’autorité préfectorale met en place son rôle concernant les constructions, et excelle dans les adjudications, qui permettent de recruter une entreprise pour traiter de toutes les réparations d’églises et de temples dans un corps de métier particulier. La lettre du 18 Thermidor An XII du préfet Frochot, adressée au maire du 4e arrondissement qui l’a transmise à la fabrique, est éclairante14. Il y est précisé que le maire a recueilli les demandes du curé et des membres de la fabrique. Ces demandes concernaient des réparations à apporter à la couverture de l’église, ainsi que la « rosette du portail », la grande rose détruite comme on l’a dit plus haut en 1792 [voir Fig. 4]. Les demandes révèlent donc les préoccupations de rétablir des qualités élémentaires du bâti (les couvertures) et de restituer un détail d’architecture canonique de l’église hérité du Moyen Âge – la rose figure sur l’estampe de Jean Marot et sur une eau-forte d’Israel Silvestre15, une demande qui annonce les attitudes restauratrices qui naissent dans les années 1837 avec l’arrivée de Lassus sur le chantier. Frochot répond au maire avec son efficacité habituelle, lui demandant de transmettre ses réponses au curé et aux fabriciens : pour les couvertures, il a « traité avec un entrepreneur qui est chargé de faire aux couvertures de toutes les églises de Paris les réparations urgentes qu’elles exigent. On travaille en ce moment à ceux de ces édifices qui sont les plus dégradés et dont la restauration presse le plus ; les autres seront réparés successivement et sans interruption ». Pour la « rosette », le préfet a demandé à Jacques Molinos, architecte du département, de se rendre sur place et de lui faire un rapport. Une fois reçu ce rapport, Frochot déclare qu’il autorisera les travaux proposés par les marguilliers, ou qu’il « prendra toutes autres mesures qui seront jugées nécessaires pour prévenir les travaux que l’on craint », ce qui laisse entendre que la verrière qui remplace la rose n’est pas solide. Avec ce désir de voir renaître la rose médiévale, disparue, les fabriciens, intuitivement peut-être, approchaient les notions de la restauration et de la restitution archéologique. Quant à Molinos, son nom était attaché à des pratiques de l’Ancien Régime qui s’appuyaient sur la sauvegarde et le remontage de fragments, et préfiguraient des restaurations attentives à la véracité archéologique16 ; ses réalisations dans ce domaine avaient touché un monument isolé, la fontaine des Innocents, qu’il avait (avec les architectes Jacques-Guillaume Legrand et Bernard Poyet, et le sculpteur Augustin Pajou), sauvegardée et remontée lorsqu’elle avait été déplacée sur la place du marché des Innocents. Autre acte annonciateur d’une restitution archéologique raisonnée, Molinos (avec Legrand) avait réalisé un prototype de la charpente de Philibert de l’Orme pour la première coupole en charpente de la Halle au blé. Certes, le domaine de sensibilité de Molinos était la Renaissance, et la rose de Saint-Germain l’Auxerrois était un détail médiéval. Mais le Premier Empire s’investit dès 1805 dans une politique de restauration, en confiant à Legrand les monuments de Paris. Très proche de Molinos, Legrand se voit aussi confier, en 1805, la charge de la restauration d’une église médiévale emblématique, l’ancienne église abbatiale de Saint-Denis. La politique du régime bousculait les repères hérités de l’Ancien Régime, autour du goût pour la Renaissance et pour l’esthétique classique, utilisait les compétences de Legrand et de Molinos qui provenaient de cette tradition, et les amenait à agir sur le bâti médiéval. Dans ce contexte, en l’absence d’archives, on est enclin à penser que Molinos a certainement effectué la visite annoncée par Frochot. Quant à son rapport, il n’y en a pas trace aux archives de l’archevêché et s’il se trouvait aux archives de la préfecture de Paris, celles-ci n’existent plus. La restitution d’une rose sur le portail occidental ne fut en tout cas pas réalisée avant l’arrivée de Lassus. Y avait-il encore à cette époque des fragments de la rose détruite ? Les archives ne le disent pas. S’il n’y en avait pas, Molinos a peut-être été réservé sur cette restitution.
11Remettre en état les « ouvrages de vitrerie » dans l’église (l’explosion de la poudrière de Grenelle, en 1794, avait provoqué des brisures dans la vitrerie) était une mission plus facile que la restitution de la rose. L’importance donnée aux vitraux et aux toitures était très présente aussi, dans les mêmes années, à Saint-Denis, chantier conduit par Legrand. Comme celle des toitures, la réparation des ouvrages de vitrerie protégeait la construction contre les intempéries tout en restaurant son esthétique. Mais à cela, il y avait aussi des raisons liées à l’apparat, car la position de l’église, face au Louvre, était idéale pour affirmer dans l’espace urbain un lien entre l’Empire et l’institution catholique, où cette dernière célébrait la gloire du premier. Le dimanche 29 décembre, un Te Deum y fut récité en action de grâces des « Victoires remportées par S.M. l’Empereur et roi ». Les archives informent d’une grande opération de nettoiement et de réparation des ouvrages de vitrerie en 1806-1807. Elle inclut le démontage, nettoyage et remontage avec du plomb neuf, et le remplacement des vitraux cassés. Les travaux sont réalisés « sous les ordres » d’un fabricien, Malescot, parce qu’il est architecte17.
12Les éléments décoratifs de l’église, dont certains structurent l’espace liturgique, qu’il faut réparer ou reconstituer sont un terrain de préoccupations des fabriciens. La grille de chœur de l’église de Pierre Dumiez doit être réparée, et ses éléments décoratifs disparus rétablis. Le devis (en fait le cahier des charges) est établi minutieusement par Malescot, dans une tradition qui révèle la connaissance du métier, en 1809. Les fabriciens jouent la carte de la proximité dans ce quartier très vivant où travaillent des artisans. Pour rechercher l’entreprise, un document descriptif de propositions a donc été diffusé par placards dans le quartier, les entreprises de serrurerie y étant nombreuses. Un autre fabricien, Jacques François Gardin, dessine minutieusement un modèle de reconstitution [Fig. 5]. L’orgue est réparé en 1814.
Fig. 5 : Dessin pour la grille de chœur (1809).

© A.H.A.P., 3D, cliché Fabienne Chevallier
13Le contrôle du pouvoir sur les fabriques va croissant pendant le Premier Empire. Un décret du 30 décembre 1809 prévoit la transmission de leurs comptes à l’administration. Pour les travaux de réparation et d’entretien des églises, à Paris, un arrêté du 12 octobre 1814 codifie les pratiques mises en place dès le début du régime. Les fabriques peuvent demander à l’administration de participer. Une procédure est instituée : les travaux sont toujours exécutés sous la surveillance et l’inspection immédiate d’un architecte inspecteur de la deuxième section des travaux publics de la ville de Paris, mais les fabriciens peuvent choisir les entreprises18. Un extrait de cet arrêté, adressé par lettre du 12 octobre 1814 à la fabrique par la préfecture19, donne une liste de travaux et de montants autorisés pour l’église : 1 387,19 francs pour la couverture, 1 069 francs pour la maçonnerie, 163 francs pour la serrurerie, 87,65 francs pour la vitrerie, 86,90 francs pour la menuiserie, 78,24 francs pour la peinture. Les postes couverture et maçonnerie dévoilent des problèmes concernant l’état de la construction qui vont être plus explicites pendant la Restauration.
Salubrité constructive et gestion des usages dus aux maisons accolées pendant la Restauration : les premières menaces de nettoyage du pourtour de l’église
14Dans ces archives, le nom d’Hippolyte Godde, architecte inspecteur de la préfecture, apparaît pour la première fois dans un arrêté du préfet de police Chabrol, du 30 novembre 1815. Il est chargé de surveiller des travaux que la fabrique est autorisée à réaliser – sur le rapport favorable du même Godde, qui consistent à construire un logement pour le sonneur de l’église, accolé à l’église du côté de la rue de l’Arbre Sec20. Les procédures d’adjudication mises en place pendant le Premier Empire sont poursuivies : en 1816, la préfecture a choisi son adjudicataire pour les couvertures des églises et des temples (Lebobas et Humout), et demande aux fabriciens et au curé de la laisser aller sur les toits21. Mais à partir de 1820, les archives nous parlent de problèmes graves concernant l’état du bâti. Or, ces problèmes apparaissent à partir de leurs manifestations dans les maisons accolées, très nombreuses.
15Le 25 avril 1821, Monsieur Chomasjoux (ou Thomasjoux ?), habitant une maison mitoyenne du bas-côté sud, écrit au curé et aux marguilliers, pour se plaindre que le mur mitoyen avec celui de l’église est pourri par des matières qui filtrent. Il poursuit : « dans les premiers jours de la Semaine sainte, M. le curé m’a requis de réparer ce mur, dont l’infection, à la porte de l’église, était affreuse. J’ai obéi tout de suite, en faisant cette réparation – que j’ai payée22 ». Un mémoire des ouvrages de maçonnerie fait pour le compte de Chomasjoux (?), donne l’étendue des travaux : il a fallu 25 sacs de plâtre, des moellons pour reconstruire le mur, et trois jours d’ouvrier23. Le dossier laisse percevoir une insalubrité qui est le résultat des fosses d’aisances et des conduites d’évacuation chaotiques. Dans les mêmes années, une entreprise sollicitée pour restaurer les grilles de l’église fait observer une grande humidité dans les murs24. Or, pendant toute la Restauration, ces problèmes ne sont pas traités autrement que par des actions ponctuelles prises dans l’urgence ; en effet, un état des honoraires dus à l’architecte Danjou par la paroisse pour des travaux réalisés de 1812 à 1832 montre qu’il s’agit surtout de menuiserie, de restauration de tableaux, de serrurerie, de peinture. Il y a très peu de maçonnerie, et l’architecte signale les difficultés qu’il a eu à se faire payer25. La paroisse n’est pas riche. Elle a besoin de l’administration pour financer ses travaux, et les archives ne disent rien sur une action de cette dernière pour assainir et drainer les maçonneries, et moderniser les réseaux d’évacuation. Les préoccupations liées au bâti proprement dit sont concentrées sur les toitures, et les ouvrages de vitrerie qui ont un rôle de protection. Une grande importance est donnée aux ouvrages de serrurerie et de menuiserie, et même aux restaurations de tableaux.
16L’église est entourée de maisons et de constructions qui sont à usage de la paroisse, et de nombreuses boutiques munies de corps de logis et parfois de cours. Les archives montrent que l’équilibre des usages a été bousculé par la Révolution, qui a fait saisir comme biens nationaux des maisons ou pièces intriquées dans les voûtes du bas-côté sud de l’église et du chevet, parfois sous le même toit, qui appartenaient jusqu’alors à la paroisse, en incluant des lieux utilisés auparavant par le clergé ou la fabrique. La paroisse continue à gérer les baux des boutiques et logis qui lui restent. En 1797, une maison de quatre étages, en sus du rez-de-chaussée, sur le bas-côté sud, a été vendue à Lachaise et Gautier26. Elle dispose d’une boutique sur rue et d’une arrière-boutique sur une cour pavée qui s’étend entre le mur de l’église et la maison. Les fosses d’aisances et les évacuations des eaux usées et des déchets n’ont aucune qualité d’hygiène. La sacristie, un corps de bâtiment accolé à l’église sur le bas-côté sud qui comprend un rez-de-chaussée et un étage avec une pièce sur rue et une pièce sur cour, a été arrachée à la paroisse ; elle a été intégrée dans le lot de Lachaise et Gautier [Fig. 6]. L’adjudication comportait une clause obligeant l’acquéreur à faire fermer la baie faisant communiquer l’église et l’ancienne sacristie. La préfecture, saisie par la paroisse, tente à partir de 1811 de trouver une solution de rachat par la ville, que le préfet Chabrol fait aboutir en 1825 au prix d’énormes efforts de persuasion et de procédure27, permettant au clergé de réintégrer l’ancien presbytère où il faut faire une remise en état complète.
Fig. 6 : Plan du lot de Lachaise et Gautier incluant une boutique et la sacristie (1826).

© A.H.A.P., 3D, cliché Fabienne Chevallier
17Des constructions adventices d’échoppes ont été faites sur les chapelles latérales : elles les défigurent complètement, ainsi que le porche. Dans un autre cas, il apparaît qu’une échoppe accolée à l’église, rue de l’Arbre Sec, dispose d’une terrasse adossée à l’église, donnant même sur la baie d’une chapelle. En l’absence de régulation apaisée des usages, les conflits qui surgissent, ne sont pas propices à des travaux de réparation ou d’assainissement. Après que l’église ait été rendue au culte catholique, une pétition est adressée par les catholiques de l’arrondissement de Saint-Germain l’Auxerrois au département de la Seine28 : « Il existe dans la voûte d’un des bas-côtés […] et sous le même toit, plusieurs logements précédemment destinés à la maîtrise des enfants de chœur, à l’agence et au bureau de la fabrique. […] ces lieux, dont le principal escalier est dans l’église, sont donnés à loyer à différents particuliers qui ont passage par les voûtes et autour des croisées de ladite église, ce qui paraît déplacé ». La pétition demande que ces lieux, « inhérents à l’église », soient rendus à la paroisse.
18Ces conflits sont remontés au gouvernement et à la préfecture et font naître une volonté de nettoyage du tissu urbain et social. Par une lettre du 17 janvier 1820, le préfet de la Seine, Chabrol de Volvic, s’adresse à la fabrique de très haut, en la tenant pour responsable de son environnement urbain : il informe la fabrique que son collègue préfet de police l’a entretenu de « la nécessité de faire démolir les échoppes adossées à votre église29 ». La lettre vise expressément un bâtiment accolé que la paroisse loue à un chaudronnier. La notion de conservation est associée à la protection contre un danger social, nécessité politique soufflée à Chabrol de Volvic par le préfet de police : « ces échoppes ne sont pas moins nuisibles à la conservation de l’édifice qu’à sa sûreté intérieure ». En 1826, une lettre de la fabrique tente de déminer la fureur du préfet30. La voie à suivre ne serait pas de détruire toutes les échoppes, mais seulement celles qui sont greffées sur les chapelles latérales et qui défigurent le porche31. Un projet de travaux cohérent pourrait alors voir le jour, en réparant le porche très abîmé, et en faisant des travaux sur les toits des chapelles latérales.
Notes de bas de page
1Jean-Michel Leniaud, Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) ou le temps retrouvé des cathédrales, Genève, Droz, « Bibliothèque de la Société française d’archéologie », no 12, 1980, p. 57.
2Archives classées dans la boîte Saint-Germain l’Auxerrois 3 D, Archives historiques de l’archevêché de Paris, désignée dans les deux articles comme suit : A.H.A.P., S.-G. l’A. 3 D, et du dossier 1 D dans la boîte 1 D – 2 D, désigné comme suit : A.H.A.P., S.-G. l’A. 1 D. Les archives de la préfecture de Paris, antérieures à 1871, ont péri dans l’incendie de l’Hôtel de ville.
3Anne Massoni, La collégiale Saint-Germain l’Auxerrois de Paris 1380-1510, Presses universitaires de Limoges, 2009.
4Il fut élu évêque d’Auxerre en 408.
5Anne Massoni, « Saint-Germain l’Auxerrois de Paris à la fin du Moyen Âge, genèse d’une paroisse royale », Bulletin de la société d’histoire de Paris et de l’Île de France, 2014, p. 18.
6Eglis. Royale. Collegial et Paroissiale de Saint Germain de Lauxerois a Paris, eau-forte d’Israël Silvestre, xviie siècle (vers 1650). Chantilly, Musée Condé, ESR S 23.
7Henry de Riancey, Notice sur l’église royale et paroissiale Saint-Germain l’Auxerrois, Paris, Imp. Bailly, Divry et Cie, 1852.
8Alain-Charles Perrot, Église Saint-Germain l’Auxerrois. Étude préliminaire à la restauration des couvertures. Ministère de la Culture et de la Communication, octobre 1995. Archives de la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, 4o ETU 5022.
9Léon Cahen, « Le chapitre de Saint-Germain l’Auxerrois dans la première moitié du xviiie siècle et son union au chapitre de Notre-Dame », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 2, no 3, 1900, p. 268-284. www.persee.fr/doc/rhmc_0996-2743_1900_num_2_3_4176
10Le jubé de Saint-Germain-l’Auxerrois a été exécuté en 1544 par le maçon Pierre de Saint-Quentin sous la direction de Pierre Lescot. Jean Goujon y réalisa la sculpture du parapet : quatre petits reliefs régulièrement espacés figurant les évangélistes, et la grande composition centrale, appelée « Notre-Dame de Pitié », qui représente une Déploration du Christ. Après la destruction du jubé en 1745, les reliefs furent diversement utilisés. Après avoir été déposée au Musée des Monuments français, la Déploration entra au musée du Louvre en 1818 et les Évangélistes en 1850.
11Léon Cahen, « Le chapitre […] », art. cit., p. 283.
12Henry de Riancey, Notice […], op. cit.
13« An III. Boucault, charpentier rue de la Fontaine au Roy, devis de l’ouvrage qu’il faut faire pour rendre aisé à former la flèche de Saint-Germain l’Auxerrois ». A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
14Lettre en date du 18 thermidor An XII de la République française du conseiller d’État, préfet du département de la Seine, Frochot, au maire du 4e arrondissement. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
15Voir note 6.
16Daniel Rabreau, « Le relativisme du renouveau classique dans l’architecture des Lumières », in Architecture et théorie. L’héritage de la Renaissance, Jean-Philippe Garric, Frédérique Lermerle et Yves Pauwels (dir.), Actes de colloques et de livres en ligne de l’INHA, http://inha.revues.org/3422, p. 2.
17« Devis des ouvrages de vitrerie à faire à l’église Saint-Germain l’Auxerrois (1806) ». « Note d’aperçu des ouvrages de vitrerie faits en réparation et nettoyage de vitraux de la paroisse Saint-Germain l’Auxerrois (1807) ». A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
18Arrêté du 12 octobre 1814 du conseiller d’État (préfet de la Seine). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
19Lettre du maître des requêtes, secrétaire général de la préfecture du département de la Seine adressée à la fabrique, en date du 12 octobre 1814. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
20Arrêté du préfet Chabrol du 30 novembre 1815 portant autorisation de travaux pour la construction du logement du sonneur de l’église Saint-Germain l’Auxerrois. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
21Lettre du préfet Chabrol aux membres de la fabrique de Saint-Germain l’Auxerrois sur l’entretien des couvertures des églises et des temples, en date du 1 novembre 1816. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
22Lettre du 25 avril 1821 de M. Chomasjoux à M. le curé et marguilliers de la paroisse royale de Saint-Germain l’Auxerrois. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
23Mémoire des ouvrages de maçonnerie faits pour Monsieur Chomasjoux (Thomasjoux ?) par Jacob, Maître maçon (avril 1821). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
24S.a., Lettre à Monsieur l’administrateur de la paroisse (1821 ?). A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
25État des honoraires dus à M. Danjou, architecte, par la fabrique de l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois depuis l’an 1812 jusqu’en 1832. A.H.A.P., S.-G. l’A., 3D.
26Adjudication aux sieurs Lachaise et Gautier d’une maison à Paris rue des Prêtres Saint-Germain l’Auxerrois No 10 ancien et 20 nouveau, 1er Nivôse an VI (21 septembre 1797). A.H.A.P., S.-G. l’A., 1D.
27Préfecture du département de la Seine. Acte d’acquisition de sieurs privés pour la ville de Paris, 23 février 1825. A.H.A.P., S.-G. l’A., 1D.
28Pétition du 15 frimaire an XI [6 décembre 1802] adressée par les catholiques de l’arrondissement de Saint-Germain l’Auxerrois au département de la Seine, division des biens nationaux. A.H.A.P., S.-G. l’A., 1D.
29Lettre du 17 janvier 1820 du préfet de la Seine à la fabrique de S.G. l’A. A.H.A.P., S.-G. l’A., 1D.
30Lettre du (?) 1826 de la fabrique au préfet Chabrol de Volvic. A.H.A.P., S.-G. l’A., 1D.
31Les fabriciens utilisent le terme portail pour désigner le porche.
Auteur
-
Fabienne Chevallier
Fabienne Chevallier est administratrice civile et historienne de l’architecture (HDR), chargée de la mission Inventaires et de l’histoire institutionnelle des collections au musée d’Orsay. Elle est membre associée du CHEC (EA 1001 – USR 3550), Université Clermont Auvergne. Ses recherches et ses publications ont trait aux identités nationales dans l’architecture et la ville européenne depuis la fin du xviiie siècle, à l’histoire de Paris, à la modernité urbaine et au patrimoine monumental. Son dernier ouvrage publié est Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe– début xxe siècle), PUBP, 2021, codirigé avec Bruno Phalip.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)
Un manifeste pour le temps présent
Bruno Phalip et Fabienne Chevallier (dir.)
2021
Aristocratie révolutionnaire en Espagne
La concession de nouveaux titres de Castille (1808-1854)
Arnaud Pierre
2024
Les nouveaux territoires diocésains
De l’époque médiévale à nos jours
Vincent Flauraud et Stéphane Gomis (dir.)
2021
De la parole du prédicateur au discours politique
Jalons pour une histoire de la critique religieuse du politique (du Moyen Âge à l’époque contemporaine)
Vincent Flauraud et Ludovic Viallet (dir.)
2022
Les mises à l'écart politiques
Des périphéricités paradoxales
Laurent Lamoine et Julien Bouchet (dir.)
2022
Les espaces du spectacle vivant dans la ville
Permanences, mutations, hybridité (xviiie-xxie siècles)
Pauline Beaucé, Sandrine Dubouilh et Cyril Triolaire (dir.)
2021
La modernisation de l’Espagne
Entre réformes et conflits (xixe-xxe siècles)
Jean-Claude Caron et Anne Dubet (dir.)
2023
Prendre la plume des Lumières au Romantisme
Pratiques de l’écrit dans l’Europe de la fin de l’époque moderne
Matthieu Magne (dir.)
2019
Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar
Fortune et réception (1834-2021)
Laurence Riviale
2022
Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique
Stéphanie Maillot et Julien Zurbach (dir.)
2021