Le verre dans les chantiers de restauration au xixe siècle
Glass in Restoration Projects during the Nineteenth Century
p. 297-311
Résumés
La question des verres employés en France au xixe siècle pour les restaurations de vitraux anciens a rarement été abordée. Les seules exigences des autorités concernaient l’épaisseur et la solidité du verre et, jusqu’en 1878, les peintres verriers utilisaient les mêmes pour les créations et pour les restaurations. Les verreries qui dominèrent le marché furent successivement celles de Bontemps à Choisy-le-Roi jusqu’en 1848, celle de Vallet à Forbach de 1848 à 1871, et enfin celle des Pelletier à Saint-Just-sur-Loire après 1871. Ce n’est qu’en 1878 que fut mis au point le « verre antique » destiné spécialement aux restaurations, par les frères Appert, verriers à Clichy-la Garenne. Toutes ces données fournies par les textes mériteraient d’être confrontées à des analyses chimiques et physiques des matériaux qui font aujourd’hui grandement défaut.
The question of the glass used in France during the 19th century for the restoration of old stained glass windows has rarely been discussed. The only requirements of the authorities were the thickness and strength of the glass and, until 1878, glass painters used the same glasses for creations and restorations. The glass factories that dominated the market were successively those of Bontemps in Choisy-le-Roi until 1848, those of Vallet in Forbach from 1848 to 1871, and finally those of Pelletier family in Saint-Just-sur-Loire after 1871. It was not until 1878 that ‘antique glass’ was developed specifically for restorations by the Appert brothers, glassmakers in Clichy-la-Garenne. All this data provided by the texts would deserve to be confronted with chemical and physical analyses of the materials, which are currently greatly lacking.
Entrées d’index
Mots-clés : XIXe siècle, France, restaurations, vitrail, verres
Keywords : 19th century, France, restorations, stained glass, glasses
Texte intégral
1La question des verres employés en France au xixe siècle pour les restaurations de vitraux anciens a rarement été abordée. Les sources textuelles sont cependant abondantes et apportent des réponses à plusieurs interrogations. D’une part, elles permettent de connaître les souhaits des autorités compétentes en matière de restauration, en ce qui concerne le choix des verres. Ces sources indiquent d’autre part le réseau principal des fournisseurs de verre à vitre et de verre de couleur et son évolution dans le temps où l’on distingue trois périodes : avant 1850, de 1850 à 1870 et après 1870. Appréhender la production de verre permet ensuite de mesurer l’innovation que représente, dans les années 1870, l’apparition du « verre antique », destiné spécialement aux restaurations, une innovation issue de la collaboration d’un verrier et de deux restaurateurs exigeants. Enfin, les données fournies par les textes doivent être confrontées à des analyses chimiques et physiques des matériaux, qui font aujourd’hui grandement défaut.
La restauration du vitrail au xixe siècle : une pratique sans théorie
2Les nombreuses restaurations de vitraux réalisées au xixe siècle sont effectuées sans qu’une véritable théorie se mette en place1. Les textes normatifs produits par les différentes administrations chargées des restaurations sont peu nombreux et assez succincts.
3L’instruction rédigée en 1839 par Albert Lenoir pour le compte du Comité historique des Arts et Monuments, dépendant du ministère de l’Instruction publique, est destinée aux restaurateurs2. Pour Lenoir, l’objectif principal d’une restauration est de maintenir l’unité de style de l’édifice : « il est de la première importance que les restaurations ou additions de peinture sur verre à exécuter à l’avenir soient dans le style des monuments, afin de les mettre en harmonie avec eux3 ». Dans ce but, Lenoir exige que le restaurateur porte une attention particulière aux verres, d’autant plus que les verres médiévaux diffèrent des verres contemporains dont il déplore parfois les qualités. Ainsi, il reconnaît que les verres rouges du xiie siècle, en raison de leur irrégularité, « produisent plus d’effet que nos verres également colorés sur toute leur surface et qui, en raison de l’uniformité du ton, deviennent froids4 ». Pour l’ensemble du Moyen Âge, Lenoir constate qu’un « dépoli obtenu au four et appliqué par derrière, donne aux verres blancs ou colorés […] un ton grave et rembruni que n’ont pas nos verres diaphanes, à travers lesquels on distingue le ciel » et recommande aux restaurateurs d’utiliser ce « moyen simple d’harmoniser les verrières dans leur ensemble5 ». Deux paragraphes conclusifs concernent le choix des verres et insistent sur leur épaisseur et sur la manière dont ils supportent la peinture :
Toutes ces observations qui s’appliquent à chacune des périodes de la peinture sur verre doivent être familières aux peintres-verriers chargés de la restauration des vitraux dans les édifices publics. Tout en se conformant au style de chaque époque pour ce qui concerne le dessin linéaire et le modelé, il est très important qu’ils emploient des verres d’épaisseur égale à celle qui était en usage lors de l’exécution de la verrière qu’ils restaurent. Au moyen âge le verre a quelquefois jusqu’à deux lignes d’épaisseur ; c’est le seul moyen de donner de la durée aux ouvrages. Ces verres découpés au grugeoir doivent conserver sur les bords de petites aspérités qui, enfoncées dans les plombs avec le maillet de bois, donnent plus de solidité au plombage6.
4En 1849, la Commission des Arts et Édifices religieux, créée par le ministère des Cultes, confie à Viollet-le-Duc et à Mérimée le soin de rédiger L’instruction pour la conservation, l’entretien et la restauration des édifices diocésains7. Ce texte, daté du 26 février 1849, ne consacre au vitrail que cinq petits paragraphes (no 64 à no 68), et sa principale exigence est la levée de calques préalables à la restauration8. À aucun moment il n’est question du choix des verres, laissé à l’appréciation du restaurateur, lequel est donc tributaire du marché des verres de couleur.
5En dehors des textes produits par les administrations, le chercheur rencontre aussi des articles ou des ouvrages qui évoquent les restaurations des vitraux, en abordant parfois la question des verres. Les ouvrages sur le vitrail publiés par les premiers restaurateurs, ceux de Thevenot9 ou de Thibaud10 notamment, ne disent rien des pratiques de restauration, alors que ces chantiers leur permettent pourtant d’apprendre le métier11. Plusieurs auteurs, accueillis par les revues des sociétés savantes telles que le Bulletin monumental ou les Annales archéologiques, commentent et enrichissent les brefs textes officiels.
6L’abbé poitevin Charles-Auguste Auber, auteur des « Instructions sur la restauration et la décoration des églises » publiées dans le Bulletin monumental, en 1851, consacre deux pages aux vitraux sans cependant évoquer la qualité des verres12.
7L’archéologue rouennais Raymond Bordeaux rédige également, pour le Bulletin monumental de 1851, des « Principes d’archéologie pratique » où il traite des vitraux anciens. Pour lui, « les vitraux doivent être en verre très épais […] les verres doivent en outre être fortement colorés, plutôt translucides qu’absolument transparents, puisqu’en laissant passer la lumière, ils ne doivent point laisser apercevoir les objets extérieurs. On ne peut trop insister sur ce point, parce que la minceur et la trop grande transparence sont les défauts habituels des vitraux de nouvelle fabrication13 ». Ce texte demeure inchangé lors des rééditions de l’ouvrage en 186214 et 188815.
8L’examen de documents comptables, devis d’architectes, soumissions de peintres verriers, etc., ne donne guère plus de renseignements. Tout au plus, à la fin du siècle, est-on attentif à l’épaisseur du verre : les administrations des édifices diocésains et des Monuments historiques préconisent ainsi, pour un vitrail neuf, des verres doubles, ou encore du verre antique, alors que le verre demi-double est toléré pour des verrières à losanges. Mais le choix des verres de remplacement qui prennent place dans un panneau ancien est laissé à l’initiative du restaurateur. Ainsi, un devis de restauration dressé par l’architecte Saint-Anne Louzier le 15 juillet 1895 pour l’église Saint-Nizier de Troyes mentionne un « vitrail de la première travée de la nef, verre blanc, compartiments géométriques, verre ½ double, plombs ronds16 ». Les documents administratifs ne sont guère plus précis lorsqu’il s’agit de création de vitraux dans des monuments historiques ou des cathédrales. Un devis du même architecte pour l’église Sainte-Madeleine de Troyes, du 30 novembre 1894, stipule simplement un « vitrail en verre de couleur (dit verre antique17) ». De même une soumission du peintre verrier Félix Gaudin du 14 novembre 1896 pour la création de trois verrières destinées à la cathédrale de Troyes, mentionne « verre double de 0,003 à 0,004 d’épaisseur18 ».
Les doléances concernant le verre de couleur dans la première moitié du xixe siècle
9Plusieurs documents témoignent de la difficulté des verriers à s’approvisionner en verre de couleur, notamment dans la première moitié du xixe siècle, qu’il s’agisse de restaurations ou de créations. Ainsi, en septembre 1837, Mérimée déclarait qu’il était « impossible de trouver aujourd’hui dans nos fabriques des verres épais et certaines couleurs très en usage autrefois. Peut-être nos chimistes ont-ils perdu le secret de ces couleurs ; peut-être, et cela est plus probable, ne se donnent-ils plus la peine de les préparer19 ». C’est peut-être pour pallier les difficultés d’approvisionnement que le peintre verrier Émile Thibaud demande l’autorisation, au début de sa carrière, d’ouvrir une verrerie à Clermont-Ferrand en 1839 : il s’agit d’une « verrerie d’essai », avec un four principal à quatre ouvreaux pour fondre le verre qui sera soufflé, d’une « arche à étendre et recuire », et enfin d’une « arche à calciner » pour préparer les émaux. Si l’autorisation est accordée, nous ne savons pas combien de temps cette petite usine a fonctionné et si elle a dépassé le stade de l’essai pour connaître l’« extension prochaine » prévue par Thibaud et devenir une « verrerie ordinaire20 ».
10Dans une lettre au ministre des Cultes datée du 24 septembre 1845, Étienne Thevenot constate que les verres du xiiie siècle étaient « en général d’une force double ou triple, et qu’ils offraient en outre une composition particulière qu’on n’avait jamais observée ni tentée d’imiter jusqu’ici ». Il affirme d’autre part que, « indépendamment de la poussière qui les recouvre et de l’érosion des siècles, ces verres sont moins transparents de teintes, beaucoup plus harmonieux que ceux d’aujourd’hui ». Il annonce ensuite qu’il est « parvenu avec beaucoup de temps et de persévérance à obtenir des verriers plusieurs teintes anciennes identiques du verre ancien ce qui permettra de réparer avec une grande harmonie et de faire aussi des vitraux modernes comparables pour l’effet et le ton vigoureux aux meilleures verrières du xiiie siècle ». Il déplore enfin que « ce n’est pas sans de nombreux sacrifices d’argent que j’ai pu déterminer les verriers à sortir de leurs habitudes ordinaires de fabrication ; ils répugnent aux verres doubles de couleur, aux essais et à tout ce qui sort d’un vitrail courant21 ».
11Ce dialogue difficile entre les peintres sur verre et les fabricants de verre est encore rappelé en 1858 dans un article du Bulletin monumental traitant « De la conservation et de la restauration des anciens vitraux ». Léopold Charles, un érudit de la Sarthe, y déplore que, « pour obtenir des produits pareils aux anciens, il nous manque un excipient aussi convenable et des nuances aussi parfaites dans les verres coloriés. Les violets modernes laissent beaucoup à désirer, le blanc est trop incolore, et lorsqu’il affecte la teinte bleuâtre des vieux verres, cette teinte est factice et n’est point le résultat des éléments qui entrent dans sa composition, mais d’une coloration artificielle22 ». Il donne surtout quelques conseils aux verriers qui voudraient se lancer dans la production d’un verre imitant celui des vitraux anciens :
Je ne crois pas que ce soit une tâche au-dessus des forces de la verrerie actuelle, que d’en fabriquer un qui remplisse les conditions requises. La consommation que procure la peinture sur verre est assez considérable aujourd’hui pour engager les fabricants à entrer dans une voie de progrès ; toutefois ce progrès consisterait, non à multiplier la quantité des nuances (leur gamme de tons est déjà trop étendue), mais à donner un excipient identique en tout à l’ancien. Pourquoi, par exemple, ne pas composer le verre des mêmes éléments qu’autrefois ? Ou, si l’on veut, pourquoi, puisque l’on fait maintenant du verre blanc spécialement destiné à prendre le jaune, ne se servirait-on pas de cette pâte pour la teindre au moyen des oxydes métalliques, et en former les feuilles de couleur ? […]. Qu’on ne dise pas que la fabrication du verre a progressé depuis le moyen-âge et que l’on ne doit pas faire retourner l’industrie en arrière. Le verre moderne comme glace transparente et clôture des fenêtres des maisons est plus translucide et plus beau qu’autrefois ; c’est incontestable ; mais, en tant que destiné à la peinture, il est loin de valoir celui qu’il a remplacé. On ne saurait mieux faire que d’imiter celui-ci, et de suivre exactement les vieux procédés pour l’art tout entier, c’est-à-dire pour la fabrication du verre de couleur lui-même, comme pour la composition et l’application des émaux23.
12Les textes précédents évoquaient surtout les verres de restaurations. Cependant, les mêmes doléances surgissent au sujet des verres employés pour les créations. Ainsi, dans le premier volume des Annales archéologiques, l’architecte Jean-Baptiste Lassus publie successivement, dans les livraisons de mai et de juin 1844, deux articles sur la peinture sur verre. Le premier évoque le vitrail de La Passion de Saint-Germain l’Auxerrois, une œuvre collective réalisée en 1839 sous sa direction, par Adolphe Napoléon Didron, auteur des recherches iconographiques, Louis Steihneil, dessinateur des cartons, et Mathieu Eugène François Reboulleau, chimiste qui a assuré la cuisson des verres. Jugeant ce travail vieux de cinq ans, Lassus porte un regard sans concession notamment au sujet des verres :
Le verre, quoique deux fois plus fort que le verre ordinaire, est cependant encore trop mince ; il n’a guère, en moyenne, que l’épaisseur d’une pièce de deux francs, tandis que ceux de la Sainte-Chapelle sont plus épais qu’une pièce de cinq francs : il y en a même à Chartres qui portent l’épaisseur de trois de ces dernières pièces. Puis le verre est trop égal, trop uni, et cependant on a choisi exprès, et après des recherches spéciales, le plus imparfait ; car ce vitrail est entièrement exécuté en verre de rebut. Nous sommes loin de nier les progrès que la science et l’industrie ont pu apporter dans la fabrication du verre, et nous reconnaissons volontiers qu’il est plus fusible et d’une meilleure pâte que l’ancien ; mais nous considérons la trop grande régularité de la fabrication actuelle comme un obstacle insurmontable. Tant que les feuilles de verre seront aussi minces, puis et surtout aussi parfaitement dressées et égales de tons, il sera tout à fait impossible de faire de la peinture sur verre simple et complètement harmonieuse. L’inégalité du verre dans la forme et dans la couleur est tout aussi indispensable pour l’effet que les armatures de fer et la résille de plomb. Cette inégalité semble un glacis qui vient harmoniser tous les tons du vitrail et en augmenter l’éclat. Il est une autre cause encore de l’infériorité des vitraux modernes sur les vitraux anciens, c’est la trop grande transparence du verre qui laisse apercevoir les objets placés derrière, ce qui n’arrive jamais dans les anciens verres24.
13Dans le second article, Lassus commente les vitraux présentés à l’Exposition des produits de l’industrie de 1844. Il évoque d’abord rapidement les verrières récentes de la chapelle Saint-Ferdinand, élevée à la mémoire du duc d’Orléans, exécutées par la manufacture de Sèvres d’après des cartons d’Ingres, où ce dernier « a pu faire oublier, par la magnificence du contour, l’absence de ces riches et puissantes couleurs de nos anciennes verrières », en précisant que « ces vitraux sont exécutés sur du verre qui n’a pas même l’épaisseur d’une pièce de deux francs25 ». Devant les œuvres exposées en 1844, il est très critique vis-à-vis des verres utilisés dans, tout en excusant partiellement les peintres verriers :
D’abord, tous ces vitraux pèchent par un défaut commun, et qui justifie pleinement tout ce que nous avons déjà dit sur l’impossibilité de réussir avec les verres actuels. La coloration de tous ces vitraux manque de puissance et d’éclat ; ils sont incapables d’opposer la moindre résistance à l’action des rayons lumineux qui les traversent d’outre en outre, sans éprouver le moindre obstacle. Tout cela est si clair, si transparent, si limpide, qu’il devient impossible de soupçonner même le moindre accident de lumière, la moindre variété d’effet. Dans les anciens vitraux, au contraire, la lumière ne peut pas traverser directement les surfaces courbes, inégales et raboteuses du verre ; forcée de se briser, de se réfracter, elle s’accroche en points brillants à toutes les saillies, elle projette des demi-teintes sur toutes les cavités. De là, cet effet chatoyant des vitraux, cet éclat et ce scintillement si remarquables des couleurs. […] Nous le savons, ce défaut ne doit pas être entièrement attribué au peintre verrier ; il dépend en grande partie de la confection même de la matière. Mais alors si l’on refusait l’emploi de semblables verres, il faudrait bien que la fabrication se modifiât. Dans tous les cas, le défaut est capital, et l’on ne saurait trop se hâter d’y porter un prompt remède26.
14Un autre article du même volume des Annales archéologiques, paru dans la livraison de juillet 1844, présente la verrière de la Vie de la Vierge de l’église Notre-Dame-de-la-Couture au Mans, dessinée par Henry Gérente et exécutée par Antoine Lusson en 1844. Il est dû au directeur de la revue, Adolphe Napoléon Didron, qui reprend à son compte la comparaison de l’épaisseur des verres avec les pièces de monnaie en enjoignant les peintres verriers à bien choisir leur verre : « ce sont des verres épais comme deux ou trois pièces de cinq francs qu’il faut employer, et non des pellicules d’oignon ; c’est de la couleur puissante qu’il faut montrer, et non de fades nuances27 ».
Les fournisseurs de verre de couleur au xixe siècle
15Les plaintes régulières concernant le verre de couleur semblent donc prouver la réelle difficulté des peintres sur verre pour s’approvisionner, mais elles ne nous disent rien des fournisseurs. En revanche, plusieurs documents nous renseignent assez bien sur les verreries françaises et leur production. Ainsi, la manufacture de Sèvres, qui dispose d’un atelier de peinture sur verre depuis 1828, a besoin de connaître l’état du marché. En 1832, elle procède à un recensement de toutes les verreries de France susceptibles de fournir du verre plat de couleur28.
16On peut voir sur cette liste les verreries de la Loire (Rive-de-Gier), de la Moselle (Forbach) et du Rhône (Givors). Des numéros placés dans un second temps sur la liste distinguent 11 entreprises : on retrouve Rive-de-Gier, Givors et Forbach, mais la manufacture de Saint-Quirin, qui dispose pourtant d’un dépôt à Paris, n’y figure pas. Les produits proposés sont le verre à vitre, principalement blanc ou demi-blanc. Certaines entreprises peuvent également fournir des verres de couleur : soit toutes les couleurs (Roederer à Monthermé, Teillard et Robichon à Rive-de-Gier), soit seulement le bleu et le vert (Lavalette [Corrèze], Marciac [Gers], Thuison-lès-Abbeville [Somme]). Ce document exclut aussi, sans qu’on sache pourquoi, les verreries de la région proche de Paris, et en premier lieu celle de Choisy-le-Roi dont il va maintenant être question.
Avant 1850 : la verrerie de Choisy-le-Roi
17Comme l’écrit le journaliste de L’Illustration en septembre 1845, la verrerie de Choisy-le-Roi a été « fondée en 1820 pour faire des verres à vitres et des verres bombés29 ». Elle est dirigée depuis 1823 par le chimiste Georges Bontemps (1799-1883)30. Ce reportage nous donne un bon aperçu des locaux et de la fabrication principale. À la fabrication initiale, Bontemps a ajouté rapidement la gobeleterie et les cristaux, ainsi que le verre filigrané et les verres pour l’optique, flint-glass ou crown-glass. En 1829, Bontemps a également ouvert un atelier de production de vitrail, dirigé par le peintre sur verre anglais Edward Jones.
18Le fait de gloire de Georges Bontemps est d’avoir, en 1826, gagné le prix mis au concours par la Société d’encouragement pour l’industrie nationale en redécouvrant la manière de fabriquer du verre rouge, lequel n’était plus produit, à ce moment, que par des verreries allemandes et dont l’importation était soumise à d’importants droits de douane31. Comme le rappelle D’Arcet dans le rapport qu’il remet à la Société d’encouragement, il existe un lien étroit entre la restauration des vitraux et la redécouverte du verre rouge :
La fabrication des verres colorés, qui avait suivi les progrès de la peinture sur verre, se ressentit de la décadence de cet art ; ces produits, moins demandés, furent fabriqués avec moins de soin : on cessa même de produire les nuances les plus difficiles à obtenir, et c’est ainsi que l’on en vint, par exemple, à regarder comme oublié le procédé qui procurait encore, dans le xve siècle, ce beau verre coloré en rouge qui sert de base aux anciens vitraux peints. Tel était l’état des choses lorsque le Gouvernement voulut faire restaurer les églises abandonnées et en partie détruites pendant la révolution ; on chercha inutilement dans le commerce des vitraux peints, on ne trouva personne en état de les fabriquer, et on fut obligé de ne placer que des verres blancs et quelques verres colorés aux fenêtres des églises restaurées ou nouvellement construites […]. […] rien n’avait encore été fait au commencement de 1826 pour rétablir en France la fabrication du beau verre rouge qui se trouve employé en grande quantité dans les anciens vitraux. Les architectes qui avaient le plus grand besoin de cette espèce de verre coloré et qui savaient que l’on en fabriquait encore dans quelques verreries de l’Allemagne et de l’Angleterre, sollicitèrent alors du Gouvernement la permission de faire venir de l’étranger ces produits, qui, d’après le tarif des douanes, se trouvent prohibés à leur entrée en France32.
19Unique fournisseur français de verre rouge, mais aussi de verres d’autres couleurs, la manufacture de Choisy-le-Roi est devenue le partenaire obligé de l’atelier de vitrail de la Manufacture de Sèvres, et de la plupart des ateliers de vitraux qui ont vu le jour dans la décennie 1830, au Mans, à Clermont-Ferrand ou à Metz. Ses productions sont assez bien connues par les écrits de Bontemps lui-même. Si sa déposition devant le ministère du Commerce pour L’Enquête relative à diverses prohibitions en 1834 est assez modeste33, son Guide du Verrier en revanche, publié en 1868 au soir de sa carrière, donne une bonne image de son travail inlassable de chimiste et de chercheur34. Les collections du Musée de la Céramique de Sèvres et du Conservatoire des Arts et Métiers ont acquis régulièrement des échantillons de la production de la verrerie de Choisy-le-Roi, au rythme des Expositions des produits de l’industrie35.
20En 1844, lorsque la verrerie de Choisy-le-Roi présente sa palette à Paris lors de l’Exposition nationale des produits de l’industrie, le rapporteur déclare :
Depuis 1839, la fabrication des verres à vitres communs a diminué à Choisy-le-Roi, parce qu’elle a été remplacée par une plus grande fabrication de verres blancs épais pour les devantures de boutiques, et aussi par une plus grande fabrication de verres de couleur dont les nombreuses fabriques de vitraux qui se sont établies ont plus que triplé la consommation. La verrerie de Choisy a exposé quelques feuilles remarquables par leur pureté et leurs dimensions. […] M. Bontemps a aussi exposé un cadre contenant 112 échantillons de nuances différentes de verres de couleur, qu’on peut constamment trouver dans ses magasins ou qu’il s’engage à fabriquer sur commandes. Certes, si on n’arrive pas à produire des vitraux remarquables, ce ne sera pas par défaut de richesse de la palette36.
21Bontemps lui-même était assez satisfait de ses résultats. En 1845, dans un opuscule sur la peinture sur verre, il conteste les plaintes des peintres sur verre en affirmant : « Quand il y eut demande de verres de couleur, les verreries en firent et de toutes les teintes37 ». Le bilan de la production de verre à vitrail lui paraît plutôt positif :
Il ne nous manque rien de ce qui constituait les procédés de l’art aux époques passées ; il ne nous manque aucun des verres de couleur doublés ou non doublés, ni les couleurs d’application. Le verrier peut faire les verres de l’épaisseur qu’on voudra : si l’artiste le croit indispensable, le verrier fera des verres bouillonneux, irréguliers d’épaisseur, à surface inégale38.
22Quant aux couleurs, « on en variera encore davantage les nuances si on le désire39 ».
23En juin 1848, Georges Bontemps part pour l’Angleterre rejoindre l’entreprise Chance Brothers à Birmingham, en laissant sa verrerie à ses associés. Celle-ci connaît des difficultés en 1848. Elle ne peut participer à l’Exposition des produits de l’industrie de 1849 et ferme ses portes en 1851.
De 1850 à 1870 : la verrerie de Forbach
24Les ateliers français cherchent alors de nouvelles sources d’approvisionnement. C’est à ce moment, vers 1850, que la verrerie de Sébastien Hercule Vallet (1807-1887) à Forbach, qui produisait depuis 1840 du verre à vitre incolore, se lance dans la fabrication de verres de couleur. Le déclin de la verrerie de Choisy-le-Roi n’est d’ailleurs peut-être pas étranger à cette nouvelle fabrication. Lors de l’Exposition universelle de 1855, la production de verres de couleur de cette entreprise est remarquée :
La verrerie de Forbach a été fondée en 1840 ; elle occupe 120 ouvriers à la fabrication du verre à vitre et des verres de couleur ; elle possède 2 fours de fusion avec 18 creusets et 2 fours à étendre ; 4 creusets y sont constamment destinés à la production des verres de couleur ; elle en expédie spécialement qui servent à la peinture sur verre et à l’imitation des vitraux des xiie, xiiie et xive siècles. Ces verres, comme on sait, ont des teintes particulières, moins vives que celles qu’on donne généralement aujourd’hui aux verres colorés. On fait aussi dans cette usine des verres blancs, qui sont exclusivement destinés à recevoir à la moufle la belle couleur jaune que donne le chlorure d’argent. Les deux grandes verrières du Palais de l’Industrie, de MM. Maréchal et Gugnon, de Metz, ont été faites avec les verres de l’usine de Forbach40.
25La verrerie de Forbach est alors capable de fournir le marché français. En 1867, elle se le partage avec la verrerie de Saint-Just, dont il va bientôt être question, et celles de Givors et Rive-de-Gier :
M. Vallet, de Forbach, se livre surtout à la fabrication de verres bleus, verts, violets dans les teintes recherchées par des peintres-verriers, et des verres blancs teintés servant à imiter les verres blancs anciens41.
26Après la guerre franco-prussienne, une partie de la Moselle étant annexée, l’importation des verres de Forbach devient coûteuse en raison du protectionnisme français. Certains peintres verriers utilisent cependant assez longtemps des stocks : en 1879, l’inventaire de l’atelier clermontois fondé en 1835 par Émile Thibaud révèle que, sur un stock de verre dont le montant est évalué à environ 3 000 francs, 14,5 % sont encore des verres de Forbach42. En 1889, l’inventaire de l’atelier Oudinot montre que ce dernier doit une somme modeste à Fort, marchand de verre parisien dépositaire des verres de Forbach43.
Après 1870 : la verrerie de Saint-Just-sur-Loire
27Après 1870, les peintres verriers français doivent trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en verre de couleur. Or, la verrerie à bouteilles de Saint-Just-sur-Loire, fondée en 1826, vient d’être rachetée en 1865 par Mathias Pelletier (1806-1885) et ses fils, jusque-là verriers à Rive-de-Gier. Pelletier a été formé chez Robichon, qui, comme nous l’avons vu, produisait déjà du verre de couleur en 1832. Matthias Pelletier arrête la production de bouteilles à Saint-Just et se lance dans la fabrication de verre de couleur.
28En 1867, Georges Bontemps est rapporteur de la classe 16 de l’Exposition universelle. Il dresse le constat suivant :
Les verres de couleur, dont la consommation a pris un grand développement depuis que l’art de la peinture sur verre s’est lui-même fort étendu, sont fabriqués dans les mêmes usines et par les mêmes procédés que les verres à vitres. Les plus beaux spécimens de ces produits, qui viennent surtout de France et d’Angleterre […] sont ceux de MM. Ch. Raabe et Cie, Pelletier et Vallet, en France, et de MM. Chance frères, en Angleterre. M. Pelletier excelle dans la fabrication des verres rouges dont il exporte d’assez grandes quantités, en Angleterre même, et des verres doublés bleus, violets, jaunes, destinés à être gravés44.
29En 1878, le jury est séduit par « les nuances […] d’une grande pureté, d’une variété infinie dans les nuances, dans la dégradation des tons, qualités indispensables pour satisfaire aux nécessités de la peinture sur verre45 ». En 1889, alors que Mathias Pelletier est décédé en 1885, le jury accorde une médaille d’or à l’entreprise Germain et Pierre Pelletier pour leur « belle fabrication de verres de couleur46 ».
30Dans un ouvrage rédigé par Pierre Pelletier, un des fils de Mathias, et publié en 1887, Les verriers dans le Lyonnais et le Forez, figure une liste de 114 peintres verriers français clients de l’entreprise : à cette date la verrerie de Saint-Just fournit donc environ 50 % des ateliers français47. L’usine ligérienne s’impose donc à la fin du siècle comme un des principaux fournisseurs des peintres verriers, mais pas comme le fournisseur exclusif. Une partie du marché du verre à vitrail est sans doute laissé aux verreries de Hénin-Liétard et de Clichy. En 1878, ces entreprises ont présenté, avec l’usine de Saint-Just, des échantillons de verre de couleur dans la section vitrail de l’Exposition universelle48.
La mise au point du verre antique
31Louis-Adrien Appert a fondé une verrerie à Paris en 1832 pour fabriquer des verres, des cristaux, des émaux colorés en baguettes et en tubes puis des couleurs vitrifiables pour le décor du verre et de la porcelaine. En 1858, il s’adjoint ses deux fils Adrien Antoine et Léon Appert, ce dernier étant alors un jeune centralien. En 1865, lorsque le père se retire des affaires, la société devient Appert frères. En 1876, l’entreprise quitte Paris pour Clichy-la-Garenne49.
32D’après un rapport de Louis-Alphonse Salvetat publié par la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale en 1877, ce déménagement permet aux frères Appert « d’ajouter encore à leur production, déjà variée, celle des verres en feuilles pour l’optique, des verres pour la décoration des appartements, les vitraux et, enfin, la verrerie de laboratoire50 ».
33Cette production de verres de couleur est sans doute également stimulée par une demande spécifique de verre pour la restauration des vitraux. En effet, les verres du xixe siècle, si on les compare aux verres plus anciens, ont la particularité d’être chimiquement très purs : depuis l’apparition de la soude artificielle en 1789 par le procédé Leblanc, les verreries n’utilisent plus de cendres végétales susceptibles de générer des impuretés. Les seules irrégularités proviennent alors du soufflage en manchon, mais, à chaque Exposition nationale des produits de l’industrie, puis aux Expositions universelles, les verreries ont à cœur de présenter des manchons de plus en plus longs offrant un verre d’une régularité irréprochable. Hélas, celle-ci est dommageable pour le vitrail, car elle supprime toutes les vibrations lumineuses, ce qui contrarie les créateurs comme les restaurateurs de vitraux anciens. Pour remédier à cet inconvénient, le peintre verrier Charles Leprévost associé au cartonnier Louis Steinheil, demande l’aide de Léon Appert, qui met alors au point le « verre antique51 » : il s’agit d’un verre plat, de couleur, présentant des bulles et des irrégularités de surface obtenues par saupoudrage des manchons de verre encore chauds de poudre de charbon.
34Dès 1878, le rapporteur de l’Exposition apprécie ce nouveau produit :
MM. Appert frères […] depuis plusieurs années, ont joint à leur spécialité d’émaux divers la fabrication du verre de couleur en feuille. Cette fabrication a été, jusqu’ici, assez restreinte chez MM. Appert frères, mais elle a pour but essentiel de reproduire les teintes anciennes, si utiles à l’exécution des vitraux peints et particulièrement à la restauration des œuvres du Moyen Âge et de la Renaissance52.
35Il faut donc attendre 1878 pour que les peintres verriers restaurateurs disposent d’un verre spécifique adapté à la réfection des vitraux anciens. Les analyses d’Appert sur les verres des vitraux anciens sont publiées en 189653.
Des documents aux œuvres
36Le réseau des fournisseurs de verre de couleur du xixe siècle peut donc être reconstitué à l’aide d’archives et de publications. En revanche, ce qui manque aux chercheurs aujourd’hui, et sans doute aussi aux nombreux restaurateurs qui travaillent sur des verrières du xixe siècle, ce sont des analyses sur les verres employés, qui permettraient d’appréhender l’épaisseur des verres (simple, mi-double ou double), et de connaître avec précision leur composition chimique.
37On rêve donc d’un projet similaire à celui monté pour l’analyse de la rose de la Sainte-Chapelle dans le cadre du programme Convergence. Alors que les verres à vitre anciens sont assez rares, car l’usage les a fait disparaître, les vitraux sont toujours en place, et ils sont en général bien documentés, offrant ainsi un vaste champ à l’expérimentation. Par ailleurs, le CNAM ou le musée de Sèvres ont acquis régulièrement, à la suite des expositions industrielles, des échantillons de verre de toutes sortes. Seul un projet de cette sorte est désormais susceptible de faire avancer la recherche sur la question du verre à vitrail du xixe siècle.
Notes de bas de page
1Sur cette question, voir principalement Élisabeth Pillet, Le vitrail à Paris au xixe siècle. Entretenir, conserver, restaurer, Presses universitaires de Rennes (Corpus vitrearum. France – Études IX), 2010, p. 72-89.
2Albert Lenoir, « Instruction sur la restauration des vitraux », incluse dans Adrien de Gasparin, Adolphe Napoléon Didron, « Rapport à M. Cousin ministre de l’Instruction publique sur les travaux du Comité pendant la session de 1839 », Bulletin archéologique publié par le Comité historique des Arts et Monuments, t. I, 1843, p. 37-99 ; « Instruction… », p. 56-63.
3Ibid., p. 56.
4Ibid., p. 57.
5Ibid.
6Ibid., p. 61-62.
7Jean-Michel Leniaud, Les cathédrales au xixe siècle. Étude du service des édifices diocésains, Paris, Économica, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1993, p. 52.
8Ibid., p. 368 et p. 810-826.
9Étienne-Hormidas Thevenot, « Recherche historique sur la cathédrale, suivie d’un plan de restauration de ses vitraux », in Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l’Auvergne, t. IX, 1836, p. 14-56, et Essai historique sur le vitrail, ou Observations historiques et critiques sur l’art de la peinture sur verre considéré dans ses rapports avec la décoration des monuments religieux, depuis le xiie siècle, jusqu’au xixe siècle inclusivement, Clermont-Ferrand, Thibaud-Landriot, 1837, 87 p. (extrait des Annales scientifiques et littéraires de l’Auvergne, t. X, p. 385-464).
10Émile Thibaud, « De la peinture sur verre ou notice historique sur cet art, dans ses rapports avec la vitrification », in Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l’Auvergne, t. VIII, 1835, p. 667-695, Notions historiques sur les vitraux anciens et modernes, et sur l’art de la peinture vitrifiée, Clermont-Ferrand, Thibaud-Landriot, 1838, 56 p., et Considérations historiques et critiques sur les vitraux anciens et modernes et sur la peinture sur verre, Clermont-Ferrand, Thibaud-Landriot, 1842, XVI-127 p.
11Silence souligné par Élisabeth Pillet, Le vitrail […], op. cit., p. 78.
12Abbé Charles-Auguste Auber, « Instructions sur la restauration et la décoration des églises », Bulletin monumental, 2e série, t. 7, 1851 (vol. 17), p. 5-43 et p. 81-109 ; chapitre sur les vitraux p. 21-23. Charles-Auguste Auber est aussi l’auteur de « Des verrières peintes et de quelques amateurs qui en devisent », Bulletin monumental, 3e série, t. 4, 1858 (vol. 24), p. 524-536.
13Raymond Bordeaux, « Principes d’archéologie pratique appliqués à l’entretien, la décoration et l’ameublement artistique des églises », Bulletin monumental, 2e série, t. 7, 1851 (vol. 17), p. 425-467, p. 505-561, p. 585-688, et 2e série, t. 8, 1852 (vol. 18), p. 65-96, citation 1851, p. 643. Texte repris dans Raymond Bordeaux, Principes d’archéologie pratique appliqués à l’entretien, la décoration et l’ameublement artistique des églises, Paris, impr. de A. Hardel, 1852, IV-288 p., citation p. 191-192.
14Raymond Bordeaux, Traité de réparation des églises. Principes d’archéologie pratique, 2e éd., Évreux, Hérissey, 1862, X-399 p., citation p. 259-260.
15Raymond Bordeaux, Traité de réparation des églises. Principes d’archéologie pratique, 3e éd., Paris, Librairie polytechnique Baudry et Cie, 1888, XXIV-358 p., citation p. 229-230.
16Médiathèque du patrimoine, 81/10/217/95/1, Troyes, église Saint-Nizier, travaux (1880-1902).
17Médiathèque du patrimoine, 80/10/214/85/1, Troyes, église Sainte-Madeleine, travaux (1840-1903).
18Archives nationales, F19 7907, Troyes, cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, travaux (1890-1898).
19Prosper Mérimée, Lettre au ministre de l’Instruction publique, septembre 1837, citée par Jean Verrier, « La conservation des œuvres d’art en France et le service des Monuments historiques », in Congrès archéologique de France, XCVIIe session tenue à Paris en 1934 (Centenaire du Service des Monuments historiques et de la Société française d’Archéologie), Paris, Picard, 1935, p. 425-440, citation p. 431. Nous n’avons pas trouvé trace de ce rapport.
20A D. du Puy-de-Dôme, M 1022.
21Archives nationales, F19 7679, cathédrale Notre-Dame de Chartres, travaux (1842-1859).
22Léopold Charles, « De la conservation et de la restauration des anciens vitraux », Bulletin monumental, 3e série, t. 4, 1858 (vol. 24), 1858, p. 638-658, citation p. 652-653.
23Ibid., p. 654-655.
24Jean-Baptiste Lassus, « Peinture sur verre », Annales archéologiques, t. 1, 1844, p. 16-21, citation p. 18-19.
25Jean-Baptiste Lassus, « Exposition de l’industrie. Peinture sur verre », Annales archéologiques, t. 1, 1844, p. 63-70, citation p. 41.
26Ibid., p. 43.
27Adolphe Napoléon Didron, « Vitrail de la Vierge », Annales archéologiques, t. 1, 1844, p. 83-86, citation p. 83.
28Archives de la manufacture de Sèvres, Pb 22, Relevé des verreries françaises en vitre en 1832.
29« Grands établissements industriels de France. IV. La verrerie de Choisy-Le-Roi », L’Illustration. Journal universel, no 133, vol. VI, 13 septembre 1845, p. 22-26.
30Danielle Velde, « Georges Bontemps, verrier (1799-1883) », Verre, volume 15, no 3, juin 2009, p. 10-15, et no 4, septembre 2009, p. 37-43.
31Jean-Pierre-Joseph d’Arcet, « Rapport fait par M. D’Arcet, au nom du Comité des arts chimiques, sur les verres colorés en rouge, fabriqués à la Verrerie de Choisy-le-Roi, près Paris », Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, 1826, 25e année, p. 259-270.
32Ibid., p. 259-260.
33Ministère du Commerce, Enquête relative à diverses prohibitions établies à l’entrée des produits étrangers, Paris, Impr. royale, 1835, t. II, p. 203-207.
34Georges Bontemps, Guide du verrier. Traité historique et pratique de la fabrication des verres, cristaux, vitraux, Paris, Librairie du Dictionnaire des arts et manufactures, 1868, 774 p.
35Arthur Morin, Catalogue des collections, publié par ordre de M. le ministre de l’Agriculture et du commerce, Paris, impr. de Guiraudet et Jouaust, 1851, p. 114, v. 1 ; Alexandre Brongniart et Denis-Désiré Riocreux, Description méthodique du musée céramique de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, Paris, A. Leleux, 1845, t. I, p. 353, no 77, p. 366-367, no 175 à no 178, et p. 390, no 373.
36Exposition publique des produits de l’industrie française, 1844. Catalogue officiel, Paris, impr. de Cosson, 2e éd., 1844, no 1338, p. 69, et Exposition des produits de l’industrie française en 1844. Rapport du jury central, Paris, impr. de Fain et Thunot, t. 3, 1844, p. 488-489.
37Georges Bontemps, Peinture sur verre au xixe siècle. Les secrets de cet art sont-ils retrouvés ? Quelques réflexions sur ce sujet, Paris, impr. de Ducessois, 1845, p. 43.
38Ibid., p. 39.
39Ibid., p. 43.
40Exposition des produits de l’industrie de toutes les nations. 1855. Catalogue officiel publié par ordre de la Commission impériale, Paris, 2e éd., 1855, no 5288, p. 119 ; Exposition universelle. Paris. 1855. Rapports du jury mixte international, Paris, Imprimerie impériale, 1856, p. 933.
41Exposition universelle. Paris. 1867. Rapports du jury international, Tome 3. Groupe III, classes 14 à 26, Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont, 1868, p. 84-85.
42A. D. du Puy-de-Dôme, 5 E 128, 27 ; Jean-François Luneau, Félix Gaudin (1851-1930), peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2006, p. 109 et, sur le CD-Rom joint au livre, Annexe 8, Vente de fonds de commerce Carbonnel-Gaudin, p. 505-521, notamment p. 511 et p. 520-521.
43A. N., MC, ET/LI/1666 ; Jean-François Luneau, Félix Gaudin […], op. cit., sur le CD-Rom joint au livre, Annexe 9, Succession Eugène Oudinot, Inventaire après décès de Eugène Stanislas Amédée Oudinot de la Faverie, p. 523-546, notamment p. 532.
44Exposition universelle. Paris. 1867. Rapports […], op. cit., p. 84.
45Édouard Didron, Louis Clémandot, Exposition universelle. Paris. 1878. Rapports du jury international. Groupe III, Classe 19. Rapport sur les cristaux, la verrerie et les vitraux, Paris, Imprimerie nationale, 1880, p. 34-35.
46Exposition Universelle Internationale de 1889 à Paris. Catalogue général officiel. T. III, groupe III, mobilier et accessoires, classe 19, Cristaux, verrerie et vitraux, Lille, L. Daniel, no 71, p. 5 ; Exposition Universelle Internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury international publiés sous la direction d’Alfred Picard. Groupe III, Mobilier et accessoires. Classes 17 à 29, Paris, Imprimerie nationale, 1891, p. 159.
47Pierre Pelletier, Les Verriers dans le Lyonnais et le Forez, Paris, l’auteur, 1887, non paginé.
48Édouard Didron, Louis Clémandot, Exposition universelle. Paris. 1878 […], op. cit., p. 34-36, n. 1.
49Anne-Laure Carré, « Une stratégie de valorisation de l’innovation : Léon Appert et le soufflage mécanique », in Les innovations verrières et leur devenir, Actes du deuxième colloque international de l’association Verre & histoire, Nancy, 26-28 mars 2009, Sophie Lagabrielle et Corine Maitte (dir.), Paris, Verre & histoire, 2013, p. 169-174.
50Louis-Alphonse Salvetat, « Rapport fait par M. Salvetat au nom du comité des arts chimiques sur l’usine de MM. Appert frères fabricants d’émaux, verres, cristaux et couleurs vitrifiables », Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, 3e série, t.4, 1877, p. 626-628, citation p. 627.
51Léon Appert, Note sur les verres des vitraux, Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896, p. VII.
52Édouard Didron, Louis Clémandot, Exposition universelle. Paris. 1878 […], op. cit., p. 34, n. 1.
53Léon Appert, Note […], op. cit.
Auteur
Jean-François Luneau, ancien conservateur du patrimoine, maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l’université Clermont Auvergne, membre du Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (EA 1001) ; Habilité à Diriger des Recherches. Il a codirigé l’ouvrage Clermont. L’Âme de l’Auvergne, Strasbourg, La Nuée bleue, 2014 (coll. « La grâce d’une cathédrale »).
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