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    Plan détaillé Texte intégral En guise d’introduction Conditions physiques qui créent une situation particulière Première intervention de conservation en milieu mésopotamien : Ur Seconde intervention de conservation en milieu mésopotamien : Mari Cinq ans après : les résultats en demi-teinte de l’intervention à Mari… … en raison d’une mauvaise évaluation du rôle de l’hydrologie la conservation : une recherche prioritaire à Mari dès 1979 Action sur le terrain Autres tentatives de restauration/conservation Pour conclure Épilogue Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Restaurer au xixe siècle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    La restauration des monuments construits en terre

    Limites d’une espérance en Mésopotamie

    The Restoration of Earthen Monuments. Limits of an Expectation in Mesopotamia

    Jean-Claude Margueron

    p. 259-280

    Résumés

    Les fouilles conduites sur le site de Mari en Syrie se sont particulièrement intéressées aux questions touchant à la conservation des édifices construits en terre : diverses expériences (couverture partielle, réparations, consolidations…) n’ont donné que des résultats imparfaits tant que l’on n’a pas fait intervenir l’équilibre hydrologique comme moteur fondamental de conservation. La guerre de Syrie a rendu caduques toutes les réalisations conduites sur les palais de Mari !

    The excavations carried out on the site of Mari in Syria have focused on questions concerning the conservation of earthen buildings: as long as the hydrological balance is not taken into account as a fundamental element of conservation, various experiences (partial roofing, repair, consolidation…) give only imperfect results. War in Syria has put an end to all the preservation works carried out on the palaces of Mari!

    Entrées d’index

    Mots-clés : architecture antique, brique crue, hydrologie, restauration, patrimoine, Syrie, Mésopotamie, Mari, Ur, IIIe-IIe millénaires av. J.-C.

    Keywords : ancient architecture, mud brick, hydrology, restoration, heritage, Syria, Mesopotamia, Mari, Ur, pre-classical eastern antiquity, 3rd-2nd millennium B.C.

    Texte intégral En guise d’introduction Conditions physiques qui créent une situation particulière Première intervention de conservation en milieu mésopotamien : Ur Seconde intervention de conservation en milieu mésopotamien : Mari Cinq ans après : les résultats en demi-teinte de l’intervention à Mari… … en raison d’une mauvaise évaluation du rôle de l’hydrologie la conservation : une recherche prioritaire à Mari dès 1979 Action sur le terrain Autres tentatives de restauration/conservation Pour conclure Épilogue Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Paroles d’un touriste à l’issue d’une visite du site de Mari : « cette ville a été conservée dans la terre pendant 5 000 ans, mais vous, les archéologues, vous la détruisez à chaque coup de pioche et en quelques années seulement ! »

    En guise d’introduction

    1La terre est un matériau de construction quasiment universel, mais pas toujours bien considéré. Au Proche-Orient l’architecture, née lors de la sédentarisation (vers le quinzième millénaire), s’est développée au long des millénaires suivants en utilisant la terre comme principale matière première dont les constructeurs ont acquis une remarquable maîtrise qui est, pourtant, le plus souvent passée inaperçue des archéologues. Si des études ont été consacrées aux œuvres exhumées1, elles ont pâti de l’absence de travaux sur les aspects techniques ou sur le volume initial. Cependant, des architectes qui n’étaient pas spécialisés dans le Proche-Orient ont créé des centres de recherche ; ainsi l’École d’Architecture de Grenoble (EAG) a-t-elle créé, il y a une quarantaine d’années, un centre de recherche sur l’architecture de terre ou CRATerre qui a conduit des enquêtes d’ensemble2, a réalisé des constructions et s’est intéressé aux architectures anciennes. Comme nous le verrons ci-après, la Mission Archéologique de Mari, que j’ai dirigée pendant 25 ans (1979-2004)3, s’est associée avec le CRATerre pour réaliser des travaux de restauration dans des monuments exceptionnellement bien conservés de la métropole de l’Euphrate (iiie et début du iie mill.).

    2L’objectif aujourd’hui est de préciser les traits spécifiques de l’architecture de terre telle qu’elle est retrouvée dans le Proche-Orient antique qui permettent de définir, compte tenu de ses qualités et de ses faiblesses, les possibilités de conserver, une fois exhumées, les ruines d’un monument resté enfoui des siècles, voire des millénaires.

    Conditions physiques qui créent une situation particulière

    3le milieu mésopotamien est celui d’un bassin alluvial parcouru par deux grands fleuves et leurs affluents : le Tigre et l’Euphrate ; le bassin est environné d’une ceinture montagneuse, en partie boisée, dont il recueille les pluies ; celles-ci, qui vont jouer un rôle très important, tombent en hiver, c’est-à-dire principalement entre fin octobre et mars/avril ; au printemps, elles peuvent provoquer des inondations catastrophiques.

    4le matériau de l’architecture provient de la terre alluviale ; la vallée, en effet, s’est remplie, au cours des temps géologiques, des débris de l’érosion de l’environnement montagneux ; parmi tous les éléments détritiques accumulés par les fleuves, se trouve en très grande quantité une terre alluviale plus ou moins argileuse qui a donné la matière première de l’architecture dans de nombreuses variantes de composition ; en ajoutant certaines matières premières (gravillons, herbes ou paille hachée, calcaire, fragments de céramiques…) on peut varier les qualités de cette matière première pour répondre à des besoins fort différents.

    5L’eau constitue le véritable ennemi de l’architecture de terre ; elle agit selon trois modes différents :

    • l’eau qui tombe : la pluie qui frappe directement et souvent avec force les parties hautes des édifices et leurs parois ; la violence des averses orageuses et la quantité d’eau tombée peuvent être extrêmes ;

    • l’eau qui coule sur le sol, soit lors d’une pluie, soit à cause d’une inondation de printemps (conjonction de pluies et de la fonte des neiges dans les montagnes) ; elle engage un intense ravinement, ainsi qu’un cisaillement à la base des murs et provoque la destruction rapide des édifices en terre par écroulement des murs ;

    • l’eau qui remonte : la nappe phréatique n’est jamais loin de la surface du sol de la vallée et affleure bien souvent le sol de la vallée, qui l’aspire vers la surface (évaporation) ; par capillarité, elle remonte dans les fondations et dans les murs et engage un processus de désagrégation de la cohésion interne des briques.

    6On le voit, la vallée donne l’argile, la montagne fournit le bois, voire la pierre, mais les effets destructeurs de l’eau sont très divers et auraient pu empêcher tout développement d’une architecture fondée sur la terre. Mais, c’est alors que l’action de l’homme a donné sa mesure, car la réussite de cette architecture pendant plusieurs milliers d’années, c’est en fait la réussite de l’homme sur des données incertaines grâce à sa maîtrise de l’hydrologie.

    7Pour créer le milieu urbain, il a fallu inventer une technologie adaptée aux conditions propres du milieu : c’est d’une part l’infrastructure compartimentée pour surélever le niveau d’usage et l’éloigner de l’humidité du sol, et d’autre part la chaussée absorbante pour éliminer rapidement les excès de l’eau qui tombe. Technologies qui expriment chez ses auteurs une réelle maîtrise de l’hydrologie4.

    8Cependant, ces aménagements ne sont efficaces que dans la mesure où ils sont entretenus et maintenus en activité. Dans le milieu mésopotamien (les vallées), en cas d’abandon, on constate une très rapide destruction des édifices. C’est ce que l’archéologue observe assez rapidement après avoir arrêté un chantier : le processus se passe de tout commentaire si l’on compare, à Mari, le côté ouest de la salle du Trône avec la dalle qui marque l’emplacement de celui-ci lors de sa découverte en 1935 et son état une cinquantaine d’années plus tard après l’évacuation des déblais effondrés pour retrouver le niveau d’usage [Fig. 1a-b]. Le constat est identique quand on voit l’état d’un grand site laissé à l’abandon, comme c’est le cas à Ur, moins de 20 ans après la fouille : les murs ont fondu, aucun plan de bâtiment ne se lit, seul le massif d’une ziggurat est encore à peu près compréhensible [Fig. 2].

    Fig. 1a : La salle du Trône du palais de Mari : lors de la fouille 1936, MAM/AP : Mission archéologique de Mari.

    © André Parrot

    Fig. 1b : La salle du Trône du palais de Mari : 60 ans après, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Fig. 2 : Vue aérienne du site d’Ur : difficile lecture des monuments construits en terre d’un champ de fouille quelques années après la fouille ; seule la ziggurat s’impose, PKG-6 : W. Orthmann, Der alte Orient, PKG, Berlin, 1975.

    9Le sentiment du touriste après sa visite du site de Mari pose la question : faut-il accepter une perte aussi rapide d’une grande cité de l’Antiquité à la suite d’une fouille archéologique ? La fouille doit-elle être synonyme de destruction irrémédiable ? Ce que l’ancienne destruction avait pu préserver en enfouissant la base d’un niveau d’architecture dans ses propres décombres doit-il être condamné parce qu’un archéologue a voulu, tout en étudiant cette architecture, récupérer les objets qui y avaient été enfouis ? Finalement, la science doit-elle condamner à la disparition l’objet de sa recherche ? Il a fallu du temps pour que le problème émerge dans la conscience des chercheurs ; mais il a fini par s’imposer dans le courant du xxe siècle.

    Première intervention de conservation en milieu mésopotamien : Ur

    10Notons, d’entrée de jeu, qu’il n’y a eu, semble-t-il, aucune tentative de conservation ou de restauration dans l’univers archéologique mésopotamien jusqu’au milieu du xxe siècle : il semble que l’on n’ait jamais envisagé que le matériau de base, en raison de sa fragilité apparente, puisse se prêter à des interventions pour assurer une certaine longévité de la ruine retrouvée.

    11À ma connaissance, la première intervention, vers 1950, a concerné le palais d’Ur-nammu et de Shulgi, daté de 2000 av. J.-C. et dégagé par L. Woolley à Ur avant la Seconde Guerre mondiale ; le Service des Antiquités de l’époque avait décidé, non pas réellement une restauration, mais plutôt une consolidation de la base des murs de briques cuites, exhumés jusqu’à une hauteur d’1 m à 1,20 m de façon uniforme, en reconstruisant les parties manquantes à l’aide de briques cuites modernes et en recouvrant le sommet des murs d’une couche de bitume [Fig. 3]. Ce monument a longtemps été le seul monument « réparé et consolidé » visitable en Mésopotamie. L’ironie a voulu que, tel qu’il a été restitué, cet édifice n’avait jamais existé, car les lacunes ont été « reconstruites » sans aucune approche comparative et l’on a seulement « inventé » les parties manquantes ; ainsi a-t-on fait de la salle du Trône un simple hall associé à la porte du palais qui n’a jamais été là où les restaurateurs l’ont placée5 : au sens strict, cette « consolidation » est un monstre archéologique.

    Fig. 3 : Le palais « restauré » d’Ur-Nammu et Shulgi à Ur.

    © Jean-Claude Margueron

    Seconde intervention de conservation en milieu mésopotamien : Mari

    12Une réelle prise de conscience du problème marque la seconde intervention, qui a eu lieu à Mari en 1974. Le directeur de la mission, André Parrot, avait constaté avec tristesse la dégradation du Grand palais royal du début du second millénaire qu’il avait fouillé avant la guerre. Lorsque, 30 ans après, il redonna le jour à l’Enceinte Sacrée, secteur religieux de ce qu’on appelait alors le Palais Présargonique devenu depuis le Temple Manufacture, daté du milieu du IIIe millénaire et retrouvé avec ses murs hauts de plusieurs mètres, monument qui s’affirmait, de façon exceptionnelle, comme le mieux conservé de tous les édifices mésopotamiens connus du IIIe millénaire ; il désira le protéger pour lui éviter le sort du premier palais qu’il avait remis au jour. L’objectif, qu’il a alors poursuivi, était de poser une couverture sur la partie de la ruine à conserver afin de mettre ses murs « hors d’eau ». De fait c’était, en soi, un choix conforme à l’objectif souhaité qui répondait à une logique propre, et qui a rapidement été réalisé.

    13Ces deux premières interventions dans le domaine traduisent deux approches très différentes du problème. À Ur, l’objectif était de consolider la base des murs pour offrir au visiteur l’impression qu’il circulait dans un véritable espace antique ; pour ce faire, on a complété l’édifice qui avait partiellement disparu et l’on a même inventé une partie du plan ; on a aussi, pour protéger de la pluie le sommet des murs, recouvert la dernière assise d’une couche de bitume. Ce matériau a été utilisé dans l’Antiquité mésopotamienne et l’on ne peut parler d’anachronisme, ni même d’un manque de cohérence. Cependant, dans l’Antiquité, son usage était limité à l’imperméabilisation des conduites d’eau, des salles d’eau ou éventuellement de certaines parties des terrasses ; on ne l’utilisait pas pour protéger le haut d’un mur. Ce n’est qu’un aspect anecdotique, mais qui montre bien que la restauration ne s’est pas faite avec la volonté de redonner au bâtiment sa cohérence ancienne.

    14À Mari, l’attention du fouilleur a été attirée par un aspect essentiel de l’architecture de briques crues, à savoir sa faible capacité de résistance aux méfaits de l’humidité. Peut-être a-t-il été frappé par la violence des pluies de Mari ? ou bien tout simplement les effets de ces pluies sur le Grand Palais Royal lui ont-ils paru plus significatifs. Toujours est-il qu’il a compris qu’une solution possible au problème était de poser un toit sur l’édifice pour empêcher les pluies d’imbiber les murs et de provoquer leur destruction.

    15Ayant réussi à réunir les fonds nécessaires par des subventions de la part d’organismes privés ou publics ainsi que par la fondation d’une « Association pour la Sauvegarde du Site de Mari », le fouilleur de Mari pouvait s’enorgueillir d’avoir engagé la recherche archéologique mésopotamienne dans une nouvelle voie d’avenir. Certes, le succès de cette opération devait profiter d’abord au tourisme, mais le maintien dans la mémoire visuelle des monuments exhumés et la possibilité de reprendre l’étude de certains aspects était à mettre à l’actif de cette action d’André Parrot, qui pouvait ainsi mettre fin à son activité sur le terrain, une fois la restauration réalisée, avec la satisfaction d’avoir été un initiateur.

    Cinq ans après : les résultats en demi-teinte de l’intervention à Mari…

    16Cependant l’opération de Mari devait se révéler rapidement comme un demi-succès seulement. En effet la mise en veilleuse des fouilles entre 1974 et 1979 ne permit pas d’observer sur place l’évolution de la zone protégée pendant les cinq années qui ont suivi la pose du toit. Quand la mission reprit ses activités en 1979, il devint évident que le succès n’était pas autant au rendez-vous qu’on avait souhaité et que la dégradation du monument avait certes été ralentie, mais absolument pas stoppée [Fig. 4a-c].

    Fig. 4a : L’espace central de l’Enceinte Sacrée de Mari : état de la partie sud à l’issue de la fouille, MAM/ AP : Mission archéologique de Mari.

    © André Parrot

    Fig. 4b : L’espace central de l’Enceinte Sacrée de Mari : pose d’une couverture tout autour de l’espace central, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Fig. 4c : L’espace central de l’Enceinte Sacrée de Mari : cinq ans après la pose, état de la partie non protégée de l’Enceinte Sacrée (l’espace central), MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    17Qu’a-t-on alors observé ? Si le sommet des murs semblait avoir bien résisté, les murs, eux, avaient bien souffert, comme il apparaissait de façon évidente dans le grand espace central. Trois constatations mettaient cela en évidence :

    1. les parois de certains murs avaient manifestement subi un lessivage et une usure dont les pluies étaient en grande partie responsables ; les enduits décorés de redans avaient presque partout disparu ; l’un d’entre eux était encore en place contre la paroi sud et maintenu en position grâce à une sorte de contrefort ;

    2. une attaque assez violente avait marqué la base des murs, au contact de ceux-ci avec le sol, sous la forme d’un « sillon » qui s’insinuait sous la maçonnerie ;

    3. dans l’espace central, les fondements des allées bitumées (laissés en place alors que le dégagement du sol s’était approfondi) avaient grandement souffert de l’eau de pluie qui avait stagné à diverses reprises.

    18Ainsi, malgré l’ampleur des moyens de protection mis en œuvre, l’érosion était toujours là, surtout dans les parties basses, c’est-à-dire celles qui devaient soutenir les superstructures : autant dire que leur destruction à court terme était inéluctable.

    … en raison d’une mauvaise évaluation du rôle de l’hydrologie

    19C’était parce que, depuis les débuts de l’exploration archéologique, les spécialistes du Proche-Orient s’étaient totalement désintéressés des conditions de conservation de l’architecture de terre, tant sur la question du maintien des ruines exhumées que de la relation entre l’architecture et son milieu de vie, que l’on pouvait dresser un constat d’échec.

    20Les archéologues orientalistes n’avaient pas réfléchi à la très grande sensibilité de la brique crue à l’humidité ni à toutes les conséquences qui pouvaient en découler. Pourtant les régions de France où l’on construisait en terre (le Dauphiné par exemple) auraient pu donner des éléments de réflexion, de même que certaines écoles d’architecture, comme le CRATerre de Grenoble auquel la Mission de Mari fit appel un peu plus tard. André Parrot, pour sa part, avait entamé une réflexion, mais il n’était pas allé assez loin, parce qu’il ne devait pas connaître un dicton qui a cours chez les constructeurs de l’architecture de terre : pour construire une maison en terre, il suffit d’« un bon chapeau et de bonnes bottes ».

    21André Parrot avait prévu le chapeau, mais non les bottes. Les dégâts observés, si peu de temps après son intervention, venaient de cette lacune : il n’avait engagé aucune étude préalable sur la relation du site avec l’eau du ciel devenu l’eau du sol et du sous-sol (la nappe phréatique).

    22En second lieu, le fouilleur de Mari était parti du principe, admis alors par l’ensemble des archéologues orientalistes, que le concept de base de l’architecture était celui d’une unité organisée à partir d’une « cour centrale », foyer de toutes les pièces qui ouvraient sur son pourtour : il avait donc laissé l’espace central à l’air libre, sans le recouvrir d’un toit, par fidélité à ce principe de la cour centrale. Or, le contraste était frappant entre l’état des parties couvertes, partiellement protégées des effets directs de la pluie, où les dégâts étaient limités et la prétendue cour non protégée. Il devenait évident qu’il fallait revoir totalement la thèse de l’espace central à ciel ouvert non seulement dans l’Enceinte sacrée, mais comme principe directeur de l’architecture mésopotamienne. Constatons avec regret que ces expériences n’ont pas convaincu tous les archéologues orientalistes qu’il fallait réviser nombre de leurs thèses sur l’architecture mésopotamienne… Mais, compte tenu de la solution adoptée pour la couverture déjà posée à Mari, allait-on trouver une solution pour élargir la protection à l’espace central ?

    la conservation : une recherche prioritaire à Mari dès 1979

    23L’état de dégradation de l’Enceinte sacrée cinq ans après la pose de la couverture a conduit la nouvelle équipe à s’interroger de façon générale sur les conditions de préservation de l’architecture de terre. Mon attention avait été attirée par l’usure constatée à la base des murs de l’espace central de l’Enceinte Sacrée (au contact de ceux-ci avec les sols) et j’ai commencé à en rechercher d’autres attestations et à diversifier les approches.

    241. Les observations de terrain ont alors dirigé mon interrogation dans deux directions, aussi bien dans les édifices dégagés par la fouille que dans l’architecture villageoise contemporaine. D’abord dans l’architecture archéologique : le premier nouveau chantier ouvert en 1979 a remis au jour le Petit palais oriental, qui non seulement a donné des attestations du même sillon à la base des murs de certaines pièces, mais encore, prouvait que les occupants du palais étaient intervenus pour réparer ce qui apparaissait comme une dégradation des murs.

    25Ensuite l’architecture contemporaine a paru un domaine d’observation intéressant [Fig. 5]. les maisons vernaculaires de la vallée, construites en terre selon des modalités que l’on reconnaissait dans les bâtiments archéologiques, ont fait l’objet d’une approche très attentive : cette architecture villageoise contemporaine pouvait présenter les mêmes signes d’érosion que des monuments de l’Antiquité étudiés en fouille régulière méticuleusement conduite.

    Fig. 5 : Une maison contemporaine de la vallée de l’Euphrate (près de Mari) en cours de destruction : érosion des façades et « sillon destructeur » qui provoque l’effondrement d’un mur, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    26L’une des principales conclusions de ces premières recherches a donc concerné les méfaits de cette attaque de la base des murs qui a été définie alors comme « sillon d’érosion » et de façon plus percutante encore comme « sillon destructeur » ; ce sillon, parce qu’il entraîne en s’approfondissant l’effondrement du mur, est apparu comme une des premières causes de destruction de l’architecture de terre. Si l’on voulait s’attaquer au mal, il fallait chercher ses causes ; il fallait voir aussi si d’autres formes d’attaques pouvaient conduire à une destruction de l’architecture. Parce que ces réflexions conduisaient vers le constat des aspects techniques et physico-chimiques des causes de ces faiblesses de l’architecture et par conséquent à notre propre incompétence dans ces domaines, il convenait de réorienter certaines de nos démarches.

    272. Cette prise de conscience nous conduisit à l’évidence que les compétences qui nous manquaient, étaient du ressort d’architectes spécialisés dans la construction en architecture de terre d’où découla une collaboration avec le CRATerre (Ensag) qui a immédiatement répondu à notre appel : c’est pourquoi un accord de coopération entre la Mission Archéologique de Mari et le CRATerre a fonctionné à partir de 1989 en vue de la restauration des grands monuments de Mari. À partir de ce moment, des architectes et des ingénieurs du CRATerre ont participé activement aux missions de Mari en étroite association avec les membres de l’équipe. Le protocole prévoyait une première phase, consacrée à la recherche précise, qui devait déboucher dans un second temps sur un programme de restauration.

    283. Engagement d’un programme scientifique d’analyse mené conjointement par la Mission et le CRATerre. Citons quelques exemples des recherches effectuées :

    29étude du contenu des briques d’un mur, suivie d’une analyse comparative des murs choisis appartenant à divers édifices du iiie et du début iie millénaires. Le choix a été de prélever un bloc d’1 m3 d’un mur de superstructure ; on le pulvérisait en détruisant les briques puis on le tamisait et l’on gardait tout ce qui n’était pas la terre elle-même ; puis on classait, quantifiait, pesait le matériel recueilli par catégorie : gravier, pierres, galets (souvent de grosse taille), scories, fragments de diverse nature, tout cela de divers modules, des ossements et une quantité remarquable de tessons, parfois de taille importante. Tout ce matériel avait été introduit de façon volontaire dans la terre à briques avant le moulage. La nature et la quantité de matériel variaient avec la nature ou la fonction du mur. C’est ainsi que la très grosse quantité de matériel lourd retrouvé dans les murs de la salle 63 du Grand Palais Royal [Fig. 6a-b] s’expliquait par un lestage volontaire de ces briques, destiné à les rendre plus lourdes pour assurer une meilleure stabilité aux murs du secteur de la salle du trône qui pouvaient atteindre 14 m de haut. Cette expérience, qui a été répétée une demi-douzaine de fois dans des contextes différents, aboutit à la conclusion que toute étude d’architecture devrait se faire aussi en passant par l’analyse des briques ;

    • le système hydrologique du site a été étudié par un ingénieur spécialisé qui a mis en évidence la complémentarité des facteurs climatiques et hydrologiques dans les atteintes à l’architecture de terre. D’autre part des campagnes systématiques de mesures de l’hygrométrie des murs et des sols, en surface et en sous-sol sur le site, ont eu lieu à chaque campagne de façon à mettre en évidence les variations et les constantes de la présence de l’humidité, et ce, afin de déterminer les modalités d’une action de préservation ;

    • des murets expérimentaux [Fig. 7] ont été construits au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment de Grenoble : l’évolution de l’érosion naturelle d’un mur en terre y a été suivie sur 5 années consécutives entre 1989 et 1994, ainsi que les évolutions et les modalités des transformations ;

    • enfin des analyses en laboratoire ont été réalisées dans le but d’identifier et de caractériser les propriétés physiques des matériaux.

    Fig. 6a : Matériel (pierres de divers modules) obtenu par tamisage du comblement de la salle 63 du Grand Palais Royal et provenant de l’usure des murs en briques crues depuis la fouille, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Fig. 6b : Matériel (tessons de céramique) obtenu par tamisage du comblement de la salle 63 du Grand Palais Royal et provenant de l’usure des murs en briques crues depuis la fouille, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Fig. 7 : Évolution de l’érosion sur 5 ans (1989-1994) de murets expérimentaux au CSTB de Grenoble : expérience du CRATerre, M. Bendakir, Les vestiges de Mari, la préservation d’une architecture de terre, Paris, Éd. de la Villette, 2009.

    304. L’aboutissement de ces recherches conjointes sur le terrain et en laboratoire de la Mission Archéologique de Mari et du CRATerre a été, d’une part, une publication de l’architecte6 qui avait, en participant aux campagnes de fouille conduit les recherches sur ces questions, d’autre part une action sur le terrain.

    Action sur le terrain

    31Toute cette belle histoire et cette collaboration d’une vingtaine d’années avaient pour but de réaliser à Mari le sauvetage, déjà engagé par André Parrot, de l’Enceinte sacrée du IIIe millénaire et de chercher à sauver ce qui pouvait l’être encore du Grand Palais Royal du IIe millénaire.

    321. Le Temple Manufacture (iiie mill.). Le nouveau nom de l’édifice désigné lors de sa découverte comme Palais Présargonique ne doit pas induire en erreur : il s’agit toujours de la préservation de l’Enceinte sacrée et tout particulièrement de son espace central qui, malgré les travaux réalisés en 1974, était resté ouvert aux intempéries et dont la dégradation n’avait pas été stoppée [Fig. 4c]. Il fallait :

    • aménager un système d’évacuation des eaux : comme il était impossible de créer un réseau de captation et d’évacuation, la solution retenue a été d’installer un sol drainant et de conduire l’eau de pluie de l’espace central vers un puisard, plus ou moins centré, qui entraînait les eaux dans la nappe phréatique ;

    • réparer le sillon destructeur qui s’était installé à la base des murs et restaurer, dans certains cas, ces murs jusqu’à une certaine hauteur ; pour cela il fallait enlever les briques atteintes, retrouver le mur sain, remplir la cavité avec des matériaux durs (briques cuites, pierres… pour empêcher des matériaux plus jeunes d’être écrasés par le poids de la partie du mur qui se trouvait en porte-à-faux), enduire la face du mur réparée et, éventuellement, exhausser le sol d’usage, selon le modèle que l’on avait pu observer dans les constructions antiques (Petit Palais Oriental par exemple).

    33Cependant, l’action réparatrice dans l’Enceinte sacrée était nécessairement limitée, car le choix fait lors la première intervention (pose d’une structure couvrante légère sur le sommet des murs, sans aucun ancrage au sol), empêchait de compléter cette couverture sur l’espace central qui ne pouvait plus que rester à l’air libre. Donc certains méfaits de la pluie devaient s’exercer toujours : l’action de conservation demeurait insuffisante…

    342. La Salle du Trône du grand palais Royal (2000 av. J.-C.) formait le second objectif d’intervention. Malgré l’état de destruction de cette salle plus de 60 années après sa mise au jour, son importance pour l’histoire de l’architecture était telle qu’il semblait qu’un très gros effort devait être tenté pour en sauver une partie.

    35C’est pourquoi, après une étude minutieuse de l’état de la ruine, un protocole d’action a-t-il été mis au point avec les objectifs et les principes suivants :

    • conserver le plus possible du mur sain, par enlèvement des parties pulvérulentes et mise en évidence des parties restantes saines : l’objectif est de conserver le maximum possible de la maçonnerie antique pour préserver la possibilité de faire des analyses dans l’avenir ;

    • protéger le mur restant en le plaçant sous une enveloppe de briques durcies modernes du format antique et fabriquées spécialement pour cet usage ; il s’agit de réaliser une sorte de coffrage de protection moderne autour du restant du mur antique ; ce mur reproduit exactement l’ancien et prend sa place tout en s’en distinguant. Il a donc une fonction double : reproduire l’apparence antique et protéger (conserver) les restes du mur d’origine ;

    • pour protéger la base des murs contre l’humidité, on établit à leur pied et au contact de la fondation, un fossé rempli de gravier : cette bande de protection favorise l’absorption et le drainage de l’humidité en excès et elle peut aussi, inversement, assurer une évaporation des remontées humides par capillarité ;

    • la dernière étape concerne la protection contre la pluie : il était prévu d’installer une couverture relativement légère débordant largement des limites de la Salle du Trône, supportée par des poteaux insérés dans les murs et équipée de conduites d’évacuation pour éloigner les eaux de pluie de la zone protégée et les conduire loin vers des puisards, afin de ne pas surcharger en eau les terres environnant la salle.

    36Une planification du programme de protection et de restauration a été établie par tranches annuelles ; la réalisation a débuté en 2004 et elle a été poursuivie jusqu’en 2010 ; les travaux ont alors été arrêtés à cause de la guerre en Syrie ; si certaines parties du programme ont été engagées, aucune n’a été conduite à son terme et la dernière (l’installation d’une couverture sur la Salle du Trône) n’a même pas pu être commencée [Fig. 8].

    Fig. 8 : La tentative inachevée de restauration de la Salle du Trône, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Autres tentatives de restauration/conservation

    37Sur trois sites syriens renommés, à savoir Ebla, Qatna et Tell Beydar, qui avaient donné en fouille des résultats particulièrement intéressants, des opérations de restauration/conservation ont été réalisées entre la fin du xxe et le début du xxie siècle. Doit-on voir dans ces opérations un renversement de tendance ? Une prise de conscience de l’intérêt (nouveau) de conserver des ruines ? Même si le tourisme était aussi responsable de cette nouvelle attention portée aux ruines, on ne pouvait que se réjouir de ces opérations. Hélas, à peine réalisées elles se désagrégèrent littéralement : les enduits plaqués contre les murs se décollèrent, l’eau s’infiltra à la base : rien ne résista réellement. Derrière ces échecs à répétition, il faut bien comprendre que ces tentatives n’avaient fait l’objet :

    • d’aucune analyse préalable sur l’hydrologie ou la texture des terres ;

    • d’aucune expérience scientifique en laboratoire ou sur le terrain ;

    • d’aucun projet de couverture de protection ni de réseau pour éliminer les eaux.

    38En somme des résultats désastreux parce que rien n’avait été fait pour comprendre les liens entre l’architecture de terre et le système hydrologique du lieu et parce que les opérations n’avaient pas été précédées d’une réflexion préalable.

    39Un autre exemple de restauration conduite sans ces fondements a concerné la ville de Babylone ; l’enceinte du palais, des temples, des monuments ont été restaurés, certains même littéralement « reconstruits » sans aucune analyse architecturale préalable, sans la moindre analyse des hauteurs possibles ; R. Koldewey avait, dans ses publications, présenté certaines restitutions graphiques fondées sur une estimation de ce qu’avait été cette architecture, imaginée par exemple sans étage alors que ses caractéristiques prouvent sans le moindre doute l’existence d’au moins un étage. Que dire, sinon que le touriste qui se promène à Babylone déambule entre des restitutions qui relèvent uniquement de l’imaginaire, créant une sorte de parc d’attractions sans rapport avec une réalité antique.

    Pour conclure

    40Je voudrais juste présenter quatre photos de l’espace central de l’Enceinte Sacrée, parce qu’elles résument la trop brève résurrection – moins d’un demi-siècle – d’un des plus grands monuments du IIIe millénaire mésopotamien :

    1. tel qu’il était lors de la fouille (1964-1970) [Fig. 4a] ;

    2. son état après les restaurations de 1974, avec pose de la couverture et les réparations complémentaires effectuées en 1990-2000 [Fig. 9a] ;

    3. les effets de la tempête de 2011, parce que le choix d’une structure couvrante simplement posée sur les murs n’était pas adapté à la violence possible des tornades et qu’aucun calcul préalable n’avait été fait qui aurait permis d’envisager une telle issue ni une autre solution [Fig. 9b] ;

    4. le résultat des pillages et des destructions militaires entre 2012 et 2017 [Fig. 9c]. Ces images marquent la fin d’un espoir, celui marqué par la volonté de prolonger grâce à un programme scientifique la vie d’un monument et de retarder le plus possible le retour au néant, à l’oubli. Enfouies sous leurs propres décombres, ces bâtiments ont subsisté pendant 4 ou 5 000 ans tout en étant ignorés du monde entier ; dégagés au siècle de l’archéologie militante, ils sont à nouveau détruits au bout de 50 ans pour certains, de 80 ans pour d’autres (Grand Palais Royal), non cette fois, à la suite d’un abandon comme l’ont laissé faire les archéologues du Proche-Orient depuis un siècle et demi, mais par la conjonction de forces destructrices soit naturelles, mais mal dominées, soit humaines : l’intolérance et la guerre.

    Fig. 9a : Le temple manufacture de Mari : état de l’espace central en 2010, après la seconde restauration et avant la guerre de 2011, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Fig. 9b : Le temple manufacture de Mari : les dégâts provoqués par la tempête de 2011, MAM/JCM : Mission archéologique de Mari.

    © Jean-Claude Margueron

    Fig. 9c : Le temple manufacture de Mari : 2017 : la guerre et la destruction totale, DGAM : Direction générale des Antiquités et des Musées de Syrie.

    © Jean-Claude Margueron

    Épilogue

    41La leçon de cette histoire : « l’illusion du temps aboli… »

    Bibliographie

    Margueron Jean-Claude, « Notes d’archéologie et d’architecture orientales : 4. Propos sur le sillon destructeur (étude de cas) », Syria Lxii, 1985, p. 1-20, 17 figures.

    Margueron Jean-Claude, « Premiers regards sur les solutions techniques mises en œuvre à Mari (Syrie) vers 2000 av. J.-C. pour la conservation de l’architecture de terre », Terra 93, 1993.

    Margueron Jean-Claude, en collaboration avec F. Vitoux et M. Bendakir, « Préserver l’architecture de terre : état des recherches conduites à Mari », M.A.R.I. 8, 1997, p. 195-206.

    Margueron Jean-Claude, en collaboration avec F. Vitoux et M. Bendakir, « erhaltungsmassnahmen für die lehmziegelarchitektur. Bericht über den Stand der Forschungen in Mari », colloque DAI, nov. 1998, Baghdader Mitteilungen 34, 2003, p. 165-179.

    Notes de bas de page

    1Ernst Heinrich, par exemple, spécialiste allemand de l’architecture mésopotamienne.

    2Nombreuses publications, voir en particulier Hugo Houben et Hubert Guillaud, Traité de construction en terre, Marseille, Éditions Parenthèses, 1989.

    3Jean-Claude Margueron, Mari, métropole de l’Euphrate, au iiie et au début du iie millénaire av. J.-C., Paris, Picard/erc, 2004. Pour des renseignements complémentaires sur les monuments de Mari cités dans cette étude.

    4Jean-Claude Margueron, Cités invisibles. La naissance de l’urbanisme au Proche-Orient ancien, Paris, Geuthner, 2013.

    5Jean-Claude Margueron, Recherches sur les palais mésopotamiens de l’âge du Bronze, Paris, Geuthner, 1982, p. 156-168.

    6Mahmoud Bendakir, Les vestiges de Mari, la préservation d’une architecture millénaire en terre, Paris, Éditions de la Villette, 2009.

    Auteur

    • Jean-Claude Margueron

      Jean-Claude Margueron a enseigné l’archéologie orientale à l’Université de Strasbourg, puis à l’École Pratique des Hautes Études (IVe section). Archéologue de terrain, il a participé à divers chantiers avant de diriger les missions de Larsa en Iraq, Emar, Faq’ous, Ugarit et Mari en Syrie (36 campagnes). Ses recherches ont particulièrement porté sur les réalisations de l’architecture de terre du IVe au Ier millénaire av. J.-C., dans le milieu alluvial de la Mésopotamie (habitat privé et monuments) et sur l’invention du premier urbanisme connu, parfaitement adapté à ce milieu particulier.

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    2Nombreuses publications, voir en particulier Hugo Houben et Hubert Guillaud, Traité de construction en terre, Marseille, Éditions Parenthèses, 1989.

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    Margueron, J.-C. (2022). La restauration des monuments construits en terre. In B. Phalip, J.-F. Luneau, & F. Chevallier (éds.), Restaurer au xixe siècle (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i2c
    Margueron, Jean-Claude. « La restauration des monuments construits en terre ». In Restaurer au xixe siècle, édité par Bruno Phalip, Jean-François Luneau, et Fabienne Chevallier. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022. https://doi.org/10.4000/13i2c.
    Margueron, Jean-Claude. « La restauration des monuments construits en terre ». Restaurer au xixe siècle, édité par Bruno Phalip et al., Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, https://doi.org/10.4000/13i2c.

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    Phalip, Bruno, Jean-François Luneau, et Fabienne Chevallier, éd. Restaurer au xixe siècle. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022. https://doi.org/10.4000/13i1w.
    Phalip, Bruno, et al., éditeurs. Restaurer au xixe siècle. Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, https://doi.org/10.4000/13i1w.
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