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    Plan détaillé Texte intégral Le sermon comme véhicule de dénonciation La réception des « homélies démagogiques » L’engagement politique du clergé : partis, syndicats et associations de riverains Notes de bas de page Auteur

    De la parole du prédicateur au discours politique

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Entre prédication religieuse, critique sociale et engagement politique : le clergé progressiste à la fin de la dictature franquiste en Espagne

    María José Esteban Zuriaga

    p. 165-180

    Résumés

    Mots-Clés : prédication religieuse, dictature franquiste, Église catholique, progressisme chrétien, syndicalisme, Espagne, xxe siècle

    From 1939 to 1975, the Spanish Catholic Church was a fundamental instrument in establishing and legitimizing the Franco dictatorship. Nevertheless, beginning in the 1960s, some members of the clergy developed a social and political consciousness, adopting anti-Franco and pro-democracy positions. Progressive priests used their sermons during mass to spread their messages. They also used other means of action, such as their personal commitment in clandestine organizations. This work analyzes the link between the content of these sermons, the political commitment of some members of the clergy, and the tensions during the last years of the Franco dictatorship, whose legitimacy crisis increased following the disintegration of its relationship with a certain sector of the Church.

    Entrées d’index

    Mots-clés : prédication religieuse, dictature franquiste, Église catholique, progressisme chrétien, syndicalisme, Espagne, XXe siècle

    Texte intégral Le sermon comme véhicule de dénonciation La réception des « homélies démagogiques » L’engagement politique du clergé : partis, syndicats et associations de riverains Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le rôle de l’Église catholique espagnole à l’égard de la dictature franquiste est bien connu. Tant sur le plan symbolique que sur le plan pratique, la plupart des membres de l’Église soutiennent le camp rebelle pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Ainsi, l’institution ecclésiale devient un instrument fondamental du régime érigé à partir de 1939 par le général Francisco Franco.

    2Une dictature auto-considérée national-catholique est mise en place, avec la collaboration étroite de l’Église espagnole. Bien évidemment, les chaires des temples religieux sont utilisées pour diffuser au travers des sermons l’idéologie conservatrice, réactionnaire et autoritaire du nouveau régime. Le clergé et la prédication religieuse servent ainsi de haut-parleurs pour la diffusion des valeurs de la dictature franquiste.

    3Cependant, à partir des années 1960, on trouve des organisations catholiques, telles que la Juventud Obrera Cristiana (Jeunesse ouvrière chrétienne – JOC) et la Hermandad Obrera de Acción Católica (Confrérie ouvrière d’Action catholique – HOAC) qui, à partir d’une réflexion sociale sur les conditions de vie des ouvriers, développent une certaine conscience politique et adoptent des positions antifranquistes et pro-démocratiques. Cette évolution s’accompagne de celle d’une partie du clergé, des religieux généralement en lien avec les mouvements ouvriers et ruraux de l’Action catholique (AC). Des jeunes prêtres qui, n’ayant pas vécu la guerre civile, s’éloignent du discours de la « Croisade » soutenu par la hiérarchie catholique la plus conservatrice, adoptent pleinement les conclusions du concile Vatican II et utilisent, eux aussi, leurs homélies pour dénoncer des injustices sociales et la situation politique de l’Espagne.

    4Je me propose de montrer quelles sont les principales préoccupations de ce clergé politisé, et comment il les exprime à travers ses prédications religieuses. Cela devrait permettre de tirer des conclusions sur l’incidence que les propos tenus par ces clercs ont pu avoir sur le contexte de crise final de la dictature franquiste, ainsi que sur la situation de l’Église postconciliaire. De cette manière, nous pouvons nous demander en quoi l’action de ces prêtres, entre la dénonciation à travers leur prédication religieuse et l’engagement politique et social, constitue la preuve d’une importante évolution dans l’Église espagnole. Ou encore, dans quelle mesure ces sermons et ce passage du religieux au politique forment-ils l’expression de plusieurs ruptures, et de quelles ruptures s’agit-il ?

    5Nous établirons d’abord le contenu de ce que les services de renseignement franquistes appelaient les « homélies démagogiques ». Puis nous analyserons leur réception, c’est-à-dire la surveillance et la répression que la dictature applique à ce secteur du clergé considéré comme « contestataire », mais aussi les réactions des fidèles ou de la hiérarchie ecclésiale. Enfin, nous verrons comment les sujets prédominants des sermons que nous examinerons sont en lien avec l’engagement politique de certains de ces religieux.

    6Cette recherche est focalisée sur le diocèse de Saragosse1, situé dans la région d’Aragón, dans le nord-est de l’Espagne : l’évêque de 1964 à 1978, Pedro Cantero Cuadrado, faisait partie du secteur de l’épiscopat le plus conservateur et le plus fidèle à la dictature franquiste, ce qui explique les nombreux conflits avec le clergé progressiste, sur lesquels je vais porter mon attention.

    Le sermon comme véhicule de dénonciation

    7Les chaires des églises espagnoles ont servi aux objectifs politiques de la dictature franquiste2. À cette fonction politique que le clergé est toujours susceptible de remplir s’ajoute l’importance spéciale que les prêtres revêtent dans la vie sociale de l’Espagne franquiste. Ils ont une grande influence symbolique, due à l’autorité morale que leur statut leur confère, mais aussi une influence réelle et tangible puisqu’ils s’adressent à la plupart des membres de la communauté au moins une fois par semaine. Il s’agit d’un important privilège dans un contexte de privation de liberté d’expression tel que celui de la dictature franquiste. De plus, et malgré une sécularisation en hausse, l’assistance à la messe dominicale était encore importante dans la société espagnole des années 1960, notamment dans le milieu rural. Les différences entre les campagnes et les grandes villes méritent d’ailleurs d’être prises en considération. Au sein d’une société de plus en plus urbaine, « l’obligation » sociale d’assister à la messe était bien moins pesante dans les grandes villes que dans les petits villages, où il était plus facile de repérer si quelqu’un manquait au rendez-vous hebdomadaire. Aussi, le rôle symbolique du curé est moins important dans les grandes villes. Le curé rural faisait partie des « forces vives » de chaque village, aux côtés du maire, de la Guardia Civil3 et des représentants du parti unique, la Phalange. Il était donc l’un des représentants du pouvoir, religieux dans son cas. C’est pourquoi sa désaffection vis-à-vis du franquisme est vécue avec plus de gravité que l’opposition de n’importe quel autre citoyen. L’autorité morale qu’il détient rend l’expression de ses éventuelles postures contestataires légitimes aux yeux des habitants du village4.

    8Cette capacité d’influence est également démontrée par l’attention que les services de renseignement franquistes portent aux homélies dites « démagogiques » ou « conflictuelles », selon les termes employés par ces mêmes services. La quantité de documents policiers et de rapports faisant référence à ce type d’homélies, ainsi que l’interprétation qu’ils en font, prouvent que ce secteur du clergé représente une préoccupation pour la dictature. C’est justement grâce à ces documents de police, de la brigade politico-sociale5 et de la Guardia Civil que l’on connaît le contenu d’un bon nombre de ces homélies ainsi que les réactions qu’elles suscitent parmi les assistants à la messe.

    9Dans cette première partie, je vais analyser quelques exemples desdites homélies, au sein desquelles on peut relever, notamment, trois sujets principaux :

    1. des problèmes liés au monde du travail, en consonance avec l’engagement personnel de nombre de ces prêtres ;
    2. la dénonciation des injustices sociales et économiques, telles que des problèmes de logement dans les quartiers ouvriers, ou la distribution et la propriété des terres cultivables dans les campagnes ;
    3. la critique, plus ou moins explicite, du système politique et du régime franquiste, qui fait l’objet de sanctions importantes.

    10Évidemment, toutes ces questions étroitement liées apparaissent souvent mêlées dans les sermons, le système politique étant considéré comme responsable des injustices sociales. Aussi, puisque la liberté syndicale et le droit de grève n’existent pas sous le franquisme, toute dénonciation liée à la situation de la classe ouvrière ou à des conflits syndicaux devient, par définition, politique. Ainsi, on y trouve une critique intégrale du système économique, politique et social, ces trois éléments ne pouvant être analysés séparément.

    11Il semble pertinent de signaler que les thématiques des homélies que l’on va analyser s’adaptent aux problématiques spécifiques de la communauté sur laquelle le curé exerce son sacerdoce. Ainsi, des problèmes comme la pollution provoquée par des usines sont dénoncés dans des quartiers ouvriers entourés de zones industrielles, et des questions propres au milieu rural, comme la propriété des terrains de culture, sont bien présentes dans les prédications prononcées au cœur des petits villages du diocèse. Dans les quartiers ouvriers des faubourgs de Saragosse, les références aux conflits syndicaux et aux conditions de travail des ouvriers apparaissent très fréquemment dans les prédications de ces curés, souvent prêtres ouvriers eux-mêmes, ou aumôniers de la JOC ou la HOAC.

    12Ce phénomène s’inscrit dans un contexte de grande conflictualité ouvrière lors de la fin de la dictature et pendant la transition vers la démocratie. Le mouvement ouvrier devient le principal foyer de mobilisation antifranquiste, et ce sous un régime où il n’existe qu’un seul syndicat officiel, le Syndicat vertical, les autres étant interdits. Les institutions du Syndicat vertical et les lois franquistes sont néanmoins utilisées pour créer des commissions ouvrières temporaires, formule qui constituera la base du syndicat clandestin du même nom (Comisiones Obreras – CCOO), et qui articulera la plupart du mouvement syndical des années 19706.

    13En ce qui concerne Saragosse, il s’agit de la cinquième ville espagnole par sa population. Pendant les années 1960, son activité industrielle augmente plus rapidement que celle de l’ensemble du pays, passant de 30 % à 37 % de la population active, entre 1960 et 1970. Les secteurs les plus importants étaient la métallurgie, la construction et l’industrie chimique7. Bien qu’elle n’ait pas fait partie des foyers de mobilisation ouvrière les plus importants du pays, et ce à cause de la prédominance des petites et moyennes entreprises, Saragosse n’échappe pas pour autant aux protestations et conflits dans les usines pendant les années 1970.

    14Le curé Martín Rodríguez Rojo aurait fait référence, lors d’une homélie prononcée en 1973, aux problèmes syndicaux chez deux des plus importantes entreprises de Saragosse, Fibras Esso et Balay, « critiquant le capitalisme et faisant l’éloge de la posture des ouvriers à l’occasion des derniers conflits », et considérant que les ouvriers étaient très opprimés8. D’importants conflits syndicaux ont effectivement lieu en 1973 à Balay, grande entreprise de fabrication d’électroménager. Plusieurs homélies y font référence, certaines appelant à la solidarité économique envers les travailleurs en grève. Le jésuite Carmelo Martínez, lors d’une messe dans un quartier ouvrier, aurait prononcé des phrases attaquant directement le franquisme, et demandé aux fidèles de donner une aumône pour aider les familles des ouvriers licenciés de Balay à la suite de la « situation conflictuelle » qui avait pris place dans cette usine9.

    15La police indique, dans un autre document, que Rodríguez Rojo « prononce fréquemment des homélies où il exalte la fête du 1er mai et les revendications à propos des conditions de travail, faisant même référence à la détention et aux sévices subis par les ouvriers10 ». Non seulement il aborde des questions ouvertement subversives dans l’Espagne franquiste, mais il dénonce également la répression subie par les travailleurs engagés dans la lutte syndicale clandestine.

    16La critique du régime franquiste était implicite lorsqu’on dénonçait les conditions des travailleurs et le manque de liberté syndicale, sous une dictature où n’existait qu’un seul syndicat, intégrant à la fois patrons et ouvriers. Les références au système politique étaient fréquentes lorsque ces prêtres dénonçaient des injustices sociales, au sens large, dans leurs homélies.

    17Par exemple, le prêtre Jesús Borao aurait dit, en 1971, lors d’une messe dans un village que la terre devait « être pour celui qui la travaille, et non pas pour ceux qui, par héritage ou par d’autres causes auraient pu l’acquérir ». Il aurait ensuite fait des commentaires politiques sur un « général » qui n’était pas au service du peuple. Au contraire, le peuple rendait service à ce général qui, selon Borao, en profitait11.

    18Blas Romero mélangeait aussi des questions politiques et sociales quand, après avoir dit que « les autorités ne servaient à rien et qu’elles devraient être surveillées », il aurait affirmé que « les pauvres étaient les esclaves des riches ». Il se serait aussi demandé pourquoi ceux qui étaient bien habillés étaient assis au premier rang, alors que ceux qui n’avaient rien devaient rester à l’extérieur de l’église. La police, source de ce document, en déduisait que le curé faisait référence aux autorités locales qui, comme d’habitude, étaient assises juste devant l’autel12. Ce type de références aux autorités locales des villages étaient courantes et provoquaient bien évidemment des réactions, que l’on analysera en deuxième partie.

    19Ces deux derniers exemples font référence à des curés qui exerçaient leur activité dans des petits villages du diocèse de Saragosse. Leurs préoccupations et engagements concernaient donc des problèmes des habitants de la commune, en lien avec le travail agricole ou les différences sociales entre les classes dominantes – propriétaires terriens et autorités politiques – et la plupart de la population. En revanche, dans le cas de la ville de Saragosse, les problématiques sociales restaient très liées aux conditions d’habitation dans les quartiers populaires. Par exemple, en 1973, la Direction générale de la Sécurité fait référence à une homélie du prêtre Félix Cardiel dans laquelle, à partir des extraits de l’Évangile correspondant à ce jour, le clerc aurait tiré des réflexions sur ce que les faubourgs représentent dans le milieu urbain. Il les aurait définis comme « le lieu où les pauvres sont logés, en contraposition aux zones résidentielles » occupées par les riches. Néanmoins, le document indique que ces commentaires avaient été faits avec un « ton modéré », sans avoir fait d’excès13.

    20Certaines célébrations rendaient inévitable la prise de position politique de ce clergé antifranquiste. C’est le cas des messes célébrées en mémoire du Président du gouvernement Luis Carrero Blanco, assassiné par l’ETA en décembre 1973. Plusieurs documents des services de renseignement témoignent de l’attitude du clergé contestataire face à cet événement. Les reproches dénoncent soit les refus de célébrer lesdites messes, soit la manière dont elles l’ont été. Certains curés n’auraient même pas fait référence à Carrero Blanco : c’est le cas de Wirberto Delso à Fabara, par exemple. De plus, à Leciñena, cette messe donne l’occasion à José Luis Mur de dire ouvertement que « même si nous ne sommes pas d’accord avec la politique du gouvernement, un crime est toujours un crime et il faut le condamner14 ». Le frère du maire était allé s’en plaindre auprès du curé après la messe. Un dernier exemple très représentatif de l’attitude de ces prêtres est celui de Porfirio Pascual. Les autorités locales du village où il exerce son sacerdoce lui demandent de célébrer les funérailles de Carrero Blanco, ce qu’il fait sans annonce préalable, raison pour laquelle personne ne s’y rend. Sous injonction des autorités, il accepte de renouveler la célébration, « mais au moment de l’homélie, il n’a prononcé aucune phrase laudative pour le Président du gouvernement ni de condamnation de l’attentat qu’il a subi15 ». Ainsi, comme dans le cas de Delso, les prédications religieuses permettaient d’exprimer une certaine prise de position, non seulement à travers la parole elle-même, mais également par son omission. Pascual avait été spécialement averti, avant la messe pour Carrero, d’être prudent et discret lors de l’homélie. Malgré cette mise en garde, plusieurs éléments de son sermon avaient attiré l’attention des services de renseignement. Par exemple, Pascual aurait dit que « tous les hommes doivent jouir de la liberté d’expression, tant les blancs que les bleus, tant ceux qui habitent en Espagne que ceux qui habitent en Russie ou en Amérique, car ceci est un droit naturel de l’homme16 ». Le recours à des considérations générales, abstraites, sert ici à dénoncer le manque de libertés en Espagne, ainsi que la division entre vainqueurs et vaincus, entre « blancs et bleus », bien que ces couleurs ne fassent pas directement référence aux « bleus » et « rouges » de la guerre civile.

    21On peut supposer que ces prédications religieuses frisant le discours politique provoquent une réaction de la part des différents acteurs pointés du doigt par ces sermons, d’autant plus que ce clergé sort de son rôle traditionnel en ne légitimant plus le statu quo. Tant les fidèles que les autorités politiques et religieuses ont réagi à ces critiques du système social, économique et politique.

    La réception des « homélies démagogiques »

    22Les documents des services de renseignement nous informent non seulement du contenu des homélies, mais aussi des réactions des assistants aux célébrations religieuses. D’après ces documents, les commentaires de réprobation seraient fréquents, que ce soit pendant la messe ou juste après, moment où tout le village se rencontre devant l’église et qui donne lieu à de nombreux commentaires et commérages. On ne peut toutefois pas négliger l’intérêt que les services de renseignement avaient à montrer la contestation de propos de prêtres radicalisés. Cela impose une précaution dans l’analyse de ces sources, qui s’efforcent de démontrer que les curés progressistes ne jouissent pas du soutien de la population.

    23Certains fidèles iraient jusqu’à répondre directement aux prédications lorsqu’ils considèrent que le curé dépasse son rôle religieux. C’est le cas de l’homélie de Rodríguez Rojo dont il a déjà été question, qui aurait provoqué le départ de l’église de quelques fidèles. De plus, un assistant à la messe aurait rappelé au clerc que sa mission était d’enseigner l’Évangile.

    24Le curé Blas Romero a vécu une situation similaire lors d’une homélie où il fit référence à l’affaire de Fabara, un conflit dans lequel s’affrontaient l’évêque et un groupe de prêtres progressistes du diocèse. Ainsi, Romero demanda aux assistants de donner leur avis sur cette question polémique. Certains fidèles auraient répondu qu’ils étaient là pour écouter la messe et qu’ils n’étaient pas intéressés par d’autres détails, ou même qu’ils ne pouvaient pas dire dans une église ce qu’ils voulaient vraiment dire, laissant ainsi sous-entendre leur colère. Le religieux avait ensuite dit qu’il ne travaillait pas, parce que ses supérieurs ne l’autorisaient pas à le faire. Un fidèle lui aurait alors reproché de pouvoir se permettre d’avoir une voiture et de mener la grande vie, ce qu’eux ne pouvaient pas faire, même en travaillant17.

    25On voit ainsi comment les interpellations peuvent aller des critiques générales sur le dépassement du rôle religieux auquel le curé doit circonscrire sa tâche, jusqu’aux disqualifications personnelles. L’attitude et les propos de certains prêtres progressistes donnent lieu, de cette manière, à des tensions personnelles, notamment dans les petits villages.

    26L’effet disruptif de ce clergé se manifeste aussi par un phénomène de réaction d’une partie de la population, qui s’exprime notamment en cessant de participer à la messe comme moyen de protestation. Par exemple, en février 1972, la Guardia Civil fait référence à une homélie dans laquelle Julio Calvo, curé à Tabuenca, serait rapidement passé de la thématique religieuse à la critique du pouvoir, de l’autorité et du « système qui nous oppresse ». Le même document explique que, puisqu’il est récidiviste dans ce genre de sermons, de nombreux fidèles n’assistent plus aux célébrations religieuses, « à cause des critiques qu’il fait, non seulement à tendance diffamatoire envers le Régime, mais aussi parce qu’il taxe les voisins de sots18 ». Les cas de Tabuenca et d’autres communes témoignent ainsi d’un climat de tension et de division dans certains villages, consécutivement aux actes ou à l’attitude de ces prêtres.

    27Le rejet des positions de ce clergé progressiste par certains citoyens s’exprimait également à travers la délation et les plaintes exprimées auprès des autorités locales et autres acteurs religieux. Ces accusations pouvaient ensuite être recueillies par les services de renseignement, comme le Service Central de la Documentation, service secret qui rédigeait un rapport hebdomadaire renseignant l’activité de l’opposition antifranquiste. Ces rapports, envoyés chaque semaine à Franco, réservaient une place non négligeable aux homélies des curés dites « contestataires19 ». Les informations fournies par les citoyens indignés des dérives d’une partie du clergé ont pu fort probablement servir à entamer des procédures judiciaires contre ces curés, ensuite condamnés à des sanctions économiques ou à des peines de prison.

    28Par conséquent, le clergé antifranquiste a subi la répression du régime dictatorial, comme nous le verrons ci-après. Mais les réactions des autorités politiques démarrent au niveau local, comme le confirment les nombreuses références aux pouvoirs municipaux lors des sermons mentionnés.

    29C’est le cas de Fabara, village où Wirberto Delso était l’économe de la paroisse. Ce religieux, nous l’avons dit, n’aurait pas fait référence à Carrero Blanco lors de la messe pour le repos de son âme. En conséquence, la mairie et le conseil local de la Phalange décident de ne plus présider, en tant qu’autorités, aucune célébration de type religieux, ce qui montre bien le fossé ouvert entre le pouvoir politique local et le pouvoir religieux dans certains villages20. Les documents témoignent également d’autres cas où les autorités auraient cessé d’assister aux célébrations religieuses de certains curés.

    30Delso lui-même est le protagoniste de « l’affaire de Fabara » susmentionnée. Il s’agit du conflit le plus important du diocèse, qui s’étend au niveau national et engage l’intervention du Vatican. Cette affaire commence en juin 1974. Delso reçoit une lettre de l’archevêque Cantero Cuadrado lui faisant part de sa révocation, à la suite des « informations qui, par différentes sources dignes de foi, sont arrivées à cet archevêché, concernant la situation religieuse et morale des fidèles de la paroisse de Fabara21 ». L’attitude de Delso en serait la cause. Quand Cantero fait référence à des « sources dignes de foi », il s’agit notamment d’un rapport de l’Action catholique (AC) de Fabara, envoyé à la demande de l’évêque, afin d’expliciter les plaintes contre l’action pastorale de Delso. Cela fait suite aux dénonciations de plusieurs religieux de la zone, ainsi que de l’AC du village22. La crise éclate après la réaction de 24 prêtres qui envoient une lettre à Cantero, le menaçant de démissionner si Delso n’est pas réintégré dans la paroisse de Fabara. Le conflit prend une grande ampleur car d’autres prêtres, ainsi qu’une partie du village, montrent leur solidarité à l’égard de Delso. D’ailleurs, les prédications religieuses du clergé progressiste du diocèse ont souvent été utilisées pour dénoncer cette situation et apporter un soutien à Delso.

    31Delso n’a jamais repris ses fonctions religieuses, mais l’affaire de Fabara reste l’un des meilleurs exemples de la tension qui régnait entre la hiérarchie la plus traditionnelle et une partie du clergé. Des situations semblables montrent que la hiérarchie ecclésiastique était bien informée, par diverses sources, de l’activité de ses subordonnés, et qu’elle recevait des injonctions à surveiller le clergé contestataire. Cette révocation atteste du type de mesures prises par la hiérarchie ecclésiale afin de contrôler les curés progressistes, même si ce cas reste exceptionnel au sein du diocèse de Saragosse.

    32L’affaire de Fabara montre aussi la rupture intra-ecclésiale, dans ce cas entre l’évêque et un secteur du diocèse. Bien qu’il soit minoritaire, ce secteur joue un rôle de protagoniste dans les nombreuses tensions avec l’évêque, tant à cause des homélies que d’autres voies utilisées pour véhiculer son engagement antifranquiste. Ce secteur minoritaire devient de plus en plus important, ce qui inquiète la hiérarchie ecclésiale la plus réactionnaire, mais aussi les autorités franquistes. Non seulement l’un de ses principaux alliés lui tourne le dos, ce qui est vécu par le régime comme une trahison, mais il possède également un fort potentiel de délégitimation de la dictature. C’est pourquoi celle-ci s’est servie de différents outils pour réprimer un courant catholique qui, lors des dernières années de la vie de Franco, avait gagné en présence publique et en influence.

    33En effet, le phénomène gagne en ampleur. La preuve la plus flagrante est la création d’une prison « concordataire » à Zamora23, dans la Castille. Le concordat signé en 1953 entre l’État espagnol et le Saint Siège permet aux religieux de jouir du for ecclésiastique, qui oblige les autorités civiles à demander l’autorisation des évêques pour entamer des procédures judiciaires contre les clercs. En outre, dans le cas d’une condamnation, ce for empêche d’emprisonner ces religieux avec le reste des prisonniers. Ainsi, les premiers condamnés purgent leurs peines en assignation à résidence, dans les couvents ou les maisons des ordres religieux. C’est le cas du jésuite et prêtre ouvrier Javier Marcellán, obligé de quitter la ville de Saragosse pendant l’état d’exception déclaré en 1969, afin d’être confiné dans une maison de la Compagnie de Jésus à Valence24. Mais le nombre croissant de prêtres condamnés entraîne la création d’un secteur qui leur est spécifiquement dédié dans la prison de Zamora. Plus d’une centaine d’entre eux, surtout des prêtres basques liés au nationalisme, y sont internés. D’autres, en minorité, sont incarcérés dans des prisons « normales » avec le reste des prisonniers politiques.

    34Un autre moyen de répression appliqué au clergé progressiste est l’imposition de sanctions économiques, souvent à cause des homélies. L’un des noms les plus connus des services de renseignement de la région était celui de Porfirio Pascual. Ainsi, en janvier 1974, il reçut une amende de 150 000 pesetas, une somme d’argent très importante, à cause de ce qui était considéré comme une infraction à la loi d’ordre public, soit « l’attitude démagogique et tendancieuse adoptée […] contre le système politique espagnol », exprimée lors de différentes homélies. Cette sanction fut finalement réduite à 75 000 pesetas25.

    35Enfin, d’autres documents témoignent du contrôle auquel les messes de certaines paroisses étaient soumises. Les curés eux-mêmes étaient conscients d’être surveillés, et ils affirmaient la présence de la Guardia Civil à certaines de leurs messes. On sait aussi que ces prêtres étaient espionnés par des agents incognito, et nous avons déjà mentionné que certains citoyens informaient la police de leurs agissements. C’est pourquoi il existe des rapports très détaillés sur le contenu des homélies, les relations personnelles de ces prêtres, leur relation avec la communauté ou leur engagement politique, social et syndical.

    L’engagement politique du clergé : partis, syndicats et associations de riverains

    36Ces religieux étaient fichés, non seulement à cause de leurs homélies, mais aussi de leur engagement auprès d’organisations antifranquistes. Cet engagement pouvait être personnel, puisqu’on trouve des prêtres ouvriers qui jouent un rôle très actif dans le mouvement ouvrier des années 70 ; ou matériel, lorsqu’ils soutenaient des organisations clandestines en leur mettant à disposition des infrastructures paroissiales pour y tenir des réunions ou y imprimer et y garder des tracts.

    37Le syndicalisme a été la voie d’engagement privilégiée par ce clergé progressiste, que ce soit sous la dictature, ou une fois le processus de transition à la démocratie entamé et certains de ces religieux sécularisés. La documentation ici analysée affirme que la majorité des prêtres « contestataires » avait des rapports avec les Commissions Ouvrières (CCOO).

    38L’un des exemples les plus emblématiques de ce passage du religieux à l’engagement politico-syndical est celui de Francisco García Salve. Jésuite, prêtre ouvrier et dirigeant des CCOO, il subit plusieurs peines de prison pendant le franquisme, à cause de son appartenance à ce syndicat. Une fois le franquisme terminé, il est sécularisé et devient un membre important du parti communiste d’Espagne (PCE), faisant partie du comité central26.

    39À Saragosse, le jésuite et prêtre ouvrier Félix Cardiel, évoqué en première partie, fut accusé d’avoir des liens avec les CCOO, d’en avoir présidé les réunions et de leur avoir fourni des locaux à plusieurs occasions, dans différentes paroisses de la ville27.

    40Mais, même si les liens avec les CCOO existent, les religieux et ex-religieux ne sont pas si nombreux à y adhérer de façon formelle. Cependant, cette absence de syndicalisation « officielle » n’implique pas pour autant une absence d’engagement pour les droits des travailleurs. Même si les services de renseignement franquistes ont tendance à exagérer la filiation politique des surveillés, les prêtres ouvriers ont certainement tenu un rôle important parmi leurs collègues. Ils se chargent, par exemple, d’informer les travailleurs sur leurs droits et sur les démarches à suivre pour les faire respecter, ce qui pouvait être risqué sous la dictature franquiste. Ils subissent ainsi de nombreux licenciements. Certains font même partie des « listes noires » de travailleurs engagés. Ce fut le cas de Martín Rodríguez Rojo et de Javier Marcellán. Au total, sept religieux apparaissent sur une liste élaborée en 1975 à Saragosse entre le patronat, l’Organisation syndicale franquiste et la police28. Le fait d’être inscrit sur cette liste pouvait entraîner un licenciement et, surtout, de grandes difficultés pour trouver un nouvel emploi.

    41Cette activité syndicale est inséparable de l’évolution de la HOAC et la JOC vers un engagement plus poussé auprès des problèmes de la classe ouvrière29, engagement qui fait suite à l’application des méthodes de formation telles que la « révision de vie » ouvrière et le « voir, juger, agir30 ». La plupart des prêtres progressistes avaient des liens étroits avec ces organisations d’apostolat, ou encore avec la Jeunesse agricole et rurale catholique (Juventud Agrícola y Rural Católica – JARC) en milieu rural. Ainsi, en 1968, des militants de la JOC créent l’Union syndicale ouvrière (Unión Sindical Obrera – USO) en Biscaye, au Pays Basque, syndicat clandestin d’inspiration autogestionnaire qui s’étend dans d’autres régions. À Saragosse, des militants de la HOAC et de la JOC ainsi que l’ex-prêtre Laureano Molina constituent le noyau de cette organisation, qui devient ensuite le bras syndical du parti socialiste de l’Aragon.

    42La lutte pour les droits de la classe ouvrière dans leurs lieux de travail allait de pair avec celle dans leurs lieux de vie. Un puissant mouvement se crée dans les faubourgs des grandes villes espagnoles à partir de la fin des années 1960, revendiquant des conditions de vie dignes et une démocratisation de la gestion municipale. Les habitants de ces quartiers populaires se rassemblent dans des Asociaciones de Vecinos (associations de riverains), qui utilisent souvent la paroisse comme premier siège légal et lieu de réunion. Ainsi, nombre des prêtres politisés, comme Vicente Rins ou Luis Anoro, intègrent eux-mêmes ces associations et se mettent à la tête des revendications et mobilisations.

    43Anoro travaillait depuis 1968 en tant qu’ouvrier métallurgique dans une usine du Picarral, quartier où siégeait la communauté de jésuites dont il faisait partie. Il était très impliqué dans la lutte syndicale, comme en témoignent les services de renseignement de la police. En 1987, il assurait avoir toujours concilié son activité syndicale avec son rôle au sein de l’association de riverains du quartier, « qui a été [son] lieu préféré et prioritaire d’activité31 ».

    44Vicente Rins, quant à lui, était curé dans un quartier populaire de Saragosse, aumônier de la JOC et prêtre ouvrier. Particulièrement impliqué dans les luttes des travailleurs et des habitants de son quartier, il demande sa sécularisation en 1974, afin de se marier. Il déménage dans un autre quartier, s’impliquant également dans son association de riverains, dont il devient président. Rins considérait qu’il ne devait pas militer dans des organisations politiques en tant que religieux, mais, une fois sécularisé, il rejoint le Mouvement communiste (MC)32.

    45En effet, une minorité du clergé progressiste s’affilie à des partis de gauche, se présentant alors aux élections législatives, autonomiques33 ou municipales qui se succèdent, au fur et à mesure que la démocratie s’installe à tous les échelons de la vie politique espagnole, une fois Franco mort.

    46Après avoir milité au MC, Rins intègre le PCE, sur la liste duquel il est élu conseiller municipal aux élections à la mairie de Saragosse, tenues en 1979. Le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a remporté les élections et gouverne en coalition avec le PCE et le parti des travailleurs d’Aragón (PTA). Rins est ainsi nommé conseiller municipal délégué aux parcs et jardins, fonction qu’il exerce jusqu’en 1982 et qui lui permet d’accomplir plusieurs des revendications qu’il portait déjà dans les associations de riverains.

    47D’autres prêtres susmentionnés se présentent également aux élections municipales de 1979. C’est le cas de Javier Marcellán, numéro 22 sur la liste du PTA34. La police franquiste évoque les incidents ayant eu lieu au cours de certaines de ses messes, et le qualifie, en 1969, d’« élément rageusement progressiste et d’idéologie marxiste35 ». Cette idéologie aurait, effectivement, trouvé sa place au sein du PTA, parti communiste à inspiration marxiste-léniniste.

    48Le contenu des homélies analysées, parfois plus proches du discours politique que de la prédication religieuse, est donc bien en lien avec l’engagement de ces prêtres, les questions concernant les conditions de travail étant les plus présentes dans ces sermons et dans l’activité personnelle de ces religieux. Cela n’enlève rien à leur engagement dans d’autres structures qui luttaient pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers populaires, comme les Asociaciones de Vecinos, ou pour un changement politique intégral à travers les partis politiques de gauche.

     

    49Tout ce qui vient d’être développé témoigne d’une importante évolution d’une partie du clergé, menant à plusieurs ruptures. D’abord, une évidente rupture politique, entre le régime et ce secteur de l’Église qui devient antifranquiste et qui critique, plus ou moins ouvertement, la dictature. Le « décrochage36 » de l’Église espagnole à l’égard de la dictature commence par la base – clergé et laïcs – de la structure ecclésiale, mais engage ensuite de plus en plus d’évêques. Ceux-ci utilisent, à leur tour, des homélies à faire prononcer par tous les curés de leur diocèse, pour exprimer leur position face au franquisme.

    50Cela impliquait une rupture au sein de l’Église elle-même, puisque de la critique du franquisme découlait celle des relations Église-État, avec une remise en question de leur lien étroit. Cette évolution d’une partie de l’institution ecclésiale à l’égard du franquisme crée une division entre ceux qui continuent à soutenir la dictature et ceux qui contribuent à sa délégitimation. Parallèlement, le contexte postconciliaire provoque de nombreuses tensions entre rénovateurs et antiréformistes. Les conflits intra-ecclésiaux sont donc non seulement religieux, mais aussi politiques, entre un secteur préconciliaire et loyal au franquisme et un courant conciliaire et favorable au changement politique.

    51Enfin, une troisième rupture peut être évoquée, entre une partie de l’Église et le pouvoir économique. La critique globale du système social et économique que l’on trouve dans ces sermons est partie intégrante du changement qui s’opère au sein des bases du clergé, mais aussi d’une partie de l’épiscopat. Il s’agissait d’en finir avec la traditionnelle identification de l’Église aux classes dominantes, qui était justement l’une des raisons du manque de légitimité du clergé et de l’institution ecclésiale parmi les classes populaires. Des mouvements comme celui des prêtres ouvriers ou la Mission ouvrière de la Compagnie de Jésus, qui cherchaient à être reconnus par les fidèles comme des égaux, font partie de cette démarche.

    52Enfin, la réflexion sur l’utilisation de la prédication religieuse comme outil de dénonciation politique et sociale nous permet de tirer une dernière conclusion : on a pu constater le détournement d’un instrument qui avait, auparavant, été fondamental pour la légitimation de la dictature franquiste. On est ici bien conscient du pouvoir et de l’influence de la prédication religieuse en tant que vecteur idéologique et politique, comme l’étaient les autorités dictatoriales et la hiérarchie ecclésiale. Elles n’avaient cependant pas prévu qu’il était possible d’utiliser ce puissant outil à des fins opposées aux intérêts de la dictature. Le rôle de ce secteur ecclésial, minoritaire mais de plus en plus important, a ainsi été fondamental pour la délégitimation du régime franquiste et la diffusion des positions pro-démocratiques.

    Notes de bas de page

    1 Territoire que j’ai étudié dans le cadre de ma thèse de doctorat.

    2 Julián Casanova, La Iglesia de Franco, Madrid, Temas de hoy, 2001.

    3 La Guardia Civil est un corps de police dont le statut est militaire, et qui est en charge de la sécurité en milieu rural.

    4 Damián A. González Madrid et Óscar J. Martín García, « Cristianos conscientes en el mundo rural. El movimiento de curas rurales en la diócesis de Albacete (1965-1977) » in Manuel Ortiz Heras et Damián A. González Madrid (dir.), De la cruzada al desenganche: la Iglesia española entre el Franquismo y la Transición, Madrid, Sílex, 2011, p. 277.

    5 Police politique existant de 1941 à 1978, chargée du renseignement et de la répression des mouvements d’opposition au franquisme.

    6 David Ruiz González (éd.), Historia de Comisiones Obreras (1958-1988), Madrid, Siglo XXI de España, 1994.

    7 Miguel Ángel Zamora et José Miguel Pérez Bernad, Comisiones Obreras: artífices del moderno movimiento sindical aragonés, Saragosse, Fundación Sindicalismo y Cultura de CC.OO Aragón, 2011, p. 22.

    8 Archives générales de l’Administration (Espagne) (AGA) (3) 107.2 42/9007, Direction générale de la Sécurité (DGS), « Homilía en la parroquia de Nuestra señora de la Almudena », Saragosse, 25 mai 1973 : « Criticando al capitalismo y alabando la postura de los obreros con ocasión de los recientes conflictos. »

    9 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, document sans titre de la DGS, Saragosse, 4 juin 1973.

    10 « Pronuncia frecuentes homilías en las que exalta la fecha del 1º de Mayo y las reivindicaciones laborales, aludiendo incluso a la detención y malos tratos a obreros. » Information fournie par Alberto Sabio, extraite des Archives du Gouvernement civil de Saragosse, « Martín Rodríguez Rojo, sacerdote obrero », 15 mai 1974.

    11 Archivo Histórico Provincial de Zaragoza (Archives historiques de la province de Saragosse, désormais AHPZ), fonds du Gouvernement civil de Saragosse (GCZ), A8847, Dossier 4, Direction générale de la Guardia Civil (DGGC), « Nota informativa – Actividades religiosas (Comentarios relacionados con la plática de un sacerdote) », 20 septembre 1971 : « La tierra debe ser para quien la trabaja y no para aquellos que por herencia u otras causas la hayan podido adquirir » ; « Relacionó al pueblo con un General, exponiendo que el General no sirve al pueblo sino el pueblo al General, terminando la plática con estas palabras: “en definitiva que el General chupa del pueblo”. »

    12 AHPZ, fonds GCZ, A8849, Dossier 1, Jefatura Superior de Policía [Direction supérieure de la Police], « Nota informativa », Saragosse, 14 septembre 1974 : « Blas Romero Angulo pronunció una homilía en la que, entre otras cosas, dijo: “que las Autoridades no servían para nada y que deberían ser vigiladas”. “Que los pobres eran unos esclavos de los ricos”. “Que por qué habían de estar en primera fila los que iban bien vestidos y en la calle los que iban mal”. Esta última frase parecía aludir a las Autoridades locales, que como de costumbre ocupaban la primera fila de bancos de la iglesia. »

    13 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, DGS, « Misa celebrada por el sacerdote obrero D. Félix Cardiel Mateo », Saragosse, 17 septembre 1973 : « Tomando como punto de partida los pasajes del Evangelio del día, hizo comentarios sobre los que significa el Barrio en las Ciudades, definiéndolo como el lugar donde se aloja el sector pobre, en contraposición con las zonas residenciales destinadas a los ricos. Estos comentarios los hizo en un tono moderado, sin extralimitaciones. »

    14 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, « Homilía en la localidad de Leciñena », 31 décembre 1973 : « Aunque nosotros no estamos muy de acuerdo con la política del gobierno, un crimen siempre es un crimen y hay que condenarlo. »

    15 AHPZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Porfirio Pascual Valero », 10 septembre 1974 : « En la homilía no pronunció ninguna frase laudatoria para el Presidente del Gobierno ni condenatoria para el atentado de que fue objeto. »

    16 « Todos los hombres deben tener libertad de expresión, tanto los blancos como los azules, tanto los que viven en España como los que viven en Rusia, porque este es un derecho natural del hombre. »

    17 AHPZ, fonds GCZ, A8849, dossier 1, DGGC, « Antecedentes de Blas Romero Angulo », 24 septembre 1974.

    18 AHPZ, fonds GCZ, A8847, dossier 4, DGGC, « Actividades religiosas (Homilía pronunciada por el cura párroco de Tabuenca (Zaragoza) », Saragosse, 24 février 1972 : « Son muchos los feligreses que no asisten ya a los actos religiosos, por las críticas que hace, no solo de tendencia difamatoria para el Régimen, sino también tachando al vecindario de “mentecato”. »

    19 Javier Cervera Gil et Ernesto Villar Cirujano, « Espías y “curas rojos” en el final del Franquismo », Comunicación y hombre: revista interdisciplinar de ciencias de la comunicación y humanidades, 10, 2014, p. 161.

    20AHPZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Wirberto Delso Díez », 10 septembre 1974.

    21 Archivo de la Embajada de España cerca de la Santa Sede (Archives de l’ambassade d’Espagne auprès du Saint-Siège, désormais AEESS) R237 bis, « Carta del Arzobispo de Zaragoza al Rvdo. Sr. D. Wirberto Delso Díez », Saragosse, 14/6/1977 : « En vista de los informes que, por diversos y autorizados conductos, han llegado a este Arzobispado acerca de la situación religiosa y moral de la feligresía de la Parroquia de Fabara. » Cité par Pablo Martín de Santa Olalla, « El clero contestatario a finales del franquismo. El “caso Fabara” », Hispania sacra, vol. 58, no 117, 2006, p. 227.

    22 P. Martín de Santa Olalla, « El clero contestatario […] », op. cit., p. 227.

    23 Vicente Cárcel Ortí, « La cárcel “concordatoria” de Zamora y el “caso Añoveros” », Revista española de derecho canónico, vol. 54, no 142, 1997, p. 37-93.

    24 AHPZ, fonds GCZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Francisco Javier Marcellán Mantecón », Saragosse, 9 septembre 1974, p. 2.

    25 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, DGS, « Sanción al sacerdote D. Porfirio Pascual Valero », Saragosse, 9 janvier 1974 : « La actitud demagógica y tendenciosa adoptada […] contra el sistema político español. »

    26 Juan Antonio Delgado de La Rosa, Francisco García Salve. Preso político, cura obrero y sindicalista de CCOO, Madrid, Ediciones Endymion, 2014.

    27 AHPZ, fonds GCZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Félix Cardiel Mateo », Saragosse, 12 septembre 1974, p. 1.

    28 Fernando Baeta, « La amnistía laboral, un camelo: las listas negras existen », Andalán, no 137, 28 octobre au 2 novembre 1977, quatrième page de couverture.

    29 Feliciano Montero, La Acción Católica y el franquismo. Auge y crisis de la Acción Católica especializada, Madrid, UNED, 2000.

    30 Anthony Favier, « La révision de vie. Une pratique religieuse méconnue au cœur du catholicisme français », Archives de sciences sociales des religions, vol. 186, no 2, 2019, p. 141-162.

    31 « La Asociación de Vecinos del barrio, que ha sido mi lugar preferido y prioritario de actividad. » Luis Anoro, « Integración vida jesuítica-vida obrera » in Ramiro Pàmpols et L. Anoro (et al.), Curas obreros. Entre la Iglesia y el Reino, Barcelone, Cristianisme i Justicia, 1987, p. 10.

    32 Entretien personnel avec Vicente Rins, Saragosse, 18 février 2019.

    33 Le territoire espagnol est divisé en 17 communautés autonomes dont les parlements sont élus au suffrage universel.

    34 Archivo Municipal de Zaragoza (Archives municipales de Saragosse), PO 42 262, BOPZ (Journal officiel de la province de Saragosse), no 42.

    35 AGA (3) 107.2, 42/09008, « Nota informativa. Escrito al Arzobispo de Zaragoza redactado por un grupo de jesuitas », 26 mai 1969: « Elemento rabiosamente progresista y de ideología marxista. »

    36 Le terme « décrochage » (desenganche ou despegue en espagnol) a été forgé pour expliquer le processus d’éloignement de l’Église espagnole et du franquisme, partant d’une relation d’identification entre les objectifs et les valeurs des deux structures pour aboutir au conflit qui caractérise leur relation à la fin de la dictature. Manuel Ortiz Heras et Damián A. González Madrid (dir.), De la cruzada al desenganche […], op. cit ; Feliciano Montero, « El “despegue” de la Iglesia en el segundo franquismo », Historia del presente, no 16, 2011, p. 153-163.

    Auteur

    • María José Esteban Zuriaga

      Docteure en histoire contemporaine, UMR 7303 TELEMMe, Aix Marseille Université

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    1 Territoire que j’ai étudié dans le cadre de ma thèse de doctorat.

    2 Julián Casanova, La Iglesia de Franco, Madrid, Temas de hoy, 2001.

    3 La Guardia Civil est un corps de police dont le statut est militaire, et qui est en charge de la sécurité en milieu rural.

    4 Damián A. González Madrid et Óscar J. Martín García, « Cristianos conscientes en el mundo rural. El movimiento de curas rurales en la diócesis de Albacete (1965-1977) » in Manuel Ortiz Heras et Damián A. González Madrid (dir.), De la cruzada al desenganche: la Iglesia española entre el Franquismo y la Transición, Madrid, Sílex, 2011, p. 277.

    5 Police politique existant de 1941 à 1978, chargée du renseignement et de la répression des mouvements d’opposition au franquisme.

    6 David Ruiz González (éd.), Historia de Comisiones Obreras (1958-1988), Madrid, Siglo XXI de España, 1994.

    7 Miguel Ángel Zamora et José Miguel Pérez Bernad, Comisiones Obreras: artífices del moderno movimiento sindical aragonés, Saragosse, Fundación Sindicalismo y Cultura de CC.OO Aragón, 2011, p. 22.

    8 Archives générales de l’Administration (Espagne) (AGA) (3) 107.2 42/9007, Direction générale de la Sécurité (DGS), « Homilía en la parroquia de Nuestra señora de la Almudena », Saragosse, 25 mai 1973 : « Criticando al capitalismo y alabando la postura de los obreros con ocasión de los recientes conflictos. »

    9 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, document sans titre de la DGS, Saragosse, 4 juin 1973.

    10 « Pronuncia frecuentes homilías en las que exalta la fecha del 1º de Mayo y las reivindicaciones laborales, aludiendo incluso a la detención y malos tratos a obreros. » Information fournie par Alberto Sabio, extraite des Archives du Gouvernement civil de Saragosse, « Martín Rodríguez Rojo, sacerdote obrero », 15 mai 1974.

    11 Archivo Histórico Provincial de Zaragoza (Archives historiques de la province de Saragosse, désormais AHPZ), fonds du Gouvernement civil de Saragosse (GCZ), A8847, Dossier 4, Direction générale de la Guardia Civil (DGGC), « Nota informativa – Actividades religiosas (Comentarios relacionados con la plática de un sacerdote) », 20 septembre 1971 : « La tierra debe ser para quien la trabaja y no para aquellos que por herencia u otras causas la hayan podido adquirir » ; « Relacionó al pueblo con un General, exponiendo que el General no sirve al pueblo sino el pueblo al General, terminando la plática con estas palabras: “en definitiva que el General chupa del pueblo”. »

    12 AHPZ, fonds GCZ, A8849, Dossier 1, Jefatura Superior de Policía [Direction supérieure de la Police], « Nota informativa », Saragosse, 14 septembre 1974 : « Blas Romero Angulo pronunció una homilía en la que, entre otras cosas, dijo: “que las Autoridades no servían para nada y que deberían ser vigiladas”. “Que los pobres eran unos esclavos de los ricos”. “Que por qué habían de estar en primera fila los que iban bien vestidos y en la calle los que iban mal”. Esta última frase parecía aludir a las Autoridades locales, que como de costumbre ocupaban la primera fila de bancos de la iglesia. »

    13 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, DGS, « Misa celebrada por el sacerdote obrero D. Félix Cardiel Mateo », Saragosse, 17 septembre 1973 : « Tomando como punto de partida los pasajes del Evangelio del día, hizo comentarios sobre los que significa el Barrio en las Ciudades, definiéndolo como el lugar donde se aloja el sector pobre, en contraposición con las zonas residenciales destinadas a los ricos. Estos comentarios los hizo en un tono moderado, sin extralimitaciones. »

    14 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, « Homilía en la localidad de Leciñena », 31 décembre 1973 : « Aunque nosotros no estamos muy de acuerdo con la política del gobierno, un crimen siempre es un crimen y hay que condenarlo. »

    15 AHPZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Porfirio Pascual Valero », 10 septembre 1974 : « En la homilía no pronunció ninguna frase laudatoria para el Presidente del Gobierno ni condenatoria para el atentado de que fue objeto. »

    16 « Todos los hombres deben tener libertad de expresión, tanto los blancos como los azules, tanto los que viven en España como los que viven en Rusia, porque este es un derecho natural del hombre. »

    17 AHPZ, fonds GCZ, A8849, dossier 1, DGGC, « Antecedentes de Blas Romero Angulo », 24 septembre 1974.

    18 AHPZ, fonds GCZ, A8847, dossier 4, DGGC, « Actividades religiosas (Homilía pronunciada por el cura párroco de Tabuenca (Zaragoza) », Saragosse, 24 février 1972 : « Son muchos los feligreses que no asisten ya a los actos religiosos, por las críticas que hace, no solo de tendencia difamatoria para el Régimen, sino también tachando al vecindario de “mentecato”. »

    19 Javier Cervera Gil et Ernesto Villar Cirujano, « Espías y “curas rojos” en el final del Franquismo », Comunicación y hombre: revista interdisciplinar de ciencias de la comunicación y humanidades, 10, 2014, p. 161.

    20AHPZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Wirberto Delso Díez », 10 septembre 1974.

    21 Archivo de la Embajada de España cerca de la Santa Sede (Archives de l’ambassade d’Espagne auprès du Saint-Siège, désormais AEESS) R237 bis, « Carta del Arzobispo de Zaragoza al Rvdo. Sr. D. Wirberto Delso Díez », Saragosse, 14/6/1977 : « En vista de los informes que, por diversos y autorizados conductos, han llegado a este Arzobispado acerca de la situación religiosa y moral de la feligresía de la Parroquia de Fabara. » Cité par Pablo Martín de Santa Olalla, « El clero contestatario a finales del franquismo. El “caso Fabara” », Hispania sacra, vol. 58, no 117, 2006, p. 227.

    22 P. Martín de Santa Olalla, « El clero contestatario […] », op. cit., p. 227.

    23 Vicente Cárcel Ortí, « La cárcel “concordatoria” de Zamora y el “caso Añoveros” », Revista española de derecho canónico, vol. 54, no 142, 1997, p. 37-93.

    24 AHPZ, fonds GCZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Francisco Javier Marcellán Mantecón », Saragosse, 9 septembre 1974, p. 2.

    25 AGA (3) 107.2 42/9007, 2, DGS, « Sanción al sacerdote D. Porfirio Pascual Valero », Saragosse, 9 janvier 1974 : « La actitud demagógica y tendenciosa adoptada […] contra el sistema político español. »

    26 Juan Antonio Delgado de La Rosa, Francisco García Salve. Preso político, cura obrero y sindicalista de CCOO, Madrid, Ediciones Endymion, 2014.

    27 AHPZ, fonds GCZ, A8847, dossier 3, Jefatura Superior de Policía, « Nota informativa. Félix Cardiel Mateo », Saragosse, 12 septembre 1974, p. 1.

    28 Fernando Baeta, « La amnistía laboral, un camelo: las listas negras existen », Andalán, no 137, 28 octobre au 2 novembre 1977, quatrième page de couverture.

    29 Feliciano Montero, La Acción Católica y el franquismo. Auge y crisis de la Acción Católica especializada, Madrid, UNED, 2000.

    30 Anthony Favier, « La révision de vie. Une pratique religieuse méconnue au cœur du catholicisme français », Archives de sciences sociales des religions, vol. 186, no 2, 2019, p. 141-162.

    31 « La Asociación de Vecinos del barrio, que ha sido mi lugar preferido y prioritario de actividad. » Luis Anoro, « Integración vida jesuítica-vida obrera » in Ramiro Pàmpols et L. Anoro (et al.), Curas obreros. Entre la Iglesia y el Reino, Barcelone, Cristianisme i Justicia, 1987, p. 10.

    32 Entretien personnel avec Vicente Rins, Saragosse, 18 février 2019.

    33 Le territoire espagnol est divisé en 17 communautés autonomes dont les parlements sont élus au suffrage universel.

    34 Archivo Municipal de Zaragoza (Archives municipales de Saragosse), PO 42 262, BOPZ (Journal officiel de la province de Saragosse), no 42.

    35 AGA (3) 107.2, 42/09008, « Nota informativa. Escrito al Arzobispo de Zaragoza redactado por un grupo de jesuitas », 26 mai 1969: « Elemento rabiosamente progresista y de ideología marxista. »

    36 Le terme « décrochage » (desenganche ou despegue en espagnol) a été forgé pour expliquer le processus d’éloignement de l’Église espagnole et du franquisme, partant d’une relation d’identification entre les objectifs et les valeurs des deux structures pour aboutir au conflit qui caractérise leur relation à la fin de la dictature. Manuel Ortiz Heras et Damián A. González Madrid (dir.), De la cruzada al desenganche […], op. cit ; Feliciano Montero, « El “despegue” de la Iglesia en el segundo franquismo », Historia del presente, no 16, 2011, p. 153-163.

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    Esteban Zuriaga, M. J. (2022). Entre prédication religieuse, critique sociale et engagement politique : le clergé progressiste à la fin de la dictature franquiste en Espagne. In V. Flauraud & L. Viallet (éds.), De la parole du prédicateur au discours politique (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i2o
    Esteban Zuriaga, María José. « Entre prédication religieuse, critique sociale et engagement politique : le clergé progressiste à la fin de la dictature franquiste en Espagne ». In De la parole du prédicateur au discours politique, édité par Vincent Flauraud et Ludovic Viallet. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022. https://doi.org/10.4000/13i2o.
    Esteban Zuriaga, María José. « Entre prédication religieuse, critique sociale et engagement politique : le clergé progressiste à la fin de la dictature franquiste en Espagne ». De la parole du prédicateur au discours politique, édité par Vincent Flauraud et Ludovic Viallet, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, https://doi.org/10.4000/13i2o.

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    Flauraud, V., & Viallet, L. (éds.). (2022). De la parole du prédicateur au discours politique (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i4j
    Flauraud, Vincent, et Ludovic Viallet, éd. De la parole du prédicateur au discours politique. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022. https://doi.org/10.4000/13i4j.
    Flauraud, Vincent, et Ludovic Viallet, éditeurs. De la parole du prédicateur au discours politique. Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, https://doi.org/10.4000/13i4j.
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