• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15463 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15463 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires Blaise-Pascal
  • ›
  • Histoires croisées
  • ›
  • Pour une histoire de la restauration mon...
  • ›
  • Partie 2. Quêtes anciennes et temps neuf...
  • ›
  • Nouvelles questions sur les restauration...
  • Presses universitaires Blaise-Pascal
  • Presses universitaires Blaise-Pascal
    Presses universitaires Blaise-Pascal
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Des cas emblématiques Un Moyen Âge recréé à l’usage des nations du xixe siècle Les rôles disparates des restaurations : réparation après les souffrances, geste de pouvoir, image attachée à un souverain, propagande nationaliste Restaurations, marquage des conquêtes ou des nouveaux régimes, festivités officielles, mises en scène urbaines du style gothique Un système politique de réparations, de compensations et de mises en valeur Temps politique versus qualité du geste restaurateur : Milan et Saint-Ouen de Rouen La cathédrale de Cologne : les enseignements d’une restauration-recréation respectueuse du temps long Mémoire et iconographie des grands hommes : des continuités forcées Les pièges de la continuité avec le Moyen Âge : la tentation du mensonge et de la simplification Notes de bas de page Auteur

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Nouvelles questions sur les restaurations les plus spectaculaires du long xixe siècle en Europe

    Fabienne Chevallier

    p. 187-204

    Texte intégral Des cas emblématiques Un Moyen Âge recréé à l’usage des nations du xixe siècle Les rôles disparates des restaurations : réparation après les souffrances, geste de pouvoir, image attachée à un souverain, propagande nationaliste Restaurations, marquage des conquêtes ou des nouveaux régimes, festivités officielles, mises en scène urbaines du style gothique Un système politique de réparations, de compensations et de mises en valeur Temps politique versus qualité du geste restaurateur : Milan et Saint-Ouen de Rouen La cathédrale de Cologne : les enseignements d’une restauration-recréation respectueuse du temps long Mémoire et iconographie des grands hommes : des continuités forcées Les pièges de la continuité avec le Moyen Âge : la tentation du mensonge et de la simplification Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Pendant le long xixe siècle, certains chantiers de monuments prennent une allure spectaculaire, par leur échelle et aussi parce qu’il s’agit d’édifices en ruines, sévèrement endommagés ou qui, pour des raisons tenant aux turbulences de l’histoire, n’ont pas pu être achevés. Dans ces travaux de réparation, de transformation et d’achèvement, les processus d’invention du passé et de la tradition mis au jour par Eric Hobsbawm202 sont exacerbés. On se propose ici d’en identifier plus précisément les coulisses, tant l’idée de nation, amplement utilisée à l’époque par les gouvernants, recouvre de multiples intentions. Au-delà, cette étude se propose de lancer des pistes méthodologiques pour interroger la qualité de la relation entretenue avec le passé par ces mémoires matérielles, qualité qui se répercute dans le temps présent de la restauration.

    Des cas emblématiques

    2Plusieurs cas emblématiques sont dégagés ici. Il s’agit d’édifices religieux et de châteaux, donc des programmes liés aux mondes du sacré et du pouvoir203. Ils sont dans des états dégradés, et ont donc besoin de réparations. Mais des transformations radicales sont permises.

    3Ces chantiers se sont déroulés en Prusse, puis dans l’Allemagne unifiée à partir de 1870 (cathédrale de Cologne, chantier commencé en 1825, qui s’achève en 1880 ; château du Haut-Koenigsburg, restitué entre 1900 et 1908) ; en France (église Saint-Ouen de Rouen, dont la façade occidentale est achevée entre 1845 et 1852 ; château de Pierrefonds, dont la restauration et la recréation se déroulent entre 1857 et 1885) ; à Milan (façade de la cathédrale ou Duomo achevée en 1813 sous domination de l’Empire français) ; dans l’Empire ottoman qui intègre les influences européennes pour se moderniser (l’église Sainte-Sophie à Istanbul, convertie en mosquée depuis 1453 sous le nom de Aya Sofya, restaurée entre 1847 et 1849 par des architectes italiens, les frères Gaspard et Giuseppe Fossati), à Barcelone (église Santa Creus, façade terminée en 1888), dans le royaume de Hongrie au sein de la double monarchie austro-hongroise (église du roi Mathias à Budapest, restaurée et transformée entre 1874 et 1896), en Suède (cathédrale de Lund de 1868 à 1880, qui inclut la reprise intégrale de la façade principale).

    4Cette sélection n’est pas exhaustive. D’autres cas s’inscrivent dans ce corpus de monuments restaurés spectaculaires : ainsi du château de Marienburg en Prusse204, ou du château de Karlštejn aujourd’hui en République tchèque. Initialement construit au xive siècle, pour servir de résidence impériale et de place forte, ce château a fait l’objet d’une reconstruction historiciste entre 1877 et 1899, ordonnée par l’empereur François-Joseph, et inspirée par Pierrefonds.

    Un Moyen Âge recréé à l’usage des nations du xixe siècle

    5Dans ces chantiers, les restaurateurs du xixe siècle s’attribuent, en accord avec les institutions politiques, et parfois sur leur demande expresse, une mission pour les réparer, les restituer ou les terminer. Ces trois opérations sont alors hybrides. Ils opèrent des choix stylistiques inspirés par un passé archéologique recréé, nimbé dans certains pays de valeurs de cohésion sociale et de justice. Ces valeurs-là, les États du xixe siècle, qui s’approprient une parole sur la nation, les recherchent dans l’espace médiéval – et parfois dans celui de la Renaissance – pour les projeter dans le temps politique présent. Les associations retenues ont encore plus d’impact dans la culture de masse dans les pays où les modèles de l’héritage monumental alimentent la recherche d’un style national dans les bâtiments contemporains. Cette situation est celle de la Prusse et des États allemands pendant la première moitié du xixe siècle, lorsque la recherche archéologique sur les édifices médiévaux nourrit l’architecture du Renouveau gothique. Ce mouvement de fertilisation y est encouragé par Karl Friedrich Schinkel, à travers son œuvre architecturale néo-gothique et ses peintures (Ville médiévale au bord de l’eau, 1813). Il apporte son soutien, dès 1816, au projet d’achever la cathédrale de Cologne. Il prend part aussi, de manière déterminante, à la restauration du Burg Rheinstein en Rhénanie, qui inaugure une politique patrimoniale menée par la dynastie prussienne pour augmenter la présence politique de la Prusse en Rhénanie205. Aux sources de l’engagement patriotique de Schinkel et du mouvement fédérateur qui encourage l’achèvement de la cathédrale de Cologne, les blessures de la nation allemande infligées par l’Empire français sont omniprésentes. La cathédrale devient pendant le chantier de l’achèvement une icône de l’architecture médiévale allemande et de l’identité nationale retrouvée [Fig. 19].

    Fig. 19 : Vue latérale de la cathédrale de Cologne dans son état achevé par Boisserée. Sulpice Boisserée, Histoire et Description de la cathédrale de Cologne (nlle éd.), Munich, Institut de Littérature et des Arts, 1843. Bib. de l’INHA

    © Cl. F. Chevallier.

    Les rôles disparates des restaurations : réparation après les souffrances, geste de pouvoir, image attachée à un souverain, propagande nationaliste

    6Mais par-delà le rôle de réparation morale et psychique apportée aux souffrances patriotiques, rôle initiateur tenu par la restauration de la cathédrale de Cologne et bien identifié par l’historiographie, quels enjeux concrets se dissimulent derrière la nébuleuse « nationale » accolée aux restaurations les plus spectaculaires du xixe siècle, dont la liste qu’on vient de donner fait partie ? Observons d’abord dans deux de ces cas un geste de pouvoir des plus traditionnels. C’est un prince régnant ayant le goût d’un monument en ruine, voulant le voir réhabilité pour y séjourner, mais aussi pour y déployer un décorum officiel et diplomatique susceptible d’être diffusé et de servir son prestige, choisissant lui-même l’architecte qu’il juge apte à réaliser ce rêve. Ce processus happe le monument dans une destinée officielle. Ce profil correspond à l’empereur Napoléon III, lorsqu’il confie la restauration et la recréation de Pierrefonds à Viollet-le-Duc en 1857, entreprise qui s’achèvera après la mort de ce dernier, en 1885. Dans ce projet, les considérations privées comptent, à côté du désir de prestige : face aux vicissitudes du couple impérial, la conception commune du projet est un réconfort sentimental. Pour autant, l’usage de Pierrefonds pour les réceptions officielles et au-delà, pour nourrir l’image du régime, est un objectif politique poursuivi, la grande salle d’armes recréée par Viollet-le-Duc étant le pivot de cette mise en scène mondaine. Le profil du prince inventeur d’un monument correspond aussi, dans une veine nationaliste, à l’empereur Guillaume II Hohenzollern. Nostalgique de la féodalité allemande, il décide de relever le château du Haut-Koenigsburg, en ruines, et confie ce projet à Bodo Ebhardt, en 1900. Napoléon III ne dispose pas de la longévité politique nécessaire pour voir le chantier de Pierrefonds se terminer ; Guillaume II, lui, inaugure le Haut-Koenigsburg en grande pompe le 13 mai 1908, sur fond de politique étrangère belliqueuse.

    Restaurations, marquage des conquêtes ou des nouveaux régimes, festivités officielles, mises en scène urbaines du style gothique

    7L’inauguration et les solennités sont toujours des moments d’exaltation de la nation, mais le couronnement d’un souverain porte la ferveur nationale à un degré encore supérieur. La cathédrale de Milan et l’église du roi Mathias à Budapest sont deux monuments dont les projets d’achèvement (à Milan) et de restauration-recréation (à Budapest) surgissent en lien direct avec un couronnement réussi et médiatisé, qui sert la propagande d’une transformation profonde du statut politique d’un peuple, pour faire accepter la domination étrangère à Milan, pour se réjouir de la reconnaissance de l’État hongrois à Budapest. Ces événements, c’est le couronnement de Napoléon comme roi d’Italie, solennité organisée à la cathédrale de Milan le 26 mai 1805, suivie d’événements organisés dans toute la ville (y compris à la Scala) ; c’est celui de François-Joseph et d’Élisabeth comme roi et reine de Hongrie à l’église du roi Mathias de Budapest, le 8 juin 1867, cérémonie au cours de laquelle la messe du Couronnement de Ferenc Liszt est jouée pour la première fois. À Milan, Napoléon souhaite éclipser ses faits de conquête et d’assujettissement, pour créer une image de prince inscrit dans la lignée de Jean Galéas Visconti (1351-1452), qui avait fait entreprendre la construction de la cathédrale. Pour le corps social, la mémoire de Visconti, qui devient le premier duc de Milan en 1395, est associée dans la longue durée à la fierté communale. Napoléon reprend à son compte, dans une filiation qu’il impose, en tant que nouveau roi d’Italie, l’achèvement de la façade et les réparations nécessaires sur le reste de l’édifice, travaux menés à bien en 1813 par Charles Amati. À Budapest, les fastes du couronnement, associés à la fierté attachée à la création de l’État hongrois au sein de la double monarchie austro-hongroise, convainquent François-Joseph de faire redonner à l’église du roi Mathias sa gloire passée. La « restauration » de l’édifice, malmené au cours des siècles, notamment pendant l’occupation ottomane où il a été transformé, du jour au lendemain, en mosquée (en 1541), ce qui est un souvenir traumatique, est confiée à Frigyes Schulek, un admirateur de Viollet-le-Duc. Dans certaines parties de l’édifice, il a une démarche archéologique, mais il y assemble une œuvre de pure création – notamment les chapelles latérales, et la décoration qui exalte les rois, les saints et les légendes hongroises [Fig. 20].

    Fig. 20 : Église du roi Mathias, Budapest. Décor mural par Károly Lotz (1896), les armes du roi Mathias

    © Cl. F. Chevallier.

    Un système politique de réparations, de compensations et de mises en valeur

    8Toutes les restaurations analysées ici entrent en percussion avec des temporalités politiques et médiatiques. L’achèvement de la façade principale de la cathédrale Santa-Creus à Barcelone n’échappe pas à cette règle. Elle est décidée avec l’intention explicite que le monument, après ce chantier, contribue à la mise en scène urbaine organisée pour l’Exposition universelle de 1888, avec une expression identitaire forte, celle du style gothique catalan, aux côtés des bâtiments nouveaux construits dans le parc de la Citadelle et des aménagements modernes faits dans la ville.

    9Une des fonctions prises en charge par ces « restaurations » est d’organiser dans l’espace public des mémoires identitaires, en redonnant vie à des formes associées à une communauté qui souffre d’une perte d’influence, ou qui se voit allouer une réparation symbolique. La restauration de Sainte-Sophie à Istanbul, très mal entretenue depuis plusieurs siècles, et dont l’élément déclencheur est un tremblement de terre, est aussi un contrepoids apporté à la politique des Tanzimat lancée par Abdülmecid Ier. Cette politique tente de contrer la fragilisation de l’Empire ottoman. Elle est tournée vers des valeurs occidentales, ce qui se traduit dans l’architecture par une appropriation de modèles européens. Les frères Fossati consolident la coupole et les voûtes, et révisent aussi des éléments du décor intérieur dans un sens ottoman. Ils publient ensuite une série de lithographies qui font la publicité du monument, amorçant ainsi un regain d’intérêt pour l’architecture byzantine et pour l’architecture ottomane, qui s’affirme dans l’empire et en Europe à partir des années 1860206. Or, cet intérêt n’émerge pas par hasard ; il s’inscrit dans l’usage d’une mémoire collective qui donne des gages aux traditionalistes de l’empire, dans un contexte où ces derniers se sentent dépossédés de leur identité par la politique des Tanzimat207.

    10Le processus suivi pour achever l’église Saint-Ouen à Rouen, dans la France de la monarchie de Juillet, appartient à un corpus de « restaurations » représentatives de l’appétence démontrée par les systèmes du xixe siècle à allouer une réparation symbolique à une communauté qui estime avoir été malmenée par l’histoire récente (la Révolution), en l’occurrence les catholiques. La loi du 22 juin 1845 qui ouvre un budget hors norme (1,318 millions de francs) pour le chantier de Saint-Ouen208, répond aux désirs d’un mouvement catholique porté, à la Chambre des Pairs, par le comte Charles de Montalembert, admirateur de Chateaubriand et d’Hugo. En quoi consiste cette attente ? C’est une aspiration à une réaction contre la Révolution, qui prend la forme d’une demande de réparation des dommages dont souffrent les églises, attribués exclusivement à la Révolution en omettant les déficits d’entretien et de réparations pendant l’Ancien Régime. Symboliquement, c’est une compensation morale qui s’exprime par la visibilité du monument « restauré » dans l’espace public. Le régime de la monarchie de Juillet a répondu à cette attente par des actes politiques, sans que le système des monuments historiques dans son entier soit assujetti à cette fin. Or, toute réaction comporte une part émotionnelle et, du même coup, des appréciations ou des actes excessifs. C’est bien ainsi qu’on peut analyser le chantier de Saint-Ouen de Rouen. Un observateur critique de l’époque, le magistrat et archéologue Alfred Ramé, a résumé l’état d’esprit qui a amené au vote de la loi209 : le caractère général des alarmes exprimées sur l’état des cathédrales, toutes considérées en état de « ruine imminente » sans que des études archéologiques nuancent la cartographie nationale ; la propension affichée par Montalembert à faire de la restauration des monuments gothiques une cause catholique exclusive, privant cette dernière d’une capacité rassembleuse au-delà des clivages du passé ; la mobilisation devant la Chambre des députés, comme rapporteur de la loi, de Ludovic Vitet, homme éloquent, connaisseur du système tout neuf des monuments historiques pour en avoir été le premier inspecteur général. Le caractère contestable du projet au regard de principes de restauration déjà admis à l’époque, les critiques exprimées par l’historien d’art Ferdinand de Lasteyrie, le député Odilon Barrot, l’archéologue Napoléon Didron, ne peuvent renverser le mouvement de fond ainsi impulsé, dans un contexte où la fierté nationale est piquée puisque les Allemands se sont lancés dans le chantier d’achèvement de la cathédrale de Cologne210.

    Temps politique versus qualité du geste restaurateur : Milan et Saint-Ouen de Rouen

    11Comment se déroulent précisément les processus d’invention du passé et de la tradition mis au jour par Eric Hobsbawm ? Les contextes des restaurations apportent des nuances à cette historiographie. Le temps politique et bureaucratique impose sa dure règle dans les chantiers de l’achèvement des façades principales de la cathédrale de Milan et de l’église Saint-Ouen de Rouen. À Milan, la suspension des travaux de réalisation d’une des variantes dessinées par Pellegrino Pellegrini au xvie siècle à la demande de l’archevêque Charles Borromée, repris par la suite par plusieurs architectes, a laissé pendant depuis cette époque l’achèvement du monument211. Lorsque cette étape est ordonnée en 1805 par l’administration impériale, la façade comporte cinq portes et quatre fenêtres, en style dit romain, c’est-à-dire classique, héritées du projet de Pellegrini et modifiées par Francesco Richino et Charles Buzzi au xviie siècle. Depuis, la question lancinante est d’opter entre une synthèse entre le style romain et le style gothique, introduit pour achever la façade, ce qui permettrait de conserver l’apport de Pellegrini, ou de détruire cet apport pour construire une façade intégralement gothique. Le temps politique néantise la question parce qu’il intègre une contrainte financière, très forte : c’est cette dernière qui dicte l’arbitrage, en faveur de la combinaison du style romain et du style gothique [Fig. 21]. Ferdinand Artaria note, dans sa monographie consacrée à l’édifice, ce changement complet de paradigme, entre le temps impérial où le meilleur dessin est celui qui entre dans la contrainte financière, et le temps de Charles Borromée où le concours lancé avait pour but d’obtenir le meilleur dessin possible212. La fabrique tente de persuader l’administration impériale de ne conserver de la façade de Pellegrini que les portes, pour pouvoir placer au-dessus d’elle des fenêtres gothiques, mais c’est en vain, et l’architecte, Amati, intègre la contrainte dans l’ordonnance de la façade, insatisfaisante à ses yeux.

    Fig. 21 : Façade de la cathédrale de Milan (état actuel). Détails classiques et gâbles gothiques

    © Cl. F. Chevallier.

    12On trouve aussi dans le chantier de Saint-Ouen de Rouen, étudié par Jean-Michel Leniaud213, les effets d’une temporalité politique et administrative scandée par les réunions du système parisien des Bâtiments civils et de la Commission des Monuments historiques, qui donnent leurs arbitrages à des moments critiques et finissent par dicter l’esthétique d’un nouveau style gothique appliqué à un monument médiéval. Cette opportunité est ouverte par le fait que la façade occidentale de l’édifice est restée inachevée après les travaux menés par le cardinal Innocent Cibo, de 1516 à 1545 : le mur pignon est terminé, doté d’une rose flamboyante ; le porche a une porte surmontée d’un tympan ; les souches de deux tours sont disposées de biais par rapport à l’axe longitudinal de l’édifice, ce qui est une composition très originale, mais elles ne sont construites que sur un tiers de leur hauteur. Une porte latérale est percée dans une face de chacune des tours. Un dessin d’Alexis Drouin montre l’état de la façade occidentale avant son achèvement. Sur ce dessin, les portes latérales sont murées et les tympans des trois portes sont ajourés par des vitraux. La composition originale des tours et du porche est saisissante.

    13Le budget important qui est voté par les deux Chambres – donc avec une forte visibilité – va de pair avec une centralisation du système des restaurations qui est en train de se faire, et impose un chantier efficace, confié à Henri Grégoire. La situation est inverse de celle de la cathédrale de Cologne, où les décisions d’achèvement sont parties du terreau local, comme on l’explique plus loin. Alors qu’à Saint-Ouen, les strates du bâti gothique, plusieurs fois ralenties et interrompues, notamment pendant la guerre de Cent Ans, vont du xive au xvie siècle, le rythme et l’état d’esprit imposés par le temps politique et administratif sont incompatibles avec le temps de la recherche archéologique et de la tempérance. Grégoire commence à travailler sur l’édifice à partir de 1837. Ses premiers projets font preuve de retenue, mais la pression du système institutionnel naissant des restaurations l’oblige bientôt à adopter un geste restaurateur radical qui crée une architecture gothique flamboyante spectaculaire. Une maquette en carton-pâte conservée au musée départemental des Antiquités de la Seine-Maritime, probablement réalisée vers 1840 sur les conseils de Grégoire, montre ainsi un projet d’achèvement minimaliste, dans lequel sont conservées les souches des tours datant du xvie siècle214. Par la suite, après des hésitations, Grégoire s’achemine vers la création de deux tours, et élabore un projet où la porte centrale de l’édifice est flanquée de deux portes latérales qui suivent un axe longitudinal, ce qui exige de détruire le bâti ancien. Cette nouvelle composition est adoptée sous l’impulsion de la Commission des Monuments historiques et de Prosper Mérimée lui-même, qui imposent une « façade harmonique215 ». Le projet s’inspire d’une planche du livre de Dom Pommeraye, un dessin du xviie siècle non attribué, montrant un projet d’achèvement de la façade principale datant de l’époque du cardinal Cibo (mais cette origine n’est pas attestée), avec un porche à trois portes surmontés de gâbles et deux tours relativement basses, parallèles à la façade [Fig. 22]. Il n’est pas niable que les principes fondamentaux de l’archéologie naissante sont foulés aux pieds, la restauration détruisant ce qui restait de la façade existante. L’accent est mis sur l’élaboration d’une œuvre nouvelle, un grand portail gothique flamboyant mis au goût du xixe siècle. En concluant son étude, Leniaud laisse ouverte l’appréciation du caractère de chef-d’œuvre éventuel, que manifesterait l’achèvement de Saint-Ouen. Ce faisant, il omet une discussion documentée, qui est menée à bien dans la monographie de Ramé pourtant citée par son étude. Trois critiques majeures y sont mises en avant, qui intéressent les proportions, la composition, et la capacité à s’harmoniser dans une création possédant plusieurs strates bâties, dont les langages se succèdent entre le chœur et la nef. Les nouvelles proportions données au bâtiment ne respectent ni le bâti restant, qui est détruit par Grégoire, ni le projet poursuivi au xvie siècle par le cardinal Cibo. L’architecte restaurateur a créé une nouvelle composition de la façade ; le déploiement en largeur de l’édifice est insuffisant en regard des proportions en longueur de la nef ; les tours de la façade sont rebâties sur des bases octogones, alors qu’elles étaient carrées, et leur orientation ne correspond pas au projet d’origine, dans lequel elles sont disposées en biais, et insérées dans la nef [Fig. 23] : ce trait génial de la composition authentique donnait à l’édifice une tout autre présence dans l’espace. Enfin, le langage gothique du portail manque de subtilité ; le style flamboyant employé est outrancier, quand on tente de l’apprécier dans la succession harmonieuse des styles présents à l’intérieur de l’édifice, où le chœur du xive siècle est considéré comme un chef-d’œuvre.

    Fig. 22 : Fac-similé d’un dessin déposé à la Bibliothèque de Rouen, montrant un projet d’achèvement de la cathédrale Saint-Ouen de Rouen, dans Alfred Ramé, L’Art et l’Archéologie au xixe siècle. Achèvement de Saint-Ouen de Rouen, Paris, Librairie archéologique Victor Didron, 1851. Bib. de l’INHA

    © Cl. F. Chevallier.

    Fig. 23 : Plan du portail, des bases des tours et du narthex de la cathédrale Saint-Ouen de Rouen avant la destruction de la façade. Alfred Ramé, L’Art et l’Archéologie au xixe siècle […]. Bib. INHA

    © Cl. F. Chevallier.

    14La critique raisonnée des nouvelles proportions et de l’ordonnancement issu de l’achèvement est une réalité commune aux deux cas de Milan et de Rouen. À Milan, les fenêtres gothiques sont peu élancées. À cette question est liée, dans les propos d’Artaria comme dans ceux de Ramé, celle de la liberté de l’architecte, inexorablement soumis à Milan mais aussi à Rouen à une bureaucratie, à un budget normé, à quoi s’ajoute à Rouen la pression de l’opinion publique locale. Contrairement aux thèses implicites de l’historiographie, il apparaît que la question de la bureaucratie ne peut pas, lorsqu’on tente d’évaluer la qualité de la relation entretenue par ces « restaurations » avec le passé, être balayée de la main. Il s’agit bien là d’un nouveau paradigme qui pèse sur le temps archéologique et celui de la création.

    La cathédrale de Cologne : les enseignements d’une restauration-recréation respectueuse du temps long

    15Le cas du chantier de la cathédrale de Cologne confirme par des caractéristiques inverses le bien-fondé de la question et des premières réponses données ici. Le contexte y est différent de ceux de Milan et de Rouen, parce que c’est l’engagement de longue haleine de Sulpiz Boisserée dans les recherches archéologiques sur l’architecture médiévale, dès le début du siècle, qui entraîne dans son sillage la décision d’achever la cathédrale. L’impulsion du chantier est donnée au niveau local, sans brûler les étapes : on attend le rétablissement d’un archevêché à Cologne, décision prise en 1825, et l’installation de l’archevêque. La conduite donnée au chantier va alors articuler avec tempérance l’instauration d’une taxe établie localement au profit de la cathédrale, et l’échelonnement des travaux à mener, en commençant par les couvertures de l’édifice, en poursuivant par des réparations qui analysent en profondeur la solidité et l’état sanitaire du bâti, et en achevant le chantier par le relèvement de la façade. Plusieurs faits saillants rapportés par la monographie de Boisserée doivent être relevés pour illustrer une relation respectueuse entretenue avec le passé, qualité de relation qui permet aussi de faire revivre la tradition216. D’abord, c’est l’attention donnée aux matériaux, à l’étude géologique et aux qualités des pierres d’origine, l’une des carrières dont elles proviennent (les Sept-Montagnes) étant considérée comme un lieu de mémoire. Cette connaissance intime des matériaux, de leurs qualités ou de leurs points faibles (comme celui d’un trachyte qui s’égrène facilement), est une assise pour donner aux réparations des atouts constructifs irremplaçables. Autre trait essentiel, la récupération de la tradition des tailleurs de pierres, qui fait partie intégrante de la démarche archéologique de Boisserée, travail patient qui l’amène à rechercher les archives des confréries médiévales. Mais aussi, le recouvrement de cette tradition permet de lui redonner vie dans une temporalité où les techniques modernes font irruption. En plus d’avoir formé de jeunes architectes au style néo-gothique aux côtés d’Ernst Friedrich Zwirner, le chantier de la cathédrale de Cologne a permis la formation d’une école de tailleurs de pierre et d’ouvriers.

    Mémoire et iconographie des grands hommes : des continuités forcées

    16Dans la « restauration » des monuments dont il s’agit ici, il arrivait que le passé soit retraité afin de fournir une fiction narrative propice à souder une communauté nationale. L’église du roi Mathias à Budapest, édifice dont la première construction est estimée par la tradition aux années 1001-1038, qui connut des phases incessantes de reconstruction au cours de son histoire, illustre très bien cette intention politique. Dans ce chantier considérable, Frigyes Schulek a assemblé une démarche archéologique et une recréation d’éléments puisés de manière ciblée dans le style gothique du xive siècle et dans celui du xve siècle, époque où régna le roi Mathias Hunyadi (1457-1490) [Fig. 24]. L’hagiographie associée à la restauration le présente comme un prince éclairé et érudit, et comme un guerrier victorieux. Le roi Mathias condense alors toutes les qualités pour être intronisé dans les « trésors de la mémoire et de la connaissance » du xixe siècle, selon le mot de l’historien allemand Jürgen Osterhammel217. Mais cette mémoire est simplificatrice, et les continuités présentées avec le temps présent sont forcées. La défense organisée par Mathias contre les nombreuses menaces extérieures, la gestion des différends avec les grands voisins de la Hongrie, notamment, sont exaltées en Hongrie au xixe siècle. Pourtant, elles ne présentent plus les mêmes traits. L’officialisation de la double monarchie devrait apaiser les souvenirs des rapports houleux entre Mathias et l’empereur Frédéric III. La menace ottomane est omniprésente à l’époque de Mathias, mais la présence de l’Empire ottoman sur le continent européen est considérablement affaiblie, à partir des années 1820, lorsque ce dernier doit céder du terrain face aux mouvements de libération nationale. Dès les années 1870, la dislocation de l’empire est en gestation, même s’il est toujours présent dans les Balkans.

    Fig. 24 : Église du roi Mathias. Façade latérale montrant la tour Mathias, néo-gothique, et sa flèche flamboyante, entièrement imaginées par Frigyes Schulek

    © Cl. F. Chevallier.

    17Toujours dans l’église du roi Mathias, le sculpteur Ferenc Mikula réalise à la demande de Frigyes Schulek un mausolée néo-médiéval pour accueillir les gisants du roi Béla III (1172-1196) et de sa première épouse. Les tombes de ce couple royal, précédemment inhumé à Székesfehérvàr, furent les seules de la dynastie Árpád à n’avoir pas été profanées par les Turcs. Les corps furent découverts en 1848 pendant des fouilles puis transportés à Budapest. Sous la voûte, un décor s’inspire librement du tympan du portail royal de la cathédrale de Chartres [Fig. 25]. Le rôle de sanctuaire des grands hommes, tenu par les églises les plus prestigieuses, est revitalisé au xixe siècle grâce aux restaurations. L’église du roi Mathias, le mausolée du roi Béla et ses décors sont un baume sur la mémoire des invasions et des profanations commises par l’Empire ottoman, les reléguant à un passé que l’on veut oublier.

    Fig. 25 : Église du roi Mathias, chapelle de la Sainte Trinité, décor librement inspiré du tympan du portail royal de la cathédrale de Chartres (1898)

    © Cl. F. Chevallier.

    Les pièges de la continuité avec le Moyen Âge : la tentation du mensonge et de la simplification

    18Autre exemple de retraitement du passé, la restauration de la cathédrale de Lund en Suède par Helgo Zettervall. Dans ce cas, les choix faits aboutissent à livrer une relation mensongère entre le passé dont l’édifice donne l’image, et le présent. Zettervall fait détruire toutes les modifications, nombreuses, réalisées sur l’édifice depuis le Moyen Âge : les arcs-boutants et les deux tours transformées au xviiie siècle. Il restitue une nouvelle façade d’un style romano-lombard idéalisé, qui veut honorer la place des édifices suédois dans la cartographie de l’histoire de l’architecture médiévale européenne. Or, la gloire passée de ce bâtiment, au Moyen Âge, lui vient des rois du Danemark, à l’époque souverains dans ce territoire. Au début du xiie siècle, le roi Éric Ier obtient du pape de fonder à Lund un archidiocèse non pas seulement danois, mais scandinave, ce qui donne à l’édifice un statut inégalé dans tous les pays nordiques. Les choix restaurateurs de Zettervall recyclaient donc ce lieu de mémoire à la fois danois et scandinave au profit de la Suède du xixe siècle.

    19À Rouen, la monographie d’Henri de la Bunodière sur Saint-Ouen prend pour argent comptant le legs historique que porte l’édifice restauré, considéré comme « un des plus beaux ornements de notre ville […] ». Il poursuit en affirmant qu’il s’agit là d’un « glorieux témoignage de la foi de nos ancêtres, et un monument d’un charme attirant pour les touristes218 ». La restauration a créé un champ pour la glorification d’un passé dont les valeurs ne sont pas nommées.

    20Ces pistes historiographiques invitent à prendre un peu de hauteur en observant, à partir de réalités posées sur l’établi critique de l’historien, la qualité des relations entretenues par les restaurations avec le passé et leur capacité réelle à inspirer le présent. Dans les cas étudiés, on assiste non seulement à des transformations narratives, mais à des simplifications outrancières du passé qui ouvrent la voie à tous les conservatismes. Inscrite dans le monument restauré, la relation entretenue entre les défis des régimes du xixe siècle et les valeurs politiques et sociales médiévales dont on veut alors s’inspirer y est donc, ici, peu subtile. La figure du gouvernant, celle du pouvoir, y est exaltée. En posant ces questions nouvelles, qui requièrent d’explorer au plus près les valeurs politiques et culturelles médiévales pour interroger leur pertinence dans le terreau du xixe siècle, l’étude des monuments historiques pourra être enrichie par un regard critique sur la relation de ce siècle avec le passé.

    Notes de bas de page

    202Éric J. Hobsbawm et Terence Ranger (dir.), L’invention de la tradition, Paris, éd. Amsterdam, 2012.

    203Sainte-Sophie découle de l’appréhension de la notion d’Europe dans Jürgen Osterhammel, La transformation du monde : une histoire globale du xixe siècle, Paris, Nouveau Monde, 2017. On ne traitera pas d’aspects observés par l’historiographie : urbanisme et démolitions ; mise en tourisme ; interventions sur les décors anciens des églises.

    204Jean-François Luneau, « Le château de Marienburg en Prusse », in Bruno Phalip et Jean-François Luneau (dir.), Restaurer au xixe siècle, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021.

    205Bernd Kortländer, « Le Burg comme signe. L’image du Rhin au cours du xixe siècle dans la littérature européenne », in Roland Recht (dir.), Victor Hugo et le débat patrimonial, Paris, Somogy et INP, 2003, p. 197.

    206Charles Newton, Images of the Ottoman Empire, London, Victoria and Albert Museum Publications, 2007, p. 74.

    207A. A. Ersoy, Architecture and the Late Ottoman Historical Imaginary. Reconfiguring the Architectural Past in a Modernizing Empire, Studies in Art Historiography, Farnham, Ashgate, 2015.

    208438 000 francs pour le château de Blois et 420 000 francs pour l’amphithéâtre d’Arles.

    209Alfred Ramé, L’Art et l’Archéologie au xixe siècle. Achèvement de Saint-Ouen de Rouen, Paris, Librairie archéologique Victor Didron, 1851, p. 1-8.

    210Jean-Michel Leniaud, Viollet-le-Duc ou les délires du système, Paris, Mengès, 1994, p. 35 ; « Historicité ou perfectionnisme ? Le débat sur la façade de Saint-Ouen de Rouen », Bulletin archéologique, Paris, 1978, p. 141-144.

    211Ferdinand Artaria, Description de la cathédrale de Milan accompagnée d’observations historiques et critiques sur sa construction et sur les monuments d’art dont elle est enrichie, Milan, éd. F. Artaria, 1823, p. 24-31.

    212Ibid., p. 31.

    213Jean-Michel Leniaud, « Historicité […] », art. cit., p. 144-162.

    214Henri Decaëns, et alii, L’abbaye Saint-Ouen de Rouen, Haute-Normandie, Inventaire général du patrimoine culturel, Région Haute-Normandie, 2014, p. 17.

    215Ibid., p. 28.

    216Sulpice Boisserée, Histoire et Description de la cathédrale de Cologne (Nlle éd.), Munich, Institut de Littérature et des Arts, 1843, p. 13-30.

    217Jürgen Osterhammel, La transformation […], op. cit.

    218Henri de la Bunodière, Notice archéologique et historique sur l’église Saint-Ouen de Rouen, Paris, Ernest Dumont, 1895, n.p. (avant-propos).

    Auteur

    • Fabienne Chevallier

      Historienne de l’Art, HDR, associée au CHEC (EA 1001)

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Un manifeste pour le temps présent

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier (dir.)

    2021

    Restaurer au xixe siècle

    Restaurer au xixe siècle

    Bruno Phalip, Jean-François Luneau et Fabienne Chevallier (dir.)

    2022

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    La concession de nouveaux titres de Castille (1808-1854)

    Arnaud Pierre

    2024

    Les nouveaux territoires diocésains

    Les nouveaux territoires diocésains

    De l’époque médiévale à nos jours

    Vincent Flauraud et Stéphane Gomis (dir.)

    2021

    De la parole du prédicateur au discours politique

    De la parole du prédicateur au discours politique

    Jalons pour une histoire de la critique religieuse du politique (du Moyen Âge à l’époque contemporaine)

    Vincent Flauraud et Ludovic Viallet (dir.)

    2022

    Les mises à l'écart politiques

    Les mises à l'écart politiques

    Des périphéricités paradoxales

    Laurent Lamoine et Julien Bouchet (dir.)

    2022

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Permanences, mutations, hybridité (xviiie-xxie siècles)

    Pauline Beaucé, Sandrine Dubouilh et Cyril Triolaire (dir.)

    2021

    La modernisation de l’Espagne

    La modernisation de l’Espagne

    Entre réformes et conflits (xixe-xxe siècles)

    Jean-Claude Caron et Anne Dubet (dir.)

    2023

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Pratiques de l’écrit dans l’Europe de la fin de l’époque moderne

    Matthieu Magne (dir.)

    2019

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Fortune et réception (1834-2021)

    Laurence Riviale

    2022

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Bernard Dompnier (dir.)

    2020

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Stéphanie Maillot et Julien Zurbach (dir.)

    2021

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Un manifeste pour le temps présent

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier (dir.)

    2021

    Restaurer au xixe siècle

    Restaurer au xixe siècle

    Bruno Phalip, Jean-François Luneau et Fabienne Chevallier (dir.)

    2022

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    La concession de nouveaux titres de Castille (1808-1854)

    Arnaud Pierre

    2024

    Les nouveaux territoires diocésains

    Les nouveaux territoires diocésains

    De l’époque médiévale à nos jours

    Vincent Flauraud et Stéphane Gomis (dir.)

    2021

    De la parole du prédicateur au discours politique

    De la parole du prédicateur au discours politique

    Jalons pour une histoire de la critique religieuse du politique (du Moyen Âge à l’époque contemporaine)

    Vincent Flauraud et Ludovic Viallet (dir.)

    2022

    Les mises à l'écart politiques

    Les mises à l'écart politiques

    Des périphéricités paradoxales

    Laurent Lamoine et Julien Bouchet (dir.)

    2022

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Permanences, mutations, hybridité (xviiie-xxie siècles)

    Pauline Beaucé, Sandrine Dubouilh et Cyril Triolaire (dir.)

    2021

    La modernisation de l’Espagne

    La modernisation de l’Espagne

    Entre réformes et conflits (xixe-xxe siècles)

    Jean-Claude Caron et Anne Dubet (dir.)

    2023

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Pratiques de l’écrit dans l’Europe de la fin de l’époque moderne

    Matthieu Magne (dir.)

    2019

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Fortune et réception (1834-2021)

    Laurence Riviale

    2022

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Bernard Dompnier (dir.)

    2020

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Stéphanie Maillot et Julien Zurbach (dir.)

    2021

    Voir plus de chapitres

    Contribution à une histoire sociale des restaurations pendant le long xixe siècle

    Les noces de la modernité et du désir de tradition

    Fabienne Chevallier

    La création de la Society for the Protection of Ancient Buildings

    Fabienne Chevallier

    Introduction. La modernité dans les chantiers de restauration du début du xixe siècle à 1920

    Sources, pratiques et théories dans l’environnement européen

    Fabienne Chevallier

    De la Renaissance à 1830

    Des transformations de la tradition humaniste aux restaurations modernes

    Fabienne Chevallier

    Les interventions sur l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris du Moyen Âge à 1830

    Fabienne Chevallier

    Les interventions sur l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris de 1830 à 1857 : une restauration ou une « capitulation impérieuse » ?

    Fabienne Chevallier

    Sensibilités monumentales de la fin du xviiie siècle au début du xxe siècle

    Entre refuge existentiel et renouvellement des traditions politique et chrétienne

    Fabienne Chevallier

    Dégradations et ruines, miroirs de la condition humaine dans un monde bâti

    Fabienne Chevallier

    Introduction de la première partie

    Fabienne Chevallier

    Introduction générale

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier

    Conclusion

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier

    Introduction. Restaurer ou conserver de manière raisonnée

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier

    Voir plus de chapitres
    1 / 12

    Contribution à une histoire sociale des restaurations pendant le long xixe siècle

    Les noces de la modernité et du désir de tradition

    Fabienne Chevallier

    La création de la Society for the Protection of Ancient Buildings

    Fabienne Chevallier

    Introduction. La modernité dans les chantiers de restauration du début du xixe siècle à 1920

    Sources, pratiques et théories dans l’environnement européen

    Fabienne Chevallier

    De la Renaissance à 1830

    Des transformations de la tradition humaniste aux restaurations modernes

    Fabienne Chevallier

    Les interventions sur l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris du Moyen Âge à 1830

    Fabienne Chevallier

    Les interventions sur l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris de 1830 à 1857 : une restauration ou une « capitulation impérieuse » ?

    Fabienne Chevallier

    Sensibilités monumentales de la fin du xviiie siècle au début du xxe siècle

    Entre refuge existentiel et renouvellement des traditions politique et chrétienne

    Fabienne Chevallier

    Dégradations et ruines, miroirs de la condition humaine dans un monde bâti

    Fabienne Chevallier

    Introduction de la première partie

    Fabienne Chevallier

    Introduction générale

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier

    Conclusion

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier

    Introduction. Restaurer ou conserver de manière raisonnée

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr

    202Éric J. Hobsbawm et Terence Ranger (dir.), L’invention de la tradition, Paris, éd. Amsterdam, 2012.

    203Sainte-Sophie découle de l’appréhension de la notion d’Europe dans Jürgen Osterhammel, La transformation du monde : une histoire globale du xixe siècle, Paris, Nouveau Monde, 2017. On ne traitera pas d’aspects observés par l’historiographie : urbanisme et démolitions ; mise en tourisme ; interventions sur les décors anciens des églises.

    204Jean-François Luneau, « Le château de Marienburg en Prusse », in Bruno Phalip et Jean-François Luneau (dir.), Restaurer au xixe siècle, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021.

    205Bernd Kortländer, « Le Burg comme signe. L’image du Rhin au cours du xixe siècle dans la littérature européenne », in Roland Recht (dir.), Victor Hugo et le débat patrimonial, Paris, Somogy et INP, 2003, p. 197.

    206Charles Newton, Images of the Ottoman Empire, London, Victoria and Albert Museum Publications, 2007, p. 74.

    207A. A. Ersoy, Architecture and the Late Ottoman Historical Imaginary. Reconfiguring the Architectural Past in a Modernizing Empire, Studies in Art Historiography, Farnham, Ashgate, 2015.

    208438 000 francs pour le château de Blois et 420 000 francs pour l’amphithéâtre d’Arles.

    209Alfred Ramé, L’Art et l’Archéologie au xixe siècle. Achèvement de Saint-Ouen de Rouen, Paris, Librairie archéologique Victor Didron, 1851, p. 1-8.

    210Jean-Michel Leniaud, Viollet-le-Duc ou les délires du système, Paris, Mengès, 1994, p. 35 ; « Historicité ou perfectionnisme ? Le débat sur la façade de Saint-Ouen de Rouen », Bulletin archéologique, Paris, 1978, p. 141-144.

    211Ferdinand Artaria, Description de la cathédrale de Milan accompagnée d’observations historiques et critiques sur sa construction et sur les monuments d’art dont elle est enrichie, Milan, éd. F. Artaria, 1823, p. 24-31.

    212Ibid., p. 31.

    213Jean-Michel Leniaud, « Historicité […] », art. cit., p. 144-162.

    214Henri Decaëns, et alii, L’abbaye Saint-Ouen de Rouen, Haute-Normandie, Inventaire général du patrimoine culturel, Région Haute-Normandie, 2014, p. 17.

    215Ibid., p. 28.

    216Sulpice Boisserée, Histoire et Description de la cathédrale de Cologne (Nlle éd.), Munich, Institut de Littérature et des Arts, 1843, p. 13-30.

    217Jürgen Osterhammel, La transformation […], op. cit.

    218Henri de la Bunodière, Notice archéologique et historique sur l’église Saint-Ouen de Rouen, Paris, Ernest Dumont, 1895, n.p. (avant-propos).

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    X Facebook Email

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Chevallier, F. (2021). Nouvelles questions sur les restaurations les plus spectaculaires du long xixe siècle en Europe. In B. Phalip & F. Chevallier (éds.), Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle) (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i5p
    Chevallier, Fabienne. « Nouvelles questions sur les restaurations les plus spectaculaires du long xixe siècle en Europe ». In Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle), édité par Bruno Phalip et Fabienne Chevallier. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021. https://doi.org/10.4000/13i5p.
    Chevallier, Fabienne. « Nouvelles questions sur les restaurations les plus spectaculaires du long xixe siècle en Europe ». Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle), édité par Bruno Phalip et Fabienne Chevallier, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021, https://doi.org/10.4000/13i5p.

    Référence numérique du livre

    Format

    Phalip, B., & Chevallier, F. (éds.). (2021). Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle) (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13hyx
    Phalip, Bruno, et Fabienne Chevallier, éd. Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle). Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021. https://doi.org/10.4000/13hyx.
    Phalip, Bruno, et Fabienne Chevallier, éditeurs. Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle). Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021, https://doi.org/10.4000/13hyx.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires Blaise-Pascal

    Presses universitaires Blaise-Pascal

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • LinkedIn
    • Instagram
    • X
    • Flux RSS

    URL : http://pubp.univ-bpclermont.fr

    Email : publi.pubp@uca.fr

    Adresse :

    Maison des sciences de l'homme

    4 rue Ledru

    TSA 70402

    63001

    Clermont-Ferrand

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement