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  • De la Renaissance à 1830
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    Plan détaillé Texte intégral Les moments fondateurs des restaurations pendant l’époque moderne Du xvie siècle aux années 1780 : la restauration dans l’héritage de la pensée des humanistes Des années 1780 à 1830 : l’accélération et la naissance des restaurations modernes Notes de bas de page Auteur

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    De la Renaissance à 1830

    Des transformations de la tradition humaniste aux restaurations modernes

    Fabienne Chevallier

    p. 113-125

    Texte intégral Les moments fondateurs des restaurations pendant l’époque moderne Le moment nîmois, 1533 : le vœu de François Ier pour l’amphithéâtre dans le contexte de l’apparat monumental du xvie siècle L’Académie royale d’architecture : restaurer pour éduquer à l’architecture et pour documenter la mémoire des monuments antiques Du xvie siècle aux années 1780 : la restauration dans l’héritage de la pensée des humanistes Les monuments du sud de la France, laboratoire des restaurations matérielles L’Académie royale d’architecture et les envois de Rome : vers une définition de la restauration graphique Des années 1780 à 1830 : l’accélération et la naissance des restaurations modernes Le tournant des années 1780 : dégagement de l’amphithéâtre de Nîmes, hygiène, embellissement et police Le dégagement de l’amphithéâtre de Nîmes : vers une utilisation politique de l’hygiène L’annexion de Rome par l’Empire : vers une mutation de la signification de la restauration Les signes d’apaisement pendant la Restauration Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1À partir de la Renaissance, l’évolution de la conception et des pratiques de la restauration se tisse à partir des sensibilités humanistes qui considèrent les édifices de l’Antiquité romaine comme les vestiges d’une grandeur passée, à la fois intellectuelle, morale et matérielle. « Restaurer », cela signifie tenter de retrouver l’aspect d’un monument à une époque donnée de son histoire. Or, pendant le Moyen Âge, on ne « restaure » pas les édifices romans ou gothiques : on les consolide, on les répare, on les transforme pour les mettre au goût du jour. Dès la fin du xve siècle et au début du xvie siècle à Paris, les fabriques de Saint-Jacques de la Boucherie, et celle de Saint-Germain l’Auxerrois, font reconstruire la nef et le porche de leurs églises en gothique flamboyant. Les clochers s’invitent, le plus spectaculaire étant celui de Saint-Jacques de la Boucherie, agrandie par une couronne de chapelles : la physionomie du bâtiment n’est plus la même. L’époque moderne poursuit ces pratiques : les transformations font partie des mœurs de la construction, sans que les édiles, les autorités ecclésiastiques et les architectes s’embarrassent de préoccupations de conservation dans le sens donné aujourd’hui à cette notion. À Saint-Séverin, le chœur est habillé d’un décor de marbre en 1681, et ses arcades sont retaillées en plein cintre. Les colonnes cannelées à la mode antique sont très appréciées dans l’espace séparant le chœur et le déambulatoire. Les fûts lisses du bâti médiéval sont donc retravaillés pour obtenir des cannelures, à la cathédrale de Sées, à celle de Bayeux, ou à l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris. Les chapiteaux, bases et arcades sont eux aussi retaillés.

    2L’exigence du rétablissement d’un état ancien, que représente la notion de « restauration », forgée par les humanistes dans le contexte romain, s’applique pendant l’époque moderne uniquement aux édifices de l’Antiquité. La restauration est graphique : dessinée avant d’être matérielle. Les préoccupations pour les vestiges des monuments romains s’élargissent aux édifices antiques du sud de la France. Les travaux des érudits locaux, à Nîmes, à Arles, à Orange, et à Vienne19, sont des manifestations d’affection pour ces monuments. Avec les récits et les représentations tirées des voyages, ils documentent leur gloire passée et alertent sur leur état dégradé.

    3On considère tout d’abord, dans ce texte, deux moments fondateurs des futures restaurations, entendues dans le sens qu’elles ont pris au xixe siècle : la visite de François Ier à Nîmes, que l’historiographie interprète comme l’acte de naissance des restaurations modernes, et les envois de Rome instaurés dans la mouvance de l’Académie royale d’architecture. On propose ensuite une périodisation de la restauration, qui éclaire le laboratoire nîmois, un cas d’étude majeur, et s’appuie sur les intentions qui inspirent les pratiques de l’époque moderne.

    4La fin d’une première époque est perceptible au début des années 1780. Dans le sud de la France, la mise en œuvre de mesures de salubrité urbaine, qui s’annonce dès les années 1750, interfère avec la signification donnée aux restaurations. Dans la même temporalité, l’obligation pour les élèves en séjour à Rome d’assumer leurs envois est réaffirmée avec force. Une deuxième période s’ouvre alors. Elle est marquée par des restaurations plus radicales, liées avec des préoccupations de voirie. Cette période connaît son apogée pendant le Premier Empire, en raison du rôle puissant donné au Conseil des Bâtiments Civils et de l’institution des préfets. Ces derniers s’approprient, en raison de la politique du régime, des talents d’aménageurs des territoires et des villes. Occupée par la France, Rome devient un chantier expérimental où Charles Percier restaure la Colonne Trajane. Le régime de la Restauration tente ensuite de tempérer l’interventionnisme urbain des restaurations, mais une lame de fond a été lancée. En 1830, les premiers architectes appelés par la monarchie de Juillet pour siéger dans la commission des monuments historiques, Augustin Caristie et Félix Duban, tiennent leur réputation de restaurateurs de leurs premières armes faites à Rome. Le fait institutionnel et la force de l’action publique vont imprimer ensuite aux restaurations d’autres intentions, des rapports nouveaux à l’histoire, et les exposer à utiliser les ressources offertes par la modernité technique.

    Les moments fondateurs des restaurations pendant l’époque moderne

    5Deux moments sont fondateurs pour les restaurations : la visite de François Ier à Nîmes, en 1533, et l’institution des envois de Rome, progressivement réglementés pendant toute l’époque moderne.

    Le moment nîmois, 1533 : le vœu de François Ier pour l’amphithéâtre dans le contexte de l’apparat monumental du xvie siècle

    6Cette année-là, lors d’une visite à Nîmes, François Ier émet le vœu de voir l’amphithéâtre rétabli dans son état primitif. Le monument a connu des vicissitudes à partir de l’occupation de la ville par les Wisigoths. Il n’a plus de fonction d’amphithéâtre depuis cette époque, c’est-à-dire depuis quatorze siècles ! L’état du bâti est dégradé, mais surtout, le monument, après avoir servi de forteresse, a reçu de nouveaux usages. C’est un quartier d’habitation, avec des constructions tant à l’intérieur de l’amphithéâtre que sur le bâti extérieur et sur le portique supérieur. Une église a même été construite dans les galeries, au xie siècle. Le roi récuse l’occupation humaine de l’amphithéâtre, et ordonne la démolition des maisons.

    7Il est nécessaire de s’arrêter un instant sur ce moment nîmois qui catalyse une volonté royale de faire restaurer. Dans quelle intention ? Les constructions parasites et les changements radicaux d’usage des édifices antiques sont alors une réalité commune à l’amphithéâtre de Nîmes, à celui d’Arles20 [Fig. 8], et aux édifices de Rome. Le Panthéon est ceinturé par des maisons adossées, et son portique obstrué par des boutiques et des échoppes dont le clergé tire profit, et que le pape Paul V fera supprimer au début du xviie siècle. En 1536, le pape Paul III, qui reçoit Charles Quint, aménage une voie droite à travers le Forum, de l’arc de Titus à l’arc de Septime Sévère : l’apparat restitué des monuments antiques, grâce à des dégagements, fait partie de la politique de prestige et de l’art des réceptions diplomatiques, qui ont besoin de l’espace urbain pour se déployer. En fonction de leurs sensibilités et de l’étendue de leur culture, les papes oscillent entre la tolérance pour les usages qui se sont installés autour et dans les monuments depuis les invasions barbares, l’introduction de nouveaux usages productifs – Sixte Quint veut ainsi installer dans ce qui reste des Thermes de Dioclétien une fabrique de soierie –, et la restitution des édifices à une apparence correspondant à l’usage de l’Antiquité. L’évolution des siècles suivants va montrer la montée en puissance inexorable de cette dernière problématique, celle de l’épuration des usages stratifiés. Les usages de l’espace public à des fins d’apparat, à l’époque de François Ier, en signent les premières intentions, à Nîmes comme à Rome.

    Fig. 8 : Jacques Peytret, L’amphithéâtre d’Arles en 1666, Père Joseph Guis, Description des Arènes ou de l’Amphithéâtre d’Arles, Arles, F. Meunier, 1666. Bib. de l’INHA

    © Cl. F. Chevallier.

    8Après la visite royale à Nîmes, l’ordre est partiellement appliqué, avec la démolition des constructions occupant le portique supérieur. Des travaux de consolidation sont réalisés, mais les constructions parasites restent une question lancinante pendant toute l’époque moderne. Les édiles se montrent de plus en plus déterminés à « restaurer » l’amphithéâtre. Le sud de la France devient ainsi un premier foyer de « restaurations » dans un sens qui, amoindri, annonce celles du xixe siècle, d’autant que des outils réglementaires – des ordonnances de police – sont utilisés pour déloger les habitants.

    L’Académie royale d’architecture : restaurer pour éduquer à l’architecture et pour documenter la mémoire des monuments antiques

    9Un autre fait intervient pendant l’époque moderne, dont il faut analyser l’importance pour le champ des restaurations : c’est la création par Colbert de l’Académie royale d’architecture, en 1671. Elle est suivie par l’institution du premier concours pour les élèves, en 1701-1702. De 1720 à 1793, les concours sont organisés de manière régulière. La récompense la plus recherchée est un séjour de plusieurs années à l’Académie de France à Rome. Les élèves lauréats du prix achèvent leur formation par un contact direct avec les monuments, les vestiges de la civilisation de la Rome antique. Les envois de Rome, voulus par Colbert, font de la restauration graphique un exercice rituel : les élèves font le relevé d’un bâtiment antique, et en proposent une restitution accompagnée d’un mémoire explicatif. La finalité donnée à ces travaux est de constituer une bibliothèque des monuments antiques21.

    Du xvie siècle aux années 1780 : la restauration dans l’héritage de la pensée des humanistes

    10La restauration reste dans l’héritage de la pensée des humanistes jusqu’aux années 1780.

    Les monuments du sud de la France, laboratoire des restaurations matérielles

    11L’amphithéâtre de Nîmes, étudié par Pierre Pinon, montre dans quel état d’esprit sont menées les réparations et prises les décisions qui tendent à restituer l’édifice22. L’enjeu se dessine dès le début de l’époque moderne : c’est le « dégagement » de l’édifice, soit faire cesser des utilisations qui altèrent son état primitif, et consistent en des constructions adventices qui ont été faites par des particuliers, dans les Arènes et dans le pourtour. L’enjeu de la sûreté se dessine aussi, lorsque la ville fait réparer des brèches par lesquelles il était possible d’entrer dans les Arènes. Dès le xviie siècle, la ville prend des règlements de voirie et décrète de nouveaux alignements, pour dé-densifier le quartier. Au début du xviiie siècle, par une série d’ordonnances de police, la ville impose aux particuliers qui habitent les constructions adventices de faire fermer les portes, fenêtres et ouvertures pratiquées tant à l’intérieur des Arènes que dans les circulations23. Ces simples ordonnances dont certaines sont homologuées par le Parlement de Toulouse, sont les prémices des outils réglementaires qui seront instaurées par la voie légale au xixe siècle, avec l’expropriation pour cause d’utilité publique, qui restreindront l’étendue du droit de propriété privée. Dès la fin du xviie siècle, bien avant les actions radicales mises en œuvre sous l’Empire, la volonté de dégager les Arènes se fait jour lorsque la ville fait acquérir une maison, le « logis de la Rose », puis fait estimer la valeur des maisons à abattre pour élargir la rue qui conduit aux Arènes. Des tractations ont lieu et aboutissent à des cessions, permettant d’élargir la rue du Palais. Néanmoins, les dégagements sont menés sans esprit de système, et l’encombrement urbain caractéristique du quartier où sont implantés des artisans, subsiste.

    L’Académie royale d’architecture et les envois de Rome : vers une définition de la restauration graphique

    12Quel est le rôle joué par l’Académie royale d’architecture pendant cette première période ? La fonction première attendue du pouvoir, est qu’elle élabore « une doctrine à la fois classique et nationale24 », pour l’architecture du royaume de France. Pour produire une belle architecture, il faut se tourner vers la source de l’Antiquité romaine, vers Rome. Antoine Desgodets, alors dessinateur des Bâtiments du Roi25, se voit confier une mission officielle à Rome, pour rassembler un corpus d’édifices antiques dessinés et faire leurs relevés. Il fait paraître en 1682 Les édifices antiques de Rome dessinés et mesurés très exactement. L’intention à l’origine de cette mission est de fournir des modèles classiques pour l’architecture française, que Desgodets est en mesure de développer et de diffuser dans ses cours à partir de 1712, lorsqu’il est nommé professeur d’architecture à l’Académie. Il devient donc un des plus importants théoriciens de l’architecture classique. Il est aussi reconnu dans toute l’Europe comme celui qui a publié la première étude moderne sur la Rome antique26. La pratique du relevé des monuments romains est une assise pour l’archéologie des monuments antiques, qui va naître. Elle essaime dans le milieu des architectes : on la trouve chez Jacques-Germain Soufflot, qui dessine les plans, les coupes et les élévations des monuments de Paestum, et chez Julien-David Leroy, professeur à l’Académie à partir de 1774, qui oriente ses recherches vers la Grèce. Les architectes de l’époque moderne ne restaurent pas, dans le sens où on l’entend aujourd’hui ; ils restituent par des dessins les propriétés archéologiques et une esthétique, en les accompagnant de notices. Dans ce sens, l’ouvrage de Desgodets est la restauration attendue par Colbert. Le royaume, lieu spatial et intellectuel où sont rassemblés les envois, en tire un prestige savant, européen.

    13L’attente d’une qualité archéologique des restaurations dessinées s’affirme pendant la deuxième moitié du xviiie siècle, et transparaît dans les documents de l’Académie au sujet des envois de Rome qui ont subsisté27. En effet, les élèves s’acquittent de l’obligation posée par Colbert de manière inégale ; l’Académie consacre des séances à ce sujet et auditionne des mémoires, réglementant au passage les conditions du travail des élèves. Lors de la séance du 23 février 1778, Marie Joseph Peyre rappelle l’obligation, mais aussi « l’utilité dont les élèves pourraient être à l’Académie en levant avec exactitude les monuments antiques ». Ce mémoire suscite l’adhésion du directeur général des Bâtiments du roi, Charles-Claude Flahaut de la Billarderie, comte d’Angiviller, et débouche – toujours en 1778 – sur un règlement dont l’article 3, une véritable définition de la restauration graphique, invite tout à la fois à la rectitude archéologique et à la retenue restauratrice, en appelant à distinguer les vestiges matériels entiers et ce qui est reconstitué :

    Les élèves de l’Académie, pensionnaires à Rome, seront chargés de lever et dessiner pendant leur séjour en Italie les monuments antiques ou modernes avec différents détails dont l’objet, si le monument est entier, sera l’exactitude et la précision. Si le monument ne présente plus que des masses dépouillées des marbres et des ornements, et que l’élève ait à les rappeler et à les restituer, son travail sera conduit par la pénétration et le jugement, et, dans ce cas, ce qui se trouverait encore entier, même de moins important, sera dessiné avec exactitude, pour donner à connaître, autant qu’il sera possible, par les fragments, la vraisemblance des décorations, l’ornement rappelé et restitué.

    14Il est frappant que le règlement invoque la pénétration et le jugement, des qualités psychologiques et éthiques, au service des restaurations, et que ce texte apparaisse comme la matrice des premières doctrines de la restauration matérielle émises pendant les premières décennies du début du xixe siècle, par exemple par Quatremère de Quincy, dont les préoccupations sont la fidélité archéologique et la retenue du geste restaurateur.

    Des années 1780 à 1830 : l’accélération et la naissance des restaurations modernes

    15Les années 1780 à 1830 constituent un tournant : la signification donnée à la restauration se transforme à Nîmes, où l’amphithéâtre devient un laboratoire des futures pratiques du xixe siècle. Deuxième fait, à la fin de l’Ancien Régime, à Rome, Charles Percier dessine une restauration de la Colonne Trajane. Un troisième fait majeur s’est produit : la création sous l’Empire de l’institution préfectorale, qui investit avec une nouvelle idéologie le territoire et l’espace urbain et qui s’installe jusqu’à Rome après l’annexion de 1809. Percier va en être le bénéficiaire direct, lui permettant de passer de la restauration dessinée à la restauration matérielle, sur le prestigieux sol romain. Après la chute de l’Empire, on observe des tentatives d’apaisements, pendant le temps court de la Restauration, mais la restauration moderne est déjà bel et bien née.

    Le tournant des années 1780 : dégagement de l’amphithéâtre de Nîmes, hygiène, embellissement et police

    16Pour poursuivre le cas de l’amphithéâtre de Nîmes, il est permis de lire une rupture dans les politiques suivies tant au plan local que national. Pierre Pinon cite le procès-verbal de l’Assemblée de l’Assiette du diocèse de Nîmes, du 10 mai 1785, où apparaît une ferme détermination de remettre le monument « dans sa splendeur naturelle28 », en combattant de manière plus efficace qu’auparavant les nuisances causées par les propriétaires de constructions adventices. Un autre acte, royal celui-là, est pris la même année : c’est la décision de faire démolir les remparts de la ville, considérés officiellement comme inutiles depuis un exposé fait au conseil de ville en 177429. Les considérations qui amènent à détruire les remparts, en plus de leur inutilité à servir de défense, sont de dégager de nouveaux terrains à bâtir, en désengorgeant un centre-ville saturé d’habitations, et en créant des artères aérées et de nouvelles places. Il s’agit aussi d’améliorer la salubrité, les remparts servant de réceptacle aux immondices que la ville projette d’acheminer par aqueduc en dehors de son emprise. Embellissement et assainissement sont donc liés dans ce projet, révélateurs des figures prises par le Bien public dans certains projets urbains à la fin de l’Ancien Régime, après les critiques, polies à l’égard de la monarchie et néanmoins fermes, de Pierre Patte30. La prise en compte de l’hygiène est capitale, dans la signification qui lui est donnée à l’époque, qui est le fruit des avancées des connaissances médicales et scientifiques faites dans le creuset de la Société royale de médecine et de l’Académie royale des sciences31. À Nîmes, l’hygiène va donc justifier à la fois la démolition des remparts et le dégagement des Arènes. Cela requiert le relogement des personnes qui habitent dans les maisons adossées, et dans les voûtes souterraines du bâtiment. Certes, des raisons de police sont déjà assumées par le maire et les consuls, à l’appui du projet de dégagement. Elles consistent à pouvoir mieux surveiller une population trop nombreuse. Mais les raisons d’hygiène ont trait à la santé publique. Elles sont sérieuses et difficilement contestables32 : les voûtes souterraines des Arènes, où sont entassées plus de cent familles, sont humides, malsaines, et n’offrent aucune circulation d’air. Les épidémies sont fréquentes. Après l’obtention de l’autorisation du roi, la ville fait démolir 39 maisons, à l’intérieur et à l’extérieur de l’amphithéâtre. Mais le dégagement n’est pas terminé : ce sera l’œuvre du Premier Empire.

    Le dégagement de l’amphithéâtre de Nîmes : vers une utilisation politique de l’hygiène

    17Les résultats d’une accélération des processus de la restauration sont tangibles à Nîmes : un dégagement complet, radical, de l’amphithéâtre est réalisé sous l’Empire33. Ce qui compte, c’est la détermination de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Gard, Victor Grangent, la mobilisation du préfet du Gard, François-Jean-Baptiste d’Alphonse, et le rôle du Conseil des Bâtiments Civils, en 1812, pour valider le projet du dégagement, sur le rapport de l’architecte Petit-Radel qui s’est rendu à Nîmes. En l’absence de ces institutions modernes centralisées, que l’Empire fait vivre ou qu’il crée, sans le soutien apporté personnellement par Napoléon lui-même, contacté par l’intermédiaire de Cambacérès, le dégagement ne pourrait pas prendre cette tournure systématique, ni devenir une doctrine. Le Conseil des bâtiments civils demande, dans une suite logique du dégagement, que soit créée une place et ouverte une rue circulaire. La notion de restauration est alors englobée dans un projet urbain où apparaissent, à côté de préoccupations de salubrité qui se concentrent sur les réseaux d’évacuation urbains, des intentions pures et simples de redessiner le tracé urbain pour le rendre régulier, normé. Isabelle Durand considère que le dégagement de l’amphithéâtre de Nîmes a été « le prototype du déblaiement d’un édifice antique durant tout le siècle et devint l’archétype du dégagement34 ». Dans ce moment essentiel de la restauration, la notion change de nature. L’appréhension des humanistes, rétablir des vestiges ne serait-ce que sous forme graphique pour entretenir le souvenir d’une grandeur humaine passée, cède la place à des actions d’aménagement, pour produire une ville où le monument est l’un des artefacts d’un discours esthétique global. Ce discours, qui est l’image du régime impérial, un pouvoir politique holistique dont le cerveau administratif se situe à Paris, exclut les sinuosités urbaines et les encombrements. L’usage de l’hygiène change lui aussi de registre. Le pouvoir lie l’hygiène avec une nouvelle ordonnance urbaine, dans laquelle rien n’est laissé au risque du désordre, ce qui préfigure l’utilisation politique de la notion pendant le Second Empire35.

    L’annexion de Rome par l’Empire : vers une mutation de la signification de la restauration

    18L’annexion des États pontificaux à l’Empire, en 1809, ouvre une page neuve aux restaurations des monuments antiques. Elle est plus qu’un symbole, puisque Napoléon veut restaurer la tradition impériale romaine et s’inscrire dans cette filiation interrompue. Dans le droit fil de ce dessein, le régime impérial veut ouvrir à Rome un gigantesque chantier de restaurations, non plus seulement graphiques. Les monuments rendus à leur splendeur serviront ainsi la propagande de l’Empire, celui-ci ambitionnant de faire de Rome sa capitale. La dimension intellectuelle de la restauration de l’Antiquité est bien présente aussi dans le climat de l’annexion. Les références littéraires et politiques de la Rome antique font partie de la culture des grands commis de l’Empire, tel Camille de Tournon, nommé préfet de Rome par Napoléon le 6 septembre 180936. Lorsqu’il arrive à Rome, l’état de délabrement des monuments le jette dans une grande mélancolie. Un dessin du Forum, d’Augustin Caristie, traduit l’état des vestiges à l’époque de l’annexion [Fig. 9]. Tournon agit rapidement, emploie une partie importante de son temps à faire conduire des fouilles et des restaurations, dont Clémence Versluys souligne le caractère inégalé. Il n’a d’ailleurs aucun choix, car la ville doit pouvoir être un théâtre des festivités impériales.

    Fig. 9 : Vue du Forum romain, Auguste Caristie, Plan et coupe d’une partie du forum romain et des monuments sur la voie sacrée indiquant les fouilles qui ont été faites dans cette partie de Rome depuis l’an 1809 jusqu’en 1819, Paris, Didot l’Aîné, 1821. Bib. de l’INHA

    © Cl. F. Chevallier.

    19Cette année 1809 correspond aussi à une réaffirmation du caractère obligatoire des envois de Rome, qui ont repris depuis plusieurs années après une interruption pendant la Révolution. L’occupation de Rome permet à Charles Percier, Grand Prix de Rome en 1786, de passer de la restauration dessinée de la Colonne Trajane, faite en 1788, à la restauration matérielle37. La signification monumentale de l’objet restauré correspond bien aux valeurs politiques de l’Empire : non seulement la Colonne célèbre les victoires militaires de Trajan sur les Daces, invitant à auréoler celles de Napoléon de la même gloire, mais elle a été érigée par « le Sénat et le peuple romain », une forme de gouvernement plébiscitaire goûtée sous l’Empire. La restauration de la Colonne est donc mémorielle à deux titres : elle restitue des vestiges dans l’état de l’Antiquité ; par une association dérivant d’une filiation implicite, elle installe dans l’espace public une mémoire future des œuvres du souverain régnant.

    Les signes d’apaisement pendant la Restauration

    20Après les restaurations interventionnistes et fastueuses du Premier Empire, des signes d’apaisement sont perceptibles dans les chantiers menés pendant la Restauration. Lorsqu’il restaure l’Arc de Marius à Orange, Augustin Caristie fait preuve de retenue restauratrice, et laisse les nouvelles pierres dans leur état neuf pour que la différence avec les pierres d’origine soit visible à l’œil nu38. Cette approche découle des dispositions de 1778 sur les envois de Rome, que Caristie a observées dans ses propres travaux romains39 : dans son plan du temple de Vénus, les parties existantes sont dessinées en noir, différenciées des parties « supposées » – c’est-à-dire restaurées – indiquées en teinte plus pâle.

    21Le régime politique lui-même prend du recul vis-à-vis des restaurations. Les crédits affectés à la restauration des édifices anciens restent surtout concentrés en direction des monuments antiques du sud de la France, sans qu’une politique soit affichée. Lorsque les élus d’Arles veulent dégager leur amphithéâtre, pour suivre l’exemple nîmois, ils sollicitent en vain l’appui et les crédits de l’État40. De même, à Orange, ce sont les autorités locales qui prennent l’initiative du dégagement à partir de 1820.

    22Certaines voix des érudits et des architectes-archéologues plaident elles aussi pour des restaurations respectueuses des strates qui ont pu traverser l’histoire. Lorsque l’architecte François Mazois, qui a fait des fouilles à Pompéi, publie ses travaux, il fait l’éloge des ruines : elles ont « un air de jeunesse qui charme41 ». Les bergers assis au milieu de leurs chèvres vaquent toujours à leurs occupations séculaires, dans les ruines.

    23Pourtant, le temps des restaurations interventionnistes est bel et bien né. Caristie, à Orange, est convaincu par la nécessité de dégager l’amphithéâtre. Des travaux de grande ampleur sont engagés à la fin de la Restauration. Les méthodes archéologiques et les rendus des envois de Rome se donnent à lire comme des documents préparant de futures restaurations matérielles. Ainsi de l’envoi d’Henri Labrouste relatif aux temples et au portique de Paestum, en 1829, où il précise quelles sont ses restaurations « supposées », découlant de la littérature (la statue colossale de Neptune placée au fond du temple), et celles qui découlent d’apports archéologiques42. Il explique, par exemple, les fouilles archéologiques auxquelles il s’est livré en Sicile, qui lui ont permis de retrouver des fragments de tuiles en terre cuite recouvertes d’enduit grâce auxquels il a reconstitué le couvrement détruit des temples de Paestum.

    24Le régime de la monarchie de Juillet, qui souhaitera à partir de 1834 restaurer, s’appuiera sur tous ces antécédents, y compris sur les lauréats du Grand Prix de Rome.

    Notes de bas de page

    19Isabelle Durand, La conservation des monuments antiques. Arles, Nîmes, Orange et Vienne au xixe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2000, p. 51-60.

    20Olivier Poisson, « Le dégagement et la restauration des théâtres antiques d’Orange et d’Arles au début du xixe siècle », in Le goût du théâtre à Rome et en Gaule romaine, catalogue d’exposition, Musée de Lattes, 1989, p. 82-90 ; « Caristie et Valadier. Deux premiers exemples de restauration de monuments antiques, à Orange et à Rome, au début du xixe siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 1991, p. 187-194 ; « Pour une histoire des Monuments historiques », in Daniel Fabre (dir.), Domestiquer l’histoire. Ethnologie des monuments historiques, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’Homme, 2000, p. 169-179 ; « Les Arènes de Nîmes, du dégagement à la réutilisation, de la réutilisation à la destruction ? », Monumental, 2002, p. 24-33.

    21Ernest Vinet, Introduction, Charles Percier, Restaurations des monuments antiques par les architectes pensionnaires de l’Académie de France à Rome depuis 1788 jusqu’à nos jours, publiées avec les mémoires explicatifs des auteurs, Colonne Trajane, Paris, Firmin-Didot, 1877, p. I-VI.

    22Pierre Pinon, « Réutilisations anciennes et dégagements modernes de monuments antiques : Arles, Nîmes, Orange et Trèves », Université de Tours, Caesarodunum, Bulletin de l’Institut d’Études Latines et du Centre de Recherches A. Piganiol, no 31, 1978, p. 24-26.

    23Ibid., p. 25.

    24Jean-Marie Pérouse De Montclos, Les Prix de Rome. Concours de l’Académie royale d’architecture au xviiie siècle, Paris, Berger-Levrault-ENSBA, 1984, p. 8.

    25Il accède en 1694 au poste de contrôleur des Bâtiments du Roi à Paris.

    26Christopher Drew Armstrong, « Desgodets ou Desgodetz, Antoine », Encyclopedia Universalis en ligne.

    27Ernest Vinet, Introduction, […], op. cit.

    28Pierre Pinon, « Réutilisations anciennes […] », art. cit. p. 26.

    29François Rouvière, « La démolition des remparts de Nîmes (1774-1790) », Revue du Midi, no 11, 1898, p. 436-454.

    30Fabienne Chevallier, Le Paris moderne. Histoire des politiques d’hygiène (1855-1898), Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 17-25.

    31Ibid., p. 18.

    32Pierre Pinon, « Réutilisations anciennes […] », art. cit., p. 26.

    33Ibid., p. 28-32. Isabelle Durand, La conservation […], op. cit., p. 104-105.

    34Isabelle Durand, La conservation […], op. cit., p. 105.

    35Fabienne Chevallier, Le Paris moderne. […], op. cit., p. 53-92.

    36Clémence Versluys, « Le préfet Camille de Tournon et la mise en valeur des monuments antiques romains : projets, réalisations et propagande », Anabases [En ligne], 5/2007, http://anabases.revues.org/3173

    37Charles Percier, Restaurations des monuments […], op. cit.

    38Marie-Agnès Gilot, « Augustin-Nicolas Caristie, un Grand Prix de Rome au service des monuments historiques », Bulletin de l’équipe scientifique de soutien à la recherche, histoire des arts méditerranéens 1760-1914, 1 (Claude et Denise Jasmin dir.), Marseille, ESSOR, 1997, p. 9-13.

    39Augustin Caristie, Plan et coupe d’une partie du forum romain et des monuments sur la voie sacrée indiquant les fouilles qui ont été faites dans cette partie de Rome depuis l’an 1809 jusqu’en 1819, Paris, Didot l’Aîné, 1821.

    40Isabelle Durand, La conservation […], op. cit., p. 105.

    41François Mazois, Les ruines de Pompéi. Première Partie, Paris, Firmin-Didot, 1824, p. 3.

    42Restaurations des monuments antiques par les architectes pensionnaires de l’Académie de France à Rome depuis 1788 jusqu’à nos jours, publiées avec les mémoires explicatifs des auteurs sous les auspices du gouvernement français. Temples de Paestum par Labrouste, Paris, Firmin-Didot, 1877.

    Auteur

    • Fabienne Chevallier

      Historienne de l’Art, HDR, associée au CHEC (EA 1001)

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    19Isabelle Durand, La conservation des monuments antiques. Arles, Nîmes, Orange et Vienne au xixe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2000, p. 51-60.

    20Olivier Poisson, « Le dégagement et la restauration des théâtres antiques d’Orange et d’Arles au début du xixe siècle », in Le goût du théâtre à Rome et en Gaule romaine, catalogue d’exposition, Musée de Lattes, 1989, p. 82-90 ; « Caristie et Valadier. Deux premiers exemples de restauration de monuments antiques, à Orange et à Rome, au début du xixe siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 1991, p. 187-194 ; « Pour une histoire des Monuments historiques », in Daniel Fabre (dir.), Domestiquer l’histoire. Ethnologie des monuments historiques, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’Homme, 2000, p. 169-179 ; « Les Arènes de Nîmes, du dégagement à la réutilisation, de la réutilisation à la destruction ? », Monumental, 2002, p. 24-33.

    21Ernest Vinet, Introduction, Charles Percier, Restaurations des monuments antiques par les architectes pensionnaires de l’Académie de France à Rome depuis 1788 jusqu’à nos jours, publiées avec les mémoires explicatifs des auteurs, Colonne Trajane, Paris, Firmin-Didot, 1877, p. I-VI.

    22Pierre Pinon, « Réutilisations anciennes et dégagements modernes de monuments antiques : Arles, Nîmes, Orange et Trèves », Université de Tours, Caesarodunum, Bulletin de l’Institut d’Études Latines et du Centre de Recherches A. Piganiol, no 31, 1978, p. 24-26.

    23Ibid., p. 25.

    24Jean-Marie Pérouse De Montclos, Les Prix de Rome. Concours de l’Académie royale d’architecture au xviiie siècle, Paris, Berger-Levrault-ENSBA, 1984, p. 8.

    25Il accède en 1694 au poste de contrôleur des Bâtiments du Roi à Paris.

    26Christopher Drew Armstrong, « Desgodets ou Desgodetz, Antoine », Encyclopedia Universalis en ligne.

    27Ernest Vinet, Introduction, […], op. cit.

    28Pierre Pinon, « Réutilisations anciennes […] », art. cit. p. 26.

    29François Rouvière, « La démolition des remparts de Nîmes (1774-1790) », Revue du Midi, no 11, 1898, p. 436-454.

    30Fabienne Chevallier, Le Paris moderne. Histoire des politiques d’hygiène (1855-1898), Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 17-25.

    31Ibid., p. 18.

    32Pierre Pinon, « Réutilisations anciennes […] », art. cit., p. 26.

    33Ibid., p. 28-32. Isabelle Durand, La conservation […], op. cit., p. 104-105.

    34Isabelle Durand, La conservation […], op. cit., p. 105.

    35Fabienne Chevallier, Le Paris moderne. […], op. cit., p. 53-92.

    36Clémence Versluys, « Le préfet Camille de Tournon et la mise en valeur des monuments antiques romains : projets, réalisations et propagande », Anabases [En ligne], 5/2007, http://anabases.revues.org/3173

    37Charles Percier, Restaurations des monuments […], op. cit.

    38Marie-Agnès Gilot, « Augustin-Nicolas Caristie, un Grand Prix de Rome au service des monuments historiques », Bulletin de l’équipe scientifique de soutien à la recherche, histoire des arts méditerranéens 1760-1914, 1 (Claude et Denise Jasmin dir.), Marseille, ESSOR, 1997, p. 9-13.

    39Augustin Caristie, Plan et coupe d’une partie du forum romain et des monuments sur la voie sacrée indiquant les fouilles qui ont été faites dans cette partie de Rome depuis l’an 1809 jusqu’en 1819, Paris, Didot l’Aîné, 1821.

    40Isabelle Durand, La conservation […], op. cit., p. 105.

    41François Mazois, Les ruines de Pompéi. Première Partie, Paris, Firmin-Didot, 1824, p. 3.

    42Restaurations des monuments antiques par les architectes pensionnaires de l’Académie de France à Rome depuis 1788 jusqu’à nos jours, publiées avec les mémoires explicatifs des auteurs sous les auspices du gouvernement français. Temples de Paestum par Labrouste, Paris, Firmin-Didot, 1877.

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    Chevallier, F. (2021). De la Renaissance à 1830. In B. Phalip & F. Chevallier (éds.), Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle) (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i3j
    Chevallier, Fabienne. « De la Renaissance à 1830 ». In Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle), édité par Bruno Phalip et Fabienne Chevallier. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021. https://doi.org/10.4000/13i3j.
    Chevallier, Fabienne. « De la Renaissance à 1830 ». Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle), édité par Bruno Phalip et Fabienne Chevallier, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021, https://doi.org/10.4000/13i3j.

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    Phalip, B., & Chevallier, F. (éds.). (2021). Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle) (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13hyx
    Phalip, Bruno, et Fabienne Chevallier, éd. Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle). Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021. https://doi.org/10.4000/13hyx.
    Phalip, Bruno, et Fabienne Chevallier, éditeurs. Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle). Presses universitaires Blaise-Pascal, 2021, https://doi.org/10.4000/13hyx.
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