1 - Épuisements (de La Peau de chagrin à L’Or du Rhin)

1Balzac a toujours été passionné par la question de l’énergie, de l’énergie vitale, de la force vitale, ainsi que par les phénomènes du magnétisme, de l’électricité, et (comme on le voit par exemple dans Ursule Mirouët) par le mesmérisme (Mesmer, dans les années 1780, avait développé d’hypothèse d’un fluide matériel pouvant passer d’une personne à l’autre, et son disciple Charles de Villers avait défini ce fluide comme une « énergie morale », « énergie de la volonté »1). Il connaissait la pensée du médecin Bichat, selon lequel « une somme déterminée de force a été répartie en général à cette vie »2, où l’on perçoit l’idée que l’énergie de chaque organisme vivant est en quantité limitée. Dès les années 1820, les premiers textes de Balzac se font l’écho de cette conception, par exemple dans La Physiologie du mariage (1829) : « L’homme a une somme donnée d’énergie. […] Cette force est unique »3 (donc elle n’est pas renouvelable