S
p. 169-186
Texte intégral
1Sable roux : Ce sable est soumis au phénomène de rubéfaction, caractéristique de vastes espaces du Sud (Hervieu, 1959). Plus la teinte est soutenue, plus le sable, en général siliceux, s’est mis en place anciennement : on distinguera des teintes allant du roux clair au roux foncé. Le terme est le plus souvent synonyme de carapace sableuse. Il s’agit soit de vastes nappes d’épandage sableuses d’âges variés mises en place par le ruissellement, soit de matériaux dunaires anciens, soit encore d’alluvions formant des terrasses. Leur mise en valeur est difficile en l’absence d’irrigation.
2Sabo : Ce chant rituel tandroy à but curatif est dirigé par un jiny, accompagné de battements de mains et parfois de tambours (Heurtebize, 1986).
3Sachet plastique : Pendant plusieurs décennies, les sachets plastiques ont été absents des bourgs du Sud et à plus forte raison des villages de brousse. Mais depuis environ l’an 2000, la plupart des magasins de Tuléar en distribuent ce qui pose un grave problème de gestion de ce type de déchet. Il est aberrant qu’au moment où partout dans le monde on prend des mesures face au danger que cela représente pour les écosystèmes marins en général, coralliens en particulier, le lagon de Tuléar soit de plus en plus pollué par ces objets qui participent à la dégradation de l’environnement.
4Sacré-Cœur : 1. École du Sacré-Cœur : comme le collège Notre-Dame de Nazareth, le Sacré-Cœur est une institution scolaire catholique située dans le quartier de Tsianaloka à Tuléar. Les premiers « frères du Sacré-Cœur » sont arrivés dans la ville en 1950. Il s’agissait du frère Hyacinthe et du frère Théofred, des Canadiens. Le frère Michel, un Malgache arrivé en même temps qu’eux, avait quitté les Xaviériens pour rejoindre sa nouvelle congrégation. Ce sont eux qui ont créé l’école Notre-Dame de Fatima en 1956 avant qu’elle ne prenne le nom de Sacré-Cœur en 1959. Il s’agit aujourd’hui du plus ancien bâtiment de l’actuel collège. Ce dernier, qui va jusqu’aux classes de terminale, a donc aujourd’hui les fonctions d’un lycée et s’est ouvert à la mixité. Parmi les directeurs qui se sont succédés, on retiendra le nom du frère Romain, arrivé en 1978. Le club sportif, l’ASCO (Association Sacré-Cœur Omnisport) est un des plus titrés de Tuléar ; il a été au moins douze fois champion de Madagascar en handball. 2. Rue du Sacré-Cœur : c’est la rue de Tuléar dans laquelle se trouve le collège du même nom.
5Sadia : Ce vêtement élémentaire est réservé aux hommes, c’est un cache-sexe ou un lamba enroulé à la taille.
6Sadiavahe / sadiavahy : [litt. : sadia (cache-sexe) vahe (liane) : « celui dont le cache-sexe est fait de lianes »] : ce nom est donné à ceux qui, selon le cas, sont considérés comme des malfaiteurs et des rebelles, sortes de haïdoucs1 adulés par le petit peuple, ayant sévi dans la période 1908-1917. Ils sont considérés comme les meneurs soit d’une véritable insurrection anticoloniale, dite révolte des Sadiavahe, soit d’un simple mouvement de contestation rurale contre l’impôt « moralisateur » instauré par la colonisation, touchant plus particulièrement de 1915 à 1917 les rives du Menarandra entre Ampanihy et Tsiombe, notamment à Ampotaka et au repaire d’Ambohitsy (F. V. Esoavelomandroso, 1975 ; Frémigacci, 1981). Le lourd recrutement d’hommes partis faire la guerre en Europe entre 1914 et 1918 n’y est pas non plus étranger (M. Esoavelomandroso, 1981). Le refus de la scolarisation des jeunes garçons, indispensables au gardiennage des zébus, pèse aussi très lourd (Decary, 1930-33). La révolte des Sadiavahe, conduite par des personnages comme Beantana, Ehelake et Relenja, s’est exprimée par des attaques de villages, des destructions de bâtiments et de lignes télégraphiques, et surtout des vols de zébus. Dans la région située entre Tuléar et Ankazoabo, avec comme refuge le Mikoboka, on trouve également des sadiavahe, bandits plus éloignés de la revendication anti-coloniale que ceux du Menarandra. Le plus célèbre est certainement Mahatoritsy, arrêté en 1912 (Guenier et Rakondrasoa, 1997), mais la mémoire populaire n’a pas oublié Tsilongoresy et Hamelo.
7Sagaie : La sagaie (lefo, lefona) peut être considérée comme l’arme la plus commune dans le Sud. Son talon, fihaly, est cependant utilisé à des fins agricoles. En 1602 à Saint-Augustin, François Martin décrit une population masculine portant des « sagayes » ou « azagayes » taillées dans du bois rouge. Lors des redditions de chefs en 1900-02, il n’était pas rare de voir déposés plusieurs milliers de sagaies, la plupart déjà hors d’usage. L’administration française essaya de limiter son port aux seules personnes en ayant l’usage dans le cadre de leur activité mais en fait n’osa pas appliquer cette mesure. L’expression « manao bezoro manday lefo » [litt. « dire bonjour avec une sagaie »] veut dire défier l’autorité, les sagaies ayant autrefois été interdites par l’autorité coloniale (Rajaonarimanana & Fee, 2011). En 1966, par circulaire, les possesseurs d’au moins dix zébus sont autorisés à la porter. En milieu rural, la plupart des hommes adultes du Grand Sud en sont aujourd’hui munis.
8Sahambano [22°29’S, 46°16’E] : Cette commune rurale du fivondronana d’Ihosy compterait environ 6 000 habitants. Elle a donné son nom à la feuille L-56 de la carte FTM au 1/100 000e.
9Sahiry : On donne parfois ce nom aux récitants lors du beko.
10Saiadi (Jardin) : Ce parc privé, ouvert aux visiteurs, est situé à la sortie nord de Tôlagnaro.
11Saint-Andreas : Cette église orthodoxe, créée en 2000 à Tuléar dans le quartier de Betanimena, est essentiellement liée à la présence d’une petite communauté d’origine grecque.
12Saint-Augustin (baie de) : On distingue souvent la baie de la localité, cette dernière aujourd’hui officiellement appelée Ianantsono. On a également désigné l’Onilahy comme la rivière de Saint-Augustin. En 1595, l’amiral hollandais Cornelis De Houtman, en route vers les Indes, y fait relâche et en fait probablement la première description. En 1601, des marchands de Saint-Malo fondent une compagnie de navigation pour s’en aller à la conquête des richesses des Indes Orientales. Dès 1602, sur le Croissant et le Corbin, Martin et Pyrard lancent une expédition qui en fait s’arrête à Madagascar. Ils entrent en relation avec les habitants de la baie et construisent une petite forteresse de bois, qui se révéla sans objet, les relations avec la population locale étant restées très pacifiques. Les descriptions de Martin, originaire de Vitré, montrent une population vivant dans un habitat assez similaire à ce qu’il est encore aujourd’hui, pratiquant l’élevage ovin. Les fièvres y sont meurtrières. Dès lors, la baie de Saint-Augustin devient un point de contact fondamental de l’île avec le monde extérieur. De 1602 à 1640, d’autres Français, Beaulieu, puis Régimont et Goubert, des marins de Dieppe, fréquentent la baie de Saint-Augustin, en même temps que des Hollandais et des Anglais qui y troquent des bovins et des esclaves. Les Anglais sont en effet intéressés : en 1600, y séjourne James Lancaster, puis Henry Middleton en 1610. En 1614, Luis Mariano désigne cette embouchure sous le nom de baie de Jésus mais sur les cartes c’est São Agostinho, San Augustino, Port Santiago, San Giacomo (Gastaldo, 1561), Sanctus Jacobus (carte de Sanuto, 1588), Baya de Besos (1667, d’après Gravier, 1896), voire Vongheatia. Le site devient peu à peu une des bases principales des pirates et négriers aux XVIe et XVIIe siècles. Walter Hamond, un Anglais, fait en 1630 une longue description de Saint-Augustin : « Le principal de ces ports et le plus connu des Anglais est la baie d’Augustin, qui est sous le tropique du Capricorne, par 23°de latitude. C’est là que, d’ordinaire, leurs navires qui vont aux Indes jettent l’ancre ; c’est là qu’ils font leur première escale pour se ravitailler, guérir leurs malades et hiverner. L’air y est si bon qu’en sept ou huit jours (ce qui est l’arrêt le plus long qu’ils y fassent), les malades se rétablissent parfaitement ». La description qui suit est celle de Mandelslo en 1639. En 1644, le Britannique Richard Boothby évoque Madagascar comme un « paradis terrestre », île toute désignée pour devenir, au même titre que la Virginie en Amérique du Nord, une colonie protestante. La même année, sous la conduite de John Smart, accompagné de 140 puritains, des Pilgrim Fathers semblables à ceux du Mayflower en 1620, établissent un fort à Soalara dans le but de créer une plantation. Un an plus tard, les douze seuls survivants reviennent vers l’Angleterre, n’ayant pas réussi à coexister avec la population autochtone. L’un des rescapés, Waldegrave, règle ses comptes avec Richard Boothby dont les descriptions flatteuses ont trompé les colons (Huyghues-Belrose, 2001). Il explique que « le pays est stérile, le climat malsain, les mines illusoires. À Madagascar, il n’y a rien à espérer de bon ni d’heureux ». De nombreux pirates ont résidé dans la baie de Saint-Augustin : « Ils y touchèrent et furent reçus par le roi de Bavaw qui parlait un bon anglais. Ils vécurent là un an et demi aux frais du roi qui leur donna des provisions en abondance, ayant pour habitude d’agir ainsi avec les blancs naufragés sur sa côte. Dans son humanité, il ne faisait cependant pas de différences entre pirates et marchands ». (Defoe, 1728, p. 122). C’est la promesse d’acheter des esclaves bon marché qui attirait surtout alors les Européens. De même que Guillain en 1842, Capmartin (1810) donne une description intéressante de Saint-Augustin, lieu où s’échangent fusils contre vivres. Les projets de christianisation par les Lazaristes de Fort-Dauphin puis par la London Missionary Society de Madagascar à partir de la baie n’aboutirent jamais (Huyghues-Belrose, 1981). En 1835, l’armée merina de Ranavalona Ière échoue dans l’occupation de Saint-Augustin, les habitants ayant été choqués par l’affaire du Voltigeur.
13Saint-Laurent : 1. L’île Saint-Laurent : ce nom a été donné à Madagascar sur les cartes jusqu’au XIXe siècle. 2. Le Saint-Laurent : ce navire, en 1648, emmena Flacourt de la Rochelle à Fort-Dauphin, ainsi que 80 colons et deux Lazaristes, les pères Nicolas Gondrée et Charles Nacquart, rapidement morts de fièvres contractées localement (Galibert, 2007).
14Saint-Louis (Pic) [24°59′ S, 46°57′ E] : Ce sommet domine la ville de Tôlagnaro de ses 529 m. C’est un dôme rocheux en pain de sucre d’où l’on a une très belle vue sur Tôlagnaro.
15Saint-Paul de Chartres (Sœurs de) : Les Sœurs de Saint-Paul sont une congrégation fondée en 1696 en Ile-de-France. C’est à Chartres que se trouve leur maison-mère. Il ne faut pas les confondre avec la congrégation des Sœurs de Saint-Paul de Fribourg créée en 1873, présente à Antsirabe et Fianarantsoa. Les Sœurs de Saint-Paul sont arrivées à Tuléar en 1955, peu après les Assomptionnistes. Elles ont alors remplacé les Filles de la Charité qui souhaitaient se cantonner à Fort-Dauphin. Elles ont pris le relais de ces dernières dans les dispensaires, les écoles et au centre de couture de Mahavatse. Depuis 1975, elles interviennent à l’école d’infirmières. Après Tuléar, d’autres fondations ont vu le jour : à Betioky en 1959 (école, hôpital) puis, près de Betioky, à la léproserie d’Ambika, et plus tard à Androka. Ce n’est qu’en 1978, peu après les Carmélites, que ces sœurs, aujourd’hui presque toutes malgaches, se sont établies dans le quartier de Belemboka.
16Saint-Vincent : 1. ► Rivière Saint-Vincent. 2. Cap Saint-Vincent ou tanjona Andefitra [21°57’S, 43°16’E] : ce cap est situé entre Morombe et la baie des Assassins (helodrano Fanemotra) ; il est marqué par des dunes, visibles de loin.
17Sainte-Famille (congrégation de la) : Cette congrégation, créée par le père Trampe en 1937 aux Pays-Bas, comportant des prêtres et des religieuses a remplacé les Salettins dans le diocèse de Morombe à partir de 1960.
18Sainte-Luce [24°46′ S, 47°11′ E] : Cette localité, dénommée en malgache Manafiafy ou Manafia, appartient à l’actuelle commune de Mahatalaky. Elle a été un lieu de débarquement pour certains colons français comme François Cauche ou ceux transportés par Gilles Rézimont. Ces premiers Français y édifièrent le fort Saint-Pierre avant de s’établir à Fort-Dauphin. Elle a été aussi un lieu de repli dans les moments difficiles connus par la colonie de Fort-Dauphin. Sainte-Luce, appréciée pour ses plages bordées de spectaculaires rochers à cannelures attire aujourd’hui les visiteurs venus de Tôlagnaro. Si le plan est respecté, QMM devrait y ouvrir une exploitation d’ilménite. Cette localité a donné son nom à la feuille 0-61 de la carte de Madagascar du FTM au 1/100 000e.
19Sainte-Thérèse d’Avesnes (Sœurs de) : « Construire pour éduquer » est le projet d’alphabétisation des Sœurs de Sainte-Thérèse d’Avesnes. Cette congrégation s’est établie à Tuléar en 1963. Le foyer « Mère Carlin », créé en 1989, loge et nourrit des enfants délaissés par leur famille. Les religieuses participent également au projet du « PNUD alphabétisation » (Programme des Nations Unies pour le Développement) en gérant une classe pour analphabètes.
20Sairy : Sairy (Solidarité des artistes issus de la région Androy) est une association regroupant des groupes et des chanteurs tandroy comme Zaina, Monja Arofototse ou Salala. Le terme fait référence à un ancien genre musical disparu.
21Sakabera : Ce quartier du firaisana de Besakoa, le plus septentrional de Tuléar, est sujet aux inondations.
22Sakafo mitam’pihavanana : Ces buffets organisés par les hommes et les partis politiques et offerts à leurs partisans constituent des évènements particulièrement en vogue dans le Grand Sud lors des élections locales.
23Sakaiza : Il s’agit de la maîtresse officielle. ► valy.
24Sakalalina [22°20’S, 46°29’E, 700 m d’altitude] [litt. « ravine profonde »] : Cette commune du fivondronana d’Ihosy fut à l’origine un poste militaire créé en 1897. Sa population, composée essentiellement de Bara, était estimée à 7 000 habitants en 2005. En 1913, on y trouvait déjà une exploitation aurifère appartenant à un certain Richard.
25Sakalama [23°00’S, 45°18’E] [litt. « ravine glissante »] : Cette localité du fivondronana d’Ihosy située dans la partie méridionale de la grande commune d’Ilakaka a donné son nom à la feuille HI-57 de la carte FTM au 1/100 000e. Elle est située au pied de l’Isalo dans la vallée de l’Imaloto. À l’Ouest se situe le canyon des Saphirs apprécié des amateurs de canoë et de kayak.
26Sakama : Ce marché de Tuléar s’étend à proximité de la JIRAMA.
27Sakamanga [litt. « le cours d’eau bleu », « la ravine bleue » mais aussi « le chat bleu »] : Est un affluent du Mandrare.
28Sakamare : 1. [litt. « le cours d’eau calme »] : Sur cet affluent de l’Onilahy, rive droite, se trouve Ehara. 2. C’est également le nom d’un ancien poste militaire français. La localité, également appelée Isakamare, figure sur la carte au 1 : 500 000e de 1899 du Service géographique de l’Armée. Aujourd’hui disparu, il se trouvait à la confluence de l’Onilahy et de la rivière Sakamare.
29Sakamasay [23°43’S, 44°22’E] [litt. « la petite ravine »] : Cette commune du fivondronana de Betioky Atsimo est peuplée d’environ 4 700 habitants, répartis sur 405 km2 (SIRSA, 2006), en majorité des Mahafaly avec une forte minorité tanosy. Manioc, maïs, patate douce et riz sont les cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la canne à sucre et le voandzou.
30Sakamena [litt. « le cours d’eau rouge » mais aussi « le chat rouge »] : La Sakamena est un affluent rive gauche du fleuve Onilahy. Sur ses rives, on trouve la réserve de Beza Mahafaly. Saisonnièrement, elle héberge des crocodiles du Nil. Ce cours d’eau a donné son nom à la feuille F-59 de la carte FTM au 1/100 000e.
31Sakanavaka : Le Sakanavaka est un affluent rive gauche du fleuve Mangoky. À son bassin correspond la commune d’Ankazoabo. S’y sont établis les Bara Imamono.
32Sakaraha : 1. [22°54’S, 44°32’E] : Cette ville est située en pays Bara sur la RN7, à 460 m d’altitude, sur un petit affluent de la rive gauche du Fiherenana. C’est à la fois une commune et un chef-lieu de fivondronana peuplé de plus de 30 000 habitants. Cette localité récente n’apparaît pas sur les cartes du début de la colonisation, notamment sur celle de 1903 du Service géographique de l’Armée. Depuis les années 1990, Sakaraha a bénéficié du boom du saphir et pourrait profiter de celui des hydrocarbures. En effet des prospections conduites par la société chinoise Madagascar Southern Petroleum Co. ont mis en évidence aux alentours la présence de pétrole et de gaz naturel. La ville, en pleine croissance, dépasserait 50 000 habitants. On peut s’y loger au Relais de Sakaraha et au Palace Club. Sakaraha a donné son nom à la feuille F-57 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. Le fivondronana de Sakaraha : les autres communes du fivondronana sont Ambinany, Amboronabo, Andalamasina Vineta, Andranolava, Bereketa, Mahaboboka, Miary Lamatihy, Miary Taheza, Mihavatsy et Mikoboka. (p. 167)
33Sakasaka : Les sakasaka constituent une forme d’érosion, fondée sur le principe de l’érosion régressive, très répandue sur des terrains très faiblement inclinés formés de sables roux. Les plus longs atteignent plusieurs kilomètres mais leur largeur n’excède pas 25 m et leur profondeur quelques mètres (Rossi et Salomon, 1979). (p. 167) Sakatovo [litt. « la belle ravine »] : Ainsi était nommé un ancien royaume mahafaly, du nom de l’affluent du Menarandra qui traverse Ampanihy et Ankiliabo, cette dernière localité ayant été la capitale de ce royaume.
34Sakena [21°00’S, 45°40′ E] : Il s’agit d’une nouvelle commune du fivondronana de Beroroha. Les données sont absentes.
35Sakoa (gisement de la) [23°46’S, 44°46’E] [litt. « le sakoa »] : Le gisement de charbon de la Sakoa se situe à l’est de Betioky le long de la rivière Sakoa. Cette dernière a donné son nom à la feuille F-59 de la carte FTM au 1/100 000e. La découverte de ce gisement par M. Jamet remonte à 1920. Le charbon de la Sakoa, qui correspond à des dépôts permo-triasiques à Glosoptères étudiés par le Père Otto Appert, a été l’objet d’une exploitation par la Société d’Exploitation des Charbons de la Sakoa de 1940 à 1953 puis délaissé en raison d’une rentabilité insuffisante. Un chemin de fer fut même construit (en fait 90 km sur 156) pour enlever la production à partir du port de Soalara. Les 30 000 tonnes produites annuellement étaient, en grande partie, exportées. Cependant de 1954 à 1974, les abattoirs de la JAMOKA ont continué à prélever un peu de ce charbon. En 1985, la British Petroleum Coal a relancé la perspective d’une exploitation. Le groupe australien Straits, coté à Singapour, a investi 45 millions US$ en échange de 35 % du capital de Red Island Mineral (RIM) qui détient 80 % de Madagascar Consolidated Mining (MCM). L’accord, pris en janvier 2008, précise que Straits dispose d’une option d’achat sur le solde du capital de RIM pendant une période de deux années. MCM détient des permis miniers sur plus de 800 km2 ce qui permettra d’exploiter une vaste portion du bassin houiller ; d’autres entreprises ont également acquis des droits dans la région. Ce serait le cas du Pan Africa Mining, une société canadienne rachetée en 2008 par des Thaïlandais.
36Sakoa : Poupartia caffra est un arbre très commun des savanes du Moyen-Ouest. Cet arbre est souvent planté devant les maisons dans l’Androy. Son bois dur sert à la fabrication des mortiers (dango). Ses graines font l’objet d’une cueillette ancienne ; fort bonnes consommées à l’apéritif, elles pourraient faire l’objet d’une commercialisation plus rémunératrice.
37Sakondry [litt. « le cours d’eau du mouton »] : Le Sakondry est un affluent de l’Onilahy sur sa rive droite, juste en aval de Tongobory. Ce cours d’eau a donné son nom à un front de cuesta façonné dans des grès, des calcaires et des marnes du Crétacé. On y trouve des Ammonites.
38Salaka : On désigne ainsi une longue bande de cotonnade à motifs géométriques (blanc, noir, marron, rouge) d’environ 5 m sur 0,15 à 0,20 m, fabriquée au métier à tisser (Battistini, 1964a : p. 148). Elle permettait la constitution des pagnes portés et de distinguer les clans entre eux, notamment chez les Mahafaly et les Tanosy.
39Salala : Ce célèbre trio de chanteurs tandroy a été créé en 1983. Son répertoire repose sur le beko.
40Salama : Cette salutation est en usage dans tout l’Ouest et le Sud malgaches de même que sur l’autre rive du Canal de Mozambique. Elle se décline en diverses variations vocales : salamehe, salamoho, etc.
41Salary [22°40’s, 43°17’E] [litt. « le village célèbre »] : Salary est un gros village de pêcheurs vezo du littoral mikea. Leslez Pezeron (1732-36) parle de Froutouar. On peut même considérer Salary comme la capitale du pays Mikea. Ce fokontany, isolé à mi-chemin entre Manombo et la baie des Assassins, se situe entre les récifs coralliens, à l’Ouest, et la forêt sèche, à l’Est. S’y trouve une très belle grotte correspondant à une source. Cette localité a donné son nom à la feuille B-56 de la carte FTM au 1/100 000e. Un hôtel y a été aménagé.
42Salésiens : Les religieux de la congrégation de Saint-François de Sales sont appelés Salésiens de Don Bosco. Des prêtres venus de Sicile se sont établis à Tuléar en 1981 et à Ankililoaka en 1982, deux ans après l’implantation de la congrégation à Madagascar. Depuis cette dernière localité, radio Mazavo, créée vers 1995, leur permet d’émettre des programmes éducatifs et religieux en malgache et en français, bien reçus dans une partie de l’Atsimo Andrefana. À Tuléar, la mission salésienne qui se trouve dans le quartier de Mahavatse s’organise autour d’une belle église de briques rouges, de l’Oratorio, un centre éducatif, d’écoles, de centres de formation et d’un pré-noviciat.
43Salettins : On parle de Salettins (de préférence à Salettains, également utilisé) pour désigner les religieux de la congrégation de Notre-Dame de la Salette (ne pas confondre avec les salétins, pirates du port de Salé au Maroc). Ils se sont établis dans la région de Morombe, à Beroroha et à Manja à partir de 1927. En 1960, le diocèse de Morombe a pris son autonomie aux dépens de celui de Morondava.
44Salin, saliculture : La production de sel à Tuléar est facilitée par des conditions tout à fait favorables : un littoral plat, un fort ensoleillement, des vents puissants et réguliers, des processus naturels de salinisation des nappes, une maind’œuvre bon marché, une pression foncière encore faible. On trouve des salins à Tuléar (Ambohitsabo et Ankiembe), à Belalanda, à Ifaty et à Andavadoaka (salins naturels). La CoSaTo est une coopérative de Tuléar.
45Salobe [23°33’S, 44°43’E] [litt. « le grand salo (cf l’Isalo) »] : cette commune du fivondronana de Betioky Atsimo, peuplée d’environ 9 000 habitants, est située sur la rive gauche de l’Onilahy en aval de Belamoty. Cet ancien fief mahafaly a été complètement investi par les Tanosy au cours du XIXe siècle. Alfred Grandidier (1916), qui y séjourna en 1866, décrit Salobe comme « une assez grande ville dont les maisons en bois, rameaux et herbe, ne diffèrent guère de celle des autres villes malgaches ».
46Salohi : Strengthening and Accessing Livelihood Opportunities for Household Impact (Salohi) est un programme de l’USAID dont le but est d’améliorer la sécurité alimentaire et de peser sur les vulnérabilités liées aux risques naturels. Il est principalement implanté à Amboasary.
47Salutation : Avant la colonisation, les salutations envers un chef de famille ou un maître au retour d’un voyage ou lorsqu’il avait couru un danger, se présentaient comme un rituel de soumission : il fallait s’accroupir, renifler les pieds du chef, les lécher, essuyer la salive avec une main qu’on passait ensuite au-dessus de sa propre tête (Grandidier, 1916).
48Salvadora angustifolia : ► Tsingilo.
49Samangoky : La Société d’Aménagement agricole du Mangoky fut créée en 1960 avec la participation de l’État malgache (60 %), de la Compagnie Française des Textiles (CFDT) (22 %) et de la Caisse Centrale de Coopération Économique (CCCE) française (10 %). C’est avant tout l’histoire d’un échec. Le domaine agricole devait s’étendre sur 46 100 ha dont 26 100 irrigués. Une unité pilote de 1 100 ha fut aménagée à partir de 1961, juste en aval de Tanandava. La priorité fut donnée, dans une structure mal adaptée car très centralisée, au coton, devant le riz et les cultures maraîchères. Les cultivateurs (790 en 1965) avaient le statut de métayers à mi-fruit, la préférence étant donné au recrutement ethnique régional (Doumenge et Battistini, 1966) : Masikoro, Antaisaka, Vezo et Tandroy. En 1994, la liquidation judiciaire de la société, qui a fait faillite, est prononcée. Au total 8 400 ha irrigués ont été aménagés mais seuls 1 700 ha sont cultivés (en 2000), le réseau d’irrigation, difficile à entretenir, ayant été partiellement détérioré par les intempéries.
50Sambatio : Au nord de l’embouchure de la Linta, près d’Androka, la Grande Dune culmine à 284 m et constitue le massif du Sambatio, qui correspond à une transgression dunaire de l’escarpement de faille et du rebord du causse Mahafaly. La végétation de ce massif a jusqu’à maintenant été assez bien protégée par quelques légendes terrifiantes.
51Samborokale : On appelle ainsi un plat traditionnel composé de riz et de pois du Cap.
52Sam Cam : L’épicerie la plus célèbre de Tuléar porte le nom de son créateur chinois. Une grande salle aux murs rapidement badigeonnés, de grossières étagères de bois, séparées du public par un comptoir, voilà comment la célèbre boutique se présentait encore récemment.
53Samondra : Ce harpon est utilisé par les pêcheurs vezo et est destiné à la chasse à la tortue.
54Sampona [25°09′ S, 46°18′ E] : Cette commune du fivondronana d’Amboasary Atsimo, est située à l’embouchure du Mandrare. Elle est peuplée d’environ 13 000 habitants répartis sur une vingtaine de fokontany et 104 km2 (SIRSA, 2006). La population y est majoritairement tandroy. Manioc, patate douce et maïs sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter le niébé, l’arachide et les haricots. L’élevage bovin y est bien développé. Le projet dit Sampona consiste en une adduction d’eau alimentée par une prise située dans le massif de l’Anosy.
55Sampy : Ce type de talisman est possédé par les mpanjaka et non par des individus (on parle alors d’aody). Cela peut être soit une statue, soit une amulette.
56sandratse : Ce rituel destiné à obtenir ou à parfaire une guérison appartient au bilo et consiste notamment pour le malade à consommer du sang frais prélevé directement sur un animal qui est tué ensuite. L’ensemble du rituel peut durer plusieurs semaines. Une bonne description est donnée par Heurtebize (1986).
57Sanfily [litt. « sans fil », allusion ancienne à la TSF] : Ce quartier de Tuléar du firaisana de Tanambao II est situé à l’aboutissement de la RN7 ; il est marqué par la présence d’une gare routière.
58Sang de dragon : En 1639, Jean-Albrecht von Mandelslo passe à Saint-Augustin et note le commerce d’une gomme non identifiée, nommée « sang de dragon ».
59Sangy : On a donné ce nom à un type d’ordalie traditionnelle.
60Santal : Le santal malgache a provoqué moins de convoitises ici qu’en Océanie. Au début du XXe siècle, le bois de Santalina madagascariensis Baill. a fait l’objet d’une exportation vers les Indes sous mandat britannique. À Madagascar, sur la côte occidentale, on l’utilise râpé pour fabriquer un masque de beauté, le masonjoany. Dans la forêt d’Ampiamy, les souches desséchées de Brachylaena merana (Baker) Humbert (Asteraceae, nom vernaculaire : merana) font l’objet d’une exploitation clandestine sous le nom de santal.
61Santé : « Je dois avouer qu’aucune contrée n’est plus favorable à la santé ni plus en rapport avec le tempérament des personnes atteintes des maladies de poitrine que le sud-ouest de Madagascar ». (Du Vergé, 1887, p. 114). Il semble en effet que de nombreuses pathologies y soient moins fréquentes que dans les régions plus humides de la Grande Île. Cependant l’infrastructure de santé (hôpitaux et dispensaires publics et privés) reste dérisoire pour la population rurale comme elle l’était déjà du temps de l’AMI (Assistance Médicale Indigène), prétexte à une taxe. La grande majorité de la population du Sud de Madagascar ne peut pas compter sur l’aide publique pour se faire soigner. Ainsi moins de 20 % des femmes qui accouchent sont assistées par une sage-femme ou un infirmier des centres de santé de base, équivalents de dispensaires. En brousse, on a donc recours à l’ombiasa détenteur de la connaissance des bienfaits qu’offrent les plantes.
62Santiravy [litt. « ceinture de fer »] : On donne parfois ce nom à la sécheresse de 1981.
63Saodona : 1. Cette toute petite localité, située près du nouveau site d’Androka, a donné son nom à la feuille E-62 de la carte FTM au 1/100 000e. En fait la feuille limitrophe D-62 qui porte le nom d’Androka le doit au site ancien de cette localité qui se trouve à quelques kilomètres plus à l’Ouest sur le littoral. 2. C’est ainsi qu’est parfois appelé le massif dunaire d’Anandria.
64Saotry : Cette cérémonie de demande de bénédiction des ancêtres est faite en principe devant le hazomanga en vue d’obtenir la guérison d’un malade.
65Saphir : C’est Flacourt qui en 1952, le premier, fait mention de la présence de saphir dans le Sud. Des découvertes importantes ont lieu en 1991 dans la vallée du Manombolo, autour de Maromby. Mais la grande « ruée vers le saphir » a lieu en novembre 1997, date de la découverte d’un premier gisement à Ilakaka, entre Ranohira et Sakaraha. Il y aurait au total plus de 25 centres miniers de différentes tailles sur les communes rurales d’Ilakakabe, Ranohira et Sakaraha. Le boom du saphir a généré la migration d’au moins 100 000 personnes (on a même parlé de 300 000) dont quelques commerçants d’origines srilankaise et thailandaise gérants de shops. Certaines qualités de saphir sont très demandées sur le marché mondial comme le felapeso. (p. 167)
66SAR : La Société Agricole de Ranopiso, une entreprise privée, s’est lancée vers 1970 dans les cultures médicinales, notamment celle de la pervenche de Madagascar, plante anticancérigène.
67Sara : C’est le nom d’un des principaux clans vezo ayant la particularité d’être autrefois inféodé au littoral mahafaly. De nombreux Sara vivent aujourd’hui à Tuléar.
68Saragna : Ces sites d’embarquement et de débarquement des pirogues sont liés exclusivement à un clan. Ils sont fréquentés par les mareyeuses.
69Sarandra : Ce chant traditionnel a capella est utilisé dans les veillées funéraires tanosy (Leclair, 1997). Ce rythme a été repris par le groupe musical Rabaza.
70Saremonto [litt. « la fausse clairière »] : On dénomme ainsi un plateau situé au nord d’Ambovombe.
71Sarida (lac de) [25°09′ S, 46°35′ E] : C’est un des deux lacs, avec celui d’Erombo, plus grand, situés immédiatement à l’est du lac Anony.
72Sarika ou sarike : On dénomme ainsi le fourré xérophile secondaire reconstitué après la pratique du tetikala.
73Sarisambo [25°06′ S, 46°47′ E] [litt. « qui ressemble à un bateau »] : Cette commune du fivondronana de Tôlagnaro comptait environ 9 000 habitants lors du recensement de 2001, répartis sur 74 km2 et 8 fokontany. La population est formée majoritairement de Tanosy avec une importante communauté tandroy.
74Sarodrano [23°30’S, 43°43’E] [litt. « là où l’eau est rare »] : On appelle ainsi un village et d’une presqu’île sableuse de 3,3 km de long bordée d’un récif frangeant, situés entre Tuléar et la baie de Saint-Augustin. Dès 1894, des commerçants indiens s’y établirent attirés par un mouillage intéressant signalé sur les cartes. L’arrivée sur Sarodrano, grâce à une piste qui domine le lagon permet de découvrir le paysage littoral sans aucun doute le plus complet de Madagascar puisque on trouve imbriqués un immense lagon, une embouchure prolongée par un canyon sous-marin, de grandes falaises, une flèche sableuse, un récif frangeant, des mangroves, des grottes (notamment une grotte-piscine circulaire naturelle dont le plafond est effondré), des résurgences ainsi qu’un très grand village de pêcheurs vezo. En bas de l’escarpement de faille modelé en falaise, on trouve des grottes d’où jaillissent des sources d’eau douce, en fait des résurgences de l’Onilahy. La mangrove, qui a colonisé la baie située au Nord, entre la flèche et l’escarpement, est facilement accessible. La flèche sableuse, accumulée sur un récif, ne comporte de manière surprenante qu’une faible fraction carbonatée, l’essentiel du matériel étant formé de grains de quartz apportés par l’Onilahy. Battistini (1995) a mis en évidence 7 stades de construction de la flèche qui autrefois s’ancrait sur la falaise un km plus au sud. Sarodrano est également un site archéologique connu, fouillé en 1970 par P. Vérin et R. Battistini, puis en 1984 par J.-B. Barret et C. Razafimisa. On y a trouvé des débris de poterie, de brûle-parfum, des bases de poteaux de case, des débris de cuisine. La plus ancienne datation donne 1460 années BP ± 90, longtemps celle de la plus ancienne trace humaine à Madagascar. Longtemps Sarodrano fut le seul lieu de villégiature de Tuléar ; des anciens bungalows autrefois aménagés au pied des falaises calcaires de Barn Hill, entourées de Didiereaceae, il ne reste que peu de choses du fait de l’érosion marine. À de rares exceptions près, elles ont été peu à peu détruites par la mer. Sur la flèche, à proximité du village, a été aménagé un gîte bien intégré « Chez Renato ». (p. 167)
75Saronanala (lac de) [21°47’S, 43°32’E, 25 m] [litt. « ce que cache la forêt »] : Cette nappe d’eau peu profonde, très attractive pour l’avifaune, est séparée de la dépression de Besimanty par un petit massif dunaire.
76Sarongaza : Colvillea racemosa Boj. est une Légumineuse endémique des forêts-galeries, observable notamment dans le parc de Zombitse. Ce bel arbre à floraison rouge est parfois planté comme plante ornementale.
77SARPA : Société rochefortaise de produits alimentaires. ► Rochefortaise (La).
78Sary ampela : [litt. « image de femme »] : on donne ce nom aux homosexuels (Heurtebize, 1986).
79Sasalia / sasatokombe (mahafaly) / sasahotry (tandroy) : Cette pratique traditionnelle établit une responsabilité collective dans le vol de zébus et oblige la communauté reconnue responsable à donner deux fois le nombre de bœufs volés à la personne ou à la communauté lésée (F. Esoavelomandroso, 1975). Elle fut admise par l’administration française dont la justice était bien incapable de réprimer durablement ce délit.
80Sasavy : Salvadora angustifolia Turill, arbre tortueux à port pleureur de la famille des Salvadoraceae, commun sur les sables meubles et les terrains salés, est utilisé en pharmacopée. Ses fleurs sont mellifères et ses fruits sont consommés pendant les périodes de disette. Autre nom : tsingilo.

Un sol humifère à gley (d’après Hervieu, 1968)

Exemples de tatouages traditionnels disparus (d’après Decary, 1935)

Un village tandroy : Antsakoamaro

Coupe des terrasses du Manambolo à Tanandava (bassin du Mandrare)

Tôlagnaro et ses environs

Plan de Tôlagnaro
81Satra(na) : Le satra est un palmier endémique très commun dans les savanes du Sud-Ouest : Hyphaene coriacea Gaertn. (synonyme tombé en désuétude : H. shatan). Son aptitude à subir les feux sans dommages malgré sa petite taille lui permet de proliférer. On extrait parfois la sève du stipe pour fabriquer du trembo ou vin de palme, ce qui provoque la mort du palmier.
82satrobory [litt. « chapeau rond »] : Cette coiffe tandroy est portée lors des deuils, voire après les deuils (Heurtebize, 1986).
83Satrokala [22°19’S, 45°42’E] [litt. « le chapeau de la forêt »] : Cette commune du fivondronana d’Ihosy, située sur l’Horombe, autour de 1 044 m d’altitude sur le bassin de l’Imaloto, comptait environ 10 000 habitants en 2005. Il s’agit de Bara et de Betsileo. On trouve à proximité du bourg principal un magnifique ensemble de rizières étagées. La société Tozzi Green y cultive Jatropha curcas en grande plantation. Cette localité a donné son nom à la feuille J-55 de la carte FTM au 1/100 000e.
84Savane : On parle de savane pour désigner un type de végétation tropical dans lequel prédominent les grandes herbes, principalement des Poaceae, à condition que le recouvrement du sol par les herbacées ne laisse que peu apparaître celui-ci. Des ligneux, arbres ou arbustes, y sont le plus souvent associés. Le Sud de Madagascar présente d’innombrables exemples de savanes et de pseudosteppes. La savane est marquée par un cycle annuel à forts contrastes : en saison des pluies, elle est verte et touffue. En saison sèche, elle jaunit. C’est alors que les pasteurs la font brûler. Cela permet à de l’herbe tendre de sortir du sol noirci. Les savanes à danga et à ahipody couvrent la plus grande partie de l’espace. Elles sont peu homogènes mais ont pourtant des caractéristiques très nettes. On les trouve entre 500 et 600 m d’altitude, sur différents types de relief. La strate graminéenne varie entre 5 et 70 cm de hauteur avec un recouvrement de 20 à 80 %. Ces savanes ont besoin d’au moins 600 mm de précipitations par an ce qui entraîne leur disparition dans les secteurs subarides. Elles occupent les espaces laissés vacants par d’autres Poaceae, notamment partout où il existe des ravinements. On trouve des savanes à kirodrota (Loudetia simplex ssp. stipoides) et Schizachryrium domingense au-dessus de 800 m d’altitude sur sols ferrallitiques à bonnes réserves hydriques. Ce sont elles qu’on observe au col des Tapias. La taille des Poaceae avoisine 60-70 cm mais leur recouvrement est faible (45 %) ce qui n’assure pas une protection efficace contre le ruissellement. Ce type de savane, quoique brûlé chaque année, n’est guère attractif pour les bovins. Les savanes à Loudetia filifolia ssp. humbertiana se développent principalement entre 500 et 900 m d’altitude, sur des versants à pentes médiocres où l’on observe des sols ferrugineux tropicaux à structure dégradée et très compacte. Il s’agit en fait plus de pseudo-steppes que de savanes étant donné la faible hauteur de ces hémicryptophytes (une quarantaine de cm) et leur faible recouvrement au-dessus du sol. La strate ligneuse, quand elle existe, est très peu fournie. Les arbres et arbustes sont principalement : Dicoma incana (Astéraceae), Hyphaene coriacea (le satra), Poupartia caffra (Anacardiaceae) et Stereospermum euphoroides (Bignoniaceae). Les savanes à Aristida congesta ssp. barbicollis sont caractéristiques des espaces où la pluviométrie moyenne est inférieure à 600 mm. On les observe plus au Sud dans les régions de la Sakondry, de Betioky et d’Ampanihy, ou vers le Nord, à proximité du Mangoky. La strate herbacée est très basse (10 à 20 cm) et le recouvrement faible. Les savanes du Moyen-Ouest ont été favorisées par la répétition des feux. En effet les conclusions de Ph. Morat (1973) sont que le climax de cette région à défaut d’être forestier est ligneux, ce qui est conforté par toutes les expériences de mise en défens. Dans certains cas de ruptures d’équilibre, dues au surpâturage notamment, on peut assister à un réemboisement spontané. Tamarindus indica, le kily, Terminalia seyrigii, Stereospermum variabile sont alors les essences les plus communément pionnières.
85Savatse / savatsy / savatra : La circoncision des jeunes garçons (6-8 ans) d’un même foko, pratiquée dans tout le Sud malgache donne lieu à d’importantes cérémonies dirigées par un mpisoro. Celles-ci sont coûteuses mais le savatsy « enracine chez les gens la croyance à la survivance des Ancêtres » (Razafiarivony, 1985). Les Tanosy emploient le terme de sambatra.
86SBFD : Les productions locales du Sud, notamment celle de sisal, ont toujours été très dépendantes du bon fonctionnement du port de Fort-Dauphin et donc de la Société de Batelage de Fort-Dauphi, une société privée chargée de sa gestion. Le trafic y atteint 55 000 tonnes en 1964, avant de stagner. Sa faillite a heureusement été compensée par la construction du port d’Ehoala.
87SCAMA : La Société de Conserves Alimentaires de la Montagne d’Ambre, établie entre 1945 et 1948 à Tuléar, est à l’origine en 1955 de l’électrification de la ville. Dédiée à la production de viande, l’usine fut cédée à La Rochefortaise en 1958, suite à des difficultés (Douessin, 1981).
88Scaphiophryne : Scaphiophryne brevis Boulenger et S. gottlebei Busse & Böhme (1992) sont de petits batraciens endémiques du Sud-Ouest malgache. On trouve le second dans l’Isalo.
89Scolarisation : L’enquête nationale de 1966 révèle que « c’est aussi, et de loin, dans le Sud que la scolarisation est la plus faible, avec seulement 7 % des 6-14 ans inscrits à l’école contre 53 % au niveau national ». (Deleigne, 2009a). Le fait que les filles ne représentent alors que 46 à 48 % de l’ensemble paraît quelque peu anecdotique. Aujourd’hui la scolarisation ne toucherait au mieux que 50 % des jeunes dans l’ancienne province de Tuléar (cf. les données du PAM) et resterait donc notoirement insuffisante tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif, malgré des progrès. Dès le début de la colonisation, la situation est alarmante : « Jusqu’en 1910 on ne comptait aucune école officielle à Tuléar ou Fort-Dauphin. En 1913, toute la province de Fort-Dauphin disposait seulement de 5 écoles officielles avec un effectif de 230 élèves... ». (Rapport administratif de 1913, cité par F. Esoavelomandroso, 1975). En 1921, le chef de la province de Tuléar, Guitou, regrette le trop faible effort consenti par le pouvoir colonial en faveur de l’ouverture d’écoles primaires : cela influe défavorablement sur le niveau de formation des cadres locaux (Frémigacci, 1981). En 1934, il n’y avait pour la région de Tuléar qu’une école pour 5 420 enfants, le taux le plus faible de la Grande Île (Randrianja, 2001). L’incapacité de l’État à mettre des instituteurs au service des écoles rurales est un handicap plus important que l’absence d’aide aux familles qui souhaitent la scolarisation de leurs enfants (Deleigne, 2009b). Le niveau de formation des maîtres, quand il y en a, constitue un autre problème préoccupant. Historiquement, dans l’Androy en 1907, les dernières résistances à la colonisation s’exprimaient à travers deux demandes : le refus de l’impôt sur le bétail et le refus de l’école (Deleigne, 2009a). Plus tard c’est la peur que les garçons scolarisés « oublient ce qu’est un zébu » qui défavorise ces derniers par rapport aux filles, ce qui est assez original par comparaison avec ce qui se passe en Afrique ou en Asie.
90Scolopendre : Avec les scorpions, les scolopendres (nom féminin) font partie des rares bêtes venimeuses de Madagascar et du Sud en particulier. On les trouve dans les jardins et les maisons dans lesquelles elles sortent la nuit. L’espèce la plus commune est Scolopendra subspinipes ou trambo, un myriapode de 20 cm au plus, à la piqûre extrêmement douloureuse.
91Scorpion : Longtemps on a cru que le nombre d’espèces de scorpions (des Arthropodes) vivant à Madagascar était limité à une douzaine mais depuis quelques années les découvertes de nouvelles espèces de micro-scorpions se sont multipliées. Certaines espèces, comme celles liées au genre Pseudouroplectes, sont endémiques du Sud. Parmi les espèces les plus communes dans la région de Tuléar, il y a Grosphus madagascariensis Gerv. (famille des Buthidae). Ces scorpions qui vivent dans les pierrailles et sont surtout actifs le soir et la nuit, à défaut d’être mortels, ont une piqûre réputée très douloureuse.
92Sebkhra : Il s’agit d’un terme de géomorphologie d’origine saharienne. Une sebkha ou sebkhra est la partie centrale, généralement inondable, d’une vaste dépression fermée vers laquelle convergent les eaux issues des rares mais violentes averses dans les milieux arides et subarides. Dans la région de Tuléar, la plus grande est la sebkhra d’Ihotry mais il en existe d’autres : Bemoka, Kiliolo, Marohatay sans parler d’innombrables petites.
93Sécheresse : Les sécheresses, responsables de famines meurtrières (kere), sont certainement le principal fléau du Sud malgache. Contrairement à une idée largement répandue aujourd’hui, elles ne sont pourtant pas un phénomène de nature récente. « Le spectre de la famine reste présent surtout quand les sécheresses et les mauvaises récoltes se reproduisent souvent, au moins une fois par décennie depuis le début du siècle. Alors les vivres « n’ont plus de prix », les fady sont transgressés (comme manger de la tortue)... » (Bernard, 1978). En 1911, le chef de district d’Ampanihy note que « ces famines sont causées par des années de sécheresse qui, quoique apparaissant comme exceptionnelles, se sont renouvelées fréquemment ». (lettre du 20 mai 1911 au Gouverneur général). De 1708 à 1714 est survenue une des plus graves périodes de sécheresse à Madagascar (Westra & Armstrong, 2006). En 1896, une sécheresse est à l’origine d’un terrible kere dans le Sud, suivie d’une autre qui s’étend d’avril 1902 à décembre 1903 : à Tuléar, il tombe seulement 97 mm en 21 mois (47 mm en 15 mois). Parmi les autres grandes sécheresses qui ont sinistré le Sud de Madagascar au XXe siècle, citons celles de 1909 et 1912 en pays Mahafaly, celle de 1941-44 appelée maro taola dans l’Androy, celle de mars 1948 à novembre 1949 (160 mm en 20 mois à Tuléar), celle de février 1959 à juin 1960 (118 mm sur 17 mois à Androka), celle de 1970 (26 mm en 11 mois à Tuléar), celle de 1981 (appelée santiravy ; un million de personnes sont touchées dans le Sud), celle de 1986 (appelée belakapake ; de nombreux morts : officieusement le chiffre de 3 000 est avancé), enfin celle d’avril 1991 à octobre 1992 (90 mm de précipitations en 19 mois, un million de personnes touchées principalement dans l’Androy).
94Secte : Les communautés religieuses chrétiennes, hors catholicisme et protestantisme luthérien ou calviniste, se sont multipliées à Madagascar depuis la fin du XIXe siècle. Les Pentecôtistes ont développé depuis l’Indépendance le mouvement Jejosy Mamonjy (Jésus sauve). Le Fifohazana est un courant malgache du protestantisme né en 1894 sur les Hautes Terres, faisant la part belle aux exorcismes. Les Témoins de Jéhovah, les Adventistes, l’Assemblée de Dieu et le Feon’Filazantsara sont également bien implantés.
95Sedefita : C’est la Société d’aménagement du Fiherenana et de la Taheza, devenue plus tard Fifato. L’opération Fiherenana consistait à porter le domaine irrigué de 1 600 à 3 800 ha. L’opération Taheza a été faite au profit des agriculteurs tanosy pour faire dès 1968 de ce périmètre irrigué un « grenier à riz » du Sud. Ce fut un échec. À Tuléar, la Sedefita possédait une ferme d’État sur le domaine actuel de l’université.
96Sely : Ce nom correspond à plusieurs espèces endémiques de ligneux du genre Grewia, de la famille des Malvaceae. G. triflora (Bojer) Walp. est commun à Madagascar et à l’Afrique orientale.
97Sénégalais / Senegaly : À la demande de Galliéni, les troupes françaises qui assurèrent la pacification du Menabe et du Sud de Madagascar, puis plus tard la sécurité et la répression des soulèvements, étaient pour grande partie composées de Tirailleurs dits sénégalais, particulièrement appréciés du futur maréchal. Equipés d’un uniforme rutilant, d’un coupe-coupe réglementaire et d’un barda, ils venaient en fait de l’ensemble de l’Afrique Occidentale Française, notamment de l’actuel Mali. Lyautey insiste sur la nécessité « du bon accord de nos tirailleurs avec la population ». En fait, de manière calculée, les Sénégalais, excellents soldats, eurent un effet terrorisant sur une grande partie de la population. Un dicton populaire affirme même « Senegaly nahazo baiko » (comme un Sénégalais obéissant aux ordres) ce qui indique que la personne agit sans réfléchir. Un autre, plus méprisant, dit « Anò mahazo vazaha gila maso, fa tsy mahazo taranaka Senegaly » (Puisses-tu te trouver un Européen bigleux plutôt que d’avoir des enfants d’un Sénégalais). Une partie d’entre eux fondèrent des familles après avoir épousé des femmes malgaches et, grâce à des distributions de terres, s’établirent en milieu rural, notamment à Ampanihy. On peut reconnaître une partie de leurs descendants à leur patronyme. Leur étude a commencé il y a quelques années (Ba, 2009 et 2012).
98Senge : Senge, précédemment Salala, est le nom d’un célèbre trio vocal dont le répertoire est très lié au répertoire traditionnel de la région natale des 3 chanteurs, l’Androy. L’instigateur de ce groupe, Sengemana, est mort en décembre 2000.
99Sept-Lacs d’Ifanata [23°21’S, 44°09’E] : Dans la vallée de l’Onilahy, au lieu-dit les Sept-Lacs, à environ 70 km de Tuléar, on trouve une série de 7 bassins étagés aux eaux limpides, séparés par des barrages de tufs calcaires, sous un couvert de grands arbres. À proximité, le petit lac de Tafoka, bien connu des pêcheurs, est un autre site intéressant. On y accède en prenant la RN7 au départ de Tuléar, jusqu’au-delà d’Andatabo (km 17) sur le causse ; la piste qui part sur la droite de la route bitumée redescend rapidement dans la vallée. Avant réfection, c’était un épouvantable escalier taillé dans le calcaire. On débouche alors sur des rizières et les prairies marécageuses d’Ambohimahavelona. La piste qui allait de ce dernier lieu à Tongobory est malheureusement coupée depuis de nombreuses années à l’est des Sept-Lacs. Un projet de développement de l’écotourisme communautaire a été mis en place en 2003 avec l’appui du SAGE (Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement) pour protéger et valoriser ces lacs et le patrimoine forestier de Belomotse.
100Serpent : « Marolongo namonoa mampihentse » peut être traduit ainsi : le « nombreux-en-famille (nom d’un serpent), quand on le tue, les autres sortent pour se venger » (Raharinjanahary et Velonandro, 1996). C’est un proverbe masikoro significatif car il est fondé sur la peur des serpents. Il existe de nombreuses espèces, presque toujours endémiques, de serpents terrestres dans le Sud malgache. Dans la seule réserve de Beza Mahafaly, on en décompte 15 espèces. Heureusement, ils ne représentent aucun danger pour les personnes en dépit des légendes : ainsi Leioheterodon madagascariensis, appelé menarana, est très craint. Les plus gros sont des Boidae, les do (Acrantophis madagascariensis) ; les plus communs sont des couleuvres (Alluaudina mocquardi Ang., Heteroliodon lava Nuss & Rax., H. occipitalis, Ithycyphus oursi Domergue, Langatha spp., Leioheterodon spp., Lycodryas spp., Liopholidophis martae, Madagascarophis spp.). Il faut y ajouter d’inoffensifs Typhlops comme T. arenarius ou T. decorsei Mocquard. Lycodryas citrinus est une belle couleuvre arboricole et nocturne, jaune à points noirs, des forêts denses sèches et du bush. Il est difficile d’observer les serpents qui vivent dans le fourré xérophile en dehors des brèves périodes de pluie ce qui laisse à penser que comme pour les lézards des découvertes restent encore à faire. À ces serpents terrestres, il faut ajouter Pelamis platurus L., un serpent marin, venimeux, présent sur les récifs coralliens. Paroedura vahiny, Androngo trivittatus et Mabuya dumasi sont des espèces endémiques locales.
101Seva : C’est le nom vernaculaire de Buddleja madagascariensis Park., de la famille des Loganiaceae. Cet arbuste assez commun du Grand Sud est reconnaissable à ses petites feuilles en forme de cœur.
102Seyrig (André, 1897-1945) : ► Ampandrandava, Seyrigia.
103Seyrigia : Ce genre endémique de Curcubitaceae lianescentes, aphylles et dioïques se développant dans le fourré xérophile, est connu sous le nom de bambola. Son nom a été donné en hommage à l’entomologiste André Seyrig. L’espèce S. gracilis Ker. se développe sur les sables roux et les calcaires de la région côtière du Sud.
104SFSM : La Société foncière du Sud de Madagascar fut fondée en 1928 à Paris. Sa principale activité concernait le sisal pour lequel elle reçut 20 000 ha dans la vallée du Mandrare.
105Sida : Pour des raisons non élucidées, cette pathologie est beaucoup moins répandue dans le Sud de Madagascar que sur le continent africain voisin.
106Sifaka : Propithecus verreauxi A. Grandidier ou sifaka est un lémurien diurne de la famille des Indriidae parmi les plus communs dans le Sud de Madagascar, notamment dans les forêts riveraines, comme celles de l’Onilahy. Il vit en groupes, pousse des cris impressionnants quand il est dérangé et est facilement reconnaissable à sa robe blanche duveteuse et à ses bonds si particuliers.
107SIFOR : La Société Industrielle de Fort-Dauphin, créée en 1948, par un cordier français, en association avec les exploitants sisaliers de la vallée du Mandrare, transformait les fibres de sisal en tapis, ficelles et cordages (Peyrot, 1974).
108Sihanake : Dans de nombreux villages, les mares ou sihanake sont des lieux de prélèvement de l’eau en général, de l’eau de boisson dans certains cas. C’est là que vient également boire le bétail, provoquant des contaminations bactériennes.
109Sihanamaro [25°11′ S, 45°46′ E] [litt. « de nombreuses mares »] : Cette commune du fivondronana d’Ambovombe est peuplée d’environ 20 000 habitants, en grande majorité des Tandroy, répartis sur 23 fokontany et 600 km2 (SIRSA, 2006). Patate douce, manioc, sorgho, dolique et maïs sont les principales cultures vivrières auxquelles s’ajoute le niébé. L’élevage bovin y est bien développé.
110Sikily / sikidy : Ce système de divination pratiqué par des ombiasa fonctionne à partir de graines divinatoires (fagne) déposées sur une natte. Son origine arabe ne fait aucun doute. On en trouvera une bonne explication dans Heurtebize (1986) et dans Rabedimy (1980).
111Sikily : C’est un affluent de la rive gauche (méridionale) du cours inférieur du Mangoky. C’est aussi le nom d’un massif de 808 m situé au nord de l’Analavelona où le cours d’eau prend sa source.
112Silex : On observe dans le Sud de Madagascar (Androy, pays Mahafaly) plusieurs gisements de silex utilisés comme pierres à fusil (Radimilahy & Wright, 1986).
113Sira sira : Il s’agit d’étendues salées (sira : sel). Les plus faciles à observer sont les tannes en arrière des mangroves, parfois coupés par des chenaux de marée. Mais il y a aussi la lagune de Bevoalava. Près d’Andavadoaka, un de ces tannes, isolés de la mer, fonctionne comme un accumulateur de sel, exploité par la population locale.
114Sisal : Cette plante textile (Agava sisalana Perrine), originaire du Mexique, est bien adaptée à un fort ensoleillement et à la rareté des précipitations. La première plantation malgache de sisal fut aménagée en 1928 à Ranopiso puis abandonnée pour la vallée du Mandrare, moins de dix ans plus tard sous l’impulsion de la SFSM. La production de sisal à Madagascar bénéficia du Plan Marshall dès 1946. Vers 1948, la SMC planta 2 920 ha de sisal à Tuléar et à Vineta, prenant la suite d’un colon français (Déquivre). Ces plantations, dites lakope en malgache, ont plus tard disparu au profit de celles de la seule vallée du Mandrare où la SMC avait également investi (P. Le Bourdiec, 1968). On considère qu’à l’Indépendance 20 000 ha lui sont consacrés produisant jusqu’à 30 000 tonnes de fibres par an pour l’exportation. Les principales sociétés étaient le Domaine de Pechpeyrou, la HAH (de Heaulme), la Société Foncière du Sud de Madagascar, la Société du Sisal malgache, la CAIM et les Établissements Gallois. En 1967, la dévaluation de la Livre sterling permet une concurrence accrue du Tanganyika. Après 1970, la crise politique conduit à l’abandon d’une partie de la production. Elle a repris depuis, se stabilisant autour de 12 000 tonnes de fibres ces dernières années, employant 4 000 personnes et nourrissant autant de foyers. La plante fait plus que jamais partie du paysage, notamment grâce à son emploi dans les haies vives. On utilise parfois les hampes pour la construction de l’habitat.
115Site de Tuléar : Le site deltaïque de Tuléar pose problème comme on l’observe à chaque cyclone. Le choix du delta du Fiherenana, en début de colonisation, comme capitale régionale, obéissait à divers impératifs dont les principaux étaient d’avoir un port en eau profonde, ce qu’offrait le lagon à l’abri du Grand Récif, d’avoir une étendue plane pour l’extension future de la ville et d’avoir de l’eau douce en abondance, ce que n’offrait pas Nosy Ve. Mais même si quelques anciens bâtiments, voire certains quartiers comme Tsianangea et plus récemment celui de l’université, sont construits sur des dunes, une grande partie du développement urbain a été fait aux dépens de terrains inondables, anciens distributaires d’un fleuve prompt à revenir là où il passait autrefois. La solution serait peut-être de déplacer le centre de gravité de la ville sur les glacis et les vieilles dunes rubéfiées qui se trouvent en arrière de l’actuel site. Mais c’est un défi presque impossible dans le contexte de la grande pauvreté actuelle.
116Sitiny : Ce cours d’eau, appelé aussi Tsitintine, se situe sur la rive droite de l’Onilahy. Il prend sa source près du village d’Ambohimavelona et disparaît dans un ponor quelques kilomètres plus loin sans qu’on comprenne bien pourquoi elle ne se déverse pas dans l’Onilahy. J. N. Salomon (1987) a fait une hypothèse à ce sujet.
117Sivéh : On dénommait ainsi autrefois la côte basse située au nord de Saint-Augustin, habitée par les Buques (Huot, 1845). Il est possible aussi qu’il s’agisse de Nosy Ve.
118Small Grants Programme : Ce programme du Fonds Mondial pour l’Environnement (GEF en anglais) financé par les Nations-Unies et la Banque Mondiale vise à aider par des subventions des associations villageoises à gérer leur environnement. Grâce à des dizaines de projets sélectionnés, le Sud malgache est particulièrement concerné.
119SMC : La Société Malgache de Culture, société anonyme créée en 1927, ayant son siège à Tuléar, était spécialisée dans la production de sisal (2 920 ha à Tuléar et à Vineta) de 1930 à l’Indépendance. Elle a disparu devant la concurrence du sisal du Mandrare.
120SMGI : Fondée sur l’exploitation du mica de l’Androy et de l’Ibara, ayant son siège à Paris, la Société des Minerais de la Grande Île a été créée avant 1930 (Peyrot, 1974 : p. 450). Expédié vers Tôlagnaro, le mica était trié et conditionné par un personnel majoritairement féminin en caissettes de 25 kg avant exportation.
121SNHU : La Société Nationale des Huileries de Tuléar est issue de la nationalisation en 1967 de 3 huileries appartenant à des résidents indiens. Une savonnerie (Ny Maky) y était associée. Ce fut un fiasco financier et technique qui mena à la cessation de toute activité en 1983. Elle employait près de 500 ouvriers.
122Soalara Atsimo [23°35’S, 43°42’E] [litt. : possible déformation de soa laro : « belles euphorbes laro »] : Cette commune du fivondronana de Betioky est peuplée d’environ 9 500 habitants. Un fortin y apparaît dans l’atlas de Mercator (1569), un autre y fut construit par John Smart et 140 puritains anglais en 1620. On trouve cette localité de la baie de Saint-Augustin sous le nom de Salar dans les ouvrages du XIXe siècle. En 1893, y résidait déjà un commerçant indien. Il s’agit d’un petit port situé immédiatement au sud de l’embouchure de l’Onilahy, aménagé pour expédier le charbon de la Sakoa. En 1948 a été mise en place une usine de La Rochefortaise avec une infrastructure permettant de recevoir des familles en provenance de France. Depuis le 15 avril 2011, il est relié à la baie de Saint-Augustin par un bac de 33 m (124 passagers, 60 tonnes de fret), le Faviota, géré par l’OPCI Lihemiha. La société canadienne Sherritt International Corp. avec ses sous-traitants (Ambatovy Minerals SA, Dynatec Madagascar SA) et ses associés (Korean Ressources Corp. et Sumitomo Corp.) ont signé vers 2007 un gros contrat d’exploitation et de transformation industrielles du minerai de nickel d’Ambatovy près de Moramanga sur la côte Est. Le procédé industriel fondé sur la lixiviation à l’acide nécessite de considérables tonnages quotidiens de carbonate de calcium. Il avait été décidé de prélever ceux-ci à Soalara, dans le secteur septentrional du causse Mahafaly, dit de Belamotse. Risquaient d’en pâtir le tourisme, sous le vent de cette gigantesque carrière, la pêche, le lagon et même la population de Tuléar soumise à des poussières poussées par le tsiokantimo.
123SoaMad : SoaMad (Solidaires avec Madagascar) est une ONG créée en 2003, domiciliée à Paris, se consacrant à l’aide au développement en milieu rural de l’Androy avec une priorité donnée à l’accès à l’eau.
124Soamanonga [23°52’S, 44°47’E] [litt. « la jolie montée »] : Cette petite commune du fivondronana de Betioky Atsimo est située sur haute Sakoa. À l’origine, c’est un poste militaire français créé en 1900. Elle est peuplée d’environ 13 700 habitants répartis sur 248 km2 (SIRSA, 2006), en majorité des Tanosy avec une forte minorité tandroy. Manioc, maïs, patate douce et riz sont les cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la canne à sucre, les oignons et le niébé.
125Soamatasy [22°24’S, 46°07’E] : Cette commune de la partie méridionale du fivondronana d’Ihosy compte environ 7 500 habitants répartis sur 1 100 km2. Sa population est majoritairement bara. Manioc et riz sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la banane, les haricots et le tabac comme cultures commerciales. La forêt est absente et l’élevage bovin y est bien développé (SIRSA, 2006).
126Soanierana [25°00′ S, 46°53′ E] : Cette commune du fivondronana de Tôlagnaro est située sur la RN13. Elle compte environ 9 500 habitants (recensement de 2001) répartis sur 73 km2 et 6 fokontany. La population y est majoritairement tanosy.
127Soaserana [23°52’S, 44°54’E] [litt. « beau port »] : Cette commune du fivondronana de Betioky Atsimo est située entre Soamanonga et Lazarivo. Elle est peuplée d’environ 2 000 habitants répartis sur 215 km2 (SIRSA, 2006), en majorité tanosy avec une forte minorité mahafaly. Manioc, maïs, patate douce et riz sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la canne à sucre et le niébé. L’élevage bovin y est bien développé.
128Soaserano : ► Montagnole, Vohinghezo.
129Soatanimbary [21°27’S, 45°51’E] [litt. « belles rizières »] : cette localité, située au NE de Beroroha, a donné son nom à la feuille J-53 de la carte FTM au 1/100 000e.
130Soavary [24°09′ S, 47°20′ E] [litt. « joli riz »] : Cette commune de la partie septentrionale du fivondronana de Tôlagnaro comptait environ 3 700 habitants en 2010 répartis sur 282 km2 et 5 fokontany. La population y est majoritairement tanosy.
131Société (française) de l’Orient : La Société de l’Orient a été fondée par un certain Rigault, capitaine de marine, à qui, « au nom de sa majesté très chrétienne » Louis XIII, le cardinal de Richelieu accordait dans une lettre patente de janvier 1642 un monopole de quinze ans sur le commerce et la colonisation de Madagascar et des îles environnantes. Elle a précédé la Compagnie des Indes orientales créée en 1664 par Colbert.
132Société Minière et Forestière : Cette entreprise a été créée par Henry de Heaulme en 1928, pour l’exploitation de la forêt et du mica.
133Sofin’draza : La découpe des oreilles des zébus (vaky sofy, vilo) permet de fournir une marque d’appartenance à un lignage possesseur d’un troupeau, une sorte de blason selon l’expression de Paul Ottino. De même, les maîtres marquent leurs esclaves d’un sofin’draza.
134Soie : La soie (landy) est produite par les Lépidoptères, appelés landibe, vivant particulièrement sur les tapia, sur Asteropeia rhopaloides (Asteropeiaceae) de la forêt sclérophylle et sur les palétuviers de la mangrove. La fabrication de la soie était pratiquée à Ampanihy jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. La production était vendue à Ambalavao (Bernard, 1978). L’usage de DDT pour juguler une invasion de criquets provoqua la mort des vers et la disparition de la filière.

Les communications routières sont parfois difficiles : des camions transportant des passagers (au centre) et des sacs de charbon de bois (à droite) se sont ensablés sur la RN9 qui longe le lagon de Ranobe et sa mangrove (© J.-M. Lebigre).
135Soif de vivre : La « soif de vivre » est un des caractères principaux de la population, à très faible niveau de vie, du Grand Sud de Madagascar. On doit la rapprocher de celle de la population européenne au Moyen-âge pendant une période où l’espérance de vie était dérisoire du fait des guerres, des famines et des épidémies. Cette joie de vivre contraste avec la morosité bien connue des nantis d’autres continents.
136Sokake : 1. ► Tortue radiée. 2. Sokake : cette ONG basée à Tuléar est spécialisée dans la promotion et l’assistance économiques et sociales.
137Sokapila : Cette association a été créée en 2003 par deux Françaises pour soutenir la mise en place et le fonctionnement d’un « village des tortues » à Mangily avec le soutien financier du zoo d’Amnéville en Moselle. La finalité de l’association est la sensibilisation des jeunes enfants de Madagascar à l’environnement.
138Sol : Liés à la fois au substrat rocheux, au climat et à la biosphère, parfois modifiés par les hommes, les sols constituent un élément fondamental de l’environnement du Grand Sud. Cultivés, les sols sont définis dans les langues vernaculaires : on parlera ainsi de baiboho (sols humifères à gley), de tany le, de tany maiky. Un grand nombre de leurs caractéristiques dérivent directement du climat subaride auquel l’essentiel de la région est soumise depuis plusieurs millénaires, ce qui n’exclut pas d’anciens épisodes pluviaux. Par compraison avec les autres régions qui composent Madagascar, on retiendra l’importance des sols minéraux bruts ou peu évolués dérivant de l’érosion, des sols ferrugineux tropicaux, des sables rubéfiés, des sols halomorphes dans les sebkhas et dans les marais à mangroves, des minces rendzines sur les croûtes carbonatées. Les sols ferrallitiques s’imposent, quant à eux, autour de Tôlagnaro. Des vertisols sont également observables. On pourra se reporter aux publications de l’IRD, plus spécialement à celles d’Hervieu (1959, 1968), et aux cartes pédologiques pour en savoir davantage. (p. 174)
139Sol ferrallitique : Les sols ferrallitiques peuvent être considérés comme les plus caractéristiques des régions tropicales humides. Concentrant des oxydes de fer et d’alumine, ils se développent sur le manteau d’altérite, parfois très épais, affectant des roches aussi dures que les granites ou les gneiss. Ils connaissent un fort développement autour de Tôlagnaro. Différentes classifications permettent de distinguer des types lessivés ou humifères, faiblement à fortement désaturés, profonds ou rajeunis.
140Solaire : Grâce à un ensoleillement parmi les plus forts du monde, Tuléar peut un jour espérer, avec l’aide de la communauté internationale, devenir un pôle majeur de production d’énergies renouvelables à Madagascar. Le projet d’îles solaires flottantes lancé en 2009, porté par le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) et expérimenté aux Émirats Arabes Unis, pourrait tout à fait convenir. Pour le moment une ONG, ADES, essaie de promouvoir un certain nombre d’équipements solaires dans la région de Tuléar.
141Soleil d’Or (Le) : Ce vaisseau de mille tonneaux a été construit en 1670 pour le compte de la Compagnie des Indes orientales. Au retour d’un voyage en Extrême-Orient, chargé d’un trésor considéré comme fabuleux, offert à Louis XIV par le roi de Siam, il fait escale à Fort-Dauphin le 1er novembre 1681 et repart vers la France. Il ne reparaîtra plus. Victime d’un naufrage ou, moins vraisemblablement de pirates, son épave, très convoitée par les chasseurs de trésors, est devenue une des plus célèbres et des plus mystérieuses du monde.
142Solivoano : Les femmes du Sud malgache enduisaient toutes leurs cheveux de cette huile de noix de coco. Dans les villages d’éleveurs de l’intérieur, on employait le jabora. Cette huile rancie était à l’origine d’une odeur particulière. Depuis quelques années, cette pratique a cependant tendance à disparaître de Tuléar pour les jeunes filles qui préfèrent au solivoano le Panda aoly, une brillantine bon marché très répandue.
143Sonia [litt. : « signature »] : Dans l’Androy, c’est le don d’un animal fait par un beau-père à son gendre lors du mariage de ce dernier (Heurtebize, 1986). Il est suivi du tilike et du tandra.
144Sonibarika : On désigne ainsi Didierea trollii de la famille des Didiereaceae. L’existence de tiges rampantes justifie le terme d’arbre-pieuvre parfois également utilisé.
145Song’aomby : Cette créature fantastique est proche du mangarsahoc. ► surnaturels (êtres).
146Songe : Le taro (Colocasia esculenta, Araceae) est assez peu cultivé dans le Grand Sud, à l’exception de l’Anosy.
147Sony : Ce nom désigne aussi bien des plantes du genre Alluaudia que d’autres du genre Didierea (notamment Didierea madagascariensis). Elles sont toutes de la famille des Didiereaceae.
148SOPETO : La Société de Pêcherie de Toliary est une entreprise de pêche localisée à Tuléar.
149SOPICA : La Société des Pêches Industrielles du Capricorne, société privée de Tôlagnaro spécialisée dans la commercialisation des langoustes, fut créée en 1966. Drainant tout le littoral de Manatenina à Lavanona, elle collectait les langoustes auprès des pêcheurs locaux, puis exportait sa production sur l’étranger (79 tonnes en 1970), profitant de l’ouverture des lignes aériennes sur Madagascar aux Boeing 707 et DC8. Cette activité conçue en collaboration avec les pêcheurs, leur procurait un revenu non négligeable. De 1974 à 1979, elle fut remplacée par une nouvelle société, Ny Oratsimba. De 1979 à 1986, des sociétés étatiques, Rengy et Lansu, prirent le relais, conduisant cette activité à la faillite.
150Sorboa : On appelle ainsi la raie-guitare. De nombreuses légendes leur sont attachées. Les sorboa ont, selon celles-ci, la capacité de sauver les pêcheurs vezo lors de naufrages. Cependant les interdits concernant sa pêche sont de moins en moins suivis.
151Sorgho : Cette céréale (ampemba, Sorghum vulgare) était une culture traditionnelle dans le Sud jusqu’à la sécheresse de 1991. Elle était bien adaptée au contexte climatique. Une opération dénommée Ampemba’soa (beau sorgho) a été mise sur pied par la FAO en 2004 pour relancer sa culture dans l’Androy.
152Soro, sorogne : Cette invocation accompagne un sacrifice, permettant ainsi un lien avec la surnature, chez les Bara et les Tandroy (Heurtebize, 1986).
153Soroba : Ce plat alimentaire est fait à base de haricots, de manioc ou de maïs.
154Sorombe [litt. « le grand sacrifice »] : Le Sorombe est une vallée sèche, couloir méandriforme façonné par l’érosion d’un ancien affluent rive gauche de la Linta encaissé dans le causse Mahafaly ; il relie la vallée de la Linta au cœur du pays Mahafaly.
155Soso : On appelle ainsi des ignames sauvages endémiques (Dioscorea soso Jum. et Perr., famille des Dioscoreaceae) poussant en forêt et utilisées pour l’alimentation en période de disette mais parfois aussi en période normale.
156Souimanga : Nectariana souimanga Gmelin, le souimanga de Madagascar, est un Nectaridé endémique de Madagascar et de quelques îles de l’océan Indien (Comores, Aldabra). Cet oiseau pratique le vol stationnaire pour recueillir le nectar des fleurs. La sous-espèce N.s. subsp. apolis est endémique du Sud. On peut l’observer aussi bien dans les boisements, y compris la mangrove, que dans les jardins.
157Soumission : Selon Drury, au XVIIIe siècle, on saluait les souverains locaux en s’agenouillant et en leur léchant les pieds. « … lelafim-pelum-bity, c’est-à-dire l’action de passer la langue sous la plante des pieds, de lécher la plante des pieds des chefs, est une ancienne coutume malgache marquant la soumission absolue d’un inférieur envers son supérieur », confirme Alfred Grandidier en 1906, commentant « Les Aventures de Robert Drury » (cité par Dodille, 2009).
158Source : Les sources d’eau douce les plus inattendues du Grand Sud sont des exsurgences et des résurgences qu’on peut observer soit directement sur le rivage, soit dans les lagons (exsurgences marines). La capacité qu’ont les zébus à découvrir et à utiliser ces sources serait à l’origine de la légende sur l’origine marine de ces bêtes (Szumski, 1968).
159Souris : Comme celles des rats, Mus musculus est une espèce de rongeur anciennement introduite, très répandue dans les habitations.
160Spéléologie : La région de Tuléar offre aux spéléologues l’opportunité de belles explorations notamment d’avens et grottes. Ainsi, les avens du causse de Manamby, dont celui d’Ankilitelo, ont été découverts en 1985 par une équipe de spéléologues du Club Martel de Nice. Il est crucial de prendre contact avec les autorités coutumières pour obtenir l’autorisation de pénétrer dans des lieux presque toujours fady.
161Speyer : Cet Autrichien s’établit pendant une trentaine d’années à Ampalaza. Il fut le frère de sang du mpanjaka mahafaly Etsiamponde dont il devint le conseiller (1890-1911) et le biographe. Trafiquant d’armes, il fut suspecté, pendant la guerre 1914-18, au même titre que les résidents allemands, de travailler contre la France en incitant les Mahafaly à se révolter.
162Spirnam : C’est le nom parfois donné au produit sec tiré de la spiruline. C’est aussi celui d’une société de Tuléar travaillant dans ce domaine.
163Spirsud : La Société de production de spiruline a été créée en 2002. Elle possédait 550 m2 de bassins à Tuléar en 2010.
164Spiruline : C’est une algue de la classe des Cyanophyceae se développant dans les eaux légèrement saumâtres. Leur vitesse de multiplication et leur teneur élevée en protéines en font un produit intéressant pour l’alimentation. On en a découvert à l’état naturel dans les années 1980, à proximité de Tuléar, sur la route d’Ifaty. Un programme de production a été mis en place. Les principales sociétés sont Spirnam et Spirsud. De la spiruline était également produite à l’IHSM.
165Splitting : Cette opération consiste à découper au couteau des feuilles de mica calibrées à partir de mica brut. Cette activité occupait autrefois de nombreuses personnes de Tôlagnaro directement à leur domicile.
166Sport : Le football est le sport le plus populaire dans le Sud de Madagascar. Les petits clubs de Tuléar y réussissent plutôt bien ainsi que dans d’autres sports. L’équipe masculine de handball, l’ASCO Toliara, est devenue en 2010 championne de Madagascar pour la douzième fois de son histoire.
167Srilankais : Avec la ruée vers le saphir d’Ilakaka, quelques négociants en pierres précieuses, venus du Sri Lanka, se sont établis sur place et à Tuléar.
168STAR : La Société Tananarivienne de Réfrigération a été créée en 1953. Depuis 2011, elle appartient au groupe Castel connu notamment pour sa plus ancienne brasserie à Libreville. La STAR possède comme sur 3 autres sites (Antsirabe, Antananarivo, Antsiranana) une brasserie à Tuléar depuis 1983. On y fabrique la bière THB et quelques boissons dites hygiéniques comme le fameux soda bonbon anglais. C’est la seule usine de Tuléar qui ait survécu à tous les aléas politiques et économiques. La fermer créerait certainement une situation explosive. La société distribue par ailleurs l’eau minérale longtemps la plus répandue à Madagascar, l’« Eau Vive ».
169Stavanger : De cette ville du Sud de la Norvège [58°58’N, 5 °43’E] sont partis des missionnaires luthériens vers Madagascar et en particulier vers Tuléar. C’est actuellement la troisième agglomération de Norvège. Les archives du centre de la Mission norvégienne luthérienne de Stavanger sont particulièrement bien documentées sur le Sud de Madagascar, avec de nombreuses traductions en malgache et en français.
170Stereospermum : A cegenre de la famille des Bignionaceae se rattachent diverses espèces endémiques : S. arcuatum H. Perr. ou vavaloza ; S. euphoroides D. C. ou mangarahara, de grands arbres de la forêt sèche, à bois très dur et à écorce utilisée en pharmacopée ; S. nematocarpum D. C. ou mangarahara, arbuste des éboulis et de la forêt résiduelle autour d’Androka et du lac Tsimanampesotse ; S. undatum H. Perr. ou vavaloza, arbre de la forêt sèche ; S. variabile H. Perr. ou matafinongehe, arbre de la savane.
171Stérilité : À l’image de ce qui se passe dans la plupart des sociétés du Tiers-Monde, dans les sociétés rurales de Madagascar et dans une moindre mesure dans la société urbaine, la stérilité d’une femme (celle de l’homme n’est pratiquement jamais mise en avant) est considérée comme une véritable malédiction.
172Sterna dougallii : ► Kirinina.
173Subaridité : « Le climat subdésertique de la région avec des températures de 40 degrés en saison chaude et moins de 5 jours de pluie par an, la plupart du temps, aurait interdit tout développement urbain ». (Evan, 2000). Le climat de la région côtière du Canal de Mozambique, entre le Mangoky et le Cap Sainte-Marie, est marqué par la rareté des précipitations. C’est le climat le plus sec de la Grande Île qui doit beaucoup à l’effet de fœhn. Les températures moyennes annuelles marquées par une nette opposition entre l’été austral, torride, et un hiver pendant lequel une fraîcheur sensible règne pendant une partie de la nuit et au petit matin, sont d’environ 25°C. Cette chaleur associée à un fort ensoleillement et à des vents d’une grande constance contribue à favoriser l’évaporation et le déficit hydrique annuel à l’origine du caractère subaride de la région. L’agriculture doit s’adapter à ce caractère naturel pour éviter les famines (kere).

Les communes du ivondronana de Tôlagnaro

Les communes du fivondronana de ToliaraII

Le tourisme dans le Grand Sud de Madagascar

Les mangroves de Tsingilofilo : bloc-diagramme

Le parc national de Tsimananpetsotse
174Subfossile :On appelle ainsi les ossements de différents animaux de grande taille ayant vécu jusqu’à l’arrivée des premiers hommes dans le Sud malgache : Aepyornis, crocodile, Hippopotamus lemerlei ou hippopotame nain, Lémuriens dont Megaladapis edwarsi, Pachylemur insignis et Archaeoindris, Cryptoprocta spelea, Testudo grandidieri. De nombreux sites ont été explorés dans le Sud : ► Ambanitry, Ambinda-Miboboka, Amboaboaka, Ambolisatra, Ampoza, Androka, Ankilitelo, Christmas River, Itampolo, Lamboharano, Mangitraky, Mikaiky, Talaky, Taolambiby, Vintany.
175Sud-africain : Bien que l’Afrique du Sud ne soit guère éloignée de Tuléar via le Canal de Mozambique, les liens qui se sont tissés entre les deux territoires sont ténus. Le plus ancien concerne l’acheminement d’esclaves vers Le Cap. C’est dans ce cadre que se situe l’histoire de Masavana. Le principal a été noué lors de l’offensive de la Grande-Bretagne contre l’administration française dépendante du régime de Vichy. Fin 1942 des troupes sud-africaines débarquèrent à Tuléar dans la dynamique du succès de l’« opération Ironclad » à Diégo. Ainsi, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, le régime Ratsiraka vivait dans la crainte d’un débarquement à Tuléar de mercenaires venus d’Afrique du Sud. Aujourd’hui quelques Sud-africains résident à Tuléar, le vin sud-africain ayant par ailleurs envahi les rayons des épiceries.
176Sumatex : Cette grande société textile (SUd MAdagascar TEXtiles), établissement public malgache, a été créée en 1979 avant d’être proclamée, du fait d’une mauvaise gestion, en cessation d’activité début 1992. Dans les faits, son fonctionnement se fit au ralenti dès 1985. Son usine employa jusqu’à 1 200 personnes ce qui en faisait de loin la plus grande entreprise de Tuléar. Sa capacité d’usinage était de 2 000 tonnes de coton par an. Elle était alors en concurrence avec la COTONA d’Antsirabe et la SOTEMA de Mahajanga.
177SURECa : Le service des urgences et des catastrophes dépend du ministère de la Santé et de celui des Forces armées malgaches. Il intervient en collaboration avec le PAM dans divers programmes ayant pour but de restaurer la sécurité alimentaire.
178Surnaturels (êtres) : ► Angatse, bibi’olona, hako, helo, jiny, kokolampo, Komotso, kotoki(ne), lolo, mangarsahoc, ndranohisatse, Ndrimo, omba, pitolalahaninany, song’aomby, tretretretre, tsiboko, tsogoanomby.
179Sylla (Albert, 1909-1967) : Né à Tuléar, cet homme politique fut co-fondateur avec Resampa, Tsiranana et Laurent Botokeky, du PSD (Parti Social-Démocrate).
180Szumski (Louis, 1927-2000) : Cet écrivain autodidacte est né en Alsace de parents polonais réfugiés. Placé dans une institution religieuse, il y passe son enfance. Lorsque la guerre de 1939-45 survient, il refuse la mobilisation dans l’armée allemande et choisit la résistance dans le Vercors. En 1947, il s’engage dans l’Armée française et part à Djibouti, puis à Madagascar en tant qu’ambulancier dans un pays en pleine insurrection de 1947. Il quitte alors l’Armée et se met au service de la lutte anti-acridienne dans le Sud. Il apprend le malgache en écoutant les légendes transmises oralement. Il les traduit en français, une langue qu’il maîtrise pourtant alors assez médiocrement. Sa vie professionnelle est erratique : collecteur de coton, fabriquant de savon, exportateur de pervenche pour le compte de laboratoires pharmaceutiques, exportateur de plantes et de graines plus tard.... Il finit par se retirer à Fort-Dauphin où il est mort en 2000. Louis Szumski a écrit 9 recueils de nouvelles et de poésie, et reçu quelques prix locaux comme le prix Akbaraly en 1968. Bien que méconnu en France, on le considère parfois comme le plus grand écrivain de langue française ayant consacré son œuvre au Sud malgache.
Notes de bas de page
1 Bandits de grand chemin de la région du Bas-Danube en Roumanie et en Bulgarie, défenseurs du petit peuple contre les possédants et l’administration, objets d’une vénération populaire et popularisés par le grand écrivain roumain de langue française Panaït Istrati.
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Forêts d’hier et de demain
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2017