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Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar

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Jean-Michel Lebigre

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1Na(g) narena [23°43’S, 46°59’E] : Dans cette commune rurale du fivondronana de Betroka on y comptait environ 3 000 h en 2001. Les principales activités sont la riziculture et l’élevage.

2Nahampona (réserve privée de) : Cette réserve de 67 ha est située à une dizaine de kilomètres de Tôlagnaro. Le lieu, ouvert au public, correspond à l’ancien Jardin d’Essai Botanique d’espèces utiles qu’établit Auguste Marshal, un traitant mauricien, vers 1895. On peut y observer plusieurs espèces de lémuriens.

3Namboleambary [24°56’S, 44°02’E] [litt. « là où on a cultivé du riz »] : Au nord du delta de la Linta, le marais de Namboleambary se présente comme une immense étendue tourbeuse saumâtre, et marginalement salée, couverte principalement d’Acrostichum aureum et de Typha angustifolia. Frangée de palétuviers (Lumnitzera racemosa et Bruguiera gymnorrhiza notamment), elle est actuellement en voie de colonisation spontanée par Casuarina equisetifolia. Au nord apparaissent quelques secteurs tannifiés (► tanne). Pendant la colonisation, on avait promis ce marais à des aménagements rizicoles, projet qui n’a jamais abouti. C’est aujourd’hui, pour la région d’Androka, le principal site de production en matériaux de construction de l’habitat : roseaux et typhas. (Lebigre et al., 2001)

4Namonty (cuvette de) [22°07’S, 43°24’E] : On dénomme « cuvette de Namonty » la dépression topographique qui se situe entre le lac Ihotry et la baie des Assassins. La sebkha proprement dite et son lac s’étendent du Nord au Sud sur une vingtaine de kilomètres mais il faut lui ajouter la cuvette drainée par la Namonty et ses affluents au NE. C’est un domaine complexe où se mêlent lacs, marécages saumâtres, étendues salées, dunes et forêt sèche. Les villages y sont petits et peu nombreux

5Naninora [23°13’S, 46°05’E] : Cette commune rurale du fivondronana de Betroka est située sur la RN13. En 2001, on y comptait environ 2 000 habitants. Les principales activités sont la riziculture et l’élevage.

6Natal : Le Natal, mis à flot en 1881 au sortir des cales de La Ciotat, après avoir navigué comme paquebot pour la Compagnie des Messageries Maritimes, fut transformé en transport de troupes. Il coula au large de Marseille par 120 m de fond, le 30 août 1917, à la suite du collision nocturne avec un cargo de la Compagnie marseillaise de Madagascar en provenance d’Alger, entraînant avec lui une centaine de Tirailleurs malgaches, dont une grande partie originaire du Sud.

7Natalité : Le taux de natalité dans le Grand Sud de Madagascar est particulièrement élevé. Pour 1961, Ader (1972) parle de 63 ‰ ce qui semble exagéré. Cependant depuis, des taux de 50 ‰ parmi les plus élevés de la Grande Île et en relation avec des taux de fécondité très forts, ont été confirmés. Ils apparaissent en rupture avec les taux bas observés en début de colonisation : 15 ‰ dans l’Androy en 1930 (Hoerner, 1990).

8Nato : Ce nom est donné à plusieurs espèces endémiques de gros arbres de la famille des Sapotaceae, notamment des genres Capurodendron et Sideroxylon.

9Naturevolution : Cette association domiciliée à Uriage, près de Grenoble, est engagée dans des actions de loisirs et de recherche scientifique dans le massif du Makay.

10Ndramananga : Ce souverain andrevola régna dans la seconde moitié du XIXe siècle sur la rive gauche du bas Mangoky. Eugène-Joseph Bastard le rencontra en 1896 (Lavondès, 1981).

11Ndranohisatse : Ces êtres mystérieux, surnaturels, selon les Masikoro, avancent courbés, les « genoux pliés » et hantent la forêt des Mikea.

12Ndrimo : Cet être mythique est une sorte d’ogre des contes tandroy.

13Nebkha littorale : Cette forme de dune littorale, végétalisée par Scaevola, de quelques décimètres à quelques mètres de haut, est assez commune. Sans aller très loin de Tuléar, on peut en observer de beaux exemples à la plage de La Batterie.

14Neem : Melia azedarach L., de la famille des Meliaceae, une espèce caducifoliée originaire du sous-continent indien, est très répandue, de même qu’Azedarachtia indica Juss., une espèce sempervirente. Leur croissance rapide dans un contexte subaride en fait des arbres d’ombrage recherchés. Les propriétés purificatrices de l’eau de ses fruits sont en revanche encore peu utilisées.

15Néo-ruraux : Ce terme est employé par E. Fauroux et B. Koto à propos des migrants tandroy et mahafaly partis en ville puis retournés en brousse pratiquer l’agriculture (1993).

16Newtonie d’Archbold : La newtonie d’Archbold (Newtonia archboldi Delacour & Berlioz) est une espèce peu commune d’oiseau appartenant à la famille des Sylviidae. C’est un petit passereau massif, endémique du bush, qu’il fréquente en se nourrissant d’insectes. Son chant est plutôt harmonieux à la différence de celui de la newtonie commune (Langrand, 1995).

17Nicoly [25°23’S, 45°25’E] : Cette commune très étendue (2 712 km2) du fivondronana de Tsihombe est peuplée d’environ 15 000 habitants répartis en 26 fokontany (SIRSA, 2006). La population est majoritairement formée de Tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter le niébé, l’arachide, le tabac et le voandzou. L’élevage bovin est également bien développé.

18Niébé : Vigna unguiculata (L.) Walp., voanamba en malgache, black-eyed pea en anglais, est une Légumineuse alimentaire assez proche du voandzou, originaire d’Afrique, principalement cultivée et commercialisée en pays Mahafaly.

19Nilsen-Lund (Rev. Peder Eilert, 1842-1914) : Ce missionnaire luthérien norvégien originaire de Steigen, parfois surnommé « le Livingstone norvégien », s’illustra pour avoir traversé à pied, parfois sans porteurs, une grande partie du Sud malgache. Son courage resté proverbial lui vaut d’être considéré comme un des explorateurs majeurs de Madagascar. En 1887, parti de Fianarantsoa, il fut reçu par le mpanjaka des Bara Imamono. Un temps retenu prisonnier dans l’Horombe, il parvint en pays Mahafaly après avoir traversé l’Isalo et la vallée de la Taheza. De là, il atteignit Fort-Dauphin après avoir parcouru l’Androy. Il y fonda une mission dès 1887.

20Noideattella : Ce genre d’araignées, de très petite taille, appartenant à la famille des Oonopidae, est représenté par plusieurs espèces endémiques du Sud comme N. amboa et N. farihy ou très présentes dans cette région (N. fantara et N. mamba). Ces nouvelles espèces ont été répertoriées en 2012 par F. Álvarez-Padilla, D. Ubick et Ch. E. Griswold de l’Académie des Sciences de Californie.

21Nokitse : Cette danse masculine tandroy est faite de piétinements et de sifflements rauques.

22Nomadacris septemfasciata : Le « criquet nomade », également appelé « criquet rouge », est un des principaux acteurs du risque acridien.

23Nomadisme (semi-) : Le semi-nomadisme n’est plus pratiqué aujourd’hui que par quelques petites communautés vezo. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. On doit l’application de ce terme à Bernard Kœchlin par référence à d’autres peuples marins comme les Moken de l’archipel des Mergui aux confins du Myanmar et de la Thaïlande. D’autres ont parlé plus abusivement de « gitans de la mer ».

24Nome (Rév. Olaf, 1870-1950)) : Ce missionnaire norvégien de la NMS, après avoir étudié le malgache à Manombo en 1898, a exercé à Amboronabo près de Sakaraha, puis à Ambohibe (1901-1912) et à Tuléar (1914-21). Nopal : Nopal est le nom donné à la fin du XIXe siècle aux Cactaceae, principalement des raketa.

25NORAD : Norwegian Aid for Developpement and Coopération est une agence norvégienne de coopération impliquée dans la sauvegarde de la forêt de Zombitse.

26Norske Misjonsselskap (Det)  : La Société Norvégienne de Mission (NMS), créée à Stavanger en 1844, joua un rôle majeur dans la diffusion du protestantisme luthérien dans le Sud de Madagascar en s’établissant à Tuléar dès 1874 (Lupo, 1999). Son bassin d’action se situait au nord du Fiherenana tandis que celui de l’American Lutherian Missionary Society se mettait en place plus au sud.

27Norvégien : La Norvège a joué un rôle majeur dans l’histoire du Sud de Madagascar, grâce aux missionnaires luthériens de la Norske Misjonsselskap ou NMS dont le siège est à Stavanger et, plus récemment, grâce au NORAD, l’agence de coopération norvégienne, notamment pour la mise en place du parc national de Zombitse. D’autres missionnaires norvégiens avaient acquis la nationalité étatsunienne en immigrant et travaillaient pour plusieurs sociétés luthériennes en partie concurrentes et réunies sous le nom d’American Lutherian Missionary Society (en français, on parle couramment de la Mission luthérienne américaine. C’est le cas de l’Église libre luthérienne américaine connue sous le nom de Station Manasoa. Voir aussi : Fagereng, Hogstad, Nilsen-Lund, Nome, Rödseth, Røstvig, Valen.

28Nosindola [21°41’S, 43°20’E] [litt. « l’île des morts »] : Nosindola est une minuscule caye submersible située au nord de Morombe, importante à prendre en compte pour la navigation de Morondava à Morombe.

29Nossa Senhora da Barca : Ce navire portugais, affecté aux liaisons entre le Portugal et l’Inde, coula en mars 1559 au large de la Rivière Saint-Vincent alors qu’il était commandé par Don Luis F. de Vasconcelos. Son épave ne semble pas avoir été retrouvée.

30Nossa Senhora da Esperança : C’est le vaisseau sur lequel voyagea Luis Mariano à Madagascar.

31Nossa Senhora da Estrela : Ce navire portugais de 340 tonnes armé de nombreux canons coula en septembre 1660 à quelques milles au nord de Tuléar ; 103 des 125 marins survécurent (Pierre van den Boogaerde, 2009).

32Nosy Adramona [21°39’S, 43°22’E] [litt. « l’île de Ramona »] : Cette petite île, d’une trentaine d’ha et de 15 m d’altitude environ, se trouve au nord de Morombe, à environ 6 km au large du cap Antsaramanefitra.

33Nosy Adranombala [21°57’S, 43°11’E] : Cette petite île habitée d’une cinquantaine d’ha environ, haute de 13 m, se trouve à environ 5 km au large du cap Saint-Vincent.

34Nosy Ambositra [21°55’S, 43°58’E] : Cette commune du fivondronana de Morombe, située sur la rive gauche du Mangoky, est peuplée d’environ 21 000 h. (SIRSA, 2006), en majorité des Masikoro ; elle couvrirait 1 850 km2. Le bourg principal se trouve sur une île exondée (d’où son nom) dominant le baiboho. On y fait la culture commerciale du pois du Cap mais les principales cultures vivrières sont le maïs, le riz et la patate douce. Cette commune a donné son nom à la feuille C-54 de la carte FTM au 1 : 100 000 e. La question de l’insécurité s’y est souvent posée.

35Nosy Andambatihy [22°01’S, 43°14’E] : Cette caye habitée est presque accolée à celle de Nosy Ve en face de l’ancien village facilement accessible d’Andabotibe, l’ancien site d’Andavadoaka.

36Nosy Bemoka [22°00’S, 43°14’E] [litt. « l’île pleine de moustiques »] : Cette caye se trouve au sud du cap Saint-Vincent en direction d’Andavadoaka.

37Nosy Bevato [litt. « l’île au gros rocher »] ► Baie de Tsingilofilo.

38Nosy Fasy [22°03’S, 43°11’E] [litt. « l’île sableuse »] : Cette caye se trouve au nord de Nosy Hao au large d’Andavadoaka.

39Nosy Hao [22°05’S, 43°11’E] [litt. « l’île sauvage » ou « l’île aux poux »] : Cette caye fut appelée « Sancti Jacobi » sur la carte de Sanuto en 1588 puis « Murder’s Island » par W. F. W. Owen en 1824 à la suite du meurtre de deux marins par des habitants (Gravier, 1896). Couverte de fourré xérophile, elle s’étend sur 2,2 km de long et 400 m de large au maximum, posée sur le fragment d’un ancien récifbarrière, à 5,5 km au large d’Andavadoaka. Des bâtiments à usage de loisirs y ont été récemment aménagés.

40Nosy Lava [21°44’S, 43°18’E] [litt. « l’île longue »] : Cette petite île, d’environ 70 ha et de 16 m de haut, se trouve au large de Morombe. Elle est habitée par des pêcheurs.

41Nosy Langobalana : Sur cette petite île proche de Nosy Hao, appelée aussi « île au Tombeau » ou « île Seconde », ont été inhumés en 1824 deux marins anglais, Bowie et Parson (Gravier, 1896), Nosy Manitse [25°13’S, 44°14’E] [litt. « l’île parfumée »] : Nosy Manitse, qui a été appelée Ilha do Nascimento par les Portugais et île Leven par les Anglais, est une caye de 110 ha, située dans la baie d’Ampalaza, non loin de l’embouchure de la Linta. Elle prit le surnom de « cimetière des Hollandais », après le passage de l’amiral Cornelis De Houten en 1595, lors de son voyage vers les Indes Orientales. De nombreux marins hollandais, morts du scorbut ou lors de rixes, y furent enterrés. La tradition se perpétua tout au long du XVIIe siècle. L’île est aujourd’hui habitée par des pêcheurs et aménagée en nombreux vala.

42Nosy Mborona [25°04’S, 44°02’E] [litt. « l’île aux oiseaux »] : Cette toute petite caye, d’une dizaine d’hectares, appelée aussi île Barracouta et île au Pâté, se trouve à l’embouchure de la Linta.

43Nosy Mivola [22°00’S, 43°14’E] [litt. « l’île qui parle »] : Cette petite île habitée est située au large du cap Saint-Vincent.

44Nosy Ratafanika [21°49’S, 43°17’E] : Cette petite île habitée s’allonge au nord du cap Saint-Vincent sur environ 2 km, sa largeur étant d’environ 200 m. On trouve aussi cette île sous le nom de Nosy Ratanaf(i) y. Elle est habitée par de nombreux pêcheurs. Avec Nosy Fatra, Nosy Andriamandriaka et Nosy Andamonty, îles plus petites, elle forme un archipel.

45Nosy Satrana [23°38’S, 43°42’E] [litt. « l’île palmier »] : Cette île non habitée d’une cinquantaine d’ha, entourée de récifs coralliens, se trouve le long de la plaine côtière mahafaly à un km du rivage. C’est un lambeau de la vieille dune grésifiée détaché du bloc principal.

46Nosy Tarafa : C’est le nom donné à un platier récifal limitant le lagon de Tuléar en face de Sarodrano.

47Nosy Timpoy [21°46’S, 43°18’E] : Cette petite île habitée se trouve au sud de Nosy Lava.

48Nosy Vato (récif de) [entre 23°14’S et 23’21’S, 43°42’E] [litt. « l’île rocher »] : Le récif de Nosy Vato s’étend à l’embouchure du Fiherenana. Il se présente comme le prolongement méridional du récif de Ranobe.

49Nosy Ve/Nossi Vé : 1. [23°38’S, 43°42’E] [litt. « la grande île »] : Appelée autrefois Nossy-Vey, Rygers Is., île Macé, Sandy Island ou île Sableuse, cette île de 24 ha, située en face d’Anakao, est une caye émergée, c’est-à-dire une accumulation de matériel corallien amassé par les vagues et les courants sur un récif. La végétation y est formée de fourré xérophile sur sable corallien. Comme Saint-Augustin, Nosy Ve a servi, sans doute dès le XVIIe siècle, de refuge à des pirates puis à des commerçants, notamment à un certain Macé en 1878. Les uns et les autres y entreposaient des esclaves en transit, achetés sur la terre ferme. Nossy-Vey serait devenu à partir de 1841 le site de la première administration française de la côte sud-occidentale de Madagascar. Y étant passé en 1869, Alfred Grandidier (1916) décrit l’île « presque entièrement déboisée, où les rats sont faly, taboués : il est par conséquent interdit de leur faire du mal, de les tuer, aussi y sont-ils en grand nombre... ». Un vice-résident français, Campan, s’y établit en 1888 à la suite de commerçants européens et créoles venus de l’île Bourbon (la Réunion), suite à l’insécurité de la côte soumise aux rapines de bandes armées mahafaly. À défaut d’y vivre confortablement (il n’y a pas d’eau douce et pas de grands arbres ; seules des pirogues peuvent y accoster), ceux qui avaient choisi Nosy Ve pouvaient voir venir les pillards et prévenir une éventuelle attaque. On a du mal à imaginer aujourd’hui l’activité qui régnait alors. En 1896, cette population qui comprenait de nombreux Réunionnais (environ 128), des individus de diverses nationalités européennes (environ 152) et une multitude d’autochtones au service de ces derniers, alla s’établir à Tuléar (Koto, 1997). Aujourd’hui Nosy Ve est laissée aux pêcheurs et aux touristes qui peuvent se faire déposer sur cette île bien ventilée par le tsiokantimo. Les vestiges de l’établissement français sont rares : un bassin de pierre et quelques tombes. Nosy Ve est un des seuls lieux de reproduction du phaéton à brins rouges dans l’océan Indien. D’autres oiseaux marins y sont faciles à observer. 2. [22°01’S, 43°13’E] : une petite île habitée, d’une trentaine d’ha, située au N-NW d’Andavadoaka porte également ce nom.

50Ny Oratsimba : La langouste de l’espèce Panilurus longipes a donné son nom vernaculaire malgache à la société ayant succédé en 1974 à la SOPICA à Fort-Dauphin.

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