« Se couler dans la langue » ; quelques remarques autour de Goldschmidt, Alferi et Hoffman

Jean Lassègue

p. 409-416


Extrait

1J’aurais voulu m’interroger dans les pages qui suivent sur ce moment si particulier où ce que l’on tentait de dire semble trouver sa juste expression verbale en se coulant dans la langue. Il est évidemment difficile de décrire un moment aussi fugitif car c’est plutôt le moment précédent, la recherche de la « bonne expression », qui nous préoccupe et quelque fois nous obsède, en particulier à l’écrit. L’écriture semble en effet offrir la possibilité de différer le moment de la « juste expression » et même de le différer indéfiniment depuis que l’usage du traitement de texte, en démultipliant les reformulations possibles, repousse toujours à plus tard la décision de considérer l’expression comme définitive. C’est donc en gardant à l’esprit la différence entre l’oral et l’écrit qu’il convient de tenter de clarifier ce moment si rare et si recherché dans lequel l’intention de dire trouve son expression. Deux notions seront particulièrement convoquées dans ce qui suit, celle d’« in

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