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Débordements

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Jean-Paul Engélibert
, 
Apostolos Lampropoulos
, 
Isabelle Poulin

Au bord du contemporain

penser la puissance politique de la littérature. la logique utopique comme débordement dans cherokee de jean échenoz

Emilie Ieven

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Extrait du texte

Que peut et ne peut pas la littérature ? Quelle est la portée effective de cette dernière ? Fait-elle impact dans le réel et si oui, selon quelles modalités ? C’est par ces quelques questions que je voudrais entamer le présent propos, en proposant d’emblée la piste de réponse suivante : la littérature se rend politique et fait impact au sein du réel par sa capacité à interroger les présupposés et les implicites qui le structurent. La littérature n’endosse pas un simple rôle de miroir qui reflèterait les problématiques contemporaines, mais elle se fait au contraire riposte et relance par le biais de ses capacités d’analyse et de création. Grâce au mode fictionnel qu’elle investit — un mode ambivalent qui « convoque l’imagination pour mieux s’en prendre au réel1 » —, la littérature actualise une force critique qui lui permet de reconfigurer les conditions de possibilité et d’habitabilité du monde.

Dans le cadre de cet article, je déplierai cette réflexion à partir d’un roman de Jean É...

Auteur

Émilie Ieven est docteure en langues, lettres et traductologie de l’université Saint-Louis-Bruxelles. Ses travaux, passés et actuels, visent à analyser les conditions de possibilité et les formes de la portée politique de la littérature contemporaine française et francophone. Sa thèse de doctorat, réalisée sous la direction d’Isabelle Ost, étudiait les manifestations contemporaines de l’utopie à travers l’analyse spatiale des œuvres de quatre auteurs (Jean Echenoz, Maylis de Kerangal, Philippe Vasset et Marie Redonnet). Actuellement chercheuse postdoctorale rattachée au projet « Littérature et cartographie » du Centre Prospéro de l’université Saint-Louis-Bruxelles, elle exploite la cartographie et les outils de cette dernière pour analyser les effets de pouvoir des représentations de l’espace élaborées par la littérature française et francophone contemporaine. Ce projet se décline plus précisément en deux axes de recherche qui utilisent les mécanismes cartographiques pour examiner, d’une part, les rapports qui se nouent entre les lieux et le genre et, d’autre part, les constructions spatiales et culturelles de l’altérité. Emilie Ieven a participé à de nombreux colloques internationaux (France, Portugal, Canada, USA) et est l’autrice de plusieurs articles (Littérature, Poétique, Relief : Revue électronique de littérature française, Contemporary French and Francophone Studies, Phantasia). 

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