E
p. 73-79
Texte intégral
1EASSy (câble) : EASSy (Eastern Africa Submarin System) est un consortium de 22 pays d’Afrique australe et orientale et d’îles du Sud-Ouest de l’océan Indien. Celui-ci est à l’origine de la pose d’un câble de télécommunications sous-marin en fibres optiques, par le navire câblier « Île de Batz », reliant Mtunzini en Afrique du Sud à Tuléar. L’opération s’est terminée à Tuléar en mars 2010.
2Eau : La question de l’accès à l’eau, et notamment à l’eau potable, par les habitants du Sud de Madagascar constitue un des problèmes majeurs de la région, susceptible de s’aggraver dans l’avenir (Lebigre et Montel, 2013). La consommation des villages les plus pauvres est de l’ordre de 3 litres par jour et par personne. En saison sèche, l’eau se vend bien plus cher qu’elle ne l’est au robinet en Europe. La gestion des eaux usées se pose sérieusement dans une ville comme Tuléar. Les stations de Miary et d’Andranomena produisent quotidiennement 10 000 m3 d’eau pour la Jirama, ce qui engendre 5 400 m3 d’eaux usées rejetées sans aucun traitement à proximité des habitations (Rajaonarivelo, 2013). ► citerne, Fiherenana, impluvium, inondation, irrigation, kere, lieu d’aisance, Mangoky, Onilahy, précipitations, ranovato, sécheresse, source, vovo. (p. 59 et68)
3Ebelo [24°28′S, 46°01′E] : Cette commune du fivondronana d’Amboasary Atsimo est peuplée d’environ 10 000 habitants répartis sur 9 fokontany et 537 km2 (SIRSA, 2006), en majorité tandroy avec des minorités bara et tanosy. Maïs, patate douce et riz y sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, la canne à sucre, les haricots et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé. La question de l’insécurité y est souvent posée. Cette commune a donné son nom à la feuille K61 de la carte FTM au 1/100 000e.
4Économie : À l’orée de la colonisation, le Sud malgache ne paraît guère prometteur d’un point de vue économique : les populations y sont jugées trop « arriérées » et la rareté de l’eau n’y est guère propice au développement agricole : « ...le sud de l’île, où la sécheresse est continuelle, les cultures ne peuvent se faire que le long des rivières et des cours d’eau et comme ceux-ci sont relativement rares, cette partie de l’île ne paraît pas appelée à un grand avenir » (A. Grandidier, 1871). C’est un avis partagé par la majorité des voyageurs qui suivront, même si l’avis contraire s’exprima aussi (Du Vergé, 1887). Aujourd’hui, le Sud apparaît comme une des régions les plus en retard de Madagascar.
5Écrivain : Quelques rares romanciers et créateurs littéraires ont pris pour cadre la région de Tuléar après y avoir vécu plus ou moins longtemps. ► Errhel, d’Esme, Mallet, Mouyon, Szmuski. On note également l’existence d’un roman policier de Jack Vallan (probablement un pseudonyme pour Frédéric Certonciny) faisant mention de Tuléar, datant de 1960 : « Alerte à Tuléar » (Editions le Cobra, Menton).
6Edward Nestor (rue) : L’origine du nom de cette rue de Tuléar s’est perdue ; il est probable que se soit le nom d’un soldat mort au combat.
7Efaho : Ce fleuve, autrefois appelé Fanjahira, aboutit dans la lagune d’Andriambe. Son module brut est d’environ 11,8 m3/s. C’est au bassin de ce fleuve (195 km2 à Fanjahira) que correspond le berceau de la dynastie Zafiraminia. À l’embouchure se trouve le fort des Portugais.
8Efetse : 1. La limite : le nom d’efetse est donné à la clôture secondaire des vala servant de coupe-vent pour les cultures. 2. Ce terme peut aussi s’appliquer à un conflit exigeant un rite de purification.
9Ehara [23°30′S, 44°50′E] [« hara » pourrait désigner ici un calcaire corallien] : Cette commune du fivondronana de Benenitra est située sur les rives du Mangoky ; elle serait peuplée d’environ 5 000 habitants (recensement de 2001). L’activité principale y est la riziculture.
10Ehoala/Eoala : 1. [25°02′S, 46°23′E] : À l’époque de Flacourt, le terme était orthographié Hehohale. Cette péninsule de 84 m de haut, située à l’ouest de Tôlagnaro, bordée de falaises, était autrefois fréquentée par les pêcheurs qui y laissaient leurs pirogues. 2. Ce port en eau profonde a été aménagé puis inauguré en 2009 par la société japonaise Daïho pour le compte de QMM. L’Etat y a ajouté 400 ha de zone industrielle. A l’image des minéraliers emportant l’ilménite et de cargos enlevant le sisal, divers navires dont des paquebots de croisières devaient faire profiter l’économie régionale de cet aménagement. Six ans plus tard, ce n’était malheureusement toujours pas le cas.
11Ejeda [24°21’S, 44°31’E] [viendrait du français « adjudant »] : Cette commune du fivondronana d’Ampanihy, sur les rives de la Linta, aux rues complantées de Moringa, est située au sud-est de Tuléar sur la route (RN10) de Tôlagnaro. À proximité, on trouve des exploitations aurifères extensives et des gisements de rubis. Ejeda est peuplée d’environ 50 000 habitants répartis sur 49 fokontany et 1 830 km2 (SIRSA, 2006), en majorité des Mahafaly et une minorité de Tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, les lentilles, le niébé et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé. On y trouve une école secondaire. Un hôpital luthérien réputé, bien équipé, créé en 1966, polarise une partie de la population. La commune a donné son nom à la feuille F60 de la carte FTM au 1/100 000e.
12Eka : Marque l’affirmation et l’approbation dans les langues du Sud, alors que oui se dit eny sur les Hautes Terres. Il existe de nombreuses variantes de ce mot : eko, enka, etc.
13Électrification : Tuléar a été la première ville électrifiée du Sud, grâce à la SCAMA en 1955. À cette époque toutes les rues étaient éclairées la nuit ce qui n’est plus du tout le cas depuis les années 1970. La JIRAMA distribue son électricité à une partie de la population de la capitale du Sud mais cela ne va pas sans délestages et pannes. Tôlagnaro est, quant à elle, privilégiée depuis l’établissement de la QMM. Quant aux petits centres, elles disposent généralement de groupes électrogènes permettant à quelques rares foyers et administrations d’avoir du courant pendant la première partie de la soirée. Sauf exception, en milieu rural, il n’y a pas eu d’électrification.
14Elevage : ► âne, caprin, cheval, hitsakitsake, landibe, mohair, mulet, ovin, pastoralisme, tanin’aomby, vala, zébu.
15Elonty [24°03′S, 46°14′E] : Cette commune du fivondronana d’Amboasary est peuplée d’environ 10 000 habitants répartis sur 11 fokontany et 842 km2 (SIRSA, 2006). La population y est partagée entre Tanosy (majoritaires), Tandroy et Bara. Riz, manioc, patate douce et maïs sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide, les oignons, la tomate et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé.
16Emagnombo [24°39′S, 46°59′E] [litt. fait référence au Manombo] : Cette commune a été récemment créée dans le bassin du Manampanihy et le fivondronana de Tôlagnaro, dans la région Anosy.
17Embere : A l’est de la Linta, près d’Androka, la Grande Dune culmine à 237 m ce qui constitue l’Embere, transgression dunaire de l’escarpement de faille et du rebord du causse Mahafaly.
18Émeraude : On trouve des émeraudes sous la forme de simples éclats à Benenitra et à Ampanihy. Cela n’a jusqu’à présent pas justifié leur exploitation à laquelle plusieurs investisseurs ont cependant pensé.
19Enagniliha [24°39′S, 46°52′E] : Cette commune se situe au cœur du pays Tambolo dans le bassin du Manampanihy et le fivondronana de Tôlagnaro. Elle avait environ 3 471 habitants répartis sur 301 km2 en 2010 (statistiques de la région Anosy).
20Enakara [24°37′S, 46°53′E] : Cette commune du bassin du Manampanihy et du fivondronana de Tôlagnaro dans la région Anosy avait environ 6 500 habitants lors du recensement de 2001, répartis sur 155 km2.
21Enclos : L’enclos recouvre diverses réalités dans le Grand Sud. À l’échelle d’un village, cela correspond à la famille élargie (de deux à quarante ménages) dans l’Androy. En pays Mahafaly, l’enclos ou vala, de grande taille (parfois plusieurs ha), protège les cultures familiales du bétail. En Ibara et dans l’Androy, on rassemble le bétail dans de petits enclos ou parcs à côté des maisons pour le protéger des vols (zolica). Il y a aussi le parc enclos de bois, pour ne pas dire l’arène, où se pratique le talonomby.
22Endémisme (centre d’) : Plusieurs « centres d’endémisme », espaces relativement homogènes caractérisés par de forts taux d’endémisme, ont été mis en lumière à l’échelle de Madagascar (Wilmé et al., 2012). En ce qui concerne le Sud, il s’agit de ceux de Mikea, Onilahy, Karimbola, Mandrare, Ranopiso, Anosy.
23Engelvin (Père Ambroise : 1884-1968) : Ce Lazariste, né en Haute-Loire, est arrivé à Madagascar en 1911. De 1924 à 1953, il fut l’infatigable responsable de l’immense paroisse de Tuléar. Il est l’auteur de « Les Vezos ou Enfants de la mer », Bellevue, 1937.
24ENSO : « El Niño Southern Oscillation » est un phénomène qui dépasse l’océan Pacifique. Comme 1996 et 1998, les années marquées par El Niño sont particulièrement séches et chaudes dans le Grand Sud malgache. Inversement les années La Niña sont très humides.
25Ensoleillement : Le taux d’ensoleillement de la station de Tuléar est exceptionnellement élevé, en fait le plus fort de Madagascar : 3 597 heures par an en moyenne. Le mois de novembre est le plus ensoleillé avec 316 heures ; le mois de février, du fait de la nébulosité est le moins favorisé : 272 heures. À titre de comparaison, en France, Nice reçoit 2 779 heures de soleil par an. Cela offre de bonnes perspectives pour l’exploitation de l’énergie solaire photovoltaïque et le tourisme.
26Entada : C’est le nom scientifique d’un genre de la famille des Fabaceae. ► fano, fagne.
27Environnement : ► aire protégée, changement climatique, charbon de bois, climat, dégradation, désertification, eau, endémisme, éolienne, érosion, forêt, géomorphologie, lutte antiacridienne, minière (activité), ONG, pathologies, pêche au poison, pesticide, pollution marine, réchauffement climatique, risques, sachets plastiques, SAGE, small grants, solaire, végétation.
28Éolienne : Dans les années 1960, la FAO encouragea la diffusion d’éoliennes Aermotor dites « Chicago » pour tirer l’eau des puits, destinée à la production de maïs. Quoique sur la côte, les conditions soient très favorables à la production d’énergie éolienne, il y a dans ce domaine un grand retard lié à l’absence d’investissements.
29Épine du Christ : Euphorbia milii Desmoul. est une des plantes succulentes et épineuses les plus répandues des jardins tropicaux. Il existe dans la région de Tuléar plusieurs sousespèces endémiques de cette plante ornementale bien connue. ► euphorbes.
30Erada [25°17′S, 45°56′E] : Cette commune littorale du fivondronana d’Ambovombe compte environ 11 000 habitants répartis en 17 fokontany sur 68 km2 (SIRSA, 2006). La densité de population, exceptionnelle, serait donc proche de 156 habitants par km2. La grande majorité de la population est Tandroy. Manioc, maïs et patate douce sont les principales cultures vivrières auxquelles s’ajoute le niébé. L’élevage y est bien développé, contrairement à la pêche. Cette localité a donné son nom à la feuille K63 de la carte FTM au 1/100 000e.
31Ernest : Ce cyclone, venu du nord du Canal de Mozambique, a touché Androka le 23 janvier 2005, et provoqué de fortes inondations. Dans l’Androy, on compta quelques morts et disparus. Ernest fut suivi de la tempête Felapi, 5 jours plus tard.
32Erombo (lac d’) [25°09′S, 46°36′E] : C’est un des deux lacs, avec celui de Sarida, plus petit, situés immédiatement à l’est du lac Anony.
33Érosion : Comme le reste de la Grande Ile, en lien avec la déforestation, le Sud de Madagascar est actuellement fortement touché par les phénomènes érosifs. Un modèle a été choisi afin de quantifier les processus d’érosion hydrique à l’échelle du bassin versant du Fiherenana (Payet, 2011). Un programme, le PLAE, a été mis en place à l’échelle nationale. ► delta, haly, lavaka, saka saka.
34Errhel (Emile) : L’auteur du roman « Anakao » a été illustré par Claude Lauzeral-Vinçon et publié en 1949 à Tananarive (éditions Paoli et Fakra).
35Escargot : En dépit de la subaridité, de nombreuses espèces d’escargots vivent dans le Grand Sud. Le meilleur exemple est celui des Leucotaenius à grandes coquilles. On observe à côté d’espèces endémiques, des espèces introduites comme Acatina immaculata ou comme divers représentants de la famille des Streptaxidae.
36Esclave : Le terme andevo, traduit par esclave, signifie « homme perdu », c’est-à-dire sans aucun droit. L’esclavage fut aboli à Madagascar le 26 septembre 1896, dès le début de la colonisation française par le résident général Hippolyte Laroche, mais l’esclavage domestique s’est maintenu longtemps, en dépit de cette abolition. Dans les sociétés traditionnelles malgaches, l’esclavage était presque partout la règle et les esclaves nombreux. Il s’agissait de prisonniers de guerre ou de personnes rejetées par la société car incapables de se racheter après la rupture d’un fady ou à la suite d’une dette. Les grandes compagnies maritimes comme la VOC ainsi que les pirates ont profité de cette aubaine pour développer le trafic d’esclaves. Le R. P. Barreto (1667) évalue à mille personnes par an le nombre d’esclaves embarqués chaque année sur la côte Ouest (Bernard, 1978). À Saint-Augustin, de 1650 à 1730, des esclaves malgaches sont vendus aux navires hollandais qui les déposent au Cap. Le plus célèbre d’entre eux fut Masavana. De même un fort trafic s’établit vers Bourbon (la Réunion) et l’île de France (Maurice), îles sur lesquelles la majorité des esclaves est d’origine malgache. Le journal de voyage de l’Astrée nous montre un négoce d’esclaves individu par individu auprès des chefs locaux (Leslez Pezeron, 1732-36). Le cas d’Européens mis en esclavage est anecdotique mais concerne Robert Drury, prisonnier plutôt bien traité des Tandroy ou assimilés. Au XIXe siècle, un mouvement s’amorce de l’Afrique vers Madagascar : les Makoa sont les descendants de ces esclaves venus du Mozambique, et distribués par les Sakalava de Tuléar au cap Saint-André. Des domestiques originaires du Grand Sud, émigrées au Proche-Orient, ont subi récemment des traitements assimilables à de l’esclavage, notamment au Liban. (p. 68)
37Esira : 1. [24°19′S, 46°42′E] : Au début de la colonisation on orthographiait Ezira. C’est une commune du fivondronana d’Amboasary. Au centre d’une cuvette fertile, elle est peuplée d’environ 12 600 habitants répartis sur 15 fokontany et 853 km2 (SIRSA, 2006). La population est partagée entre Bara et Tanosy. Riz, manioc, maïs et patate douce y sont les principales cultures vivrières auxquelles il faut ajouter l’arachide et le voandzou. L’élevage bovin y est bien développé. La question de l’insécurité y est souvent posée. Cette commune fut touchée par l’insurrection de 1904-1905. En 2012, on considère Esira comme le fief de Remena Bila. Cette localité a donné son nom à la feuille M60 de la carte FTM au 1/100 000e. 2. La cuvette d’Esira apparaît, sur le bassin du haut Mandrare, comme une dépression subcirculaire blottie sur le flanc occidental du massif de Beampingaratra. Ce serait une alvéole d’érosion différentielle façonnée dans les gneiss (Peyrot, 1974).

Fotadrevo : un village

Le Grand Sud : carte géologique sommaire

Le glacis d’Ankilibe

Les haly et les écailles

Trois types de harpons utilisés pour la pêche (d’après Battistini, 1964)
38Esoavelomandroso (Manase) : Ce chercheur en sciences humaines et homme politique a été toute sa vie très attaché à sa région natale, le pays Mahafaly. Il a été président du parti Leader Fanilo et à plusieurs reprises ministre de différents gouvernements malgaches.
39Espèce envahissante ou invasive : Dans la région de Tuléar certaines espèces animales (rats, chats, chiens, acatines, etc.) et végétales (Acacia tortilis, ricin, sisal, Cactaceae, etc.) ont tendance à proliférer depuis leur introduction à Madagascar. Originaires d’autres régions du monde, elles tendent à s’imposer à certaines espèces endémiques dont elles fragilisent l’existence.
40Estèbe (Frédéric, 1863-1936) : Ce secrétaire de Campan de 1888 à 1890 est l’un des premiers administrateurs français de Madagascar. L’ayant remplacé, il devint vice-résident de France à Nosy Ve avant le début de la colonisation française. Cet ancien instituteur qui devait devenir secrétaire de l’Académie de Madagascar (1906-1909) s’était formé à la linguistique.
41Étatsunien : Les premiers liens entre la région et des Étatsuniens datent probablement des baleiniers. Ils furent suivis de contacts pris par les missionnaires protestants venus du continent américain. Depuis 1992, l’action du Peace Corps, en coordination avec l’USAID, y a été importante, passant par des moments tragiques comme l’assassinat d’une de ses jeunes volontaires, Nancy Coutu, en 1996 à Bereketa [« Journals of Nancy Coutu : A Peace Corps Martyr » paru en 2002]. La présence de nombreux chercheurs étatsuniens comme Alison Jolly contraste avec le peu de place tenu par les touristes de cette nationalité.
42Ethnie : La plupart des spécialistes des sciences humaines sont tombés d’accord pour regarder avec prudence le concept d’ethnie appliqué à Madagascar, dont la nomenclature fut par trop liée à l’ethnologie militaire et à la politique des races de Galliéni. Nous avons choisi de parler de culture (fomba en malgache).
43Ethnologie militaire : L’ethnologie pratiquée par l’armée, au service de la politique des races, à l’initiative de Galliéni : « Toute agglomération d’individus, race, peuple, tribu ou famille, représente une somme d’intérêts communs ou opposés. S’il y a des moeurs et des coutumes à respecter, il y a aussi des haines et des rivalités qu’il faut savoir démêler et utiliser à notre profit, en les opposant les unes aux autres, en nous appuyant sur les unes pour mieux vaincre les secondes. [...] » (Galliéni, 1900 : 31).
44Etienne (Père Nicolas) : Ce Lazariste, infirme de la main gauche, était réputé pour sa volonté farouche de convertir les Malgaches à sa religion, quelles que fussent les méthodes employées. Il eut en 1664 le malheur d’arracher par une ruse grossière les oly que portait Dian Manangue. Ce dernier en représailles le fit immédiatement empoisonner.
45Etoile (banc de l’) : Ces hauts-fonds situés au large du littoral Karimbola furent longtemps propices aux naufrages.
46Etsiamponde (1870 ?-1912) : Ce mpanjaka du royaume mahafaly du Menarandra, dont la capitale était à Firanga, au moment de la conquête militaire française était dépositaire des reliques des Maroseranena. À l’exception de Speyer, devenu son conseiller, ses relations avec les commerçants européens d’Ampalaza et de Baravo étaient détestables. Mais quand l’armée française se présenta en 1895, excédé par les attaques tandroy, il décida de s’entendre avec elle à Ampalaza, ce qui était une manière de leur demander protection. Ce roi est à l’origine de la fondation d’Ampanihy érigée en « centre de pacification » en 1902. L’autorité coloniale qui lui a laissé l’administration de son royaume dans le cadre d’un protectorat a longtemps ignoré des exactions qui l’ont coupé d’une partie de ses sujets : « ...de 1904 à 1909, plus de 3 000 bœufs razziés, une série d’assassinats, de rapts et de viols... et le souverain aurait répondu aux remontrances du chef de district Guénot : « Je n’ai fait qu’exercer mon droit de Mpanjaka » (Frémigacci, 1981) ». À sa mort, son tombeau fut édifié dans la forêt d’Antirikiriky en 1912. Ses funérailles durèrent 5 mois. Myriam Harry (1943) en a fait la description dans « Routes malgaches ».
47Étudiant : L’université de Toliara draine chaque année plusieurs milliers d’étudiant(e) s dont la condition est presque toujours précaire. Pour eux, obtenir une bourse pour continuer des études à l’étranger, rêve de la grande majorité, relève de l’exploit.
48Eucalyptus : Dans le Sud malgache, les eucalyptus, genre introduit d’Australie, n’ont pas la place fondamentale qu’ils ont sur les Hautes Terres. Cependant dans les fivondronana les plus montagneux du Sud, comme Betroka ou Ihosy, ils sont largement répandus.
49Euchema : Cette algue de la famille des Rhodophyceae est récoltée dans la région de Tuléar depuis 1970, notamment à Tsifota. On reconnaît deux espèces : E. striatum et E. denticulatum. Elles sont destinées à l’exportation vers des pays dans lesquels elles entrent dans les usages alimentaires.
50Eulemur : Eulemur est un genre de lémurien de la famille des Lemuridae, recouvrant douze espèces. Deux espèces, E. rufus et E. collaris sont répertoriées dans le Sud. La première, endémique du Menabe, est également observable dans l’Analavelona ; la seconde est l’espèce porte-drapeau de la région Anosy.
51Euphorbia : Le genre Euphorbia de la famille des Euphorbiaceae est représenté dans la région de Tuléar par une multitude de plantes ligneuses aphylles (sans feuilles) et succulentes (la sève abondante est généralement laiteuse et toxique) qui participent fortement au caractère du bush et, dans certains cas, à celui de la forêt sèche. Parmi la cinquantaine d’espèces et sous-espèces endémiques de la région, certaines méritent une mention particulière. E. stenoclada H. Baill. ou famata, bien reconnaissable à ses rameaux pointus, pousse sur les dunes et les calcaires ; elle sert de fourrage au bétail. E. Enterophora Drake ou betany est la plus grande de toutes les euphorbes arborescentes ; c’est un arbre d’une vingtaine de mètres de haut, à port en parasol ; elle est très bien représentée dans la forêt de Zombitse. E. laro Drake, famata ou laro est utilisée comme ichtyotoxique. E. leucodendron ssp. oncoclada ou betondro, commune, est bien reconnaissable à ses rameaux articulés « en saucisses ». E. leucodendron ssp. leucodendron ou tsodosodo est réputée pour son extrême toxicité. Euphorbia milii Desmoul. ou épine du Christ est une espèce plus petite, très épineuse et possédant des feuilles. Il en existe de nombreuses sous-espèces à Madagascar et en Afrique du Sud, très connues à travers le monde comme plantes ornementales. Euphorbia milii ssp. tulearensis Rauh en est un exemple local.
52Europa : L’île d’Europa est un atoll de 29 km2 situé dans le Canal de Mozambique, relevant de l’autorité française depuis 1904, mais revendiqué comme composante du territoire malgache. Sa latitude (22°23’S) est un peu plus méridionale que celle de Morombe. Bien que située à 300 km du littoral de Madagascar, cette île a été dans le passé touchée par des marins vezo et sakalava qui avaient l’habitude d’y établir des campements de pêche. Jacques-Yves Cousteau y a réalisé un documentaire dès 1967. On a recensé 50 espèces de plantes vasculaires et de nombreuses espèces d’oiseaux marins. Rattus rattus, un envahisseur, menace les nicheurs (Legendre, 1966). (p. 68)
53Evagnona : C’est pour les Tanosy un lieu de sinistre mémoire : ils furent obligés, dans le cadre du fanompoana imposé par les conquérants merina, à remplacer leurs zébus en piétinant dans les rizières (Peyrot, 1974).
54Évaporation : Sur le littoral, l’ensoleillement, les températures élevées et le vent contribuent à créer une forte évaporation. La période de l’année pendant laquelle l’évaporation est la plus forte correspond à l’été austral de novembre à mars. De nombreux salins tirent parti du phénomène.
55Evatra (pointe) [24°59′S, 47°05′E] : Ce cap est façonné dans les roches cristallines acides. Il constitue le « coin » sud-est de Madagascar.
56Evazy [du nom d’un ancien mpanarivo] : C’est une localité de la rive droite du Menarandra, en pays Mahafaly.
57Explorateur : Le qualificatif très « européanocentré » d’explorateur semble pertinent à l’échelle du Grand Sud malgache, non seulement pour un militaire et administrateur comme Eugène-Joseph Bastard mais aussi pour des aventuriers comme Robert Drury (ou celui-ci dont il a usurpé l’histoire), des missionnaires comme Peder Nilsen-Lund, des naturalistes comme Alfred Grandidier.
58Exsurgence [boaboaka en malgache] : Cette source d’eau douce correspond à des écoulements issus d’un réseau hydrique endogène. Les causses du Grand Sud sont à l’origine de nombreuses exsurgences karstiques, notamment d’exsurgences marines ou littorales.
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