Desktop versionMobile Version
C
E

Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar

 | 
Jean-Michel Lebigre

D

Volltext

1Dactylopius : Dactylopius ceylonicus Green, une cochenille, détruisit les peuplements de raketa du Sud malgache à partir de 1924. Contrairement à un lieucommun, l’introduction de cette cochenille n’est pas le fait des militaires français qui à cette époque en avaient terminé avec les opérations ou d’un complot du colonialisme contre les Tandroy. C’est un scientifique Raymond Decary qui préconise en 1920 qu’on introduise dans le Sud malgache D. coccus Costa dont l’organisme, broyé, devait produire un colorant rouge. C’est un autre scientifique, H. Perrier de la Bâthie, qui en 1923 fait parvenir à M. Jamet vivant à Tuléar des cochenilles D. ceylonicus pour détruire les raketa de son exploitation d’où elles se répandent (Allorge & Matile-Ferrero, 2011).

2Dadah de Fort-Dauphin : Ce groupe a été créé en 2001 par Daniel Brunot Gellé dit Dadah. Celui-ci, originaire de l’Androy et ayant passé son enfance en pays Tanosy, commença sa carrière musicale en accompagnant sa soeur aînée Talike. Il a fait connaître le mangabila et a été directement inspiré par la musique tanosy traditionnelle, principalement le sarandra. Ses albums les plus connus sont Tamina (2003), Kilimity (2004) et Iza gny sipanio (2006). Il est revenu en 2015 avec un titre à succès « Malalako ».

3Dahalo : Ce terme s’applique communément aux malfaiteurs pratiquant le vol de zébus. On emploie aussi les termes de malaso et de rekotro. Un film de Benoît Ramampy leur a été consacré.

4Dalmond (abbé Pierre, 1780-1847) : Ce missionnaire catholique, arrivé à l’île Sainte-Marie en 1837 et y ayant appris la langue malgache, fait un voyage d’exploration dans la région de Tuléar en 1842. Il y revient en 1845, accompagné d’un autre prêtre et de 3 jésuites, avec un premier projet d’évangélisation. C’est un échec : se définissant comme « ambassadeurs de Zanahar (Dieu) », les religieux doivent s’enfuir après seulement 4 mois de séjour. Pierre Dalmond a laissé des journaux personnels et des correspondances qui permettent de mieux connaître le Sud à cette époque.

5Damily : Guitariste et chanteur, Damily peut être considéré comme le musicien de tsapiky le plus célèbre, tant à Madagascar qu’à l’étranger. Né en 1968, de culture tanosy, il est originaire de Tongobory. Après avoir chanté dans le groupe Miriorio de Bezaha puis dans Safodrano, en 1997 il fonde un groupe à son nom. Depuis 2001, ce dernier a fait plusieurs tournées en France et à la Réunion. Son premier album, « Ravinahitsy », est sorti en 2007 sous le label Hélico.

6Danga : Heteropogon contortus (L.) Beauv. est l’une des Poaceae les mieux représentées dans les savanes du Sud lorsque la pluviométrie annuelle moyenne dépasse 600 mm.

7Darmouth : C ‘ est le nom autrefois donné à l’Onilahy par les Anglais (Capmartin, 1810).

8Dattier : Le palmier-dattier (Phoenix dactylifera L. ou antsendry) a été introduit, semble-t-il, en 1948 par Montagnac à Tuléar, sous la forme de plusieurs cultivars dont le Deglet nour. Depuis ce palmier a prospéré dans le Sud-Ouest malgache. C’est aujourd’hui un élément important du paysage. À l’origine, on n’en trouvait qu’à Tuléar et à Ankilibe, mais devant la réussite de cette plante qui s’accommode bien du climat subaride ambiant et de l’eau saumâtre de certaines nappes phréatiques, on en a planté dans bien d’autres endroits, notamment à Ianantsono. Les dattes sont consommées et font l’objet d’une commercialisation locale. Il est également planté à titre ornemental dans certaines rues de Tuléar.

9Decary (Raymond, 1891-1973) : Raymond Decary était naturaliste de formation mais son œuvre, colossale, va largement au-delà de sa discipline, s’étendant avec compétence à l’ethnologie et à la linguistique. Affecté à Beloha en 1916, puis devenu un administrateur colonial réputé pour sa rigueur (1922-44), Raymond Decary fit de nombreux séjours et missions dans le Sud de Madagascar. On lui doit des écrits aussi différents que des monographies régionales, le compte rendu d’explorations d’une multitude de grottes et une étude sur les tatouages (1835), pour ne prendre que quelques exemples. On peut cependant regretter ses jugements péremptoires, mais symptomatiques d’une époque, sur le caractère « primitif » des peuples du Sud. Il se retira en 1944 à la Ferté-sous-Jouarre où il poursuivit ses travaux.

10Decarya madagascariensis : Cette espèce de la famille des Didiereaceae est la seule représentante du genre Decarya, nom donné en hommage à Raymond Decary. La plante présente des rameaux épineux en zigzag munis de rares feuilles. On observe D. madagascariensis Choux en pays Mahafaly et dans l’Androy.

11Déclaration des prêtres du Sud : Cette dénonciation de la répression par l’État de l’insurrection de 1971 a été faite dans les églises du Grand Sud de Madagascar lors de la fête de Pâques (Raison-Jourde & Roy, 2010).

12Déforestation : La déforestation (ou déboisement) est un phénomène en marche depuis des décennies et qui a connu une accélération ces dernières années. En sont responsables la pression démographique de plus en plus forte et le bouleversement des anciens codes sociaux, de moins en moins respectés. Il est cependant important de remarquer qu’un défrichement constitue encore un mode officiel d’appropriation de la terre, ce qui est en contradiction avec l’« écologiquement correct ». Selon l’ONE (2013), entre 1990 et 2000, le taux de déforestation était de 1,2 % par an dans l’Atsimo Andrefana (5e rang des régions). À l’échelle de la totalité de Madagascar, la superficie forestière diminuait alors en moyenne de 0,8 % par an ; entre 2000 et 2005, ce taux a diminué à 0,5 % puis à 0,4 % entre 2005 et 2010. Pendant ce temps celui de cette région est passé à 1 % puis à 0,8 % (2e rang après Boeny). Le Sud-Ouest, à la différence de l’Ihorombe, de l’Androy et de l’Anosy, est la région qui pose problème en ce domaine à Madagascar. (p. 58)

13Dégradation de l’environnement : L’environnement de Tuléar et de sa région a subi ces dernières décennies une dégradation observable dans pratiquement toutes ses composantes. Parmi les phénomènes les plus nets, on peut mettre en avant, la surexploitation des ressources, la déforestation, les pollutions, une gestion des déchets inadaptée au contexte actuel notamment en matière de sachets plastiques. Certains paysages sont touchés par la désertification.

14Degrave : C’est le nom du navire anglais construit en 1698 qui fit naufrage en 1703 avec Robert Drury à son bord. L’ethnologue Emile Defoort ayant noté la présence de deux canons sur une plage proche d’Ambovombe, une mission a été organisée en 1995 par l’université de Sheffield. Un morceau de cloche de bronze a été récupéré sur l’épave repérée au delà du récif. Les canons ont été identifiés comme des finbankers, une forme produite alors par les Suédois, Néerlandais et Anglais ce qui conforterait l’hypothèse qu’ils appartenaient au Degrave.

15De Heaulme (famille) : En 1928, Henry de Heaulme (1899-1986) s’établit à Fort-Dauphin en se lançant dans les productions de sisal et de mica. La Société de Heaulme (HAH) était en 1960 une des principales productrices de sisal de la vallée du Mandrare. Son fils, Jean de Heaulme, né en 1928, et son épouse ont eu le mérite de ne pas quitter Tôlagnaro lors des événements des années 1970 en dépit de l’emprisonnement du premier ; ils ont beaucoup investi dans le tourisme et la protection de la nature, notamment dans la réserve de Berenty (Jolly, 2010).

16De Houtman (Cornelis, 1565-1599) : Cet amiral, en route vers les Indes orientales qu’il fut le premier Hollandais à atteindre après un an d’un voyage désastreux, était à la tête d’une flottille de 4 navires, l’Amsterdam, le Hollandia, le Mauritius et le Duyfken. Lors du voyage aller, du fait du scorbut et des rixes mortelles qui affectaient les équipages, il fut contraint de s’arrêter pendant 3 semaines à Nosy Manitsa qui devint le « cimetière des Hollandais ». Du 9 octobre au 13 décembre 1595, il relâcha à Saint-Augustin et en fit probablement la première description écrite.

17Delavau (Guy) : Le capitaine de la Légion étrangère Guy Delavau fut tué dans le Vohingezo (région du Moyen-Ouest malgache) en juillet 1899 à l’âge de 38 ans. On a alors baptisé un poste situé sur les rives du Mangoky, en Ibara, le Fort-Delavau. Il a aussi donné son nom au boulevard de Tuléar qui allait du bord de mer (boulevard Lyautey) vers la sortie en direction de Miary. Plus tard le boulevard Delavau a été rebaptisé boulevard Philibert Tsiranana.

18Délestage : Cette mesure impopulaire de coupure temporaire de l’électricité par la JIRAMA est rendue nécessaire depuis la fin des années 1970, du fait de l’inaptitude du réseau à fournir l’énergie nécessaire. Ce phénomène est à mettre en relation avec la vétusté des réseaux électriques urbains et des centrales.

19Delonix : Ce genre relevant de la famille des Fabaceae ou Légumineuses recouvre plusieurs espèces de ligneux caducifoliés, notamment le flamboyant (Delonix regia Rafin), un arbre emblématique de Madagascar, D. decaryi et D. leucantha, appelés fengoky. On y trouve également D. boiviniana (Baill.) Cap., le fengory, D. brachycarpa (R. Vig.) Capuron le bonaranala, D. floribunda (Baill.) Cap., le malamasafoy, un arbuste pachycaule caractéristique des substrats calcaires de la région de Tuléar et D. pumila Du Puy un arbuste également appelé malamasafoy.

20Delta : Parmi les embouchures, on compte quelques beaux deltas : du Sud au Nord, ceux de la Linta, du Fiherenana à Tuléar, du Manombo et du Mangoky appelé aussi Volirano (Oliva & Salomon, 1984 ; Rakotomavo & Fromard, 2009). Au contraire de ce qui se passe dans de nombreux pays, ces grandes étendues alluviales en partie inondables sont encore assez peu mises en valeur, même si l’on y observe quelques systèmes d’irrigation. (p. 59) Démographie : La croissance démographique naturelle dans la région de Tuléar se manifeste par des taux élevés en relation avec une forte natalité et une mortalité comparativement faible. Les enquêtes effectuées à l’échelle nationale par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) avancent actuellement un taux de croissance de l’ordre de 3 %. Localement le taux peut même atteindre 4 %. Cette rapide croissance de la population est le moteur de l’urbanisation dans le Sud de Madagascar. Elle pose la question du partage de ressources naturelles sur lesquelles la pression s’accentue d’année en année. Autrefois, le taux de masculinité dans l’Androy avait la particularité d’atteindre des niveaux particulièrement bas : moins de 80 % (Defoort, 1913).

21Demortière (Georges-Philippe, né en 1861-date de décès inconnue) : Cet administrateur colonial fut le chef de la province de Tuléar de 1903 à 1907. De lui, Frémigacci (1981) dit qu’il « souffre d’un manque d’envergure qui n’échappe pas à Galliéni ».

22Deschamps (Hubert, 1900-1979) : Cet administrateur colonial français et historien, auteur d’une thèse sur les Antaisaka (1938) et d’une « Histoire de Madagascar » (1960) fut chef de district à Ambovombe en 1932.

23Désert : Le mythe du désert couvrant la plus grande partie du Sud malgache remonte aux débuts de la colonisation : « On sait seulement que du cap Sainte-Marie, ou plutôt, de la Menarandra jusqu’à Itampolo (et peut-être plus au Nord), une chaîne de montagnes, ou plutôt une ligne de hauteurs de 700 à 800 mètres d’altitude et au delà, court parallèlement à la mer à une distance d’environ 40 kilomètres de la côte. Au delà de cette chaîne règnent des déserts appelés Fatram-bé (grands déserts) et des forêts renfermant des arbres de très grosses dimensions dont les indigènes se servent pour confectionner des cercueils. » (Anonyme, 1901). Ce lieu-commun a la peau dure et réapparaît systématiquement dans la littérature touristique qui l’agrémente de quelques photographies de dunes vives littorales. Tuléar est par conséquent parfois assimilée à une oasis : « ...Tuléar était une verte oasis, créée artificiellement grâce à l’eau du Fiherenana.  » (Even, 2000).

24Désertification : Le processus de désertification touche depuis quelques années de nombreux secteurs de la région de Tuléar. Il y a un lien très fort entre ce phénomène, la déforestation, et la pression accrue sur les ressources liée à l’augmentation rapide de la population. Un Plan d’Action National de Lutte contre la Désertification a été mis en place par le gouvernement malgache en mars 2003. Le lien avec les changements climatiques est beaucoup moins évident.

25D’Esme (Jean, 1894-1966) : Cet écrivain français est l’auteur d’« Epaves australes », publié en 1932. Ce roman s’attache à raconter la vie d’un personnage de fiction, Jacques de Clauze, qui choisit de s’établir dans un petit village du Sud malgache.

26Détré (Père Isidore, 1915-1986) : Le Père Isidore Détré, un religieux assomptionniste, est arrivé à l’âge de 39 ans à Tuléar en 1954. On a donné son nom à une rue de Tuléar ainsi qu’à un pavillon de l’hôpital de cette ville où sont soignés les lépreux. En 1959 il est affecté à Betioky. Affaibli par diverses maladies, il se consacre aux handicapés et aux malades. En 1985, il inaugure Akany Fanantenana (le Nid de l’Espérance), un centre de rééducation pour les handicapés, ainsi qu’un club de handisport, à Andaboly. À sa mort, ses obsèques sont célébrées devant une foule immense qui déborde de la cathédrale. Le Père Isidore repose dans la propriété de l’Assomption à Belemboka.

27Développement : Le Grand Sud de madagascar n’a toujours pas trouvé les solutions aux nombreux problèmes posés par une rapide croissance démographique. On trouvera une bonne analyse dans l’ouvrage de J. M. Hoerner « La dynamique régionale du sousdéveloppement du Sud-Ouest de Madagascar » (1990). Depuis cette date, les choses se sont même aggravées.

28Devise : Tuléar a deux devises : « Toliara tsy miroro » (► Tuléar ne dort jamais) et « Fiherenana no maha Toliara » (le Fiherenana a fait Tuléar).

29D’Gary : Ernest Randrianasolo, alias D’Gary, est né en octobre 1961 dans la capitale malgache mais sa famille est originaire de Betroka. Il a passé une partie de son enfance et de son adolescence à Tuléar. Ce virtuose de la guitare, qui a fait connaître la musique malgache dans le monde entier, a son inspiration profondément ancrée dans la culture bara. Compositeur et parfois chanteur, il est l’auteur de plusieurs albums à partir de 1993. Il a pris courageusement position contre les exactions de l’Armée lors de la chasse aux dahalo de 2012.

30Diadema setosa : Cette espèce répandue d’oursin est considérée comme entraînant la dégradation des récifs coralliens de la région de Tuléar.

31Didierea : Ce genre appartenant à la famille des Didiereaceae comprend plusieurs espèces : D. madagascariensis appelé sony (régions côtières de l’Onilahy à Belo sur mer dans le Menabe), D. trollii (pays Mahafaly) et une espèce nouvelle découverte par Rauh à Miary.

32Didiereaceae : Cette famille de plantes épineuses, endémique du Sud malgache doit son nom au naturaliste Alfred Grandidier. Elle comprend 4 genres caractéristiques du fourré xérophile : Didierea, Alluaudia, Alluaudiopsis et Decaryia.

33Didy : Désigne un décret villageois.

34Digue : Une grande digue, appelée la digue nord, bordant la rive gauche du Fiherenana sur 9,6 km, protège la ville de Tuléar des inondations. Construite dans les années 1970 en remplacement d’une digue plus légère décalée au Sud, elle a rompu plusieurs fois, notamment en 1978 lors d’Angèle et en 2013, lors d’Haruna. Il ne faut pas la confondre avec le remblai du chemin de fer mis en place vers 1920 qui apparaît nettement sur la feuille Tuléar de la carte de Madagascar au 1/100 000. On en parle parfois comme de la digue Decauville, nom d’un chemin de fer à voie étroite. Il en est de même pour la digue qui protège le quartier de Mahavatse de la mer. La rumeur publique accuse certains riverains et quelques affairistes d’être à l’origine des catastrophes par ponction du grillage et des blocs rocheux. Une autre digue, dite d’Ankiembe, protège le quartier de Mahavatse I de la mer et supporte une route. Elle semble malheureusement soumise aux mêmes maux.

35Dina : C’est un pacte traditionnel conclu entre plusieurs communautés. Les dina sont notamment un outil de régulation pour l’utilisation et l’exploitation des ressources naturelles. Les dina peuvent aussi être un instrument d’auto-contrôle entre les membres d’une communauté. Les dina les plus connus concernent la gestion des vols de zébus, à ne pas confondre avec le troky.

36Djemnah : Ce paquebot transport de troupes sortit des cales de La Ciotat en 1874. D’abord affecté aux Messageries Maritimes, sur la ligne de l’océan Indien, il fut réquisitionné comme transport postal en 1914, puis comme transport de troupe en 1916. Le 14 juillet 1918, il fut torpillé au large de Libye par l’UB 105, disparaissant en deux minutes et entraînant au fond de la Méditerranée 548 hommes, majoritairement des tirailleurs malgaches (www.navires-14-18.com). Parmi eux, des natifs du Sud de Madagascar ont été identifiés comme par exemple Kalolehilahy, né en 1884 à Ankaranga, près de Tuléar, deuxième classe du 14e bataillon de Tirailleurs malgaches (archives de Mémoires des Hommes).

37Do : Acrantophis madagascariensis Duméril & Bibron est un gros serpent de la famille des Boideae, atteignant plus de deux mètres de long.

38Doany : Ce nom est donné à une cérémonie de possession par les esprits de rois sakalava, susceptibles d’affecter des personnes adultes. Ce type de possession est apparu dans les années 1970 dans l’Androy (Heurtebize, 1986).

39Documentaire : De nombreux documentaires ont été tournés dans le Sud de Madagascar, notamment pour des magazines de télévision comme Thalassa. Retenons celui de M. Fiéloux et J. Lombard « Le divorce d’un tireur de pousse », ceux de Raymond Arnaud et les récents « Je veux ma part de terre » de F. Lambolez et J. M. Pernelle et « Atsimo-Andrefana » de Jack Prod.

40Dogary : Cette longue langue sableuse (30 km de long), orientée SE-NW, est appuyée à un escarpement de faille, et culminant à 211 m d’altitude, formée de dunes paraboliques, située entre Lavanono et l’embouchure du Menarandra. On a dénommé à tort ce massif linguiforme chevron de Fenambosy.

41Dokodoko : C’est le nom d’un type ancien de coiffure féminine à tresses roulées sur les oreilles (Rajaonarimanana & Fee, 2011) dont la mode dépasse largement le Sud malgache.

42Doline : Les dolines sont une forme karstique très commune (voir karst), bien représentée dans la région de Tuléar. Il s’agit de dépressions fermées de tailles et de formes variables, parfois subcirculaires, liées à la dissolution des roches carbonatées. On en observe sur les causses de la région de Tuléar, le Mikoboka et le plateau Mahafaly en particulier. La dissolution affectant également dans une moindre mesure les roches cristallines, on peut à la rigueur dénommer ainsi les petites dépressions fermées de l’Horombe.

43Dôme : 1. dôme rocheux : Il s’agit de monolithes caractéristiques des régions tropicales et subtropicales forestières à humidité permanente (voir : les pains de sucre de Rio de Janeiro ou ceux de la Sierra Leone). Façonnés dans des roches cristallines acides comme les granites et les gneiss, ils ont au fil du temps été exhumés de l’épaisse gangue d’altérite qui les recouvrait. Y sont liées des formes de détail comme les cannelures, les casses ou les vasques. On en observe dans les massifs du Grand-Lavasoa et de Vohimena dans l’Anosy ; ils se rattacheraient à une paléo-surface d’érosion culminant à 150-165 m (Peyrot, 1974). On parle aussi de coupoles pour désigner ce type de forme. 2. dôme sableux : ce terme a été vulgarisé par les géologues. Il désigne des formes façonnées dans des sables et fondées sur la coalescence de glacis. On les trouve dans la partie occidentale de l’Isalo (Sourdat, 1977), notamment au niveau des forêts de Zombitse et de Vohibasia.

44Domergue (Charles, 1914-2008) : Cet ancien militaire, devenu hydrogéologue, se reconvertit tardivement à sa passion, l’herpétologie, au service du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris puis de l’Institut Pasteur. Nombreux sont ceux qui l’ont connu, déjà âgé et sillonnant jour et nuit avec sa vieille R4 les pistes autour de Tuléar. Dès la fin des années 1970, il milita pour la protection des milieux naturels, notamment au PK32 à Mangily, souvent appelé « réserve Domergue ».

45Doranga / dorango : C’est un combat traditionnel à mains nues. « ...le plus souvent le combat a lieu sous les hurlements d’approbation. L’approche se résume alors à se jeter l’un contre l’autre pour saisir l’adversaire d’une même prise... » (Dorango : Szumski, Images du Sud, p. 186-189). ► moraingy.

46Dormir : « Toliara tsy miroro » (Tuléar ne dort jamais) : c’est une des deux devises de la ville. Autant dire qu’à Tuléar, à de rares exceptions, tout le monde dort à partir de 21 heures, voire encore plus tôt !

47Dragidragy : Ce jouet rudimentaire, très prisé des enfants, est formé de deux petites roues et d’un manche.

48Drakaka : C’est le nom vernaculaire donné à Scylla serrata ou crabe de palétuvier, auquel la mangrove et ses chenaux fournissent son habitat principal. Très prisé dans l’alimentation, il est l’objet d’un ramassage plus ou moins intense selon les marais..

49Drépanocytose : La drépanocytose est une maladie génétique, affectant les globules rouges et se traduisant par des douleurs localisées. Elle semble assez répandue dans le Sud de Madagascar.

50Drongo : Le drongo malgache (Dicrurus forficatus L.) est une espèce endémique de Madagascar et des Comores. Il nous est cependant apparu intéressant de l’inclure dans ce répertoire vu que c’est un des oiseaux les plus facilement reconnaissables et les plus faciles à observer du Grand Sud grâce à son toupet de petites plumes dressé au-dessus de son bec.

51Drury (Robert) : Le XVIIIe siècle nous lègue un récit contesté, celui de Robert Drury, rapporté par Daniel Defoe (1729). Drury, naufragé du Degrave, après être resté de 1702 à 1711, 9 ans esclave des Tandroy dans l’Anterndroea, aurait traversé le Merfaughla pour la baie de Saint-Augustin, sans longer la côte. Ce récit nous apporte cependant des indications aussi intéressantes que vraisemblables sur la vie des habitants et les différents milieux géographiques traversés.

52Ducaud (Maître Jean) : Cet avocat et homme politique de famille réunionaise est né et mort à Tuléar. Il fut chef du district d’Ambovombe de 1941 à 1945. En 1957, il fut élu député à l’Assemblée nationale constituante de Madagascar sur la liste « Union et Progrès » à laquelle appartenait Calvin Tsiebo et eut un rôle important dans la rédaction de la constitution de la Première République. Il créa en 1958 l’éphémère journal La Voix du Sud. On lui a souvent reproché d’avoir servi le gouvernement de Vichy comme chef de district. Cet homme affable et cultivé a cependant laissé un bon souvenir.

53Dune : Il existe une multitude de types de dunes dans la région de Tuléar à commencer par les plus anciennes appelées la Grande Dune et la Petite Dune. Les dunes littorales marquent profondément le paysage de la région de Tuléar, notamment les barkhanes, les nebkhas et les dunes paraboliques. On en trouve même au sein de la ville de Tuléar dans divers quartiers et dans les environs. Celles du quartier d’Antaninarenina, qui culminent à environ 20 m de haut, constituent un des plus beaux points de vue sur la ville. Par ailleurs, depuis la sortie de l’aéroport jusqu’au campus universitaire de Maninday, on peut observer une très belle dune, dite beige, atteignant localement 29 m de haut. Elle est en partie déboisée et correspond à l’emplacement de l’ancien rivage flandrien, mis en place il y a environ 6 000 ans. On retrouve en fait cette dune, dite flandrienne, sur une grande partie du littoral sud-occidental de Madagascar. Non loin de Miary, se trouve un tout autre type de dune, la vieille dune d’Ankasy qui culmine à 50 m d’altitude. Elle est encroûtée de calcaire et couverte d’innombrables tombeaux au milieu d’un fourré xérophile bien conservé. Les plus beaux massifs dunaires s’observent non loin d’Androka (massif d’Anandria) et du lac Ihotry (massif de Tanjaka). Quant aux dunes littorales actuelles, souvent vives, elles méritent également l’attention des visiteurs : nebkhas littorales abruptes couvertes de plantes rampantes (patates à Durand, Leptadenia) et belles barkhanes de la plage de la Batterie ; grands champs de dunes transversales de Belitsaka difficilement accessibles à partir de Belalanda ; dunes de l’extrémité de la flèche de Sarodrano ponctuées de kily sculptés en drapeaux par le vent.

54Dunes paraboliques : Comme les barkhanes, les dunes paraboliques ont la forme d’un croissant mais leurs deux pointes effilées sont orientées dans le sens inverse de celui du vent dominant qui les modèle ou qui les a modelées dans le passé si elles ont été depuis fixées par la végétation. On en trouve d’excellents exemples à l’emplacement du campus universitaire de Maninday ou dans le massif d’Anandria.

55Durlach : Ce nom a été donné en 1899 à un éphémère poste militaire du Bas Fiherenana correspondant au village de Vorondre.

56Dypsis : Ce genre de palmier, plus connu sous son ancien nom de Chrysalydocarpus, est bien représenté dans les jardins comme plante ornementale (le fameux Dypsis lutescens originaire de la côte Est), Dypsis decaryi, espèce porte-drapeau du centre d’endémisme de Ranopiso, et par Dypsis onilahensis Beentje, plante endémique de l’Isalo.

57Dzala raiky [litt. « un sou »] : C’est le nom donné au travail informel, lequel constitue l’essentiel de l’activité citadine de Tuléar (Houssay, 1994).

Der Text und andere Elemente (Illustrationen, importierte Anhänge) stehen unter OpenEdition Books License, sofern nicht anders angegeben.

C
 
E
Suche in OpenEdition Search

Sie werden weitergeleitet zur OpenEdition Search