Formes de l’intime et figures d’intimité. Il n’y a d’intime qu’extime

1Fondamentalement, l’intime ne peut être pensé à partir de l’opposition extérieur/intérieur ou public/privé, ni même être identifié à ce que l’on pourrait qualifier de « personnel ». Pour présentifier l’intime, Lacan s’est référé à la notion de cri présentée par Freud, laquelle s’identifie à une extériorité jubilatoire. Il y a donc chez le sujet un centre, un cœur dont la définition tient en ce qu’il ne peut être qu’extérieur. Et c’est le cri qui, du fait d’être extériorisé, va permettre de définir le plus intime du sujet. Pour Lacan, en effet, « ce qui m’est le plus intime est justement ce que je suis contraint de ne pouvoir reconnaître qu’au dehors1 ».

2Partant de là, dans le champ de la psychanalyse, les notions mêmes d’intime et d’intimités impliquent d’avoir recours à une topologie particulière présentée dans le néologisme d’extimité2. Pour saisir ce terme, il convient de relever avant tout qu’il est construit à partir du mot « intime ». Pourtant, il n’en est pas le contrai