Lettres ouvertes
p. 219-229
Extrait
1Ni hostilité ni gémellité : la relation entre littérature et sciences humaines peut aisément se concevoir, au début du vingt et unième siècle, sur le mode serein du libre échange. À cela plusieurs raisons. La littérature, après avoir cultivé son côté « sciences », semble réévaluer son côté « humanités ». Cette volonté naguère décriée de comprendre l’humain – en rassembler des états, en connaître les identités – procède d’une démarche exploratoire initiée, dans laquelle le questionnement anthropologique recouvre parfois une démarche d’ordre sociologique. S’il n’est pas de grille imposée dans l’appréhension de la société par les écrivains qui marquent leur temps – Jean Échenoz, François Bon, Pascal Quignard, Annie Ernaux –, il est des filtres sensibles qui affinent leur regard et des conducteurs logiques empruntés à des disciplines non littéraires qui orientent leur récit. Les sciences humaines, quant à elles, confrontées tout au long du siècle passé aux effets cumulés de la li
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