Chapitre I – État des lieux

p. 55-71


Texte intégral

1. L’émergence de la société de l’information

L’avènement du numérique est étroitement lié à l’évolution de la société de l’Information1. Cette notion est née de l’analyse sociologique2 qui a pris en compte la circulation d’information véhiculée par les médias. Son importance croissante dans les relations économiques et interpersonnelles a entraîné des transformations profondes des sociétés à des degrés variables selon les pays. L’information est désormais une donnée essentielle et omniprésente en raison notamment du développement toujours plus rapide des moyens de communication, des moyens d’accès à l’information, des moyens d’accès aux sources de connaissances.

La numérisation des produits et des technologies, l’extension des réseaux notamment le réseau Internet sont des phénomènes qui accélèrent encore les échanges informationnels. S’il n’y avait là qu’un effet de mode, on verrait progressivement les usages s’amenuiser au fur et à mesure que l’effet de la nouveauté s’estomperait. Il n’en est rien, bien au contraire et il faut mesurer la portée de ce développement. Nous sommes en train d’assister à une mutation des besoins et des usages qui touche aussi bien le quotidien de chacun d’entre nous que notre activité professionnelle. Tous les métiers et notamment ceux de l’information et de la communication sont intéressés par ces mutations.

Les marchés économiques sont également étroitement concernés par ces changements : l’imbrication des fonctions d’information et de production3 est une des caractéristiques de l’évolution de l’économie mondiale qui voit se développer les processus de production zéro stock. Les transactions financières ou les échanges d’information en temps réel à l’échelle de la planète bouleversent les équilibres nationaux traditionnels.

En favorisant l’extension du commerce électronique, Internet est désormais un des véhicules majeurs de cette mutation. Dans cette perspective, la circulation d’information est un facteur essentiel car elle introduit une plus grande responsabilité des acteurs. Il en résulte une attention accrue portée à la gestion de la qualité dans la production et la mise en place de dynamiques d’innovation. Cette responsabilité implique une gestion des facteurs humains pouvant s’opposer aux intérêts financiers.

2. Définitions de l’édition électronique

La fonction éditoriale telle que nous l’avons définie pour la production imprimée, s’établit sur trois plans4. Sur le plan intellectuel, il s’agit de donner un profil aux collections et de prévoir leur développement par une série de titres appropriés. Le plan technique consiste à préparer les manuscrits pour l’impression et à contrôler la fabrication du livre jusqu’à son terme. Le plan économique enfin, met en œuvre une politique de diffusion et de commercialisation afin que le produit trouve son public. Transmis de génération en génération, cet ensemble de savoir-faire perdure sous cette forme, mais il est indéniable que les évolutions technologiques que nous connaissons actuellement sont en train de bouleverser le concept même d’édition. Pierre Bourdieu5 applique à l’enseignement un modèle de la reproduction qui perpétue le pouvoir dominant. Ce dispositif peut se décliner sur d’autres secteurs d’activité et l’édition en fait assurément partie. Pour sa propre sauvegarde, il va pourtant falloir qu’elle consente à mettre en œuvre un nouveau paradigme qui combine innovation intellectuelle et stratégie économique.

Puisque cet avatar d’ordre culturel n’est pas le premier que connaît le monde occidental, le secteur éditorial devrait pouvoir surmonter cette crise comme il a surmonté les précédentes. En son temps, le livre imprimé fut à l’origine de ce que d’aucuns nommèrent la première révolution culturelle ainsi que Robert Escarpit le souligne dans un ouvrage célèbre6. Cependant, il faut constater qu’un média ne chasse pas l’autre mais vient s’ajouter à ceux qui existent déjà en apportant des qualités spécifiques. L’ère de l’image en particulier audiovisuelle, malgré quelques sombres prédictions7 n’a pas fait disparaître l’écrit. Ce dernier est bien loin de s’effacer puisqu’on constate avec la montée de l’informatique une surabondance d’écrits sur les écrans ainsi qu’une forte prolifération due à l’usage excessif de la photocopie et du fax. Umberto Eco qui discourt régulièrement sur l’avenir de l’écrit, réduit ce questionnement sur la mort supputée du livre, aux grandes peurs millénaristes que l’humanité exprime. Puisque nous sommes à l’orée du XXIe siècle, une catastrophe imminente et plausible pourrait donc être cette disparition8. Mais érudit et amateur de livres rares, le sémiologue ne donne pas son aval à ces oracles peu fondés qu’il qualifie de psychotiques9.

Le sens du terme édition électronique qui désigne de multiples objets, doit être précisé. Cela nous permettra par ailleurs de réunir dans cette perspective lexicale les principaux auteurs qui ont travaillé sur ce sujet et de remarquer en outre que si les travaux sur l’avènement des « nouvelles technologies » et du multimédia abondent depuis quelques années, il n’en est pas de même en ce qui concerne l’approche que nous avons choisie, à savoir cette notion de filiation, héritage, passage ou continuité de l’édition imprimée à l’édition sur supports numériques.

Selon Jean Claude Guédon éditeur de la revue en ligne Surfaces à l’Université de Montréal, « L’édition électronique, ce n’est ni plus ni moins que le contenu des réseaux électroniques. En effet, éditer c’est faire paraître, c’est publier. Publier, c’est rendre public, c’est mettre un message dans une forme telle que l’on puisse y avoir accès à certaines conditions. Tout fichier numérisé est donc susceptible de jouer un rôle de communication (texte, image, son etc.) et lorsqu’il circule sur le réseau Internet, il correspond à une forme d’édition électronique »10.

Cette définition fort étendue désigne en fait tout ce qui circule sur les réseaux et ne se préoccupe ni de la nature des contenus, ni des produits sur CD-Rom et autres supports fixes. Afin d’éviter les abus d’utilisation que l’on constate quotidiennement, il est indispensable de préciser les concepts d’électronique et de multimédia, la seconde notion étant sémantiquement plus restreinte que la première. Notons que le terme multimédia a été utilisé bien plus tôt pour désigner soit des publications proposant sous un même emballage des produits de nature différentes (les livres – cassettes pour enfants aux éditions Gallimard par exemple), soit des sociétés d’édition et de diffusion empruntant plusieurs canaux de communication (la société Hachette s’est illustrée dans le domaine de l’édition d’ouvrages, de titres de presse et dans les médias audiovisuels, avant de s’intéresser de façon fort active au domaine de l’édition électronique). Deux définitions empruntées à Dominique Nora11, nous donnent l’extension des termes hypertexte et multimédia :

HYPERTEXTE/HYPERMEDIA : « Fonction logicielle qui dans un texte associe à certains mots ou groupes de mots des informations se situant dans d’autres textes à l’aide de liens. À tout moment, l’utilisateur peut obtenir des compléments d’information en cliquant simplement sur ces mots repères. Ce même type d’investigation, que l’on appelle navigation s’applique à des bases de données proposant de l’image et du son. On parle alors de multimédia »

MULTIMÉDIA : « Technique de communication qui tend à rassembler sur un seul support un ensemble de médias numérisés – textes, graphiques, photos, vidéo, son et données informatiques – pour les diffuser simultanément et de manière interactive ».

L’idée dominante est celle de l’association d’éléments de nature différente. C’est bien cette qualité d’intégration associée à l’interactivité et à l’hypertextualité et non simplement une utilisation accrue de l’informatique, qui constitue l’essentiel de la plus-value de ces nouveaux produits d’information. En effet, lors de ses premiers balbutiements dans les années 1960, l’informatique n’avait pas fondamentalement modifié l’approche des savoirs, si ce n’est dans l’accélération des procédures, facteur de considérables gains de temps. L’utilisateur de banques de données peut, par la construction rigoureuse d’une stratégie de recherche par mots-clés et opérateurs logiques, accéder plus directement et de façon plus objective à l’information souhaitée. Il n’en reste pas moins que le cheminement s’opère dans un cadre précis qui est celui de l’organisation intellectuelle de la base, conçue et structurée par ses producteurs et matérialisée par le thésaurus qui en délimite les interelations.

Norbert Paquel voit dans l’émergence du concept, une mutation prolongée des techniques et de l’édition : « D’une part, le multimédia correspond à une réalité technique profonde : la numérisation de l’ensemble des médias. Il ne s’agit pas seulement du mélange de texte et d’images, mais de la réunion d’informations fondamentalement différentes... d’autre part, le multimédia correspond à l’émergence de l’informatique comme support de distribution de l’information. »12

Pierre Sirinelli, dans son rapport au Ministère de la Culture « Industries culturelles et nouvelles techniques »13, fait une distinction entre les produits diffusés et les produits implantés sur supports fixes. Seuls ces derniers seraient à considérer comme édités : « Sous l’appellation commune (et commode) de multimédia sont réunies deux grandes catégories d’objets : des produits ou œuvres édités, des produits ou œuvres en réseau (en anglais off line et on line). D’un côté des biens, de l’autre, des services. » La notion d’édition se référerait alors essentiellement au principe d’œuvre intangible, non modifiable. On l’a compris aujourd’hui, cette idée a considérablement évolué puisqu’il faut reconnaître que l’on trouve sur Internet outre des services, des « produits ou œuvres en réseau » et que de ce fait, on peut considérer qu’il s’agit effectivement d’édition. Reste la question du statut identitaire de l’œuvre qui est mis en cause en raison même de l’interactivité que permettent les supports numériques et qui est comme on le sait une de leurs qualités les plus prégnantes.

Nous assistons actuellement à un déplacement de la notion d’édition électronique. Principalement diffusée au départ par l’intermédiaire du circuit des structures documentaires, l’édition électronique essentiellement constituée de bases de données s’assimilait fortement à la notion de service. Aujourd’hui, elle se confond et cela de plus en plus, avec la notion de produit monnayable. Quatre causes nous paraissent être à l’origine de ce glissement conceptuel : l’autonomie croissante des utilisateurs en raison de l’extension déjà évoquée de la télématique et des équipements en matériel, la convivialité des systèmes d’interrogation qui permet d’utiliser le langage naturel, l’interactivité croissante qui donne vie à la recherche et enfin l’attrait exercé par les possibilités du multimédia.

Concernant la distinction entre biens et services, l’approche juridique peut nous donner un éclairage complémentaire : « La distinction entre bien et service nous semble en réalité recouvrir un faux problème. Il n’est de multimédia que des contenus informationnels... Si le support matériel du produit multimédia peut prendre la forme d’un produit appropriable et aliénable susceptible de se voir appliquer les règles classiques du droit de la propriété, il nous faut nous interroger sur sa qualification possible d’œuvre de l’esprit soumise au droit de la propriété intellectuelle. »14

Le principe d’œuvre de l’esprit est fondateur de la notion même d’édition et donc d’édition électronique. L’article L.112.2 du Code de la Propriété intellectuelle dénombre un certain nombre d’œuvres de l’esprit sans citer le multimédia. Cependant, la jurisprudence établit l’œuvre de l’esprit comme toute création qui traduit la mise en forme, l’expression ou la composition d’une ou plusieurs idées, et à laquelle l’empreinte de la personnalité de l’auteur confère une originalité. « Il semble bien que dans la plupart des cas, nous assisterons à un processus d’activité intellectuelle qui, soit créera ex nihilo un concept de produit multimédia associant son, texte, images et autres données, dans le cadre numérique et interactif que nous lui avons fixé, soit effectuera des choix parmi des œuvres ou autres éléments préexistants et les disposera les uns par rapport aux autres, de manière à générer une création intellectuelle originale résultante. »15

La boucle nous paraît bouclée dans la mesure où cette garantie d’originalité nécessaire à la détermination du statut d’œuvre intellectuelle dépend de la dynamique créatrice de son auteur mais dépend aussi étroitement de la responsabilité de celui qui la diffuse. Le rôle de l’éditeur trouve alors ici pleinement sa place.

3. Les usages du numérique : les indicateurs

Les équipements

Les chiffres concernant le parc de matériel de consultation des produits électroniques constituent un premier indicateur de l’extension leurs usages. Les Européens continuent à enregistrer un taux d’équipement en micro-ordinateurs plus bas que les Américains qui continuent leur progression notamment dans l’utilisation du réseau. Aujourd’hui cependant, le multimédia laisse entrevoir des perspectives positives dans notre pays avec un très fort développement du parc des micro ordinateurs. Selon l’institut de sondage GFK16, ce nombre a effectué un bond particulièrement significatif entre 1994 et 1997, puisque l’équipement est passé de 100 000 à 1,8 million d’unités en seulement trois années.

Une note du Ministère de la Culture17 a tenté de procéder en 1995 à une étude prospective en ce qui concerne l’évolution du marché du multimédia hors ligne. Le tableau suivant qui concerne l’équipement en matériel en est issu.

Évolution et prévision d’évolution du parc de micro-ordinateurs en millions d’unités

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Source Ministère de la Culture

1Quelques repères actuels :

2Ces estimations témoignaient certes d’un certain optimisme de la part du Ministère de la Culture, sans doute la marque de l’intérêt que portent nos institutions à la progression des usages en matière de multimédia. Aujourd’hui cependant, nous nous rapprochons de ces chiffres ainsi qu’en témoignent les statistiques de l’Institut Médiamétrie18 :

L’équipement multimédia des foyers français 4e Trimestre 2003

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Source : Médiamétrie. Les Baromètres Multimédia. Décembre 2003

Ce tableau nous permet d’observer une évolution constante avec une légère accélération sur les deux dernières années observées.

Les sites internet

Il est peu aisé, voire impossible on le conçoit, d’avoir une idée précise de l’offre éditoriale sur Internet. Le nombre croissant d’informations qui y réside et l’absence de régulation du réseau explique qu’on ne puisse trouver de statistiques en la matière. Cependant, les chiffres concernant le nombre de sites signalés au DNS19 représentent un indicateur intéressant :

Nombre d’hôtes signalés dans le DNS

Jan 2004 233 101 481
Jan 2003 171 638 297
Jan 2002 147 344 723
Jan 2001 109 574 429
Jan 2000 72 398 092
Jan 1999 43 230 000
Jan 1998 29 670 000
Jan 1997 16 146 000
Jan 1996 9 472 000
Jan 1995 4 852 000
Jan 1994 2 217 000
Jan 1993 1 313 000

Source : http://www.iSc.org/index.pl?/opS/dS/ Enquête Domaine Internet Janvier 2004

Ces statistiques montrent que l’augmentation du nombre de sites s’est faite au début selon la proportion d’un quasi doublement chaque année. Depuis l’année 2000, cette progression se ralentit, mais reste encore extrêmement importante.

Les internautes

Une étude réalisée en février 2003 par Nielsen NetRatings20 indique une augmentation significative du nombre d’internautes. 580 millions de personnes dans le monde avaient accès à Internet au début de l’année 2003 et 563 millions au dernier trimestre de l’année précédente. Les USA totalisent 29 % des accès mondiaux à Internet. Ils sont suivis par l’Europe avec 23 %, l’Asie-Pacifique avec 13 %, et l’Amérique Latine avec 2 %. En Europe, l’Allemagne (35,6 millions), le Royaume-Uni (29 millions) et l’Italie (22,7 millions) sont les pays qui comptent le plus d’internautes.

En ce qui concerne la France, selon les Baromètres Multimédia de Médiamétrie (janvier 2003), le seuil des 20 millions d’internautes est franchi et près de 3,2 millions d’internautes ont acheté en ligne en décembre 2002. La population des internautes dans son ensemble continue à progresser et ce sont près de 40 % des Français âgés de 11 ans et plus qui se sont connectés à Internet au cours du dernier mois.

Nombre des internautes

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Source médiamétrie. Les baromètres du Multimédia

S’ils restent globaux, ces chiffres révèlent une tendance positive quant aux pratiques du numérique, notamment en matière d’achats en ligne et de téléchargement de fichiers. Non seulement cela dénote une évolution des mentalités, et notamment une plus grande confiance accordée aux moyens de paiement sur Internet, mais on peut sans aucun doute y voir en outre l’amorce d’un changement quant aux procédures d’acquisitions de biens culturels. Cela laisse augurer un potentiel de développement significatif pour l’édition électronique française qui devra saisir cette opportunité.

4. Les produits sur supports fixes (CD-Rom, DVD-Rom)

Moindre encombrement physique, plus grande maniabilité, les qualités des formes numériques fixes (ou off-line) en font un support extrêmement adéquat pour les versions électroniques d’ouvrages disponibles jusque-là en version papier. Les ouvrages volumineux en particulier ceux de plus de 1000 pages sont des produits pour lesquels l’édition électronique sur CD-Rom ou DVD-Rom est tout à fait adaptée. D’autre part, le coût de production est beaucoup moins élevé que celui des livres imprimés, dans un rapport de un à quatre.

Un Secteur pionnier pour la production française de CD-Rom : les encyclopédies

La forme numérique convient parfaitement aux ouvrages volumineux à lecture discontinue, c’est le cas des encyclopédies. Plusieurs éditeurs, parmi les mieux établis dans ce secteur ont tenu le pari, encouragés en cela par la longue tradition de notre pays en matière d’encyclopédisme21. C’est ainsi que les encyclopédies constituent désormais un produit phare en matière d’édition électronique et s’affirment comme substitut du livre papier. Selon les analyses du Rapport Cordier22, le premier CD-Rom de ce type, apparu en 1995, a d’emblée dépassé les ventes de la version papier : 100 000 CD-Rom vendus en trois ans. Dans le même temps, les ventes annuelles de la version papier sont passées de 20 000 à 5 000 ou 6 000 exemplaires.

De concept très large au départ, puisque le terme Grec d’origine la désigne comme « embrassant tout le cycle du savoir », la notion d’encyclopédie a évolué au fil du temps. Cette idée s’est développée à la Renaissance quand les hommes cultivés ont pris conscience de la prolifération des connaissances. Ils ont alors ressenti le besoin de recourir à un support matériel susceptible de relayer le cerveau humain. « Mythe dynamique universel de la civilisation occidentale depuis la Renaissance, le concept encyclopédique a donné lieu à un grand nombre de réalisations partielles et paraît correspondre à un effort de l’être humain de dominer la masse proliférante des connaissances acquises par les autres. »23 Au XVIIIe siècle, sous l’égide de D’Alembert et de Diderot l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des arts, des Sciences et des métiers a été conçue comme une entreprise monumentale, œuvre représentative du siècle des Lumières. De nos jours, l’idée s’est encore développée, puisque de très nombreuses encyclopédies ont été publiées, présentant les connaissances humaines dans un ordre alphabétique ou méthodique. Généralistes ou spécialisées, elles reposent toutes sur le même principe : réunir et mettre les éléments du savoir à la disposition de l’homme cultivé, de l « honnête homme ». Cette notion fondamentale de relation entre les connaissances est favorisée par la conception du numérique qui multiplie quasiment à l’infini la possibilité d’organiser des liens et les enchaînements.

Les encyclopédies et les dictionnaires multimédias constituent, un domaine actuellement en pleine expansion dans les stratégies de la production éditoriale française. Ces éditeurs, détenteurs de véritables gisements d’informations les transfèrent sur CD-Rom et numérisent leurs fonds. Le métier d’encyclopédiste réside essentiellement dans la constitution et dans la mise à jour d’une base de données. Les versions numériques permettent d’actualiser fréquemment l’encyclopédie, au lieu d’un rythme de sept à dix ans pour les versions papier. Certaines sont la version électronique d’une encyclopédie papier. D’autres sont de nouveaux produits à part entière. Paru en 1989, le premier dictionnaire électronique français est Le Robert, tentative timide puisque ce produit est la fidèle retranscription des 9 volumes du Grand Robert. Il a fallu attendre 1993 pour voir apparaître un produit multimédia incluant images animées et son, avec Axis, l « Encyclopédie du 3e millénaire », publiée par Le Livre de Paris-Hachette. Le produit présente des limites, notamment au plan graphique : les schémas et animations sont d’une facture relativement rudimentaire et les choix se trouvent en outre restreints par le petit nombre d’images, d’animations et de sons proposés. Des parutions plus récentes comme Encyclopédie Hachette multimédia concurrente directe de l’encyclopédie Encarta de Microsoft témoignent à la fois d’avancées technologiques innovantes et de l’élaboration de stratégies éditoriales à dimension internationale.

Tendances et prospectives

Le rapport Cordier24 définit en ces termes les développements prévisibles des livres sur support électronique. Selon l’auteur, trois types de produits sont susceptibles de se développer sous cette forme :

  • Les produits dérivés de bases de données comme les dictionnaires thématiques et les CD-Rom historiques pour les possibilités de réorganisation et de réactualisation qu’offre le numérique.
  • Les produits éducatifs en raison des qualités d’interactivité et de ludicité dans la présentation ainsi que dans la navigation par hyperliens. Les ventes de CD-Rom éducatifs représentent en effet France environ 15 % du marché grand public.
  • Les CD-Rom à contenu culturel, qui représentent également 15 % des ventes globales de CD-Rom en France. C’est une proportion triple de celle observée chez nos voisins. « Un patrimoine culturel riche, notamment dans le secteur des musées, et l’existence de réseaux de ventes spécialisés dans le domaine des biens culturels expliquent sans doute ce phénomène ». Le rapport précise toutefois que rien ne garantit cependant un maintien de ces taux dans le futur.

Les chiffres de vente traduisent en effet un certain tassement du marché : après une fulgurante envolée : selon l’institut de sondage GFK les ventes de CD-Rom ont été de 6 Millions d’exemplaires en 199725 (pour 500 000 en 1994 soit une augmentation de 12 fois plus). Fin 1998, 8,7 millions de CD-Rom ont été vendus. Ces chiffres donnent une courbe qui reste ascendante, mais qui marquent nettement un palier qui n’aurait pas dû intervenir avant plusieurs années26.

Une grande partie des titres publiés de 1995 à 1997 sont à vocation culturelle. Ce secteur connaît depuis un important repli (8 % des ventes en France en 2000)27 Le secteur ludo-éducatif est en revanche en nette progression. Les logiciels para-scolaires connaissent un large succès. Mais c’est dans le domaine du jeu que le marché du CD-Rom est le plus actif (52 % des ventes de CD de loisirs en France en 2000)

Le faible développement du secteur de l’édition spécialisée sur CD-Rom confirme les difficultés que nous avons signalées. Le problème majeur est celui de la rentabilité : nombre d’éditeurs ont tenté le pari et l’ont perdu, investissant des sommes importantes sans arriver à une productivité satisfaisante, en particulier dans le secteur scientifique où les contraintes matérielles sont fortes et les marges étroites. Les mêmes arguments que pour la production papier se réactualisent et expliquent une faible implication des entreprises d’édition dans les supports fixes.

Toutefois, la cible professionnelle paraît constituer un débouché plus sûr ; plusieurs réalisations ont été effectuées dans les domaines : en informatique aux éditions Masson, dans le bâtiment et les travaux publics aux éditions Eyrolles. Certaines politiques éditoriales limitent délibérément la prise de risque en produisant des CD-Rom dérivés d’une publication antérieure sous forme d’ouvrage imprimé ou de base de données. Mais d’autres éditeurs de livres qui ont publié des CD-Rom comme Flammarion à partir de 1994, ont commencé à ralentir cette production peu lucrative dès 1999.

En France, seuls les grands groupes comme Hachette ou Editis ont la possibilité financière de développer une gamme de produits électroniques, mais traditionnellement, leur ligne éditoriale ne les porte pas à se mobiliser sur les secteurs scientifique et technique. Leur investissement se porte prioritairement sur les dictionnaires et encyclopédies électroniques qui ont la faveur du public et sont donc rentables, renforçant ainsi le pronostic de désengagement affirmé par rapport à une possible prise de risque.

C’est ainsi que le développement de l’édition électronique en texte intégral évolue nettement dans le sens d’un basculement vers l’offre on-line de produits sur réseau.

5. Les produits diffusés sur réseaux (Internet)

Internet présente de nombreux avantages par rapport au CD-Rom : plus souple, il propose des mises à jour extrêmement rapides, il est aussi plus facile d’utilisation, car il ne demande ni installation, ni maintenance. D’autre part, les utilisateurs y trouvent des qualités de confort, par le biais de services qui peuvent être proposés à distance, ou implantés sur l’Intranet de leur établissement ou de leur entreprise.

Historique

Malgré sa jeune existence, les données historiques sont susceptibles d’éclairer l’évolution à venir de l’édition électronique. Les origines d’Internet sont cependant trop connues pour que nous y consacrions un long développement. Le terme de réseau que l’on a coutume d’utiliser à son sujet est en partie inexact, puisqu’il s’agit en fait d’un réseau de réseaux entre lesquels s’échangent en toute liberté d’innombrables informations. Dans le chapitre L’édition électronique : le Big-Bang, nous approcherons de nouveau ce concept particulièrement novateur du maillage d’informations dans sa dimension cognitive.

Initialement conçu pour assurer la suprématie des USA en matière de défense nationale, Internet a été rapidement « adopté » par la communauté scientifique américaine. À la fin des années 1960, les premiers ordinateurs étaient connectés au réseau Arpanet, et en 1973, des connexions en Angleterre et en Norvège donnèrent au réseau sa dimension internationale. Les universitaires américains comprenant l’intérêt du réseau pour le développement de leurs recherches ont obtenu l’autorisation de l’utiliser dès les années 1970. Avec l’entrée en jeu de la NSF (National Science Foundation), le caractère militaire du réseau s’atténua et devint alors un gigantesque forum à l’échelle mondiale utilisé essentiellement pour la recherche scientifique et universitaire.

C’est en 1982 qu’apparaît le concept d’Internet, avec l’objectif de relier entre eux les différents réseaux existants. En 1984, le cap des 1 000 ordinateurs connectés était franchi et en 1990, le réseau Arpanet cessant d’exister, Internet devient le réseau mondial essentiellement dédié à la recherche civile. Renater (REseau NAtional de Télécommunication pour la technologie, l’Enseignement et la Recherche) est la partie française d’Internet essentiellement destinée au monde universitaire. Cet ensemble de réseaux a été mis en place en 1991 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et les PTT. On compte 12 réseaux régionaux (Aquarel pour l’Aquitaine), reliés au RNI (Réseau National d’Interconnexion).

Le terme « autoroute de l’information » est la fidèle traduction de l’expression « information super highway » utilisée par Bill Clinton lors de sa première campagne électorale. Il en fit un point phare de son programme politique, soutenu activement par son vice-président Al Gore qui estime que ce sera le plus puissant marché du XXIe siècle. Le principe retenu est celui de la transmission par paquets. Chaque message est fragmenté en segments (généralement de 1 536 caractères), dont chacun est porteur de l’identité de l’émetteur et du destinataire. Les paquets empruntent des voies différentes grâce au ré aiguillage dynamique qui les dirige selon les capacités de transport des réseaux. À l’arrivée, le message est reconstitué dans son ordre originel.

L’incompatibilité entre eux des différents réseaux amena les informaticiens du Pentagone à mettre au point un protocole d’accès qui permit désormais à tous les réseaux de communiquer entre eux. Aujourd’hui, Internet est un réseau de centres serveurs interconnectés possédant un langage de communication commun auquel tout le monde se réfère : le protocole TCP/IP (Transmission control protocol/Internet Protocol). Son succès est tel que les usages sont en perpétuelle extension.

Du matériel au virtuel. La diversité des services

Le réseau Internet a la particularité, si on considère sa large palette de possibilités, de pouvoir proposer aussi bien des produits dérivés des usages traditionnels liés à l’écrit ou à l’imprimé, que des formes d’édition radicalement originales. Dans cette perspective on ne peut que noter l’analogie qui existe entre les listes de discussion, les News et la place du village où se pratique encore le système de l’affichage public. Internet est polyvalent puisqu’il est utilisé par des publics très différents et qu’il propose des services extrêmement variés.

La messagerie électronique est l’un des services les plus utilisés sur le réseau. C’est dans cette logique du courrier électronique profondément ancrée dans la notion de service et de communication, que les listes de discussion par sujets ont été développées. Étant donné le nombre important d’utilisateurs on peut rapidement être submergé par les articles. Les serveurs de listes (list-serv) présentent cette même analogie avec le principe de l’affichage public à la différence près que l’accès en est limité, ce filtrage étant destiné à n’autoriser que des utilisateurs identifiés, ce qui garantit un certain niveau d’usage et limite les parasitages intempestifs.

D’autre part, en accédant à un lecteur de news, l’usager ne recevra qu’un nombre réduit d’articles sélectionnés susceptibles de l’intéresser. Il faut remarquer que si le principe des news prive ses utilisateurs des avantages de la convivialité directe, il offre toutefois des perfectionnements intéressants sur le plan opérationnel, puisque chacun peut prendre connaissance d’un message et laisser à son tour soit une annonce originale, soit une réponse. Il peut aussi obtenir une copie de tout élément ainsi publié. Les forums sont des programmes spéciaux qui permettent le dialogue ou la conversation à plusieurs, par rubriques. Les « newsgroups » ou « groups » classés par centre d’intérêt font gagner un temps précieux à leurs utilisateurs en leur évitant les sujets hors de leur champ de recherche.

Cette véritable révolution qui dépasse les limites du culturel est la conséquence de plusieurs mises au point techniques au nombre desquelles outre l’hypermédiation figurent les langages et les transferts de fichiers. Le langage SGML (Standard Generalized Markup Language) langage de description des structures, favorise une bonne approche des documents qui deviennent modulables, favorisant ainsi des modes de fonctionnement de type combinatoire. La norme HTML (HyperText Markup Language), langage de marquage utilisé pour spécifier la mise en forme et coder les documents diffusés sur le Web a permis une large extension de l’usage des fonctions multimédia sur le réseau. D’apparition plus récente, le langage de programmation JAVA28 créé par la société SUN-Microsystèmes a fait franchir un pas de plus vers l’interactivité en permettant à l’utilisateur d’intégrer des outils29 de traitement et d’expérimentation.

Le transfert de fichiers appelé aussi FTP (File Transfert Protocol), permet de rendre compatibles des fichiers très divers : logiciels, livres, journaux électroniques. L’ensemble des sites FTP représente une immense bibliothèque virtuelle à l’échelle mondiale, regroupant toutes sortes de documents d’origines multiples qui une fois fusionnés en une seule et immense base de données, constituent un réservoir d’informations jamais égalé. Les FTP anonymes, sont ouverts à tous : en entrant « anonymous » comme mot de passe, tout usager peut accéder au serveur et procéder au transfert de fichier. Initié par Archie qui tenait à jour un état de ces ressources, le processus de fusionnement s’est intensifié avec l’utilisation sans cesse croissante du World Wide Web30.

Netscape Navigator et Internet Explorer sont les logiciels de navigation les plus utilisés par l’ensemble des internautes. Ils ont propulsé le Web au premier rang des moyens de recherche d’information en raison de l’extrême facilité de déplacement dans les contenus que permettent les liens. L’internaute a la possibilité d’évoluer de site en site avec la plus grande liberté, ce qui a déterminé une évolution des usages vers la quasi exclusivité de l’utilisation des navigateurs au détriment des autres outils d’exploration du réseau. L’ensemble des sites mondiaux, ainsi reliés constitue un immense hypertexte universel. Ainsi que le souligne Philippe Quéau, la profonde mutation qui est en train de s’opérer n’est rien moins qu’un changement de représentation du réel générée par le développement du virtuel. « Nous sommes en train de vivre un véritable “cyberbang” aux conséquences imprévisibles... Il faut s’interroger sur la nouvelle écriture que la galaxie Cyber propose. Il faut s’efforcer de reconnaître ses fonctions et ses manques. Car cette écriture virtuelle... structurera de plus en plus, sans que nous puissions toujours garder le recul nécessaire, notre manière de décrire le réel. »31

Hypermédia et multimédia

Ce sont en effet maintenant des signes que l’homme négocie et transporte à travers le monde. Ce glissement conceptuel n’est pas sans conséquences sur notre culture et sur notre langage, d’autant qu’il s’accompagne depuis quelques années du bouleversement apporté par le multimédia qui nous fait passer d’une approche linéaire à une approche multidirectionnelle des connaissances. Tout cela n’est bien entendu possible que grâce à une extraordinaire avancée des performances techniques et s’inclura dans la durée dans les pratiques et les usages.

L’origine du concept d’hypertexte remonte à 1945 lorsque Vanevar Bush, conseiller scientifique du Président Roosevelt imagina le Memex. Cet appareil devait rendre possible « une indexation associative dont l’idée centrale est que toute information peut offrir à volonté, la possibilité d’en sélectionner immédiatement une autre ». Le terme hypertexte apparaît en 1965 dans le livre Literary machines de Ted Nelson. Il le définit comme « une série de morceaux de texte connectés par des liens qui offrent au lecteur différents parcours. » Cette idée correspond à un rêve quasi mythique : celui de relier tous les textes produits dans le monde. Ce projet, baptisé Xanadu n’a jamais vu le jour. En 1989, Tim Berners-Lee et Robert Caillau proposèrent à leurs collègues du CERN (Centre européen de Recherche Nucléaire) de publier leurs travaux sous forme hypermédia. Ainsi, ils devenaient accessibles à tous et permettaient une organisation de l’information en réseau. C’est ainsi qu’est né le Web, autrement dit la « toile » d’Internet32.

La logique client-serveur

Sur le plan technique, ce qui caractérise le réseau est le principe de l’architecture client-serveur. Les données en sont complexes et ont fait l’objet de nombreux développements dans des ouvrages spécialisés33. L’explication de son principe global permet cependant de mieux comprendre le fonctionnement d’Internet. Les ordinateurs reliés au réseau fonctionnent selon des modalités différentes. Les ordinateurs des usagers sont dotés d’applications leur permettant d’accéder à des services ou à des données hébergés par des ordinateurs serveurs. On désigne par le terme « client » un « programme applicatif installé sur la machine de l’utilisateur final qui interagit avec un (ou des) serveur(s) distants. Le client se charge du dialogue avec l’utilisateur, de l’interprétation des commandes, de la saisie des données... Le client rend “transparents” l’accès au réseau... et le serveur. »34

Les serveurs, administrés par des informaticiens, contiennent des informations qui sont recueillies, traitées et organisées puis mises en écran à l’aide de logiciels spécifiques afin de pouvoir être communiquées. Ils constituent l’offre disponible sur Internet et doivent être disponibles pour satisfaire les demandes des usagers. Grâce à la démocratisation d’Internet et des outils d’aide logicielle à la création de pages Web, ces derniers deviennent eux-mêmes producteurs de plus en plus fréquemment. Cela contribue à augmenter le nombre de serveurs et peut d’ailleurs amener à terme à une saturation du réseau, mais l’énorme avantage que l’on peut attribuer à ce processus est la prise d’autonomie de l’usager. En abandonnant son statut de demandeur passif, il gagne celui de producteur et d’acteur responsable et devient partie prenante de sa propre information.

La production

Une étude de l’existant concernant la nature des publications électroniques sur le plan quantitatif est extrêmement délicate à aborder et cela pour plusieurs raisons. La plus apparente est sans aucun doute l’absence de statistiques significatives sur ces secteurs et ceci au plan international. Nous avons pu donner quelques éléments chiffrés en ce qui concerne les indicateurs, mais les contenus eux-mêmes (nombre de titres par supports, ventilation par discipline) ne sont pas évaluables à l’heure actuelle, faute de sources. Quant aux documents accessibles en ligne, l’opération d’évaluation quantitative de leur production s’avère encore plus hasardeuse pour des raisons évidentes de prolifération du réseau. L’approche que l’on peut en faire est limitée et peut s’appuyer sur une exploration du réseau en analysant systématiquement les serveurs Web des éditeurs pour y repérer leurs publications et les recenser. Une autre démarche possible consiste à analyser les catalogues multimédias des éditeurs, quand ils existent, mais pour l’instant, ils sont encore peu nombreux. La vision que l’on peut obtenir par ces moyens reste donc fort parcellaire, mais une multiplication d’analyses de ce type permettra à terme de dresser un état de la situation.

Notes de bas de page

1 François DU CASTEL, « Autoroutes de l’information et société de communication ». RéSeaux, n° 71. p. 107-115.

2 Alvin TOFFLER, Les Nouveaux pouvoirs. Paris : Fayard, 1992.

3 Jean LOJKINE, La Révolution informationnelle. Paris : PUF, 1992.

4 Jacques BRETON, Le Livre français contemporain : manuel de bibliologie. Malakoff : Solin, 1988.464 p.

5 Pierre BOURDIEU, La Reproduction. Paris : Éditions de Minuit, 1978. p. 236.

6 Robert ESCARPIT, La Révolution du livre. Paris : P.U. F, 1965.

7 Marschall MAC LUHAN, La Galaxie Gutenberg. PARIS : MAME, 1973.

8 François REINER, « L’Hypertexte va-t-il détrôner le livre ? » L’Événement du Jeudi du 1/2/1995.

9 Umberto ECO, « La Mort du livre, c’est la peur de l’An Mil ». Intervention prononcée le 30 Janvier 1998 au Congrès International de Venise sur la librairie. LivreS Hebdo n° 287, p. 58-61.

10 Jean-Claude GUEDON. L’Édition Savante et l’autoroute électronique, http//www.droit.umontreal.ca.

11 Dominique NORA, Les Conquérants du cybermonde. Paris : Calmann-Lévy, 1995. p. 430.

12 Norbert PAQUEL, L’Édition et les supports multimédia. Marchés et perspectives. Paris, A Jour- CNC, 1993. p. 10-11.

13 Pierre SIRINELLI, Industries culturelles et nouvelles techniques. Rapport au Ministère de la Culture. Paris, Ministère de la Culture et de la Francophonie, 1994. p. 15.

14 Frédérique ASSERAF-OLIVIER, Éric BARBRY, Le Droit du Multimédia. Paris : Presses Universitaires de France, 1996. p. 13-14.

15 Frédérique ASSERAF-OLIVIER, Éric BARBRY, ibid., p. 14.

16 Citée dans Livres Hebdo n° 294, du 22 Mai 1998. p. 50.

17 Le multimédia hors ligne : les principaux chiffres. Ministère de la Culture. Direction de l’administration générale. Département des études et de la prospective. Septembre 1995.

18 http://www.mediametrie.fr

19 DNS : Domain name server.

20 Nielsen NetRatings : Global Net population increases. http://www.nua.ie/surveys

21 Philippe-Olivier ROUSSEAU, Pour un nouvel encyclopédisme, Communication et langages n° 100, p. 142-152.

22 Alain CORDIER, Le livre numérique : rapport. Paris : Ministère de la culture et de la communication, mai 1999
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualités/rapports/cordier/intro.htm

23 Abraham MOLES, La Communication et les mass-médias. Verviers : éditions Marabout, 1 973. p. 280.

24 Rapport Cordier, op. cit.

25 Livres Hebdo n° 294, du 22 mai 1998. p. 50.

26 Livres Hebdo n° 294, du 22 mai 1998. p. 50.

27 Source http://sell.fr

28 Jean-François MACARY, Cédric NICOLAS, Programmation JAVA. Paris : Eyrolles, 1996.

29 JAVA est un langage de programmation interprété et orienté objet.

30 Appelé plus familièrement Web, WWW ou encore W3.

31 Philippe QUÉAU, « La Galaxie Cyber. Dossier Multimédia ». Le Monde de l’Éducation. n° 247, avril 1997. p. 20-21.

32 Une source intéressante pour explorer tout ce qui concerne l’hypertexte sur le Web : http://www.eastgate.com/

33 Alain LEFEBVRE, L’Architecture client-Serveur. Paris : Armand Colin, 1994, 236 p.

34 Roland DUCASSE, op. cit., p. 136.


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