Zoom sur la peinture arabe

p. 211-215

Note de l’éditeur

[D’après « Peinture arabe en liberté », La Revue, 10, mars 2011, pp. 112-116]

Note de l’auteur

Ce sont les textes en anglais que j’avais mis en ligne (car un texte en français n’existe pas outre-Atlantique) qui m’ont fait mériter d’être invité à une foire de la peinture à Miami, riche de rencontres intéressantes. J’avais souhaité en rendre compte, et la rédaction de La Revue m ’a demandé de gonfler un peu l’ambition de ce papier qui se limitait à annoncer que, dans le monde arabe, la page de la peinture identitaire était tournée : la liberté des créateurs étant consolidée par la bonne tenue du marché de l’art, on allait pouvoir s’occuper de peinture tout court.


Extrait

1Les Arabes, c’est bien connu, ont toujours eu quelques préventions à propos des images. Sur ce point, on a renoncé à accuser l’islam, sachant que des traditions iconiques très riches ont fleuri dans les mondes turc et persan ou dans l’Inde musulmane. Il serait tout aussi difficile d’invoquer quelque fondamentalisme culturel, et les spécialistes aujourd’hui ne cherchent plus à faire de la guerre des images un élément du choc des civilisations, cela pour une raison simple : on ne peut que constater la multiplication des images dans toute cette aire culturelle, dès avant les colonisations, et leur prolifération contemporaine, y compris dans les zones frappées d’intégrisme. Il n’y a qu’à regarder les galeries de portraits des souverains que l’on trouve exhibés partout, du « commandeur des croyants » au Maroc jusqu’aux souverains wahhabites en Arabie – sans parler des héros fondateurs « laïques » des diverses révolutions nationales. Si une censure morale assez sévère frappe la nudi

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