« L’Algérie en pièces : à propos des expositions de peintures ouvertes dans le cadre des manifestations de Djazaïr – une Année de l’ALgérie en France »

p. 199-204

Note de l’éditeur

[D’après « Une année de l’Algérie en peintures », Qantara, n° 49, automne 2003, pp. 41-43 (Dossier : « L’Algérie des peintres et des écrivains »)]

Note de l’auteur

L’année dite « de l’Algérie » (c’est qu’il y avait eu une « année du Maroc ») a donné lieu à toute une série d’expositions de caractère culturel : il n’y a pas que le pétrole dans la vie. Leur côté aseptisé révélait cependant quelques dimensions politiques que je me suis plu à réinscrire dans une histoire qui a quelques lourdeurs. Mais il paraît que je ne suis pas « consensuel » : c’est ce qui avait été opposé à mon éventuelle participation au catalogue d’une exposition sur le peintre Étienne Dinet 1 à Nantes, programmée dans ce cadre mais... qui n’eut finalement pas lieu.


Extrait

1Cette année de l’Algérie qui s’est ouverte dans un certain désordre a déjà donné lieu à nombre d’expositions de peinture. Aux reflets divers qui sont ainsi exposés, on pourrait croire que la lumière de cette terre appelait à y voir naître de tout temps des images. Il n’en est rien : après la disparition irrémédiable des témoignages d’une peinture romaine, l’aniconisme intransigeant que partagèrent ici juifs, chrétiens et musulmans, élimina toute forme de représentation figurative. Les peintres du groupe « Aouchem » ont pu prétendre s’inscrire dans la filiation des fresques du Tassili... qui n’ont été remises au jour qu’en 1956 ! Sans faire tarder jusque-là l’avènement d’un art national, on peut dire que, pour ce qui concerne la peinture, les « siècles obscurs » du Maghreb se prolongent jusqu’à l’ère coloniale.

2Sans doute voit-on se perpétuer une technologie plastique à travers les arts de la décoration, ruraux autant qu’urbains, ou les savantes enluminures qui enjolivent la ca

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