Le cheval arabe : l’histoire continue

p. 73-76

Note de l’éditeur

[d’après « Des chevaux, des cavaliers... », L’Histoire, 272, janv. 2003, pp. 60-61

(n° spécial « Les Arabes »)]

Note de l’auteur

C’est à la lecture du livre du général Bogros 1 que je me suis rendu compte de l’importance de cet animal mythique appelé « cheval arabe » dans l’analyse des rapports entre Orient et Occident. De fait, la plupart des grands voyages en Arabie centrale avaient pour objectif la recherche de types originaux de ces chevaux qui ne pouvaient qu’être sortis tous vifs du désert. J’en parlai à Valérie Hannin qui me demanda un article pour le numéro de la revue L’Histoire sur le thème « Les Arabes ». Vaste projet mais c’est finalement assez peu de place qui me fut accordée dans ce magazine pour développer quelques idées qui, faute de donner lieu à un ouvrage en plan, mériteraient considération.


Extrait

1Le cheval arabe existe-t-il ? Sans doute, mais où le trouvera-t-on ? Au cœur inviolé de la Péninsule arabique ? Il n’y survivrait pas. Pour l’y conduire, avant que l’on y installe à grand frais des haras climatisés, il fallait faire accompagner des précieuses cavales de trois chamelles, pour porter son eau, son fourrage et lui donner un lait dont il était friand. Par rapport aux espèces septentrionales, celui-ci avait la réputation d’être résistant à la chaleur, endurant à l’effort, rapide. Il restait fragile, exigeant, très cher à acquérir et à entretenir. Les voyageurs qui partirent, au cours du XIXe siècle, chercher au cœur du désert le « berceau de la race arabe »2, trouvèrent bien quelques magnifiques échantillons, mais c’était auprès d’aristocraties tribales, solidement installées dans les oasis de l’Arabie du Nord, ou bien sur les franges steppiques de l’hinterland syrien, le Bilad ech-Cham. Le cheval arabe a été introduit en Arabie ; il n’en est pas sorti tout fait.

2Le

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