Le Temps de la mémoire : le flux, la rupture, l’empreinte

Eidôlon

Éditeur : Presses Universitaires de Bordeaux

Lieu d’édition : Pessac

Publication sur OpenEdition Books : 16 juin 2020

Collection : Eidôlon

Année d’édition : 2006

Nombre de pages : 494


Présentation

L’expérience essentielle du rapport au Temps est un champ particulièrement riche sur le plan imaginaire et symbolique. Comment cerner ce rapport au temps ? Comment mettre en mot les bribes, les sédiments, les quêtes de la mémoire ? Les contributions rassemblées dans ce volume, s’attachant à la longue durée, de l’antiquité à l’époque contemporaine, témoignent d’une heureuse confluence des interrogations : la mémoire veut capturer le flux du temps révolu, elle affronte les ruptures du fil temporel, elle occulte ou révèle le traumatisme, elle déchiffre l’empreinte, le vestige dont il importe de retrouve j’origine et le sens. Dans cette entreprise complexe, l’équivoque s’associe à l’oubli, la voix doit assurer une transmission incertaine ; l’histoire et la fiction veulent, chacune à sa manière, faire surgir l’architecture du temps passé, recomposer les lieux et les moments. Le discours de mémoire est une texture dont l’écriture littéraire, tout particulièrement, suggère les déchirements.

La mémoire serait-elle un « sixième sens à elle seule » (J.Y. Tadié) ? La diversité des contributions dans ce volume est fondée sur la pluridisciplinarité des approches et des interprétations. La symbolique individuelle ou collective, les témoignages communautaires ou personnels, les croyances enracinées dans les patrimoines proposent leurs énigmes, secrets et révélations, qui concernent aussi bien l’anthropologue que le psychanalyste, les historiens et les spécialistes de la littérature et de l’art. Le Moi, gardien inquiet de sa propre-mémoire, rejoint alors, en une communauté riche de sens, les passeurs de mémoire qui usent de leur voix singulière pour tisser le rapport au temps collectif. La traque du temps passé, l’inquiétude de la quête, l’incertitude du devenir au miroir de la mémoire, contribuent à la constitution des identités, dans nos sociétés comme dans les autres cultures.


Sommaire

Gérard Peylet

Avertissement

Danielle Bohler

Présentation

Le Temps de la mémoire : le flux, la rupture, l’empreinte

Claude-Gilbert Dubois

Avant-Propos

Le temps de la mémoire : le flux, la rupture, l’empreinte

I. Mémoires anciennes

Sylvie Franchet d’Espèrey

« Infandum, regina, iubes renouare dolorem »

La mémoire douloureuse d’Énée dans le chant II de l’Énéide

Marie-Ange Bartholomot et Patrice Cambronne

Une Mémoire brouillée : des Érinyes aux Euménides

Métamorphoses d’une symbolique originelle

II. L’équivoque et l’oubli

Sébastien Paré

Esthétique et fonctions des réminiscences lorrainiennes

Du souvenir traumatique de Jean Destreux aux obsessions décadentes de Monsieur de Phocas

III. L’écoute et la voix

Marie-Claire Latry

Le baiser d’oubli

« La Fille du diable »

Guy Latry

Mémoire de l’émotion

La représentation du temps chez Félix Arnaudin

Jean-Guy Cintas

Poésie et Mémoire

L’efficacité du chant généalogique

IV. Histoire, fiction

Claude-Gilbert Dubois

Mémoire universelle, mémoire nationale, mémoire individuelle

L’historiographie au xvie siècle

Sophie Vergeret

« Ce mal enflammé du souvenir dont je suis la victime »

Le paysage aurevillien, expérience mémorielle

V. La mémoire et le lieu

Michel Demangeat

Mémoires de ma vie, Mémoires d’outre-tombe

Amour, mort et création chez Chateaubriand

VI. Déchirer, recomposer


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