Introduction

1Que les héros populaires incarnent des valeurs, qu’ils « personnifient, dans la mémoire humaine, des modèles de vie idéale et des exemples édifiants »1, plusieurs expositions de cette dernière décennie l’ont montré avec brio2. Mais que ces valeurs soient politiques, qu’elles puissent avoir une incidence sur l’organisation des pouvoirs dans la société, voilà qui est encore aujourd’hui moins naturellement admis, tant notre conception du héros populaire, celui destiné à l’adulation des foules et plébiscité par les masses, est vidée de ce contenu, notamment dans les démocraties occidentales. « On assiste au durcissement des valeurs héroïques dans les idéologies des régimes totalitaires alors que ces valeurs connaissent un déclin dans les sociétés démocratiques », commente Odile Faliu3. De la fin des années 1970 au début des années 2000, les héros menant des combats politiques auraient d’ailleurs eu moins de succès4. Si la critique est fascinée par la popularité de certains héros,