Jouer avec quatre tons : la messe Faysant regretz de Josquin Desprez

1Le compositeur d’une messe polyphonique à la Renaissance se trouve confronté à plusieurs conditions préalables. Ces prérequis fondamentaux sont les règles du contrepoint, un certain nombre d’exigences formelles et stylistiques, les questions d’instrumentation, et – surtout – le choix du matériau de base de la composition. En tout cas, il est évident à l’époque qu’une messe musicale doit être vocale (pas d’accompagnement instrumental), chantée dans un lieu de culte par un petit groupe de choristes expérimentés, et doit comporter cinq mouvements : Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus et Agnus. Depuis le Moyen Âge, ces cinq mouvements sont construits sur des mélodies de chant grégorien, un répertoire abondant de lignes monophoniques relativement simples dont l’origine remonte à la fondation de l’église catholique. La partie contenantcette mélodie bien connue se trouve traditionnellement au milieu de l’arrangement, en voix de Tenor, et cette ligne de base est appelée cantus firmus. Les v