1
Armand Mattelart, Histoire de l’utopie planétaire, éditions La Découverte, Paris, 1999, p. 7.
2
Georges Balandier, Le Détour, Pouvoir et modernité, collection « L’espace du politique » dirigée par Pierre Birbaum, Fayard, Paris, 1985, p. 220.
3
Concept du « village global », métaphore popularisée pendant les années soixante par la sociologue canadien Herbert Marshall Mac Luhan sur lequel nous reviendrons un peu plus loin : « la nouvelle culture de l’électricité donne une base tribale à nos vies », écrit en 1962 Mac Luhan dans The Gutenberg Galaxy, cité par Armand Mattelart, op. cit., p. 317.
4
Ibid.
5
Christian Jambet, « Hayek ou l’utopie libérale », Revue des deux mondes, « Utopies », Paris, avril 2000, p. 35.
6
Actuellement les sympathisants les plus farouches de cette conception sont les courants altermondialistes et anti-libéraux. Mais du fait d’être défendue par les altermondialistes, proches de mouvements anarchistes ou marxistes, cette conception est accusée de promouvoir une théorie économique et sociale proche du socialisme.
7
Zaki Laïdi, Malaise dans la mondialisation, Entretien avec Philippe Petit, éditions Textuel, Paris, 2001, p. 45.
8
Pour les altermondialistes, ces trois pouvoirs tirent leur légitimité uniquement du fait que leur fonction est d’être au service de l’utilité individuelle des « agents » économiques (le producteur, le consommateur, l’actionnaire) et par la justification qu’ils donnent à la lutte pour la survie entre intérêts individuels conflictuels. Voir à ce sujet l’article de Riccardo Petrella, conseiller à la Commission Européenne, professeur à l’Université Catholique de Louvain, « Les principaux défis économiques de la mondialisation actuelle » consultable sur www.attac.org.
9
Serge Lehman, Tonnerre lointain, éditions Fleuve Noir, sous la direction de Jacques Baudou, Paris, 1996. p 79.
10
Ces zones sont appelées le « Veld », en référence au terme géographique désignant des steppes arides d’Afrique du Sud.
11
Philippe Curval avait créé une zone totalement fermée dans son roman Cette chère humanité, publié en 1976, en inventant le « Marcom », une dystopie européenne autarcique et ultra protectionniste.
12
Serge Lehman reprend ici volontairement cette métaphore popularisée par Herbert Marshall Mac Luhan, sociologue canadien qui s’est intéressé aux techniques modernes de diffusion et à leur incidence sur la société. Figure médiatique des années 1960 et 1970 il acquiert une renommée internationale pour ses travaux sur la communication de masse. Son analyse des médias, révolutionnaire pour l’époque, fait de lui un des grands penseurs du XXe siècle : « De toutes parts nous parvient l’information à vitesse accélérée, à vitesse électronique. On dirait que nous faisons tous partie […] d’un petit village mondial » (Herbert Marshall Mac Luhan, Guerre et paix dans le village planétaire, Robert Laffont, Paris, 1970, p. 23). La thèse de Mac Luhan prônant l’avènement du « village global » postule qu’en raison des communications électroniques omniprésentes et instantanées, les vies quotidiennes des individus solitaires seraient dorénavant enchevêtrées. De plus, ces interconnections multiples engendreraient une conscience planétaire. Ainsi dans certains moments extraordinaires les humains du monde entier pourraient partager instantanément les mêmes émotions, respirer collectivement au même rythme, prendre part à la même solidarité planétaire. Ce « village global », créé par la transmission d’informations électroniques instantanées ouvre au monde et s’accompagne d’une prise de conscience face aux problèmes contemporains : les individus deviennent spectateurs et témoins des événements internationaux médiatisés qui entrent dans leur univers en direct.
13
Serge Lehman, F.A.U.S.T., éditions du Fleuve Noir, Paris, 1995, p. 257.
14
« Cette rue, qui fait le tour de la Terre en traversant la plupart des grandes métropoles et dont la construction a duré seize ans (2055-2071) est l’œuvre de Braunen Corp. Mieux que n’importe quel discours, elle symbolise l’unité du Village dont elle est l’axe central – et au delà de lui, la communauté de destin de l’humanité tout entière. » F.A.U.S.T., op. cit., p. 251.
15
Op. cit., p. 244.
16
« Civis » est un réseau informatisé mondial qui a une double vocation : d’une part il transmet vingt quatre sur vingt quatre des informations […] relatives à l’activité du Sénat des Nations Unies ; d’autre part il est le lieu où les citoyens s’inscrivent et votent lors des élections ou des référendums. À ces deux titres, Civis est l’un des instruments privilégiés de la citoyenneté à la fin du XXIe siècle – même si sa portée est, de fait, limitée aux frontières du Village. » F.A.U.S.T., op. cit., p. 249.
17
TELMAT est le principal réseau de communication informatique depuis 2040. Son actionnaire principal est la DATEX, l’entreprise mondialisée qui contrôle toutes les communications.
18
F.A.U.S.T., op. cit., p. 72.
19
Voir à ce sujet « Globalia : le pouvoir diffus ou les dérives de l’intégrisme démocratique » par Natacha Vas-Deyres in Eidôlon n° 73, Fictions d’anticipation politique, études réunies par Michel Prat et Alain Sebbah, Presses universitaires de Bordeaux, novembre 2006.
20
C’est un « livre-univers » qui fut longuement élaboré dans l’inconscient de son auteur avant que le premier volume ne paraisse au début de l’année 1980, écrit dans la grande tradition des feuilletonistes du siècle dernier : « La Compagnie s’organisait lentement en moi sans que je souffle sur les braises. C’est vers 1975 que la première ébauche d’une locomotive fumante et mythique a dû sortir de mes ateliers cervicaux sans que je sache sur le coup ce que j’allais bien pouvoir faire d’elle », interview de G.-J. Arnaud, Science-Fiction n° 6, Denoël, mars 1986, p. 23.
21
G.-J. Arnaud, La Compagnie des Glaces, I, éditions du Fleuve Noir, Paris, 1997, p. 196.
22
Op. cit., p. 12.
23
Daniel Cohen, Nos Temps modernes, collection « Champs », Flammarion, Paris, 2002, p. 149.
24
Serge Lehman, Les Défenseurs, éditions Fleuve Noir, sous la direction de Jacques Baudou, Paris, 1996, p. 244.
25
Interview de Serge Lehman réalisée le 27 janvier 1999, consultable sur www.noosfere.net/ligny/interview.htm.
26
F.A.U.S.T., op. cit., p. 245. Cette prise de pouvoir légale fondée sur la propriété est le sujet de Nulle part ailleurs à Livérion, une nouvelle de Serge Lehman publiée en 1996.
27
Dans le récit, le « darwinisme social » est une doctrine politique inspirée des travaux de Charles Darwin sur la sélection naturelle. En ayant de meilleures chances statistiques d’assurer sa descendance, l’individu fort et/ou adapté contribue à l’amélioration de l’espèce, tandis que l’individu plus faible est condamné à disparaître. Déjà théorisé au début du XXe siècle par Herbert Spencer le darwinisme social de « l’Instance » considère la fameuse « main invisible » (le marché capitaliste) comme l’instrument privilégié de la sélection économique et sociale. À ce titre, toute activité humaine peut et doit être sanctionnée par lui.
28
F.A.U.S.T., op. cit., p. 245.
29
« Les Puissances du futur s’appellent Saxxon, le Lion d’Orion, la Guilde Reed ou Shield. Elles produisent des cités marines, d’immenses dirigeables or et noir. Elles colonisent les points de Lagrange. Elles construisent des tours géantes (mais je précise qu’Aéropolis existe dans les cartons des ingénieurs japonais depuis des années). Bref, j’ai tenté de faire rêver les lecteurs, de leur fournir leur content de merveilles en même temps que des considérations rationnelles sur le futur. »- Interview de Serge Lehman, op. cit.
30
Voir à ce sujet l’analyse sur Globalia et l’article « Globalia : du Pouvoir diffus à l’intégrisme démocratique » par Natacha Vas-Deyres, op. cit.
31
Cet entraînement intensif est un élément science-fictif de l’anticipation de Lehman. Les jeunes personnages qui forment cette élite verront leur corps et leur esprit se métamorphoser sous l’action de la nanotechnologie.
32
F.A.U.S.T., op. cit., p. 142.
33
Jean-Christophe Rufin, Globalia, Gallimard, Paris, 2004, p. 31.
34
Op. cit., p. 397.
35
Globalia, op. cit., p. 64.
36
Ibid.
37
La Compagnie des Glaces, Le Sanctuaire des glaces, op. cit., p. 243.
38
Op. cit., p. 244.
39
La Compagnie, op. cit., p. 273.
40
Laurent Genefort, Architecture du livre-univers dans la science-fiction, Université de Nice Sophia-Antipolis, 1997, consultable sur http://tel.archives-ouvertes.fr, p. 20 du document PDF.
41
La Compagnie, op. cit., p. 331.
42
Op. cit., p. 162.
43
La Compagnie, op. cit., p. 109.
44
La Compagnie, op. cit., p. 110.
45
Ayerdhal, Cybione, éditions Fleuve Noir Anticipation, Paris, 1992, p. 52.
46
Ibid.
47
Ibid.
48
Simon Leys, Orwell, ou l’horreur de la politique, Plon, Paris, Nov. 2006, p. 32.