Le Pouvoir et ses écritures
Dans la réflexion sur les relations entre l’art et la réalité, la question des écritures du pouvoir se situe à un point de croisement fécond. C’est du pouvoir politique qu’il s’agit principalement dans ce volume, dans l’appréciation des œuvres qu’il suscite. Apparaissent des hommes qui exercent le pouvoir et qui prennent la plume, décrivent leur situation, leur condition, leurs fonctions. Certains sont des créateurs avant d’avoir eu une situation politique. Quelle relation leur œuvre entretien...
Éditeur : Presses Universitaires de Bordeaux
Lieu d’édition : Pessac
Publication sur OpenEdition Books : 8 juin 2020
ISBN numérique : 979-10-300-0635-3
DOI : 10.4000/books.pub.18838
Collection : Eidôlon | 101
Année d’édition : 2012
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-91052-01-6
Nombre de pages : 450
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Danièle James-Raoul
AvertissementDenis Lopez
IntroductionI. Pour un idéal du pouvoir, l’éducation du prince
Makram Abbès
Le sage et le politique dans Kalila et DimnaII. Célébrations du pouvoir
Dominique Voisin
Fonction politique et esthétique des dédicaces chez Horace : les dédicaces à Tibère et à ses amisÉtienne Wolff
Le pouvoir réel ou idéal de l’empereur, selon MartialAnna Caiozzo
Tamerlan, portrait d’un conquérantCharles Mazouer
Molière et le RoiIII. Exercice du pouvoir et écriture
Loris Petris
Érasme, Rabelais et Joachim Du Bellay au fil de la correspondance politique de Jean Du BellayFlorence Boulerie
Stanislas 1er, roi de Pologne : le pouvoir littéraire d’un roi déchuJean-Claude Larrat
Malraux et la police secrèteJean-Guy Cintas
Le pouvoir et le langageIV. Vision contrastée ou ambiguë du pouvoir
Olivier Devillers
Tacite et TrajanChristophe Pérez
Blaise Pascal : opacité du pouvoir, pouvoir de la transparenceAurélia Gaillard
Le labyrinthe de Versailles (1674) ou le pouvoir en labyrintheMichel Prat
Stendhal et le pouvoirV. Critiques et contestations du pouvoir
Viviane Barry
La contestation du pouvoir dans l’œuvre d’Eugène IonescoVI. Le pouvoir : de l’emprise à la déprise
Patrice Cambronne
Gilga.mesh : vers une écriture de l’ambiguïté du pouvoirAgnès Lhermitte
Empereurs sans empire : Romulus le Grand (F. Dürrenmatt), et L’Empereur d’Occident (P. Michon)Marc Hersant
Saint-Simon, conseiller et prophèteJean-Louis Jeannelle
Mémoires et déprise : le cas Victor SergeVII. Autres pouvoirs ou contre-pouvoirs
Marija Džunić-Drinjaković
Pouvoir mortifère de l’écriture, L’Homme qui mangeait la mort de Borislav PekićDans la réflexion sur les relations entre l’art et la réalité, la question des écritures du pouvoir se situe à un point de croisement fécond. C’est du pouvoir politique qu’il s’agit principalement dans ce volume, dans l’appréciation des œuvres qu’il suscite. Apparaissent des hommes qui exercent le pouvoir et qui prennent la plume, décrivent leur situation, leur condition, leurs fonctions. Certains sont des créateurs avant d’avoir eu une situation politique. Quelle relation leur œuvre entretient-elle avec leur action ? Viennent aussi et surtout les hommes de l’art qui s’intéressent au pouvoir. Comment représentent-ils cette position dominante de personnages de premier plan, voire de personnages collectifs, de groupes au pouvoir ou de masses ? Comment la création rend-elle compte, non pas seulement de la figure du grand homme, mais de la forme du pouvoir, de la configuration de son exercice ? Quelle est la nature de l’engagement de l’artiste, si tant est que l’écriture en suppose un ? D’une position à l’autre, de celle de l’homme politique à celle de l’artiste, et inversement, se révèlent en effet des interactions, s’illustrent des fonctions particulières de la littérature et des arts, des corollaires nécessaires à l’exercice du pouvoir ou une part même de cet exercice. Pour approcher de ces interférences, le champ d’investigation qu’adopte ce volume est large, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, sans limitation géographique, avec un croisement des approches disciplinaires, ce qui permet de relativiser, de percevoir des continuités sur la longue durée, d’établir de fécondes comparaisons. Le fil qui est suivi est celui qui transversalement infléchit une certaine idée du pouvoir. D’abord, les visions et les positions euphorisées, idéalisation du prince dans le conseil ou dans son éducation, célébrations du pouvoir, pour atteindre à ces situations stables ou moins stables de l’écriture dans l’exercice du pouvoir. Puis, les visions contrastées ou même ambiguës du pouvoir, et, plus appuyées, les critiques et les contestations, avant que n’arrive l’oscillation ou le choix clair entre l’emprise et la déprise. De là, enfin, des contre-pouvoirs ou d’autres pouvoirs peuvent surgir sur des horizons de fuite.
Denis Lopez (dir.)
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