Littérature du moi, autofiction et hétérographie dans la littérature française et en français du xxe et du xxie siècles
L’ensemble des contributions réunies dans cet ouvrage part de l’hypothèse selon laquelle, au xxe et au xxie siècles, la littérature française présente quatre moments décisifs dans une évolution articulant une critique de l’écriture comme miroir de la réalité et du réel à un questionnement du langage et à un dépassement tendanciel des genres et de leur cloisonnement, avec pour perspective l’émergence de livres qui subsument l’opposition du vécu et de la fiction, de la prose et de la poésie, et ...
Éditeur : Presses Universitaires de Bordeaux
Lieu d’édition : Pessac
Publication sur OpenEdition Books : 8 juin 2020
ISBN numérique : 979-10-300-0627-8
DOI : 10.4000/books.pub.16413
Collection : Eidôlon | 113
Année d’édition : 2015
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-91052-13-9
Nombre de pages : 198
Danièle James-Raoul
AvertissementJean-Michel Devésa
RemerciementsS’inventer dans l’écriture
Philippe Gaildraud
Paul Nothomb ou l’expérience d’un délire logiqueCerstin Bauer-Funke
Les Stratégies de la fictionnalisation de soi dans 99 francs et Un roman français de Frédéric BeigbederMercedes Montoro Araque
Existence, expérience, étrangeté… Se raconter comme un autreMaryline Desbiolles au crible de l’autofiction
Physique de l’autofictif, introspection et performation de soi
Rebecca Loescher
Apprendre à voir : la place de l’optique dans Autobiographie des objets de François BonTimea Gyimesi
« Être poreux au monde »Du dynamisme moléculaire de l’(auto)fictif à la Marie Darrieussecq
Virginie Darriet-Féréol
Autoportrait en vert de Marie NDiaye : des identités en sériesRicard Ripoll
L’Écriture-recherche de Chloé Delaume(S’)écrire : une question d’idéologie, de modèle et de genre
Jean-Michel Devésa
Jacques Chessex, écrire sa légende ou faire sa vie ?Jean-Fernand Bédia
Poétique du moi ethnique en temps de guerre : victime sexo-spécifique et bouc émissaire politique dans Les Petits-fils nègres de Vercingétorix d’Alain MabanckouSophie Jaussi
Naissance de l’autofiction : un Fils hybrideEntretiens
Sean Lightburne
Adhérer à soi-même pour écrire justeEntretien de Marc Pautrel avec Jean-Michel Devésa, Bordeaux, Galerie Mollat, 25 octobre 2013
Jacques Henric et Philippe Forest
Écriture du mal, véridiction et « reduplication » de la vieEntretien avec Jacques Henric et Philippe Forest Bordeaux, Galerie Mollat, 6 décembre 2013
Cahier de création
Philippe Rousseau
Notes pour un Carnet de voyage dans une Maison De RetraiteRicard Ripoll
Petite anthologie poétiqueMarc Pautrel
Un serpent pacifiqueL’ensemble des contributions réunies dans cet ouvrage part de l’hypothèse selon laquelle, au xxe et au xxie siècles, la littérature française présente quatre moments décisifs dans une évolution articulant une critique de l’écriture comme miroir de la réalité et du réel à un questionnement du langage et à un dépassement tendanciel des genres et de leur cloisonnement, avec pour perspective l’émergence de livres qui subsument l’opposition du vécu et de la fiction, de la prose et de la poésie, et redéfinissent « en actes » les catégories de récit, de roman et d’autofiction. Ces scansions correspondent au surréalisme, au Nouveau Roman, à Tel Quel et, dans la dernière période, à l’essor de la littérature à caractère autobiographique au sein de laquelle émerge en particulier une « hétérographie » ou un « roman du Je », selon la terminologie suggérée par Philippe Forest.
Récuser le réalisme du xixe siècle n’a pas en effet pour corollaire de se détourner du réel et de la réalité dont on peut essayer de s’approcher en mariant l’appris avec le vécu, les potentialités de notre appareil psychique avec les ressources de la virtualité. Si le langage a été « donné » aux humains pour qu’ils en fassent un usage surréaliste (André Breton), les mots et les phrases font alors l’amour, et « s’enfilent » les uns les autres et les uns aux autres. Néanmoins le spectacle auxquels ils nous convient est d’autant plus renversant s’il demeure étranger à celui que l’on goûte derrière une glace sans tain, nous invitant au contraire à nous départir du cliché et de « l’universel reportage » (Stéphane Mallarmé). Revivifier la langue et une narration exténuées par le positivisme et le naturalisme d’une communication « marchandisée » suppose de mettre en relation les phénomènes par le truchement de l’association et de mobiliser ce que l’on sait du monde, en envisageant ses représentations sous le prisme de la physique et de la technologie, lesquelles remodèlent notre champ sensible et les modalités de notre intellection. Écrire impose donc de (nous) rendre visibles les tangentes (ou les sutures) réunissant les pièces constitutives du réel et de la réalité.
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