1748 :                                             

Naissance à Londres de Jeremy Bentham. Son père, attorney, le destine à une carrière d’avocat.

1760 :

Études classiques au Queen’s College de l’université d’Oxford.

1763 :

Études juridiques à Lincoln’s Inn. Bentham y suit notamment les cours de William Blackstone, éminent juriste, dont l’œuvre Commentaries on the Laws of England fait alors autorité en matière de philosophie du droit. En parallèle de ses études juridiques, Bentham s’intéresse aux sciences, notamment à la chimie et à la botanique.

1769 :

Bentham est reçu au barreau, mais il se détourne rapidement du métier d’avocat.

1776 :

Les premiers travaux philosophiques de Bentham aboutissent à la publication de l’œuvre A Fragment on Government. Bentham y critique les théories de Blackstone, son ancien professeur, et plus généralement les théories du contrat social et du droit naturel. Il soutient que l’État doit être fondé uniquement sur le principe d’utilité. L’œuvre fascine par la violence des critiques et la radicalité du projet. Elle attire notamment l’attention de Lord Shelburne, alors Premier ministre, qui devient en quelque sorte le protecteur de Bentham.

1780 :

Rédaction de Introduction to the Principles of Morals and Legislation, ouvrage fondamental qui jette les bases d’un calcul d’utilité et formule un grand nombre des problèmes que les œuvres ultérieures s’efforceront de résoudre.

1786 :

Lors d’un voyage en Russie où il rejoint son frère Samuel, Bentham rédige Panopticon, Or the Inspections House. Il s’agit, selon ses propres termes, d’une « simple idée d’architecture », qu’il emprunte à son frère et dont il étend les applications. Le panoptique est un bâtiment organisé de façon à permettre une surveillance permanente de ceux qui s’y trouvent. Il doit résoudre les problèmes de discipline rencontrés dans les usines, les prisons, les écoles ou encore les hôpitaux.

1787 :

Publication de Defence of Usury, ouvrage dans lequel Bentham critique la limitation légale des taux d’intérêt.

1789 :

Publication de Introduction to the Principles of Morals and Legislation.

1792 :

Bentham est fait citoyen français.

1793 :

Bentham profite de sa récente citoyenneté française pour s’adresser aux députés de la Convention, dans un opuscule intitulé Emancipate your Colonies !. Il leur demande d’abandonner leurs colonies afin de pacifier les relations internationales.

1794 :

En Angleterre, sous l’impulsion du Premier ministre William Pitt, une loi est votée qui autorise la construction d’une prison panoptique.

1795 :

Bentham rédige un essai intitulé « Nonsense upon Stilts », violente critique des déclarations françaises des droits de l’homme et du citoyen.

1802 :

Étienne Dumont, ami et traducteur de Bentham, publie les Traités de législation civile et pénale, composés de manuscrits datant des années 1770 et 1780. Grâce à cette publication, Bentham acquiert une notoriété internationale.

1803 :

Le Premier ministre Henry Addington met un terme au projet de construction d’une prison panoptique. Bentham est ruiné par les frais engagés.

1808 :

Bentham rencontre James Mill et s’impose progressivement comme chef de file du radicalisme, nouvelle force politique qui réclame l’extension du droit de vote.

1811 :

Dumont publie la Théorie des peines et des récompenses. Bentham entame la rédaction d’un grand ouvrage sur la logique et le langage, auquel il travaillera jusqu’à la fin de sa vie sans parvenir à l’achever.

1813 :

Bentham obtient d’importantes indemnités pour l’abandon du projet de construction d’une prison panoptique. Il est désormais à l’abri du besoin.

1816 :

Dumont publie la Tactique des assemblées législatives et le Traité des sophismes politiques. Le Traité est l’occasion d’une première publication de l’essai que
Bentham avait intitulé « Nonsense upon Stilts ».

1817 :

Publication du Plan of Parliamentary Reform. Benthamy défend le suffrage universel. Dans Jeremy Bentham, an Englishman, to the Citizens of the Several American United States, il s’adresse directement aux citoyens américains pour les convaincre de mettre en œuvre les réformes radicales. Après avoir si souvent échoué à convaincre le petit nombre des dirigeants du bien-fondé de ces réformes, Bentham compte désormais sur l’influence du plus grand nombre.

1821 :

Publication de On the Liberty of the Press, and Public Discussion, opuscule constitué de quatre lettres ouvertes adressées au parlement espagnol afin de le convaincre des avantages de la liberté d’expression.

1822 :

Bentham entreprend la rédaction d’un code constitutionnel. Il publie Codification Proposal, ouvrage qu’il adresse à « toutes les nations professant des opinions libérales », dans lequel il explique comment procéder à la codification d’un ensemble de lois.

1823 :

Dumont publie le Traité des preuves judiciaires.

1824 :

Création de la Westminster Review, qui doit diffuser les idées utilitaristes et radicales.

1832 :

Bentham décède le 6 juin. Conformément à ses dernières volontés, son corps est disséqué, embaumé et exposé au public. Sa momie est encore visible à l’University College de Londres.