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Le meilleur ou le vrai

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Philippe Danino

Deuxième partie. L’autoproduction de la philosophie en ses rencontres

Deuxième partie l’autoproduction de la philosophie en ses rencontres

Texte intégral

« Je n’entends pas dire qu’il faut vivre parmi les hommes comme si nous vivions ailleurs, là où l’on ne rencontre ni honneur ni honte. »
Court Traité II, 12 [3], p. 317

1Sans doute faudra-t-il distinguer, au sein du discours spinozien, entre le traitement de la philosophie et celui du ou des philosophes. Il reste, toutefois, que les rencontres auxquelles est sujette la philosophie se concrétisent le plus souvent comme rencontres du philosophe – ce qui peut expliquer pourquoi le nombre d’occurrences de ce terme est nettement supérieur à celui de « philosophie ». Conformément aux deux grands types de discours (« géographique » et « historique ») définis en introduction, on constate deux grands types de rencontres à partir desquelles on peut voir philosophes et philosophie se déterminer en se distinguant. D’une part, celles du philosophe (en sa figure générale) avec ses autres, figures (a priori) du non-philosophique : l’homme du commun – qu’il soit l’ignorant ou l’ivrogne –, le religieux ou le politique. D’autre part, celles du philosophe Spinoza avec ses pairs, point de vue qui renvoie aux différents types de relations à l’égard de ses contemporains ou des penseurs passés, comme à l’« usage » qu’il en fait. Ce second type de rencontres, cependant, n’a pas vraiment à faire l’objet d’un développement indépendant, car, nous le verrons, il ne cesse de tramer le premier, au sens où, par exemple, il est des philosophes qui sont ignorants ou qui écrivent sur la politique.

© Éditions de la Sorbonne, 2014

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