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Les présents de l’historien

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Patrick Garcia

Annexes

Texte intégral

I. Collection « Histoire en débats » : description du projet initial, adressé aux éditions du Seuil en mars 1999

Le contexte

1Cette série s’inscrit dans un contexte contemporain caractérisé à la fois par un renouvellement de la réflexion historiographique mais aussi par des risques accrus d’instrumentalisation de l’histoire. Au regard de cette situation, il nous apparaît nécessaire de mettre à disposition des outils permettant de mieux saisir les enjeux des controverses, des débats et des polémiques qui traversent la discipline historique et marquent désormais largement la conjoncture intellectuelle, voire l’actualité. C’est en saisissant l’histoire à la croisée de ses trois dimensions constitutives, comme produit d’un lieu social, d’une écriture et d’une pratique de connaissance, que les différents volumes de la série viseront à construire une position réflexive et critique sur ces questions. […]

Le projet

2Le principe organisateur de la série est d’associer une présentation de synthèse par un spécialiste à un dossier composé d’extraits d’œuvres ou d’articles, en particulier ceux qui sont difficilement accessibles (extraits d’articles anciens ou étrangers ou encore d’une œuvre non disponible).

3Le texte de synthèse introductif fera référence au dossier qu’il éclairera et mettra en perspective. Les éléments composant le dossier seront accompagnés d’un appareil critique. Une bibliographie sélective et un index compléteront l’ouvrage.

4Chaque volume fera au maximum 250 pages (environ 500 000 signes) pour demeurer accessible à un public étudiant tant au point de vue financier, qu’en termes de pagination. Le texte de synthèse représentera environ un tiers de l’ouvrage, le reste étant consacré au dossier et à son appareil critique.

5Deux entrées sont retenues :

  1. L’histoire en débats : œuvres et auteurs repères.

  2. L’histoire en débats : thèmes et domaines.

II. Ouvrages publiés aux éditions du Seuil et aux éditions de La Découverte

Liste des ouvrages publiés dans la collection « Histoire en débats » aux éditions du Seuil

6Gauchet Marcel, Philosophie des sciences historiques, 2002.

7Cosandey Fanny, Descimon Robert, L’absolutisme en France. Histoire et historiographie, 2002.

8PROST Antoine, WINTER Jay, Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie, 2004.

9Poirrier Philippe, Les enjeux de l’histoire culturelle, 2004.

10Douzou Laurent, La résistance : une histoire périlleuse, 2005.

11Branche Raphaëlle, La guerre d’Algérie : une histoire apaisée, 2005.

Liste des ouvrages publiés dans la collection « Écritures de l’histoire » aux éditions La Découverte

12Joutard Philippe, Histoire et mémoires, conflits et alliance, 2013.

13Forlin Olivier, Le fascisme. Historiographie et enjeux mémoriels, 2013.

III. Avant-projet de dictionnaire daté du 30 juin 2004

14Avant-projet présenté par Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia.

Un état des lieux

15À l’heure actuelle, le seul dictionnaire des notions historiques accessible au lectorat francophone est celui publié sous la direction d’André Burguière aux PUF en 1986 sous le titre Dictionnaire des sciences historiques. L’autre ouvrage équivalent, La nouvelle histoire, dirigé par Jacques Le Goff en collaboration avec Roger Chartier et Jacques Revel et publié chez Retz en 1978 dans la collection « Les encyclopédies du savoir moderne », n’est plus disponible depuis longtemps. Il ne demeure de ce dernier qu’une édition abrégée publiée chez Complexe en 1988.

16Cette offre très faible est d’autant plus préoccupante que les deux ouvrages dirigés par des maîtres de l’histoire annaliste sont extrêmement tributaires de la conjoncture historiographique qui les vu naître et qui, depuis lors, a radicalement changé. Pour se limiter au volume encore disponible, le décalage est d’autant plus grand que la formalisation intervient à contretemps et que lorsque le Dictionnaire des sciences historiques paraît, les remises en cause sont déjà à l’œuvre […]

17Ainsi toute une série de notions présentes dans cet ouvrage, et qui sont centrales aujourd’hui, ne sont que très faiblement développées ou sont traitées suivant une approche qui, depuis, a été totalement renouvelée. Par exemple les entrées : acteurs ; événement ; biographie ; temps ; mémoire ; représentation ; témoin ; culture ; demande sociale ; expertise ; linguistique.

18De surcroît cet ouvrage n’offre aucune entrée conceptuelle. Sont par exemple absents : explication ; interprétation ; compréhension ; échelle ; récit ; objectivité ; négationnisme ; subjectivité.

19Les objets historiographiques majeurs et les conflits d’interprétation n’y figurent pas non plus : nazisme ; fascisme ; totalitarisme ; féodalisme, Révolution française ne constituent pas des entrées du dictionnaire.

20Enfin, mais c’est plus normal, des acteurs importants de l’historiographie sont également absents, ainsi : Michel de Certeau ; Paul Ricœur ; Reinhart Koselleck ; Pierre Nora ; Alain Corbin ; François Furet […]

21Pour nous résumer, le seul ouvrage de cette nature actuellement disponible, complètement aligné sur une école, a beaucoup vieilli et ne peut plus être recommandé aux étudiants sauf comme témoin d’une conception datée de ce que c’est que faire de l’histoire […]

Notre projet

22Notre projet est de fournir au lecteur un ouvrage qui corresponde à la façon dont on conçoit aujourd’hui l’épistémologie de l’histoire et qui prenne en compte le pluralisme interprétatif qu’admettent aujourd’hui les historiens. Ce n’est pas le dictionnaire d’une école et nous entendons précisément restituer les débats en cours voire, parfois, proposer des articles contradictoires.

23Tel que nous le concevons, cet ouvrage doit être composé de plusieurs types d’entrées, que celles-ci soient organisées comme dans un dictionnaire par ordre alphabétique ou bien par grandes rubriques […]

24À titre indicatif voici quelques-unes des grandes rubriques auxquelles nous avons pensé à ce stade de l’élaboration du projet sachant que la forme finale adoptée, entrées alphabétiques ou thématiques (modèle des dictionnaires critiques), aura une incidence sur le nombre d’entrées – l’entrée alphabétique induisant l’idée d’une certaine exhaustivité alors que l’entrée thématique rend explicite la notion de choix. […]

25La taille des articles privilégiera ceux portant sur les notions, les concepts et les débats afin de marquer le caractère réflexif de l’entreprise mais le rôle désormais reconnu aux auteurs comme interprètes ne permet pas de renoncer à ce type d’entrée somme toute classique bien que renouvelé dans ce projet par l’adjonction d’auteurs ressources extérieurs à la communauté historienne mais dont les travaux ont eu une importance pour celle-ci.

26Chaque article sera pourvu d’une bibliographie réduite et de renvois aux autres entrées […]

L’organisation du travail

27Pour mener à bien cette tâche nous avons souhaité rassembler un comité de direction réduit et effectivement investi dans la réalisation de l’ouvrage. Outre les trois porteurs du projet, nous souhaitons associer des historiens spécialistes d’autres périodes partageant notre goût pour la réflexion historiographique dont Patrick Boucheron (médiéviste) et Nicolas Offenstadt (médiéviste et contemporanéiste) auxquels seront adjoints un antiquisant et un moderniste.

28Ce groupe volontairement restreint commandera, quand le besoin se fera sentir, des articles à des historiens français ou étrangers qui seront discutés et amendés.

29La rémunération des auteurs sollicités se fera à l’article au prorata de la longueur du texte demandé, celle des tâches de coordination et de conception est à discuter.

30L’ensemble des entrées bénéficiera de la relecture des membres du comité de direction et de celle de Jean Leduc […]

31Le public visé est d’abord celui des étudiants et des chercheurs mais un tel ouvrage qui remettra en cause et actualisera la façon dont on écrit l’histoire devrait être susceptible d’avoir un lectorat plus étendu. Enfin la nature réflexive des articles devrait lui permettre de s’imposer comme une référence de l’historiographie française et d’avoir une durée de vie longue.

32Le délai de réalisation sera de trois ans à partir de la mise au travail du groupe, soit une parution vraisemblable en 2007. (30 juin 2004)

IV. Projet de dictionnaire présenté aux éditions Gallimard, daté du 16 janvier 2006

33Historio-graphies. Dictionnaire des notions, concepts, champs et figures de l’histoire (titre provisoire). Projet présenté par Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia et Nicolas Offenstadt.

Un état des lieux

34À l’heure actuelle le seul dictionnaire des notions historiques de grande ampleur accessible au lectorat français est celui publié sous la direction d’André Burguière aux PUF en 1986 sous le titre Dictionnaire des sciences historiques.

35Cette offre très faible est d’autant plus préoccupante que cet ouvrage dirigé par l’un des chefs de file de l’histoire annaliste est le dictionnaire d’un courant historique et qu’il est extrêmement tributaire de la conjoncture historiographique qui l’a vu naître qui a, depuis lors, profondément changé.

36Ainsi toute une série de notions présentes dans cet ouvrage, qui sont centrales aujourd’hui, ne sont que très faiblement développées ou traitées suivant une approche qui a été totalement renouvelée. Par exemple les entrées : acteurs ; événement ; biographie ; temps ; mémoire ; représentation ; témoin ; culture ; demande sociale ; expertise ; linguistique.

37De surcroît cet ouvrage n’offre aucune entrée conceptuelle. Sont ainsi absents : explication ; interprétation ; compréhension ; échelle ; récit ; objectivité ; négationnisme ; subjectivité […]

38Les objets historiographiques majeurs et les conflits d’interprétation n’y figurent pas non plus : nazisme ; fascisme ; totalitarisme ; féodalisme, Révolution française… ne constituent pas des entrées du dictionnaire.

39Enfin, mais c’est plus normal, des acteurs importants de l’historiographie sont également absents, ainsi : Michel de Certeau ; Paul Ricœur ; Reinhart Koselleck…

40En d’autres termes, le seul ouvrage de référence répondant aux canons du genre actuellement disponible a beaucoup vieilli et ne peut plus être recommandé aux étudiants sauf comme témoin d’une conception datée de ce que c’est que faire de l’histoire […]

Notre projet

41La forme définitive que prendra notre entreprise n’est pas totalement arrêtée – certains points demeurent en discussion. Elle est aussi très directement liée aux impératifs éditoriaux qui seront définis en commun. Loin de constituer un véritable synopsis les lignes qui suivent visent seulement à expliciter la philosophie de notre projet, à l’illustrer de quelques exemples et à donner l’ampleur.

42Notre ambition est de fournir au lecteur un ouvrage qui corresponde à la façon dont on conçoit aujourd’hui l’épistémologie de l’histoire et qui prenne en compte le pluralisme interprétatif qu’admettent désormais les historiens. Ce n’est pas le dictionnaire d’une école et nous entendons précisément restituer les débats en cours voire, parfois, proposer sur telle ou telle entrée des articles contradictoires.

43Il s’agit donc de livrer à un public d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs mais aussi de lecteurs s’intéressant à l’histoire un outil qui, à côté de définitions rigoureuses, leur permettent de saisir les lignes-forces des débats qui structurent le champ historiographique contemporain, le jeu des échanges et des influences entre les historiographies nationales comme entre les disciplines ainsi que les enjeux sociétaux de certaines questions nodales.

44Tel que nous le concevons, cet ouvrage doit être composé de plusieurs types d’entrées, que celles-ci soient organisées comme dans un dictionnaire par ordre alphabétique ou bien par grandes rubriques…

45À titre indicatif voici quelques-unes des grandes rubriques auxquelles nous avons pensé à ce stade d’élaboration du projet, sachant que la forme finale adoptée, entrées alphabétiques ou thématiques, aura une incidence sur le nombre d’entrées – l’entrée alphabétique induisant l’idée d’une certaine exhaustivité alors que l’entrée thématique rend explicite la notion de choix.

46Cette liste est donc provisoire, non limitative et encore soumise à arbitrage en fonction de la forme éditoriale définitive que prendra ce projet. Elle marque cependant l’extension du champ que ce dictionnaire entend embrasser. [Suit une liste des entrées.]

V. Appel concernant la réforme du Capes (17 octobre 2008)

« Réforme du Capes : pour un véritable débat. Appel à contributions »

47La précipitation avec laquelle est menée la réforme du recrutement des enseignants a jusqu’alors largement empêché qu’un vrai débat s’instaure sur le contenu de cette réforme. Ce premier constat justifie à nos yeux la demande d’un moratoire pour la mise en œuvre des nouvelles dispositions, d’autant plus que le cadrage actuellement proposé laisse de nombreuses dispositions concrètes en suspens. Ce moratoire devrait au minimum permettre une mise au point d’un cadrage national précis des nouveaux masters établi par discipline. Parmi les mesures proposées, celle qui supprime le stage en responsabilité des néotitulaires nous semble particulièrement lourde de conséquences négatives : il est nécessaire que les néotitulaires puissent bénéficier d’une décharge de cours très significative pour bénéficier d’une vraie formation professionnelle en liaison avec leur pratique de classe (formation en alternance). Concernant les autres mesures et sans prendre ici position sur l’économie générale du dispositif proposé par le ministère, nous tenons à faire des remarques de principe que nous inspire l’expérience de nos enseignements et de la formation des enseignants en histoire et en géographie :

  • La base des concours doit rester disciplinaire et d’un niveau scientifique élevé. Les deux « épreuves disciplinaires » prévues à l’écrit pour le nouveau Capes posent en histoire et en géographie des problèmes spécifiques : comment proposer comme programmes du concours ceux du collège, du lycée et des classes postbaccalauréat (de l’Antiquité à nos jours pour l’histoire, le monde pour la géographie...) sans risquer un niveau d’exigence très bas et une ruée des candidats vers des manuels qui ne pourront qu’être superficiels ? En outre la nécessité de conserver au concours une base disciplinaire vaut pour la composition des jurys : que signifie alors la présence de « représentants de la société civile » dans les jurys ?

  • La « leçon » orale prévue comme épreuve « pédagogique et didactique » risque de répéter les errements de la première mouture de l’épreuve « professionnelle » sur dossier de 1991, à savoir des développements « didactiques » formels et stéréotypés, détachés de toute pratique réelle de classe. Ces errements avaient motivé la suppression de cette modalité de l’épreuve – à la demande, faut-il le rappeler, de François Fillon, alors ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur – et la redéfinition de l’épreuve sur dossier dès la session 1994 calée à partir de ce moment, pour le Capes d’histoire et géographie, sur une démarche réflexive associant historiographie (ou histoire de la discipline), épistémologie et histoire de la discipline enseignée. En outre il est paradoxal que la volonté de « professionnaliser » le Capes se traduise par une épreuve « pédagogique » déconnectée de toute pratique réelle d’enseignement... Ce ne sont pas les stages (d’observation ou de pratique accompagnée – quelques cours dans la classe d’un enseignant en sa présence), dont il est rappelé par ailleurs qu’ils ne sont pas obligatoires, qui peuvent remplacer un vrai stage en responsabilité avec suivi par un tuteur, impossible à mettre en place dans le dispositif prévu puisque les étudiants inscrits en master n’auront pas la qualité de fonctionnaires stagiaires et qu’aucune classe ne pourra donc leur être confiée en propre. Il nous semble donc nécessaire, pour cette épreuve, de fixer des modalités et des contenus qui l’empêchent de devenir un exercice formel de « simulation pédagogique ».

  • Comment intégrer dans les épreuves prévues (écrites ou orales) la dimension réflexive (histoire et épistémologie des disciplines, évoquées dans les textes de cadrage pour les épreuves écrites) qui est un véritable acquis de l’épreuve sur dossier du Capes d’histoire et de géographie ?

  • Enfin l’utilité de la deuxième épreuve orale sur la connaissance du système éducatif et son poids dans la notation nous laissent particulièrement perplexes : là aussi le risque d’un « bachotage » ennuyeux, formaliste et sans portée est réel. En faire l’une des deux épreuves d’admission est lui accorder un poids exorbitant.

48C’est à partir de ces constats et sans préjuger d’autres types d’interventions et d’actions que nous appelons tous les chercheurs et enseignants d’histoire et de géographie à participer, dans l’urgence, à un échange de vues et un débat sur les nouveaux masters « enseignement » et sur les modalités des nouvelles épreuves des concours de recrutement des enseignants. Nous ne devons pas nous taire. Les prises de position et propositions, avec l’accord des contributeurs, pourront être mises en ligne pour que chacun puisse en prendre connaissance et réagir.

49Appel lancé le 17 octobre 2008 à l’initiative de Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia. Signatures, réactions, contributions à envoyer à : appelcapeshg@clubinternet.fr

50Le blog où sont publiées les contributions et réactions : http://appelcapeshg.blogspot.com/​.

VI. La professionnalisation incantatoire comme panacée pour la formation des enseignants ?

Lettre ouverte à M. Vincent Peillon, ministre de l’Éducation Nationale, 21 janvier 2013

51Monsieur le Ministre,

52Nous venons de prendre connaissance des documents préparatoires concernant l’organisation des futurs concours de recrutement d’enseignants. Ce qui nous frappe tout de suite à la lecture de ces textes, c’est le parti-pris fiévreux du « professionnel d’abord » qui les irrigue. Il va sans dire que les concours comme le CRPE ou le Capes sont bien des concours de recrutement (et non des certifications académiques) et qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Qui s’apprend, mais comment ? C’est là où le bât blesse à notre sens. Vous entendez réformer les épreuves des concours de recrutement en référence notamment à des compétences censées être « professionnalisantes » comme celle de « connaître, à un premier niveau de maîtrise, les procédés didactiques courants mis en œuvre dans un contexte professionnel réel » ou encore « envisager son exercice professionnel dans les contextes prévisibles », dès lors les épreuves orales consisteraient en une épreuve de « présentation d’activité professionnelle » et une autre d’« entretien professionnel »… Or ces compétences ne s’ancreront pas – comme vous le reconnaissez par ailleurs – dans une véritable expérience professionnelle et ce ne sont pas les stages prévus qui pourront y suppléer ; elles ne pourront donc résulter que d’une acquisition bâclée de « procédés » (c’est le terme que vous employez et il est lui-même très révélateur !) transmis « hors sol », ne générant que des récitations superficielles. C’est d’ailleurs ce qui s’était passé quand une « épreuve professionnelle » avait été instaurée en 1992 à l’oral du Capes. Sans pratique réelle d’enseignement les candidat-e-s d’alors qui devaient présenter des « fiches d’observation » de cours ne pouvaient que répéter des « trucs » réputés « didactiques » ingérés sans possibilité d’examen critique. Les séances observées étaient labellisées pour l’occasion comme modèles, au mépris d’une des exigences premières du métier d’enseignant qui nécessite de perpétuels renouvellements et adaptations en fonction des situations singulières que représente chaque leçon, oubliant que la didactique ne saurait se passer d’un ancrage disciplinaire. L’expérience s’est révélée désastreuse et a été abandonnée dès la troisième année. Seule l’option réflexive a été sauvegardée pour devenir l’actuelle épreuve sur dossier (ESD). Pour notre part nous sommes persuadés qu’une véritable professionnalisation ne peut avoir lieu que dans le cadre d’une formation en alternance comprenant une année d’enseignement en responsabilité avec décharge significative pour dégager un temps de formation continuée. C’est cette année de stage qui constitue le cœur de la formation professionnelle et proprement pédagogique reposant sur une pratique de classe encadrée et réflexive.

53Exiger des étudiant-e-s de M1 de préparer en deux semestres un concours comprenant, comme vous le proposez, un volet disciplinaire de haut niveau, un volet « formation professionnelle » s’appuyant sur des stages et un volet « initiation à la recherche », manifeste au mieux une sévère méconnaissance du « terrain », sacro-sainte entité pourtant rituellement invoquée par les inspirateurs de ce projet et au pire un inquiétant irréalisme qui constitue une véritable menace pour notre système de formation. Car à trop vouloir embrasser on aura une mauvaise préparation disciplinaire, une « formation professionnelle » illusoire et une initiation à la recherche inexistante. Revenons sur terre et redescendons du ciel enchanté de la professionnalisation incantatoire ! Apprenons un peu, et modestement, de l’histoire des concours et notamment de l’épisode calamiteux de 1992. Nos futurs enseignants ont évidemment besoin d’une formation professionnelle mais pas au détriment de la maîtrise des savoirs disciplinaires ni d’une véritable initiation à la recherche disciplinaire avec leur volet de réflexion épistémologique qui font partie des garants de leur esprit critique, de leur indépendance et donc, faut-il le rappeler, de leur efficacité pédagogique. Serait-ce camper sur un corporatisme suranné que de plaider pour l’ancrage disciplinaire ? Nous soutenons au contraire ici que le nécessaire travail interdisciplinaire dans nos enseignements repose sur la mise en complémentarité des différentes disciplines en fonction de la singularité de chacune et non sur leur dénaturation. Plus encore, le plaidoyer pour « dédisciplinariser » les concours n’est selon nous, et au-delà des vieilles lunes rhétoriques sur l’efficacité qui servent à sa promotion, qu’une manière de ne plus considérer la compétence disciplinaire comme partie intégrante du socle de la légitimité et de l’efficience professionnelles. C’est pourquoi nous appelons tous les enseignants et en particulier ceux qui travaillent dans la formation des enseignants à exprimer publiquement leur refus de ce projet en l’état pour demander :

  • Ne pas surcharger l’année de préparation du concours pour que les étudiant-e-s puissent s’y préparer dans de bonnes conditions.

  • Pour les concours :
    – des épreuves d’admission qui vérifient la maîtrise des savoirs disciplinaires.
    – des épreuves orales qui complètent et approfondissent cette vérification du côté de la réflexion sur l’histoire, l’épistémologie, les méthodes, les débats, les contenus des disciplines et de leur enseignement, dans une perspective qui intègre les enjeux de l’interdisciplinarité – des épreuves qui comprennent donc une réflexion sur les savoirs scolaires et sur les spécificités disciplinaires du métier d’enseignant.

  • Le cœur de la formation professionnelle doit être, après le concours, une année de formation en alternance avec un service réduit devant les élèves comprenant un travail de recherche disciplinaire (qui peut être une recherche concernant l’enseignement de la discipline) sanctionnée par la soutenance d’un mémoire.

54Ces propositions restreintes ne prétendent évidemment pas aborder tous les problèmes que ce projet pose, nous restons en particulier persuadés que le compactage de la préparation disciplinaire au concours, du travail de recherche et de la formation professionnelle pendant la seule année de M1 est une mauvaise solution, mais, sur les points limités avancés ci-dessus, il y a urgence selon nous à tirer la sonnette d’alarme et même un peu plus, c’est-à-dire à se mobiliser pour changer ce projet.

55Veuillez recevoir Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération,

56Christian Delacroix (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)
François Dosse (Université Paris-Est Créteil)
Patrick Garcia (Université de Cergy-Pontoise)

VII. Partie du projet soutenant la demande de délégation au CNRS déposée en 2001 concernant la collaboration avec Patrick Legrand

Collaboration avec un scénographe et tenue d’un journal de terrain

57Pour saisir l’évolution de la scénographie d’État, j’ai obtenu de Patrick Legrand, PDG de Silence Productions, entreprise de logistique événementielle qui a notamment élaboré les mises en scène des cérémonies de commémoration du cinquantième anniversaire du débarquement (Omaha Beach, 6 juin 1994), de la victoire alliée (Paris, 8 mai 1995), de nombreuses conférences internationales et européennes (dont le sommet de Nice) et le transfert des cendres d’André Malraux, de pouvoir être associé à l’ensemble de la réflexion et de la réalisation de nouveaux événements politiques (dont, éventuellement, si le projet que déposera Silence Productions est accepté, une prochaine panthéonisation). Dans cette perspective, je tiendrai un « journal de terrain » tâchant de rendre compte, à la fois, de la façon dont le scénographe appréhende les questions, conduit son travail et des effets de ma propre présence dans la mesure où Patrick Legrand attend de moi une « mise en mots » des images (dessins) qu’il produit pour élaborer progressivement ses projets.

58Cette expérience devrait me permettre de sortir de l’extériorité et de la surinterprétation qui caractérise souvent l’analyse des cérémonies, ceci grâce à une prise en compte effective des contraintes techniques (financières, audiovisuelles…), des négociations avec les cellules de communication et des tâtonnements d’où surgit, après coup, la netteté du concept.

59Dans le même souci, j’ai aussi pris contact avec Thierry Borja de Motoza, ambassadeur de France, ancien chef du protocole de l’Élysée et créateur du Service de la logistique événementielle au Quai d’Orsay, pour engager un travail sur la présidence française de l’Union européenne, obtenir l’autorisation de suivre de prochains « événements » et donc de mettre en place un protocole d’observation. La proximité des élections a, pour l’instant, empêché que des décisions officielles soient définitivement arrêtées.

VIII. Liste des publications ordonnées par thèmes 1988-2011

Commémorations, politiques symboliques et usages publics de l’histoire

Ouvrages

60Révolutions, fin et suite. Les mutations du changement social et de ses représentations saisies à travers l’image de la Révolution et les pratiques du Bicentenaire, en coll. avec Jacques Lévy et Marie-Flore Mattei, Paris, EspacesTemps/BPI centre Georges-Pompidou, 1991, 334 p.

61Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d’une commémoration, préface de Michel Vovelle, Paris, CNRS Éditions, 2000, 354 p.

Ouvrage collectif codirigé

62La concurrence des passés. Usages politiques du passé dans la France contemporaine, en coll. avec Marilyne Crivello et Nicolas Offenstadt, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2006, 300 p.

Articles

63« La révolution momifiée », EspacesTemps, n° 38/39, 1988, p. 4-12.

64« Passé présent : les Français et leur Révolution », EspacesTemps, n° 38/39, 1988, p. 25-35, en coll.

65« La perception de la Révolution française à la veille du Bicentenaire », dans Michel Vovelle (dir.), L’image de la Révolution française, Paris/Oxford, Pergamon Press, 1989, vol. III, p. 2321-2327, en coll. avec Yannick Bosc.

66« Les usages de la commémoration. Un Bicentenaire au cœur des mutations contemporaines », dans Michel Vovelle (dir.), Recherches sur la Révolution française, Paris, La Découverte/IHRF/Société des études robespierristes, 1991, p. 221-233.

67« La mise en scène du politique à travers les commémorations de la Révolution française », Lettre d’information du séminaire de l’IHTP, n° 2, juillet 1991, « La France des années 80 au miroir du bicentenaire de la Révolution française ».

68« Universalisme et raisons d’état. L’état républicain face au Centenaire », dans Jacques Bariéty (dir.), 1889, Centenaire de la Révolution française. Réactions et représentations en Europe, Berne, Peter Lang, 1992, p. 145-168.

69« Présentation » Mots/Les langages du politique, n° 31, juin 1992, p. 3-4.

70« François Mitterrand, chef d’état, citoyen et commémorateur », Mots/Les langages du politique, n° 31, juin 1992, p. 5-26.

71« L’activité des Clef », Lettre d’information du séminaire de l’IHTP, n° 6, mai 1993.

72« 1889, Lille, Marseille, Toulouse : à chacun sa commémoration », dans Philippe Dujardin, Jean Davallon, Gérard Sabatier (dir.), Politique de la mémoire, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993, p. 71-91, en coll. avec Brigitte Marin.

73« Un apôtre toulousain de la commémoration, Jean-Bernard Passerieu », dans Philippe Dujardin, Jean Davallon, Gérard Sabatier (dir.), Le geste commémoratif, Lyon, Ceriep, 1994, p. 263-281, en coll. avec Brigitte Marin.

74« Bicentenaire de la Révolution française : la guerre civile n’a jamais eu lieu », dans Jean-Clément Martin (dir.), La guerre civile entre histoire et mémoire, Nantes, Ouest éditions, 1995, p. 233-243.

75« “Entendez-vous dans nos communes ?” La signification des pratiques mémorielles », EspacesTemps, 59/60/61, 1995, p. 157-166.

76« Les territoires de la commémoration. Une conjoncture de l’identité française », Annales historiques de la Révolution française, juillet-septembre 1995, p. 451-458.

77« Les racines d’un succès : la célébration des “vertus du lieu” lors du Bicentenaire de la Révolution française », dans Daniel J. Grange, Dominique Poulot (dir.), L’esprit des lieux. Le patrimoine et la cité, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1997, p. 315-328.

78« Commémoration : les enjeux d’une pratique sociale », Raison présente, n° 128, 1998, « Mémoire et histoire », p. 25-46.

79« Le symptôme commémoratif. L’exemple du Bicentenaire de la Révolution française (1989) », Cahiers de la Villa Gillet, n° 10, novembre 1999, « La transmission », p. 87-105 [repris dans Philobiblon, vol. vii, Cluj Romaniauniversity Press, 2002, p. 237-257].

80« Exercices de mémoire ? Les pratiques commémoratives dans la France contemporaine », Les Cahiers français, n° 303, 2001, p. 33-39.

81« Panthéonisation », dans Emmanuel de Waresquiel (dir.), Dictionnaire des politiques culturelles de la France depuis 1959, Paris, Larousse/CNRS Éditions, 2001.

82« Jacques Chirac au Panthéon. Le transfert des cendres d’André Malraux », Sociétés & Représentations, n° 12, 2001, p. 205-223.

83« Les politiques commémoratives locales lors du Bicentenaire de la Révolution française (1989) », dans Philippe Poirrier, Vincent Dubois (dir.), Les collectivités locales et la culture. Les formes de l’institutionnalisation xixe-xxe siècles, Paris, Comité d’histoire du ministère de la Culture/Fondation Maison des sciences de l’homme/La Documentation française, 2002, p. 165-201.

84« Les panthéonisations sous la Ve République : redécouverte et métamorphoses d’un rituel », dans Maryline Crivello, Jean-Luc Bonniol (dir.), Façonner le passé, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2004, p. 101-118.

85« André Malraux au Panthéon, histoire et enjeux d’une panthéonisation », dans Charles-Louis Foulon (dir.), André Malraux et le rayonnement culturel de la France, Bruxelles, Complexe, 2004, p. 397-409.

86« The Bicentennial of the French Revolution and the Human Rights Declaration, 1989 », dans John Merriman, Jay Winter (éd.), Encyclopedia of Europe : 1914-2004, New York, Charles Scribner’s Sons, 2006.

87« Valéry Giscard d’Estaing, la modernité et l’histoire », dans Claire Andrieu, Marie-Claire Lavabre, Danielle Tartakowsky (dir.), Usages politiques du passé dans la France contemporaine, t. 1, Politiques du passé, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2006, p. 119- 132.

88« Enjeux locaux, impasses supranationales » en coll. avec Christian-Marc Bosséno, dans Marilyne Crivello, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt (dir.), Usages politiques du passé dans la France contemporaine, t. 2, Concurrence des passés, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2006, p. 922.

89« Prantsusmaa mälupoliitikad » (Politiques de la mémoire), Vikerkaar, Revue culturelle estonienne, no 45, 2006, p. 102-111.

90« Une commémoration incertaine : le 8 mai 1945 », dans Christian Delporte, Denis Maréchal (dir.), Les médias et la libération en Europe (1945-2005), Paris, L’Harmattan (Les médias en actes), 2006, p. 419-437.

91« République, histoire et mémoire », Les Cahiers français, n° 336, janvier-février 2007, « Les valeurs de la République », p. 82-86.

92« Mises en scène d’un rituel : les installations des présidents de la République. 1947-1974 », dans Évelyne Cohen, Marie-Françoise Lévy (dir.), La télévision des Trente Glorieuses. Culture et politique, Paris, CNRS Éditions, 2007, p. 219-238.

93« Quelques réflexions sur la place du traumatisme collectif dans l’avènement d’une mémoire monde », Vincent Auzas, Bogumil Jewsiewicki Koss (dir.), dans Traumatisme collectif pour patrimoine : regards croisés sur un mouvement transnational, Québec, Presses de l’université de Laval, 2008, p. 373-380.

94« France 2005 : une “crise historique” en perspective », dans Bogumil Jewsiewicki Koss, Érika Nimis (dir.), Expériences et mémoire. Partager en français la diversité du monde, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 337-352.

95« François Mitterrand : l’individu, le président et l’histoire », dans Maryline Crivello, Jean-Noël Pelen (dir.), Individu, récit, histoire, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2008, p. 159-176.

96« “Il y avait une fois la France” Le Président et l’histoire en France (1958-2007) », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia (dir.), Historicités, Paris, La Découverte, 2009, p. 183-202.

97Traduction en espagnol (Argentine), « “Erase un avez Francia” El Presidente y la historia en Francia (1958-2007) », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia (dir.), Historicidades, Buenos Aires, Walhuter, 2010, p. 203-228.

98« Roman national et revendications mémorielles », Les Cahiers français, n° 352, septembre-octobre 2009, « La France au pluriel », p. 57-62.

99« Usages publics de l’histoire », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies. Concepts et débats, Paris, Gallimard (Folio histoire), 2010, t. 2, p. 912-926.

100« Une politique mémorielle européenne ? L’évolution du statut de l’histoire dans le discours des institutions européennes », dans Robert Frank, Hartmut Kaelble, Marie-Françoise Lévy, Luisa Passerini (dir.), Building a European Public Sphere/Un espace public européen en construction, Bruxelles, Peter Lang, 2011, p. 179-201.

Autres supports

101« Politiques de la mémoire », Eurozine, www.eurozine.com/ articles/20060703garciafr.html.

102« Les ressacs du passé : une crise historique en perspective », communication au colloque Expériences et mémoires : partager en français la diversité du monde, 13-15 septembre 2006, Bucarest, en ligne sur www.celat.ulaval.ca/histoire. memoire/b2006/Garcia.pdf ou www.anamnesis.fl.ulaval. ca/bucarest/bucarest_10garcia.mp4 (intervention filmée).

103Intervention lors du débat : « Les lois de mémoire. Contestations, justifications. Arguments pour un débat de fond », École normale supérieure, 21 janvier 2006, en ligne sur www.eleves.ens.fr/pollens et www.communautarisme.net/ Tablerondelesloisdememoirecontestations, justificationsA rgumentspourundebatdefond/.

104« Le Bicentenaire de la Révolution française à l’école », en ligne sur le site de l’IHTP.

Les relations histoire-géographie

Articles

105« Statuts et usages de la cartographie dans l’historiographie et dans l’enseignement de l’histoire », dans Cartes et images dans l’enseignement de l’histoire et de la géographie, Iregh/ CDDP d’Auvergne, 1998, p. 63-97.

106[Histoire/géographie/sciences sociales] « Invitation au débat », EspacesTemps, n° 68/69/70, 1998, p. 202-216.

107« L’espace géographique et les historiens », dans Jacques Lévy, Michel Lussault (dir.), Logiques de l’espace, esprit des lieux. Géographies à Cerisy, Paris, Belin, 2000, p. 73-92.

108« Un “pratiquant” de l’espace », dans François Dosse, Christian Delacroix, Patrick Garcia, Michel Trebitsch (dir.), Michel de Certeau. Chemins d’histoire, Bruxelles, Complexe (Histoire du temps présent), 2002, p. 219-234.

109Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Jacques Lévy, Michel Lussault (dir.), articles : « Discipline (universitaire et scolaire) », « Histoire (géographie et) », « Mémoire sociale », « Périodisation », « Religion », « Révolution », Paris, Belin, 2003.

110« Histoire et Géographie », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies. Concepts et débats, Paris, Gallimard (Folio histoire), 2010, t. 1, p. 153-161.

Entretien

111Entretien avec Marcel Roncayolo, « Au carrefour des sciences sociales », en coll. avec Jacques Lévy, EspacesTemps, n° 68/69/70, 1998, p. 102-108.

L’histoire de l’enseignement de l’histoire

Ouvrage

112L’enseignement de l’histoire en France de l’Ancien Régime à nos jours, en coll. avec Jean Leduc, Paris, Armand Colin (U), 2003, 320 p. [rééd. 2004].

Articles

113[Les programmes scolaires] « Un texte sous contraintes », EspacesTemps, n° 65/66, 1998, p. 96-101.

114« Deux siècles d’histoire enseignée », en coll. avec Christian Delacroix, EspacesTemps, n° 65/66, 1998, p. 102-110.

115« L’inflexion patrimoniale : l’enseignement de l’histoire au risque de l’identité », en coll. avec Christian Delacroix, ibid., p. 111-136.

116« L’enseignement de l’histoire : un passé sans origine ? », EspacesTemps, n° 82/83, 2003, p. 110-120.

117« Continuité et discontinuité chronologique dans l’enseignement de l’histoire », dans Apprendre l’histoire et la géographie à l’école, actes du colloque des 12-14 décembre 2002, Actes de la Desco/Scérén/CRDP de Versailles, 2004, p. 157-164.

118« Historiographie et enseignement de l’histoire », Histoire & Sociétés. Revue d’histoire sociale européenne, hors-série n° 1, juin 2004, p. 15-24.

119« L’historiographie et l’épistémologie : une ressource pour enseigner l’histoire ? », « Intelligence des contenus et méthodes d’enseignement », Revue de l’UFR de l’école doctorale ED 400, Cécile de Hosson, Aline Robert (dir.), université Paris Diderot-Paris 7, 2009, p. 73-86.

120« Enseignement de l’histoire en France » en coll. avec Jean Leduc, dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies. Concepts et débats, Paris, Gallimard (Folio histoire), 2010, t. 1, p. 124-139.

Entretien

121Avec Dominique Borne, « Former les enseignants, enseigner l’histoire et la géographie », réalisé avec Jean-Marie Baldner, Christian Delacroix et Bernard Elissalde, EspacesTemps, n° 57/58, 1995, p. 61-67.

Historiographie et épistémologie de l’histoire

Ouvrages

122Les courants historiques en France xixe-xxe siècle, en coll. avec Christian Delacroix et François Dosse, Armand Colin (U), 1999, 332 p. [rééd. 2002, nouvelle édition revue et augmentée 2005 ; nouvelle édition revue et augmentée, Paris, Gallimard (Folio histoire), 2007, 724 p., (traduction en portugais, Brésil, Fundaçao Getulio Vargas, 2012)].

123L’histoire en France depuis 1945, en coll. avec Christian Delacroix et François Dosse, APDF, ministère des Affaires étrangères, 2003 (Introduction et présentation traduites en anglais et en espagnol : http://www.culturesfrance.com/​adpfpubli/​folio/​histoire/​index.html).

Ouvrages collectifs codirigés

124L’histoire entre épistémologie et demande sociale, actes de l’université d’été tenue à Blois en septembre 1993, IUFM de Créteil, de Toulouse et de Versailles.

125Michel de Certeau. Chemins d’histoire, en codirection avec Christian Delacroix, François Dosse et Michel Trebitsch, Bruxelles, Complexe (Histoire du temps présent), 2002.

126Paul Ricœur et les sciences humaines, en codirection avec Christian Delacroix et François Dosse, Paris, La Découverte, 2007. Traduction en espagnol (Argentine) : Paul Ricœur y las ciencas humanas, Buenos Aires, Nueva Visión, 2008.

127Historicités, en codirection avec Christian Delacroix et François Dosse, Paris, La Découverte, 2009. Traduction en espagnol (Argentine) : Historicidades, Buenos Aires, Walhuter, 2010.

128Historiographies. Concepts et débats, en codirection avec Christian Delacroix, François Dosse et Nicolas Offenstadt, Paris, Gallimard (Folio histoire), 2010, 2 vol.

Articles

129« Les lieux de mémoire : une poétique de la mémoire ? », EspacesTemps, n° 74/75, 2000, p. 122-142.

130« Pourquoi Certeau aujourd’hui ? », en coll. avec Christian Delacroix, François Dosse et Michel Trebitsch, dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia, Michel Trebitsch (dir.), Michel de Certeau. Chemins d’histoire, Bruxelles, Complexe (Histoire du temps présent), 2002, p. 13-22.

131« Histoire et mémoire : à propos de Ararat d’Atom Egoyan », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 77, janvier-mars 2003, p. 122-124.

132« Les régimes d’historicité : un outil pour les historiens ? Une étude de cas : la “guerre des races” », Revue d’histoire du xixe siècle, n° 25, 2003, p. 43-46.

133« Essor et enjeux de l’histoire du temps présent au CNRS », La Revue pour l’histoire du CNRS, n° 9, novembre 2003, p. 16-23.

134« Paul Ricœur et la guerre des mémoires », dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia (dir.), Paul Ricœur et les sciences humaines, Paris, La Découverte, 2007, p. 57-76.

135Dictionnaire des sciences sociales, Sylvie Mesure, Patrick Savidan (dir.), Paris, PUF, 2006. Articles : « Commémoration », « Lieux de mémoire », « Pierre Nora ».

136Traduction « Paul Ricœur y la guerra de las memorias », dans C. Delacroix, F. Dosse y P. Garcia (dir.), Paul Ricœur y las ciencas humanas, Buenos Aires, Nueva Visión, 2008, p. 45-58.

137« L’histoire en France : une perspective historiographique », dans Valérie Tesnière, Histoire en bibliothèque, Paris, Cercle de la librairie, 2009, p. 19-35.

138« François Furet », dans Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier. Mouvement social, 2009, t. 5, p. 322-325.

139« Introduction », en coll. avec Christian Delacroix, François Dosse et Nicolas Offenstadt, dans Historiographies. Concepts et débats, Paris, Gallimard (Folio histoire), 2010, t. 1, p. 13-22.

140Articles : « Histoire du temps présent », « Histoire méthodique », « Historiographie de la Révolution française au xxe siècle », « Usages publics de l’histoire ».

141Contribution à Emmanuel Laurentin (dir.), À quoi sert l’histoire ?, Paris, Bayard, 2010, p. 79-81.

Autres supports (web)

142« La commémoration et le patrimoine vingt ans après Les lieux de mémoire : usages savants/usages sociaux », communication au séminaire de Bogumil Jewsiewicki Koss et de Philippe Joutard, 2004, enregistrement vidéo diffusé par la chaire de recherche en histoire comparée de la mémoire (université de Laval, Québec) et l’EHESS ; version audio disponible en ligne : www.anamnesis.fl.ulaval.ca.

143« Lorsque l’historiographie réfléchit l’histoire. À propos de Penser la Grande Guerre d’Antoine Prost et Jay Winter », EspacesTemps.net, 2004, http://www.espacestemps.net/​document644.html.

Entretiens

144« Les méandres de l’hellénitude », entretien avec Nicole Loraux en coll. avec Jean-Louis Margolin, EspacesTemps, n° 42, 1989, « Racines, derniers temps. Les territoires de l’identité », p. 17-22.

145« L’impulsion de la langue », entretien avec Michèle RaoulDavis en coll. avec Jean Allaux, EspacesTemps/CLIO, 2005, « Les voies traversières de Nicole Loraux. Une helléniste à la croisée des sciences sociales », p. 88-94.

146« Sur la notion de régime d’historicité. Entretien avec François Hartog » en coll. avec Christian Delacroix et François Dosse, dans Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia (dir.), Historicités, Paris, La Découverte, 2009, p. 133-150.

Réflexion sur les questions professionnelles

147« Formation et recrutement des enseignants : une réforme en trompe-l’œil », en coll. avec Christian Delacroix et François Dosse, Esprit, février 2009, p. 216-223.

Direction de collection et de numéros de revues.

Codirection de collection :

148De 2000 à 2007, dans la collection Points histoire (Seuil), série « Histoire en débats », avec Christian Delacroix et François Dosse.

149Depuis 2010, codirection avec Christian Delacroix et François Dosse de la collection « Écriture de l’histoire » à La Découverte.

Codirection de numéros de revues :

150De 1988 à 2006, membre du comité de rédaction et secrétaire de rédaction de la revue EspacesTemps.

151Depuis 2009, membre du comité scientifique de la revue en ligne Conserveries mémorielles (université de Laval, Québec/IHTP).

Codirection des numéros :

1521988, EspacesTemps, n° 38/39, « Concevoir la Révolution. 89, 68, confrontations ».

1531992, Mots/Les langages du politique, n° 31, « Gestes d’une commémoration ».

1541998, EspacesTemps, n° 65/66, « L’arrangement ».

1551998, EspacesTemps, n° 67/68, « Les promesses du désordre » (sur le mariage histoire/géographie).

1562000, EspacesTemps, n° 74/75, « Transmettre aujourd’hui. Retours vers le passé ».

1572002, EspacesTemps, n° 79/80, « Michel de Certeau, histoire/ psychanalyse. Mises à l’épreuve ».

1582005, EspacesTemps, n° 87/88 (réalisé en collaboration avec Clio, Histoire femmes et sociétés), « Les voies traversières de Nicole Loraux. Une helléniste à la croisée des sciences sociales ».

Valorisation de la recherche

Radio/télévision

159La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 9 septembre 2002, « Autour de Michel de Certeau ».

160La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 6 octobre 2003, « Les usages politiques du passé ».

161La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 11 juillet 2005, « Un an de commémorations ».

162C dans l’air, France 5, émission d’Yves Calvi, 9 décembre 2005, « L’histoire revisitée ».

163La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 5 janvier 2006, « Le récit national ».

164La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 1er mars 2007, « L’imaginaire politique des candidats à l’élection présidentielle ».

165La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 6 septembre 2007, « L’enseignement de l’histoire en France ».

166Travaux publics, France Culture, émission de Jean Lebrun, 20 octobre 2007, « Lire la lettre de Guy Môquet ? ».

167Du grain à moudre, France Culture, émission de Brice Couturier, 11 décembre 2007, « Faut-il faire entrer La Fayette au Panthéon ? ».

168La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 17 janvier 2008, « Le passé et la loi ».

169La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 21 novembre 2008, « Histoire/actualité : autour de la réforme du Capes ».

1707/9, France Inter, émission de Pascal Paoli, 30 octobre 2009, « Le vertige de la liste ».

171Cargo, RFO, émission de Bintou Simporé, 12 novembre 2009.

172La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 15 janvier 2010, « À quoi sert l’histoire ? ».

173La fabrique de l’histoire, France Culture, émission d’Emmanuel Laurentin, 14 juillet 2010, « Le 14 Juillet au prisme du théâtre ».

Presse

174« Une étude qualitative de la revue EspacesTemps : La révolte et la conquête », en coll. avec Jacques Lévy, Le Monde, 4 janvier 1989, p. 1.

175« Trois commémorations pour une révolution », M, mensuel, marxisme, mouvement, janvier 1989, p. 47.

176« Les croisés de la contrerévolution », M, mensuel, marxisme, mouvement, juin 1989, p. 56.

177« Vive le Bicentenaire ! », éditorial en coll. avec Gilbert Wasserman, M, mensuel, marxisme, mouvement, juillet-août 1989, p. 45.

178« La Révolution française est un laboratoire », en coll. avec Yannick Bosc et Sophie Wahnich, M, mensuel, marxisme, mouvement, juillet-août 1989, p. 6-10.

179« La République d’une commémoration à l’autre », Hommes et libertés, n° 68, août 1992, p. 40-44.

180« Commémorations et Lieux de mémoire », L’imaginaire national, Journal annuel du Centre régional de la photographie de Cherbourg-Octeville (CRCO), n° 3, 2002, p. 20-21.

181« Commémorations en révolution », 4810, Cultures et sociétés en Rhône-Alpes, n° 2, avril-juin 2008, p. 16-21.

182« Histoire et construction du vivre ensemble », Thèmes canadiens, automne 2008, p. 52-55.

183« Nos présidents face à l’histoire », entretien avec Thomas Wieder, Le Monde 2, 21 mars 2009, p 26-31.

184« Le projet s’amoindrissant, revient en force le passé », entretien avec Laurence Lemouzy, Pouvoirs locaux, n° 80, mars 2009, p. 55-59.

185« Les embarras du Bicentenaire », Le Monde, hors-série, juin 2009, « La Révolution en héritage », p. 76-78.

186« Quelle histoire ! », entretien avecThomas Wieder, Le Monde, 12-13 septembre 2010, p. 15.

187« L’ombre portée du passé », Le Monde, 15 octobre 2010, p. 20.

188« Profession : professeur d’histoire », entretien, L’Histoire, n° 359, décembre 2010, p. 8-13.

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