Conclusion
p. 156-157
Texte intégral
1Dans ce rapport, pour finir, j’ai parlé des auteurs dont je me suis inspiré, pour l’écrire ; de deux types de transmission des connaissances, qui en annoncent la tonalité : la filiation professorale et l’alliance magistrale ; de mon parcours, dans ses différentes phases ; de ma problématique, au carrefour d’une hypothèse, d’une question et d’un domaine d’application ; de ma relation, constante et assidue, avec l’expérience littéraire ; de mon enseignement, pendant presque trente ans ; et enfin de la quête, dont j’ai pris conscience peu à peu, du « sens historique », qui fut toujours à l’orée de mes recherches. Appliquant ensuite à moi-même le type d’approche qui a été toujours la mienne dans l’étude des œuvres littéraires, j’ai tenté de décrire le mouvement progressif d’objectivation qui marque le passage de l’individu biographique à l’auteur des travaux. Comme il faut, enfin, nommer les choses, je voudrais intituler ce rapport Il salto della quaglia, expression qui désigne, en italien, la surenchère à laquelle on peut se livrer pour obtenir quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur. Or, cette surenchère, c’est la fonction même qu’a toujours exercé la littérature, au-delà des disciplines établies comme point de départ et aboutissement de mes recherches : la littérature qui a donc été le portulan qui les a guidées et orientées. J’aurais pu aussi l’intituler, en utilisant encore une métaphore animalière, Le chemin du crabe, en indiquant par là le « pas de côté », comme dans certains rites, que j’ai dû faire pour mettre en perspective ce travail, tout au long d’un parcours qui me semble s’être déroulé à l’horizon de ce punto fisso que fut pour moi la poursuite et l’acquisition d’une conscience historique. En souvenir, enfin, d’une étude et d’une période qui ont marqué ma vie, j’aurais pu lui donner comme titre Moi, Alessandro Fontana. Les magistrats avaient voulu savoir la part qu’il fallait faire, dans l’acte insensé d’un jeune paysan normand, à la raison et à la déraison ; et la question resta, à jamais, sans réponse.
2Paris, septembre-novembre 1993
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L’exercice de la pensée
Machiavel, Leopardi, Foucault
Alessandro Fontana Jean-Louis Fournel et Xavier Tabet (éd.)
2015
Ethnographie, pragmatique, histoire
Un parcours de recherche à Houaïlou (Nouvelle-Calédonie)
Michel Naepels
2011
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