1La conception dominante d’une différence radicale entre l’homme et les autres animaux est de nos jours battue en brèche. Les humains expriment des sensibilités variées et parfois exacerbées à l’égard des animaux, allant d’une attente éthique ou de débats académiques sur le droit des animaux jusqu’à des exactions commises à l’encontre des boucheries, en passant par l’alimentation végétarienne, voire végétalienne, et le militantisme anti-élevage. Le bien-être animal est devenu l’un des enjeux majeurs de nos sociétés occidentales en raison de l’évolution des questions morales, des excès de l’élevage industriel des animaux de production, ou encore de leur utilisation intensive à des fins d’expérimentation, de compagnie et de loisir. Le bien-être correspond à un état de complète santé physique et mentale d’un individu1. L’absence d’émotions négatives, telles que la peur et la souffrance, et, en même temps, l’existence d’expériences positives en sont des composantes indispensables2. La question de la sensibilité des animaux est désormais au cœur de préoccupations sociétales, politiques et commerciales. Les animaux ont ainsi acquis le statut juridique d’êtres vivants « doués de sensibilité » aussi bien en droit européen (traité de Lisbonne, 2007) qu’en droit français (modification du Code civil le 16 février 2015). Néanmoins, le terme « sensibilité » n’a jamais été défini par le législateur. Il comporte deux dimensions : une strictement sensorielle qui concerne tout être vivant pouvant éprouver des sensations ; une autre en rapport avec son contenu psychique qui concerne les êtres vivants capables de ressentir des expériences émotionnelles. Il devient impératif de définir scientifiquement la sensibilité émotionnelle des animaux pour apporter un éclairage objectif sur leur monde affectif, s’affranchir d’une vision anthropomorphique ou, à l’inverse, anthropocentrique, prendre soin à juste titre des animaux qui nous inspirent, enfin contribuer à apaiser le dialogue entre les multiples parties prenantes de la condition animale.

2Après avoir travaillé, dans le cadre de l’Inra, une quinzaine d’années sur la réactivité émotionnelle et le concept d’émotivité chez les animaux afin d’étudier les capacités comportementales des animaux domestiques et contribué à proposer des conditions d’élevage plus adaptées à leurs besoins, nous avons éprouvé le besoin de disposer de nouveaux paradigmes et de cadres conceptuels holistiques pour passer de la simple description des comportements de l’animal à une véritable exploration scientifique de ses états mentaux. Au début des années 2000, nous nous sommes tourné vers les sciences humaines et plus particulièrement la psychologie cognitive qui proposait des approches innovantes pour étudier les émotions chez les humains. Notre démarche était d’autant plus justifiée qu’il n’y avait aucun argument scientifique au refus de la présence de processus mentaux chez les animaux. En nous rapprochant des sciences humaines et notamment de la psychologie cognitive, nous souhaitions passer de la simple description des comportements de l’animal à une véritable exploration de ses états mentaux. Deux grandes questions nous motivaient. Les animaux ont-ils uniquement des réponses émotionnelles ou ressentent-ils vraiment des émotions ? Comment expliquer le développement d’états émotionnels prolongés, appelés communément bien-être, à partir d’émotions temporaires ?

3Nous rapportons ici la démarche engagée pour revisiter les travaux d’éthologie sur la réactivité émotionnelle des animaux à la lumière de l’avancée des connaissances en sciences humaines. Puis nous présentons le rapprochement disciplinaire réalisé avec la psychologie humaine pour tenter de décrypter la nature des émotions ressenties par les animaux à partir de de l’étude de processus cognitifs élémentaires. Enfin, nous nous inspirons de nouveau de la psychologie humaine pour appréhender le concept de bien-être animal, plus précisément pour comprendre le passage d’une émotion, par nature fugace, à un état émotionnel prolongé.

À la croisée des sciences

4L’existence d’une communauté subjective entre l’homme et les autres animaux a très tôt interpelé3. Depuis les observations de Charles Darwin, les homologies ont été étudiées pour appréhender les émotions chez les animaux. On parle d’homologie dans les expressions comportementales et physiologiques. Ainsi, chez les humains et d’autres animaux, la peur est exprimée par une tachycardie, un sursaut, des yeux écarquillés ou encore une orientation des oreilles. Entre les humains et les autres mammifères, on parle aussi d’homologie des structures neuronales, sous-tendant les processus émotionnels, et d’homologie fonctionnelle. Pourtant, la science a longtemps maintenu une séparation entre les humains et les autres animaux, par précaution, par crainte d’un anthropomorphisme qu’elle voyait comme une projection sur les animaux de ce qu’elle pensait être intrinsèquement humain, à savoir les aspects cognitifs et émotionnels.

5Ce faisant, la biologie s’est privée de la possibilité de voir chez d’autres animaux des caractères développés dans notre espèce. Pourtant, certains animaux expriment une intelligence rationnelle impliquant anticipation et innovation. Par exemple, des animaux résolvent des problèmes et des tâches en façonnant des outils et en transmettant des usages aux membres d’un même groupe, ce qui fait d’eux des êtres de culture. Des comportements culturels, la fabrication et l’usage d’outils ont été observés dans différents contextes à la fois alimentaire, de jeu, de combat et d’hygiène corporelle. Quant à l’étude des états mentaux des animaux par la prise en compte de leur comportement, les initiatives sont restées encore plus longtemps confidentielles. L’éthologie, qui constitue la principale science du comportement animal, est longtemps restée démunie pour explorer ces états mentaux. En effet, pour garantir son objectivité et acquérir son statut de discipline scientifique, l’éthologie s’est enfermée dans des approches réductionnistes dans lesquelles le comportement animal devait être expliqué par des facteurs strictement biologiques qui obligeaient à extraire l’animal de son monde sensoriel et affectif. Enfin, l’absence de bases conceptuelles consensuelles a longtemps empêché toute tentative d’harmonisation dans l’étude du monde affectif des animaux.

6Ce n’est que récemment, au cours des dernières décennies et en raison notamment de l’intérêt croissant de la société pour la condition animale, que de nouvelles approches scientifiques du comportement animal, rassemblées sous le vocable « neuroscience affective4 », ont été mises en œuvre pour appréhender la subjectivité des animaux. L’approche que nous rapportons ci-dessous en est une illustration.

Les animaux, des êtres à la fois émotifs et cognitifs

7Les émotions sont classiquement définies à partir de trois composantes : deux composantes expressives (comportementale et physiologique) et une composante subjective5. Celle-ci, qui représente l’expérience émotionnelle proprement dite, est plus difficile d’accès chez les animaux que chez les humains en raison de l’absence de langage verbal. Elle ne peut donc être inférée qu’à partir des expressions comportementales et physiologiques associées. Même si les animaux ne peuvent pas nous dire avec des mots ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas, leur comportement témoigne explicitement de ce qu’ils veulent ou de ce à quoi ils veulent échapper. Malheureusement, l’approche classique, qui consiste à mesurer uniquement l’intensité des réactions comportementales et physiologiques de l’animal pour estimer sa réactivité émotionnelle, n’a jamais permis d’établir une relation claire entre l’intensité des réactions de l’animal et la nature même de l’émotion qu’il est susceptible de ressentir.

8Convaincu de la nécessité de se rapprocher des sciences humaines pour explorer les états émotionnels des animaux, nous avons commencé à sortir de notre zone de confort en orientant une partie de nos recherches bibliographiques vers l’étude des émotions et des états affectifs chez les humains. Après une période d’immersion pour développer une culture générale en psychologie et appréhender les différents courants de pensée autour des émotions, nous avons décidé d’orienter notre analyse vers les théories cognitives de l’évaluation6, et plus précisément l’approche pragmatique développée par Klaus R. Scherer à l’université de Genève, qui souhaitent s’affranchir du rapport verbal chez les humains. Selon lui, l’émotion naît de l’évaluation quasi automatique que fait un individu humain de l’événement auquel il est confronté, sur la base d’un nombre limité d’items7. De manière résumée, ces items concernent à la fois : les caractéristiques intrinsèques de l’événement (soudaineté, familiarité, qualité agréable versus désagréable), la correspondance de l’événement par rapport aux attentes de l’individu ; la possibilité que ce dernier a d’anticiper et de contrôler l’événement auquel il est confronté ; le contexte social au moment de la confrontation à l’événement déclenchant.

9C’est la combinaison des items élémentaires pertinents qui détermine la nature même de l’émotion ressentie par l’individu8. Par exemple, la peur est ressentie lorsque cet individu est exposé à un événement désagréable soudain, inconnu, imprévisible et incompatible avec ses attentes, alors que la colère est ressentie dans des situations similaires, à ceci près que l’individu estime qu’il peut agir sur l’événement déclenchant, voire le contrôler.

10Après une longue période d’analyse de la littérature spécialisée, nous avons échangé à plusieurs reprises avec Klaus R. Scherer, lequel en retour était intéressé à l’idée d’explorer la pertinence de son approche au-delà de l’espèce humaine. Ces échanges ont été riches d’enseignement et nous ont permis de procéder à des ajustements et des simplifications en raison des capacités cognitives moindres de nos animaux. Nous sommes parvenus à développer un cadre théorique original et opérationnel pour accéder expérimentalement à leur répertoire émotionnel. La valorisation scientifique de ce cadre9 a été quelque peu facilitée par le contexte général du moment : la fin du xx^e siècle était marquée par l’essor des sciences cognitives10 et par une prise de conscience, dans la communauté welfariste, du devoir de renouveler les paradigmes expérimentaux pour accéder aux processus mentaux des animaux11.

11Sur la base de ce cadre théorique, nous avons alors cherché à valider la pertinence de chacun des items d’évaluation sur le modèle ovin. À l’aide d’expérimentations dédiées, les items ont été testés d’abord isolément puis de manière combinée. La conception de chaque dispositif expérimental était originale pour focaliser l’attention et le processus d’évaluation des animaux sur le ou les items testé(s), nécessitant à chaque fois un long processus de familiarisation des animaux aux conditions expérimentales. Ce travail de validation s’est déroulé sur une dizaine d’années et a nécessité le travail de deux doctorants et la soutenance de deux thèses successives12. Nous avons pu démontrer que les items auxquels les humains se réfèrent pour évaluer leur monde environnant ont également du sens pour les agneaux qui manifestent des réactions comportementales et physiologiques spécifiques à chaque item. Les agneaux réagissent à la soudaineté par des sursauts et une tachycardie, alors qu’ils s’immobilisent en réponse à un événement nouveau, et la variabilité de leur fréquence cardiaque est augmentée13. Les agneaux sont également capables d’utiliser des critères plus complexes pour évaluer leur environnement, comme l’anticipation. Les réponses spécifiques à la soudaineté sont atténuées lorsque l’événement est prévisible14. De même, les agneaux sont capables d’élaborer des attentes et réagissent si la situation n’y répond pas : après avoir été entraînés à effectuer une tâche donnée pour obtenir une quantité précise d’aliments, des agneaux réagissent fortement si la récompense reçue est diminuée15. Par ailleurs, les agneaux qui ne contrôlent pas la distribution alimentaire, mais qui reçoivent la même quantité d’aliments que ceux qui en contrôlent la distribution, présentent des réactions d’inconfort16. Les animaux modulent aussi leurs réactions émotionnelles en fonction du contexte social17. Les ovins sont donc capables des mêmes processus d’évaluation que l’homme pour interpréter les événements auxquels ils sont exposés. Leurs réponses émotionnelles ne sont pas de simples réflexes, mais impliquent un traitement cognitif de l’information. Tous ces processus cognitifs supposent que l’animal a une représentation fonctionnelle de ce qui lui arrive et du résultat que peut avoir son action. Les études sur l’élaboration d’attentes montrent clairement que la réponse des animaux dépend non seulement de la valeur intrinsèque d’une récompense ou d’une punition, mais aussi de leur expérience vis-à-vis de cette récompense ou punition.

12En combinant nouveauté et soudaineté, nous avons montré un effet synergique sur les réactions émotionnelles des agneaux : l’accélération cardiaque et les sursauts spécifiques à la soudaineté sont exacerbés lorsque l’événement est également inconnu18. Sur la base de la transposition des combinaisons de critères identifiées chez l’homme, nous avons alors pu déduire que les ovins sont en mesure de ressentir diverses émotions, telles que la peur, la colère, la déception, l’ennui, voire le dégout ou encore le plaisir19. Relier les réactions comportementales et physiologiques de l’animal à ses capacités d’évaluation permet donc d’accéder de manière plus objective au vécu émotionnel de l’animal.

Des biais cognitifs induits par des émotions pour comprendre le bien-être animal

13Avec la mise en évidence des émotions et des capacités cognitives des animaux, la question de leur bien-être se pose avec plus d’acuité. Ce bien-être des animaux a été récemment redéfini comme étant « un état physique et mental de l’animal qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux essentiels, ainsi que de ses attentes, tout en prenant en compte ses capacités d’adaptation ; l’état de bien-être varie en fonction de la perception de la situation par l’animal20 ». Si les émotions constituent les éléments de base du bien-être, leur fugacité contraste avec la persistance des états de bien-être. Pour mieux comprendre la relation entre les émotions et ces états de bien-être, nous nous sommes de nouveau inspiré d’études conduites en psychologie qui démontrent chez les humains qu’une émotion peut altérer les processus d’évaluation et de prise de décision. Par exemple, il était connu qu’une expérience émotionnelle telle que la peur peut induire de manière temporaire un jugement négatif qui caractérise un vision pessimiste, alors qu’à l’inverse une émotion positive peut aboutir à une perception positive conduisant à l’optimisme21. Nous avons cherché à retrouver des effets similaires chez les ovins en développant un dispositif expérimental original de biais cognitif. Après avoir appris à s’approcher d’un seau d’aliment, quand il est placé dans un coin du parc, et à l’éviter lorsqu’il est placé dans le coin opposé, les agneaux sont exposés à la situation de test supposée ambiguë puisque le seau est placé exactement entre les deux positions apprises. Les agneaux, qui ont été effrayés juste avant le test, ne s’approchaient pas du seau placé au milieu contrairement aux animaux témoins22. Les émotions modulent donc les processus d’évaluation, ceux-là mêmes qui sont à l’origine des émotions.

14En nous inspirant des enquêtes réalisées auprès des personnes exposées à un traumatisme prononcé, nous avons cherché à savoir si des agneaux soumis à une expérience émotionnelle prolongée modifiaient de manière persistante la façon dont ils perçoivent leur environnement. Au préalable, forts de notre cadre théorique des émotions, nous avions développé un modèle de stress chronique fondé sur les caractères imprévisible et incontrôlable de la survenue d’événements soudains, nouveaux ou désagréables. Des agneaux, soumis durant quelques semaines au traitement de stress chronique, se comportent, en test de biais cognitif, de manière négative à l’égard de la situation ambiguë et ce pourtant plus de deux semaines après l’arrêt du traitement23. Les mêmes résultats sont obtenus, cette fois-ci de manière encore plus persistante, avec des agneaux dont les mères avaient été soumises au traitement de stress chronique durant leur gestation24. Ainsi, de manière expérimentale, à la différence des données d’enquête chez l’homme, nous avons pu montrer qu’une expérience stressante précoce biaise durablement les processus d’évaluation de l’animal qui se comporte de manière pessimiste. Le développement de ce troisième volet a nécessité le travail de deux autres doctorants, la soutenance de deux autres thèses et deux séjours post-doctoraux25.

15Les animaux ont longtemps été étudiés par la biologie alors que les humains l’étaient à la fois par la biologie et les sciences humaines et sociales. Les sciences sont longtemps restées organisées autour de cette dichotomie qui renvoie à la dualité corps-esprit et qui a empêché une compréhension intégrée des animaux. Les tentatives de croisement entre les sciences biologiques et les sciences humaines et sociales sont récentes. Notre cadre conceptuel inspiré de la psychologie cognitive est original dans le domaine de l’éthologie animale. Il permet une approche expérimentale de la sensibilité émotionnelle des animaux. Les résultats obtenus tout au long de nos expérimentations confortent la pertinence de ce cadre heuristique : le vécu émotionnel de l’animal peut être décrypté à partir de ses réactions comportementales et physiologiques analysées en tenant compte de la situation déclenchante et plus précisément des caractéristiques saillantes du point de vue de l’animal. Le croisement de l’approche éthologique avec les concepts de la psychologie cognitive contribue au renouvellement de la réflexion et des stratégies expérimentales dans l’étude des processus émotionnels des animaux. L’analyse des relations entre émotions et cognition permet une étude scientifique de la sensibilité des animaux : les réactions émotionnelles des animaux sont désormais interprétées à l’aune des processus cognitifs que l’on sait être associés aux émotions chez les humains. Sur la base de nos travaux, il est possible de proposer une vision psycho-cognitive dynamique du bien-être chez les animaux. L’état de bien-être d’un animal dépend des multiples interactions entre les expériences émotionnelles de ce dernier et l’interprétation qu’il fait de son environnement. Dans le cadre conceptuel que nous avons présenté ci-dessus, il ne s’agit pas d’une démarche anthropomorphique qui consisterait à projeter sur les animaux ce qui constituerait notre essence. Plutôt d’une approche relevant de l’anthropomorphisme inversé, qui consiste à voir en nous-mêmes la part de l’animalité héritée d’ancêtres communs avec les autres animaux.

16Pour parvenir à développer une approche scientifique réactualisée de la sensibilité émotionnelle des animaux, il a fallu nous extraire de la dimension purement biologique et explorer le champ des sciences humaines. S’extraire de sa zone de confort implique de s’exposer à la critique pas toujours bienveillante de sa communauté scientifique, et de s’investir dans un autre cadre de travail qui nous est étranger. Le croisement entre disciplines requiert une évolution vers l’interdisciplinarité. La démarche est longue et fastidieuse, mais nous avons eu la chance au départ de pouvoir compter sur les encouragements combinés de Klaus R. Scherer et de Robert Dantzer. Certes, quelques réticences persistent ici ou là dans la communauté scientifique sur le fait que les états émotionnels ne sont pas l’apanage exclusif des humains. Néanmoins, le bien-fondé du croisement disciplinaire est conforté par la tendance actuelle à rapprocher les sciences animales et les sciences humaines pour parvenir à une conception plus holistique du vivant, et proposer une analyse de nos rapports aux animaux plus en phase avec l’évolution de nos sociétés contemporaines, comme en témoigne le succès grandissant des pratiques thérapeutiques mettant en jeu la relation avec des animaux.

17Étant donné les difficultés rencontrées et le besoin de ressources, il est impératif que les organismes de recherche facilitent la construction et la conduite de projets interdisciplinaires pour aborder des questions scientifiques et des questions sociétales, telles que la prise en compte de la sensibilité des animaux. De plus en plus d’initiatives voient le jour. Ainsi, l’Inra a engagé depuis une dizaine d’années des programmes transversaux qui ont permis une mobilisation collective de chercheurs et de construire des objets de recherche partagés entre les différentes disciplines scientifiques, comme la gestion intégrée de la santé des animaux et les relations entre leurs santés physique et mentale.