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Introduction de la première partie

p. 20


Texte intégral

1Nous avons voulu prolonger l’introduction par un nécessaire état des lieux matériels avant tout croisement, en l’entreprenant d’une manière non pas exhaustive – il faudrait au moins un ouvrage entier –, mais concrète, par trois aspects précis, limités mais significatifs. Il s’agit de montrer que le croisement, même entre sciences de la nature et sciences humaines, est présent chez des observateurs et des témoignants, souvent depuis longtemps, souvent sans le dire ou le voir, comme M. Jourdain faisait de la prose, et que la pratique n’a donc pas à subir l’étonnement, le courroux, la mise à l’index de certains. D’autre part, le croisement interdisciplinaire est à multiple sens. Nous avons vu qu’il est déjà bien développé entre les sciences de la nature à propos des animaux, qu’il est en cours de développement entre les sciences humaines à propos des humains entourant ces animaux, que le but de l’ouvrage est de sortir de cette répartition pour croiser les deux familles disciplinaires au profit des animaux. Mais on peut aussi croiser des sciences humaines pour cela, une meilleure étude de l’humain permettant de mieux comprendre les animaux ! Enfin, il faut saisir la manière dont les deux bords se lisent, se jaugent, se jugent, avec leur lot inévitable, mais peut-être indispensable, de craintes et d’incompréhensions, avec des pistes ouvertes par des humains de bonne volonté. Ces approches concrètes nuancent et complexifient mieux la question du croisement que celles épistémologiques qui, trop souvent, radicalisent les positions et crispent les débats1.

Notes de bas de page

1 Toutes les introductions et transitions ont été rédigées par Éric Baratay.

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