Essai de bilan de l’histoire de l’enseignement supérieur à l’époque contemporaine
p. 283-292
Texte intégral
1En histoire contemporaine, bien des travaux sont fortement liés aux échéances commémoratives. L’histoire de l’enseignement supérieur n’échappe pas à ce travers, d’autant que les vingt-cinq dernières années ont été chargées en anniversaires de dates importantes pour l’Université française : en 1981- 1982, ce furent les centenaires des Écoles normales supérieures de Fontenay et Saint-Cloud ; en 1989, le cinquantenaire du CNRS et le VIIe centenaire de l’université de Montpellier ; en 1994, les bicentenaires des fondations de la Convention (École polytechnique, École normale supérieure, Conservatoire national des arts et métiers, Muséum), etc. Ces commémorations se sont accompagnées de colloques, souvent de qualité, mais qui ont plus répété ou synthétisé des résultats antérieurs que suscité des recherches spécifiques nouvelles. Il semble donc qu’il faut plutôt chercher la dynamique des recherches du côté des disciplines voisines, la sociologie, les sciences de l’éducation, la psychologie, l’ethnologie, voire la science politique, que du côté de la fonction mémorielle.
2Les recherches sont passées de l’institutionnel au social, d’une échelle macrosociale et statistique d’observation à une échelle microsociale. Sont allés de pair une mobilisation déclinante des grandes séries ou des statistiques officielles, un recours croissant aux fonds locaux ou privés et une « invention » de sources nouvelles à travers les enquêtes orales ou la collecte de fonds privés inconnus. Finalement, ce glissement ne diffère pas fondamentalement de ceux qu’on constate dans toutes les autres branches de l’histoire sociale et culturelle de l’historiographie contemporaine.
L’approche sociologique
3Le redémarrage de l’intérêt des historiens et des chercheurs en sciences sociales pour l’enseignement supérieur est lié au contexte de l’expansion des effectifs étudiants dans les années 1960 et de la crise de Mai 1968. C’est pourquoi les sociologues ont joué un rôle pionnier dans l’étude des populations et de la culture étudiantes. Il s’agissait à la fois de comprendre le rôle de l’enseignement supérieur dans une société en voie de transformation rapide puis d’évaluer les origines et les effets de la crise universitaire1. Les premiers travaux d’histoire sociale de l’université émanent d’un chercheur lié à l’équipe de Pierre Bourdieu, Victor Karady, ou de travaux monographiques anglo-saxons fascinés par les spécificités universitaires françaises. Victor Karady est parti d’une interrogation sur l’évolution disciplinaire des facultés des lettres dans le cadre d’une étude de l’institutionnalisation de la sociologie. À cette fin, il a constitué un énorme fichier biographique des anciens élèves de l’École normale supérieure, des agrégés et des docteurs ès lettres, des années 1860 aux années 1920, dans les disciplines littéraires et, plus partiellement, scientifiques. Faute de moyens informatiques adéquats, il ne l’a malheureusement exploité qu’incomplètement à travers des articles nombreux qui restent des références ou à l’intérieur de synthèses partielles qu’on lui avait commandées2. Cette banque de données a servi également à plusieurs autres chercheurs dans le cadre d’études plus fines sur telle ou telle discipline ou tel ou tel groupe d’enseignants3. Victor Karady s’est attaché à montrer le poids de la tradition lettrée dans l’enseignement secondaire et supérieur d’élite et son rôle de frein face aux innovations disciplinaires des sciences sociales. Il a analysé aussi très précisément les écarts sociaux et de statut final selon les parcours académiques plus ou moins prestigieux. Il prolonge ainsi, en amont, les analyses de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron sur le phénomène des « héritiers » dans cet ordre d’enseignement et révise ainsi le discours, à l’époque encore dominant, sur la méritocratie universitaire de la troisième République.
L’approche anglo-saxonne
4Les chercheurs anglo-saxons, pour leur part, ont été surtout intrigués par la centralisation et la double structure (facultés/grandes écoles) de l’enseignement supérieur français. Ils ont donc concentré d’abord leur attention sur les grandes écoles, qu’il s’agisse de Terry Shinn, Robert J. Smith, Craig Zwerling, ou John H. Weiss, à propos, respectivement, de l’École polytechnique, de l’École normale supérieure ou de l’École centrale4. Ils ont été aidés par la richesse des sources d’archives qu’ont laissées ces écoles : registres matricules, dossiers des élèves et des enseignants, archives administratives, notices nécrologiques, souvenirs des acteurs y sont beaucoup plus abondants que pour les facultés. Ce sont également des historiens anglo-saxons qui ont, les premiers, tenté une analyse du processus de réforme de la Troisième République ou des transformations sociales, disciplinaires et politiques des facultés, non seulement à Paris, mais aussi, et c’est là que leur apport est le plus neuf, en province5. George Weisz a lancé le mouvement avec l’étude du groupe des réformateurs universitaires de la fin du Second Empire, travail étendu à l’ensemble du processus d’émergence des universités avant la Première Guerre mondiale dans un livre qui fait toujours référence, mais n’a malheureusement pas été traduit en français : The Émergence of Modern Universities in France6. Harry W. Paul, dans une perspective d’histoire des sciences, a recherché les origines du complexe d’infériorité des scientifiques français à l’égard de l’Allemagne, puis les facteurs de naissance et d’affirmation d’un pouvoir scientifique à la charnière des deux siècles, conduisant à l’autonomisation croissante de la recherche par rapport aux universités, autre particularité française7. Un autre historien des sciences, anglais cette fois, Robert Fox, a approfondi, dans des travaux personnels ou collectifs, cette question du déclin de la science française au cœur du xixe siècle en relation avec les blocages institutionnels des facultés et des grandes écoles. Contre la vision simpliste opposant un début du xixe siècle uniformément brillant et un milieu du siècle décadent par rapport à l’Allemagne, il a attiré l’attention sur le dynamisme des recherches hors de l’université (au sein des sociétés savantes, des académies) et sur l’existence de pionniers qui, envers et contre tout, ont préparé la renaissance de la fin du siècle à la faveur des transformations générales des universités8.
La micro-histoire sociale française
5Les travaux des historiens français, arrivés un peu plus tard dans ce champ d’étude, ont repris ces questions, mais les ont renouvelées aussi par des méthodes plus systématiques fondées sur les apports de l’histoire sociale fine et sur les problématiques de l’histoire culturelle dont la France s’est fait une spécialité depuis longtemps. L’histoire des sciences (de la nature pour l’essentiel) a été réinsérée dans une histoire générale des disciplines (lettres, sciences, médecine, droit, sciences sociales) ; l’histoire institutionnelle dans une histoire sociale des élites et de l’État9. Les débats intellectuels ont été éclairés par les débats plus globaux qui traversent la culture et les élites françaises. On peut ainsi trouver des fragments d’histoire sociale et culturelle de l’enseignement supérieur au sein de travaux qui ne lui sont pas a priori consacrés. C’est le cas notamment de la monumentale thèse d’État sur les médecins de l’Ouest du regretté Jacques Léonard dont toute une partie est consacrée à l’histoire de la formation médicale au xixe siècle, à l’évolution des facultés de médecine, notamment en province, aux relations entre le pouvoir médical et le pouvoir politique et entre science et religion10. De même, la thèse d’État sur l’économie politique, encore inédite, mais dont la publication est prévue, de Lucette Levan-Lemesle11, est à la fois une histoire du libéralisme économique, une histoire des élites qui s’y reconnaissent, et une histoire de l’institutionnalisation d’une nouvelle discipline dans les facultés de droit et dans les grands établissements ou écoles spéciales (Conservatoire national des arts et métiers, Collège de France, École des ponts et chaussées, École libre des Sciences Politiques).
6Dans cette première période, on le constate, les travaux ont privilégié les institutions, les enseignements et les enseignants, mais ont peu analysé les publics étudiants, élèves des grandes écoles mis à part12. Cela tient aux lacunes des sources d’archives françaises, bien meilleures sur les deux premiers aspects que sur le troisième. On le voit dans les rares études disponibles sur les étudiants, celles de John Burney et de Jean-Claude Caron ou, plus récemment, de Pierre Moulinier13. Ces historiens n’ont pas disposé, comme ceux d’Allemagne et d’Angleterre, des registres matricules détaillés permettant de faire une véritable sociologie des publics étudiants pour déterminer quels étaient le recrutement et les fonctions sociales des facultés14. On ne peut se faire qu’une idée indirecte de cette sociologie qu’à partir des grandes écoles, évidemment plus élitistes, ou d’études de professions servant de débouchés aux diverses filières d’enseignement supérieur : professeurs pour les facultés des lettres, avocats et magistrats pour les facultés de droit, médecins pour la médecine15. Ainsi Jean-Claude Caron n’a retrouvé à Paris, pour la première moitié du xixe siècle, que des statistiques sur les origines sociales des élèves de l’École supérieure de pharmacie, groupe minoritaire et atypique. Pour le reste, il doit s’en remettre à une documentation biographique ou autobiographique aux critères de sélection hasardeux.
Biographies collectives des universitaires
7Le renouvellement de notre vision des universités est donc venu essentiellement de prosopographies enseignantes et d’histoire des disciplines, anciennes ou nouvelles. Grâce à des dictionnaires biographiques ou à des exploitations raisonnées d’échantillons d’élites universitaires, il est possible de dresser maintenant un tableau d’ensemble des professeurs des divers ordres de facultés, de les situer socialement et intellectuellement, de retracer leurs rôles professionnel, politique, idéologique, de comparer les espaces disciplinaires et l’élite universitaire aux autres élites à diverses époques16. Ces biographies collectives ne sont pas toutefois réductibles à une simple sociologie, étant donné les multiples fonctions remplies par les universitaires à cette époque des universités encore élitistes. Dans certains cas, on peut aussi comprendre les enjeux des luttes internes aux disciplines, les hiérarchies plus fines entre elles, les capacités d’ouverture aux outsiders et aux femmes, l’image de leur rôle que se faisaient les divers types de professeurs. On peut aussi analyser certains groupes comme des avant-gardes essayant de faire évoluer la communauté universitaire et dégager même un modèle général de l’innovation réussie ou ratée17. On revient ainsi au point de départ qui a lancé les recherches nouvelles, celui de l’exploration des crises universitaires. Comme j’ai essayé de le démontrer plus en détail ailleurs18, la gravité des crises universitaires françaises ne tient pas seulement à des causes externes générales (centralisation de l’État et modèle autoritaire de commandement) ou internes globales (« mandarinat ») mais à l’absence d’un consensus minimum sur le rôle des universités et sur la fonction de l’universitaire français, faute d’un processus commun de formation et de sélection transversal aux divers types de faculté et d’établissement. Cette absence de consensus apparaît dans l’obligation qu’éprouvent les réformateurs de se référer à un modèle de substitution fourni naguère par l’Allemagne, plus récemment par l’Amérique19, sans que l’on s’interroge vraiment sur la compatibilité de ces innovations avec les structures héritées. Déchirées entre elles par de multiples clivages, les communautés universitaires sont donc obligées de chercher des arbitres externes (politique, administration) ou d’inventer des espaces protégés nouveaux quand la vieille garde refuse l’innovation20.
De la France à l’Europe et au monde
8Les travaux qui se sont développés depuis une dizaine d’années ont pour partie prolongé cette orientation et pour partie déplacé les priorités. D’un côté, certaines monographies disciplinaires ou institutionnelles ont exploré des institutions jusqu’ici négligées (grandes écoles de deuxième rang ou universités des régions)21. De l’autre, en fonction du modèle d’interprétation que j’ai proposé précédemment, ont été introduites la perspective d’histoire des femmes au sein de l’enseignement supérieur et la dimension comparative dans un cadre européen ou international et non plus urbain ou national22. De ce point de vue, l’historiographie contemporaine des universités reprend les voies tracées par les historiens de l’époque médiévale et moderne où le cadre national n’a jamais été aussi prégnant, comme le montrent certains chapitres de ce volume. Personnellement, j’ai ainsi mis en œuvre une problématique comparative (dans l’ouvrage cité plus haut ou dans d’autres ouvrages ou contribution qui débordent le cadre strict des travaux sur les universités23) et organisé des rencontres et des enquêtes européennes pour réinsérer l’histoire universitaire française dans son environnement naturel, c’est-à-dire européen. D’autres chercheurs français ont fait de même, comme Victor Karady, qui a mené une grande enquête sur les échanges d’étudiants entre universités, d’où il a tiré plusieurs articles ou rapports d’enquête essentiels24. L’histoire des disciplines universitaires a également suivi cette voie puisque l’époque contemporaine est celle d’une internationalisation de la vie scientifique qui n’empêche pas, complémentairement, des querelles intradisciplinaires à base nationale, comme l’ont montré Anne Rasmussen ou d’autres spécialistes25.
9Cette européanisation de l’histoire universitaire va de pair avec la rencontre avec d’autres méthodes de disciplines voisines comme l’étude des transferts culturels, inaugurée par deux germanistes, Michel Espagne et Michael Werner, mais étendue aujourd’hui à l’histoire des sciences, des sciences humaines ou du droit26. Cette ouverture d’une historiographie longtemps très isolationniste s’est produite, ce n’est pas un hasard, au moment où les responsables politiques s’efforçaient d’ouvrir les universités françaises sur des échanges intensifiés avec les autres pays, qu’il s’agisse d’échanges de professeurs ou d’étudiants. Sans que jusqu’ici cet « agenda » politique se soit vraiment nourri des résultats des travaux historiques27, il est clair que les historiens de ces réseaux universitaires des deux derniers siècles peuvent contribuer à éclairer les évolutions contemporaines en retrouvant dans un passé pas si lointain les conditions favorables ou, au contraire, les obstacles qui permettent ou empêchent la circulation des hommes et des idées entre les universités au xixe, au xxe et bientôt au xxie siècle28.
Bibliographie
Bibliographie complémentaire
Cadilhon François, Lachaise Bernard, Jean-Michel Lebigre, Histoire d’une université bordelaise : Michel de Montaigne faculté des arts, faculté des lettres, 1441-1999, Talence, 1999.
Compère Marie-Madeleine, Histoire de l’éducation en Europe. Essai comparatif sur la façon dont elle s’écrit, Berne-Paris, 1995.
Condette Jean-François, Une Faculté dans l’histoire, la Faculté des lettres de Lille de 1887 à 1945, Villeneuve d’Ascq, 1999.
Emptoz Gérards dir., Histoire de l’université de Nantes 1460-1993, Rennes, 2002.
Les Facs sous Vichy, Étudiants, universitaires et universités de France pendant la Seconde Guerre mondiale. Actes du colloque des universités de Clermont-Ferrand et de Strasbourg novembre 1993, Clermont-Ferrand, 1994.
Livet Georges, L’Université de Strasbourg de la Révolution française à la guerre de 1870, Strasbourg, 1996.
Prost Antoine, Éducation, société et politiques, une histoire de l’enseignement en France de 1945 à nos jours, Paris, 1992.
Singer Claude, Vichy, l’Université et les juifs, les silences de la mémoire, Paris, 1992.
Singer Claude, L’Université libérée, l’Université épurée 1943-1947, Paris, 1997.
Vandenbussche Robert éd., 1896-1996, cent ans d’Université lilloise. Actes du colloque organisé à Lille, 6 et 7 décembre 1996, Villeneuve d’Ascq, 2000.
Notes de bas de page
1 P. Bourdieu et J.-C. Passeron, Les héritiers, les étudiants et la culture, Paris, 1964, nouv. éd., 1985 ; P. Bourdieu et J.-C. Passeron, La reproduction, Paris, 1971 ; P Bourdieu, Homo academicus, Paris, 1984 ; Id., La noblesse d’État, grandes écoles et esprit de corps, Paris, 1989 (ce livre reprend, malgré sa date apparente, des enquêtes des années 1960-1970 sur les grandes écoles et les élites françaises) ; J.-C. Passeron fait un tableau historique d’ensemble des années 1950 aux années 1970 dans J. Verger dir., Histoire des universités, Toulouse, 1986, p. 367-419.
2 V. Karady, « Normaliens et autres enseignants à la Belle Époque. Note sur l’origine sociale et la réussite dans une profession intellectuelle », Revue française de sociologie, XIII, n° 1, 1972, p. 35-58 ; Id., « Durkheim, les sciences sociales et l’Université : bilan d’un semi échec », Revue française de sociologie, XVII, n° 2, 1976, p. 267-311 ; Id., « L’expansion universitaire et l’évolution des inégalités devant la carrière d’enseignant au début de la IIIe République », Revue française de sociologie, XIV, n° 3, 1973, p. 443-470 ; Id., « Recherches sur la morphologie du corps universitaire littéraire sous la Troisième République », Le Mouvement Social, n° 96, 1976, p. 47-79 ; contribution dans J. Verger dir., Histoire des universités en France, Paris, 1986, p. 261-366.
3 Une partie de la thèse d’Olivier Dumoulin sur les historiens de l’entre-deux-guerres a utilisé cette banque de données (Profession « historien », un « métier » en crise 1919-1939, thèse de 3e cycle, EHESS, 1983).
4 T. Shinn, Savoir scientifique et pouvoir social, l’École polytechnique 1794-1914, Paris, 1980 ; R.J. Smith, The École normale supérieure in the Third Republic, Albany, 1982 ; J.H. Weiss, The Making of Technological Man. The social origins of French Engineering Education, Cambridge (Mass.), 1982 ; C.S. Zwerling, The Émergence of the École normale supérieure as a Center of Scientific Éducation in 19th-century France, New York-Londres, 1990.
5 J.E. Craig, Scholarship and Nation Building. The Universities of Strasbourg and Alsatian Society 1870- 1939, Chicago-Londres, 1984 ; M.-J. Nye, Science in the Provinces, scientific communities and provincial leadership in France, 1860-1930, Berkeley, 1986 ; J.M. Burney, Toulouse et son université, Facultés et étudiants dans la France provinciale du xixe siècle, Toulouse-Paris, 1988.
6 Princeton, 1983.
7 H.W. Paul, The Sorcerer’s Apprmtice, The French Scientist’s Image of German Science 1840-1919, Gainesville, 1972 (University of Florida, Social sciences monograph n° 44) ; Id., From Knowledge to Power, the Rise of the Science Empire in France (1860-1939), Cambridge, 1987.
8 R. Fox et G. Weisz éd., The Organisation of Science and Technology in France (1808-1914), Paris-Cambridge, 1980 ; du même auteur, « Science, the University and the State in 19-century France », dans G.L. Geisonéd., Professions and the French State 1700-1900, Philadelphie, 1984, p. 66-145.
9 N. et J. Dhombres, Naissance d’un nouveau pouvoir, sciences et savants en France, 1793-1824, Paris, 1989 ; T. Shinn, « The French Science Faculty System : 1808-1914. Institutional Change and Research Potential in the Mathematics and Physical sciences », Historical Studies in the Physical Sciences, 10, 1979, p. 271-332.
10 J. Léonard, Les médecins de l’Ouest au xixe siècle, Lille, 1978, 3 vol.
11 L. Levan-Lemesle, L’enseignement de l’économie politique en France au xixe siècle, thèse d’État, Université Paris I, 1994, à paraître aux éditions du CHEFF, 4 vol.
12 B. Belhoste et al, dir., La formation polytechnicienne, Paris, 1994 ; B. Belhoste, A. Dahan et D. Pestre éd., La France des X, Deux siècles d’histoire, Paris, 1995 ; J.-F. Sirinelli dir., Le livre du bicentenaire de l’École normale supérieure, Paris, 1994 ; B. Belhoste, La formation d’une technocratie. L’École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire, Paris, 2003.
13 J. Burney, op. cit. ; J -C. Caron, Générations romantiques 1814-1851, les étudiants de Paris et le quartier latin, Paris, 1991 ; P Moulinier, La naissance de l’étudiant moderne, xixe siècle, Paris, 2002.
14 Voir sur ce point, les bilans comparatifs de K.H. Jarausch éd., The Transformation of Higher Learning, Expansion, Diversification, Social Opening and Professionalization in England, Germany, Russia and the United States, Stuttgart, 1983 et L. Stone éd., The University in Society, Londres-Princeton, 1975, 2 vol.
15 G. Vincent, « Les professeurs du second degré au début du xxe siècle : essai sur la mobilité sociale et la mobilité géographique », Le Mouvement social, n° 55, 1966, p. 47-73 ; du même auteur, « Les professeurs de l’enseignement secondaire dans la société de la Belle Époque », Revue d’histoire moderne et contemporaine, janvier 1966, p. 49-86 ; J.-F. Sirinelli, Génération intellectuelle, khâgneux et normaliens d’une guerre à l’autre, Paris, 1988 ; C. Charle, « Méritocratie et profession juridique : les secrétaires de la conférence du stage des avocats de Paris, une étude des promotions 1860-1870 et 1879-1889 », Paedagogica historien, XXX, 1994, 1, p. 303-324 ; Id., « Le recrutement des avocats parisiens (1880-1914) », dans G. Le Béguec éd., Avocats et barreaux en France, l’étape des années 1910-1930, Nancy, 1994, p. 21-34 ; Id., « La bourgeoisie de robe en France au xixe siècle », Le Mouvement social, n° 181, octobre-décembre 1997, p. 53-72 ; G. Weisz, « Les transformations de l’élite médicale en France », Actes de la recherche en sciences sociales, 74, septembre 1988, p. 33-46 ; Id., The Medical Mandarins, The Parisian Academie de Médecine in the 19th and early 20th Century, Oxford, 1995 ; L.C. Groopman, The Internat des hôpitaux de Paris : the shaping and transformation of the french medical elite. 1802-1914, Ann Arbor, 1986 ; B. Vergez-Chaignon, Les internes des hôpitaux de Paris 1802-1952, Paris, 2002.
16 P Besnard dir., « Les durkheimiens », numéro spécial de la Revue française de sociologie, XX, n° 1, janvier 1979 ; Id. dir., « Sociologies françaises au tournant du siècle », numéro spécial de la Revue française de sociologie, XXII, n° 3, juillet 1981 ; Id. dir., The Sociological Domain : the Durkheimian School and the Founding of French Sociology, Cambridge, 1982 ; Id. dir., « La sociologie française dans l’entre-deux-guerres », numéro spécial de la Revue française de sociologie, XXVI, n° 2, mars 1985 ; Id. dir., « Reconstructions de la sociologie française », numéro spécial de la Revue française de sociologie, XXXII, n° 3, juillet 1991 ; G. Caplat dir., Les inspecteurs généraux de l’Instruction publique. Dictionnaire biographique 1802-1914, Paris, 1986 ; Id., L’Inspection générale de l’instruction publique au xxe siècle. Dictionnaire biographique des inspecteurs généraux et des inspecteurs de l’Académie de Paris, 1914-1939, Paris, 1998 ; C. Charle éd., avec R. Ferré, Le personnel de l’enseignement supérieur en France aux xixe et xxe siècles, Paris, 1985 ; Id., Les professeurs de la faculté des lettres de Paris, dictionnaire biographique, vol. 1, (1809-1908), Paris, 1985 ; Id., Les professeurs de la faculté des lettres de Paris, dictionnaire biographique, vol. 2, (1909-1939), Paris, 1986 ; Id., Les professeurs du Collège de France, dictionnaire biographique (1901-1939), Paris, 1988 (en collaboration avec E. Telkes) ; Id., Les professeurs de la faculté des sciences de Paris, dictionnaire biographique (1901-1939), Paris, 1989 (en collaboration avec E. Telkès) ; M. Espagne, Le paradigme de l’étranger, les chaires de littérature étrangère au xixe siècle, Paris, 1993 ; C. Fontanon et A. Grelon dir., Les professeurs du Conservatoire national des Arts et Métiers 1794-1955, Paris, 1994, 2 vol. ; F. Huguet, Les professeurs de la Faculté de médecine de Paris, dictionnaire biographique (1794-1939), Paris, 1992 ; D. Pestre, Physique et physiciens en France, 1918-1940, Montreux-Paris, 1985.
17 J.-F. Picard, La République des savants, la recherche française et le CNRS, Paris, 1990.
18 C. Charle, La République des universitaires (1870-1940), Paris, 1994.
19 C. Charle, « Les références étrangères des universitaires. Essai de comparaison entre la France et l’Allemagne 1870-1970 », Actes de la recherche en sciences sociales, 148, juin 2003, p. 8-19.
20 P. Bourdieu, « Homo academicus », op. cit. ; B. Mazon, Aux origines de l’École des hautes études en sciences sociales : le rôle du mécénat américain (1920-1960), Paris, 1988.
21 B. Neveu, Les facultés de théologie catholique de l’Université de France 1808-1885, Paris, 1998 ; G. Vincent, Sciences po : histoire d’une réussite, Paris, 1987 ; J.-F. Condette, Une faculté dans l’histoire, la Faculté des lettres de Lille de 1887 à 1945, Villeneuve d’Ascq, 1999 ; M. Malherbe, La Faculté de droit de Bordeaux 1870-1970, Bordeaux, 1996 ; I. Renard, L’Institut de Florence (1900- 1920), Rome, 2001.
22 M. Ferrand, F. Imbert, C. Marry, L’excellence scolaire, une affaire de famille : le cas des normaliennes et normaliens scientifiques, Paris, 1999 ; C. Charle, « Les femmes dans l’enseignement supérieur 1946-1992, dynamiques et freins d’une présence », dans V. Duclert, R. Fabre et P. Fridenson dir., Avenir et Avant-gardes, mélanges en l’honneur de Madeleine Rebérioux, Paris, 1999, p. 84-105 et « Grundlagen », chap. 2 de W. Ruëgg éd., Geschichte der Universität, vol. 3, Munich, 2003, p. 43- 80 ; M.-M. Compère, Histoire de l’éducation en Europe. Essai comparatif sur la façon dont elle s’écrit, Berne-Paris, 1995.
23 C. Charle, Les intellectuels en Europe au xixe siècle, essai d’histoire comparée, Paris, 1996, nouv. éd., « Points », 2001 ; Id. éd. (avec Edwin Keiner et Jürgen Schriewer), Sozialer Raum und akademische Kulturen. Studien zur europäischen Hochschullandschaft im 19. und 20. Jahrhundert / À la recherche de l’espace universitaire européen. Études sur l’enseignement supérieur aux xixe et xxe siècles, Francfort, 1993 ; C. Charle, J. Schriewer, P Wagner éd., Transnational Intellectual Networks and the Cultural Logics of Nations, European Universities and Academic Knowledge in the Nineteenth and Twentieth Centuries, Francfort, 2004.
24 V. Karady, « La migration internationale d’étudiants en Europe », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 145, décembre 2002, p. 47-60.
25 A. Rasmussen, L’Internationale scientifique, thèse sous la dir. J. Julliard, EHESS, 1995 ; E. Gran-Aymerich, Naissance de l’archéologie moderne 1798-1945, Paris, 1998 ; R Singaravélou, L’École française d’Extrême-Orient ou l’institution des marges (1898-1956). Essai d’histoire sociale et politique de la science coloniale, Paris, 1999 ; E. Sibeud, Une science impériale pour l’Afrique ? La construction des savoirs africanistes en France 1878-1930, Paris, 2002.
26 R.M. Friedman, The Politics of Éxcellence. Behind the Nobel Prize in Science, New York, 2001 ; J.-L. Halpérin, Histoire des droits en Europe de 1750 à nos jours, Paris, 2004.
27 Il n’est que de lire la brève esquisse historique de l’ouvrage de C. Allègre, L’Âge des savoirs, Paris, 1993 (p. 14-16) qui traduit une ignorance complète des réformes universitaires de la Troisième République.
28 François Cusset en a fourni un exemple éclairant à propos des échanges universitaires franco-américains entre philosophie et théorie littéraire : French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze et Cie, et Les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis, Paris, 2003.
Auteur
Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Institut universitaire de France
Institut d’histoire moderne et contemporaine
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Claudine Gauthier
2012
Enfermements. Volume I
Le cloître et la prison (vie-xviiie siècle)
Julie Claustre, Isabelle Heullant-Donat et Élisabeth Lusset (dir.)
2011
Du papier à l’archive, du privé au public
France et îles Britanniques, deux mémoires
Jean-Philippe Genet et François-Joseph Ruggiu (dir.)
2011
