Versione classicaVersione mobile

L’Europe des Français, 1943-1959

 | 
Gérard Bossuat

Troisième partie. L’intégration européenne des années 1955-1958, expression de la modernité française

Avant-propos

Testo integrale

1Les années 1953 et 1954 ont été funestes pour l'influence française en Europe. Les raisons ont été données. En conséquence il peut paraître étonnant que la France se soit retrouvée si vite au cœur du débat sur les formes de l'unité européenne à partir d'octobre 1954. Cela a commencé avec l'UEO et s'est poursuivi avec le Marché commun et l'Euratom. Mendès France qui désirait d'abord refaire les forces de la France avant d'aborder la construction européenne aurait-il permis d'établir, non sans ambiguïté, les fondements de l'intégration européenne contemporaine ? Notons, avant de présenter le dossier du Marché commun et d'Euratom, comme Jean Baptiste Duroselle le premier l'avait fait, que la relance de Messine se produisit l'année de Bandoeng. Une telle correspondance est curieuse, car elle met en jeu deux événements majeurs de notre siècle. Est-elle fortuite ? La création d'une nouvelle base de puissance en Europe occidentale à travers les communautés européennes se produit au moment où s'effondre le vieux monde colonial. En dépit de jugements parfois sévères et justifiés qui ont été portés sur la politique du gouvernement de Front Républicain en Algérie, c'est ce même gouvernement qui mène avec pédagogie une politique de construction européenne conduisant aux Traités de Rome. Il y a là une contradiction intéressante. D'un côté des actes s'apparentant à la politique de la canonnière, une politique algérienne s'embourbant dans les compromissions, bref ! le passé, de l'autre l'ouverture sur l'est, et surtout la volonté de dépasser les vieux conflits nationaux en Europe et une modernité imaginative pour établir la paix et le développement communautaire en Europe. Il s'agit là d'une première perception de l'action des gouvernements entre 1955 et 1958, pas encore d'une conclusion. Mais l'attitude des gouvernements français tranche par rapport à celle observée durant l'année 1954. La volonté de bâtir une Euratom et un Marché commun en 1957 ne serait-elle pas une réponse au défi des contraintes internationales qui détruisent le vieux socle de la puissance française ?

Il testo e gli altri elementi (illustrazioni, file importati) possono essere utilizzati con OpenEdition Books License, se non diversamente specificato.

Questa pubblicazione digitale è stata realizzata tramite il riconoscimento ottico dei caratteri automatico (OCR).
Cerca su OpenEdition Search

Sarai reindirizzato su OpenEdition Search