Préface
p. V-X
Texte intégral
1« Au fond de votre tombe vendéenne, aujourd’hui 11 novembre, Clemenceau, vous ne dormez pas.
2Car, certainement, la vieille Terre de France qui vous enterre pour toujours a tressailli avec colère, tandis que le pas insolent de l’ennemi et la marche feutrée des traitres foulaient le sol de la Patrie. Ah ! Vieux Tigre !... ».
3C’est la voix de Charles de Gaulle sur la radio de Londres parmi le brouillage et la friture qui apportait ainsi en 1941 le salut de la Nation à son sauveur, au plus illustre de ses fils, au vieil homme recru de gloire, qui l’avait portée et sauvée en 1918, au milieu d’un extraordinaire mouvement d’enthousiasme patriotique et d’affection unanime. Or en cet automne 1941, c’était le centenaire de la naissance le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds en plein bocage vendéen, de Georges Clemenceau, et cet appel du chef de la France Libre fut l’unique hommage de la France, à vrai dire le seul qu’il eut accepté. Silencieuse, sous la botte allemande la Nation s’est tue, et les autorités de Vichy, avec à leur tête le soldat qu’il avait soutenu de 1915 à 1917, sauvé du limogeage en 1918, à qui il avait remis lui-même la suprême récompense du bâton de Maréchal, qui s’était proclamé son admirateur et son disciple, avait donné à la presse servile de l’époque la consigne absolue de se cantonner à de brèves allusions et à des anecdotes sur sa vie privée.
La Nation lui devait réparation.
4Georges Clemenceau avait lui-même récusé d’avance toutes cérémonies officielles, tout hommage gouvernemental. Lorsqu’il mourut le 24 novembre 1929, solitaire et politiquement déjà négligé, il laissait un testament qui stipulait « Ceci est mon testament, je veux être enterré au Colombier à côté de mon père. Mon corps sera conduit de la maison mortuaire au lieu d’inhumation sans aucun cortège ni cérémonie d’aucune sorte. Aucune ablation ne sera pratiquée. Ni manifestation, ni invitation, ni cérémonie ; autour de la fosse, rien qu’une grille de fer sans nom comme pour mon père... ».
5Que faire alors, lorsqu’en novembre 1979, arriva le cinquantenaire de cette mort ! Se taire encore et toujours et laisser faire l’oubli, ou passer outre et réclamer l’artificiel déploiement des pompes guerrières et politiques. Nous crûmes qu’il y avait une autre voie, la seule utile et conforme à l’extraordinaire authenticité et exemplarité de sa longue existence : interpeller l’histoire et les historiens et rappeler à nos concitoyens la vie et l’œuvre de cet homme exceptionnel au rayonnement unique.
6Il a pris part aux combats contre l’Empire, et coopéré à l’avènement de la République en France, il a lutté pour la justice et l’amnistie en faveur des Communards, après avoir été en 1871, maire de Montmartre pendant le Siège. A la politique de l’opportunisme, il a inlassablement préféré et imposé la politique de réformes radicales. Devant l’épreuve suprême de la Grande Guerre, il a assuré la victoire qui a rendu à la France l’Alsace et la Lorraine contre la cession desquelles il avait protesté à Bordeaux. Il fut le Père la Victoire du 11 novembre 1918, il a présidé la conférence de la paix, et fut l’obstiné négociateur du traité de Versailles.
7Il incarne toutes les vertus de la IIIème République, de la République, de sa République.
8Or, paradoxe unique dans notre histoire, cet homme qui modela et fit le destin de la Nation, n’était pas à la tête d’un parti politique : aucun grand secteur de l’opinion qui se réclamât d’un programme, d’une doctrine qui portât son nom. Un peuple le vénérait, il n’y eut aucun corps politique, aucun parti important, aucune cohorte de disciples, même de son vivant encore, pour se définir par lui et le perpétuer. Quelques voix isolées, dans la presse ou au Parlement défendaient son œuvre, ou disaient s’en inspirer, sans provoquer d’écho dans la France de l’entre-deux guerres, si lasse, relâchée et prête à tous les abandons.
9Cela, un petit groupe de proches, de fidèles collaborateurs, de familiers, ne pouvait l’admettre. Il ne s’agissait pas pour eux de descendre dans l’arène, mais de veiller à ce que la grande et haute leçon d’énergie nationale qu’il laissait derrière lui ne se perdit pas, que l’on n’oublia pas les idéaux pour lesquels il avait si farouchement lutté, que ne soit pas déformée son image ou son nom et sa légende utilisés par quiconque à des fins qu’il eut désavouées.
10C’est ainsi que naquirent tour à tour la Société des Amis de Georges Clemenceau et la Fondation du Musée Clemenceau.
11A Paris, Georges Clemenceau habitait 8 rue Franklin, depuis 34 ans, lorsqu’il y est mort le 24 novembre 1929. Son appartement de trois pièces et deux de service était au rez-de-chaussée d’un immeuble sur cour, auquel s’ajoutait un jardinet qui surplombait, au midi, le boulevard Delessert.
12Comme l’écrivait en substance, Monsieur Jules Jeanneney, son Secrétaire d’État à la Présidence du Conseil dans le Cabinet de guerre, le premier président du Musée, la tranquillité du lieu, sa simplicité, la possibilité d’y satisfaire son goût pour la lumière, l’air libre, les fleurs, n’avaient pas manqué de le séduire. Le loyer était, au surplus, modeste. L’aménagement avait été conçu essentiellement pour le travail et le commerce des amis. Il excluait tout luxe ; mais la puissante personnalité de l’occupant avait marqué son culte pour les manifestations de la pensée et de l’art : des livres à foison et aux murs de nombreuses reproductions d’art antique et des œuvres de peintres amis.
13Ce fut au terme d’une période particulièrement tourmentée de sa vie que Clemenceau était venu se fixer rue Franklin. Pendant l’affaire de Panama, il avait été en butte à des calomnies frénétiques. Malgré le courage qu’il leur avait opposé, il avait été injurié par ses électeurs, laché par son parti, suspecté dans son pays. Il avait finalement perdu son siège au Parlement, perdu aussi son journal, dont il avait le passif à régler.
14C’est rue Franklin, que l’aube du redressement qu’il sut imposer à son destin, s’est levée. C’est de là qu’il mena pendant l’Affaire Dreyfus, et pendant les années mouvementées qui suivirent, son infatigable combat pour la justice, la démocratie, la grandeur de la Patrie.
15Lorsqu’en 1926, l’immeuble fut mis en vente, un admirateur, un ami, James Steward Douglas, l’acheta en sous-main, assurant à Clemenceau, amèrement résigné, à quatre-vingt six ans, à abandonner Paris, d’y achever ses jours en paix. Le don de l’immeuble, la promesse par les trois enfants de Clemenceau de la donation du mobilier permit d’envisager l’institution d’une fondation, voulue, conçue par Madame Baldensperger, dont l’objet serait « de perpétuer le souvenir intime de Clemenceau, en conservant dans l’état où il se trouvait le jour de son décès l’appartement qu’il avait occupé durant 35 ans, en recueillant dans l’immeuble tous objets ou livres propres à servir sa mémoire ».
16A ce jour, le Musée Clemenceau continue à remplir sa fonction fidèlement, quoique modestement.
17Pour compléter et appuyer cette œuvre pieuse, il avait paru nécessaire de créer « la Société des Amis de Georges Clemenceau ». Georges Wormser, chef-adjoint puis directeur de son Cabinet à la Présidence du Conseil de décembre 1918 à 1920, qui en fut le président, après Georges Lecomte et Jules Jeanneney, jusqu’à sa mort en 1978, en évoque ainsi la genèse : « C’est à la suggestion de Madame Jacquemaire en accord avec son frère et sa sœur – (Michel Clemenceau et Madame Young-Clemenceau) – que sa création fut envisagée dans l’année qui suivit le décès du Président. Elle considéra que leur père leur ayant interdit d’écrire sur lui, il convenait que des amis témoins se chargeassent éventuellement de mises au point, de réponses à des calomniateurs et du maintien du souvenir. Il n’était pas question alors de cérémonies qui devaient dans sa pensée être le soin d’autorités locales ou nationales. Le principal objet était d’empêcher que le nom de Clemenceau soit utilisé hors de contrôle pour des fins politiques ou publicitaires ».
18Le but défini, on ajoute à ce qui était prévu des rééditions ou des publications des écrits de Clemenceau et une cérémonie rue Franklin au jour de son décès.
19Jusqu’à la deuxième guerre mondiale, l’activité de la Société fut diversifiée et marquée par maintes interventions, en évitant toute polémique. Elle publia les discours de paix, puis en 1934, le recueil des discours de guerre qui obtint un vif succès, preuve que la leçon n’était pas oubliée. Elle réussit à détruire certains slogans qui se perpétuaient, elle veilla surtout à rétablir la vérité dans les publications diverses consacrées à Georges Clemenceau, et à empêcher ce qui eut été malveillant.
20Pendant l’occupation, Jules Jeanneney, Président du dernier Sénat de la Troisième République, fut chassé de Vichy, Georges Mandel emprisonné, condamné d’office et assassiné, Michel Clemenceau déporté, Georges Wormser contraint à la clandestinité.
21En 1945, elle reprit sa mission, tenant ses Assemblées, et présidant le 11 novembre à une cérémonie devant la statue des Champs-Élysées, accueillant chaque année le Président de la République pour un hommage de grande simplicité. Ces cérémonies connaissent encore aujourd’hui une fréquentation remarquable et une ferveur soutenue à travers le temps et l’évolution des esprits.
22Ouverte à tous, la Société reste l’apanage de ceux qui connurent et servirent Georges Clemenceau, de leurs familles, des anciens combattants, de tous ceux qui se réclament de lui à quelque titre que ce soit. Mais aujourd’hui, de nombreux historiens, de l’étudiant au professeur de faculté en font partie, qui donnent à sa mission toute sa portée et sa véritable signification. Ses collections et ses archives sont à la disposition des historiens de tous les pays s’intéressant à la Troisième République et à ses protagonistes.
23En 1968, elle a publié un complément aux discours de guerre ; et grandeurs et misères d’une victoire fut réédité grâce à ses efforts.
24Animée par cette volonté de veiller à l’image de l’illustre homme d’état dont elle veut servir la mémoire, de faire connaître son action politique et nationale, sans aucun esprit hagiographique, mais dans un souci constant de vérité historique, de diffuser ses écrits, et de favoriser les études qui portent sur son temps, la Société des Amis de Georges Clemenceau devait naturellement choisir pour commémorer le cinquantenaire de sa mort, dans un esprit de vérité et d’efficacité, la formule du colloque historique. Monsieur Jean – Baptiste Duroselle, membre de longue date de son Conseil d’Administration, accepte d’en assurer la charge. Monsieur Alain POHER, Président du Sénat propose qu’il se tienne au Palais du Luxembourg, dans les locaux de cette haute Assemblée, dont Georges Clemenceau fut membre de 1902 à 1919, et qu’il marqua de son empreinte indélébile. Le colloque « CLEMENCEAU ET LA JUSTICE » dont les travaux font l’objet de cette publication se tint au Sénat les 7 et 8 décembre 1979. Il comporta quatre sessions, quatre demi-journées, présidées tour à tour par Monsieur Alain Poher, Monsieur François Goguel, Membre du Conseil Constitutionnel, Membre de l’Institut. Monsieur Gaston Monerville, ancien Président du Sénat, auteur d’une importante biographie de Georges Clemenceau, Monsieur l’Ambassadeur de France Louis Joxe, Membre du Conseil Constitutionnel, Membre de l’Institut, et membre également du Conseil d’Administration de la Société des Amis de Georges Clemenceau.
25Il n’est pas exagéré de dire qu’il a ouvert une ère nouvelle dans les études clemen cistes. Il a permis, en effet, en échappant à la tentation de la biographie, et en ne se réduisant pas à la seule dimension de la science politique, de replacer l’homme dans son temps et d’embrasser l’extraordinaire richesse d’une vie et d’un tempérament qui, tout d’action et de combat, sut être ouvert à toute la culture de son siècle.
26Pourquoi Clemenceau et la Justice ? Pourquoi pas Clemenceau le vendéen, Clemenceau le médecin ? Clemenceau, le journaliste ? Fallait-il écarter le maire de Montmartre sous la Commune, le partisan de l’amnistie ? L’ardent radical, le républicain pourfendeur des complots de restauration monarchique et du Boulangisme, l’ennemi des expéditions coloniales et des gouvernements opportunistes, le chef des Dreyfusards, le sauveur de la Patrie en danger, le « Père la Victoire », le « Tigre » ? Clemenceau fut tout cela, mais il fut aussi l’athée, l’anticlérical farouche, mais respectueux de la liberté scolaire, l’artisan de la séparation de l’Église et de l’État. Il y eut aussi Georges Clemenceau l’européen, le voyageur, l’amoureux de la Grèce, qui vécut aux États-Unis, qui était familier de l’Angleterre, de l’Autriche, de l’Italie, qui plus tard alla en Égypte, aux Indes, en Indonésie. Il fut auteur de pièces de théâtre, il découvrit parmi les premiers les civilisations hindoue et japonaise. Et Georges Clemenceau, l’ami des peintres et des écrivains, des Goncourt, d’Octave Mirbeau, de Claude Monet surtout, de Rodin et de Manet, l’homme aux duels et aux célèbres réparties ! C’est bien cette extraordinaire plénitude, cet esprit paradoxal, mais mu par une force de conviction unique, une ardente volonté de justice, une passion simple en « une valeur suprême : une patrie juste » selon le mot de M. Duroselle, qu’il convenait de mettre en lumière.
27La justice fut tout pour lui : elle inspire ses premiers combats contre l’Empire. Elle le fit se ranger parmi les protestataires de l’Assemblée de Bordeaux contre la violence faite aux Alsaciens et aux Lorrains qui voulaient rester Français. C’est en son nom qu’il voulait l’amnistie pour les partisans de la Commune. Il choisit ce titre la justice pour son premier journal fondé en 1880. Il la réclamait pour les peuples colonisés, pour les ouvriers et les pauvres. La justice sociale est au centre du programme de Belleville, du discours-programme de Marseille en 1880, du discours de Salernes, de la création du Ministère du Travail, jusqu’à son dernier programme politique, le discours de Strasbourg en 1919. C’est son emportement pour la justice qui lui faisait exiger le châtiment suprême pour le capitaine Dreyfus, lorsqu’il le croyait traitre, et qui le jeta corps et âme dans le combat pour sa défense une fois convaincu de son innocence.
28Président du Conseil, le 25 juin 1908, au Sénat, après les révoltes viticoles du Midi, après les violences de la manifestation de Draveil, il pose la question de confiance contre ceux qui réclamaient plus de répression.
29Vous n’avez pas le droit de me dire : « abandonnez votre programme et faites le métier de gendarme dans les réunions publiques...
30J’estime qu’il faut faire des réformes de justice sociale et que votre honneur à tous est de contribuer... à apporter une pierre à la construction du grand édifice social dont la seule conception est l’honneur de l’humanité :
31... réforme des Conseils de Guerre, justice améliorée ; impôt sur le revenu, justice dans l’impôt ; retraites ouvrières ; droit de vie ; rachat de l’Ouest, sécurité de l’État contre les entreprises abusives des grandes compagnies de chemins de fer...
32Si en 1917, il sut déployer une telle énergie pour la sauvegarde de la Patrie, une telle et si extraordinaire résolution, c’est qu’il était animé de la profonde conviction qu’il combattait « Pour le droit et la liberté ».
33La grande idée qui le guida tout au long des négociations du Traité de Paix, ce fut encore la Justice pour les peuples et les petites nations, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
34Là aussi éclate la continuité profonde de sa philosophie politique, ce sont les principes des révolutionnaires de 1848 qu’il applique, ceux de ses mentors, les Arago, Blanqui, Louis Blanc, qui les premiers le poussèrent dans l’arène et dont il se réclame toujours. Toute l’ambiguité du Traité de Versailles malheureusement en découle : les revendications territoriales contradictoires, les enchevêtrements de populations vinrent à bout de l’obligation morale qu’il foulut imposer aux négociateurs alliés de libérer partout les peuples, négociateurs d’ailleurs divisés, aux intérêts nationaux opposés et moralement hostiles au grand vieillard qui les présidait. En créant la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, l’on ne put éviter d’y inclure des minorités allogènes. Clemenceau sut faire la paix de droit, il ne put aller jusqu’au bout et éviter les compromissions, mais si le traité avait été appliqué dans toutes son étendue et les garanties respectées dans toutes leurs rigueurs, au lieu d’être si vite et si lâchement tournées et abandonnées, la paix et la justice auraient pu s’établir sur des bases solides et pour longtemps.
35Dans la retraite, à la fin de sa vie, en 1926, il écrit son plus beau livre Démosthène. Pourquoi ce choix de l’orateur athénien ? Sa dilection particulière pour la civilisation grecque ? Certes, mais s’agit-il bien de Démosthène ?
36« A certaines heures... un homme surgissait pour manifester des énergies au-dessus de son temps, parfois au-dessus de lui-même, et marquer sa ville d’une empreinte de son passage. ... Pour l’Hellade elle-même, à l’heure tragique où ses suprêmes aspirations vont expirer dans l’impuissance de faire, l’homme de la Destinée se rencontre chez Démosthène qui sentit, qui vécut, qui voulut l’Hellade plus qu’aucun autre Hellène et qui l’aurait sauvée si elle y avait consenti... Toute sa vie profonde, source de ses activités publiques, fut d’une réaction continue contre les dispositions instinctives de ses concitoyens. Il veillait, il dénonçait leur indolence ; il fallait répondre à Eschine, de ressources toujours prêtes, à Phocion, implacable railleur, à Eubule, un honnête bourgeois fastueusement faible, et pour cela même, généralement estimé, à Démade, d’une incomparable fougue oratoire, à Philocrate versatile, et si, de fortune, le puissant orateur emportait le vote aujourd’hui, demain c’était à recommencer. Avait-il obtenu gain de cause, c’en était fait si le décret n’était mis immédiatement en œuvre, et, pour cela, quel autre que celui qui l’avait fait passer ? Alors, c’était l’exécution dans toutes ses complexités, dans tous ses détours... Des premiers jours de la lutte aux derniers, Démosthène est partout, voit tout, pourvoit à tout, conduit tout, sauf sur le champ de bataille où il ne peut suppléer à l’insuffisance des généraux, surtout quand le meilleur d’entre eux n’a cessé de prêcher la reddition à merci.
37... Quand Denys d’Haiicarnasse nous donne Démosthène pour le plus grand orateur de tous les temps ; je me permets de trouver la louange insuffisante, puisque la parole ne peut être que vain bruit sans l’action. Au sens achevé du mot, Démosthène fut un homme. C’est assez. A y bien regarder, c’est beaucoup ».
38Oui ! Georges Clemenceau fut cet homme-là aussi. A y bien regarder, c’est beaucoup.
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