1L’histoire des origines et des premières années (1944-1952) de notre Fédération des Prisonniers de Guerre, telle que la rapporte ici M. Christophe Lewin, a fait l’objet d’une thèse de Doctorat en Histoire Sociale de l’Université de Paris I. Soutenue en juillet de l’an dernier devant un Jury dont faisait partie, aux côtés de quatre universitaires particulièrement avertis1, notre ami Jean Védrine, Membre Fondateur de notre organisation et d’autre part auteur et présentateur du « Dossier P.G.-Rapatriés 1940-1945 », cette thèse a été couronnée de la mention « très honorable ».

2Solidement étayée d’innombrables références à nos archives et à nos publications nationales et départementales, et éclairée par des entretiens avec plusieurs d’entre nous, la thèse de M. Lewin rend compte de bien des événements, faits et propos oubliés ou ignorés de beaucoup. Elle expose aussi les interprétations qu’à l’occasion inspire à l’historien qu’il est, cette période de notre passé ; c’est le regard d’un combattant étranger, d’une génération postérieure à la nôtre, puisque, israélien né en 1946, cet ancien Assistant du Département d’Histoire de l’Université de Tel-Aviv, n’a évidemment rien vécu ni de notre guerre, ni de notre captivité, ni du régime de l’occupation en France.

3Pourtant, une quinzaine de militants fédéraux d’alors ou d’aujourd’hui ont pu apprécier assez la valeur de cet ouvrage pour en souhaiter la publication. Certes, cette appréciation ne va pas toujours sans réserves ou observations ; nous en évoquerons quelques-unes qui ont au moins l’avantage d’établir que l’auteur écrit sans contrainte ni servilité ; c’est en toute liberté qu’il s’exprime, celle sans laquelle le travail du chercheur justifierait la suspicion. Aussi bien, notre Fédération, pour ne pas créer de précédent dont d’autres publications pourraient faire apparaître l’inopportunité, n’avait-elle pas à engager ici une quelconque caution, plus qu’elle ne l’avait fait lors du 40^e Anniversaire du Grand Retour à propos d’un film télévisé dont les réalisateurs avaient eux aussi trouvé une large part de leurs ressources dans la documentation de notre siège fédéral.

4Cela étant, les Publications de la Sorbonne ne s’en sont pas moins déclarées fort intéressées par la thèse de M. Lewin et désireuses de l’éditer à l’intention des Universités et des Bibliothèques.

5On se convaincra sans peine du grand intérêt de cet exceptionnel témoignage sur la genèse de notre Fédération avec ses élans et parfois ses tâtonnements. Il établit par lui-même que la réflexion des chercheurs et des historiens de la Seconde Guerre mondiale peut être à bon droit sollicitée sur l’importance du fait sociologique de la Captivité en cette tragique époque, et sur ses suites.

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6Jamais, à notre connaissance, une organisation d’Anciens Combattants, n’avait, du dehors, fait l’objet d’une étude de niveau universitaire comme celle-là, dont la qualité fait honneur à son auteur.

7En ces temps où l’on s’emploie avec un bonheur inégal à promouvoir la vie associative dans une société où les soucis d’ordre individuel étouffent trop souvent les appels à la solidarité, cette évocation attentive et méthodique de ce que nous avons su ensemble surmonter et de ce qu’ensemble nous avons su faire, ne mérite-t-elle pas l’attention ? La nôtre, certes ; et aussi celle d’autrui, au-delà même de ceux qui ont le goût de l’histoire, en dépit de tout ce qu’il restera d’incommunicable dans notre « expérience » individuelle et collective, comme dans tout le vécu de quiconque.

8C’est pourquoi la seule relation des faits ne serait qu’une chronologie sans grand intérêt si elle n’accueillait le commentaire et, le cas échéant, l’interprétation, fondés sur des documents et des témoignages. Déjà laborieuse lorsque l’historien s’attache à une période exempte de troubles, la tâche devient plus malaisée encore lorsque les nécessités de la lutte clandestine ont raréfié la documentation authentique, cependant que le temps a décimé les témoins et embrumé ou altéré les souvenirs de ceux que l’on peut encore entendre.

9C’est à cette aune qu’il faut mesurer l’ampleur et les risques de la tâche entreprise par Christophe Lewin ; en considération aussi des controverses, pas toutes éteintes après plus de quarante années, entre protagonistes des trois mouvements de Résistance qui fusionnèrent dans le Mouvement National des Prisonniers de Guerre et Déportés. L’un, non sans quelque hauteur, mais aussi dans un respectable sentiment de piété familiale, n’admettait d’autre référence que celle du Général de Gaulle ; l’autre estimait trouver au Front National dont l’appareil était riche, comme on le sait, de cadres d’obédience communiste, le support nécessaire à la lutte ; le troisième enfin, au recrutement plus diversifié et donc plus étendu, entendait tenir sa place au combat au nom de l’ensemble de la Communauté des Prisonniers de Guerre.

10Nous n’entreprendrons assurément pas d’évaluer les mérites de chacun. L’objectivité suggère cependant d’infléchir par exemple l’interprétation de l’auteur selon laquelle l’importance de l’action du C.N.P.G. (Comité National des Prisonniers de Guerre) aurait été faible, ses pertes connues paraissant beaucoup plus limitées que celles des deux autres Mouvements. On ne peut en effet négliger que l’action clandestine implique une prudence, voire une méfiance de tous les instants, et que beaucoup, au long de ces années sombres ont été victimes moins de leur vaillance que d’indiscrétions ou de maladresses qui n’étaient pas nécessairement de leur fait. Certains étaient manifestement mieux instruits que d’autres.

11Cela dit, on reconnaîtra la prépondérance du Rassemblement National dans le combat de la Résistance « P.G. » ; ses effectifs comme la large diffusion de sa présence en témoignent. Il aura d’ailleurs été celui des trois mouvements fusionnés qui sut, nous dit le liquidateur du M.N.P.G.D., réaliser un noyautage général et pleinement efficace des organisations et organismes suscités ou tenus par le régime de Vichy.

12On peut donc pour le moins s’étonner des insinuations calomnieuses que dans certains milieux on a tenté de répandre contre les Centres d’Entr’Aide et les Maisons du Prisonnier. En révoquant Maurice Pinot, Commissaire Général aux Prisonniers de Guerre, et en même temps initiateur et maître d’œuvre de cette entreprise, Pierre Laval en avait par avance fait justice fait justice. De ces initiatives courageuses en même temps que généreuses, sortiraient dès la fusion avec le M.N.P.G.D., les orientations qui rassembleraient dès leur retour les Rapatriés de 1945, dans une unique Fédération.

13A propos de ce retour, Christophe Lewin n’a peut-être pas tort d’atténuer les reproches quelque peu virulents faits à l’époque au Ministre en place et dans lesquels il serait erroné de ne retenir d’autre explication que l’hostilité politique. De toute évidence, les autorités de l’Etat n’étaient pas en mesure de faire face aux nécessités considérables d’un rapatriement massif ; il eût été plus habile et équitable de la part du Ministre de marquer plus d’égards au concours de tant de bénévoles dont il ne pouvait se passer, même s’il supportait mal leurs protestations.

14L’auteur, en sens inverse, n’a pas saisi, nous semble-t-il, comme il eût convenu, l’apport considérable de l’Association de la Seine aux tâches de l’accueil, lors du rapatriement ; alors même que le débat politique, s’était déjà engagé au sein de la toute neuve Fédération comme un peu partout en France avec une âpreté qui ne s’estomperait pas de sitôt. N’était-ce donc pas déjà un premier témoignage que les antagonismes les plus résolus ne sauraient l’emporter parmi nous sur les exigences de la solidarité ?

15Ces mises au point faites, on voit bien que l’auteur va de découverte en découverte et que ces turbulences renouvelées au long des premières années ont capté son attention et son intérêt. N’est-il pas normal après tout, que le retour de plus d’un million et demi de rapatriés – prisonniers ou déportés – ait constitué une sorte d’enjeu entre formations politiques, engagées dans la plus vive compétition en vue de la conquête du pouvoir dans un pays durement éprouvé et désorganisé ? N’était-il pas d’autre part déroutant pour un observateur, de voir cette masse, loin de consentir aux dispersions amères qui suivent les défaites, affirmer son entière cohésion contre toute tentative et toute tentation d’inféodation partisane, auxquelles leurs aînés de 14-18 n’avaient pas toujours su se soustraire ? La victoire de l’indépendance et donc de l’unité qui n’a jamais cessé de tout primer dans l’esprit de tous sans exception, marque la fin de l’itinéraire de l’auteur parmi nous. La nef fédérale naviguera désormais sur une mer apaisée et les quelques coups de vent qu’il lui arrivera d’affronter n’auront que de bien faibles rapports avec les tourments du passé.

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16Il ne faudrait pourtant pas qu’au terme de l’ouvrage, le lecteur en vînt à supposer ou conclure que la Fédération a progressivement sombré dans la nonchalance et la somnolence. Elle a sa place parmi les organisations d’Anciens Combattants ; en France, d’abord, où ses effectifs la mettent largement au premier rang ; et au plan international, où son originalité n’est pas sans effet sur ses partenaires.

17Au-delà donc de cette année 1952 qui marque le terme de la recherche et de la relation de Christophe Lewin, que devient la Fédération dans la sérénité enfin acquise ?

18On pourrait présenter ses objectifs et son champ d’action en un triptyque. Nous ne nous attarderons pas à l’examen du premier volet qu’occupe l’action revendicative. Il nous suffira de mentionner l’essentiel.

19L’inlassable ténacité des responsables fédéraux obtiendra finalement la reconnaissance sans réserve de leur qualité de combattants aux quelques dizaines de milliers auxquels ne la consentaient pas les textes de 1951. Conséquence ultime de la grande protestation du 3 septembre 1949 et consécration de la thèse de François Mitterrand : notre « Captivité considérée comme le prolongement du Combat ».

20Là est sans doute le principal point qui mérite encore aujourd’hui d’attarder sur le passé, le regard de la Fédération.

21Pour le reste, les yeux se portent sur l’avenir pour y servir les exigences de la Paix et sur le présent pour y répondre aux appels de la solidarité.

22Au service de la Paix, la première initiative de la Fédération prend date avec la fondation en 1946 de la Confédération Internationale des Prisonniers de Guerre où nos partenaires sont nos amis Belges, que rejoindront bientôt les Néerlandais puis les Italiens ; mais c’est en 1954 que s’accomplit le pas décisif : le Congrès fédéral accueille à Luchon pour la première fois le porte-parole de l’Association des Prisonniers de Guerre Allemands dont les rapatriements massifs d’Union Soviétique en 1950 avaient permis la naissance. C’était là, moins de dix ans après la fin de la guerre, un geste audacieux et sans doute méritoire. La Fédération s’employa à parfaire jusqu’à obtenir trois ans plus tard l’admission des Allemands au sein de la C.I.A.P.G. Après avoir subi de la part de l’adversaire toutes les humiliations de la Captivité, les Anciens Prisonniers de Guerre Français étaient de loin les premiers à tendre la main en vue des nécessaires réconciliations.

23Ce ne fut pas là un acte sans lendemain et sans prolongements. Les jumelages franco-allemands allaient suivre par dizaines, avec leurs rencontres alternées et leurs multiples échanges. A partir de 1965, devaient se succéder d’année en année les Semaines Franco-Allemandes de la Jeunesse dont le succès, vingt ans après, ne s’est pas démenti.

24Par ces initiatives et aussi à l’occasion de rencontres mondiales d’Anciens Combattants, comme celles de Rome en 1971 et 1979, de Belgrade en 1984, puis de Vienne en 1986, ou du colloque organisé par elle à Vichy en 1958, la Fédération a conquis une audience suffisante pour être appelée, au sein de la Confédération Internationale, organisation non gouvernementale auprès du Conseil de l’Europe puis de l’Organisation des Nations Unies, à participer régulièrement à Strasbourg à la Commission des Droits de l’Homme ou en 1982 à la seconde session de l’O.N.U. sur le Désarmement.

25La notoriété qu’elle a ainsi conquise lui a permis quelques démarches de caractère assez exceptionnel, comme une rencontre à Tunis à la fin de 1956 pour assurer à nos jeunes compatriotes prisonniers du F.L.N. et à leurs familles les garanties qui leur étaient dues ; le résultat obtenu fut assez significatif pour valoir à notre Fédération un élogieux message du Comité International de la Croix-Rouge. De même avons-nous pu à la demande de responsables israéliens de haut rang amorcer les laborieux pourparlers qui devaient déboucher il y a deux ans sur l’échange de prisonniers israéliens contre un certain nombre de prisonniers palestiniens.

26Ce sont là des évocations qui pourront surprendre le lecteur, peu préparé à imaginer dans de telles perspectives l’action d’organisation que l’opinion publique voit trop souvent confinées dans les souvenirs d’un passé de plus en plus lointain et méconnu, mais que ranimerait l’innocente euphorie d’un banquet annuel.

27Que la Fédération ait placé son récent congrès sous le signe du mot d’ordre de l’O.N.U. : « 1986 Année Internationale de la Paix » apparaît donc aller de soi.

28Il convient pourtant d’ajouter que n’ayant pas vocation à définir une politique internationale, la Fédération considère que c’est agir concrètement pour la Paix, que de s’engager hors de nos frontières dans des actions humanitaires, là où la détresse est la plus grande.

29La grande collecte organisée dès le début des années 50 en faveur de la Tunisie frappée par la sécheresse, préludait à l’action multiforme conduite depuis plus de dix ans au profit des pays du Sahel. Les tonnes de maïs, de lait en poudre envoyées là-bas et peut-être plus encore, les puits creusés grâce à nous ; le reboisement entrepris, les micro-barrages construits, en collaboration avec le Comité Français contre la Faim, portent au Sénégal, au Niger, au Mali, au Burkina-Faso, le témoignage de notre sens de la Solidarité.

30Aussi bien cette action au plan international renouvelle-t-elle l’action que nous avons conduite et que nous conduisons encore en France même par des institutions qui servent bien au-delà de nos rangs ceux de nos compatriotes dont la situation le justifie. Il y a longtemps, on s’en doute, que ceux qui sont accueillis à notre Centre de Pneumo-Cardiologie des Pins, à notre Centre de Rééducation Professionnelle des Rhuets ou à notre Institut Médico Educatif « Joseph Perrin » à Vouzon ne sont plus d’Anciens Prisonniers de Guerre et ne sont pas davantage de leurs proches. Selon nous, qui gardons le fidèle souvenir de ce qui fut fait pour nous aux temps de l’épreuve et du retour, il y a là, nous l’avons souvent dit, des gens que la maladie, le handicap physique ou mental écarte de la Société et qu’il faut y rapatrier pour y exercer des capacités d’hommes libres et responsables de leur destin. Une maison de convalescence dans l’Oise, un établissement de postcure dans les Alpes, divers établissements dus au dynamisme persévérant de nos Associations Départementales s’ajoutent à ces réalisations.

31Par-delà ces formes matérielles, voire institutionnelles, à travers lesquelles se traduit l’esprit de solidarité des Anciens Prisonniers de Guerre, il en est une autre, non moins significative et en même temps capitale pour la poursuite et le rayonnement de ce qui avait été ainsi créé et développé.

32Bien des Anciens de la guerre d’Algérie et des événements d’Afrique du Nord, aux premiers rangs desquels nos fils et nos proches ont souhaité trouver place dans cette Fédération. Ils avaient, comme leurs aînés, connu le combat sans victoire, encore que ce fût dans des conditions fort différentes. Informés d’autre part dès l’enfance de l’épreuve des pères, ils avaient perçu le sentiment de l’unité qui parmi tant d’embûches avait finalement prévalu. A l’œuvre entreprise, ils allaient apporter une contribution fort active : la bienvenue dans cette Fédération devenue la leur du fait de leur libre choix, leur était acquise d’avance.

33Ils avaient au demeurant grand besoin de la solidarité fédérale. La mémoire collective répugne en effet à s’attarder aux souvenirs pénibles ou douloureux ; et l’Afrique du Nord en rappelle tant, que d’aucuns attendaient de ceux qu’on y avait envoyés qu’ils fissent là-dessus le silence, comme on avait vingt ans plus tôt invité les pères, le rapatriement étant achevé, à se laisser-oublier. Or leur combat avait été celui du devoir, et leurs blessures qui n’étaient pas toutes physiques, étaient le prix de leur loyalisme aux ordres reçus.

34Certains, à partir d’argumentaires relevant plus du juridisme que de la réalité, affectaient de ne retenir de tout cela que de banales opérations de maintien de l’ordre, en oubliant les 25 000 tués que la France a perdus là-bas et les 250 000 blessés qu’elle en a ramenés. Il était donc à redouter que nos cadets ne fussent promis à un enchaînement de déception, de mécomptes et finalement d’injustices.

35La Fédération leur fut ouverte. Leur venue parmi nous, la place qu’ils y tiennent, les postes qui leur y sont confiés, lui sont un précieux gage d’avenir, d’autant plus authentique qu’ils y servent avec générosité le patrimoine spirituel et matériel à eux légué, jour après jour, par leurs aînés. A leur tour, ils ont pu conquérir la reconnaissance de leur combat : là encore l’active contribution de la Fédération leur fut un solide et efficace soutien.

36Le congrès fédéral de Toulon en 1975 avait ratifié au niveau national leur présence en de nombreuses associations départementales. Heureuse coïncidence avec le thème central de ces assises invitées à agir « pour un Monde Solidaire ». De la solidarité à l’intérieur de la Fédération, Anciens Prisonniers de Guerre et Combattants d’Algérie, Tunisie, Maroc, avaient su donner depuis plusieurs années déjà un commun et fervent témoignage, prolongeant et étendant celui que les aînés avaient donné autour d’eux à travers tant d’initiatives persévérantes.

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37C’est encore ce même Congrès de Toulon qui fut le cadre d’une rencontre sans précédent : celle de personnalités nationales de renom, venues de la politique, de l’administration, de la religion, de l’armée, du monde des lettres, de la science et qui ayant toutes en commun d’avoir connu la captivité, s’efforcèrent de répondre à cette question : « En quoi votre captivité a-t-elle influé sur votre vie ultérieure, votre pensée, votre action, vos entreprises, votre vision sur le monde et sur l’homme ? ».

38Il eût été difficile d’imaginer hors de la Communauté des Anciens Prisonniers de Guerre, une participation collective marquée de tant de diversité dans les carrières, les options, les convictions, les aspirations. C’était là, par-delà l’émouvante marque d’amicale fidélité, un exceptionnel hommage rendu à la Fédération au trentième anniversaire de sa fondation par d’anciens Ministres, un futur Président de la République, un Evêque et un Pasteur, un ancien Directeur de l’Ecole Nationale d’Administration, des syndicalistes et des artistes, journalistes...

39Ce pluralisme qui n’a jamais récusé personne fut toujours et reste une de nos plus sûres richesses. Christophe Lewin a su, comme il convenait à la vérité, décrire les moments forts des compétitions qui jalonnèrent les premières années. Son ouvrage s’achève avec la fin des turbulences ; c’est pourquoi il nous a paru bon d’exposer préventivement au lecteur que, parvenue en quelque sorte à la maturité et par là à la sérénité, la Fédération, forte de la fidélité constante de tous ceux que, dès l’origine, elle avait rassemblés, a pu poursuivre et étendre ses activités et renforcer partout sa présence. De cette unité, fille de sa totale indépendance, naît donc la puissance qu’elle garde malgré la disparition de camarades dont souvent leurs veuves viennent prolonger parmi nous la fidélité et l’action. C’est cette puissance et cette cohésion qui assurent le dynamisme et la générosité de ses entreprises chez nous en France et au loin hors de nos frontières, notamment en cette Afrique à qui nous devons tant et où nous comptons tant d’amis.

40Tel est son message « Pour un Monde Solidaire », la voie de la solidarité étant, plus que jamais de nos jours, celle qui avec la Justice et la Liberté, conduit à la Paix.

41Décembre 1986