1Je sais pas si les « agrariens » sont dignes de figurer parmi les penseurs politiques et sociaux : on ne trouve pas parmi eux l’égal ou l’émule d’un Prévost-Parabol ou d’un Halévy.

2Je ne sais pas plus si le mot, substantif ou qualificatif, était connu et utilisé par le personnage que j’étudie ici, ni, si le connaissant, il se le serait appliqué.

3Le mot, en effet, nous apprend Pierre Barral, ne figure pus dans le Littré et n’est cité qu’une fois dans le Robert pour son sens révolutionnaire et babouvien.

4Mais la définition que propose Barral au début de son livre et qu’il complète ensuite peut comprendre Charles Calemard de Lafayette. Pour Barral les agrariens sont une « force sociale profonde, celle des agriculteurs luttant pour défendre leur place dans la société industrielle » ; quant au courant, parmi eux plus idéaliste ou plus conservateur, il se consacre à la « défense et illustration des « valeurs terriennes »1.

5Moyennant quelques nuances et compléments qui lui sont propres, Charles Calemard de Lafayette peut passer pour un proche précurseur des agrariens d’après 1890.

L’agriculture première servie

6Né au Puy en 1815, il y meurt en 1901. Sa famille n’a aucun lien de parenté avec le général de Lafayette. Fils de médecin, neveu de magistrat, Charles Calemard de Lafayette mène parallèlement trois carrières : la littérature, la politique, l’agriculture.

7Homme public, il succède à son père et à son oncle au Conseil général pour le canton du Puy Sud-Est (1864-1870), il est conseiller municipal du Puy à deux reprises (en 1870 puis de 1888 à 1892), il siège même à l’Assemblée nationale de 1871 à 18752.

8Ecrivain, il a la plume abondante et variée : poèmes, romans, drames historiques, essais, biographies, il touche à tous les genres avec facilité et élégance, parfois avec talent.

9Agriculteur nous le retrouverons. Quant à ses idées d’agrariens, il les a exprimées et publiées dans ses oeuvres littéraires : l’Elude d’économie agricole, parue au Puy en 1849 à la suite de l’Enquêle sur le travail3, des articles donnés de 1853 à 1856 au journal local4, et surtout le long et lyrique mais aussi didactique, Poème des Champs5.

10Dès 1849, Calemard de Lafayette constate le déclin de l’agriculture6 dont il ne donne qu’un signe, le départ des ruraux vers la ville, enregistré et déploré presque au même moment par Auguste Blanqui ; ce mouvement de désertion, que l’on n’appelle pas encore « exode rural », atteint la Haute-Loire qui, avec le Cantal et la Lozère voisins, l’Ariège aussi, la Haute-Saône et le Bas-Rhin a le plus élevé des taux d’émigration, plus de 75 %, alors que le taux national moyen est de 36,8.

11Calemard ne dispose évidemment d’aucun élément statistique comparable à celui-ci : il a du phénomène une expérience directe et globale qui lui permet de le tenir pour certain, en négligeant d’ajouter qu’en Haute-Loire et à cette date, il n’a pas d’effets graves sur le marché du travail car l’excédent des naissances compense encore largement le déficit migratoire7.

12Il est vrai que, sans le dire clairement, Calemard pense surtout à l’aspect qualitatif de ces migrations qui, affectant les plus actifs ou les mieux doués, laissent au pays ceux qui n’ont pas assez d’énergie, d’initiative ou de ressources pour aller chercher fortune ailleurs : nous verrons notre agrarien insister sur les moyens d’améliorer la qualité du travail de la terre et des travailleurs des champs.

13Décadence numérique ou autre, Calemard est bien comme les agrariens persuadé qu’elle existe et qu’elle est à la fois paradoxale et dommageable.

14Pour lui l’agriculture a une place éminente à tenir dans la société et dans l’économie : seul le travail de la terre assure le bien-être de tous, une juste rémunération et une vie saine aux gens de la campagne mais aussi la subsistance et le bonheur des citadins. L’agriculture, nourricière, salubre et salutaire, civilisatrice, est la base de la société, le moteur de l’économie8.

15Cette position centrale donne à l’agriculture le droit d’être mieux considérée et traitée que l’industrie qui lui est « solidaire »9 mais dans une situation humiliée car C. de Lafayette associe toujours l’industrie à la ville et à l’argent, à leurs appâts, au vice, au malheur :

« milieu bruyant où hurle l’intérêt », « milieu factice où ceux qu’on croit heureux gardent au seul veau d’or leur culte âpre et fiévreux »10.

16Il faut donc

« ne donner à l’industrie qu’une protection raisonnée (...) et ne pas encourager ces élans effrénés, fiévreux, féconds en catastrophes où le chef d’industrie succombe quelquefois et où l’ouvrier s’abîme toujours »11.

17Du fonds de son Velay C. de Lafayette ne voit pas trop mal les mauvais effets de la première révolution industrielle et il prononce tranquillement le mot de « protection » car il entend bien obtenir l’intervention de l’Etat pour la défense et le développement de l’agriculture :

« La prééminence à donner aux intérêts agricoles est dans l’ordre matériel la question capitale des devoirs sociaux, des obligations du gouvernement, de la vraie politique »12.

18Dès 1849, C. de Lafayette demande : la création d’un ministère de l’agriculture, un « budget sérieux pour l’agriculture » (en clair : des subventions et des « récompenses »), une fiscalité sélective qui frapperait « les landes impudemment oisives »13.

19Mais C. de Lafayette ne s’en remet pas seulement à l’Etat : il a d’autres projets qui supposent eux aussi une initiative ou une aide extérieure mais qui relèvent plus de la volonté et de l’action des paysans eux-mêmes.

20Il s’agit d’augmenter la production : défrichements, disparition des jachères, reboisements, irrigation14.

21La « honteuse » jachère15 est la bête noire de Charles Calemard de Lafayette : il lui consacre un long article pour expliquer ses méfaits16. Des défrichements il parle avec lyrisme : « conquête bienfaisante de la pioche intrépide et de la main puissante », etc.17.

22C. de Lafayette veut non seulement étendre les surfaces cultivées mais aussi en diversifier l’usage pour fixer plus de main d’oeuvre18.

23Malgré ces priorités quantitatives, démographiques et sociales, C. de Lafayette n’ignore pas les exigences plus spéciales et plus techniques de la qualité : il expose, avec compétence ou enthousiasme ce qu’il faut faire pour améliorer les produits... et les producteurs, fonder des fermes écoles19, instituer le crédit agricole et les assurances, sélectionner les races, organiser des concours, ouvrir des infirmeries cantonales, nommer des médecins cantonaux20, programme vaste et complet qui est si en avance sur les intentions de l’époque qu’on ne sait s’il faut le dire prophétique ou utopique...

24D’autres mesures présentées par Calemard de Lafayette sont à effet à la fois multiplicatif et sélectif : améliorer l’outillage, employer des machines, empêcher le morcellement de la propriété dans le but de satisfaire les besoins d’une population qui, urbaine, devient plus nombreuse et plus exigeante.

25Aux machines, C. de Lafayette consacre deux articles au moment de l’Exposition universelle où, toujours soucieux de se montrer pratique, il s’est rendu pour visiter en détail la section de matériel agricole21.

26Dans le Poème des Champs on trouve22 la description versifiée sinon poétique des instruments d’une ferme-modèle.

27Dans l’Etude de 184923, il indique qu’il faut cesser d’encourager par la loi « la division des propriétés » néfaste aux « intérêts agricoles et généraux ».

L’excellence du métayage

28Ce thème n’est pas de ceux que les agrariens républicains reprendront ; il appartient au fonds anti-révolutionnaire, antilibéral, patriarcal de la doctrine conservatrice.

29Calemard de Lafayette est un traditionnaliste, par ses origines, par ses convictions, par sa sensibilité.

30On ne s’étonne pas de sa préférence marquée pour le métayage :

« système éprouvé, pouvant concilier l’ouvrier et le maître »,
« je l’ai vu près de moi souriant et béni (...) Brisant l’antagonisme impur des intérêts, sous l’inspiration des hautes charités », il « sait aux plus malheureux, aux plus déshérités, offrir ce que le sol pourra toujours promettre, ... A tous, dans le travail, un modeste bien-être »24.

31Vision idéale et imaginaire d’une société non pas sans classe mais dont les classes, au lieu de se combattre, s’associeraient vertueusement dans une vraie communauté de travaux et d’intérêt ? Vision à laquelle contrediraient les remarques faites 50 ans plus tard par un autre ami des paysans, Daniel Halévy :

« Le métayer est une sorte de contremaître que le propriétaire installe sur sa terre. Il exécute les besognes. En fin d’année, les fruits de toute sorte sont comptés. Deux parts sont faites : l’une va au propriétaire, l’autre est laissée au métayer. Il n’y a donc pas de salaire fixe. La fortune du maître et la sienne sont liées : on a pu dire, en ce sens, que le métayage était une association. Ce n’est qu’un mot. Deux hommes de force très inégale ne peuvent être associés. Il est inévitable que l’un soit maître et l’autre serviteur.
Quelle est la demande de ces métayers ? je dirais volontiers : ils demandent le métayage. « Le régime de la culture à mi-fruit est excellent, leur dit-on – Eh bien, disent-ils, nous le réclamons. Nous tenons une apparence. Nous voulons une réalité »25.

32Cependant en célébrant le métayage et en annonçant ainsi sous de tout autres cieux Joseph de Pesquidoux26, Calemard de Lafayette ne rêve pus trop longtemps : il connaît les défauts du métayage et il les dénonce, indifférence et absence du maître, son avidité, son recours à un régisseur à la fois collecteur, inspecteur et profiteur. Il faut

« flageller chez le propriétaire l’absentéisme, l’incurie, l’incapacité, l’ignorance » ; les « possesseurs de terre » qui « délaissent à plaisir leurs champs héréditaires »« trahissent leur droit avec le droit d’autrui »« pour boire de Paris la malfaisante ivresse ». Les « soi-disant fermiers » ne sont pas mieux traités : « bourgeois ventrus, coeurs durs, doigts crochus, mains rapaces »27.

« Moi je rêve une France agricole et chrétienne »

33Le « bon maître », lui, doit résister aux tentations du lucre, du luxe et de la luxure ; Calemard de Lafayette en appelle à sa conscience, à son sens du devoir, aux vertus morales et religieuses :

« Moi je rêve une France agricole et chrétienne », proclame-t-il franchement et fièrement au début du Poème des Champs28.

34Pour lui le lien est étroit entre l’amour de Dieu et l’amour de la terre qui se soutiennent l’un l’autre. L’agriculture permet à l’homme pécheur et racheté d’accomplir ses deux vocations : la souffrance dans le travail et le bonheur dans la simplicité :

« Toutes les fois que la société s’éloignera (...) de ce grand devoir de la culture assidue, exigeante, pénible (...) il lui sera dit par les faits qu’elle doit revenir en hâte à cette tâche indispensable donnée comme châtiment à la fois et comme moyen de réhabilitation au père du genre humain »29.

35Le maître du métayage idéal doit « prendre conseil de son coeur de chrétien »30.

36La piété la plus vive inspire cet agrarien qui place la foi au centre de ses réflexions et de ses élévations champêtres : la religion s’épanouit pleinement dans la vie rurale qui ramène et attache les hommes à leur créateur et, en même temps, rend témoignage et hommage à la gloire de Dieu.

37Cette intention apologétique n’est pas démontrée mais elle est évidente, avouée, affichée : le Poème des champs » a été pour moi moins une oeuvre d’art que l’expression consciencieuse d’une forte conviction ».

38Conviction religieuse d’abord, mais aussi conviction morale, sociale, patriotique et politique qui, pour un homme de cette génération et de ce milieu découle de la première. L’agriculture est le seul moyen de « moraliser la société, de donner à l’homme par la « sanctification quotidienne de ses sueurs » la force de résister aux « philosophes insensés ou pervers » ; à la campagne, germeront dans « les jeunes pensées, de saines vérités, des doctrines sensées » ainsi que l’amour de la patrie31.

39Apôtre et chantre de la terre, Calemard de Lafayette la transfigure et l’idéalise : aux champs tout n’est que rires, joie, chant, gaieté dans les propos, plaisir à l’« ouvrage, beauté et bonté »32.

40La sensibilité du poète et la foi du missionnaire aveuglent-elles l’agronome ?

Les dures réalités de Velay

41Il ne dissimule pas les peines et les épreuves du paysan ; elles lui viennent non pas d’une mauvaise organisation du travail, d’une injuste répartition des biens de ce monde, mais d’une nature âpre et capricieuse. Dans ce Velay, centre du Massif Central, la roche presque partout affleurante et pentue est difficile à l’outil, dur à l’animal, hostile à l’homme. C’est pourtant moins le sol que le ciel qu’incrimine C. de Lafayette quand il décrit, à côté de l’idylle champêtre, la rude vie quotidienne : l’hiver, long, rigoureux étend « une immense tristesse »,

« tout est morne, lugubre, tout semble implacable et désespéré », « l’hiver c’est le chômage, le chômage c’est la faim »33.
Poétiquement mais sans enjoliver il reprend le thème :
« Les jours aux longues nuits, les jours si durs à vivre, et voici le chômage... »34.

42Les traits sombres de la morte saison sont accusés dans ce Velay qui donne à la pensée du poète des contours exacts ; nous ne sommes pas dans une campagne anonyme et, dans l’espace ainsi défini, C. de Lafayette n’envisage pas n’importe quel progrès, ni d’introduire telles nouveautés propres aux pays plats et riches mais inadaptées à la montagne ; il fait l’éloge circonstancié de la bêche capable de « chasser pour toujours l’indigne et inculte jachère » ; favorable à la mécanique, il en voit les limites en pays « de morcellement, de petits capitaux, de petite culture » et il conseille « malgré la réprobation de la haute théorie » de conserver l’usage des « machines à bras »35

43Les conditions particulières de l’agriculture en Velay sont bien vues et bien dites : Calemard de Lafayette n’est pas un agrarien en chambre mais un homme de terrain. Le retour à la terre, il l’a effectué lui-même avant de le prêcher aux autres.

Un agrarien aux champs

44Jeune homme il est parti étudié à Paris et il y est resté jusqu’à la trentaine ; fréquentant les milieux littéraires et artistiques de la seconde génération du romantisme, il a connu le succès dont témoignent ses relations amicales avec Arsène Houssaye, Théophile Gautier, le dessinateur Gavarni, Gérard de Nerval36.

45Lorsqu’il renonce à la capitale et qu’il revient au pays vers 1845, il n’est ni vaincu ni déçu ni aigri. Sur les causes de ce retour il y a trois versions. Sainte-Beuve dit que des « circonstances de famille et de fortune » l’enlevèrent à la vie parisienne ; lui-même cite tantôt le mal du pays qui ne l’aurait pas quitté pendant ses années parisiennes, tantôt une sorte de conversion qui l’aurait « détrompé d’ambitions vaines »37.

46Il n’y a pas contradiction entre ces interprétations. Le retour à la terre n’est pas un exil, un rejet, un renoncement, une fuite ; inspirée à la fois par un devoir de famille, une nostalgie personnelle et un allègre renoncement, la démarche de Charles Calemard de Lafayette est accomplie sans regret et sans réserve.

47Il devient un vrai paysan, résidant sur ces terres comme il le recommande, appliquant les méthodes qu’il conseille et réalisant les progrès qu’il réclame.

48Il parle de deux domaines : Sénilhac et Jalavoux38. Sénilhac à 4 kilomètres à l’ouest du Puy est une belle maison de maître qui n’est pas séparée de la ferme. La demeure de Jalavoux, aux portes du Puy, aujourd’hui maison de retraite, a des allures de castel dans la vallée de la Borne alors que, selon C. de Lafayette la ferme est « sur le haut du plateau » improprement appelé dans le pays « plaine de Rome ».

49Calemard est fier de l’oeuvre accomplie par lui sur ces terres délaissées et ingrates :

« Je me suis attaché de tout coeur à mon oeuvre, à ce métier d’agriculteur progressif, de défricheur acharné qui s’efforce, qui réussit à créer pour ainsi dire de rien quelque chose ; qui transforme la jachère inculte en riches et plantureux guérets et fait souvent surgir d’opulentes moissons sur des roches stériles, sur des clapiers inertes, sur les tertres ingrats où la ronce dévorait comme un chancre toute utile végétation autour d’elle ».
« Tel est le programme que je m’étais donné et auquel j’ai consacré pendant des années, mon temps, mon intelligence et de longs efforts.
Oui, faire vivre plus de cent travailleurs là où dix ou quinze à peine trouvaient l’emploi de leurs bras ; contraindre le sol à fournir, pour les besoins de tous, dix mille mesures de blé, quand sur les mêmes surfaces on n’en récoltait guère que le tiers et quelques fois le quart ; nourrir enfin, grassement deux cent têtes de bétail, là où cinquante ou soixante trouvaient bien juste à ne pas mourir ; laisser de la sorte une trace ineffaçable de son passage sur les domaines dont la Providence nous a confié la gestion ; mettre sur la terrestre éternité du sol sa griffe indélébile et comme la signature à tout jamais visible d’une existence d’homme de bien »39.

50Charles Calemard de Lafayette mérite-t-il le satisfecit qu’il s’accorde à la fin de sa carrière ? Propriétaire, a-t-il agi avec ses métayers conformément au modèle du bon maître qu’il proposait ? Exploitant, a t-il réussi dans ses entreprises d’amélioration des terres et des méthodes ? Que faut-il penser de la sincérité de philanthrope chrétien et de l’efficacité de l’agrarien en action ?

51Nous n’avons ni témoignage de serviteurs ni rapports d’ingénieurs.

52Mais on peut tirer quelques indications de l’absence de témoignages à charge : homme politique, candidat, élu du parti royaliste et conservateur, Calemard de Lafayette aurait été attaqué pour son comportement s’il n’avait pas correspondu aux intentions affichées. Sa vie professionnelle, dont il faisait étalage et usage public, était livrée à une curiosité qui pouvait facilement devenir malveillante.

53Or, dans la polémique qui fut très vive et qui ne ménageait pas les personnes, surtout entre 1848 et 1851 et après 1871, Calemard de Lafayette a été beaucoup critiqué, il n’est jamais pris à parti comme mauvais maître, il n’est question ni d’âpreté au gain, ni d’arrogance, ni d’injustice, ni d’hypocrisie, défauts, qu’au moindre indice, la presse républicaine se serait hâtée de jeter à la face du candidat conservateur.

54Ses adversaires préférèrent parler de sa candeur et de ses maladresses. Nous touchons ici l’autre question, qui n’est plus morale mais économique : Calemard de Lafayette a-t-il su mettre à l’oeuvre sur le terrain avec succès, les recettes de progrès qu’il exposait dans ses livres ?

55On a méchamment écrit de lui dans le cadre d’une campagne électorale « que les agriculteurs l’appellent un grand poète et les poètes un grand agriculteur »40.

56Le poète et son romantisme ont nui quelque peu à l’agronome soupçonné à juste titre d’enjolivures et d’apologétique. Mais l’ironie du propos ne manque-t-elle pas son but. Si l’on se rappelle que les poètes tenaient bien Calemard pour un poète, on peut penser que les paysans aussi le tenaient pour un paysan ?