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  • Chapitre II. L’homme d’affaires
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    Plan détaillé Texte intégral Le banquier Perier Le « Manager » d’Anzin Le groupe Perier La fortune Notes de bas de page

    Casimir Perier

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Chapitre II. L’homme d’affaires

    p. 53-86

    Texte intégral Le banquier Perier Le « Manager » d’Anzin Le groupe Perier La fortune Notes de bas de page

    Texte intégral

    « C’était un banquier... Avec un tact peu commun, il déterminait toutes les grandes opérations qui firent le succès de sa Maison ». Ch. de Rémusat. Préface aux Opinions et Discours de M. Casimir Perier.

    Le banquier Perier

    1La carrière politique de Casimir Perier a longtemps occulté sa vie et son œuvre d’homme d’affaires. Pour la plupart des historiens, il est l’adversaire des Ultras sous la Restauration et le sauveur immédiat de la Monarchie de Juillet naissante. Mais, pour ses contemporains, il est d’abord le Banquier Perier.

    2Par héritage et par vocation, Casimir Perier est un chef d’entreprise dont la modernité des conceptions et de l’action doit être soulignée. Comme Jacques Laffitte, Benjamin Delessert et Guillaume Ternaux, il a animé ou parrainé les institutions capables d’insuffler une vigueur nouvelle à l’économie française. Il en a perçu les carences : la rareté du crédit, la vétusté de l’équipement, l’insuffisance des cadres.

    3La passion qu’il voue à la politique à partir de son élection à la chambre des Députés en 1817, ne l’éloigne pas des affaires. Dans l’arène politique et les bureaux de sa banque, il mène le même combat pour le triomphe du libéralisme dans une France qui a du mal à se dégager des pesanteurs du passé. Au Palais-Bourbon, le banquier Perier prête son génie des chiffres à l’examen minutieux des comptes de la Nation et le député Perier défend les libertés chères à une bourgeoisie que la Révolution a émancipée.

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    4Des deux frères Perier, fondateurs d’une Banque, place Vendôme, le 8 Juin 1801, Casimir est le banquier. Par sa formation et ses goûts, Scipion est plus attiré par le lancement d’entreprises industrielles. La finance est la spécialité de son jeune frère qui en possède les talents : l’intelligence abstraite des chiffres et des subtilités de l’arithmétique financière, le goût du jeu sur les taux de change, l’audace et la prudence du spéculateur. Sa mémoire enregistre les données chiffrées les plus complexes et les restitue au moment voulu avec une parfaite précision. Il gère la banque Perier jusqu’à sa nomination au ministère, le 13 mars 18311. Administrée avec compétence, elle traverse les turbulences d’une conjoncture incertaine pendant les premières décennies du xixe siècle.

    5D’installation récente sur le marché parisien qui compte une soixantaine d’établissements en 18052, la Banque Perier connaît des débuts modestes dus à la concurrence et à son faible crédit auprès du gouvernement impérial.

    6Pour pallier la faiblesse de leur mise de fonds initiale, Casimir et Scipion s’allient à un ancien associé de leur père, Henry Flory. Dauphinois d’origine, c’est un homme d’expérience, de vingt ans leur aîné, Régent de la Banque de France de surcroît. L’entente ne dure guère : « ennuyé de leur fierté »3 selon le témoignage sans doute excessif de Stendhal, Flory quitte les Perier en 18074. Guillaume Sabatier, ancien fondateur de la troisième Compagnie des Indes et partenaire de Claude Perier dans la relance de la Compagnie d’Anzin, accepte de commanditer la banque afin de « donner une preuve vivement ressentie de l’amitié qu’il portait à feu Claude Perier »5. C’est un homme de talent et de bon conseil, dont la fortune est solide. Mais il disparaît en 1809 et ses héritiers reprennent leur part de capital.

    7Autre frein à l’essor de leur maison, l’indifférence de l’Empereur à son égard. Rémusat signale que « la faveur impériale n’avait point été marquée sur la maison Perier comme sur d’autres maisons de banque, célèbres alors »6.

    8Les frères Perier ne sont pas les banquiers de l’Empereur. Ils se sont pourtant ralliés au régime et plusieurs d’entre eux l’ont servi. Ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Mines, Camille est nommé Préfet de la Corrèze en 1810. Joseph possède un bel état de services dans l’armée : en 1813, il est successivement Assistant du Comte Daru, Intendant Général de la Grande Armée et adjoint au Comte de Villemanzy, à la tête de la 16e division de Lille. Après avoir siégé au Tribunat, Jacques-Fortunat Savoye de Rollin occupe les préfectures de l’Eure, de la Seine Inférieure et de la Côte d’Or. Il est élevé au Baronnat d’Empire. Après la réforme des statuts de la Banque de France en Avril 1806, la fonction de Gouverneur revient à l’oncle de Camille Teisseire, Emmanuel Cretet, nommé Ministre de l’Intérieur en 1807-1808. Scipion siège au jury des Expositions nationales en 1802 et 1806 et à la Chambre de Commerce de Paris, quatre ans plus tard7. Enfin, les Perier connaissent Cambacérès, relation précieuse entre toutes.

    9Casimir, il est vrai, est le grand absent de cette liste de grands commis impériaux jusqu’à son entrée au Tribunal de Commerce comme juge suppléant. Ce n’est pas tant l’esprit l’opposition à un régime autoritaire qui l’éloigne des affaires publiques que le souci de se consacrer à sa propre fortune. Le 21 Août 1810, elle lui permet de solliciter un baronnat d’Empire. Il écrit dans ce sens au comte Frochot, Préfet de la Seine :

    « J’ai l’honneur de vous adresser la requête que je présente à sa Majesté Impériale pour obtenir la permission de former un majorat de Baron d’Empire avec la faculté de le transmettre. Veuillez bien, Monsieur le Préfet, avoir la bonté de donner votre avis sur la demande que je fais et envoyer ma pétition au Conseil du Service des Titres.
    « D’après la bienveillance dont vous avez bien voulu m’honorer dans la personne de Madame Casimir Perier en la choisissant pour accompagner S.M. L’Impératrice, j’ose espérer, Monsieur le Comte, que vous voudrez bien m’être favorable dans cette circonstance »8.

    10Formulée brièvement, la requête est rejetée. Par fierté, Casimir Perier n’a pas su faire valoir ses mérites, il n’a présenté que ceux, bien limités, de son épouse. Mais d’autres raisons expliquent son échec.

    11D’abord, Napoléon est plus sensible au mérite militaire et au zèle administratif qu’à la réussite économique. Depuis la création des majorats en 1808, le Service des Titres est assailli de demandes. Il n’en satisfait que 3263 : les impétrants ont été sélectionnés selon la nature de leur mérite et la solidité de leurs revenus. Tous les Régents de la Banque de France sont anoblis, les Mallet, les Delessert, les Hottinguer, mais en 1810, aucun des fils Perier ne siège au Conseil de Régence. La carrière de Claude Perier a été trop fugace pour qu’elle intercède, sous l’Empire, en faveur de ses fils. Devenu Régent en 1822, Casimir Perier est l’un des rares roturiers de la Haute Banque, la Restauration ayant confirmé la plupart des titres attribués par Napoléon.

    12En fait, le rejet de sa candidature à la noblesse ne signifie pas la défaveur du Prince. Napoléon préfère s’adresser à des banques plus anciennes dont les directeurs sont d’éminents actionnaires de la Banque de France. En octobre 1810, ce n’est pas Scipion Perier qui est élu au fauteuil de son père, mais Pierre Desprez. Si l’on s’en tient aux banquiers français, la répartition des actions de la Banque de France en 18089, laisse les Perier, détenteurs de 75 actions, loin derrière les Mallet (615), Jacques Laffitte (541), les Seillière (234), et les Hottinguer (225). Chargé des relations avec l’Angleterre pendant le Blocus, Laffitte réalise une fortune évaluée à 10 Millions de francs à la fin de l’Empire. Plus modeste, la Banque Perier se contente de croître régulièrement et d’échapper aux crises liées au Blocus et à la guerre. Le tiers des Banques qui existaient en 1805, disparaît. A l’issue de la Campagne de France, il n’en reste qu’une quarantaine10.

    13C’est sous la Restauration qu’elle connaît un essor décisif dans le « Club » distingué de la Haute Banque Parisienne divisée en trois groupes inégaux : les protestants venus de Genève, Zurich ou Neufchâtel sous l’Ancien Régime, au xviiie siècle et naturalisés, (Les Mallet, les Delessett, les Hottinguer), les juifs d’origine lorraine ou allemande (les Fould, les d’Eichtal élevés au baronnat en 1814 et convertis au catholicisme, le Baron James de Rothschild, installé en France en 1811 et Worms de Romilly), les catholiques (les Seillière, les Perier et Laffitte, entre autres). Encore, le Baron James, titulaire d’un titre autrichien, a-t-il du mal à se faire admettre dans le cercle des « Messieurs » de la Haute Banque.

    14Las des aventures ruineuses pour l’économie, ils accueillent le retour du Roi avec empressement. Laffitte arbore la cocarde blanche, avance un million au Trésor en détresse et prête son hôtel aux artisans de la restauration monarchique. Le gouvernement royal flatte les banquiers en confirmant les titres de noblesse impériaux. En récompense de son ralliement, Casimir Perier reçoit une faveur à faire pâlir d’envie plus d’un ancien émigré ; elle lui est annoncée par une lettre du ministre de la Guerre :

    « Monsieur »
    « J’ai l’honneur de vous informer que sa Majesté, pleine de confiance dans votre fidélité et votre dévouement à sa personne, vous autorise à porter la décoration du Lys ».11

    15Il ne devient pas pour autant le banquier du régime. C’est à Laffitte, Rothschild ou à la firme André et Cottier que les ministres des Finances s’adressent pour négocier le placement des emprunts d’Etat12. Les convictions libérales de Laffitte ne le retiennent pas de traiter avec l’ultra-royaliste Comte de Villèle. Mais Casimir Perier a la réputation d’être un libéral incorruptible.

    16Si la confiance renaît, surtout après Waterloo qui clôt définitivement l’épopée napoléonienne, la conjoncture reste médiocre jusqu’en 1820. L’économie subit le choc du paiement obligatoire de 700 millions de Francs à titre d’indemnité aux Alliés et des frais d’occupation des troupes étrangères, au nord du Royaume. Devant la réticence des capitalistes français et leur faible crédibilité à l’étranger, l’Etat se résout à emprunter aux banques anglo-hollandaises, Baring et Hope, moyennant une importante commission. Une nouvelle vague de faillites s’ensuit : les banquiers parisiens ne sont plus que 29 en 181813.

    17L’extrême variabilité de la rente révèle la fragilité de la conjoncture. Le 5 % qui se négocie toujours au-dessous du pair jusqu’en 1820, suit les arabesques des événements et de l’humeur des banquiers. Mécontente du placement des emprunts à l’étranger, « la banque politique » de Messieurs Delessert et Perier contribue à un mouvement de spéculation à la baisse qui se conjugue aux effets de la crise britannique d’après Waterloo14. Il faut attendre l’année 1823, marquée par le succès de l’expédition d’Espagne, pour que le 5 % dépasse le pair tandis que Delabarre s’emploie à terminer la Bourse, véritable « Temple des valeurs ».

    18C’est dans le créneau favorable à la bonne tenue de la rente que se place la conversion des rentes, soufflée par le Baron de Rothschild au Comte de Villèle, en quête d’une solution à l’épineuse question de l’indemnisation des émigrés. La poussées bancaire du début des années vingt est brisée par la crise de 1825, due à la retombée des placements aventureux anglais en Amérique latine. C’est dans cette conjoncture capricieuse que s’apprécient le mieux les compétences financières de Casimir Perier.

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    19Il existe deux banques Perier, géographiquement éloignées mais financièrement liées, la Banque grenobloise principalement conduite par Alphonse et la Banque parisienne de Casimir et de Scipion, aux mains du premier.

    20La Banque Perier de Paris a changé de raison sociale, au gré des associations des frères. De sa création à Septembre 1807, elle figure dans l’Almanach Royal sous le nom de « Perier Frères, Flory et Cie » ; puis après le départ d’Henry Flory, elle s’appelle « Perier Frères », jusqu’au 31 Décembre 1818, date à laquelle Scipion et Casimir font entrer dans l’association un ancien commis, Henri Gisquet, sans obligation de mise de fonds et Antoine Brunet15. La Banque « Perier Frères et Cie » dure jusqu’à la rupture de l’accord, en 1825. Joseph, entré comme employé participant aux bénéfices dès 1822, devient le seul associé de Casimir, après la disparition de Scipion16.

    21Le contrat d’association protège l’établissement des hasards généalogiques. En cas de décès de l’un des associés, ses héritiers ne peuvent exiger la part du capital social de leur père. La banque n’entre pas dans la masse des biens et valeurs qui constituent la succession de Casimir, en 1832.

    22La banque Perier est une banque d’affaires. La perte des archives bancaires, livres de caisses et de comptabilité, n’en facilite par l’étude, mais les minutes notariales réparent en partie cette lacune.

    23Le capital social est constitué par un apport familial sans doute faible à l’origine puisque les deux frères ont besoin d’Henry Flory et de Guillaume Sabatier pour débuter. Le contrat passé entre Casimir et Joseph en 1825, mentionne leur mise de fonds respective : 2 millions pour l’aîné, 500 000 francs pour son frère17. Somme comparable à celle de plusieurs maisons de la Haute Banque sous la Restauration. Casimir fait appel à la solidarité fraternelle pour accroître ses fonds : « Ne crains pas de te saigner un peu pour le moment, nous te ferons retrouver tout cela », écrit-il à Alphonse, le 6 Fructidor An XI (Août 1802)18. Alexandre-Jacques, copropriétaire de la manufacture textile d’Amilly, possède également un compte à Paris. Mais on ignore l’importance et la régularité de ces dépôts. La solidarité fraternelle à ses contraintes : Alphonse dont le compte-courant est rémunéré à 5 % dans les années 1820, se plaint à Casimir de ne pas être mieux traité qu’un client ordinaire !19.

    24Les disponibilités proviennent aussi des bénéfices réalisés sur les multiples opérations bancaires effectuées par Casimir : le négoce des lettres de change d’une place à l’autre, l’escompte des effets de commerce qu’il pratique à vaste échelle. Régent de la Banque de France en 1822 en remplacement de Flory, il s’entoure des mêmes précautions que l’institution nationale : trois signatures de Notables connus garantissant la solvabilité du débiteur et un délai d’acquittement de 90 jours au maximum. Devant l’afflux des commerçants sur la place de Paris, Casimir a suggéré dès 1803, la création d’un Conseil d’escompte chargé de vérifier la solvabilité de chacun20. C’est au prix de telles précautions que le banquier se protège contre les mauvais payeurs.

    25Troisième provenance du capital, la spéculation immobilière et les profits d’Anzin.

    26La spéculation sur les terrains à lotir, à Paris et aux alentours, procure d’énormes bénéfices, à condition de savoir acheter et revendre au moment propice. Prenons deux exemples significatifs des plus-values réalisées par Casimir Perier : à Neuilly, la plaine des Sablons revendue par petits lots durant les années vingt, lui assure une plus-value de 225 %21 ; en province, la cession du Bois de Coulours, acheté dans l’ Aube en 1809, rapporte vingt ans après un bénéfice de 245 %22.

    27Les Houillères d’Anzin dont les Perier sont actionnaires, et leur banque se rendent de mutuels services. Débitrice, avant les travaux de modernisation, la Compagnie d’Anzin devient largement créancière. Une lettre de Joseph Perier à l’Agent Général chargé des relations entre Anzin et Paris, évoque clairement cette évolution des rapports financiers : « Dans l’origine des rapports de la Compagnie d’Anzin avec notre maison (...), elle était plus habituellement débitrice que créancière et je retrouve sur nos livres la preuve que, pendant quelques années, elle a dû des sommes assez importantes (...). Les affaires de la Compagnie s’étant améliorées grâce aux facilités de crédit trouvées dans notre maison, de débitrice, qu’elle était, elle devint à la longue créancière de sommes assez importantes »23. Les profits non distribués d’Anzin alimentent un fonds de réserve appelé « l’arche de salut pour les temps difficiles ».

    28La Banque travaille donc à partir de ses propres fonds diversement constitués. Elle gère aussi le patrimoine ou les épargnes de particuliers, nobles ou bourgeois, connus de Casimir. Parmi eux, ses amis libéraux de la Chambre des Députés, le Général Foy et Benjamin Constant. En Avril 1825, Constant sollicite un appui de son banquier, collègue et ami, pour « l’aider à faire de bonnes affaires comme l’an passé »24.

    29En acceptant les dépôts d’entreprises soigneusement sélectionnées par lui, Casimir double la mise de fonds initiale. Les comptes commerciaux sont rémunérés à 9 % avant 1820, puis avec la baisse du loyer de l’argent, à 5 ou 6 %. Leurs titulaires obtiennent des prêts à court ou moyen terme, dont le montant dépend du degré de confiance que leur accorde le banquier. Selon l’historien ultra Capefigue, malveillant envers la banque libérale mais précis dans ses renseignements, la Banque Perier a la réputation d’être « dure et hautaine aux commerçants »25.

    30Casimir Perier s’entoure d’un maximum de garanties avant de consentir un crédit. Ses relations personnelles, amicales ou strictement professionnelles, entrent pour beaucoup dans sa décision. Ainsi, en 1822, Antoine-Claude Callet, manufacturier comme lui à Choisy-le-Roi, reçoit-il 150 000 francs pour une durée assez exceptionnelle de 3 ans26. Parmi les clients de la Banque Perier, figurent des lyonnais et des rouennais : Casimir a de solides relations dans ces deux villes. Ou, c’est la réputation de l’entreprise qui l’incline à la confiance : le 29 Août 1822, deux propriétaires de forges et armateurs, François Guignet et Louis Le Ducq, obtiennent un crédit de 200 000 francs27.

    31Bien sûr, tous les prêts sont consentis sur hypothèques. Casimir Perier suit l’état des comptes et n’hésite pas à poursuivre en justice des débiteurs qui, comme le Sieur Depinay de Rouen, n’honorent pas leurs remboursements à temps.

    32Enfin, pour recevoir l’argent frais de gros déposants, en période de crise notamment, Casimir se soumet aux mêmes contraintes hypothécaires : en Janvier 1831, tandis que la Banque Laffitte fait faillite, le Comte Jean-Jacques-Joseph de Narbonne effectue un dépôt de 300 000 francs chez les Perier, assorti d’une garantie sur plusieurs biens fonciers du banquier28.

    33La conversation de Casimir et de son commis, Henri Gisquet rapportée dans les Mémoires de ce dernier, évoque le banquier dans les arcanes de sa profession :

    « J’étais chargé de la tenue des livres de la maison de banque ; me trouvant un Dimanche à mon bureau, ce qui n’était pas obligatoire, M. Casimir Perier vint auprès de moi et, profitant des loisirs que lui laissait un jour férié, il voulut m’éclairer sur la situation de la plupart des correspondants envers sa maison :
     – Monsieur Gisquet, dit-il, où en sommes-nous avec M.A.?
     – Réponse : Il nous doit 35 000 francs, dont 15 000 exigibles le 18 du courant, 10 000 le 29 et 10 000 au 16 du mois prochain.
     – Et M.B., quelle est la position de son compte ?
     – Il a fait usage de la totalité de son crédit ; il nous doit 15 0000 francs
    dont 50 000 échoueront le 10 novembre, 50 000 le 25 du même mois et 50 000 le 20 décembre.
     – Et M.C...?
     – Son débit s’élève à 90 000 francs, mais il a expédié telle marchandise pour telle valeur, ce qui réduit notre découvert à 58 000 francs ; les 90 000 se composent de nos acceptations divisées ainsi : 24000francs au 5 novembre, 16 000 au 18, 20 000 au 14 décembre, 15 000 au 5 janvier.
    « Sans pousser plus loin les exemples, Je dirai que Casimir Perier passa en revue, de la même manière, une cinquantaine de comptes-courants et que, sur chacun d’eux, mes réponses furent immédiates, exactes et complètes... Je parlais de mémoire, sans le concours des livres... je pouvais fournir toutes espèces de renseignements, sans faire aucune recherche, sur une comptabilité résumée dans un grand livre de 7 à 800 pages... »29.

    34En l’absence d’archives bancaires, un tel document est précieux, même s’il faut faire la part de l’autosatisfaction de l’auteur. En admettant que les chiffres soient exacts, la Banque Perier, vers 1811, se situe par le nombre de ses clients, en retrait sur celle de Laffitte, mais avant celle des Seillière qui n’en possède encore que 32, vingt ans plus tard30.

    35Gisquet dévoile, à plusieurs reprises, l’existence de comptes à découvert. Les comptes particuliers sont en effet divisés en deux groupes : ceux qui sont inscrits au nom de la Maison « Perier Frères et Cie » et les autres, la plupart à découvert lors de l’inventaire annuel, qui figurent dans les seules écritures de Casimir et de Scipion, puis de Joseph31. Casimir qui définit la stratégie de la banque, prend donc des risques compensés par l’exigence d’un crédit à court terme et la possession d’une réserve qui lui assure une position de repli, en cas de nécessité. Une politique prudente, intelligente, adaptée aux conditions de son époque, qui en apprécie et en exploite au mieux les possibilités.

    36Conscient du blocage que représente un crédit rare et cher pour l’économie française, Casimir Perier se joint à d’autres banquiers pour lancer, en 1825, la « Société Commanditaire de l’Industrie », au capital de 100 millions, dont l’initiative revient à Jacques Laffitte32.

    37L’idée est reprise du Comte de Saint-Simon dont le monde des affaires apprécie les thèses, au début de leur parution du moins. En 1817, Casimir Perier patronne la revue « L’Industrie ». Il rompt avec Saint-Simon lorsque celui-ci attaque l’Eglise.

    38La souscription pour le lancement de la Société rencontre un certain succès. Laffitte doit en être le Président, Perier et Ternaux, les vice-présidents. Mais le Comte de Corbière, ministre de l’Intérieur du Cabinet du Comte de Villèle oppose un veto catégorique à la création d’un établissement soutenu par les libéraux. Déçus, les souscripteurs forment un syndicat officieux comprenant les Hottinguer, les Delessert, les Perier et les Rothschild, qui octroie un prêt de 5 millions de francs à l’industriel alsacien Koechlin appartenant à leur « famille politique ». Ainsi la solidarité des banquiers libéraux contourne-t-elle les obstacles dressés sur son chemin par la méfiance des Ultras.

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    39La politique d’investissements de la Banque Perier relève de la plus grande circonspection. Deux principes la régissent : le refus des entreprises hasardeuses et la diversification des placements pour limiter les risques. La Haute Banque n’agit pas autrement à l’exception du Baron de Rothschild qui peut s’appuyer sur ses relations fraternelles internationales. La sagacité de Casimir Perier est pourtant par deux fois, prise en défaut. La commandite, pour 15 % du capital, de la Société Thieffries et Cie chargée d’exploiter les mines de charbon à découvert de Noyant, près de Moulins, et le lancement de minoteries à Lyon sont de mauvaises affaires. Il s’agit, dans les deux cas, d’entreprises éloignées pour lesquelles Casimir Perier a manqué d’informations sérieuses. La régionalisation lointaine de l’investissement présente un risque dans un royaume où, avant le télégraphe et le chemin de fer, les nouvelles circulent lentement, comme les hommes et les marchandises.

    40De 1815 à 1830, les Perier placent 8,9 millions de francs dont 37 % à Anzin33. Les Houillères représentent un placement sûr puisque l’entreprise modernisée par eux, est prospère.

    41La Restauration connaît « la fièvre des canaux », semblable au « railway-mania » plus tard. La reconstruction de l’équipement du territoire dévasté ou laissé à l’abandon pendant les années révolutionnaires et impériales est le prélude indispensable à l’expansion économique. Le plan d’aménagement est prêt, il suffit de l’exhumer des cartons de l’Ancien Régime et de l’adapter, par des retouches, aux besoins actuels. C’est Louis Becquey, Directeur des Ponts et Chaussées, qui s’en charge : il propose de construire quatre canaux, ceux de Bretagne et du Nivernais, le canal du Duc de Berry et le canal latéral à la Loire.

    42Les titres des sociétés de construction de canaux mobilisent environ 30 % des investissements des Perier. La Société des Quatre Canaux qui commandite les travaux effectués sous la direction des ingénieurs des Ponts et Chaussées, consent un prêt de 68 millions de francs au gouvernement, productif d’un intérêt de 5 % et obtenu grâce à un emprunt. La Haute Banque est partie prenante et Casimir Perier est membre du Conseil d’Administration de la Société34. La Banque Perier est également associée à l’achèvement du canal de Bourgogne et, par l’intermédiaire de la Compagnie d’Anzin, à la liaison entre l’Escaut et la Somme, par le canal de Saint-Quentin.

    43Le reste des placements se répartit pour 18 % dans les divers secteurs de l’industrie, étudiés ci-après et, pour 15 %, dans l’immobilier.

    44Au cours de sa carrière d’homme d’affaires, Casimir Perier n’a pas cessé de se livrer à des transactions immobilières, à Paris, par les soins des notaires Jean-Eustache Montaud et Casimir Noël, et en province. Libérée du paiement de l’indemnité de guerre aux Alliés, la Restauration achève les projets d’urbanisme impériaux et poursuit l’aménagement de la capitale. Des quartiers neufs sortent de terre, les Champs-Elysées et le quartier Poissonnière, à l’emplacement de l’ancien couvent Saint-Lazare. Les sociétés immobilières achètent les terrains, effectuent les travaux de viabilité et de lotissement et cherchent des acheteurs. Les commanditaires en attendent de gros profits ; ils en récoltent parfois des déconvenues lorsque la crise économique frappe l’immobilier, à partir de 1825. Balzac a conté plus tard des tribulations de César Birotteau, victime de la spéculation immobilière.

    45C’est pourquoi Casimir Perier préfère garder sa liberté et rester le seul maître de ses achats. Il choisit pour cibles, les quartiers cossus, dont l’avenir est assuré : le 1erarrondissement où il habite et les Champs-Elysées.

    46Ses placements se répartissent en quatre types : les résidences, les terrains à lotir à Paris et à Neuilly, les bois et propriétés en Champagne et dans l’Yonne, et les immeubles de prestige à Paris comme ceux de l’imposante succession de François Egerton, Comte de Bridgewater, acquis dans le quartier Saint-Honoré, en 1829-1830.

    47Ces investissements sont d’un bon rapport : aux fermages des terres s’ajoutent les ventes de coupes de bois, les loyers des immeubles et les bénéfices réalisés sur la revente, au moment judicieux, des terrains à bâtir. Casimir Perier participe donc à la spéculation immobilière du début des années 1820. De 1819 à 1826, pour les seuls achats résidentiels durables, à l’exclusion du Château du Taillis par conséquent, il investit la somme de 558 000 francs auxquels s’ajoutent les frais de reconstruction du Château de Pont-le-Roi35 et de ravalement de l’Hôtel parisien.

    48Enfin, il possède aussi des actions de Sociétés d’assurances et de journaux parisiens.

    49Comment ces investissements s’ordonnent-ils dans le temps ? Les grandes transactions immobilières coïncident avec les crises : l’achat de la succession du Duc de Villeroy, à la récession de 1805 ; l’acquisition des châteaux du Taillis et de Pont-le-Roi, des maisons du Bois de Boulogne et de l’hôtel de la rue Neuve-de-Luxembourg, aux années troublées de 1818-1821 ; celle de terrains et d’immeubles à Paris et de propriétés en province à la dépression prolongée de la fin de la décennie. A l’opposé, les grands travaux d’Anzin, la commandite de la construction des canaux, le lancement de nouvelles entreprises industrielles s’inscrivent dans le créneau des années prospères 1822-1825.

    50Expliquer l’action du Banquier Perier par les seuls accidents de la conjoncture, c’est oublier l’homme, les époques de sa vie, l’évolution de ses projets. Ainsi, les achats résidentiels ramassés sur cinq ans, de 1818 à 1822, correspondent-ils à une période de plénitude, de réussite sociale et politique. Membre distingué de la Haute Banque, Casimir Perier entre à la Chambre des Députés en 1817. C’est le moment de s’ancrer davantage dans le « Monde » de la capitale, de matérialiser son appartenance à la ville par l’acquisition d’un bel hôtel, digne de son rang. Il souhaite également offrir à sa femme et à ses deux fils, de confortables résidences d’été.

    51Parvenu dix ans plus tard au faîte de la gloire, ce grand Notable est plus soucieux de sécurité que de gains nouveaux. Il se « pose » alors davantage dans les beaux quartiers de Paris, ordonne la construction d’une deuxième « villa aux champs » à Neuilly et consolide ses assises rurales en Champagne. Le capitaine d’industrie s’efface quelque peu derrière le rentier. Mais le fils de « Perier-Milord » ne perd pas le goût des placements mobiliers : une bonne partie de ses avoirs continue de circuler et de vivifier l’économie. Contemporain de la construction de la première voie ferrée de Saint-Etienne à Andrézieux, il prête un vif intérêt à cette invention. Le début des années 1830 est marqué par la floraison d’études de tracé autour de Paris et de Rouen. On peut imaginer que Casimir Perier, à l’affût de toutes les formes de progrès technique, eût aisément surmonté les réticences frileuses de la Haute Banque et soutenu de ses capitaux l’établissement du premier réseau ferroviaire prévu par la loi de 1842.

    52Dans les années cinquante distinguées par une vigoureuse expansion due à l’arrivée de l’or californien, il eût été l’un des rois de la finance française. Il en avait le génie et l’audace. Il n’en fut que « le Prince »36. La banque, à son époque, est encore prisonnière d’un certain nombre de contraintes législatives et monétaires.

    53Le premier tiers du xixe siècle est plus favorable à l’industrie. Dans ce secteur ouvert à la modernité, Casimir Perier peut faire vibrer toutes les cordes de son talent d’hommes d’affaires.

    ACHATS ET VENTES IMMOBILIERS DE CASIMIR PERIER 1818-1830

    DatesAchatsDésignationVentes
    1818
    20 MarsPortion de terrain Commune de Neuilly1 200
    8 Avril25 arpents de terrain Commune de Neuilly105 000
    16 Sept.400 000Bois dans l’Yonne et le Loiret
    1819
    18 Janvier589 694Château du Taillis et Dépendances
    20 JanvierPortion de la plaine des Sablons à Neuilly1 200
    10 avril3 000Terrain à Neuilly
    10 avril320 000Parc de Pont-le-Roi
    27 Sept.45 000Maison du Bois de Boulogne, clos et dépendances
    1821
    20 Juin60 000Terres à Neuilly et à Passy
    21 Mai50 000Terres à Neuilly
    30 Août90 000Château de Pont-le-Roi (acquisition définitive en
     1822).
    1822
    7 août240 000Hôtel, rue Neuve-de-Luxembourg, à Paris
    1824
    20 Février333 000Domaine des Bonshommes à Neuilly
    29 Mai100 000Immeubles à Neuilly
    1825
    24 Avril60 000Grand Clos de la Faisanderie à Neuilly
    28 Juillet43 000Terrain, Route de Neuilly
    1826
    6 JanvierTerre à Neuilly7 200
    24 JanvierTerre à Neuilly80 000
    7 JuinTerre à Choisy6 000
    Maison à Choisy20 000
    1828
    20 Janvier53 000Terre à Passy
    1829
    2 Mars6 000Terrain à Neuilly
    7 JuinBois de Coulours dans l’Aube82 000
    29 JuinTerrains à Neuilly13 704
    1830
    23 Janvier744 600Hôtel, rue Saint-Honoré
    2 Nov.Servitude sur propriété, rue Saint-Honoré35 600
    24 Nov.Terrain rue Saint-Honoré357 650
    21 Déc.114881Terrains aux Champs-Elysées

    N.B. Période maximale d’achats immobiliers. Les acquisitions résidentielles sont en italique.
    Sources notariales.

    Le « Manager » d’Anzin

    54Six des frères Perier sont des industriels : Augustin et Alphonse en Dauphiné, Alexandre-Jacques dans le Loiret, Scipion et Casimir dans un vaste espace géographique qui s’étend de la région parisienne à la Normandie et de la frontière belge au Bourbonnais, avec une antenne éphémère vers Lyon. Après la disparition de Scipion, Joseph a secondé Casimir puis l’a remplacé en 1832.

    55Incontestablement, la palme de la réussite revient à Casimir, bien qu’on ne saurait mépriser les succès d’Augustin et d’Alphonse dans la métallurgie dauphinoise à la même époque. A l’inverse de Scipion, Casimir a eu le temps de jouir des fruits de ses efforts.

    56« Il n’est pas de secteur de l’industrie auquel il n’ait touché plus ou moins directement » écrit, à son propos, Madame Régine Pernoud37. Casimir Perier s’est intéressé à l’exploitation minière, à la filature du coton et de la laine et aux industries alimentaires, le raffinage du sucre et la minoterie. Par la diversité de ses usines, l’attention portée aux inventions et à la formation des cadres, sa conception de l’entreprise enfin, Casimir Perier est un « industriel », mot introduit dans le vocabulaire économique du début du xixe siècle pour désigner un chef d’entreprise, à la fois « manager » et « patron-technicien ». Entre Claude Perier, venu à la manufacture par les chemins de la banque et du négoce, et ses fils, il y a le temps d’une génération et de la diffusion des techniques anglaises.

    57C’est à Anzin, assis sur un bloc de houille depuis le milieu du xviiie siècle, que Casimir Perier se révèle être un véritable capitaine d’industrie. De nos jours, Anzin n’a plus ni puits de mine ni mineurs mais, au siècle passé, c’est l’un des principaux centres houillers français dont Zola s’inspire pour écrire Germinal.

    58De 1795, date de l’achat par Claude Perier d’une part de capital de la Compagnie jusqu’à la disparition du Président Jean Casimir-Perier en 1907, les noms d’Anzin et de Perier sont intimement liés. Les Perier, actionnaires et banquiers de la Compagnie, figurent tout au long du xixe siècle, parmi les régisseurs et exerçent, à plusieurs reprises, la présidence. Anzin est une affaire de famille et, sous le Consulat, l’Empire et la Restauration, les frères parisiens travaillent en étroite collaboration. Il nous importe donc de dégager la part de chacun et notamment celle de Casimir, dans la renaissance et l’expansion des Houillères.

    59Lorsqu’après la mort de Claude Perier, Scipion et Casimir siègent à l’assemblée des actionnaires de Saint-Vaast, les mines d’Anzin se relèvent à peine du marasme dans lequel la Révolution les a plongées. Malgré un début de relance, la production de charbon n’atteint pas encore celle de 1791 (248 000 tonnes en 1799 contre 291 000 tonnes huit ans plus tôt)38. Second producteur de houille après le bassin de la Loire, le bassin du Nord est inégalement partagé entre deux compagnies rivales, celle d’Aniche à l’Ouest et celle d’Anzin à l’Est. La concession de la Compagnie d’Anzin s’étend de l’Escaut à la Scarpe, de Condé à Anzin, avec les centres d’extraction de Vieux-Condé, Fresnes, Anzin et Raismes.

    60Jusqu’au tracé de la frontière belge en 1815 qui rattache à la Belgique le bassin de Mons-Charleroi, Anzin n’a pas de redoutable concurrent local et dispose d’une belle variété de charbons, dont l’anthracite utilisé dans l’industrie et les « flambants » ou « charbons gras » qui servent à la production d’énergie et à la consommation domestique. Des possibilités d’extension existent en dépit de difficultés techniques d’extraction, la profondeur des veines faillées et la présence de nappes d’eau souterraines. Mais les Houillères souffrent d’un certain nombre de handicaps que Casimir Perier à d’emblée perçus au cours de sa visite dans le Nord : un équipement vétuste et coûteux produit dans des ateliers locaux, une direction routinière dépourvue de projet d’ensemble et une distribution insuffisante du charbon due à la médiocrité des liaisons. Ainsi Paris reçoit-il les deux-tiers de son charbon du bassin de la Loire, plus éloigné que celui du Nord39.

    61La rénovation d’Anzin est une œuvre de longue haleine qui exige une centralisation des décisions et beaucoup de capitaux. Dans cette bataille pour l’autorité, deux bourgeoisies s’affrontent : celle du Nord, animée d’un paternalisme bienveillant envers les employés de la Compagnie recrutés sur place, d’un respect quasi religieux des traditions des premiers fondateurs et de conceptions étrangères à l’idée de maximalisation des profits. Elle est représentée par Jean-Marie Desandrouin, principal actionnaire de la Compagnie. Les frères Perier figurent la bourgeoisie parisienne, soucieuse de la rentabilisation de l’entreprise présentée comme modèle et de sa promotion au rang de premier producteur national.

    62Encore faut-il bien distinguer le rôle de chacun des frères Perier dans cette œuvre. Plus averti que Casimir en matière technologique, du moins au début, Scipion y contribue par sa compétence, ses relations avec les ingénieurs Perier de Paris et, au niveau du personnel, ses préoccupations philanthropiques. C’est sous ses auspices que trois écoles mutuelles sont ouvertes aux enfants des mineurs, à partir de 1816. Bon gestionnaire, assidu au travail et pondéré dans ses contacts avec les responsables locaux, Joseph poursuit l’œuvre de Scipion auprès de Casimir qui, en revanche, conçoit la stratégie globale de l’entreprise.

    63C’est un organisateur de premier ordre, un homme au tempérament de lutteur qui ne mêle pas les sentiments aux affaires. La renaissance d’Anzin est une sorte de défi lancé à son ambition, à sa volonté de vaincre les obstacles. C’est une bataille à gagner dans laquelle il s’engage avec passion mais aussi, au négatif, un certain autoritarisme envers ses partenaires et collaborateurs.

    64L’œuvre que Casimir Perier accomplit donne la mesure de son intelligence. Henri Gisquet écrit à ce propos : « Casimir Perier, doué d’une rare pénétration, d’un jugement sûr et rapide, embrassait d’un seul coup d’œil et avec une admirable précision, l’ensemble des affaires les plus délicates, les plus compliquées. Son intelligence supérieure, négligeait habituellement les détails pour s’attacher aux choses principales »40.

    65Dans cette partie inégale, la bourgeoisie du Nord va tenter de défendre un patrimoine régional contre l’emprise des banquiers parisiens.

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    66Au début de leur intervention, les Perier sont loin d’être majoritaires puisqu’ils ne possèdent que 10 % du capital, derrière Desandrouin (18,7 %)41. Mais une série d’heureux hasards encouragés par d’habiles pressions sur les actionnaires minoritaires ou indifférents au destin d’Anzin, va retourner la situation en leur faveur. Les frères Perier obtiennent des cessions partielles ou totales de deniers d’Anzin : en 1805, c’est Joséphine-Rosalie Walckiers qui vend sa part à Casimir : en 1807, Jean-Barthélémy Le Coulteux leur abandonne 12 deniers et Jean-Marie Desandrouin, principal sociétaire, se dépossède par étapes de son capital, de 1810 à 1817. Vers le milieu de l’Empire, les Perier emportent la majorité relative dans la répartition de la mise sociale et prennent le contrôle financier de la Compagnie42. Premier échec pour les notables du Nord. En 1825, Joseph Perier évalue à 20 % le pourcentage du capital familial d’Anzin43 dont la distribution interne s’est d’ailleurs modifiée : en Avril 1816, Amédée, à court d’argent, a vendu sa part à Casimir et Scipion44 ; en 1825, Augustin offre un denier, soit 100 000 francs, en dot à sa fille Fanny ; Alexandre-Jacques dont la manufacture textile périclite, cède ses deniers d’Anzin à un parent par alliance, Alexandre Pourcet de Sahune, dont Camille épouse la fille en secondes noces, en 1830. Mais, malgré ces changements, les Perier demeurent à Anzin, des « associés solidaires »45.

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    67La modernisation de l’équipement d’Anzin est l’œuvre conjointe de Scipion et de Casimir. Il agit seul ensuite, comprenant les faiblesses, imaginant les solutions et exerçant l’autorité indispensable à leur application.

    68La banque Perier est le créancier d’Anzin. Elle réalise, à des taux avantageux, toutes les opérations nécessaires, au moment où la rénovation du matériel implique des injections massives de capitaux. Pas de crédit extérieur et de frais de commission. Les Directeurs sont en même temps les banquiers. Trois comptes sont ouverts pour Anzin : l’un sert aux dépenses générales, le second est ouvert au nom des dames de Fontenelle, le troisième joue le rôle de fonds de réserve.

    69La Banque Perier régule, à tous les niveaux, la marche de l’entreprise. C’est elle qui, en 1806, indemnise les nobles rentrés d’exil dont les parts ont été rachetées sous la Révolution, elle qui achète les nouvelles concessions, elle qui consent des avances aux partenaires en difficulté comme Désandrouin en 181046. Et, en tout premier lieu, elle débloque les crédits indispensables aux grands travaux d’Anzin.

    70Pendant quinze ans, les Houillères sont un vaste chantier de reconstruction, en surface comme en profondeur : on élargit les puits de mine, on en fore de nouveaux, on éclaire les galeries avec les lampes du chimiste anglais Humphrey Davy qui assurent une meilleure sécurité contre les coups de grisou, on modernise le système des « rivages » qui permettent de charger simultanément un plus grand nombre de bateaux-transporteurs vers les lieux de distribution du charbon et on remplace progressivement les chevaux chargés de remonter le charbon par de puissantes machines à vapeur. C’est le principal changement qui survient en deux temps.

    71En 1802, Scipion passe un contrat avec les Perier de Chaillot, chargés d’équiper Anzin en machines de Watt47. En 1815, 16 d’entre elles fonctionnent déjà. Mais Jacques-Constantin et Augustin-Charles Perier traversent une période de difficultés financières qui altèrent leurs relations avec les Directeurs d’Anzin.

    72Entre-temps, Scipion et Casimir font la connaissance à Paris d’un ingénieur anglais, Humphrey Edwards, inventeur d’une machine à haute pression de 40 CV. Le 21 septembre 1817, révisant leur choix, ils achètent son brevet pour 60 000 francs et l’engagent comme principal fournisseur des Houillères48. En 1818, Scipion rachète la fonderie de Chaillot à Jacques-Constantin Perier et y installe Edwards49. Alors commence une nouvelle ère de mécanisation, celle des machines d’Edwards, qui remplacent progressivement les machines « Constantin Perier ». Dans son rapport de juin 1826, Casimir Perier peut annoncer une économie de 15 % en dix ans, sous la forme d’un gain d’énergie et de productivité50. En 1830, Anzin est déjà bien équipé en machines à vapeur alors que le bassin du Creusot n’a pas encore entamé sa modernisation. Mais la fonderie de Chaillot marche au ralenti et les machines les plus puissantes sont directement importées d’Angleterre.

    73Scipion et Casimir ont procédé à une véritable révolution technologique. Devant l’Assemblée de Saint-Vaast, Casimir Perier dresse la liste impressionnante des travaux effectués. L’alliance entre la Banque et l’Industrie a permis de réaliser cette performance. Celle de l’Industrie et de la Politique va aider Anzin à lutter contre ses concurrents.

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    74La naissance en 1815 d’un Royaume des Pays-Bas qui unit la Belgique aux anciennes Provinces-Unies sous le sceptre de la dynastie d’Orange-Nassau, fait surgir un redoutable rival pour Anzin, le bassin de Mons-Charleroi qui présente deux avantages, un coût d’extraction plus faible dû à la moindre profondeur des puits et à une production de charbons gras très demandés sur place.

    75La France ayant à peine commencé sa révolution sidérurgique, les charbons d’Anzin destinés à la vente se placent moins bien que les « flambants » belges. La Compagnie perd des marchés, proches comme celui de Saint-Gobain, ou plus éloignés, tel celui des industriels rouennais qui s’approvisionnent à l’étranger, en Angleterre et en Belgique principalement.

    76Casimir Perier a compris que la situation commerciale critique du bassin houiller du Nord appelle une stratégie en quatre temps : des économies drastiques par la fermeture des fosses improductives de Fresnes et de Vieil-Anzin et la vente du matériel des ateliers désaffectés, l’acquisition de nouvelles concessions, la reconquête et l’extension des marchés et l’adoption par les Chambres d’une législation protectionniste.

    77Dès 1822, l’Etat qui est propriétaire des mines, permet d’étendre l’extraction vers l’Ouest, en direction de Denain et d’Abscon mais l’exploitation est retardée par la présente du « Torrent », lac souterrain qu’il faut drainer. La concession de Denain n’est officiellement acquise qu’en 1831.

    78Anzin parvient à lutter contre « l’irruption des charbons belges » en abaissant ses prix et en améliorant ses méthodes de vente et ses liaisons. De 1811 à 1831, le prix du quintal de charbon passe de 2,5 F à 1,85 F51. Le 14 mai 1825, Joseph recommande à l’Agent général : « Tâchez de nous ravoir la pratique de Saint-Gobain (...). Quand nous devrions traiter cet établissement comme nos marchands les plus favorisés, nous ne devrions pas hésiter »52. La Compagnie envoie ses meilleurs charbons vers Cambrai, Douai, Arras, Dunkerque et les ports de l’Ouest, au prix de concessions tarifaires. En 1825, la firme « Carlier, Mirland et Cie » de Dunkerque qui fournit la Marine Royale, obtient un tarif dégressif à partir d’un achat annuel de 3 600 tonnes de charbon d’Anzin53. La capitale n’est pas oubliée : la Banque Perier investit un million de francs dans l’aménagement des canaux de jonction vers Paris, le Canal de Saint-Quentin de l’Escaut à la Somme et le Canal Crozat de la Somme à l’Oise54. Vers 1830, Paris reçoit les deux-tiers du bassin du Nord, pris globalement.

    79Ces efforts sont payants puisque les ventes de charbon représentent 40 % des profits d’Anzin de 1822 à 183055.

    80Reste l’épineuse question douanière. Outre leur participation à des instances capables d’influencer le vote des Chambres, le Conseil Général des Manufactures rattaché au Ministère de l’Intérieur et la Société pour l’encouragement à l’Industrie Nationale à laquelle collabore Scipion dans la section « Chimie », les frères Perier disposent d’une autre arme, la tribune de la Chambre où Casimir siège depuis son élection en 1817. Si le monde des affaires est pleinement satisfait du « laissez-faire », il est en revanche plus réticent à l’égard du « laissez-passer », depuis l’échec de la tentative de protectionnisme modéré du Traité Eden-Rayneval en 1786. La tendance est plutôt au relèvement des droits de douane mais le tarif a ses détracteurs, le Comte Chaptal, Président de la Société pour l’encouragement à l’Industrie Nationale et les industriels du Nord, proches des pays exportateurs de charbon, qui souhaitent faire jouer la concurrence pour abaisser les prix. Belges et Français se livrent à une véritable guerre douanière. Le 16 avril 1816, les droits de douane sur les charbons belges sont relevés de 0,11 à 0,33 francs par quintal sauf pour trois départements du Nord-Est qu’Anzin n’approvisionne pas. Mais, en 1817, Chaptal propose un tarif unique de 0,10 francs, tout le long de la frontière française. La questions est débattue au Conseil Général des Manufactures et à la Chambre, au cours des sessions de 1820 et 1822. L’intervention des frères Perier, soutenus par le Comte Saint-Cricq, Directeur des Douanes, et par Louis Becquey, est décisive : le tarif antérieur est maintenu.

    81La bataille pour Anzin a été rude et, dans son rapport nuancé du 15 juin 1826, Casimir Perier ne cache pas la persistance de certaines difficultés.

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    82Devenu Directeur d’Anzin en 1822, Casimir entreprend une réforme globale de l’entreprise, marquée du sceau de son autorité, qui lui vaut des critiques locales, mais révèle ses talents de « manager ».

    83Son action obéit à deux principes : la centralisation de toutes les décisions et initiatives à Paris et la nomination d’un personnel étranger à ce qu’il n’hésite pas à appeler « cette infernale clique locale », dévoué aux Directeurs parisiens.

    84De 1822 à 1824, la tenue alternée des réunions du Conseil de la Régie à Paris et à Saint-Vaast, signale le changement. Irrité par « la mollesse, la force d’inertie et la résistance occulte »56 des employés locaux, Casimir les remplace par des hommes à lui. Ainsi, le 11 avril 1825, le Conseil accepte la démission de Jules Renard, précédemment chargé de la commercialisation du charbon et soupçonné de négligence. Un parisien et ancien ami de Scipion, Christian Paulze d’Ivoy le remplace et reçoit la délicate mission d’intermédiaire entre la Direction de Paris et le personnel local57. Bien rémunéré, confortablement installé pour marquer son rang, Paulze d’Ivoy, nommé « Agent Général » doit exécuter les ordres sans discuter, exiger sur place une totale subordination des deux sous-directeurs et des maîtres-porions chargés de la surveillance des puits, signaler dans ses rapports les exemples de laxisme ou d’incompétence. Il est en outre, l’homme d’affaires de la Compagnie qui négocie les contrats avec ses clients. Des directives, laconiques et impérieuses, lui parviennent de Paris, comme celle-ci :

    « Veuillez Monsieur, vous assurer si les maîtres-porions et les sous-directeurs de travaux sont exacts à descendre au fond. Les sous-directeurs doivent descendre plusieurs fois la semaine, et aussi souvent qu’ils ne sont pas retenus par le travail des bureaux lors de la vérification des carnets. Quant aux maîtres-porions, pas un jour ne doit s’écouler sans qu’ils visitent chacun au moins une fosse de leurs cantons respectifs »58.

    85Cette fonction d’autorité ne déplaît pas à Paulze, ancien Préfet, au début du moins, car très vite, il se heurte aux résistances flamandes et subit le tir serré des remontrances parisiennes. Un conflit éclate lorsque Paulze s’avise de critiquer les réformes de Casimir. Après un échange de lettres acerbes, Paulze est contraint à la démission, en juin 1827.

    86Outre les susceptibilités locales, l’autre obstacle à la restructuration d’Anzin est le manque de cadres qualifiés. Venu de l’Administration, Paulze lui-même ne connaissait pas grand chose aux mines. Pour procéder à la refonte de la comptabilité, Casimir a dû envoyer sur place deux employés de sa banque, Dournay et Rolland. Mais l’incompétence de spécialistes comme Tombini, responsable des « rivages » et de La Chapelle, Directeur des travaux demeure. Dans l’une de ses lettres à l’Agent général, Joseph Perier rapporte les jugements sans appel de son frère :

    « Il y a bien longtemps que nous nous sommes aperçus de l’extrême légèreté de La Chapelle, c’est une véritable tête de linotte qui commence tout et ne finit rien (...) ; il est fâcheux de payer assez chèrement un directeur de travaux de fond qui ne remplit pas son but ». Quant à Tombini il ne vaut guère mieux : « Il faut que vous disiez nettement à M. Tombini que ses manières avec les marchands produisent le plus mauvais effet sur eux et qu’il faut qu’il en change. Il nous est revenu à Paris qu’il était très malhonnête avec eux, et cela ne peut pas continuer ainsi sans qu’il en résulte de graves inconvénients pour la Compagnie. Si vos avis ne produisaient aucun résultat, mandez-le nous et nous mettrons en branle la grosse cloche »59. Tombini préfère la démission aux remontrances des directeurs parisiens.

    87Le problème du recrutement de cadres compétents se pose alors à tous les chefs d’entreprise. Depuis la réforme de 1804, les élèves de l’Ecole Polytechnique préparent des carrières militaires. Seuls 10 % d’entre eux se destinent aux fonctions d’ingénieurs. La France manque cruellement d’écoles de cadres. D’où la reprise immédiate des voyages de formation en Angleterre pour les futurs industriels ou commerçants à l’arrêt de la guerre, en 1802 d’abord, puis en 1815. Des fils de Claude Perier, seuls Joseph et Alphonse ont fait le voyage d’Angleterre. Mais la diffusion du savoir-faire et des techniques britanniques s’effectue également par la venue d’Anglais, ouvriers et techniciens, sur le continent. Un véritable marché de capacités s’organise de part et d’autre de la Manche.

    88En attendant la création de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures, Casimir Perier soutient l’initiative du Comte Chaptal qui, en novembre 1819, obtient la fondation de trois chaires supérieures de mécanique, chimie et économie politique au Conservatoire des Arts et Métiers60. Dans son discours à la Chambre du 13 juin 1820, le « manager » d’Anzin a souligné l’urgence de l’étude des « Arts Mécaniques » :

    « Tout le monde sait maintenant que les succès dans les arts industriels tiennent aux connaissances positives fournies par les sciences (...). Pour nous tenir au niveau des nations où les arts industriels sont les plus perfectionnés, il faut donc introduire dans leur pratique les lumières dues aux immenses progrès que les sciences ont faits surtout depuis un demi-siècle et profiter de l’avantage qu’a la France de posséder les hommes les plus savants d’Europe »

    89L’idée d’une grande École d’ingénieurs est dans l’air mais les Ultras, hostiles aux libéraux qui en sont les promoteurs s’y opposent. Dans l’immédiat, Casimir Perier prévoit l’organisation d’un cours d’initiation aux « Arts mécaniques » à Anzin, dès 1825. Et, imitant son père, il fait largement appel aux talents étrangers. Pour remplacer Paulze d’Ivoy, il nomme le technicien anglais Mark Jennings qui a fait ses preuves à la fonderie de Chaillot, au temps de sa prospérité61. Il possède de l’autorité pour imposer une discipline à ses subordonnés et assez de souplesse pour rester en bons termes avec les Perier.

    90Le monstre parisien honni des mineurs de Germinal se met en place dès la fin de la Restauration. Les mineurs le ressentent ainsi lorsqu’en Mai 1833, ils déclenchent « la grève des quat’sous », aux cris de « A bas les Parisiens » ! Leur mouvement tient autant d’une protestation à caractère régionaliste que d’un conflit social.

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    91Joseph devra faire faire aux revendications engendrées par la politique salariale de son frère à Anzin dictée par des considérations de rentabilité de l’entreprise. La liberté du patron est totale, l’Etat se bornant à faire appliquer la législation qui, depuis 1791, interdit aux ouvriers de faire grève et de s’associer. Casimir Perier décide des effectifs et des salaires sans la moindre entrave. Sa politique en matière d’emploi et de salaires est comparable à celle des Soyeux de Lyon qui, pour amortir les dépenses engagées dans la mécanisation des ateliers, compriment les gages versés aux canuts.

    92En 1822-1823, les salaires des ouvriers sont réduits de 34 à 30 sous. En 1825, Paulze évalue le salaire moyen des mineurs d’Anzin à 1,87 francs par jour et signale l’effet désastreux de la réduction : attirés par les embaucheurs belges, les ouvriers désertent Anzin62. La Compagnie, qui emploie 4 500 à 5 000 personnes, acquiert la réputation de mal payer ses employés. En vain Joseph énumère-t-il à l’Agent Général les avantages, compensateurs à ses yeux, dont jouissent les mineurs d’Anzin : les soins et secours aux malades, la prise en charge des veuves et des orphelins, la gratuité du chauffage et de l’éclairage et l’enseignement dispensé aux enfants dans des écoles mutuelles63. Casimir Perier envoie lui-même de Paris des caisses de médicaments à l’intention des ouvriers malades. Mais ces services qui reviennent en moyenne à 25 centimes par jour et par ouvrier, ne compensent pas la modicité des gages.

    93Devant la menace d’une pénurie de recrutement, la Compagnie se résigne à admettre « une augmentation de salaire pour certaines classes d’ouvriers », les hercheurs, les chargeurs à l’accrochage, les moulineurs et ceux qui travaillent à plus de quatre cents mètres de profondeur64.

    94Anzin emploie des jeunes, paie mal ses employés et exige une obéissance quasi religieuse aux ordres. Casimir Perier était-il un entrepreneur insensible, prisonnier des intérêts du patronat ?

    95La première génération de patrons sociaux, tel Arlès Dufour à Lyon, ne se lève pas avant les années 1840, sous l’influence du saint-simonisme et du catholicisme social. Pionnier d’une nouvelle société industrielle, Casimir Perier n’est pas un patron réformateur. Il s’en tient au paternalisme à l’égard des ouvriers nécessiteux. Une lettre à l’Agent Général inspirée à son frère Joseph, en réponse à la nouvelle de la mort accidentelle de trois mineurs, exprime sa compassion aux malheurs privés : « Vous ne pourrez qu’être approuvé par la Régie dans tout ce que vous croirez devoir faire pour les veuves et les enfants de nos malheureux ouvriers : je vous en donne l’assurance, ce sont des occasions où la Compagnie doit être large (...) parce qu’il faut que nos ouvriers exposés tous les jours à des dangers pareils soient bien convaincus que leurs femmes et leurs enfants auront des moyens d’existence assurés s’ils venaient à être enlevés comme les trois malheureux dont vous m’annoncez la fin tragique »65.

    96Casimir Perier ne fait qu’assumer consciencieusement la responsabilité des Notables à l’égard des malheureux. Une attitude courante à son époque.

    97En septembre 1827, au cours de son voyage dans le Nord, Charles X, de passage à Anzin, félicite le maître de l’une des plus dynamiques entreprises françaises. En effet, si la bataille pour la Anzin n’est point achevée, elle est déjà bien engagée. Les résultats de la gestion des frères Perier sont largement positifs. Le denier d’Anzin a régulièrement augmenté, triplant même de 1816 (35000francs) à 1832 (100 000francs)66. La production de charbon atteint 392 000 tonnes.

    98Quant aux profits distribués aux sociétaires, leur accroissement est de l’ordre de 40 % de 1 800 à 1832. De 1 584 000 francs en 1821, ils passent à 2016000 francs en 1826 et à 2304000 francs en 182867. Le reste, soit environ le tiers, est placé à la Banque Perier, dans le fonds de réserve. En regard de ces chiffres, (3000000 francs de profits globaux en 1830), les largesses de la Compagnie envers les nécessiteux semblent bien dérisoires. La Révolution a substitué la féodalité financière à l’ancienne.

    Le groupe Perier

    99Si Anzin est le joyau de leur « empire », les Perier participent à d’autres secteurs que l’exploitation minière et constituent un puissant groupe d’intérêts. Il est comparable à un arbre dont la Banque Perier est le tronc d’où monte la sève vers les multiples branches d’activités. L’exemple n’est pas isolé puisque les grands banquiers de cette époque investissent tous dans l’industrie et le négoce : Les Mallet s’intéressent au textile et à l’industrie mécanique, les Hottinguer aux mines d’Epinac et à l’impor tation du coton, les Seillière aux fournitures militaires, draps et munitions, ainsi qu’aux entreprises sidérurgiques. Dans leur beau domaine de Passy, les Delessert ont installé une raffinerie de sucre.

    Concession des Houillères d’Anzin et principaux centres d’extraction d’après R.J. Barker, op. cit., p. 198.

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    Carte d’électeur de Casimir Perier. Arch. historiques de la ville de Paris.

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    100Les frères Perier ne sont pas les spectateurs passifs de l’essor scientifique et technique. Scipion est un chimiste érudit, disciple de Chaptal et de Fourcroy, qui ne néglige pas les applications pratiques de ses connaissances : dans sa « villa aux champs » de Courbevoie, il a aménagé un laboratoire d’expériences. La Société pour l’encouragement à l’Industrie nationale, fondée avec le concours de Chaptal, Berthollet et Monge, représente l’esquisse du gouvernement des industriels et des savants que le Comte de Saint-Simon propose dans sa célèbre parabole. Quant à Casimir, il use de son influence à la Chambre pour promouvoir l’enseignement des Arts Industriels et collabore à la fondation de l’Ecole supérieure de Commerce et de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures.

    101A partir des mines d’Anzin, les frères Perier sont les artisans d’un processus de concentration industrielle, fragile mais prometteur, dans une France qui n’a pas encore accompli sa révolution économique. Un phénomène d’intégration débute en 1817 avec, le projet de construction d’un haut fourneau permettant de tirer parti du minerai de fer gisant dans les concessions de la Compagnie d’Anzin. Puis, l’année suivante c’est le rachat de la fonderie de Chaillot qui assure l’équipement des mines et la commandite de sociétés de canaux destinées, on l’a vu, à améliorer la distribution du charbon d’Anzin.

    102Les frères Perier ébauchent également une concentration de l’industrie houillère en s’associant, pour 15 % du capital, avec Thieffries et Usquin, dans une Société chargée d’exploiter les mines du Bourbonnais68. Faute d’une prospection sérieuse, l’entreprise est décevante mais l’idée est promise à un bel avenir. Dans la même ligne d’action, ils négocient par l’entremise du banquier Thuret, l’achat du charbonnage belge de Bossu-nord ; prévue dès 1826 pour compenser l’épuisement de certaines fosses d’Anzin, la concession n’est acquise qu’en 183169.

    103Guillaume Ternaux, le fondateur d’un « empire » industriel de la laine, est un ami de Casimir Perier ; ils se rencontrent à la Chambre et fréquentent les mêmes salons. Les Perier commanditent Henry Sykes, filateur à Saint-Rémy-sur-Avre en Normandie, et possèdent deux filatures : la plus ancienne, acheté en 1805 pour 120 000 francs et dirigée par Alexandre-Jacques, se trouve à Amilly-Triqueville, près de Montargis70 ; l’autre, reconvertie par Scipion du coton à la laine, est à Paris, rue des Quatre-Fils71.

    104Le Répertoire du Commerce de Paris, publié par Deflandre en 1828, cite les Perier aux rubriques suivantes : banquiers, assureurs, fondeurs (cuivre et fer), raffineurs de sucre et négociants en denrées coloniales. Encore cette liste n’inclut-elle pas la verrerie et la distillerie qui sont liquidées depuis la mort de Scipion.

    105Le raffinage du sucre de betterave, stimulé par le Blocus sous l’Empire, est en pleine expansion, jusqu’à la crise de 1825. Deux de leur quatre raffineries, celles de Paris au Faubourg Saint-Antoine et de Choisy-le-Roi survivent à la crise72 ; les deux autres, celles de Chopinette et de Montrouge, qui appartiennent à « Perier Frères », Gisquet et Jean-Jacques Korn », sont plus éphémères.

    106Les Perier explorent d’autres secteurs de l’industrie alimentaire. A Courbevoie, Scipion possède, à titre expérimental, une distillerie d’alcool de pomme de terre et de grain. En, 1825, pour pallier les difficultés d’approvisionnement de la capitale en farine, Casimir se lance dans la minoterie. Il vient d’acheter l’ancien couvent des Bonshommes à Passy73. Il y installe un moulin muni d’un fourneau fumivore pour préserver l’environnement rural apprécié des propriétaires de résidences d’été. L’année suivante, il envisage la création d’une seconde minoterie à Perrache, en association avec les frères Bodin de Lyon. Mais la crise met fin à son projet.

    107L’Empire industriel des Perier est élagué à temps des branches stériles par Casimir, au gré des caprices de la conjoncture. Les établissements les plus fragiles et les moins rentables sont liquidés en 1827. A l’exception toutefois de la fonderie de Chaillot dont Louise De Dietrich, veuve de Scipion, exige le maintien, malgré les conseils de son beau-frère. La solidarité familiale a ses contraintes auxquelles Casimir se plie, non sans mauvaise humeur.

    *
    * *

    108Autre composante des activités du Groupe Perier, le négoce, dans le sillage de l’oncle Jacques-Augustin de Lorient, administrateur de la défunte Compagnie des Indes dont beaucoup de négociants souhaitent la renaissance, et de Claude Perier qui, sous le Directoire, a posé d’utiles jalons pour ses fils. A l’époque de la paix d’Amiens avec l’Angleterre, les commerçants havrais, soucieux de récupérer les débris de leur ancienne fortune, obtiennent du Premier Consul la permission de construire, à la charge de la ville, un entrepôt réel de marchandises sur les terrains du couvent des Capucins désaffecté. Casimir effectue alors de fréquents voyages au Havre en faisant étape chez un négociant rouennais, le Sieur Bernard, parent de sa future épouse. Le Quatrième fils de « Perier-Milord » est, par vocation, « un homme de transactions » (Général Foy). Mais, la reprise de la guerre et le Blocus ajournent la relance du commerce havrais.

    109Bien située entre les places bancaires et marchandes de Londres et de Paris, « la Porte Océane » est en outre l’un des ports de départ ou d’étape des émigrants vers les Etats-Unis. En 1820, la ville décide la construction de l’Entrepôt réel, agrandi cinq ans plus tard. Ces travaux sont un bon indicateur de la prospérité du port. « Etre établi au Havre, c’est avoir la plus belle place d’affaires et les consignations des navires des Indes, d’Amérique, du Brésil, Lisbonne, Londres et la Baltique74 » écrit le banquier Suisse Oppermann, venu à Paris sous l’Empire.

    110Comme les frères Hottinguer, Casimir Perier a saisi l’importance du port et la « Compagnie Perier » y possède des entrepôts, à l’arrivée des bateaux chargés de denrées exotiques75. Pour recevoir le coton, l’indigo et les sucres qui naviguent jusqu’à Paris par la Seine, les Perier ont. en 1810, acheté les magasins de la rue Duphot situés à l’endroit de l’ancien couvent de la Conception, à proximité de leur Hôtel76. Ce commerce colonial d’importation est prospère puisqu’après la disparition de Casimir, Joseph son successeur, fait construire des magasins-succursales privés, au mépris de la législation en vigueur dans la cité normande. Dans la deuxième moitié du xixe siècle, Paul Perier, fils cadet de Casimir, s’installera comme négociant et armateur au Havre, poursuivant les activités familiales.

    111Les relations commerciales des Perier débordent du cadre national. Par les services de leur Banque, ils sont en liaison avec des négociants français et étrangers dont les archives notariales nous dévoilent les noms : les frères Bodin de Lyon, les Otard de Bordeaux, les Koechlin d’Alsace, le grenoblois Lavandeu-Peyron, mais aussi des maisons de Londres, d’Ostende et d’Amsterdam.

    112Casimir s’adonne aussi au commerce très lucratif du bois : il vend des coupes provenant de ses propres forêts ou agit comme mandataire des propriétaires forestiers du Morvan.

    113L’éventail des intérêts du Groupe Perier s’ouvre également sur les Compagnies d’Assurances dont la Restauration est le premier âge d’or. En 1828, on ne compte pas moins de six compagnies d’Assurances contre l’Incendie. Casimir est, pour sa part, actionnaire et administrateur de la Compagnie Royale contre l’Incendie fondée en février 1820, qui harmonise ses tarifs avec ses rivales, les mois suivants77. En 1832, il possède aussi 75 actions de la Compagnie d’Assurances sur la vie.

    114Un tel déploiement d’activités structuré autour d’une banque le place au rang des grands capitalistes de son époque. En vingt-cinq ans, il édifie une solide fortune.

    La fortune

    115Vers 1820, Casimir Perier commande au peintre Louis Hersent, un portrait qui le représente avec ses enfants78.

    116Cette toile tient à la fois du portrait de famille mis à la mode par les peintres anglais au Xviiie siècle et du tableau d’apparat qui remonte à la tradition picturale française. Casimir Perier est présenté « en majesté », dans un somptueux décor. Assis devant un bureau-secrétaire en acajou avec bronzes en appliques, le banquier est vêtu d’un habit de drap noir qui sied à son âge et à ses fonctions. Il porte une chemise à jabot et haut col pointu, une culotte en Casimir noir, des bas en gaze de soie et des chaussures à nœufs de taffetas. Il pose fermement la main droite sur le plateau du bureau parsemé de papiers et de lettres d’affaires. Une marine en trompe l’œil rappelle l’attrait que le grand commerce et l’armement maritime ont toujours exercé sur cette famille de Dauphinois. Tout est luxe, calme, élégance.

    117Dix ans plus tard, il est l’un des citoyens les plus riches et imposés de la capitale (78 bis) et possède des biens disséminés dans l’Aube, l’Eure, le Loiret, la Marne, et l’Yonne. Par ses attaches comme par ses déplacements, il a définitivement quitté le Dauphiné.

    118Pourtant, le montant de sa fortune est impossible à évaluer avec exactitude. Plusieurs écrans le dissimulent à l’investigation de l’historien.

    119La perte des archives de la Banque Perier, déjà signalée, est un premier obstacle. La seule donnée relative à sa mise de fonds personnelle est le contrat d’association avec Joseph conclu en 1825, soit 2 millions de francs. Le même acte stipule que Casimir se réserve les deux-tiers des bénéfices. L’ampleur des achats résidentiels, la restauration de l’Hôtel de la rue Neuve-de-Luxembourg, la reconstruction du Château de Pont-sur-Seine ainsi que le remodelage du grand parc, l’édification d’une seconde maison de campagne au « Bois de Boulogne », l’énumération des diverses propriétés qui figurent dans les partages successifs entre ses héritiers, donnent une idée de sa fortune, mais sans chiffres globaux à l’appui.

    120Le deuxième obstacle est l’absence d’inventaire à son décès, en 1832. Son épouse et ses fils décident de rester dans l’indivision.

    121Le 24 Juin 1832, Madame Casimir Perier et ses fils donnent pouvoir à Joseph, désormais le seul maître de la banque, sur certains biens désignés par l’acte notarié mais non estimés, dont la liste est très inférieure à la masse des valeurs mobilières et immobilières qui composent la succession79. A titre d’exemple, les immeubles provenant de la succession de François Egerton, récemment acquis, n’y figurent pas tous. Un premier dépôt de vente les concernant, a eu lieu le 8 juin. Il en va de même des achats que Casimir venait d’effectuer en province.

    122Les fils sont trop jeunes et inexpérimentés pour administrer les biens dont ils héritent avec leur mère. Leur oncle est trop occupé par la Régie d’Anzin dont il devient Directeur et la Banque pour se substituer à eux. Quant à Pauline, elle n’a pas le moindre sens des affaires.

    123Le 12 juillet, les héritiers reconduisent la société « Perier Frères » dans laquelle Auguste-Casimir et Paul représentent leur père, mais conformément aux dispositions antérieures, c’est Joseph qui devient le banquier.

    124Les partages des 9 juillet 1838 et des 3 et 6 décembre 1842 dont l’examen détaillé est intéressant, ne liquident pas la totalité de la succession puisque des terrains et immeubles ainsi qu’une partie de la collection de tableaux, seront vendus ultérieurement80. Pour tenter d’apprécier la fortune de Casimir Perier en 1832, il faut corriger les évaluations faites en 1838 et 1842 et ajouter le produit des transactions effectuées en dehors des partages. A titre d’exemple, le montant des biens parisiens cédés de juin 1832 à juin 1840, s’élève à plus d’un million de francs81.

    125Sans risque d’erreurs, on peut affirmer que Casimir Perier a plus que vingtuplé sa part d’héritage paternel. Plusieurs témoignages viennent corroborer cette assertion. Dans l’une de ses lettres au Baron Cotta, le 20 avril 1826. Thiers qualifie Casimir Perier de « Banquier à la tête d’une fortune considérable »82. En 1825, Florentin Seillière laisse une somme de 5.5 millions de francs ; en 1834, les héritiers du Baron Jean-Conrad Hottinguer disposent de 4 millions de francs83. En mai 1832, récusant l’organisation d’une souscription nationale destinée à l’érection d’un monument funéraire à Casimir Perier, le Journal de Rouen avance le chiffre de 14 millions de francs-or, laissés à ses fils par « l’Homme d’Etat-Banquier »84. Selon toute vraissemblance, il est proche de la vérité, peut-être en deçà.

    Tableau I. Biens meubles et immeubles dépendant de la succesion de M. Casimir Perier. (Procuration de Madame Veuve Perier, MM. Casimir et Paul Perier à Joseph Perier). 24 Juin 1832.

    1 :Trente actions de la Banque de France inscrites au nom de M. Casimir Perier.
    2 :Soixante-quinze actions d’assurances sur la vie de la Compagnie Royale.
    3 :1 action du journal Le Temps, au nom de M. Casimir Perier.
    4 :Le terrain et la maison, provenant de l’ancien Hôtel Egerton, situé à Paris, rue Saint-Honoré, rue d’Alger, rue du Mont-Thabor, et des créances de toute nature, se rattachant à cette affaire.
    5 :La raffinerie de sucre du Faubourg Saint-Antoine, des terrains en faisant partie et des autres dépendances mobilières et immobilières de toute nature.
    6 :Des créances et droits de toute nature sur la raffinerie de sucre de Choisy-le-Roi, près de Paris, et ses dépendances.
    7 :La propriété dite des Bonshommes, située à Paris, à la Barrière de ce nom et commune de Passy, et dépendances.
    8 :De la propriété dite de l’étang de Belval, située à Belval, dans l’arrondissement de Saint-Menehould.

    Tableau II. Partage entre Auguste-Casimir et Paul Perier. 3 décembre 1842.

    1re partieImmeubles
    1 Terre de Pont-le Roi1 076 130,42
    2 Les Vignes (ferme)
    3 Bois Fayet (186 ha.).
    4 Nue Propriété des maisons situées aux 27 et 27 bis rue Neuve-de-Lux.815 000
    5 Magasins, rue Duphot285 000
    6 Propriété de la Porte Maillot700 000
    7 Propriété des Bonshommes à Passy340 000
    2e partiel’aleurs mobilières
    1 action du Canal de Saint-Quentin58 000
    2 Deniers d’Anzin715 061,06
    3 Propriété dans la même entreprise32 086, 18
    4 Tableaux195 000
    5 Créances et valeurs diverses306 998,39
    Total général à partager :4 523 276,05

    Tableau III. Des valeurs de la Succession qui sont destinées à l’acquittement du passif de M. Casimir Perier. 6 décembre 1842.

    Immeubles
    Bois de Marayer, Chaumont, Laffichot
    Terrains : Plaine de Passy et des Ternes.
    Manufacture d’Amilly.
    l’aleurs à réaliser
    Actions de la Fonderie de Chaillot
    de la Société « Perier, Edwards, Chaper et Cie »
    du Courrier Français
    du Canal de la Sensée
    Effets à recevoir à Joigny
    Exploitation du parc de Pont
    Godard, facteur
    Impression des Discours
    Créances litigieusessoit 1 788 242,59

    Notes de bas de page

    1 AN.mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noel (878). Procuration de Casimir Perier à son frère, 21 mars 1831.

    2 Almanach Impérial pour l’An XIII. Banquiers à Paris, p. 698.

    3 Stendhal : Correspondance. Edit. La Pléiade, p. 243-244. Lettre à Pauline Beyle, 9 novembre 1805.

    4 L’Almanach Impérial de 1807 mentionne encore « Perier frères, Flory », Banquiers à Paris, p. 741.

    5 Louis Beroeron : Banquiers, Négociants, Manufacturiers parisiens, op. cit., p. 110.

    6 Ch. de Rémusat, op. cit., T. II, p. 457.

    7 P. Barral : Les Perier dans l’Isère d’après leur correspondance familiale, op. cil., p. 87.

    8 AN. F76719. Dossier 8. Demande de Baronnat. Lettre de Casimir Perier au Comte Frochat, 21 août 1810.

    9 Louis Beroeron, op. cit., p. 313. Liste des actionnaires de la Banque de France. 1808.

    10 Almanach Impérial. 1814-1815. Banquiers à Paris, p. 716.

    11 ADI. (11 J.36) Lettre du ministre de la Guerre. Comte Dupont. 7 juillet 1814.

    12 Robert Marquand : Thiers et le Baron Cotta, Paris, 1959, p. 314. Lettre du 20 avril 1826.

    13 Almanach Royal, 1816. Banquiers à Paris, p. 802.

    14 Capefioue : Histoire des grandes opérations financières, Paris, 1858, p. 94.

    15 AN. me. ET. CVIII. Notaire Montaud (979). Société « Perier frères et Gisquet ».

    16 ADI. (11 J.37136) Compte avec Joseph. Janvier 1822.

    17 AN.mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. Notoriété concernant « Perier frères », 20 octobre 1825.

    18 BMG. R 90545 (41) Lettre de Casimir Perier à Alphonse Perier.

    19 BMG. R 90622. Lettre d’Alphonse Perier à Casimir Perier, 2 novembre 1825.

    20 R. Bigo : Les Banques Françaises au cours du xixe, Paris, 1947, p. 95.

    21 Pourcentage calculé d’après les données de la Conservation des Hypothèques. Meaux. Perier Casimir, 2e groupe, case n° 356.

    22 Bois de Coulours acheté en 1809, vendu en 1829. AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. (868).

    23 Lettre de Joseph Perier à Paulze d’Ivoy. 23 mai 1826. Citée dans « Deuxième Centenaire de la fondation de la Compagnie d’Anzin : le rôle des banquiers Perier ». Mines, 1958, n° 2, p. 178.

    24 ADI. (11 J.41) Lettre de Benjamin Constant à Casimir Perier, 6 avril 1825, p. 1.

    25 M. Capefigue, op. cit., T. III, p. 82.

    26 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël (819). Crédit ouvert par Casimir Perier et Cie pour M. Antoine Callet, 28 août 1822.

    27 AN.mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël (819), 29 août 1822.

    28 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël (878). Dépôt du 7 janvier 1831.

    29 Henri Gisquet : Mémoires. Paris, 1844, p. 90-91.

    30 Louis Bergeron : Les Rothschild et les Autres. La Gloire des Banquiers, Paris, 1991, p. 109.

    31 AN. me. ET. CVIII. Notaire Montaud (979). Société Perier frères et Cie. 23 janvier 1819. Dispositions du contrat d’association.

    32 Richard J. Barker : Casimir Perier (1777-1832) and William Ternaux (1763- 1833) : Two French capitalists during the Restoration, Duke University, Durham, N. C. USA, 1958, p. 180.

    33 Pierre Léon : Histoire économique et sociale du monde. Paris, 1978, T. III, p. 368.

    34 Delflandre M.A. Notables, habitants de Paris, 1828. Société des Quatre canaux, p. 53.

    35 Tableau des achats et des ventes immobiliers effectués par Casimir Perier de 1818 à 1830, p. 67.

    36 Expression employée par le Préfet de l’Isère dans son rapport sur le voyage de Casimir Perier à Vizille en juillet 1825.

    37 Régine Pernoud : Histoire de la Bourgeoisie en France. Paris, 1960, T. II, p. 478.

    38 R. G. Geiger : The Anzin Coal Compagny. Newark, Delaware, USA, 1971, p. 23 et 29.

    39 Bertrand Gille : Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste. Paris, 1959, p. 58.

    40 Henri Gisquet, op. cit., p. 89.

    41 AN.mc. ET. CVIII. Notaire Montaud (823). Capital social des mines d’Anzin, 19 Vendémiaire AN X.

    42 Louis Beroeron : Banquiers, Négociants, Manufacturiers Parisiens... op. cit., p. 816.

    43 L.W. « Les Banquiers Perier, « managers de l’industrie charbonnière » dans Mines, 1959, n° 6, p. 583.

    44 AN.mc. ET. CVIII. Notaire Montaud. Répertoire 23. Vente des deniers dans les mines d’Anzin d’Amédée-Joseph Perier à Antoine-Scipion et Casimir Perier, avril 1816.

    45 L.W. Les banquiers Perier... Mines, 1959, n° 1, p. 32.

    46 Richard J. Barker, op. cit., p. 66.

    47 Louis Berceron : Banquiers, Négociants..., op. cit., p. 818.

    48 L.W. Les Banquiers Perier... Mines, 1958, n° 2, p. 179.

    49 Richard J. Barker, op. cit., p. 190.

    50 R. G. Geiger, op. cit., p. 84.

    51 Richard J. Barker, op. cit., p. 213.

    52 L.W. op. cit., Mines, 1959, n° 1, p. 25.

    53 Richard J. Barker, op. cit., p. 238.

    54 Richard J. Barker dans « French entrepreneurship during the Restoration. The record of a single firm : the Anzin Mining C° » in Journal of economic History, 1961, n° 2, p. 173.

    55 K. G. Geiger, op. cit., p. 262.

    56 L.W. : Les Banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 581.

    57 R. G. Geiger, The Anzin Coal Company. op. cit., p. 39.

    58 L.W. Les banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 578.

    59 Ibid., Mines, 1959, n° 1, p. 26.

    60 Richard J. Barker : in Journal of economic history, 1961. n° 2, p. 163.

    61 Le 10 septembre 1827.

    62 L.W : Les banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 584-585.

    63 Ibid., p. 585. Lettre de Joseph à l’Agent général, 8 novembre 1825.

    64 Ibid., p. 585.

    65 L.W. : Les Banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 587. Lettre de Joseph à Paulze d’Ivoy, 28 Juillet 1826.

    66 Richard J. Barker, op. cit., p. 200.

    67 R. G. Geiger, op. cit., p. 261.

    68 AN.mc. ET. CV111. Notaire Montaud Répertoire 22. Min. 27. Bail d’exploitation des mines du Bourbonnais, décembre 1809.

    69 Bertrand Gille : Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste. Paris, 1959, p. 63.

    70 AN. mc. ET CVIII. Notaire Montaud. Répertoire 21. Minute 20. 20 Frimaire An XIV. Dépôt de vente de la filature d’Amilly à Perier Frères.

    71 Richard J. Barker, op. cit., p. 193.

    72 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. (849). Procuration de Casimir Perier à Alexandre Dumesnil, 18 décembre 1826. Les deux autres raffineries n’apparaissent plus dans l’Acte Notarié du 24 juin 1832.

    73 Bulletin de la Société historique d’Auteuil et de Passy, T. x, 1921, p. 18.

    74 Louis Bergeron : Les capitalistes en France. Paris, 1978, p. 86.

    75 ADSM. 8 M 328. Compagnie Perier.

    76 AN.mc. ET. CVIH. Notaire Montaud. répertoire 22, octobre 1810. Vente d’un terrain rue Duphot à Casimir et Scipion Perier.

    77 Deflandre, op. cit., p. 36.

    78 Casimir Perier et ses enfants. Portrait par Louis Hersent. Musée de la Révolution Française, Vizille. (78 bis) En 1827, Casimir Perier paie 5 406 F de contributions directes, dépassant de très loin le cens d’éligibilité requis. AN. F1-c III Seine, carton 10.

    79 AN.mc. ET LXVIII. Notaire Casimir Noël. (890). Procuration de Madame Veuve Perier et de MM. Casimir et Paul Perier à Joseph Perier, 24 juin 1832, cf. Tableau I.

    80 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. (927 et 958). Tableaux II et III.

    81 D’après Conservation des hypothèques. Perier Casimir. Case n° 49.

    82 Robert Marquant, op. cit., p. 314. Lettre n° 57, 20 avril 1826.

    83 Louis Bergeron, op. cit., p. 98.

    84 Le Journal de Rouen, 25 mai 1832, p. 1.

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    1 AN.mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noel (878). Procuration de Casimir Perier à son frère, 21 mars 1831.

    2 Almanach Impérial pour l’An XIII. Banquiers à Paris, p. 698.

    3 Stendhal : Correspondance. Edit. La Pléiade, p. 243-244. Lettre à Pauline Beyle, 9 novembre 1805.

    4 L’Almanach Impérial de 1807 mentionne encore « Perier frères, Flory », Banquiers à Paris, p. 741.

    5 Louis Beroeron : Banquiers, Négociants, Manufacturiers parisiens, op. cit., p. 110.

    6 Ch. de Rémusat, op. cit., T. II, p. 457.

    7 P. Barral : Les Perier dans l’Isère d’après leur correspondance familiale, op. cil., p. 87.

    8 AN. F76719. Dossier 8. Demande de Baronnat. Lettre de Casimir Perier au Comte Frochat, 21 août 1810.

    9 Louis Beroeron, op. cit., p. 313. Liste des actionnaires de la Banque de France. 1808.

    10 Almanach Impérial. 1814-1815. Banquiers à Paris, p. 716.

    11 ADI. (11 J.36) Lettre du ministre de la Guerre. Comte Dupont. 7 juillet 1814.

    12 Robert Marquand : Thiers et le Baron Cotta, Paris, 1959, p. 314. Lettre du 20 avril 1826.

    13 Almanach Royal, 1816. Banquiers à Paris, p. 802.

    14 Capefioue : Histoire des grandes opérations financières, Paris, 1858, p. 94.

    15 AN. me. ET. CVIII. Notaire Montaud (979). Société « Perier frères et Gisquet ».

    16 ADI. (11 J.37136) Compte avec Joseph. Janvier 1822.

    17 AN.mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. Notoriété concernant « Perier frères », 20 octobre 1825.

    18 BMG. R 90545 (41) Lettre de Casimir Perier à Alphonse Perier.

    19 BMG. R 90622. Lettre d’Alphonse Perier à Casimir Perier, 2 novembre 1825.

    20 R. Bigo : Les Banques Françaises au cours du xixe, Paris, 1947, p. 95.

    21 Pourcentage calculé d’après les données de la Conservation des Hypothèques. Meaux. Perier Casimir, 2e groupe, case n° 356.

    22 Bois de Coulours acheté en 1809, vendu en 1829. AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. (868).

    23 Lettre de Joseph Perier à Paulze d’Ivoy. 23 mai 1826. Citée dans « Deuxième Centenaire de la fondation de la Compagnie d’Anzin : le rôle des banquiers Perier ». Mines, 1958, n° 2, p. 178.

    24 ADI. (11 J.41) Lettre de Benjamin Constant à Casimir Perier, 6 avril 1825, p. 1.

    25 M. Capefigue, op. cit., T. III, p. 82.

    26 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël (819). Crédit ouvert par Casimir Perier et Cie pour M. Antoine Callet, 28 août 1822.

    27 AN.mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël (819), 29 août 1822.

    28 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël (878). Dépôt du 7 janvier 1831.

    29 Henri Gisquet : Mémoires. Paris, 1844, p. 90-91.

    30 Louis Bergeron : Les Rothschild et les Autres. La Gloire des Banquiers, Paris, 1991, p. 109.

    31 AN. me. ET. CVIII. Notaire Montaud (979). Société Perier frères et Cie. 23 janvier 1819. Dispositions du contrat d’association.

    32 Richard J. Barker : Casimir Perier (1777-1832) and William Ternaux (1763- 1833) : Two French capitalists during the Restoration, Duke University, Durham, N. C. USA, 1958, p. 180.

    33 Pierre Léon : Histoire économique et sociale du monde. Paris, 1978, T. III, p. 368.

    34 Delflandre M.A. Notables, habitants de Paris, 1828. Société des Quatre canaux, p. 53.

    35 Tableau des achats et des ventes immobiliers effectués par Casimir Perier de 1818 à 1830, p. 67.

    36 Expression employée par le Préfet de l’Isère dans son rapport sur le voyage de Casimir Perier à Vizille en juillet 1825.

    37 Régine Pernoud : Histoire de la Bourgeoisie en France. Paris, 1960, T. II, p. 478.

    38 R. G. Geiger : The Anzin Coal Compagny. Newark, Delaware, USA, 1971, p. 23 et 29.

    39 Bertrand Gille : Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste. Paris, 1959, p. 58.

    40 Henri Gisquet, op. cit., p. 89.

    41 AN.mc. ET. CVIII. Notaire Montaud (823). Capital social des mines d’Anzin, 19 Vendémiaire AN X.

    42 Louis Beroeron : Banquiers, Négociants, Manufacturiers Parisiens... op. cit., p. 816.

    43 L.W. « Les Banquiers Perier, « managers de l’industrie charbonnière » dans Mines, 1959, n° 6, p. 583.

    44 AN.mc. ET. CVIII. Notaire Montaud. Répertoire 23. Vente des deniers dans les mines d’Anzin d’Amédée-Joseph Perier à Antoine-Scipion et Casimir Perier, avril 1816.

    45 L.W. Les banquiers Perier... Mines, 1959, n° 1, p. 32.

    46 Richard J. Barker, op. cit., p. 66.

    47 Louis Berceron : Banquiers, Négociants..., op. cit., p. 818.

    48 L.W. Les Banquiers Perier... Mines, 1958, n° 2, p. 179.

    49 Richard J. Barker, op. cit., p. 190.

    50 R. G. Geiger, op. cit., p. 84.

    51 Richard J. Barker, op. cit., p. 213.

    52 L.W. op. cit., Mines, 1959, n° 1, p. 25.

    53 Richard J. Barker, op. cit., p. 238.

    54 Richard J. Barker dans « French entrepreneurship during the Restoration. The record of a single firm : the Anzin Mining C° » in Journal of economic History, 1961, n° 2, p. 173.

    55 K. G. Geiger, op. cit., p. 262.

    56 L.W. : Les Banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 581.

    57 R. G. Geiger, The Anzin Coal Company. op. cit., p. 39.

    58 L.W. Les banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 578.

    59 Ibid., Mines, 1959, n° 1, p. 26.

    60 Richard J. Barker : in Journal of economic history, 1961. n° 2, p. 163.

    61 Le 10 septembre 1827.

    62 L.W : Les banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 584-585.

    63 Ibid., p. 585. Lettre de Joseph à l’Agent général, 8 novembre 1825.

    64 Ibid., p. 585.

    65 L.W. : Les Banquiers Perier... Mines, 1958, n° 6, p. 587. Lettre de Joseph à Paulze d’Ivoy, 28 Juillet 1826.

    66 Richard J. Barker, op. cit., p. 200.

    67 R. G. Geiger, op. cit., p. 261.

    68 AN.mc. ET. CV111. Notaire Montaud Répertoire 22. Min. 27. Bail d’exploitation des mines du Bourbonnais, décembre 1809.

    69 Bertrand Gille : Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste. Paris, 1959, p. 63.

    70 AN. mc. ET CVIII. Notaire Montaud. Répertoire 21. Minute 20. 20 Frimaire An XIV. Dépôt de vente de la filature d’Amilly à Perier Frères.

    71 Richard J. Barker, op. cit., p. 193.

    72 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. (849). Procuration de Casimir Perier à Alexandre Dumesnil, 18 décembre 1826. Les deux autres raffineries n’apparaissent plus dans l’Acte Notarié du 24 juin 1832.

    73 Bulletin de la Société historique d’Auteuil et de Passy, T. x, 1921, p. 18.

    74 Louis Bergeron : Les capitalistes en France. Paris, 1978, p. 86.

    75 ADSM. 8 M 328. Compagnie Perier.

    76 AN.mc. ET. CVIH. Notaire Montaud. répertoire 22, octobre 1810. Vente d’un terrain rue Duphot à Casimir et Scipion Perier.

    77 Deflandre, op. cit., p. 36.

    78 Casimir Perier et ses enfants. Portrait par Louis Hersent. Musée de la Révolution Française, Vizille. (78 bis) En 1827, Casimir Perier paie 5 406 F de contributions directes, dépassant de très loin le cens d’éligibilité requis. AN. F1-c III Seine, carton 10.

    79 AN.mc. ET LXVIII. Notaire Casimir Noël. (890). Procuration de Madame Veuve Perier et de MM. Casimir et Paul Perier à Joseph Perier, 24 juin 1832, cf. Tableau I.

    80 AN. mc. ET. LXVIII. Notaire Casimir Noël. (927 et 958). Tableaux II et III.

    81 D’après Conservation des hypothèques. Perier Casimir. Case n° 49.

    82 Robert Marquant, op. cit., p. 314. Lettre n° 57, 20 avril 1826.

    83 Louis Bergeron, op. cit., p. 98.

    84 Le Journal de Rouen, 25 mai 1832, p. 1.

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