Wurtz Charles-Adolphe 1817-1884
p. 497-498
Texte intégral
1Charles-Adolphe Wurtz naquit à Strasbourg le 26 novembre 1817. Son père était pasteur luthérien, son grand-père paternel fabricant de clous, son arrière-grand-père paternel échevin de la ville de Strasbourg. Son grand-père maternel est pasteur, sa grand-mère maternelle fille de pasteur. Wurtz appartient à une famille profondément enracinée dans le luthéranisme alsacien. Sa grand-tante paternelle Suzanne-Marie épouse le libraire éditeur protestant Jean-Georges Treuttel, qui fut membre du consistoire luthérien de Paris. Elève du gymnase protestant de Strasbourg, Wurtz fait des études de théologie, de sciences et de médecine à Strasbourg. De 1839 à 1842 il est chef de travaux de chimie à l’École de médecine de Strasbourg, en 1842, il passe six mois à Giessen dans le laboratoire de Liebig. En 1843 il est docteur en médecine, à Strasbourg, en 1847 agrégé à Paris. De 1846 à 1851 il est chef de travaux de chimie à l’École centrale. Professeur en 1851 à l’Institut agronomique, il devient professeur de chimie organique à la Faculté de médecine de Paris, dont il est doyen de 1866 à 1875. En 1867, il contient les troubles qui éclatent à l’École de médecine après les attaques de l’archevêque de Rouen contre l’enseignement matérialiste de certains professeurs. Il publie beaucoup, notamment en 1864 un Dictionnaire de chimie pure et appliquée en six volumes, un ouvrage sur la théorie atomique en 1878, un Traité de chimie biologique en 1880. En 1875, après avoir abandonné ses fonctions de doyen, il devient professeur de chimie organique à la Faculté des sciences de Paris. Membre de l’Académie de médecine en 1856, membre de l’Académie des sciences en 1867, il devient la même année membre du consistoire luthérien de Paris. Il parvient au grade de grand officier de la Légion d’honneur.
2En 1852, il épouse Pauline Constance Henriette Oppermann, née en 1830, dans une famille de banquiers, de magistrats, de pharmaciens alsaciens. Son beau-père, Chrétien Guillaume Oppermann, est banquier à Paris, membre du consistoire luthérien. Sa belle-mère, Charlotte de Luze, est réformée, aussi le mariage a-t-il lieu dans une paroisse réformée. Wurtz eut quatre enfants, son fils aîné Robert médecin des hôpitaux fut professeur à la Faculté de médecine et membre de l’Académie de médecine, son autre fils Henri ancien élève de l’École polytechnique, fut officier. Sa fille Marie épousa William Oeschner de Coninck qui fut professeur à la Faculté de sciences de Montpellier. Sa fille Lucie épousa un officier suisse d’une famille protestante de Neuchâtel, Denis de Rougemont. Les deux fils de son frère Théodore furent l’un Charles conseiller d’État, l’autre Alfred inspecteur des finances.
3Le 7 juillet 1881, Charles Wurtz est élu sénateur inamovible en remplacement de Roger du Nord, consécration du savant républicain, d’une personnalité académique, d’un notable protestant. Il meurt le 12 mai 1884 en son domicile du 176 boulevard Saint-Germain.
Bibliographie
Sources et bibliographie :
A.M. Strasbourg, état-civil ; A.N. F17 dossier personnel ; Archives des consistoires luthériens de Paris et Strasbourg ;
Michel Richard, "Les membres laïques du Consistoire luthérien de Paris", Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, 1980, p. 415-435.
Auteurs
Professeur. Université de Paris IV
Chargé de recherche honoraire au CNRS
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