1Alexandre Peyron est né le 21 juin 1823 à Marines (Seine-et-Oise), fils d’Alexandre Louis Peyron, docteur en médecine, venu s’installer à Marines après avoir débuté sa carrière à Marseille, et de Françoise Julienne Lacordaire. Il a un frère, Louis Ernest, d’abord médecin à Marines, que ses liens avec le monde républicain et notamment avec Gambetta font nommer en 1882 à la direction de la maison des sourds-muets, avant qu’il ne devienne en 1886 directeur de l’Assistance publique à Paris. Alexandre Peyron bénéficie d’une demi-bourse pour poursuivre, à partir de 1837, ses études au collège royal d’Amiens, puis il entre en 1839 à l’École navale. Aspirant en 1841, il fait ses classes sur la frégate la "Reine Blanche", avant de participer à la campagne des mers du Sud, à bord de la frégate la "Danaë". Puis il embarque en mars 1845 sur la frégate à vapeur l’"Albatros" qui croise en Méditerranée. Il est alors promu enseigne de vaisseau le 1er novembre 1845 et s’embarque tour à tour, de nouveau sur la "Reine Blanche" en 1847, sur l’"Africaine" en 1848, avec laquelle il fait la campagne des Antilles, sur le "Labrador" en 1850, le "Bayard" en 1852 et le "Montebello" en 1852. Il devient alors en septembre lieutenant de vaisseau. Puis, en février 1854, il obtient le commandement en second de la corvette à vapeur le "Phlégéton", avec laquelle il participe à la guerre de Crimée, ce qui lui vaut d’être fait chevalier de la Légion d’honneur en septembre 1854. Il prend ensuite le commandement de la canonnière la "Sainte-Barbe" avec laquelle il achève la guerre de Crimée, avant d’être envoyé dans la Baltique. Puis de 1856 à 1859, à la tête de l’aviso à vapeur le "Rapide", il croise au large de la Guyane. Il participe ensuite à l’expédition en Chine et en Cochinchine en 1860-1861, à la tête de la canonnière n° 18 et prend part à la prise de Mytho. Cette action d’éclat lui vaut d’être promu capitaine de frégate le 26 août 1861. Il se voit peu après confier, en octobre 1861, le commandement d’un bataillon de fusiliers marins en Cochinchine. Après cette expédition en Extrême Orient, il prend le commandement du transport "l’Entreprenante". Surtout en janvier 1864, il est envoyé au Mexique où il est nommé commandant de la marine, en poste à Vera Cruz. Fait officier de la Légion d’honneur en juillet suivant, il est promu capitaine de vaisseau le 9 mars 1867 "pour services exceptionnels rendus au Mexique", quelques jours avant de rentrer en France. Il prend alors le commandement de la frégate le "Magellan", avant d’obtenir en mai 1868 celui de la frégate l’"Astrée", avec laquelle il se rend dans le Pacifique jusqu’en avril 1871. Commandeur de la Légion d’honneur en octobre 1871, il est chargé en 1872 de commander la frégate la "Thémis", en essais à Toulon, puis la corvette à vapeur le "Sane". En novembre 1873, il est nommé commandant de la division des Équipages à Toulon. Puis, en février 1875, il est appelé à Paris, en qualité de membre adjoint du cabinet de l’Amirauté. En octobre 1876 il devient chef d’état-major de l’escadre d’évolutions, puis après sa promotion au grade de contre-amiral le 26 mars 1877, il est nommé en octobre major de la flotte à Toulon. Enfin, en 1878, il est chargé du commandement en chef de la division navale des Antilles, poste qu’il conserve jusqu’en 1880. Il est alors appelé, en octobre, au ministère de la Marine, au cabinet du vice-amiral Cloué, en qualité de chef d’état-major général. Il est peu après nommé vice-amiral le 24 février 1881. Il quitte ses fonctions auprès du ministre, pendant le ministère Gambetta, mais reste membre du conseil de l’Amirauté auquel il appartenait depuis mai 1880, puis il est nommé en janvier 1882 préfet maritime à Brest. Il redevient cependant chef d’état-major général du vice-amiral Jauréguiberry en février 1882, puis, à la fin de l’année, il est nommé préfet maritime à Toulon. Il était grand officier de la Légion d’honneur depuis juillet 1882. Enfin en 1886 il est nommé commandant en chef de l’escadre d’évolutions, à bord du "Colbert". En octobre 1887, il est fait grand-croix de la Légion d’honneur, puis il est décoré de la médaille militaire. Depuis 1882 il était également commandeur de l’ordre de l’épée du roi de Suède. Il est finalement rayé des cadres d’activité le 21 juin 1888.

2Mais à partir du début des années 1880 Alexandre Peyron s’est lancé dans la politique, par le biais des cabinets ministériels, qui lui ouvrent l’accès, le 9 août 1883, au ministère de la Marine et des Colonies, dans le cabinet Ferry. A ce titre, il est confronté aux expéditions de Madagascar et du Tonkin. C’est alors qu’il est au gouvernement qu’il est élu sénateur inamovible, le 24 juin 1884. Il appartient au groupe de la Gauche républicaine. La chute de Ferry le 30 mars 1885 l’oblige à quitter le ministère de la Marine ; il reste alors en disponibilité et se consacre en fait au travail parlementaire, – il est en effet élu questeur au Sénat – avant de reprendre du service dans la marine en 1886.

3Il a épousé en 1872 Marie-Félicie Gras, née à Toulon le 20 avril 1842, fille de Jacques Georges Victor Gras, ancien pharmacien en chef des hospices civils, et de Félicitée Regal. La jeune femme apporte une dot de 10 000 francs, tandis qu’elle conserve en propriété une maison et une ferme à Toulon. Le couple a un fils, Armand Victor Peyron. A la mort de l’amiral, son patrimoine s’élève à environ 50 000 francs, soit deux années de son traitement de vice-amiral, composé essentiellement de valeurs mobilières et notamment d’obligations de la Compagnie parisienne du gaz et d’actions du Crédit industriel. Il meurt le 9 janvier 1892 au Palais du Luxembourg à Paris.