1Jules Pajot est né à Paris le 1er février 1809 (et non dans les environs de Lille comme le précisent les diverses notices de l’époque). Son père, Jean-Baptiste Pajot, né en 1782, exerçait la profession de marchand ferrailleur dans le Faubourg Saint-Antoine ; son grand-père paternel, celle de marchand chapelier. Après des études de droit, Jules Pajot exerça la profession de notaire à Paris de 1837 à 1867 et fut président de la Chambre des notaires de Paris.

2Pajot épousa Camille Ridez, fille d’un négociant, à Lille le 28 juillet 1830, y établit une autre résidence au 29 rue de l’Hôpital militaire, et il commence une carrière politique. Il est fait pour la première fois mention de lui sous la Seconde République lorsqu’il adhère à l’Association pour la propagande antisocialiste créée à Lille le 20 juin 1850. Il semble qu’il ait été lié au comte Armand de Melun qu’il suivit dans ses diverses œuvres religieuses et charitables. Président du conseil de Fabrique de la paroisse Saint-Étienne, Pajot devient en 1851 vice-président de la confrérie Saint Vincent de Paul pour les paroisses Saint-Étienne et Saint-Sauveur de Lille. En 1852, il est élu conseiller municipal de Lille dans la première section, celle du maire Richebé, et la même année conseiller d’arrondissement pour le canton de Lille-Ouest. Il est membre de la commission administrative des hospices et du Bureau de bienfaisance de la ville où il occupe la fonction d’arpenteur. Le réveil de l’opposition le prive de ses mandats locaux en 1860 et 1864. Pajot n’en demeure pas moins un des membres actifs du parti catholique à Lille. En 1868, il participe au comité de l’œuvre des écoles primaires libres de Lille créé après la laïcisation des écoles communales votée par le conseil municipal. La fin de son activité professionnelle en 1867 le rend encore plus disponible. Aussi tout naturellement trouve-t-il place sur la liste conservatrice aux élections du 8 février 1871 où il représente l’aile légitimiste et cléricale. Il est élu 22ème sur 28 et siège à l’Assemblée nationale à la réunion des réservoirs, votant avec l’extrême droite légitimiste. En 1871, il est chargé du rapport sur la pétition des évêques demandant une intervention française pour le rétablissement du pouvoir temporel du Pape et conclut à la nécessité d’une démarche diplomatique auprès du roi d’Italie. Il vote contre Thiers et pour la loi du septennat. Mais il se désolidarise du cabinet Broglie lors de la présentation du projet de loi sur la seconde Chambre par opposition de principe à la discussion de lois constitutionnelles. Jules Pajot est l’un des grands bénéficiaires du pacte conclu entre légitimistes et républicains pour l’élection des sénateurs inamovibles et il est élu le 11 décembre 1875, comme Théry et Kolb-Bernard, au troisième tour de scrutin, le 28ème sur 75 par 348 voix. Siégeant à l’extrême droite sénatoriale, il combat la politique scolaire, religieuse et coloniale des gouvernements républicains.

3Jules Pajot décède à Paris le 12 janvier 1898.