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Jaurès Constant Jean Louis Benjamin 1823-1889
p. 356-358
Texte intégral
1Né le 3 février 1823 à Paris, il appartient à une famille où la tradition militaire est fortement ancrée. Il est en effet le fils d’Auguste Jaurès, officier de marine devenu négociant, et d’Adélaïde Got. Son frère aîné, Charles, fut également officier de marine et parvint au grade de vice-amiral. Benjamin Jaurès entre à l’École navale en 1839. Aspirant en 1841 il fait sa première campagne dans le Pacifique et participe à la conquête des îles Marquises et de Tahiti. Nommé enseigne de vaisseau en novembre 1845, il fait plusieurs campagnes dans le Levant, notamment à bord du "Cuvier" et de "l’Olivier". Il est promu lieutenant de vaisseau en mai 1850 et prend part aux campagnes de l’escadre d’évolutions. En août 1853, il embarque à bord du vaisseau "Duguesclin", en qualité d’aide de camp du contre-amiral Charner ; il est peu après fait chevalier de la Légion d’honneur. Puis il participe à la guerre de Crimée toujours comme aide de camp du contre-amiral Charner, sur le vaisseau "Napoléon", engagé en octobre 1854 dans le bombardement de Sébastopol. De retour à Toulon en juillet 1856, il est chargé du commandement de l’aviso à vapeur "l’Ariel" dans la Manche. Puis en mai 1859 il regagne la Méditerranée et embarque à bord de la "Tonnante", avec laquelle il participe à la flotte de siège envoyée en Adriatique au cours de la guerre d’Italie. Il participe ensuite à l’expédition en Chine en 1860, où il est de nouveau aide de camp de Charner, devenu vice-amiral ; il assiste à la conquête de la Cochinchine et prend part notamment à la prise des forts de la rivière de Saigon, ce qui lui vaut d’être promu officier de la Légion d’honneur. De retour en France en mai 1861, il est envoyé à Paris où il est nommé capitaine de frégate en août, avant de se voir confier le commandement provisoire du vaisseau "Ville de Nantes" à Cherbourg. En 1862 il prend le commandement du transport "la Seine" et appareille pour l’Algérie. Il regagne la France en juillet 1863, se marie, et en 1864 repart pour la Manche où il prend le commandement de la frégate "la Normandie". De nouveau en Méditerranée en janvier 1865, il est nommé second sur le vaisseau "le Castiglione". Attaché en août 1865 au dépôt des cartes et plans, il est une nouvelle fois choisi par l’amiral Charner comme aide de camp en novembre de la même année. En 1866 il est mis à la tête de l’aviso le "Prométhée" en mission au Levant, puis en 1867 prend le commandement de la corvette le "Catinat", avant de redevenir en juin 1868 aide de camp de l’amiral Charner. Après la mort de ce dernier, il reste quelque temps à la disposition de sa famille. Promu capitaine de vaisseau en mai 1869, il est nommé l’année suivante au commandement de "l’Héroïne" et sert sous les ordres du contre-amiral Jauréguibérry.
2Au début de la guerre franco-prussienne, il est envoyé en mer du Nord pour commander les lignes de défense de Carentan. Puis après Sedan, il est invité à se rendre à terre et à se joindre à l’armée de la Loire. Mis à la disposition du ministre de la Guerre, il est nommé commandant de la subdivision militaire du Maine-et-Loire le 19 novembre 1870, avant d’être promu général de division dans l’armée auxiliaire, le 20 novembre, avec la mission d’organiser et de commander le 21ème corps d’armée stationné au Mans. Il participe aux combats de l’armée de la Loire au côté du général Chanzy en janvier 1871. Après la guerre, le ministre de la Marine convertit ce grade en celui de contre-amiral. Il poursuit sa carrière militaire, puisqu’il est nommé en février 1876 commandant en second de l’escadre de Méditerranée. A ce poste, il est chargé d’opérer une démonstration de force devant Salonique, après l’assassinat des consuls de France et d’Allemagne. Il devient commandant du port de Cherbourg en octobre 1876, puis est fait commandeur de la Légion d’honneur en septembre 1877, avant d’être promu vice-amiral le 31 octobre 1878. Grand officier de la Légion d’honneur en juillet 1880, il se voit le même jour décerner la médaille militaire, puis est finalement promu en janvier 1887 grand-croix de la Légion d’honneur.
3Benjamin Jaurès avait épousé le 22 septembre 1863 Mélanie Marie Lucile Jullienne, fille d’un propriétaire, avec laquelle il eut trois enfants.
4Mais depuis 1871 l’amiral Jaurès était également entré en politique. Il s’était en effet présenté dès le 8 février 1871 aux élections dans le département du Tarn, où il possédait le château de Lafage, dans l’arrondissement de Lavaur, mais sans succès. Il est finalement plus heureux lors des élections complémentaires du 2 juillet suivant, au cours desquelles il se réclame du patronage de Thiers, et proclame son attachement à une République conservatrice, face au candidat légitimiste. De fait, il s’inscrit au groupe du Centre gauche à l’Assemblée nationale, s’occupant essentiellement de problèmes militaires. Il est même désigné comme vice-président du groupe du Centre gauche en mai 1872. En 1875 il vote en faveur des lois constitutionnelles et est élu le 13 décembre sénateur inamovible, sur la liste républicaine. Il siège à gauche au Sénat. A partir de 1878, il entame par ailleurs une carrière diplomatique qui le conduit à être d’abord nommé ambassadeur en Espagne, puis en 1882 ambassadeur en Russie où il reste jusqu’en décembre 1883. Il est enfin brièvement ministre de la Marine, dans le cabinet Tirard, du 23 février 1889 à sa mort survenue le 13 mars de la même année à Paris, au ministère de la Marine.
Bibliographie
Sources et bibliographie :
S.H.M. dossier individuel ;
François Roth, La guerre de 70, Paris, Fayard, 1990, 778 p.
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Les immortels du Sénat, 1875-1918
Ce livre est cité par
- Sacriste, Guillaume. (2011) La République des constitutionnalistes. DOI: 10.3917/scpo.sacri.2011.01.0545
Les immortels du Sénat, 1875-1918
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