1Né le 9 février 1819 à Wassy (Haute-Marne), dans une famille de la petite bourgeoisie, il est le fils de François Xavier Gresley et de Nathalie Larivière. Son père était, à sa naissance, professeur au collège de Wassy, puis devint professeur au collège de Semur-en-Auxois en 1821 et enfin principal de ce collège en 1833. Sa mère était la fille de Charles Larivière, marchand. Il a un frère, Charles Léon, propriétaire. Henri Gresley fait naturellement ses études secondaires au collège de Semur-en-Auxois, puis part pour Paris préparer au collège royal de Louis-le-Grand le concours d’entrée à l’École polytechnique, concours qu’il réussit en 1838. Il sort de l’École 68ème sur 120 et se trouve affecté, en qualité de sous-lieutenant, au 41ème régiment de ligne en octobre 1840, avant d’entrer en janvier de l’année suivante à l’École d’application de l’État-major, en vertu d’un décret de 1833 qui réservait trois places dans cette école aux polytechniciens. Sorti 4ème sur 25, il est nommé lieutenant du corps d’état-major et détaché au 57ème régiment de ligne, puis il passe en 1845 au 7ème régiment de lanciers, avant d’être promu capitaine en novembre. Il devient ensuite en 1847 aide de camp du général Herbillon, en poste à Constantine, et prend part à plusieurs expéditions dans le sud constantinois. Il est notamment blessé en 1849, lors de l’attaque de Zaatcha, et obtient l’année suivante la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Après le retour en France du général Herbillon, il est mis à la disposition du gouverneur général de l’Algérie en février 1850 et se voit affecté aux bureaux arabes. Promu chef d’escadron en 1855, il est fait officier de la Légion d’honneur l’année suivante. Puis en 1857 il est nommé commandant du Cercle de Djijelli, avant d’être chargé en novembre 1859 de la direction des affaires arabes à Constantine. Lieutenant-colonel en décembre 1861, il revient à Alger auprès du général Mac-Mahon, comme chef du bureau politique. C’est à ce poste qu’il obtient en 1865 le grade de colonel et en 1868 la cravate de commandeur de la Légion d’honneur.

2Il ne quitte l’Algérie qu’au moment de la déclaration de guerre contre la Prusse pour devenir chef d’état-major de la division de cavalerie du 1er corps de l’armée du Rhin, commandée par le général Duhesme, dans l’armée de Mac-Mahon. Quelques jours après, le 12 août 1870, il est promu général de brigade et devient sous-chef d’état-major général du 1er corps de l’armée du Rhin. Il est bientôt nommé, le 20 août, chef d’état-major général du 12ème corps d’armée qu’il est chargé d’organiser à Châlons. Il rejoint ensuite Napoléon III à Sedan et subit le sort des troupes françaises défaites le 2 septembre ; il est fait prisonnier et interné en Allemagne. Il est libéré le 11 mars 1871 et se voit confier la charge de rapatrier en France les prisonniers. Puis en avril, il est intégré dans l’armée de Versailles, à la tête d’une brigade d’infanterie de la division Lacretelle, à laquelle il reste attaché jusqu’à sa dissolution en septembre 1873. Il est alors nommé chef d’état-major général du 7ème corps d’armée, stationné à Besançon et commandé par le duc d’Aumale. Puis en mars 1874, il est détaché au ministère de la Guerre, comme chef d’état-major général adjoint et travaille à la réorganisation de l’armée. Il est nommé en juin 1874 chef de l’état-major général du ministre de la Guerre et membre du conseil supérieur de la Guerre, ainsi que membre de la commission de révision des lois et ordonnances sur l’avancement dans l’armée. Il garde les mêmes fonctions, après sa promotion au grade de général de division le 3 mai 1875. Puis il devient, en avril 1876, conseiller d’État en service extraordinaire. Lors de la crise du 16 mai, il tente comme son ministre Berthaut d’observer une stricte neutralité, ce qui explique qu’en novembre 1877, il soit relevé de ses fonctions au ministère et mis en disponibilité par le général de Rochebouët. Il demeure sans emploi pendant deux ans, c’est-à-dire jusqu’à sa nomination comme ministre de la Guerre. Il est ensuite nommé en mars 1880 commandant du 5ème corps d’armée, avant de redevenir en novembre 1881 membre du conseil supérieur de la Guerre et du comité de Défense. Relevé de son commandement du 5ème corps d’armée en 1883, il est admis à la retraite en mars 1884.

3Le général Gresley avait auparavant entamé une carrière politique, d’abord en se présentant le 15 novembre 1878 à un poste de sénateur inamovible, sans succès. Surtout son long passage au cabinet du ministre de la Guerre a attiré l’attention sur lui, si bien que le maréchal Mac-Mahon qui le connaissait par ailleurs depuis l’Algérie le choisit pour ce ministère, le 13 janvier 1879 de préférence au général Farre, le candidat de Gambetta. Il est à l’origine de la démission de Mac-Mahon, Gresley, en effet, propose à Mac-Mahon le 28 janvier de relever cinq généraux de leur commandement. Le président s’y refuse et quitte le pouvoir. Gresley, après ce brevet de républicanisme, garde son portefeuille dans le gouvernement Waddington et procède aux premières réformes dans l’armée. Il reste surtout célèbre pour avoir fait de la Marseillaise l’hymne national en 1879. Alors qu’il est ministre de la Guerre, le général Gresley est élu sénateur inamovible le 27 mai 1879. Peu après, en décembre 1879, à la suite d’une interpellation vive d’un député, il choisit de démissionner. Au Sénat, il siège au Centre gauche, soutient les ministères républicains, mais vote contre l’expulsion des princes. Demeuré célibataire, il meurt à Paris, à son domicile, 20 rue Soufflot, le 2 mai 1890. Ses obsèques religieuses sont célébrées à Saint-Etienne-du-Mont.