1D’une famille originaire d’Auvergne, anoblie au XVIIIème siècle, il naît à Retournac en Haute-Loire le 5 janvier 1806, de Bertrand de Chabron, propriétaire (1777-1847), et de Marie Louise Françoise de Charbonnel elle-même issue d’une famille noble du Velay. Il a un frère Hippolyte, officier, puis propriétaire à Monistrol-sur-Loire et poète à ses heures, auteur d’un recueil de souvenirs poétiques dédié à son frère sous le titre Notre pays et notre mère. Après ses études secondaires à l’école royale militaire préparatoire de la Flèche, il ne fréquente pas de grandes écoles ; il s’engage en effet en 1824 comme simple soldat dans le 26ème régiment de ligne et gravit rapidement les échelons de la hiérarchie militaire, puisqu’il est caporal en 1825, sous-officier en 1826 et sous-lieutenant en 1830, au 46ème régiment de ligne à Tours, grâce notamment à des appuis familiaux. Sa mère rappelle au ministre l’attachement de sa famille à la cause des Bourbons, illustrée par la mort du comte de Charbonnel-Jussac, grand-père de Bertrand de Chabron, lieutenant-colonel qui commandait l’avant-garde de l’artillerie du prince de Condé et fut tué le 17 mai 1793. Jeune sous-lieutenant, il fait partie des troupes envoyées en 1831 dans l’Ouest pour parer à toute rébellion légitimiste et se voit promu lieutenant en 1832. Il devient en 1836 directeur des écoles régimentaires, avant d’être promu capitaine en 1838. En 1840 il se porte candidat pour entrer dans le corps des chasseurs à pied, alors en voie de constitution, et fait partie du 7ème bataillon stationné à Saint-Omer, avant d’être muté à Besançon, Strasbourg puis Paris en 1849 où il obtient la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Promu chef de bataillon au 21ème régiment de ligne à Lyon en 1850, il est envoyé à Rome, de juillet 1851 à avril 1852, puis il est muté au 50ème régiment de ligne, avec lequel il part en Algérie. En mai 1854, il s’embarque d’Oran avec son régiment pour la Crimée et participe à la bataille de l’Alma, à l’issue de laquelle il est fait officier de la Légion d’honneur. Au cours du siège de Sébastopol, il est blessé à deux reprises et cité à l’ordre de l’armée. Il connaît alors une promotion extrêmement rapide puisque nommé lieutenant-colonel au 86ème régiment de ligne en mars 1855, il devient colonel au 3ème régiment de zouaves en septembre de la même année. Il est alors envoyé dans le Constantinois et fait en 1857 la campagne de la grande Kabylie sous les ordres du maréchal Randon, obtenant à cette occasion la plaque de commandeur de la Légion d’honneur. Puis il revient sur le continent, avec son régiment de zouaves, à l’occasion de la campagne d’Italie. Il s’illustre notamment à Palestro, ce qui lui vaut de recevoir ses étoiles de général de brigade le 21 juin 1859. Il est placé à la tête de la 1ère brigade de la 2ème division du 3ème corps de l’armée d’Italie. A son retour d’Italie, il est nommé commandant de la subdivision du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand. Il conserve ce commandement jusqu’en janvier 1868, époque à laquelle il est placé dans le cadre de réserve.

2Mais il est rappelé par l’État-major lors de la guerre franco-prussienne et reprend le commandement de la 20ème division militaire du Puy-de-Dôme le 19 juillet 1870, auquel il ajoute le 30 juillet celui de la subdivision du Cantal. Puis il se met à la disposition du gouvernement provisoire qui l’adjoint le 15 septembre au général commandant le 15ème corps d’armée, et le nomme général de division le 25 novembre, en lui confiant le commandement de la 20ème division militaire à Clermont-Ferrand, puis celui de la 2ème division d’infanterie du 25ème corps d’armée à Bourges. Après l’armistice, il est replacé dans le cadre de réserve, après avoir été maintenu dans son grade de général de division.

3Auparavant, le général Chabron a été élu député à l’Assemblée nationale par le département de la Haute-Loire où il possédait le château de Paulin. Il était déjà conseiller général de Haute-Loire, élu par le canton de Monistrol sur lequel se trouvaient ses propriétés, depuis 1859. Réélu conseiller général en octobre 1871, il devient peu après président du conseil général de la Haute-Loire et le demeure jusqu’à sa mort. A l’Assemblée nationale, il siège dans les rangs du Centre droit, s’inscrivant à la réunion Lavergne, et soutient le maréchal Mac-Mahon, mais il se rallie aux lois constitutionnelles, avec l’espoir que la République sera "libérale et conservatrice". Il est ensuite élu sénateur inamovible le 15 décembre 1875. Il vote alors avec le Centre gauche et se prononce notamment contre la dissolution de la Chambre des députés, au lendemain de la crise du 16 mai. Dans les années 1880, il soutient également les cabinets républicains et marque nettement en 1889 son hostilité au mouvement boulangiste. Il meurt, célibataire, le 22 octobre 1889 à Monistrol-sur-Loire où il s’était retiré.