1Le 3 mars 1815 à Tamniès, en Dordogne, Marc-Antoine Calmon naquit dans une famille de notables et fut d’abord un fils naturel. Son grand-père paternel, Guillaume Calmon, mort en 1801, avait été député à l’Assemblée législative puis président du tribunal civil de Gourdon. Son père, Jean-Louis Calmon, allait devenir député du Lot de 1820 à 1824 et de 1828 à 1848, et directeur général de l’enregistrement, puis des domaines. Sa mère, Marie-Rose Delcamp, épousa le père de son enfant le 24 janvier 1821. Licencié en droit, après des études supérieures à la Faculté de droit de Paris, Marc-Antoine Calmon devint auditeur au Conseil d’État en 1836, puis maître des requêtes en 1842. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1844. Conseiller général de La Bastide, il présida le conseil général du Lot fort jeune, entre 1844 et 1847. Durant cette période, il fut élu député du Lot en 1846, avec sept voix d’avance sur son concurrent Saint-Priest. Il siégea avec son père dans la majorité conservatrice. Jean-Louis Calmon abandonna la vie politique après février 1848. Son fils, désormais sans mandat parlementaire, donna sa démission du Conseil d’État après le coup d’État du 2 décembre.

2Il épousa en 1854 Marie Sophie Nathalie Maison, petite-fille du maréchal de France, plusieurs fois ministre sous la Monarchie de Juillet, et fille du marquis André Maison, capitaine de cavalerie et de Nathalie Lutteroth, issue d’une famille de banquiers protestants. De cette union, naquit la même année Jean Joseph Robert Calmon (qui prit le nom de Calmon-Maison en 1886 après la mort de son oncle et décida de porter le titre de marquis).

3Redevenu conseiller général de Peyrac en 1862, Marc-Antoine Calmon, ami de Thiers, ne joua à nouveau un rôle dans la vie politique nationale que dans les débuts de la Troisième République. Il fut sous-secrétaire d’État à l’Intérieur du 23 février 1871 au 30 novembre 1872 – après avoir été élu à la fois dans les cantons de Peyrac et Gourdon, le 8 octobre 1871, il présida de plus le conseil général du Lot – puis préfet de la Seine du 7 décembre 1872 à la chute de Thiers, le 24 mai 1873. Il retrouva un mandat parlementaire le 14 décembre 1873, à la suite du décès de Ferdinand de Jouvencel, en Seine-et-Oise, où les tenants du Centre gauche étaient bien implantés : il l’emporta sur le monarchiste Levesque.

4Deux ans plus tard, à un jour près, le 13 décembre, il devint sénateur inamovible, en trente-septième position. Il présidait alors le groupe du Centre gauche. Pendant la crise du 16 mai, il fut placé à la tête du comité sénatorial des gauches. De 1879 à 1883, il fut vice-président du Sénat. Il se prononça notamment pour l’article 7, pour la loi sur le divorce et vota comme les partisans du régime pendant la crise boulangiste. Il mourut le 12 octobre 1890 dans sa résidence du Soldelpech, dans le Lot – à Paris, il demeurait rue La Boétie – muni des sacrements de l’Église. Son fils, qui ne se maria pas, poursuivit la tradition familiale en tant que président du conseil général du Lot et président de la fondation Dosne.

5Marc-Antoine Calmon, figure connue du Centre gauche, après avoir été un orléaniste convaincu, s’inscrit dans une lignée enracinée dans le Lot, département qu’il ne représenta en tant que parlementaire que durant deux ans, mais bien plus longtemps au conseil général. Proche de Thiers, il avait des liens de famille par sa femme avec le baron de Mackau et Richard Waddington. Outre ses responsabilités politiques et administratives, il bénéficia de nombreux honneurs et accéda à de multiples fonctions. Ainsi, il fut membre libre de l’Académie des sciences morales et politiques, à partir de 1872 et président du conseil d’administration des Chemins de fer de l’État, ce qui, en quelque sorte, complétait son profil politique.

Écrits de l’intéressé :

6Articles de la Revue des Deux Mondes (publiés entre 1864 et 1870) : voir les Tables générales 1831-1874, Paris, 1875, p. 23 ; William Pitt, étude financière et parlementaire, Paris, Michel Lévy, 1865, 296 p. ; Les Impôts avant 1789, Paris, Douniol, 1865, 48 p. ; Le Rapport de M. Fould, les crédits et l’amortissement, Paris, Dentu, 1865, 48 p. ; Histoire parlementaire des finances de la Restauration, Paris, Michel Lévy, 1865-1870, 2 vol. ; Histoire parlementaire des finances de la monarchie de Juillet, Paris, Calmann-Lévy, 1895-1899, 4 vol. (le tome IV a été continué par Jean Calmon-MAison) ; Publication des Discours parlementaires de Thiers, Paris, 1879-1889, 16 vol. ; Mme Calmon, sous le nom d’Antony Calmon ou de Gérald, a pour sa part publié, de 1880 à 1889, année de son décès, de nombreux romans pour jeunes filles, le plus souvent chez Calmann-Lévy, ainsi que des Pensées, Paris, Amyot, 1878 et Nouvelles Pensées, Paris, Calmann-Lévy, 1889.