Le poids de la province
p. 113-123
Texte intégral
Des politiques

– D’Audiffret-Pasquier, eau forte par Kastor (Roger Viollet)
– Casimir Perier et Lucien Brun, dessins à la plume par Sadi Carnot, secrétaire de la Chambre des députés (1867-1877) (Collection privée, Thierry Carnot)
1En dépit d’un mode d’élection qui pouvait entraîner une prépondérance des élites parisiennes, les sénateurs inamovibles représentent la province de façon assez massive. Si vingt-huit sénateurs (soit 24 % du total) sont nés à Paris, seulement dix-huit des cent un inamovibles ayant au préalable exercé un mandat parlementaire ont été élus par la capitale. Quarante-cinq des inamovibles provinciaux ont été membres d’un conseil général ; dix-huit d’entre eux en ont présidé un. Ce poids de la province répond à un souci, nettement exprimé par les libéraux1, de faire du Sénat un lieu d’expression privilégié des élites locales. Mais ce souci a-t-il guidé réellement le choix des électeurs des inamovibles ? Celui-ci n’a-t-il pas répondu à d’autres impératifs, politiques notamment ? Il faut donc déterminer si les inamovibles provinciaux donnent une image fidèle des régions françaises et si leur élection est partiellement justifiée par la solidité de leur implantation locale.
Une représentation inégale des régions françaises.
2Pour déterminer les régions privilégiées par l’élection des sénateurs inamovibles, nous disposons de trois critères, imparfaits mais complémentaires. Nous pouvons d’abord examiner le département de naissance des sénateurs qui correspond, dans les trois-quarts des cas, à la région d’origine de leur famille et à la localisation de leur résidence principale ou secondaire. Cependant, l’enracinement familial n’entraîne pas forcément un enracinement politique : seulement trente-huit des quatre-vingt huit sénateurs originaires de province ont été élus députés dans le département où il sont nés. Même si l’on porte ce chiffre à quarante-six en considérant les départements limitrophes, il ne s’agit que d’une majorité limitée qui résulte du départ précoce et massif de ces provinciaux vers Paris au moment de leurs études, de droit notamment : ainsi, sur dix-sept inamovibles anciens représentants de la Seine, huit sont originaires de province2. En outre, ce critère ne peut rendre compte de nombreuses implantations politiques qui ne sont pas justifiées par le lieu de naissance, mais qui sont liées à l’acquisition d’une résidence secondaire ou aux origines géographiques de l’épouse3.
3On peut également déterminer l’implantation géographique des sénateurs inamovibles en prenant en compte les départements dont ils sont les conseillers généraux : en effet, ce mandat témoigne généralement d’un réel ancrage local. Cependant, il ne concerne que quarante-cinq des quatre-vingt-huit inamovibles nés en province, ce qui tendrait à prouver que la moitié d’entre eux a boudé l’action locale. Incomplet, ce critère n’est d’ailleurs pas complètement satisfaisant : certains hommes politiques, tels Lucien Brun à Lyon ou Carayon-Latour à Bordeaux, ont pu marquer leur région sans être conseillers généraux.
4Enfin, une carte de l’implantation locale des inamovibles peut être dressée en considérant le dernier département représenté par chacun des cent un anciens parlementaires : ce critère surestime malheureusement la place de la province car de nombreux membres éminents de la bourgeoisie parisienne, politiquement bloqués par le nombre limité de circonscriptions à Paris, ont cherché un mandat parlementaire en province (Renouard à Abbeville, Lasteyrie en Seine-et-Marne, etc.) ; il ne tient donc pas compte des "parachutages" – peu nombreux, au demeurant – qui ne concernent d’ailleurs pas seulement les parisiens4. Surtout, les élections à l’Assemblée nationale de 1871, auxquelles la majorité des futurs inamovibles a participé, ont faussé le jeu de l’enracinement local par la généralisation des candidatures multiples5.
5En dépit de leurs imperfections, ces trois critères permettent de dresser des cartes concernant l’origine géographique des inamovibles dont se dégagent quelques grandes caractéristiques communes. Ainsi, se dessine de façon très nette la sur-représentation d’un croissant côtier allant du Nord aux Bouches-du-Rhône et comprenant la Normandie, la Bretagne, la façade Atlantique, le bassin Aquitain et le Languedoc : trente-deux départements6, représentant 36 % du total français, comptent vingt-huit conseillers généraux sur quarante-cinq et cinquante-et-un anciens parlementaires provinciaux sur quatre-vingt-trois (soit, pour ces deux critères, plus de 60 % du total). Corrélativement, on constate une sous-représentation manifeste d’une zone située immédiatement au Nord, à l’Ouest et au Sud de la région parisienne : onze départements7 ne comptent que deux anciens parlementaires devenus sénateurs inamovibles dont un a également été conseiller général. De même, un grand quart Sud-Est semble négligé : seuls cinq anciens parlementaires (dont un seulement est conseiller général) représentent les quinze départements alpins et rhodaniens. Enfin, trois détails méritent remarques : l’importance paradoxale du Gard, isolé au milieu du désert politique du Sud-Est, qui compte cinq natifs, quatre anciens parlementaires, trois conseillers généraux devenus inamovibles ; le foyer politique du Nord dont huit anciens représentants sont élus sénateurs inamovibles ; l’importance de l’Aquitaine et des Pyrénées occidentales qui forment un véritable bloc homogène témoignant de l’efficacité de l’implantation politique locale dans cette région.
6Il convient alors de tenter d’expliquer ces phénomènes géographiques trop massifs et concordants pour être exclusivement le fruit du hasard de l’élection. Certes, les considérations politiques ne sont pas étrangères à cette carte : les régions ayant la plus forte densité d’inamovibles sont souvent celles où les monarchistes sont les plus actifs8. D’une façon générale, il semble qu’on ait privilégié les régions éloignées de Paris, et partant autonomes, exclusivement dominées par des élites locales fortes qui ont constitué, à l’échelle locale, des réseaux sociaux et politiques puissants qui ont pu peser sur l’élection d’inamovibles, des régions du Nord et du Sud-Ouest notamment. C’est donc l’étude des différents types d’implantations locales qui peut nous renseigner sur les causes de cette répartition géographique.
Trois types d’implantation locale.
Une implantation intermittente.
7Anciens parlementaires, les inamovibles provinciaux ont tous une résidence parisienne et sont bien intégrés à la bourgeoisie de la capitale : pour la plupart d’entre eux, le premier mandat législatif a marqué la fin d’une activité exclusivement centrée sur leur région9 ; leur implantation locale ne peut alors qu’être intermittente au moment où ils sont élus sénateurs.
8Ce caractère partiel caractérise plus nettement l’ancrage local des inamovibles ayant exercé un mandat dans les départements de l’Est, du Val de Loire, de la Bourgogne et de la Normandie : vivant depuis longtemps à Paris, ils ne résident que l’été en province, dans leur château familial10, et exercent alors leur mandat de conseiller général. Peu intégrés à la vie sociale de leur région, ils se contentent d’y organiser l’activité politique : ainsi, Barthélémy Saint-Hilaire fonde en 1868 l’Union libérale et démocratique de Seine-et-Oise et, élu inamovible, continue de présider le Comité républicain libéral de son département. Cette implantation partielle prévaut également en Seine-et-Marne (où trois conseillers généraux sont élus inamovibles : Greffulhe, d’Haussonville et le président La Fayette) et partout où les relations ferroviaires avec Paris sont rapides11.
Une implantation urbaine dense, mais minoritaire.
9Plus riche et complète est l’implantation locale des inamovibles issus de la bourgeoisie des grandes capitales régionales, pourtant faiblement représentée. Cette faible représentation se traduit par la quasi-absence des maires des grandes villes de France : alors que les projets initiaux de création du corps des inamovibles (celui de Lefèvre-Pontalis notamment) prévoyaient d’accorder une place particulière aux maires des villes de plus de 50.000 habitants, seuls les anciens maires de Bordeaux (Fourcand), Tours (Gouin) et Caen (Bertauld) sont élus inamovibles. De plus, il semble bien que la sous-représentation du Centre droit ait entraîné celle des élites commerciales et industrielles des grandes villes de province. Ainsi, seulement cinq inamovibles ont été membres des Chambres ou tribunaux de commerce provinciaux et ont présidé la plupart des conseils d’administration des établissements industriels et ferroviaires de leur région12 : Cordier à Rouen, Kolb-Bernard dans le Nord, Gouin à Tours, Magnin à Dijon, Fourcand à Bordeaux. Celui-ci apparaît d’ailleurs comme très représentatif de cette élite brillante, cumulant les responsabilités politiques (conseiller municipal de Bordeaux dès 1860, il y dirige le parti républicain sous l’Empire, devient maire en 1870 et président du conseil général de la Gironde à partir de 1871), religieuses (il est membre du Consistoire protestant de Bordeaux) et économiques : chef de file des industriels bordelais, il organise l’Exposition industrielle de 1865 et dirige la Caisse d’épargne. Mais ce type de carrière reste très minoritaire parmi les inamovibles, comme au sein de l’Assemblée nationale dont ils sont issus. Ainsi, alors que la diversité de la bourgeoisie lilloise pouvait apparaître au sein de la large représentation (huit inamovibles) accordée au département du Nord, celle-ci est dominée par les milieux juridiques : la moitié des inamovibles du Nord en est issue13, côtoyant un seul industriel (Kolb-Bernard), un "propriétaire" (Roger du Nord), un médecin (Testelin) et un universitaire (Wallon) ; cette disproportion caractérisait déjà la composition de la liste conservatrice du Nord en 1871. De même, des villes importantes, comme Toulouse et Lyon, ne sont représentées que par des avocats (Humbert d’une part, Le Royer et Brun d’autre part). Les inamovibles issus des grandes villes de province ont bien été, en priorité, recrutés au sein des Barreaux locaux : huit d’entre eux14 ont d’ailleurs été bâtonniers.
10Parallèlement à leurs fonctions professionnelles, ces inamovibles citadins ont une activité associative intense. Ils fréquentent volontiers les sociétés d’enseignement (Cordier est membre du Cercle rouennais de la Ligue de l’Enseignement), et surtout les sociétés savantes et les Académies locales : Bardoux et Douhet se sont rencontrés à l’Académie de Clermont au début des années 1860 ; Bertauld, bien implanté à Caen, est membre de l’Académie locale et de la Société des Antiquaires de Normandie ; Voisins-Lavernière participe aux Jeux floraux de l’Académie de Toulouse. Les membres de la droite exercent généralement une grande influence au sein des œuvres catholiques : les lillois Théry, Pajot et Kolb-Bernard sont tous trois membres des conseils de Fabrique de leur ville ; à Lyon, dans les années 1870, le légitimiste Lucien Brun préside la plupart des sociétés catholiques, du conseil d’administration de la Faculté catholique de droit aux comités locaux de l’Union de la Paix sociale et de la Défense des Intérêts catholiques ; à Bordeaux, Carayon-Latour déploie la même activité (en patronnant notamment de nombreuses écoles libres), anime des clubs mondains royalistes et finance de nombreuses feuilles locales. En province comme à Paris, la direction d’un journal de province est d’ailleurs une étape importante dans l’itinéraire de nombreux inamovibles : Bardoux à Clermont15, Grévy à Besançon16 et Testelin à Lille17 ont eu un intérêt durable pour la presse de leur région. Enfin, quelles que soient leurs opinions, la plupart des inamovibles ont joué un rôle de premier plan dans la vie politique locale remontant, pour certains, aux dernières années de la Monarchie de Juillet et, pour la plupart, aux débuts des années 1860 : le nombre important d’anciens représentants du Nord à l’Assemblée tient probablement à ce fait particulier que la plupart d’entre eux exercent depuis longtemps des responsabilités politiques18. Les républicains ont, de plus, rempli des fonctions locales importantes au début de la Troisième République : Fourcand et Bardoux ont été maires de leur ville le 4 septembre ; en septembre 1870 toujours, Le Royer a été procureur général à Lyon et Testelin préfet du Nord. Sanctionnant une influence politique acquise sous le Second Empire, ces fonctions ont donné à ces hommes une légitimité qui a compté dans leur élection.
11Minoritaires, les inamovibles élus précédemment dans les grandes villes de province ont joué un rôle important dans la vie politique et sociale (et, pour certains, économique) de leur ville, même s’ils sont, pour la plupart, autant des bourgeois parisiens que des bourgeois locaux.
Une implantation rurale, agrarienne et majoritaire.
12Si certains citadins ont également, à l’instar de Gouin en Touraine19 et de Carayon-Latour à Virelade, marqué un grand intérêt pour leurs domaines agricoles, l’implantation rurale apparaît très différente. Elle concerne un personnel politique plus conservateur, moins enclin à se disperser en de multiples activités, même si le cas d’un Dumon, obscur inamovible originaire du Gers qui n’a bâti sa carrière politique que sur son titre de propriétaire viticole dans une petite bourgade, reste exceptionnel. En Bretagne, en Aquitaine et dans le Massif Central notamment, les inamovibles sont essentiellement des agrariens. Le comte de Douhet, résidant dans son château du Puy-de-Dôme, membre de la Société des agriculteurs et de comices agricoles locaux, propagandiste de l’emploi des engrais dans les exploitations auvergnates, représente cette tendance au même titre que le marquis de Franclieu dans les Hautes-Pyrénées20, Lefranc dans les Landes, Foubert dans la Mayenne, Tribert dans les Deux-Sèvres, Voisins-Lavernière dans le Tarn, Léonce de Lavergne dans le Gers et la Creuse, Rampont dans l’Yonne ou Buffet dans les Vosges21. Ils sont, plus que les citadins, les héritiers d’une tradition politique familiale : le père et le grand-père de Calmon ont été, comme leur descendant, députés du Lot ; Tribert et Voisins-Lavernière ont hérité de leur père leurs mandats de député et de conseiller général de leur département. Ce sont bien des représentants d’un ancien système de notabilité dans lequel la grande propriété confère un pouvoir social et, partant, politique.
13Ainsi, ces hommes, apparemment moins actifs que leurs collègues des grandes villes, exercent une influence politique tout aussi considérable. Sur les dix-huit présidents de conseil général devenus sénateurs inamovibles, six sont d’authentiques agrariens22, quatre sont des "propriétaires", souvent anciens militaires, qui jouent un rôle effacé dans le monde rural23 ; huit seulement – soit une minorité – appartiennent à la bourgeoisie urbaine24. Comme au sein de la fraction élue du Sénat, le monde des campagnes est ici privilégié.
14Les sénateurs inamovibles représentent donc une certaine province, celle des notables traditionnels, issus de la bourgeoisie de robe en ville et grands propriétaires fonciers dans les campagnes. Ils ont souvent été choisis parmi des hommes exerçant une réelle autorité sur leur région, due à l’éloignement de Paris qui permet le développement autonome d’élites locales : ce choix peut expliquer la sur-représentation de la région lilloise et de la frontière côtière de la France. Mais s’ils représentent la province, les inamovibles doivent aussi défendre ses intérêts : c’est pourquoi les représentants ont élu souvent des décentralisateurs. Nombreux sont les inamovibles qui, à l’instar de Dufaure, Jules Simon ou Pelletan, ont approuvé le programme décentralisateur de Nancy en 1865. D’autres ont mené avant leur élection des initiatives plus personnelles : Émile de Marcère a publié en 1869 sa Politique d’un provincial25 ; Oscar de Vallée et Léonce de Lavergne ont participé en 1870 à la Commission de décentralisation administrative créée par Émile Ollivier pendant que le gardois Roger de Larcy fondait une ligue de décentralisation pour la défense des libertés communales. De façon plus ponctuelle, le "lyonnais" Le Royer a défendu, en 1873 à la tribune de l’Assemblée, les franchises municipales lyonnaises. Poids des élites provinciales, programme décentralisateur… l’élection des sénateurs inamovibles apparaît bien comme l’aboutissement de la réflexion orléaniste et libérale sur les institutions de la France.

Notes de bas de page
1 Dans ses Vues sur le gouvernement de la France (1861), le duc de Broglie montre qu’il est nécessaire que les membres du Sénat soient choisis parmi les autorités politiques locales.
2 Parmi ces représentants provinciaux de Paris, nous comptons le normand Adam, Calmon (originaire du Lot et qui reste membre du conseil général de ce département dont il a été le président à la fin de la Monarchie de Juillet) et Corbon (de la Haute-Marne)…
3 C’est ainsi que Jules Pajot, issu d’une famille parisienne, notaire pendant trente ans à Paris, s’implante dans le Nord grâce à son mariage avec Camille Ridez, fille d’un négociant lillois. Ce phénomène d’enracinement politique lié aux alliances se rencontre aussi en province : ainsi, Ricard, né à Charenton (Cher) d’une famille provençale, s’implante durablement dans le département d’où sa femme est originaire : les Deux-Sèvres. D’Aurelles de Paladines, La Rochette et Letellier-Valazé ont suivi le même parcours.
4 Adolphe Crémieux, originaire du sud de la France, est "parachuté" à Chinon. Le charentais Eugène Pelletan, représentant de Paris sous le Second Empire, est élu en 1871 par les Bouches-du-Rhône. Quant à Jules Simon, il a représenté successivement quatre départements différents.
5 Comment expliquer ainsi le choix fait par Changarnier, résidant à Paris, originaire de Saône-et-Loire, qui opte pour la Somme au détriment de son département d’origine ?
6 Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-Maritime, Calvados, Orne, Manche, Ille-et-Vilaine, Côtes-du-Nord, Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique, Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, Charente, Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne, Landes, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Gers, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Ariège, Pyrénées-Orientales, Aude, Tarn, Hérault, Gard et Bouches-du-Rhône.
7 Aisne, Oise, Eure, Eure-et-Loir, Sarthe, Loir-et-Cher, Loiret, Yonne, Nièvre, Cher et Indre.
8 Ainsi, trois des quatre inamovibles nîmois ont des sympathies monarchistes (Baragnon, Larcy, Chabaud-Latour) et ont entre eux des relations suivies depuis un demi-siècle : en 1835, Chabaud-Latour vend son château familial, près d’Uzès, au baron de Larcy. Les mêmes observations peuvent être faites en Bretagne et dans les régions rurales du Bassin Aquitain.
9 Un exemple parmi tant d’autres : celui de Cordier qui, une fois élu représentant de Seine-Inférieure en 1871, ne fréquente plus guère les milieux industriels et commerciaux rouennais auxquels il était bien intégré et reste dans son domicile parisien.
10 d’Audiffret-Pasquier dans l’Orne, Gauthier de Rumilly dans la Somme, Oscar de Vallée dans les Ardennes…
11 Ainsi, même avant son élection en 1871 à l’Assemblée nationale, le "lyonnais" Elie Le Royer réside la plupart du temps à Paris tout en restant ponctuellement présent à Lyon.
12 Le surnom d’Eugène Gouin, "Péreire tourangeau", indique l’importance sociale du cumul de ces fonctions.
13 Pajot est ancien notaire, Corne ancien magistrat, Marcère conseiller à la Cour et Théry avocat.
14 Bardoux à Clermont, Baze à Agen, Bertauld à Caen, Brun à Lyon, Dufaure à Bordeaux, Grévy à Besançon, Lepetit à Poitiers, Théry à Lille : cf. Gilles Le Béguec, "Prélude à la République des avocats", p. 81-98.
15 Il fonde en 1868 L’Indépendant du Centre, organe du parti libéral.
16 Il est le cofondateur du Doubs (1869-71) et de La République du Doubs, Jura et Haute-Saône (1871-73).
17 Il collabore au Messager du Nord dans les années 1840 puis devient actionnaire du Progrès du Nord.
18 Dans sa Vie politique dans le département du Nord de 1851 à 1877, Lille, 1983, Bernard Ménager montre que les électeurs du Nord (contrairement à ceux de la plupart des départements français) ont choisi, en février 1871, des hommes politiques d’expérience (vol. 3, p. 971). De fait, cinq inamovibles nordistes (sur huit) sont d’anciens parlementaires de la Seconde République.
19 Gouin est ainsi président de la Société tourangelle d’horticulture.
20 Franclieu mêle d’ailleurs préoccupations agricoles et convictions religieuses en présidant à Tarbes le comice agricole et les cercles catholiques ouvriers.
21 Buffet est président du comice agricole de Mirecourt de 1853 à 1898.
22 Calmon (Lot), Larcy (Gard), Lefranc (Landes), La Rochette (Seine-Inférieure), Tribert (Deux-Sèvres), Voisins-Lavernière (Tarn).
23 La Fayette (Seine-et-Marne), Chabron (Haute-Loire), Chanzy (Ardennes), Chareton (Drôme).
24 Bardoux (Puy-de-Dôme), Baze (Lot-et-Garonne), Cazot (Gard), Cordier (Seine-Inférieure), Dufaure (Charente-Inférieure), Fourcand (Gironde), Magnin (Côte-d’Or), Testelin (Nord).
25 Plus tard, Marcère fonde (en 1898) la Ligue nationale républicaine de décentralisation.
Auteur
-
Mathias Bernard
Allocataire moniteur normalien, doctorant
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