Adresse au lecteur
p. 7-9
Texte intégral
1Qu’on le reconnaisse ou non, il est extrêmement aléatoire de prétendre écrire un ouvrage propre à satisfaire tout à la fois un jury de thèse qui doit assumer des fonctions universitaires spécifiques et un public cherchant essentiellement à se gratifier de légitimes curiosités et aspirations culturelles.
2Par rapport à cet essai effectivement issu d’un doctorat, il ne faudrait d’ailleurs pas unifier arbitrairement le public susceptible d’être intéressé car il se diversifie pour le moins en deux groupes :
Le premier, notamment par ses activités professionnelles, s’identifie au monde « intellectuel » : pour lui j’ai gardé l’essentiel des développements de la thèse et les notes afférentes qui situent le cheminement d’une pensée empiriquement ancrée mais ne se restreignant pas aux limites d’une monographie, fût-elle érudite.
Le second, peut se superposer au premier mais il se reconnaîtra tout autant, comme moi-même, dans l’univers géographique et surtout historique de la Loire-Atlantique. Pour lui, je me suis efforcé de ne pas « jargonner » et positivement, de caractériser aussi objectivement que possible, des situations concrètes, des évolutions, lesquelles n’appartiennent pas qu’au passé mais déterminent d’une manière ou d’une autre notre vie consciente et sans doute également, notre inconscient culturel.
3– Du statut de lecteur à celui d’acheteur il n’y a, si l’on peut dire, que le premier pas qui coûte ! Afin de faciliter l’acquisition du livre, la rendre plus confortable, deux séries de mesures ont été prises :
Premièrement, révision et surtout allégement du texte initial spécialement par suppression des deux chapitres les moins cruciaux pour le cheminement de l’idée directrice, et de la quasi-totalité du volume des annexes, comprenant (lui aussi) plus de 400 pages.
Deuxièmement, efforts pour proposer un « produit » d’un bon rapport qualité/prix. En soutenant les Publications de la Sorbonne dans cet objectif, les commissions éditoriales des sciences humaines de l’Université d’une part, du CNRS d’autre part, ont permis de réduire le prix à un niveau qui rend l’ouvrage « accessible ».
4Celui-ci ai-je dit d’entrée de jeu, est issu d’une thèse de sociologie, soutenue en présence d’un nombreux et chaleureux public, le 23 Septembre 1992. Je remercie le jury d’avoir gravé dans mon esprit ce qui restera pour moi un après-midi mémorable. Non seulement parce qu’il m’a accordé des félicitations unanimes, mais aussi, surtout devrais-je dire, au motif qu’il a analysé, prolongé et positivement, voire sympathiquement, critiqué, ce travail soumis, comme le veut la règle du jeu, à une vigoureuse et rigoureuse évaluation. Les Professeurs : Anne-Marie Guillemard, présidente, Jean-Marie Mayeur, Emile Poulat, Jean Ranger et Jean Séguy, jurés et rapporteurs, ont par leurs remarques, leurs observations, de fait, contribué à l’amélioration du présent travail. Ils ne sauraient pour autant porter une quelconque responsabilité quant à ses faiblesses.
5A ces membres du jury, heureux semble-t-il d’être réunis, il faut ajouter deux autres chercheurs, directeurs d’études à l’EHESS à qui je dois une reconnaissance immense.
Le premier n’était que spirituellement présent car prématurément décédé, retiré à l’affection de son groupe, amical, de thésards ; je veux parler de Placide Rambaud1 qui m’a accordé sa confiance durant les premières années d’élaboration, de construction de « l’œuvre ».
Le second était, dans tous les sens du terme présent le 23 Septembre 1992 ; je veux parler de Danièle Hervieu-Léger. Le lecteur pourra référer à son suggestif dynamisme les aspects les plus originaux de cet ouvrage ; mais exclusivement, et non ses aspects les moins pertinents, c’est évident.
6Aux noms de ces personnalités ayant joué un rôle crucial et officiel je devrais ajouter tous ceux qui ont « dans l’ombre » facilité ma tâche à un moment ou à un autre. Je me résous à n’en rien faire, la liste serait longue et néamoins incomplète, injuste mais je ne doute pas qu’ils se reconnaîtront dans l’une ou l’autre de « mes familles » :
De la parenté, restreinte, élargie incluant les proches amis et, comme on ne conçoit pas de règles sans exception, Je citerai avec une marque d’affection particulière, mon épouse Hélène Le Bossé ;
De la Faculté, qu’il s’agisse de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, notamment de mes collègues de l’UFR 12 ; de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, spécialement de mes complices de « Rouges et Blancs » ; de chercheurs exerçant à Nantes, Paris, Toulouse etc. ;
Du cercle para et péri-universitaire où se signalent particulièrement les directions et personnels diligents de la Bibliothèque Nationale (BN), des Archives Nationales (CARAN), de l’Assemblée Nationale, de la médiathèque et des Archives Municipales de Nantes (AMN), des Archives Départementales de la Loire-Atlantique (ADLA)...
Des lignages étudiés, généralement de leurs descendants, avec le regret de n’avoir pu contacter tous ceux qui auraient pu, ou voulu, me fournir de précieux renseignements ; dans cet ensemble, j’inclurai d’une part les directeurs des journaux « ligériens », successeurs de ceux que j’ai abondamment utilisés ; d’autre part, le Conseil Général avec une mention spéciale pour ses membres qui m’ont aidé, et m’aident encore, à comprendre un univers plus méconnu que je ne pouvais le supposer : celui de la noblesse et singulièrement de la noblesse « nantaise ».
7Puisse cet ouvrage être le meilleur remerciement que l’on peut adresser aux uns, aux autres et constituer un encouragement à poursuivre, y compris selon la logique de l’enseignement supérieur, avec des étudiants, dans leurs propres champs, l’exploration de la bipolarité « Tradition-Modernité » ici esquissée.
8Bien entendu, chacun abordera comme il l’entend la lecture de ce livre ; s’il juge, de prime abord, l’introduction consacrée à l’élaboration théorique de l’objet trop abstraite, il pourra directement s’immerger dans le « récit » plus concret de tel ou tel chapitre. Il lui sera toujours possible de revenir à l’exposé introductif permettant de mieux saisir la logique du déroulement des actions successivement restituées.
Notes de bas de page
1 Cf. le N° spécial d’ Anamnèses : « Avec Placide Rambaud (1922-1990). Des communes rurales à la communauté européenne », ASSCOHD, 1991, 119 p.
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