1Un collège de religieux est fondé par Louis IX en janvier 1246 et complété en août 1248 pour veiller sur les reliques de la Passion exposées dans la Sainte Chapelle du palais de la Cité à Pans. Il comprend alors un maître chapelain et sept chapelains principaux1. En 1303, ils prennent les titres de trésorier et de chanoines. En 1314 et 1318 Philippe IV le Bel et son fils Philippe V le Long, ajoutent à ce collège primitif respectivement quatre chanoinies puis une douzième et dernière prébende2.

2Le premier problème consiste à établir une liste nominative des chanoines durant toute la période étudiée, de la fondation en 1248 jusqu’au milieu du XVI^e siècle, soit trois siècles.

3La source-souche est le manuscrit des Mémoires du chanoine Gilles Dongois qui mourut en 1709 plus de quatre cent cinquante ans après la consécration de la Sainte-Chapelle et près de cent soixante ans après le terme de notre étude3. Pour rédiger sa compilation, il a bénéficié de documents disparus depuis. A chaque dignité, charge ou prébende était attachée la jouissance d’une maison spécifique dans l’enclos canonial du palais. Les procès-verbaux d’installation lus ont permis de dresser de précieuses listes de titulaires de chacune de ces maisons. Les études d’autres chapitres ont montré que cette mise en ordre fondamentale est rarement possible. Chaque chanoine est présenté dans une courte biographie.

4Les autres sources du fonds propre de la Sainte-Chapelle sont souvent décevantes en ce domaine. Les listes nominatives des chanoines présents à l’assemblée disparaissent pratiquement à partir du début du XVI^e siècle dans les registres de délibérations collégiales commencés en 1409 seulement4. Cette série est d’ailleurs interrompue de 1499 à 1503, de 1514 à 1518 et de 1549 à 1555 Les épitaphes relevées par l’abbé Lebeuf et François Guilhermy5, le pointage systématique des noms dans tous les documents qui subsistent aujourd’hui nous ont permis d’enrichir une seconde liste dressée en 1927 par Henri Stein6. Leur appartenance à une collégiale royale a pratiquement dispensé les chanoines de s’adresser au pape, ce qui nous prive des précieux renseignements généralement contenus dans les suppliques.

5Nous avons obtenu ainsi un corpus de deux cent cinquante-huit notices Si nous examinons maintenant la période 1318-1550, avec la forme aboutie d’une trésorerie et de douze chanoinies et un nombre maximum de notices, la présence moyenne dans le collège aurait été d’une dizaine d’années. On tendrait plutôt même vers les huit ans trouvés pour Notre-Dame de Pans au XIV^e siècle par Robert Gane7. Si nous étendons à titre d’hypothèse cette durée moyenne d’une décennie à toute la période envisagée, le corpus devrait atteindre :

6Comme nous en possédons en réalité deux cent cinquante-huit, il est donc possible que les lacunes tournent autour de 97 notices, soit 27 %. Ces lacunes se trouvent essentiellement entre 1248 et 1288 où nous ne disposons, hormis les noms de trois maîtres chapelains, que de deux instantanés pour les principaux chapelains à chacune des dates extrêmes et aucun nom entre De même, entre 1353 et 1407, il y a au moins cinq lacunes dans l’une ou l’autre chanoinie d’un an (1), quatre ans (1), cinq ans (2) et sept ans (1). Ces longues durées rendent improbables de réelles vacances de ces prébendes convoitées Il s’agit plutôt de lacunes documentaires. En réalité le chanoine est parti ou est mort avant la date donnée par Henri Stein pour l’arrivée de son successeur. Guillaume Anguier par exemple, est mort en 1405 et non en 1417 et nous ignorons qui a occupé la troisième chanoinie entre ces deux dates.

7 Le second problème est l’établissement de la notice prosopographique. Suivant la richesse documentaire – c’est à notre avis, là que réside les difficultés qui nous préoccupent aujourd’hui – elle peut être classée dans l’une de ces trois catégories :

8– la notice minimum comprend quatre variables : nom, prénom, chanoinie et dates. Dans ce corpus, elle représente cinquante-huit cas, soit 22,48 %, ce qui est un peu supérieur aux 20 % correspondants du Chapitre de Notre-Dame de Paris au XIV^e siècle8.

9– La notice plus ou moins détaillée concerne la majorité des cas : cent soixante-sept chanoines, soit 64,72 % du corpus.

10– La véritable biographie n’intéresse que trente-trois chanoines seulement soit 12,80 % de l’ensemble. Elles relatent souvent ce qui a été accompli hors de la Sainte-Chapelle. Elles ignorent la plupart du temps le passage de leur personnage dans la collégiale ou s’interrogent sur sa vraisemblance9. Elles concernent par exemple Pierre d’Ailly, Guy de Laon qui fonda au Quartier Latin un collège célèbre, Gace de la Buigne et son oeuvre littéraire, Pierre Cauchon pro-bourguignon et pro-anglais célèbre, les deux frères Sanguin, Le Rosso – plus connu par sa galerie du château de Fontainebleau que par ses deux canonicats de la Sainte-Chapelle et de Notre-Dame de Paris où il est inhumé en 1540 – Odet de Coligny, cardinal de Châtillon, qui passa au protestantisme en 1561.

11En raison de l’importance des lacunes dans la liste des chanoines et dans la plupart des notices, nous nous refuserons dorénavant sauf pour une exception dûment motivée au calcul de pourcentages. Ils donnent une fallacieuse caution à des ensembles très incomplets et inégalement incomplets. Il faut à tout prix éviter de juxtaposer des pourcentages qui relèvent d’ensembles différents en nombre.

12Nous tenterons, en revanche, de dégager de grandes orientations dans trois domaines successifs : ongines géographiques, statut social et réseaux d’influence, diplômes universitaires et carrières, élections de sépulture et fondations pieuses. Ces options nous permettront de caractériser ce collège de la Sainte-Chapelle et de voir comment il a évolué de 1248 au milieu du XV^e siècle.

Origines géographiques, insertion sociale et réseaux d’influence

13Le recrutement géographique se fait à partir de quatre zones concentriques d’importance numérique décroissante. Comme à Notre-Dame de Paris, la majorité des chanoines est de langue d’oïl10. Les plus proches arrivent évidemment en tête : Parisiens, Franciliens et Picards. En nombre moindre, viennent ensuite les religieux originaires d’une deuxième couronne plus éloignée : Normands, Champenois, Bourguignons et Orléanais. La troisième zone plus périphérique – Lyonnais, Dauphiné, Guyenne, Gévaudan – n’envoie que peu de religieux. Il faut y ajouter enfin les Bretons comme Guillaume Anguier, évêque de Saint-Brieuc en 1385, Olivier du Chastel, les d’Espinay, Jean de la Chapelle ou les frères Pontbriand. Il y a souvent fidélité au pays d’origine où l’on s’efforce d’obtenir des bénéfices. Michel de Fontaine devient grand-archidiacre de la cathédrale de sa ville natale, Beauvais.

14Contrairement aux chapitres cathédraux où l’on trouve des étrangers jusqu’au terme de la Grande Peste de 1348 (ensuite leur expatriation n’est plus nécessaire), le collège de la Sainte-Chapelle en reçoit peu et après cette date : un Franc-Comtois comme Guy de Champdivers, un Anglais, Pierre Herford, de 1434 à 1436 il est vrai, des Florentins comme François de Faucon déjà né à Montpellier ou Le Rosso, des Ecossais comme les frères "Coquebourne" (Cockbum) ou des Flamands comme les Halluin. Il s’agit de familles déjà en voie d’intégration dans le royaume ou de personnalités exceptionelles11.

15Dans le domaine social on trouve peu de représentants de la grande noblesse, hormis Pierre d’Evreux (mort en 1380), pair de France, comte d’Etampes, de Gien et de Biscaye, seigneur de Dourdan et de la Lande. On rencontre cependant quelques cadets comme Philippe de Montmorency (mort en 1519), frère d’Anne le connétable, ou des nobles issus de branches cadettes comme Simon de Luxembourg, de la famille des seigneurs de Ligny-en-Barrois. Il y a davantage de membres de la vieille noblesse francilienne comme les Melun, Meulan, Bouville, Linas, Le Bouteiller de Senlis ou Villiers de l’Isle-Adam. La bonne bourgeoisie parisienne, celle qui donne des prévôts des marchands, des membres du Parlement ou des Gens des Comptes, délègue des enfants : Eudes et Hugues Boileau, descendants d’Etienne Boileau, Jean du Petit-Cellier, Robert Cenault, les deux Antoine Sanguin, Pierre Turquant ou Philippe de Reuilly. Il y a aussi les boursiers. Certains sont vraiment dits "d’une obscure famille" comme Guy de Laon, "de médiocre naissance" comme Jean d’Aucy, ou "d’humble origine" comme Pierre du Chastel. D’autres viennent d’un milieu plus relevé comme Pierre d’Ailly, issu de la bonne bourgeoisie de Compiègne ou Jean de Marie dont le père était déjà docteur en médecine12.

16De la confrontation des notices se dégagent trois réseaux d’influence : les relations avec le pouvoir politique, la famille comme "marchepied" d’une carrière, une solidarité fondamentale venue de la fréquentation des mêmes collèges du Quartier Latin.

17La Sainte-Chapelle étant de fondation royale, les bénéfices y sont à la collation du souverain ou des princes qui, au moment des régences ou des crises, le remplacent. A la différence de Notre-Dame de Paris où sont intervenus massivement les papes gascons, quercynois et limousins13, seul Gauthier de Canteloup, neveu de Clément V (Bertrand de Got), peut relever de cette pratique.

18En revanche, le roi de France, surtout François I^er, fort des prérogatives accordées par le Concordat de 1516, contraint le collège à accepter ses protégés, même lorsqu’ils ne remplissent ni les conditions d’âge comme Jean de Roncerolles (dix ans), ni celles d’ordre comme François Babou de la Bourdaisière, ou de légitimité, comme le bâtard Antoine d’Halluin14.

19En période de graves tensions politiques, les chanoines se rapprochent de qui détient le pouvoir ou de qui est susceptible de bientôt le détenir. Le pro-navarrais Jean de Meulan, fils du comte de Neubourg, prend directement part aux opérations militaires. Pendant la régence des oncles de Charles VI, ce sont Gontier de Baigneaux, conseiller de Louis d’Anjou, Evrard Morizet, conseiller de Jean de Berry, puis, à la génération suivante, Pierre l’Orfèvre, conseiller de Louis d’Orléans. Pendant l’occupation anglo-bourguignonne, prêtent serment comme les autres Parisiens, au roi, au duc de Bourgogne et à la ville de Paris, le 31 août 1418, cinq chanoines sur douze (que faisaient donc les sept autres ?), quinze chapelains et sept clercs de la Sainte-Chapelle15. On connaît les carrières de Pierre Cauchon, Raoulland l’Escripvain, médecin de Bedford, Barthélémy Le Viste qui sera l’un des onze conseillers pro-bourguignons réintégrés dans le Parlement au retour de Charles V116. Il y a aussi le ralliement au roi de France d’officiers de Bourgogne comme Guillaume de Clugny, originaire d’Autun, maître des requêtes de Charles le Téméraire avant de devenir président du Grand Conseil17.

20La transition entre le pouvoir politique et celui de la famille est illustrée par les chanoines parents de favorites royales : Guy de Champdivers, allié à la favorite de Charles VI, Antoine du Pois et les deux Antoine Sanguin, tous parents d’Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes, favorite de François I^er18. Leurs dons propres étaient loin d’être négligeables mais cette parenté a aussi pesé d’un poids certain sur l’évolution de leur carrière.

21Les réseaux familiaux jouent des possibilités habituelles de succession au sein d’un chapitre après résignation, décès ou permutation, avec l’accord tacite du roi et l’accord complice du reste du collège canonial. Durant la première moitié du XIV^e siècle, elles jouent entre oncle et neveu. Elle sont plus faciles à repérer lorsqu’ils portent le même patronyme comme Jean et Aubry de Verberie qui occupent la première chanoinie en 1288 et 1320, Gilles et Amaury de Condé qui monopolisent à eux trois pendant quatre-vingt-six ans la quatrième chanoinie (1297-1383). En cas de noms différents, le lien de parenté est parfois précisé dans les actes ou les épitaphes comme pour Jean de Hétomesnil et ses deux neveux Oudart de Cauvigny et Oudart de Fontaines19. Nous ignorons en revanche les liens de parenté entre Pierre et Thibault de Beaune, François d’Halluin et le bâtard Antoine d’Halluin.

22Dans la première moitié du XVI^e siècle le système joue une fois entre père et fils avec Barthélémy et Amédée Le Viste et le reste du temps entre frères comme les deux trésoriers bretons Olivier et Gilles de Pontbriand, les trésoriers écossais Nicolas et Robert de Cockburn. Dans ce dernier groupe, on trouve l’inévitable problème des deux frères portant le même prénom et se succédant dans la même chanoinie comme les deux Antoine Sanguin dans la huitième chanoinie en 1518 et 1525, les deux Jean de Vesc dans la cinquième chanoinie en 1485 et 1487, ce qui ne laisse pas de compliquer la recherche.

23Les exécutions testamentaires mettent à contribution parents et amis cochanoines et collègues. Rien de plus révélateur à cet égard que celle de Jean de Hétomesnil dont le testament désigne dix exécuteurs : dans sa famille deux neveux et un filleul, dans le collège le trésorier et cinq chanoines à la Chambre des Comptes (dont il était) deux personnes, au Parlement (dont il avait été) une personne et à la Chancellerie deux secrétaires. On aura compris que famille, collège canonial et Chambres souveraines étaient mêlés inextricablement20.

24La troisième solidarité fondamentale est celle de l’Université. Les liens sont étroits entre la Sainte-Chapelle et deux collèges du Quartier Latin, ceux de Navarre et de Laon. Le premier a été fondé en 1305 par la volonté de la reine Jeanne de Navarre pour soixante-dix boursiers champenois choisis par le confesseur du roi. C’est depuis "un haut-lieu de la ferveur royale et intellectuelle"21. La fête de ce collège est d’ailleurs célébrée le jour de la saint Louis, le 25 août, avec une messe et sa liturgie propre comme à la Sainte-Chapelle. Les boursiers y font leurs humanités. Ils y enseignent ensuite. Toute leur vie, les chanoines conservent des relations privilégiées avec l’institution et leurs condisciples. Nul mieux que Pierre d’Ailly, trésorier de la Sainte-Chapelle n’a illustré cette situation. Il entre au collège de Navarre comme boursier entre 1363 et 1365. Maître ès arts en 1368, il y enseigne comme maître régent d’arts tout en poursuivant ses études de théologie. Il devient bachelier en 1374, licencié en février 1381 et docteur en avril suivant. Le confesseur du roi le place en 1384 à la tête du collège. Devenu aumônier de Charles VI en 1389 il abandonne alors ses responsabilités universitaires précédentes mais est nommé chancelier de l’Université, charge qu’il assure jusqu’en 1395. On comprend pourquoi l’un des six obits perpétuels qu’il fonde par testament est destiné au collège de Navarre22. Le chanoine Jean de Gaigny y est enterré en 154923. Un missel lui est légué par Renault Fréron24. Devenus adolescents, les ex-enfants de la maîtrise doués y font leurs études25 avant même que François I^er ne réserve deux bourses à leur usage en janvier 152126.

25Le collège de Laon est fondé en 1314 par Guy de Laon qui est trésorier de la Sainte-Chapelle depuis 1301. Deux chanoines y deviennent principal : Jean de Marie à la fin du XIV^e siècle, Jean Militis au siècle suivant27.

Université et carrières

26Les titres universitaires des chanoines ne sont pas toujours mentionnés dans les actes. Il est sûr cependant que membres du Parlement, notaires, protonotaires apostoliques ont une formation juridique. Avec ce qui subsiste, on parvient à établir une hiérarchie sommaire : en tête, les théologiens, puis les juristes en droit civil, médecins et diplômés en droit canon. On trouve enfin toutes les combinaisons possibles : théologie et médecine, théologie et décret, médecine et décret, deux droits canon et civil.

27Que les théologiens, comme à Notre-Dame de Paris, arrivent en tête dans cette ville où leur faculté jouit d’une réputation prestigieuse n’a rien d’étonnant. Après leur temps d’études, trésoriers et chanoines y assument diverses responsabilités administratives. On vient d’évoquer les carrières de Guy de Laon, Jean Militis et Pierre d’Ailly. Pierre d’Yerres est doyen, Jean d’Aucy lecteur au XV^e siècle. Robert Cenault maintient la tradition en étant doyen au siècle suivant.

28Les juristes en droit civil arrivent en deuxième position. Rappelons que dans nombre de chapitres cathédraux ils sont au contraire en tête du classement en raison de la complexité et de l’importance de la gestion du temporel28.

29Suivant leurs dons et/ou leur tempérament, il y a, pour les chanoines, le choix entre trois comportements. Les hyper-actifs mènent de front trois carrières ; ecclésiastique, universitaire et administrative. Les actifs se contentent de deux carrières. Les autres semblent mener une vie strictement religieuse, mais sans doute sommes-nous victimes dans ce dernier cas des lacunes de la documentation.

30Des chanoines médecins appartiennent au groupe des hyper-actifs. Comme ceux de Notre-Dame de Paris29, beaucoup ont à la fois des charges de cour et des responsabilités universitaires, ceci expliquant manifestement cela. On trouve des régents comme Jean de Marle ou Jean Tiphaine, des doyens comme Pierre Bêchebien ou Raoulland l’Escripvain, des recteurs comme Mathieu Regnault de Bapaume.

31Après de longues études, portés par l’émulation universitaire ou par leurs goûts propres, certains chanoines vont rédiger dans l’enclos de la Sainte-Chapelle, des oeuvres qui sacrifient aux genres traditionnels ou qui s’ouvrent au nouvel humanisme à partir des années 1380.

32Les historiens se consacrent aux compilations habituelles : Histoire de France et Catalogue des évêques pour Robert Cenault, Vies des papes pour Mathieu Regnault de Bapaume. Plus précieuse est pour nous la première Histoire de la Sainte Chapelle collationnée dés 1457 par le chantre Jean Mortis30

33Théologiens et orateurs accumulent traités, pamphlets et recueils de sermons comme Pierre d’Ailly dont la bibliographie compte deux cents titres, Jean de Gaigny ou Pierre du Chastel31.

34Par leurs traductions, certains chanoines ont contribué à diffuser des oeuvres importantes. Pour Charles V, Jean Daudin traduit Les remèdes de l’une et l’autre Fortune de Pétrarque et L’instruction des enfants nobles de Vincent de Beauvais. Gace de la Buigne, l’auteur du Roman des déduits, donne une version en vers des Métamorphoses d’Ovide. Jean de Gaigny rédige pour François Ier dont il est le confesseur une version française du Commentaire de Primasius sur les Epîtres de saint Paul.

35On n’aura garde d’oublier les oeuvres musicales qui ont vu le jour dans la Sainte-Chapelle, surtout à partir du dernier quart du XV^e siècle avec le développement du contrepoint. On mentionnera ici, par exemple, l’abondante production de Claudin de Sermisy qui, d’abord comme clerc puis comme chanoine, passa vingt-neuf ans dans la collégiale ou celle de Guillaume Crétin, qui devint ensuite trésorier de la Sainte-Chapelle de Vincennes32.

36Entre le manque de suppliques détaillées et les erreurs contenues dans les Mémoires du chanoine Dongois – Jean d’Arsonval, par exemple ne fut évêque ru de Mâcon, ni de Châlons-sur-Marne33 – il est difficile de prétendre qu’on suit aisément les carrières ecclésiastiques ultérieures des chanoines.

37Honnis les cinq religieux de la Sainte-Chapelle qui ont accédé au cardinalat – Pierre d’Ailly, cardinal de Cambrai en 1420, Adrien Gouffier, cardinal de Boissy en 1515, Odet de Coligny, cardinal de Châtillon en 1533, Antoine Sanguin, cardinal de Meudon en 1559 et Philibert Babou de la Bourdaisière en 1561 – peu de chanoines connaissent une brillante carrière à la cour pontificale.

38En revanche, beaucoup deviennent évêques ou archevêques dans le royaume Certains ne viennent même pas prendre possession de leur siège comme Pierre d’Ailly, nommé évêque du Puy en 139534. D’autres, au contraire, se font inhumer dans leur cathédrale : le même Pierre d’Ailly à Cambrai comme évêque-comte et prince d’Empire (ce qui, pour un bourgeois de Compiègne, est une bien belle fin), Antoine du Bois à Béziers, Gontier de Baigneaux à Sens, Mathieu Regnault de Bapaume à Thérouanne. Comme pour les chanoinies, certains sièges restent au XVIe siècle dans la même famille : Angoulême pour Jacques et Philibert Babou, Albi pour Charles et Jacques Robertet, Vence pour Jean et Aymon de Vesc.

39Il semble que les chanoines de la Sainte-Chapelle accèdent moins facilement que ceux de Notre-Dame de Paris35 aux quatre pairies ecclésiastiques (Châlons-sur-Marne, Reims, Noyon et Beauvais). Nous trouvons cependant à Noyon Jean de Meulan (1351), à Beauvais Pierre Cauchon (1420), Loys Villiers de l’Isle-Adam, un voisin (1488), et Odet de Coligny (1535). Meulan, Villiers et Coligny sont tous trois de bonne et ancienne noblesse, mais Cauchon n’a été anobli qu’en 1393 grâce à l’appui du duc de Bourgogne. Le collège de la Sainte-Chapelle comprend moins de nobles de haut vol que le chapitre de Notre-Dame.

40Peu de chanoines donc accèdent à ces sommets mais il leur reste d’autres possibilités. Ils cumulent des bénéfices plus modestes, où ils sont dispensés de résider d’ailleurs. Ils sont curés à Pans même (Pierre d’Yerres à Saint-André-des-Arts, Pierre Mignot à Saint-Nicolas-des-Champs) ou titulaires des quatre cures du Cotentin qui sont à la collation de la Sainte-Chapelle (Gréville, Picauville, Saint-Martin d’Aubigny et Lithaire). Ils tâchent également d’obtenir des chapellenies dans la Sainte-Chapelle ou dans la capitale. Ils deviennent titulaires de prébendes dans les cathédrale, surtout celles de Laon, Chartres, Sens et Paris qui avec respectivement 83 puis 82, 74, 54, et 51 canonicats sont quatre des cinq plus importants chapitres du royaume. Le cinquième, Reims, est en revanche peu fréquenté par nos chanoines. Les religieux ne négligent ni les prieurés, ni les abbayes dont certaines, comme les chanoinies ou les évêchés, sont monopolisées au XVI^e siècle (en raison des abus tolérés par le Concordat de 1516) par certaines familles : Hautvillers dans le diocèse de Reims par Pierre puis Bernard du Chastel, Hérivaux dans le diocèse de Paris par Richard Le Roullier puis par ses deux neveux, les frères René et Pierre Le Roullier.

41Les chanoines qui exercent des fonctions administratives séculières le font exclusivement dans le cadre spatial du palais de la Cité qui est à la fois demeure royale et siège du gouvernement central. Ils appartiennent au Conseil du Roi, à l’Hôtel du Roi, ou font partie des Gens du Roi. On peut raisonnablement penser qu’obtenir une prébende dans la Sainte-Chapelle et la maison canoniale qui lui est affectée relève surtout de la recherche d’un logement de fonction à proximité de son travail : il suffit de traverser la cour pour s’y rendre.

42Peu de chanoines ont accédé au Conseil du Roi hormis Pierre Cauchon, sous le règne d’Henri VI, il est vrai, Guillaume de Clugny, président sous Louis XI ou Philibert Babou de la Bourdaisière sous Henri II. On a vu plus haut que certains religieux avaient fait partie de conseils princiers.

43Plus nombreux sont les chanoines qui ont appartenu à l’Hôtel du Roi Les membres de sa chapelle propre, dite bientôt chapelle ambulatoire pour la distinguer de la Sainte-Chapelle gravitent autour du souverain. Le monopole jacobin sur la charge de confesseur du roi ayant pris fin en 1389, certains chanoines occupent cette place privilégiée, surtout si des liens plus anciens existent entre le monarque et son précepteur. Jean d’Arsonval a été précepteur du dauphin Louis (mort en 1416), Michel de Creney celui de Charles VI de 1389 à 1409. Mathieu de Bapaume est également médecin de ce roi qui aura plus tard un autre confesseur dans la personne de Jean Manchon de 1409 à 1413, puis de 1418 à 1420. Sa présence est en effet liée à la prépondérance bourguignonne. Un autre chanoine, Jean d’Aucy, est confesseur de Charles VU de 1448 à 1453. François I^er recrute deux de ses confesseurs à la Sainte-Chapelle : Jacques Hamelin de 1536 à 1539, Jean de Gaigny sans doute à partir de 1539 jusqu’en 1547.

44Chapelains et premiers chapelains, sous-aumôniers et aumôniers du roi sont aussi casés par leur illustre fidèle dans sa collégiale du palais : trois par Philippe IV le Bel, un par Louis X le Hutin, deux par Philippe V le Long, deux par Philippe VI de Valois, quatre par Jean II le Bon, sept par Charles V et onze par Charles VI. La marée varie ensuite irrégulièrement : deux nominations sous Charles VII, cinq par Louis XII et six par François I^er. Ces doubles affectations à la chapelle ambulatoire et à la Sainte-Chapelle contribueront à brouiller la discussion lorsque cette dernière prétendra à l’époque moderne être assimilée à la chapelle ambulatoire pour cumuler les avantages des deux institutions.

45Dans l’Hôtel du Roi, quatre chanoines au moins ont travaillé dans la Chambre aux deniers de Philippe VI (Nicolas de Condé), de Charles VI (Jean d’Aigny) ou dans celle d’Isabeau de Bavière (Guy de Champdivers, Jean Perdrier).

46Les chanoines médecins et universitaires assument aussi des charges de cour : Jean de Pavilly est médecin de Louis X le Hutin et de son frère Philippe V le Long, Jean de Marle veille sur la santé de Charles V puis de son fils Charles VI comme le font Renault Fréron, Pierre d’Arrest, Guillaume Pelletier ou Pierre Bêchebien. Sous l’occupation anglo-bourguignonne, Jean Tiphaine est nommé médecin de la duchesse de Somerset, Raoulland l’Escripvain du Régent Bedford puis des ducs de Bourgogne, sinécure qui lui permet de finir ses jours à Bruges. Charles VU est soigné par Mathieu Regnault de Bapaume qui est aussi son confesseur, on l’a vu.

47Appartiennent enfin aux Gens du roi les membres du Parlement : présidents de la Chambre des Enquêtes comme Jean de Gouy, Philippe Pot ou Regnault de Pré-Gilbert, conseillers comme Pierre d’Ailly, Antoine Caille, Jean du Drac, Jean Mortis, Jean d’Espinay, Loys Gouffier, Pierre et René Le Roullier, Barthélemy et Amédée Le Viste, Jean de Meulan, Philippe de Reuilly, Antoine Sanguin ou Pierre Turquant, des avocats comme Joachim Michon, des notaires comme Jean Parent ou des greffiers comme Jean Cheneteau.

48Beaucoup plus mesurée, semble-t-il, est la participation des chanoines aux Requêtes de l’Hôtel avec Artus d’Aulnoy, Hugues Blanchet, Pierre Cauchon, Jean de Hétomesnil et Jean de Saint-Just. Un peu plus nombreux sont les clercs, maîtres-clercs, clercs extraordinaires de la Chambre des Comptes, Jean d’Aigny, Guy de Champdivers, Amaury de Condé, Jean Creté, Jean d’Espinay, Jean de Hétomesnil, Ysambert Martel et Jean de Saint-Just.

49A la Chancellerie sont employés des chanoines comme clercs (Guillaume Bélier, Gilles de Chaumont, Denis de Couleurs), secrétaires du roi (Hugues Blanchet, Guy de Champdivers), notaires et secrétaires du roi (Jean Mortis, Evrard Morizet, Jean Parent, Jean de Chaumont, Jacques Hamelin). On remarque la circulation de certains chanoines d’une administration à l’autre sans même quitter l’enceinte du palais de la Cité.

50Au contraire, des trésoriers de la Sainte-Chapelle ont été envoyés au loin en ambassade : Hugues Blanchet en Avignon pour Charles VI, Robert de Cockbum dans son pays natal, l’Ecosse, pendant un an sur ordre de Louis X1136 et Philibert Babou de la Bourdaisière à Rome où il devient cardinal et où il sera inhumé à Saint-Louis-des-Français en 1570.

Elections de sépulture et fondations pieuses

51Sur l’ensemble des deux cent cinquante-huit notices, seules soixante-dix-sept élections de sépultures sont connues. Les sources sont de deux types : d’une part, les testaments et leurs exécutions obituaires, délibérations collégiales, d’autre part les épitaphes relevées par Dongois, Lebeuf, Guilhermy et Raunié. Pour les vestiges archéologiques une vingtaine de pierres tombales et les débris du monument funéraire de Jean d’Aigny subsistent in situ. L’absence de fouilles dans la basse chapelle nous prive de précieux renseignements sur le nombre réel de sépultures, leur disposition, d’éventuels dépôts d’objets funéraires. Il est probable que le cimetière extérieur qui longeait le côté sud de la Sainte-Chapelle, son chevet et celui du Trésor voisin, a été désaffecté à la fin du XVII^e siècle comme les autres cimetières parisiens.

52Vingt-huit inhumations sont répertoriées dans la basse chapelle entre 1278 et 1548 soit :

532 pour la fin du XIII^e siècle

5411 pour le XIV^e siècle

559 pour le XV^e siècle

566 pour la première moitié du XVI^e siècle

57Parmi ces religieux, neuf ont été trésoriers. Peut-on en tirer des conclusions sur une véritable hiérarchisation de l’espace funéraire comme elle était pratiquée ailleurs en cette fin du Moyen Age ? Nous savons qu’ont été enterrés dans le choeur Jean de Pavilly (1327), Jean de Marie (1388) et Guillaume de Paris (1548). A sa demande, Guillaume Bélier a été inhumé auprès de son maître le trésorier Hugues Boileau37. Dans le cimetière extérieur furent enterrés, parmi d’autres, Mathieu Prestre dès 1278, Ysambert Martel en 1408, Jean du Moulin en 1421 et Philippe Pot en 1525. Selon les dernières volontés de Jean du Moulin, l’emplacement privilégié semble être "sous la fenêtre de l’ostension des Reliques".

58D’autres inhumations ont heu dans la chapelle Saint-Michel, en bordure de la rue de la Barillerie, surtout au XIV^e siècle : le premier chantre nommé par le roi en 1337, Gilles de Condé, le trésorier Arnoult de Grandpont en 1373, le traducteur de Charles V, Jean Daudin en 1382, Pierre de Beaune auprès de son maître Amoult de Grandpont en 138738, Jean Faissier en 1395 et un autre chantre, Michel de Fontaines, auprès de ses parents en 1403.

59Dans l’enceinte du palais, on arrive ainsi à un total de trente-sept inhumations, petit échantillon sans doute d’une réalité plus nombreuse. Les autres sépultures ont moins retenu l’attention. Il y en eut cependant à Pans : aux Chartreux de Vauvert (4), à Notre-Dame (2), au cimetière des Innocents (2), dans les églises paroissiales dont les chanoines étaient curés comme Saint-Paul-des-Champs (1), Saint-André-des-Arts (1), des prieurés comme Sainte-Cathenne-du-Val-des-Écoliers (1) ou Saint-Eloi (1), la collégiale Saint-Germain l’Auxerrois (1), le cloître de l’abbaye Sainte-Geneviève (1), le collège de Navarre voisin (1). Cette dispersion dans tout Paris témoigne d’autres attachements que les précédents.

60Evêques et archevêques se firent parfois inhumer dans leurs cathédrales, on l’a vu précédemment, surtout au nord de la Loire (Thérouanne, Cambrai, Beauvais, Senlis, Lisieux, Sens et Orléans), peu dans le Midi et tardivement (Béziers, 1537 ou Carcassonne, 1565). Des abbés furent enterrés dans leur abbatiale, souvent aussi dans le nord du royaume.

61Se faire enterrer dans le cimetière des Innocents à même la terre ou dans la chartreuse de Vauvert est déjà révélateur de sensibilités différentes. Ceci est encore plus visible dans les fondations pieuses. Nous aurons ici exceptionnellement recours à des pourcentages car les documents ont été conservés, tant était grande leur implication sur le rythme des services et l’accroissement correspondant du temporel.

62Cent treize obits représentent plus de la moitié (58,24 %) des cent quatre-vingt-quatorze principales fondations. Ils sont présents sous quatre formes : obits simples, doubles, triples et solennels.

63Les obits simples sont les plus précoces, le premier remontant dans la documentation conservée à 1278. Ils sont aussi les plus nombreux : 58,40 % de ce type de fondation. Ils connaissent leur apogée dans les années 1380- 1410, pendant la première restauration économique qui interrompt la Guerre de Cent Ans. Durant l’occupation anglo-bourguignonne, au contraire, on assiste à une désaffection spectaculaire avec trois fondations seulement, puis deux, puis une seule par décennie.

64Les obits doubles sont demandés plus tardivement, à partir de 1316, ils arrivent en deuxième position, avec 26,54 % des anniversaires. Ils connaissent la même apogée et la même désaffection que les précédents.

65A partir de la décennie 1480, la seconde restauration économique étant pratiquement achevée dans le Bassin parisien, apparaissent deux nouvelles formes d’anniversaires en deux ensembles sensiblement égaux : les obits triples (7,07 %) et les obits solennels (7,96 %).

66Parallèlement, peu avant l’apogée entre 1380 et 1410 des obits traditionnels simples ou doubles, à partir des années 1360 sont créés de nouveaux genres de fondations (35,05 %). Il y a d’abord une simple coexistence avant d’assister à une sorte de relève. Ces nouvelles fondations sont de quatre types : processions, prières, messes et stations. Les processions sont majoritaires dans ce sous-ensemble avec quarante-deux créations. Nous possédons peu d’indications malheureusement sur leurs itinéraires : ceci nous prive de notions précieuses sur l’appropriation par les chanoines de leur espace architectural. Nous trouvons cependant une procession dans la chapelle haute jusqu’aux fonts, une deuxième jusqu’au Crucifix puis dans le choeur devant les Saintes Reliques. Une troisième mène, dans la chapelle basse, sur la tombe du fondateur. Une dernière sort dans la cour du palais, passe par la grande porte de l’enceinte, suit la rue de la Barillerie pour atteindre la chapelle Saint-Michel39. Arrivent ensuite les antiennes, oraisons, collectes et saluts avec treize fondations. En troisième position, nous trouvons sept créations de messes destinées à le demeurer, à la différence des messes votives de la Vierge ou du Saint Esprit qui, auparavant, devenaient des anniversaires à la mort de leur fondateur. Les stations viennent en dernière position.

67Ces fondations pieuses sont accompagnées de dons et de legs des chanoines en faveur de la Sainte-Chapelle : cinq legs universels, neuf rentes en argent et une en grains, trois maisons à Paris, deux ouvroirs et un cellier près de la tour de l’Horloge, à l’angle proche du palais de la Cité, des maisons et des terres en banlieue, une maison et des terres dans la région parisienne du numéraire.

68Réunir toute la population canoniale de la Sainte-Chapelle entre 1248 et 1550 et le maximum de renseignements la concernant s’est donc révélé une entreprise illusoire. Plusieurs causes expliquent cet état de fait. Il y a d’abord de grandes différences entre les destins des religieux, certains mouvementés et bien connus, d’autres plus étriqués à l’ombre de la collégiale et qui y sont restés. On se heurte ensuite aux graves lacunes des sources médiévales. On souffre enfin de la dispersion des grandes recensions concernant diocèses, abbayes et prieurés, les différents corps de l’administration centrale, de leurs limites dans le temps, de leurs insuffisances et de leurs erreurs. Plus que d’éventuelles limites de la démarche prosopographique qui fournit d’excellents cadres de classement, il faut parler plutôt des limites de la documentatiom qui empêchent de les remplir.

69De ce qui a pu être réuni et confronté nous retiendrons que le collège des chanoines de la Sainte-Chapelle se singularise par un certain nombre de traits. Les religieux y séjournent en moyenne une dizaine d’années. Il s’agit en majorité de Parisiens, de Franciliens et de Picards. Ce sont des rejetons de la moyenne et de la petite noblesse rurale ou de la bonne bourgeoisie de la capitale. On a noté l’importance des réseaux familiaux.

70Cette collégiale royale et palatine noue aussi des relations fondamentales avec le pouvoir ou son substitut et, dans le Quartier Latin, avec cette autre fondation royale qu’est le collège de Navarre.

71La formation universitaire des chanoines détermine trois paramètres : l’enseignement qu’ils dispensent à leur tour, les offices qu’ils détiennent dans les Cours souveraines, les charges dans la chapelle ambulatoire du roi ou auprès de lui comme médecin. Pour les chanoines les mieux documentés, on a affaire à trois profils : les théologiens-universitaires-membres de la chapelle ambulatoire, les juristes-officiers des Cours souveraines et les médecins de cour-enseignants. Ces différentes sources de revenus n’empêchent ni la chasse aux autres bénéfices ni leur cumul. Ces multiples activités ne nuisent même pas à la rédaction par certains d’oeuvres traditionnelles ou novatrices.

72L’attachement de la plupart des chanoines du Moyen Age à leur collégiale et aux Reliques de la Passion est enfin si grand qu’ils y fondent force anniversaires dont la vogue culmine de 1380 à 1410, avant d’y reposer pour l’Eternité.