Les soldats de l’an ii et le souvenir républicain
p. 345-352
Texte intégral
1La thèse de Jean-Paul Bertaud sur La Révolution armée : les soldats-citoyens et la Révolution Française, publiée en 1979 et complétée depuis par de nombreux articles et communications de colloque sur les armées, offre aux historiens une réinterprétation importante de la politique militaire comme elle fut entendue pendant l’ère de la Révolution elle-même1. Celle-ci était une politique de réorganisation et de démocratisation d’abord, imposée par l’insuffisance des institutions héritées ainsi que par la logique de l’idéologie républicaine, avec sa phobie des complots et du césarisme militaires et sa méfiance ineffaçable envers ces officiers nobles issus des écoles militaires de l’Ancien Régime. Mais il importe de souligner que la contribution de Bertaud à l’histoire des armées et des soldats révolutionnaires n’est point bornée à la seule histoire militaire, ni à notre appréciation des stratégies et des tactiques des chefs militaires ou de la motivation de la troupe sous les conditions de bataille. Ce qu’il nous offre, en effet, c’est une vision plus large de tous les aspects de la vie des armées, interprétation à la fois politique dans la signification qu’il attache aux idées et aux emblèmes républicains, et très fine dans l’attention qu’il donne au soldat particulier et à son monde, à ses ambitions, ses mentalités, sa culture. Avec ses descriptions intenses de la vie quotidienne des soldats, de leurs lectures et leurs chansons autour de la marmite, de leurs loisirs et leurs fêtes, il nous offre ce qui est, dans son essence, une histoire culturelle de l’armée républicaine avant la lettre, histoire qui traite non seulement les actes et les gestes de la troupe, mais aussi les discours utilisés à son égard et les représentations du militaire-type qui jouissaient d’une certaine vogue parmi les contemporains. S’il étudie les armées à travers les correspondances officielles des archives de la Guerre, il les connaît également par les écrits plus éphémères des soldats – leurs journaux, leurs lettres, leurs carnets de route – et par les aperçus d’autrui, dans les textes littéraires, sur les peintures et les estampes, dans la presse militaire et dans les pièces de théâtre de la France révolutionnaire et napoléonienne2.
2 S’il existe dans ces textes contemporains une image lucide et bien formulée du soldat-citoyen de la Révolution française, de l’idéal de la nation en armes, cette image ne mourut pas après le 9 thermidor, ni après le 18 brumaire, ni même en 1815 avec la restauration de la monarchie et le démantèlement des structures napoléoniennes. Elle ne mourut pas, mais elle fut progressivement marginalisée dans le discours officiel, dans une période où le régime était méfiant envers toute association révolutionnaire et où le grand public cherchait désespérément la paix. Le régime de Louis XVIII, et avec lui l’état-major de l’armée, favorisait le recours à une nouvelle armée de métier, où la conscription ne jouerait qu’un rôle secondaire dans la défense de la nation : telle est, par exemple, l’intention du programme de réformes de Gouvion Saint-Cyr en 18183. Et la philosophie de ces réformes, complétées par Soult en 1832, resterait intacte pendant un demi-siècle, sous les régimes très différents de la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Seconde République et le Second Empire4. Même la gauche, qui montrait une certaine méfiance envers l’institution armée en temps de paix, n’avait aucun désir de voir réintroduire les grandes conscriptions, ni les armées de masse. On s’imaginait facilement les conscriptions écrasantes de 1812 et de 1813, avec un impôt du sang qui faisait frémir. Jusqu’en 1870, quand la France faisait face à une nouvelle guerre de défense nationale, la restitution de la conscription ne figurait pas dans les programmes des républicains radicaux et socialistes ; le pays semblait acquis à l’idée d’une armée de métier.
3Ce qui refuse de mourir, par contre, c’est l’image dorée du soldat révolutionnaire qu’on retrouve dans le folklore et dans l’imagerie populaire. Pour les générations successives, le soldat de l’an II reste ce qu’il avait été pour les Jacobins eux-mêmes : généreux, patriotique, et éternellement jeune, marchant gaiement vers les frontières, visionnaire dans son soutien de la République et de la cause du peuple. Autrement dit, il incarne les qualités du révolutionnaire idéalisé, celui du discours d’un Robespierre ou d’un Carnot. Et son statut de volontaire, de citoyen, de membre de la communauté travaillant et se sacrifiant pour elle, sert aussi à améliorer son image de marque dans la culture populaire. Depuis longtemps le soldat avait été mal vu des populations qu’il rencontrait, par les villageois chez qui il était cantonné et les communautés où il devait passer. Dans les pages de l’Encyclopédie, par exemple, il est avili comme comparable au bas-fonds de la société, à « la canaille parce qu’elle est à meilleur marché »5. Mais depuis la Révolution l’image de marque du soldat change petit à petit, dans les contes et les poèmes folkloriques, les caricatures et les gravures sur bois. Au cours du dix-neuvième siècle, comme nous l’explique David Hopkin dans une thèse remarquable sur le folklore en Lorraine, le soldat, lui-même un raconteur légendaire, devient le sujet de contes et de légendes. Dans le village, d’ailleurs, il devient un personnage digne de confiance et d’un certain respect : de plus en plus, on note que c’est le vétéran rentré des campagnes militaires qui est choisi pour être maire de son village. Car une fois de retour de l’armée, l’expérience militaire lui garantit une certaine distinction, le prestige du soldat-laboureur qui serait aussi important pour Maurice Barrès que pour la gauche républicaine. Même le fait qu’il n’était plus borné à l’expérience étroite de son village, ni aux confins linguistiques de son patois de naissance, comptait pour quelque chose : il avait appris à s’exprimer en français, dans la langue de l’autorité et de l’État6.
4Cette image idéalisée du soldat révolutionnaire était toujours, bien sûr, symbolique, fictive même, ne reflétant que de loin une réalité concrète. Car même au cours des années révolutionnaires l’armée évoluait beaucoup depuis les premiers bataillons de volontaires de 1791, au point où l’état-major, tout comme l’administration civile, avait mis de côté toute idée de l’armée comme école du jacobinisme ou pépinière idéologique de valeurs républicaines, pour insister sur l’exercice régulier et l’obéissance aux officiers comme les qualités militaires les plus indispensables. Sous le Directoire et le Consulat, l’armée avait été transformée en machine de guerre professionnelle, ses valeurs étaient celles établies par ses commandants, en grande partie celles que Bonaparte chercherait à imposer à son tour à la société civile. Quant à la conduite des troupes républicaines, elle n’était guère différente de celle des hommes qui servaient rois et empereurs. En effet, le grand nombre des volontaires, leur jeunesse, leur manque de discipline et le fait qu’ils se trouvaient souvent très loin de chez eux, tout contribuait à leur donner une réputation pour le pillage et pour un goût du butin que Saint-Just condamna comme destructrice de l’efficacité militaire7. Mais pour le souvenir, et surtout le souvenir républicain, cela comptait peu. Dans les manuels scolaires comme dans les cours d’Histoire à Saint-Cyr on préfère souligner le lien nécessaire entre l’héroïsme inspirée des armées, celles de Valmy et Jemmapes, du Nord et de l’Italie, et la valeur intrinsèque des institutions républicaines elles-mêmes.
5Dans ce souvenir républicain le soldat incarne deux qualités critiques. D’abord, c’est un homme du peuple, représentatif de sa communauté et lui responsable, volontaire ou produit de levées équitablement imposées sur toute la population. Ici on retrouve le mythe, toujours très puissant, de la levée en masse, qui est caractérisé par plusieurs éléments distinctifs : le volontariat d’abord, l’enthousiasme et l’élan des volontaires, l’obligation universelle et égalitaire de porter les armes pour défendre la patrie, enfin le concept d’une mobilisation totale de la population (femmes, enfants, vieillards compris, comme l’avait exigé le décret du 23 août 1793)8. Mais dans l’idée de la levée en masse il y a aussi un thème parfois plus troublant pour l’état-major de l’armée : un élément de spontanéité, l’idée que le peuple peut se lever d’un seul coup et de sa propre autorité, inspiré par son patriotisme, pour chasser l’ennemi du territoire national. Cette conception du soldat révolutionnaire acquiert une nouvelle résonance dans chacun des mouvements révolutionnaires qui ont ponctué le dix-neuvième siècle. On note en 1830 et en 1848, par exemple, une nostalgie pour le soldat de l’an II, pour son patriotisme républicain, sa volonté de défendre une civilisation libératrice contre la tyrannie et l’oppression. Il incarne à la fois deux idées très différentes : celle du soldat discipliné, issu du peuple mais militaire d’abord, et celle du jeune militant qui s’insurge spontanément contre l’envahisseur et contre l’injustice. Pendant la Guerre franco-allemande de 1870-71, dans le personnage idéalisé du franc-tireur, on retrouve cette idée d’une résistance violente et spontanée, rappelant l’esprit révolutionnaire du Paris des années 1790. Mais encore une fois, l’image du franc-tireur, même si elle tombe dans la tradition des armes révolutionnaires, reste ambiguë. Comme nous le rappelle Pierre Cambon dans sa thèse sur les corps francs, le mythe reste ambigu sinon contradictoire, la représentation des qualités de l’audace et de l’énergie dans la défense de la vertu : « Il renvoie, d’un côté, à la résistance civile, spontanée, anonyme, souvent individuelle, de l’autre aux opérations effectuées par les corps francs, corps de volontaires régulièrement organisés, reconnus par le Ministère de la Guerre ; soit, d’une part, à des actes parfaitement inorganisés, sporadiques, d’autre part à des actions régulières et para-militaires »9.
6Cette image du franc-tireur est celle du citoyen-soldat qu’on retrouve en temps de révolution populaire, à un moment, d’ailleurs, où la patrie avait été encore une fois déclarée en danger. Dans ces circonstances on n’hésitait pas à souligner l’aspect révolutionnaire du soldat, son rôle de militant et d’insurgé. Léon Gambetta, le 21 septembre, ne fit aucun effort à cacher le lien très serré entre la crise actuelle et celle de 1792, ni le parallèle à en tirer entre le soldat de l’an II et son héritier de 1870. Même le jour de son appel eut une signification révolutionnaire. « Citoyens », écrit-il, « c’est aujourd’hui le 21 septembre. Il y a soixante-dix-huit ans à pareil jour, nos pères fondaient la République et se juraient à eux-mêmes, en face de l’étranger qui souillait le sol sacré de la patrie, de vivre libres ou de mourir en combattant. Ils ont tenu leur serment ; ils ont vaincu, et la République de 1792 est restée dans la mémoire des hommes comme symbole de la grandeur nationale »10. Cette image, tout en soulignant l’aspect héroïque du soldat républicain, sert aussi à identifier le citoyen avec deux institutions complémentaires, la nation et l’armée, et elle contribue à légitimer le régime républicain en temps d’instabilité institutionnelle. Au point où, pendant les deux premières décennies de la Troisième République, on prêcherait un véritable culte de l’armée en tant que défenseur des institutions républicaines, culte qui recruterait aussi bien à gauche qu’à droite, aussi bien Paul Délourède que Georges Clemenceau11.
7Comment ce mythe pouvait-il survivre pendant une période politique si turbulente et parfois si franchement anti-républicaine ? En partie, l’intensité des rivalités politiques y a contribué, la force des diverses traditions ayant comme point d’origine la période de la Révolution Française. Mais en partie, aussi, elle dérive d’une certaine ambiguïté dans l’image du soldat et dans la mémoire créée par cette période de guerres, le mélange du libertaire et du glorieux, du révolutionnaire et du nationaliste. Républicains et Bonapartistes auraient pu se battre avec amertume au cours du dix-neuvième siècle pour se saisir des sympathies de l’électorat, mais tous deux évoquaient leur part de ces guerres et de ces conquêtes, revendiquant une proportion de la gloire de leurs ancêtres. Dans la mentalité populaire donc, il existait une certaine confusion. Les volontaires se mêlaient aux requis, les soldats de la levée en masse aux conscrits du Consulat ou de l’Empire. Pour bien des Français au dix-neuvième comme au début du vingtième siècle, ils représentaient tous la même tradition militaire, le même chemin de la gloire à la française comme on le voit dépeint sur les tablettes de l’Arc de Triomphe à Paris ou sur les affiches de la Première Guerre Mondiale12. Les conscrits de 1913 furent dépeints comme les héritiers de cette glorieuse tradition, mais dans le discours patriotique de l’avant-guerre on tirait rarement des distinctions très nettes entre les armées révolutionnaires et impériales.
8On peut même suggérer, non sans une certaine ironie, que Napoléon a contribué à fortifier le mythe de la révolution militaire. Son ambition, bien sûr, était d’améliorer le moral de ses armées ainsi que de refigurer la société civile, et si le 18 brumaire signale un rôle accru pour les officiers et les valeurs militaires dans l’organisation de la vie civile, c’est aussi un moment clef dans la création du souvenir. Napoléon plus que quiconque comprenait la valeur de la mémoire et cherchait à se garantir une place honorable dans l’Histoire, comme le démontre par exemple l’exercice élaboré de reconstitution historique qui est les Souvenirs de Las Cases. « Souvenez-vous », s’écria-t-il à des militaires dans la foule au moment de son entrée dans Paris, « que je marche accompagné du dieu de la guerre et du dieu de la fortune ! »13. Dans le mythe napoléonien l’armée occupe une position critique – mais de quelle armée s’agit-il ? Elle incorpore à la fois la force brave et démocratique héritée à la Révolution Française, où tous étaient soldats ensemble, partageant avec leur général les rigueurs et les privations de l’hiver ; et celle plus carrément impériale, patriotique, fière de ses exploits, fidèle à la personne de l’Empereur et représentative de tout ce qui est honorable dans la Grande Nation. Napoléon contribuait à la création de ce mythe par ses discours à l’armée, bien sûr, mais aussi par son patronage des arts, et surtout par la peinture. Dans les grandes toiles de Gros et de David, de Boilly et de Géricault, on voit des images voluptueuses de la gloire et la splendeur des armées impériales qui serviraient à créer une légende de la France militaire14. Et ce que fait Gros pour les généraux et les maréchaux, Jean-Charles Pellerin l’accomplit pour le simple grenadier. Dans des millions d’images d’Épinal distribuées aux marchés de la France profonde, Pellerin dépeint devant une audience jeune, impressionable et souvent illettrée des figures plus populaires, symboliques de cet ordre militaire – des soldats-type avec qui ils pouvaient facilement s’identifier, des groupes multicolores qui contenaient toujours des personnages plus reconnaissables, comme le sapeur, le tambour-major, la cantinière. Par ces moyens le soldat devient un personnage familier, un des leurs, bien loin de l’image effrayante du militaire de l’Ancien Régime ou celle, plus marginale, du folklore populaire. Comme le résume René Perrout, historien de l’art de Pellerin, il fait appel à des clientèles diverses. « Plaisant au soldat, l’image plaît au peuple. En contemplant les uniformes, c’est lui-même qu’il admire. Car c’est encore lui qui marche et qui se bat. Et c’est lui qui garde, les plus vivaces et les plus généreuses, les vertus de la race : le sacrifice et l’élan »15.
9« Le sacrifice et l’élan... » Dans cet exercice de reconstitution historique, Bonaparte devait aussi contribuer à la création d’un autre souvenir, celui du soldat révolutionnaire, celui qui serait à la base de toute une imagerie républicaine au dix-neuvième siècle. Car avec le 18 brumaire et le passage à un régime plus sciemment attaché au prestige et à la personne de Napoléon, la Révolution aussi passa dans l’Histoire, et ceux qui l’avaient servi cherchaient dans leurs mémoires et leurs souvenirs à en mémorialiser leur part. Dans une France où le symbolisme militaire était si dominant, le souvenir révolutionnaire est aussi celui d’un combat pour la liberté et pour la survie de la patrie, combat inséparable de l’exaltation du civisme et de la vertu. Et la chute de Napoléon, la restauration des Bourbons, ne fit que condamner les anciens républicains à des périodes d’exil, expérience productrice d’une nostalgie qui encourage la publication de mémoires. Ceux qui avaient combattu pour la cause de la République se rappelaient ce combat, comme après eux les historiens et les écrivains républicains du dix-neuvième, Victor Hugo et Jean Jaurès en tête. Le soldat de l’an II entra donc dans la légende, légende qui serait maintes fois répétée dans les manuels scolaires de l’école publique de Jules Ferry et transmise à de nouvelles générations de républicains. À elles, on enseigne un code civique qui loue le courage physique et le sacrifice militaire autant que la vertu et l’altruisme. L’héroïsme est présenté comme le trait essentiel du jeune républicain, une « conception de la vie » qui exige la force corporelle et l’excellence sportive. Les années 1871-1914 sont marquées par une nouvelle pédagogie républicaine qui glorifie le sacrifice, encourage la concurrence et les sports, loue les exploits héroïques de soldats et de policiers, et salue les qualités viriles dans un nouveau culte de Jeanne d’Arc16. Si l’on admire toujours les qualités traditionnelles de la charité et de la générosité d’esprit, on redéfinit la charité pour incorporer le sacrifice de soi dans le service d’autrui17. Dans le Panthéon des qualités républicaines la masculinité avait aussi son rôle.
10Il s’ensuit que dans l’iconographie surtout féminine du républicanisme du dix-neuvième siècle qu’a si bien analysé Maurice Agulhon – iconographie dominée par des images de la Liberté et de la Constitution, de la Patrie et de la symbolique Marianne18 – il resterait un fort élément du masculin, une trace de cette figure d’Hercule qu’avaient à un certain moment préférée comme symbole national les chefs de la nouvelle République. On le voit dans le mythe puissant de la levée en masse, auquel on retourne aux moments de danger national, quand il faut mobiliser le peuple pour la cause commune. Ce mythe sera repris par les Communards en 1871 pour mobiliser la population dans leur ville assiégée, et encore une fois dans les années noires de la Première Guerre Mondiale pour décorer des milliers d’affiches faisant appel aux volontaires ou aux dons patriotiques. On le retrouve encore dans l’art public de la Troisième République, l’art des monuments et de la rue, comme dans le choix de motifs pour les monuments aux morts, ce nouveau genre de commémoration qui entre en scène, assez modestement il est vrai, après la Guerre de 1870 et puis massivement, sur la place ou devant l’église de chaque ville et village de l’Hexagone, après la conclusion de la paix en 1918. Dans la France du vingtième siècle on en rencontre encore de fortes traces – dans le discours anti-fasciste du Front Populaire, par exemple, comme dans l’appel à la résistance en 1940 ou aux soldats français en Algérie au moment du putsch des généraux. Mais c’est moins l’expérience du soldat révolutionnaire qui subsiste dans ces images et ces discours ; c’est plutôt sa légende, pure, symbolique, normative, produit du romantisme du dix-neuvième siècle et de la pédagogie politique de la Troisième République19.
Notes de bas de page
1 J.-P. BERTAUD, La Révolution armée. Les soldats-citoyens et la Révolution française, Paris, Robert Laffont, 1979.
2 À titre d’exemple voir J.-P. BERTAUD, Guerre et Société en France de Louis XIV à Napoléon Ier, Paris, Armand Colin, 1998, p. 145-61.
3 M. FAIVRE, La Nation armée, thèse de doctorat, Université de Paris I, 1986, p. 52.
4 B. SCHNAPPER, Le remplacement militaire en France : quelques aspects politiques, économiques et sociaux du recrutement au XIXème siècle, Paris, SEVPEN, 1968.
5 E.-G. LÉONARD, L’Armée et ses problèmes au dix-huitième siècle, Paris, 1958, p. 230.
6 D. HOPKIN, Changing Popular Attitudes to the Military in Lorraine and the Surrounding Region, 1700-1870, thèse de doctorat, Université de Cambridge, 1997, p. 256-57.
7 J.-P. GROSS, Saint-Just : sa politique et ses missions, Paris, Bibliothèque Nationale, 1976, p. 85.
8 Décret du 23 août 1793, cité dans J. H. STEWART, A Documentary Survey of the French Revolution, New York, Macmillan, 1951, p. 472-74.
9 P. CAMBON, Francs-tireurs et corps francs en 1870-1871 : mythe et réalité, mémoire de maîtrise, Université Paris I, 1976, p. 5.
10 Appel de Gambetta le 21 septembre 1870, reproduit dans A. ROSSEL, 1870 : La première grande guerre, par l’affiche et l’image, Paris, Éditions « Les Yeux Ouverts », 1970.
11 W. SERMAN et J.-P. BERTAUD, Nouvelle histoire militaire de la France, 1789-1919, Paris, Fayard, 1998, p. 573-74.
12 Voir, par exemple, les représentations des poilus français sur les affiches de la collection de l’Historial de la Grande Guerre (Catalogue Les Affiches de la Grande Guerre, Péronne, Historial de la Grande Guerre, 1998).
13 J. BOURGUET-ROUVEYRE, « Bonaparte vu par les mémorialistes français », Annales historiques de la Révolution française, 318 (1999), p. 610.
14 C. PRENDERGAST, Napoleon and History Painting : Antoine-Jean Gros, « La Bataille d’Eylau », Oxford, Oxford University Press, 1997.
15 R. PERROUT, Trésors des images d’Épinal, Barembach, J.-P. Gyss, 1985, p. 165.
16 P. GERBOD, « L’Éthique héroïque en France, 1870-1914 », Revue Historique, 268 (1983), p. 409 et suiv.
17 R. NYE, Masculinity and Male Codes of Honor in Modern France, New York, Oxford University Press, 1993, p. 222.
18 Voir les travaux de Maurice Agulhon sur l’imagerie républicaine au dix-neuvième siècle, avant et après la victoire de la République en 1871, surtout dans M. AGULHON, Marianne au combat : l’imagerie et la symbolique républicaines de 1789 à 1880, Paris, Flammarion, 1979.
19 C. AMALVI, De l’art et la manière d’accommoder les héros de l’histoire de France : de Vercingétorix à la Révolution, Paris, Albin Michel, 1988, p. 331-405.
Auteur
Université de York.
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