Version classiqueVersion mobile

Militaires en République, 1870-1962

 | 
Olivier Forcade
, 
Éric Duhamel
, 
Philippe Vial

1. Instances, processus et hommes de décision

Les hautes instances de la Défense nationale sous la Troisième République

Frédéric Guelton

Texte intégral

1L’approche d’un sujet consacré aux hautes instances de la Défense nationale sous la Troisième République semble en apparence simple dans la mesure où, depuis la loi du 25 février 1875, « le Président de la République dispose de la force armée ».

2En réalité, les approches possibles ont en commun avec les hautes instances le nombre et la diversité. Ceci impose la réalisation d’une typologie simplifiée comme préalable à toute réflexion. Cela permet ensuite de s’interroger sur les rapports qui existent entre la Troisième République et son armée à travers les deux aspects particuliers que sont les hautes instances considérées comme lieu d’élaboration et de définition de ces rapports, puis, les hautes instances comme lieu et enjeu de pouvoir entre les acteurs, civils et militaires qui s’y côtoient.

Typologie simplifiée des hautes instances

3Sous la Troisième République, les hautes instances de la Défense nationale, instances de conseil, de coordination et de préparation de la guerre, en temps de paix, puis de direction et de conduite de la guerre lorsqu’elle éclate, peuvent être regroupées en trois niveaux successifs. Il s’agit principalement des organismes suivants :

  • le Conseil Supérieur de la Défense nationale (C.S.D.N.),

  • le Haut Comité Militaire (H.C.M.), puis Comité Permanent de la Défense nationale (C.P.D.N.),

  • les Conseils supérieurs de la Guerre, de la Marine et de l’Air.

Le Conseil Supérieur de la Défense nationale (C.S.D.N.)1

  • 1 Les archives du C.S.D.N., déposées au Service historique de l’armée de Terre (désormais S.H.A.T.), (...)
  • 2 Ceci est vrai lorsqu’il est prononcé en 1933, mais excessif sur l’ensemble de la période.
  • 3 Journal, 18 février 1933.

4Au sommet de la pyramide, l’instance suprême, en matière de Défense nationale est représentée par le C.S.D.N. Envisagé en 1897 dans un rapport au Président de la République, il est créé en 1906 et modifié une cinquantaine de fois jusqu’au 15 juillet 1940, date à laquelle, après avoir séjourné à Bordeaux et à Clermont-Ferrand, il s’installe à Vichy. Cet organisme éminemment politique conseille le gouvernement pour tout ce qui a trait à la politique générale de défense du pays. Il est, selon les termes de son décret de création, « chargé d’assurer dans les questions générales de la Défense nationale, l’unité de vues, l’unité de décision ». Il serait même, pour reprendre le mot du général Weygand2 « le gouvernement se donnant un avis à lui-même »3.

  • 4 Ministère de la Guerre, Rapport au Président de la République, janvier 1897, S.H.A.T. 2 N1.

5En fait, dès l’élaboration du rapport au Président de la République de 1897, la dimension totale de la guerre future, qui fait converger vers un but unique toutes les ressources de la nation, apparaît clairement : « Mais les nécessités de la défense nationale telle qu’il convient de l’envisager, ne comportent pas seulement l’emploi des forces armées et l’utilisation des régions fortifiées, elles exigent encore la mise en œuvre de toutes les forces vives de la nation sous quelque forme qu’on les considère (industrie, commerce, finances, diplomatie, etc...) […], il me paraît nécessaire de constituer, sous le nom de Conseil supérieur de la Défense nationale un nouvel organe dont la mission plus vaste et plus élevée que celle des Conseils Supérieurs de la Guerre et de la Marine consistera essentiellement dans l’étude des questions ayant trait à la mise en œuvre, pour la défense du pays, de l’ensemble des forces qui constituent sa puissance »4.

  • 5 Le Comité d’études est composé du directeur des affaires politiques du Quai d’Orsay et des chefs d’ (...)
  • 6 Dirigé en général par un des sous-chefs de l’état-major général de l’Armée, assisté d’officiers de (...)

6Il se compose alors du président du Conseil, des ministres des Affaires étrangères, des Finances, de la Guerre, de la Marine et des Colonies, qui possèdent une voix délibérative. Leurs sont associés, à titre uniquement consultatif, les chefs d’états-majors généraux de l’Armée et de la Marine, ainsi que le général président du Comité consultatif de défense des Colonies. La distinction opérée dans l’attribution des voix délibératives et consultatives exprime clairement le caractère politique du C.S.D.N. Ses réunions sont préparées par un comité d’études5 assisté, lors des réunions d’un secrétariat non-permanent6. Entre sa date de création et sa première réorganisation majeure en 1911, le C.S.D.N. se réunit à quatre reprises.

7La réorganisation du C.S.D.N., réalisée par le décret du 28 juillet 1911, est la conséquence directe de celle du haut-commandement qui s’opère au profit du général Joffre et cherche à rendre l’organisation du haut-commandement plus cohérente, à un moment où une guerre contre l’Allemagne est redoutée. Trois membres nouveaux, possédant une voix consultative, rejoignent le C.S.D.N. Il s’agit des deux officiers généraux qui prendraient, en temps de guerre, le commandement des forces terrestres et navales ainsi que du directeur général de la comptabilité publique. Le comité d’études est, quant à lui, remplacé par une section d’études et une commission d’études. La première a une vocation exclusivement militaire alors que la seconde s’intéresse à l’ensemble des questions relevant de la Défense nationale. Enfin, le rythme des séances est fixé officiellement à deux par an au minimum, en avril et en octobre.

  • 7 Décret du 17 novembre 1921.

8Après 1918, la vocation d’organisme embrassant l’intégralité des questions de défense se renforce, dans les esprits, en raison de l’expérience de la Grande Guerre. Elle se traduit dans les faits par la réorganisation de 19217, dont l’objectif est de donner au C.S.D.N. tous les moyens nécessaires à la direction et à la coordination de toutes les forces de la nation en vue de la préparation de la guerre. Sa composition s’étend à ce moment – outre le Président de la République ou le président du conseil qui assurent la direction des réunions – aux ministres des Affaires étrangères, des Finances, de la Guerre, de la Marine, des Colonies, de l’Intérieur et des Travaux publics (avec voix délibérative), ainsi qu’aux deux vice-présidents des Conseils supérieurs de la Guerre et de la Marine (avec voix consultative).

  • 8 Un arrêté du 5 décembre désigne le général Serrigny, qui appartient à la maison Pétain, comme secré (...)
  • 9 Lire sur le C.S.D.N. la conférence faite le 22 janvier 1940 par le capitaine d’administration Le Ca (...)
  • 10 Décret du 23 février 1929 et rectificatif du 1er mars 1929.

9La Commission d’études se dote de quatre sections principalement tournées vers la préparation de la mobilisation économique de la nation. Enfin, un secrétariat général permanent est créé8. Il devient l’élément moteur du C.S.D.N. dans la mesure où il assure le fonctionnement du conseil, la coordination interministérielle et, surtout peut-être, le suivi et l’exécution, au nom du président du conseil, des décisions gouvernementales prises à l’issue des réunions du C.S.D. N9. Toutes les activités de la nation, qu’elles relèvent de l’administration générale, de l’économie, des finances, de l’agriculture ou encore des approvisionnements en matières premières ou en ressources énergétiques, entrent peu à peu dans l’escarcelle du C.S.D.N. En 1929 enfin, conséquence inévitable d’une croissance jamais interrompue, la composition du C.S.D.N. est étendue à l’ensemble du conseil des ministres10.

10De 1930 à 1940, le C.S.D.N. est encore modifié à six reprises dans le sens du développement de ses organes constitutifs et de leurs attributions. Seuls deux moments méritent d’être retenus, sur lesquels nous reviendront plus loin. Le 7 mars 1931, un décret fait entrer l’Inspecteur général de la Défense Aérienne du Territoire (D.A.T.), c’est-à-dire le maréchal Pétain, au C.S.D.N., en lui donnant une voix consultative. Trois ans plus tard, le décret du 13 novembre 1934 lui attribue, cette fois nominativement, un siège et une voix délibérative.

  • 11 Chargée de la mobilisation économique et du désarmement elle cesse de se réunir à la fin de 1936.

11Ainsi, tout au long de la période qui nous intéresse, le C.S.D.N. subit des modifications régulières, qui vont toutes dans le sens de la recherche d’une plus grande efficacité et d’une intervention dans des domaines de plus en plus nombreux. Elles se traduisent par un alourdissement régulier de son fonctionnement et de ses structures, qui nuit profondément à la réalisation des objectifs initiaux. La rançon en est une raréfaction de ses réunions et une diminution de son influence. Le rôle de la commission d’études, une des composantes principales du C.S.D.N. se réduit progressivement à partir de 1930 avec sa transformation en commission spéciale d’études11. Le C.S.D.N. lui-même cesse de se réunir après 1935.

12Il ne faut pourtant pas négliger que ce dernier est le seul des organismes de cette typologie à exister en temps de paix comme en temps de guerre puisque, en vertu du décret du 9 avril 1935, en cas de déclenchement des hostilités, « le gouvernement se constitue en C.S.D.N. ». Sous lui, aucun organisme intermédiaire n’existe jusqu’à la création, en 1932, d’un Haut Comité militaire.

Le Haut Comité Militaire (H.C.M.)

  • 12 Texte du décret du 29 mars 1932.
  • 13 Décret portant création du Haut Comité Militaire, Journal Officiel (désormais J.O.) du 30 mars 1932 (...)

13Confronté à la fois à l’incapacité à réformer fondamentalement un C.S.D.N. devenu trop lourd pour être efficace, et à la nécessité de disposer d’un organisme ayant pour mission de coordonner l’ensemble « des questions intéressant en commun les forces terrestres, maritimes et aériennes12 », le gouvernement Tardieu institue, au printemps de 1932, un Haut Comité Militaire (H.C.M.)13 qui s’insère dans le dispositif général du tout nouveau ministère de la Défense nationale créé depuis le mois de février précédent, et dirigé par Piétri.

14Sa caractéristique principale réside dans l’importance du pouvoir dévolu au ministre de la Défense nationale, qui préside le H.C.M., et le maintien des structures militaires directement subordonnées à travers les chefs d’états-majors et les vice-présidents des différents conseils supérieurs.

  • 14 Ibid.

15Le H.C.M. est en effet composé des vice-présidents des conseils supérieurs et des chefs d’état-major généraux de l’Armée, de la Marine et des forces aériennes. Il est principalement chargé de délibérer sur « les questions intéressant en commun les forces terrestres, maritimes et aériennes et de donner ses avis sur les programmes généraux d’armement, [ainsi que sur] l’emploi combiné des forces terrestres, maritimes et aériennes14 ». La place intéressante occupée par les vice-présidents des conseils supérieurs ne leur permet pourtant pas d’avoir un rôle à la hauteur de leurs responsabilités du temps de guerre. Ils peuvent certes donner des avis sur les programmes d’armement ou l’emploi combiné des forces, mais il ne s’agit que d’avis formulés a posteriori, lors des réunions, donc sans grand effet car ils sont exclus de la phase de réflexion initiale qui ne relève que des chefs d’états-majors.

  • 15 A cette date, l’armée de l’Air n’existe pas encore en tant que telle, même si elle possède son prop (...)

16Le secrétariat du H.C.M. est assuré par deux des sous-chefs des états-majors de la Guerre et de la Marine, un général adjoint des forces aériennes15 et le chef d’état-major du vice-président du C.S.G. Il est intéressant de noter que le H.C.M. apparaît comme le premier organisme de réflexion interarmées de la période, ce qui est un progrès notoire, perçu comme tel aussi bien par le gouvernement que par les représentants du haut-commandement. C’est fort probablement sa dimension interarmées, novatrice à ce moment, qui lui permet de survivre, sous une autre forme, lors de la disparition du ministère de la Défense nationale et de devenir l’une des instances de réflexion permanente sur l’organisation d’un haut-commandement interarmées.

  • 16 Décret du 6 juin 1932, J.O. du 7 juin 1932, p. 6210. S.H.A.T. 2N19.

17Le 3 juin 1932, alors que le ministère de la Défense nationale vient de disparaître, un nouveau décret modifie le H.C.M. qui devient Haut Comité chargé de coordonner les besoins de la Défense nationale16. Dirigé en théorie par le président du conseil, celui-ci peut déléguer son pouvoir à l’un des trois ministres de la Guerre de la Marine ou de l’Air. Son premier président, en pleine querelle sur la création de l’armée de l’Air et sur l’organisation du haut commandement, est, par délégation du président du conseil Édouard Herriot, Paul Painlevé, ministre de l’Air. Il comprend :

  • les ministres de la Guerre, de la Marine et de l’Air,

    • 17 C’est-à-dire le maréchal Pétain, qui n’était pas membre du H.C.M. Il est remarquable de noter à que (...)

    l’Inspecteur général de la défense aérienne du territoire17,

  • les vice-présidents des conseils supérieurs et les chefs d’états-majors généraux.

18Ses pouvoirs, déjà bien établis avec le H.C.M. deviennent réels dans la mesure où il dispose des crédits correspondants à ses attributions comme le précise le décret du 6 juin : le Haut Comité est chargé d’étudier « les questions intéressant simultanément l’emploi des forces terrestres, maritimes ou aériennes, leur organisation générale, les programmes généraux d’armement et la répartition des crédits budgétaires afférents à cette organisation et à ces programmes ».

19Plusieurs fois modifié jusqu’à 1936, il disparaît à la fin du printemps de cette même année pour être remplacé par le Comité Permanent de la Défense nationale.

Le Comité Permanent de la Défense nationale (C.P.D.N.)

20Créé par décret le 6 juin 1936, le C.P.D.N. reprend, dans leurs grandes lignes, les attributions du H.C.M. dissous à cette occasion. Il dispose en plus d’un secrétariat général qu’il utilise en commun avec le C.S.D.N. et qui n’est autre que le secrétariat de ce dernier, c’est-à-dire le S.G.D.N. Cette nouveauté lui confère une efficacité que n’avait pas le H.C.M. Elle contribue à expliquer son fonctionnement régulier de 1936 à la guerre.

21A la différence du C.S.D.N., le C.P.D.N. est un organisme du temps de paix. En cas de guerre, il donne naissance au Comité de guerre qui est organisé successivement par les décrets du 19 mars 1936 et du 7 septembre 1938, ainsi que par la loi du 11 juillet 1938 sur « l’organisation de la nation pour le temps de guerre ». Il est composé du Président de la République, du président du conseil, des ministres ayant la charge des départements militaires, de celui des Colonies, de tout autre ministre dont la présence serait nécessaire, du chef d’état-major de la Défense nationale, des commandants en chefs des forces terrestres, maritimes et aériennes, du chef d’état-major général des Colonies et enfin du maréchal Pétain. Ses réunions et ses décisions sont préparées par un comité restreint qui regroupe le ministre de la Défense nationale, le chef d’état-major de la Défense nationale, les commandants en chef des forces terrestres, maritimes et aériennes, et le chef d’état-major général des Colonies. Son secrétariat est assuré par le S.G.D.N.

22Le C.P.D.N. empiète progressivement sur les attributions du C.S.D.N. Son importance va d’autant plus grandissante que les avis qu’il formule donnent souvent naissance à des décrets signés du ministre de la Défense nationale et que le C.S.D.N. ne se réunit plus depuis le mois de novembre 1935. Pourtant, pendant la « drôle de guerre », le Comité de guerre semble lui aussi marquer le pas puisque, de septembre 1939 à mars 1940, Édouard Daladier ne le réunit que deux fois alors que Paul Reynaud le réunit à dix reprises entre la fin du mois de mars et le 25 mai 1940.

Les Conseils supérieurs et le Conseil Supérieur de la Guerre (C.S.G.)

  • 18 Là comme ailleurs, il ne faut pas négliger qu’à côté de la norme existe une pratique qui s’en éloig (...)

23Au niveau de chacune des armées, un Conseil supérieur est chargé des questions militaires relevant de son département ministériel. Les différents conseils sont respectivement créés le 27 juillet 1872 (Guerre), le 5 décembre 1889 (Marine), et en avril 1931 (Air). Leurs chefs sont, en règle générale18, les commandants en chef désignés des armées dont ils prennent le commandement direct à la mobilisation. Leurs membres sont alors investis des grands commandements subordonnés. Nous nous limiterons ici à une présentation du Conseil Supérieur de la Guerre de 1872 à 1935.

  • 19 Voir sur le Conseil Supérieur de la Guerre, Frédéric Guelton, Le général Weygand vice-président du (...)

24Le Conseil Supérieur de la Guerre est créé par décret le 27 juillet 187219. Quatre phases distinctes marquent son évolution au cours de la période qui nous préoccupe ici.

25De 1872 à 1888, le Conseil est un organisme à la fois civil et militaire par sa composition. S’il s’intéresse, aux termes du décret de 1872, à l’examen de « toutes les mesures d’ensemble relatives à F Armée », les études concernant la préparation de la guerre n’entrent pas dans ses attributions, car elles sont réservées au Comité de Défense créé en même temps que lui. Se réunissant rarement, son rôle et son influence demeurent limités.

26Entre 1888 et 1911, le Conseil Supérieur de la Guerre devient une institution au fonctionnement régulier dont la mission principale est la préparation à la guerre. Ses travaux sont dirigés par le chef d’état-major général, seul membre de droit. En 1903, le poste de vice-président est créé au profit d’un des membres du conseil qui en assure la présidence en cas d’absence du ministre. Mais aucun texte ne définit la répartition des pouvoirs et des responsabilités entre le vice-président et le chef d’état-major général. Aussi cette période est-elle dominée par le conflit d’autorité latent qui naît et va s’aggravant entre le vice-président du Conseil supérieur de la Guerre et le chef d’état-major général.

  • 20 Décret du 28 juillet 1911.
  • 21 Décret du 14 mai 1912.

27De 1911 à 1920, les pouvoirs sont réunis entre les mains du chef d’état-major général de l’Armée, qui assume désormais également la fonction de vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre, ce qui signifie qu’un même homme assure la préparation de l’armée à la guerre, puis son commandement à la mobilisation. Les attributions du chef d’état-major de l’Armée, qui est l’adjoint du chef d’état-major général, sont limitées à celles « que son chef croira devoir lui déléguer20 ». Au cours de l’année 1912, les pouvoirs du chef d’état-major général, vice-président du C.S.G., sont encore renforcés par la suppression du poste de chef d’état-major, de crainte que ce dernier ne contribue à « diminuer l’action prépondérante que doit posséder le chef d’état-major général sur toutes les questions se rapportant à sa mission en temps de guerre et à compromettre l’unité des vues nécessaires dans l’étude de ces questions21 ».

28De 1920 à 1935, le fonctionnement du Conseil Supérieur de la Guerre se caractérise par une nouvelle séparation des pouvoirs entre le vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre et le chef d’état-major général concrétisée par les décrets des 23 janvier 1920 et 18 janvier 1922. Ce n’est qu’en janvier 1935 que la situation de 1911-1912 est, dans ses grandes lignes, rétablie. Elle demeure sans changement notoire jusqu’en 1940.

Les hautes instances militaires et la République

29Au-delà de ces quelques caractères généraux et dans le cadre plus restreint qui nous intéresse ici, il est possible de se placer sur un point d’observation différent, afin d’examiner les hautes instances comme des lieux de rencontre et de réflexion qui, dépassant le cadre réducteur du contenu des séances et des ordres du jour, permet de s’interroger sur la question centrale des rapports institutionnels que la République entretient avec ses forces armées et sur la façon dont les hommes qu’elle place à leur tête en font un lieu et un enjeu de pouvoir.

Les hautes instances comme lieu de définition des rapports entre la République et son armée

30De façon à apporter plus de précision à notre propos, nous aborderons cette question centrale à travers l’étude d’un cas, à notre avis exemplaire et évocateur, celui du fonctionnement du C.S.G. en amont et en aval des réformes de 1920-1922. Cela nous permet de nous interroger sur le sens de cette symétrie apparente qui existe entre la situation de 1911-1912 liée à Joffre et celle de 1935 attachée à la personne de Gamelin, et de poser une question précise mais qui n’est simple que dans sa formulation : à qui la République confie-t-elle le commandement de son Armée ?

  • 22 Décret de 1911 sur la réorganisation du C.S.G. Exposé des motifs au Président de la République.

31Il apparaît en fait que la Troisième République ne confie l’intégralité du commandement de l’Armée à un seul homme, c’est-à-dire le commandement en temps de paix et en temps de guerre, que progressivement et avec parcimonie. Sans remonter jusqu’en 1872, il est clair que de 1903, année de création du poste de vice-président du C.S.G., à 1911, personne ne sait très bien comme nous l’avons vu précédemment, qui, du vice-président du C.S.G. ou du chef d’état-major commande l’Armée. Il s’en suit un conflit d’autorité latent entre ces deux hommes, mis en évidence dans l’exposé des motifs au Président de la République qui précède le décret de réorganisation du C.S.G. de 1911 : « L’état-major de l’Armée, chargé de toute la préparation de la guerre travaille d’une manière indépendante et sans relation directe avec l’officier général destiné à prendre le commandement du groupe principal des armées22 ».

  • 23 Rapport au Président de la République, J.O. du 18 janvier 1935.

32Ce conflit disparaît avec Joffre lorsqu’il reçoit, avec les décrets de 1911 et 1912, « la responsabilité des opérations, la préparation dans ses moindres détails de l’organisation de l’Armée, de sa mobilisation et de sa concentration23 ».

  • 24 Étude du cabinet du ministre sur le Conseil supérieur de la Guerre en février 1922. S.H.A.T. 1N18.

33Pourtant, dès la fin de la Grande Guerre et jusqu’en janvier 1935, les décrets des 23 janvier 1920 et 18 janvier 1922 séparent à nouveau les fonctions de vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre de celles de chef d’état-major général, à la demande du maréchal Pétain. Quel rôle joue-t-il exactement, quel objectif poursuit-il ? La réponse est encore aujourd’hui difficile à apporter. Nous nous bornerons à constater que dans l’ensemble des documents et études officiels réalisés entre 1920 et 1922, les conséquences logiques d’une nouvelle séparation, dont rien n’indique qu’elles pourraient être différentes de ce qui se produisit avant 1911, sont escamotées : « La guerre de 1914-1918 sanctionna le principe que l’officier général désigné pour commander en chef les forces françaises en temps de guerre devait être placé dès le temps de paix à la tête de l’état-major de l’Armée. Mais la préparation à la guerre est une œuvre tellement vaste qu’il est indispensable d’adjoindre en temps de paix au commandant éventuel des forces françaises un officier général devenant à la mobilisation chef d’état-major des Armées. La fonction de vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre est rétablie, mais il lui est adjoint un chef d’état-major général de l’Armée. L’organisation du commandement est logiquement établie : l’unité, la responsabilité et la pérennité du pouvoir militaire sont réunis sur une seule tête »24.

34A partir de ce moment, le vice-président du C.S.G., placé directement aux ordres du ministre, a comme subordonné direct le chef d’état-major général, qui lui-même dépend directement du ministre. Personne n’ose pourtant critiquer fondamentalement cette situation paradoxale voulue par ce vainqueur de Verdun au « visage marmoréen » décrit par Henry Bordeaux, qui se transforme peu à peu en un héros de Dino Buzzati.

  • 25 Le cabinet Tardieu succède au cabinet Briand en novembre 1929.

35Bien au contraire, lorsque, avec les lois de 1927 et 1928 sur l’Armée, une réforme de l’organisation du haut-commandement, tendant à un retour aux structures de 1911 et 1912 est envisagée par le ministre de la Guerre du gouvernement Tardieu25, André Maginot, cette dernière échoue en raison de la personnalité du chef militaire qui est un moment envisagé, c’est-à-dire le général Weygand, et des opinions politiques et religieuses qui lui sont prêtées. Weygand est ce factieux que Marcel Cachin décrit dans l’Humanité du 20 janvier 1930 comme un « général de sacristie [qui proclame] ouvertement sa volonté de détruire le bolchevisme qu’il n’avait pu abattre en 1919, ni en 1920 ».

36Il semble bien qu’apparaisse ici une rivalité profonde entre les maisons Pétain et Foch. Dans le gouvernement précédent, Painlevé, visiblement en accord avec le vice-président du C.S.G. qu’est Pétain pousse la candidature du général Maurin. La chute du cabinet Briand fait échouer cette combinaison et c’est le fils spirituel de Foch, Weygand, qui devient chef d’état-major général. Mais il n’obtient pas le poste de vice-président du C.S.G.

  • 26 Journal, 7 novembre 1929, in Frédéric Guelton, op. cit., vol. III.

37Il écrit à la même époque dans son Journal26 : « Vu hier le maréchal Pétain pour l’avancement. Il entame ensuite le sujet du haut commandement. Le ministre de la Guerre lui a dit il y a quelques jours que j’étais pour le moment impossible comme chef E.M.G. ou vice-président du C.S.G.

38« – Pourquoi ?

39– A cause de vos amis »

40Alors que prévoit-on ? : départ de Debeney pour la fin de l’année : remplaçant Maurin (qui serait le seul possible avec Jacquemot) et le maréchal resterait jusqu’au départ des grands dignitaires, « trois points ». C’est prudent [...] ».

41Il faut ainsi attendre la fin de 1934, pour que le général Maurin, qui vient de succéder comme ministre de la Guerre au maréchal Pétain, et se trouve maintenant le supérieur hiérarchique d’un Weygand qui lui avait pris sa place cinq ans auparavant, étudie sérieusement la réunion des deux postes.

42Ce qui était impossible devient évident sous la plume du général Maurin ministre de la Guerre, si l’on en croit le rapport qu’il présente au Président de la République au début de 1935 : « Les inconvénients de cette organisation sont apparus bientôt : le chef d’état-major général s’est trouvé dépendre de deux autorités : celle du vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre et celle du ministre au nom de qui il continuait à signer, dans le cadre de la délégation qui lui était donnée, les documents intéressant la mobilisation, l’instruction et l’armement. Le ministre, de son côté, avait en face de lui deux autorités différentes, chacune pratiquement responsable vis-à-vis de lui ».

  • 27 Étude « confidentielle » sur l’organisation du C.S.G., 8 août 1930. S.H.A.T. 1N18.

43Il a donc fallu attendre treize ans, le départ à la retraite du général Weygand de la maison Foch, pour que la situation de 1911-1912 soit reconstituée politiquement au profit d’un homme de la maison Joffre : le général Gamelin, à l’échine souple et perçu comme politiquement sûr. N’écrivait-il pas, dans une note confidentielle du 8 août 1930, évoquant les nombreuses réformes du C.S.G. intervenues depuis 1872 (plus de vingt...) : « Quant aux modifications intervenues, elles semblent avoir eu surtout pour but, dans la plupart des cas, de plier momentanément l’organisation du Conseil à des questions de personnes »27 ?

  • 28 J.B. Duroselle, La Décadence, Paris, Seuil, « Points Histoire », 1983, 568 p.

44A partir de la fin du mois de janvier 1935 et jusqu’au drame de 1940, jusqu’à ce que la France plonge dans l’abîme au milieu du mois de mai, et que Paul Reynaud rappelle Weygand en poste à Beyrouth, « la plus lourde des responsabilités », pour reprendre l’expression utilisée par Jean-Baptiste Duroselle, pèse sur le général Gamelin. Pèse-t-elle, comme se le demande une nouvelle fois l’auteur de La Décadence 28sur un homme qui se serait totalement trompé ou sur un homme qui aurait vu clair, mais aurait manqué de caractère pour faire ce que sa fonction lui imposait ? A qui la République confie-t-elle le commandement de son Armée ?

Les hautes instances lieu et enjeu de pouvoir

45Les hautes instances de la défense sont également, à mon sens, par la pratique institutionnelle et les évolutions structurelles qu’elles connaissent, un lieu et un enjeu de pouvoir pour les hommes, civils et militaires, qui s’y côtoient. A travers les hommes politiques, membres des différents gouvernements qui contribuent à en définir la forme et les attributions, elles permettent d’évaluer le degré de confiance ou de défiance qu’un gouvernement place dans ses chefs militaires. A l’inverse, elles illustrent bien les conditions dans lesquelles certains chefs militaires réussissent à se forger une image qui leur permet, dépassant les seules attributions techniques de leurs fonctions, d’accéder, de façon directe ou non, à la dimension politique du pouvoir.

46En effet si le jeu des politiques au sein des hautes instances de la défense est en la matière unique, celui des militaires est double. Dans une vision interne aux forces armées, c’est-à-dire se situant au niveau des conseils supérieurs de la Guerre, de la Marine ou de l’Air, du Haut comité militaire puis du Comité permanent de la Défense nationale, il s’agit de savoir quelle est l’armée, ou plutôt le chef militaire, qui réussira à occuper la place prépondérante, quel est celui qui sera le primus inter pares. Cette prépondérance relative est importante car elle est le véritable et le seul marchepied qui permette à un militaire de dépasser le stade ultime de l’autorité militaire pour accéder au pouvoir politique en siégeant au C.S.D.N. Encore faut-il réussir à obtenir une place avec voix délibérative, la voix consultative ne faisant office, en la matière, que de strapontin.

47Notons que la lutte des hauts responsables militaires pour obtenir une voix délibérative au sein du C.S.D.N. fut une lutte de tous les instants. Un homme comme Weygand la mena avec la fougue qu’on lui connaît, mais pour un résultat nul. Il en fit pourtant pendant cinq ans l’un de ses principaux axes d’effort. Seuls deux militaires l’obtinrent pendant toute l’entre-deux-guerres, Pétain à titre personnel et Gamelin à titre institutionnel.

48Le cheminement de Pétain est, sur ce registre, exemplaire d’un parcours institutionnel aussi inattendu qu’exemplaire. Après avoir failli ne pas exister en 1914, Pétain devient « le vainqueur de Verdun » commandant la IIe Armée, puis le généralissime de 1917 qui réduit, comme chacun le sait, les mutineries de 1917. En 1920, pour la première fois, il prend du recul par rapport au pouvoir institutionnel que lui confère son double képi hérité de Joffre. Comment comprendre sa décision favorable à une séparation des pouvoirs entre le chef d’état-major général et le vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre ? Dans la perspective intellectuelle qui nous intéresse ici, il est possible d’avancer qu’il cherche à se décharger de la partie de sa responsabilité qui est tournée vers le bas, vers l’Armée, sa réorganisation etc. en confiant le poste de C.E.M.G.A. au général Buat afin de pouvoir se consacrer entièrement à des responsabilités de son niveau, beaucoup plus tournées vers le haut.

  • 29 Décret du 15 février 1934. S.H.A.T. 2N19.

49Lorsqu’il quitte la vice-présidence du C.S.G. en janvier 1931, il devient inspecteur général de la D.A.T., poste créé le 9 février à son attention. Or, le mois suivant un décret du 7 mars estime qu’il « paraît indiqué de faire participer [ce dernier] aux délibérations du C.S.D.N. ». Ce faisant Pétain, qu’il le veuille ou non, franchit un grand pas. Il aurait pu se retirer à Cauchy-la-Tour ou à Villeneuve-Loubet. Il entre au C.S.D.N. Le 15 février 1934, le maréchal Pétain, nouveau ministre de la Guerre, devient par décret le délégataire du président du Conseil pour la direction du Haut Comité29.

  • 30 Décret du 11 décembre 1934. S.H.A.T. 2N19.

50Lorsque le gouvernement auquel il appartient tombe au début de novembre, un décret fort à propos du 14 novembre 1934 estime que « l’intérêt du pays et celui de l’Armée exigent, dans les circonstances actuelles, de conserver au maréchal Pétain la possibilité de faire entendre sa voix sur toutes les questions intéressant la Défense nationale », et décide d’en faire un membre nouveau du C.S.D.N. à titre personnel, avec voix délibérative. En décembre, lorsque le Haut Comité redevient Haut Comité Militaire, le maréchal Pétain qui n’est plus ni ministre de la Guerre, ni inspecteur général de la D.A.T., demeure à titre personnel membre du H.C.M.30.

51Il serait intéressant de pousser cette investigation plus en profondeur pour bien comprendre les enjeux, militaires et politiques, qui se dissimulent probablement derrière ce parcours, ce que ne nous permet pas l’état actuel d’avancement de nos recherches sur cette question. On y verrait certainement apparaître, mais il ne s’agit encore que d’une hypothèse de travail, une rupture franche qui s’opère entre la fin de 1916 et l’été de 1917, avec en toile de fond le départ de Joffre, les hécatombes d’avril, à Craonne ou ailleurs, et l’émergence de nouveaux acteurs. Or ces acteurs, qu’ils soient politiques comme Painlevé ou Maginot, respectivement ministres de la Guerre et des Colonies du gouvernement Ribot côtoient, dans des conditions tragiques, des acteurs militaires de deux types.

  • 31 Et proclame même haut et fort, pour Nivelle, qu’il fera tomber Painlevé.

52D’un côté des hommes comme Nivelle, qui vient de succéder à Joffre, ou encore Mangin, qui tiennent tête au gouvernement31. De l’autre, Pétain et Foch, le vainqueur de Verdun et le vainqueur de l’Yser, qui deviennent respectivement, général en chef et chef d’état-major attaché au Comité de guerre, et apparaissent comme respectueux des institutions de la République. Or ce sont ces mêmes acteurs, civils et militaires que sont Painlevé et Maginot ou Tardieu, Joffre, Pétain et Foch ou leurs maisons peuplées par Gamelin, Weygand, mais aussi de Gaulle ou de Lattre de Tassigny qui se rencontrent, se côtoient ou s’opposent dans tous les grands moments de la vie des hautes instances jusqu’en 1940, dans ce que l’on pourrait appeler un « après 1917 ». C’est ce qui nous conduit invariablement à nous interroger sur le poids réel des différentes « maisons » situées à la charnière politico-militaire, entre 1917 et Vichy.

Notes

1 Les archives du C.S.D.N., déposées au Service historique de l’armée de Terre (désormais S.H.A.T.), comptent plus de trois cents cartons de documents pour la période 1920-1939. Il s’agit principalement des archives du S.G.D.N. (1re section, mobilisation économique et industrielle, 2N48 à 2N184 ; 2e section, mobilisation de la main-d’œuvre, 2N185 à 2N200 ; 3e section A, organisation de la nation pour le temps de guerre, 2N201 à 2N221 et 4e section, transports, transmissions, 2N250 à 2N263) ainsi que celles du cabinet du ministre (5N577 à 5N603) et celles du secrétariat général du ministère de la Défense Nationale (6N300 à 6N532).

2 Ceci est vrai lorsqu’il est prononcé en 1933, mais excessif sur l’ensemble de la période.

3 Journal, 18 février 1933.

4 Ministère de la Guerre, Rapport au Président de la République, janvier 1897, S.H.A.T. 2 N1.

5 Le Comité d’études est composé du directeur des affaires politiques du Quai d’Orsay et des chefs d’états-majors généraux de l’Armée et de la Marine.

6 Dirigé en général par un des sous-chefs de l’état-major général de l’Armée, assisté d’officiers de l’Armée et de la Marine.

7 Décret du 17 novembre 1921.

8 Un arrêté du 5 décembre désigne le général Serrigny, qui appartient à la maison Pétain, comme secrétaire général du C.S.D.N. Les compositions de la commission d’études et du secrétariat général sont respectivement arrêtées les 13 et 28 décembre 1921.

9 Lire sur le C.S.D.N. la conférence faite le 22 janvier 1940 par le capitaine d’administration Le Cars, du service du Ravitaillement général. S.H.A.T. 2N 223.

10 Décret du 23 février 1929 et rectificatif du 1er mars 1929.

11 Chargée de la mobilisation économique et du désarmement elle cesse de se réunir à la fin de 1936.

12 Texte du décret du 29 mars 1932.

13 Décret portant création du Haut Comité Militaire, Journal Officiel (désormais J.O.) du 30 mars 1932. S.H.A.T. 2N19.

14 Ibid.

15 A cette date, l’armée de l’Air n’existe pas encore en tant que telle, même si elle possède son propre Conseil supérieur depuis l’année précédente.

16 Décret du 6 juin 1932, J.O. du 7 juin 1932, p. 6210. S.H.A.T. 2N19.

17 C’est-à-dire le maréchal Pétain, qui n’était pas membre du H.C.M. Il est remarquable de noter à quel point, depuis 1917, Paul Painlevé et le maréchal Pétain se trouvent régulièrement réunis.

18 Là comme ailleurs, il ne faut pas négliger qu’à côté de la norme existe une pratique qui s’en éloigne parfois.

19 Voir sur le Conseil Supérieur de la Guerre, Frédéric Guelton, Le général Weygand vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre, 1931-1935, thèse de doctorat d’histoire, Université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, 1994, et plus particulièrement, dans les annexes 15 et 16 (vol. II, p. 82 et 83), la liste des textes principaux fixant l’organisation du C.S.G.

20 Décret du 28 juillet 1911.

21 Décret du 14 mai 1912.

22 Décret de 1911 sur la réorganisation du C.S.G. Exposé des motifs au Président de la République.

23 Rapport au Président de la République, J.O. du 18 janvier 1935.

24 Étude du cabinet du ministre sur le Conseil supérieur de la Guerre en février 1922. S.H.A.T. 1N18.

25 Le cabinet Tardieu succède au cabinet Briand en novembre 1929.

26 Journal, 7 novembre 1929, in Frédéric Guelton, op. cit., vol. III.

27 Étude « confidentielle » sur l’organisation du C.S.G., 8 août 1930. S.H.A.T. 1N18.

28 J.B. Duroselle, La Décadence, Paris, Seuil, « Points Histoire », 1983, 568 p.

29 Décret du 15 février 1934. S.H.A.T. 2N19.

30 Décret du 11 décembre 1934. S.H.A.T. 2N19.

31 Et proclame même haut et fort, pour Nivelle, qu’il fera tomber Painlevé.

Auteur

Lieutenant-colonel, ancien chef du Département Histoire des Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, est directeur des recherches et chef de la Section Études du Service historique de l’armée de Terre. Après avoir soutenu une thèse à l’université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne sur Le général Weygand, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre, 1931-1935, il a publié La guerre américaine du Golfe, Presses universitaires de Lyon, 1996, ainsi que Le Journal du général Weygand, 1929- 1935, édition commentée (C.N.R.S./E.S.I.D., université Paul-Valéry-Montpellier-III, 1998). En préparation, La France et la guerre polono-bolchévique (1920).

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search